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O m ission
D ans le n u m é r o d ’o c to b re , nous avons omis de signaler que l’ouv rag e « Mémoires d u L ém an », d ’A n d ré G uex, que présen t a i t M aurice C h a p p az , av ait été publié par les E d itions P a y o t à Lausanne. Les trois p h o to s re p ro d u ite s é ta ien t également ex traites de ce livre.
Sion au trefo is
P a rle r d ’une ville aussi riche dans ses diffé rentes facettes n ’est pas une sinécure. E riger u n m o n u m e n t en tém oignage d ’un passé r e la tiv e m e n t p ro ch e, sans to m b e r dans une q u e lc o n q u e nostalgie, constitue une entreprise délicate, tellem en t nous sommes habitués, par le c o u d o ie m e n t de ce que nous appelons — ô ironie ! — la « civilisation industrielle », à être propulsés dans l’avenir sans aucune référence aux tem ps de naguère, lesquels, p o u r t a n t , ont é p ro u v é et enrichi n o tr e expérience... et n o t r e p a tr im o in e !
Ce livre v ien t à p o in t : il invite à la m éd itatio n , à ce repos des c arre fo u rs où il fa u t bien se r e to u r n e r p o u r évaluer le ch em in p a r c o u r u si nous vo u lo n s susciter en nous su ffisam m en t de courage pour poursuivre, dans l’espoir, la ra n d o n n ée du fu tu r.
Ce rappel à la constance du passé ne p e u t être dissocié d ’une ville q ui se c o m plaît à d é p lo y e r les racines sous l’ombre jumelle et médiévale de Valére et T o u r billon.
C ep en d a n t, Jacques C alpini n ’a pas v o u lu descendre si loin et t ir e r les images de la poussière des siècles. Il parle de Sion c o m m e d ’une vie d ’h o m m e : il g ro u p e son flo t d ’observations et sa moisson d ’images dans une case cen ten aire : l’âge de nos grands vieillards, celui de la p lu p a r t de nos vieilles maisons, de nos arbres v é n éra bles, etc.
Beaucoup d ’e n tre nous d é c o u v r ir o n t des illustrations qui o n t été des réalités de leur vie, des scènes auxquelles ils o n t participé. Dans l’é m erveillem ent de l’évocation, ha bile et précise, o n se d ir a : « Tiens, je me souviens... » E t soudain c’est l’éblouisse- m e n t d ’une évidence qui, à la fois, ra v it et inquiète : nous avons changé, co m m e Sion, presque e n tiè rem en t, en m oins d ’u n siècle. E t p o u r t a n t les racines d e m e u ren t, v iv an tes et régénératrices, aussi bien en notre c œ u r q u ’en l’âme de n o t r e ville.
Il y a aura to u jo u rs dans le rêve d ’un Sédunois ces foires d ’a n ta n su r la Planta où, chaque samedi, o n ressuscitait la cam pagne. Il y aura to u jo u rs des rues qui ap p a r tie n n e n t aux T onneliers, aux C h a r p e n tiers, p o u r com penser les ro u tes de l’In d u s trie.
D e rrière Sion souffle u n v e n t puissant et chaleureux, u n v e n t qui r é c o n fo rte quand bien m êm e, parfois, o rientés c o m m e nous sommes, nous ne savons plus très bien où nous allons...
Jacques C alpini s’est aussi appliqué à nous r a c o n te r sa ville, la banlieue où, hier encore, paissaient les t r o u p e a u x de nos espérances. Puis, p ersév éran t dans sa quête
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© Pierre Devanthey © Anne Troillet-Boven © André DonnetJeunesse d’un peintre
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Fr.25.-Mes souvenirs de Paris
Fr.25.-Lettres, textes inédits, témoignages
Fr. 30.—Le Valais en 1813-1814
et sa politique d’indépendance
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B onn, le 15 o c to b re 1975. M o nsieur le rédacteur,
J ’ai v o u lu vous dire m erci p o u r le n u m é ro de septem bre de « T reize Etoiles », q u 'o n m ’a envoyé g r a tu ite m e n t la semaine passée. C ’est avec plaisir que je vais a tt e n d re l’arrivée des n u m éro s suivants av an t q u e l’a b o n n e m e n t ne co m m en ce en 1976.
