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Le premier consiste à doter notre pays d’un plan stratégique sur l’information des données de santé et les conditions de leur échange

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Texte intégral

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Madame Roselyne Bachelot-Narquin

Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports 14, Avenue Duquesne

75007 PARIS

Paris, le 7 novembre 2008.

LETTRE OUVERTE.

Madame la Ministre,

Les données personnelles de santé constituent des secrets de la vie privée protégés comme tels. Qu’elles soient recensées sur des supports papiers ou retracées dans des fichiers informatisés. Chacun reconnaît d’ailleurs que, sur la route de la coordination des soins et de l’amélioration de leur qualité, nous ne progresserons pas significativement sans le recours à l’outil informatique qui s’impose dans la modernité.

Cependant, de notre point de vue, les décideurs publics n’ont guère le souci de la protection des données de santé personnelles informatisées dans la société de l’internet. Les usagers du système de santé et les médecins, premiers intéressés tout de même, ne comprennent pas l’inaction de nos pouvoirs publics … comme si l’on attendait qu’un aléa majeur tue la confiance de l’opinion dans l’informatique de santé. Ce serait une erreur et une irresponsabilité.

Pourtant, il y a trois gestes simples à accomplir.

Le premier consiste à doter notre pays d’un plan stratégique sur l’information des données de santé et les conditions de leur échange. Or, si vous vous proposez de créer une nouvelle agence des systèmes d’information partagés, sur quel terrain la bâtir dès lors que ce plan stratégique est totalement absent ? D’ailleurs, nous observons qu’au moment où deux textes de loi, pas moins, arrivent en discussion devant le Parlement aucun des deux ne crée le conseil national des stratégies d’informatisation des données de santé dont nous avons tant besoin. Or, nous attendons de ce conseil qu’il construise le plan stratégique d’informatisation des données de santé assorti des volets indispensables que sont les règles de bon usage et les sanctions en cas de non respect de ces règles.

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Le deuxième geste, tout aussi aisé à accomplir, tient dans la nécessaire clarification des niveaux de consentement, différents selon les cas. Ainsi le « Web médecin », c’est à dire l’historique des remboursements du patient établi par l’Assurance maladie, est accessible au médecin sans que le patient ait jamais donné son consentement à la création de cet historique.

Le sait-il d’ailleurs ? Le dossier médical partagé (DMP) quant à lui repose, comme le dossier pharmaceutique qui pourra bientôt être ouvert dans toutes les officines, sur un consentement explicite. Pourquoi, ce traitement différent ? La loi, au moins une des deux en cours d’examen, doit poser le principe qu’en matière de données personnelles de santé informatisées le consentement doit être explicite. Ici encore il en va de la confiance.

Le troisième geste est à poser dans un domaine connexe de celui que nous venons d’évoquer : l’échange des données du remboursement des soins entre l’Assurance maladie et les régimes complémentaires. Car c’est la foire d’empoigne. Surtout depuis qu’un accord passé cet été entre les ministres de la Santé et des Comptes publics et les mutuelles a autorisé le transfert des données du remboursement de l’Assurance maladie vers ces organismes mutualistes sans mentionner expressément le passage par l’Institut des données de santé (IDS) pourtant créé à cette fin il y a maintenant quatre ans. Il faut donc que la loi vienne garantir que le transfert de données doit être non seulement contrôlé par la Commission nationale de l’informatique et des libertés, comme cela va de soi, mais donne également lieu à un arrêté précisant la nature des données transférées, sous le contrôle de l’IDS. Sinon, ceux qui sont aux responsabilités dans cet institut n’auraient d’autre solution que de quitter ce qui ressemblerait alors à une mascarade.

Nous regrettons, Madame la Ministre, que l’exigence de protection soit aussi mal engagée dans un pays qui a toujours choisi de conduire d’une même main le double intérêt des exigences de santé publique et de respect des libertés individuelles.

Dans l’attente de connaître les initiatives que vous allez prendre pour faire aboutir les légitimes attentes dont nous témoignons devant vous, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre haute considération.

Martial Olivier-Koehret, Président de MG France

Christian Saout, Président du CISS

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