Je lis c h aq u e m o t et t r o u v e beau co u p de sujets qui m ’intéressent. C ’est juste et bien dans l’esprit d u Valais, q u i éta it si aim able et q ui m ’a accom pagnée p e n d an t mes longues vacances !
E n lisant les vers de M. M a th ie r (« R o s signol dans le buisson a r d e n t » du n u m é ro de mai), j’ai dû penser au p e tit ch em in qui c o n d u it p a r m i les vignobles de Saint-G er- m ain jusqu’à Sion !
Voilà, je ne puis plus a tte n d r e le m o m e n t de me r e tr o u v e r en Valais !
Mes co m p lim en ts et meilleurs v œ u x p o u r la c o n tin u a tio n de « T reize Etoiles ».
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A N T Spassionnée, il d é co rtiq u e la vie des Sédu- nois c o m m e l’oii d é co rtiq u a it jadis, à la lu eu r d ’u n e chandelle ou d ’u n e lam pe à huile, les h a ric o ts ou les fèves, c’est-à-dire avec l’enthousiasm e des gens qui a im e n t ce q u ’ils font.
H e u r e u x pays ! Sion a d é co u v e rt, à la fois, u n archiviste adm irable et u n c o n te u r histo rien a tta c h a n t. D ’où ce m iracle : on e n te n d u n e ville, on la voit, o n la sent et o n la respire. A la lum ière de n o tr e sou venir... et des tém oins vigilants qui jalo n
n e n t la cité ! Pl. C o l l e c t i o n « C a p s u r l ’h i s t o i r e ». U n v o l u m e r e l i é p l e i n e t o i l e s o u s j a q u e t t e t r i c h r o m i e l a m i n é e a u f o r m a t 2 0 X 2 0 c m . E d i t i o n s d e l a M a t z e , S i o n .
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P a r a ît à M a r tig n y c haque mois E d iteu r responsable : Georges Pillée F o n d a teu r et président de la commission de rédaction :
M e E d m o n d G a y R éd acteu r : A m a n d B ochatay P hotographes : O s w ald R uppen, René R i d e r A dm inistration, impression, expédition : Im prim erie P illet S. A., avenue de la G are 19 C H 1920 M a rtig n y 1 Abonnements : Suisse Fr. 38.— ; étranger Fr. 42.—
Le n u m é r o Fr. 3.50 Chèques p ostaux 19 - 4320, Sion Service des annonces : Publicitas S. A., 1951 Sion, téléphone 027 / 21 21 11
La rep ro d u ctio n de textes ou d ’illustrations, même partielle, ne p eu t être faite sans une autorisation de la rédaction
2 5 e année, N ° 11 N o v e m b r e 1975
Sommaire
Le livre d u mois Sons de cloches T e m p é r e r la fièvre A p p r o c h e des cham ois en h iv e r D ie ausgestellte W elt des H a n s - R u d o l f Walliser Le m o n d e de l’em pailleur H a n s - R u d o l f Walliser
P o tin s valaisans M o ts croisés F o o d specialities of t h e Valais Les m o u lin s de Saint-Luc V in g t aphorism es de B rillat-Savarin C a r n o tz e t Genèse des tro is étoiles G u id e des re stau ra n ts d u Valais Ü b e r die G a s tro n o m ie o d e r v o n Essen u n d T rin k e n E n fin u n liv re sur la f o r ê t de Finges C h r o n i q u e alpine : Il fa u t le dire — L ’e n fan t des hom m es
L e ttr e du Lém an Bridge « T reize Etoiles »-Schnuppen Le « Voyage à l’E tr a n g e r » : u n e année de R e n a u d o t P o u r q u o i ils a im e n t le Valais : Le Libanais E rn es t T o h m é T ourism e, p e tite rev u e mensuelle U n s ere K u r o r t e m elden U n mois en Valais Toast
N o tr e couverture : A tm o s p h èr e d ’arrière-autom ne à Saint-Pierre-de-C lages P h otos Favre, L a u re n t, M étrailler-B orlat, P ilet, Polenghi, Publicitas, R itle r, R u p p e n , S ch m id , Seigne, Thurre, Vaipresse
Ne les oublions pas !
La F on d a tio n suisse en fa v e ur de l’e n fa n t in firm e m o te u r c é ré b ra l s ’est fix é e c o m m e d e v o ir de v e n ir en a id e à ces d é sh érité s. La c o lle c te a n n u e lle lui d o n n e la p o s s ib ilité de p o u rs u iv re ses m u ltip le s tâ c h e s : c o n s tru c tio n d 'é c o les sp é cia lis é e s , homes, a te lie rs p ro té g é s et p re s ta tio n s d ’a id e p e rs o n n e lle s e t in d iv id u e lle s . T ou s c e u x q u i se d é v o u e n t à la ca u se des in firm e s m o te u rs c é ré b ra u x s o llic ite n t v o tre c o m p ré h e n s io n e t v o tre aide. C o m pte de c h è q u e s p o stau x 8 0 - 4 8 .
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Tempérer la fièvre
O n s’achemine vers une fin d ’année p lu tô t grise.
Les perspectives d ’une relance im m édiate des
affaires sont minces, et m ince l’espoir d ’em bau
che sur le marché du travail. L ’in flation nous
guette.
D oit-on pour cela em boîter le pas des augures
pessimistes, nous laisser em porter par la vague
du défaitism e, pleurer les belles années ?
Allons, pas de panique ! Tâchons, par tous les
m oyens, de franchir ce cap difficile. Il n ’est de
crise économique qui ne se dénoue un beau jour.
Tenez, en atten d a n t des m atins plus radieux,
« Treize Etoiles », bien m odestem ent, essaie de
tempérer la poussée de fièvre inflationniste.
Malgré les hausses sensibles intervenues durant
l’année 1975, et qui se sont reportées sur le coût
de fabrication, malgré les nouveaux tarifs pos
taux qui seront appliqués prochainem ent, la revue
ne m odifiera pas le p rix de l’abonnem ent ni celui
de la publicité en 1976.
Sans contrepartie. Seulem ent avec l’espoir que
ses abonnés seront sensibles à l’e ffo rt consenti par
l’éditeur et dem eureront fidèles à « leur » revue.
Grâce à eux
—avec eux
—« Treize Etoiles »
pourra poursuivre la mission d ’ambassadrice du
Valais qu’elle rem plit depuis un quart de siècle.
Les encouragements et les éloges qui lui p arvien
nent du m onde entier ne lui m anquent pas. Elle
s’appliquera à toujours m ieux les mériter.
*
-Approche
des chamois
en hiver
:'s % * -ÿ ■Ah cours d e l ’été 1 9 75, le p h o t o g r a p h e a n im a lie r G eo rges L a u r e n t a e x p o sé q u a tr e - v in g ts p h o to g r a p h ie s n o ir - b la n c et couleurs au P arc n a tio n a l des E crin s, d a n s la région d e G re n o b le . Beau succès p o u r le M a r tig n e r a in , p u is q u ’on v i n t m ê m e d u M i d i e t d e p lu sieu rs contrées de France p o u r a d m ir e r la « F a u n e de c h e z n o u s ». C ’est d ire que le souci d e c o n n a îtr e et d e p r é s e r v e r la fa u n e , des m o n ta g n e s en p a r tic u lie r , n ’a p a s d e fr o n tiè r e s . ( R é d .)
Approche des chamois en hiver
T e x te et p h o t o s G e orge s L aurentU n jour, bru talem en t, l’auto m n e est
chassé de la m ontagne. Sans pitié,
la prem ière neige couvre de son voile
uni la merveilleuse fresque que fo r
m aie n t les rouges des myrtilliers,
l ’or: en franges des mélèzes et les tons
fauves des pentes piquées d ’airelles.
Seules ém ergent de cette blancheur
des arêtes balayées p a r le v en t et les
têtes de quelques grosses pierres.
Solidem ent cam pé sur un sur
p lom b de rocher, to u t là-haut, le
chamois reste impassible au retour
de l ’hiver. Il l ’atte n d a it. Depuis
quelques jours déjà, il a v a it revêtu
son chaud m a n te a u à longs poils,
d o n t la teinte foncée, presque noire,
fait ressortir les bandes blanches de
son museau. C ette prem ière neige ne
l ’ém eut pas. Il fa u d ra les grosses
chutes qui su rv ie n d ro n t quelques
semaines plus ta rd p o u r inciter ce
seigneur de la m ontagne, m aître des
rocs, des moraines et des couloirs
vertigineux, à q u itte r ces lieux dé
sormais tro p exposés et descendre
vers la lim ite supérieure des forêts.
Dès lors, au gré d ’un interm inable
h iv er au g m e n ta n t chaque jour sa
cruauté, le chamois n ’a u ra q u ’un
seul b u t : survivre. En g r a tta n t la
neige glacée, il p a rv ie n t à découvrir
des brins de genièvre, une branche
de rhododendrons, des lichens ou
quelques touffes d ’herbe flétrie.
Le froid, la faim, l ’épuisement :
enchaînem ent im placable de la vie
quotidienne du chamois en hiver.
L ’av alan ch e aussi, qui entraîne
p arfois une h ard e entière dans son
sinistre grondem ent. Des squelettes
brisés, un amas d ’os blanchis tém oi
gneront, au printem ps, de ces t r a
gédies hivernales. La m o rt descend
aussi du ciel, p o u r le chamois blessé
ou égaré en terrain découvert : p la
n a n t au-dessus de lui d ’un vol p a
tient, l ’aigle saura a tte n d re le m o
m e n t propice p o u r fondre sur cette
proie sans défense, en difficulté
dans la grosse neige.
Face à tous ces dangers du désert
blanc, seule l ’incroyable résistance
du chamois lui p erm et de survivre là
où toute vie semble impossible.
E xposé aux constantes menaces
d ’une n a tu re particulièrem ent cruel
le, affaibli p a r le froid, la faim et
ses efforts p o u r s’arra c h e r de la nei
ge p ro fo n d e où enfoncent ses pattes
tro p fines de v a ra p p e u r, le chamois
ne perd pas p o u r a u ta n t ni son flair,
ni sa méfiance envers l’homme. P our
s’ap p ro c h e r à distance utile d ’un
téléobjectif, le chasseur d ’images ne
dispose guère d ’un a u tre moyen que
ses skis, dans la h aute neige vierge,
au p rix d ’une épuisante grimpée
dans le froid sibérien d ’une aube de
janvier.
Ce n ’est q u ’après un e ffo rt sou
tenu de plusieurs heures de m arche à
peaux de phoque q u ’il p o u rra espé
rer ten ir dans le viseur de sa caméra
la silhouette noire, trapue, d ’un cha
mois en tenue d ’hiver. Espérer seu
lement, car la direction du vent
p e u t changer, et c’est alors un gran d
d é to u r q u ’il d ev ra effectuer p o u r ne
pas être flairé. La configuration du
terrain
l’oblige souvent aussi à
r e p a rtir bredouille, à moins de p re n
dre des risques insensés.
Au cours de mes nombreuses r a n
données hivernales en m ontagne,
dans le silence h allucinant d ’un petit
m atin glacé, j ’ai eu to u t loisir de
réfléchir à l’extrêm e fragilité de
l’hom m e seul livré au désert, que
celui-ci soit de sable ou de neige.
Le m oindre incident, la m oindre
erreur peu v en t e n tra în e r de graves
conséquences. A mes débuts, lorsque
je ne découvrais que vide et silence
là où j ’espérais tro u v e r une harde,
l’échec m ’apparaissait comme une
noire injustice. Je sais m a in te n a n t
que le prix d ’une ph o to se calcule
en fatigues, en déceptions et que le
seul secret de la réussite est une iné
b ran lab le ténacité. A l’image exacte
de celle d o n t fait preuve le chamois
p o u r surv iv re en hiver... Q u ’elle
aboutisse ou q u ’elle échoue, to u te ex
pédition hivernale m ’a p p o rte a u
jo u r d ’hui un nouvel enrichissement.
Le cri g u ttu ra l du lagopède gîté
dans la pente, la trace du discret liè
vre des neiges, ourlée de m erveilleux
cristaux, les sculptures féériques du
gel, le jeu d ’un rayon de soleil à
travers la brum e, le craquem ent d ’un
bloc de glace, le nuage p o u d re u x
levé p a r un coup de vent, to u t geste,
to u t b ru it dans le désert blanc p re n d
un sens démesuré, rassurant ou in
quiétant.
Seul avec lui-même, dans une soli
tude peuplée de beautés et de d a n
gers, le chasseur d ’images a p p re n d
vite à apprécier sa chance de p o u
v o ir cueillir à la source des joies
nouvelles derrière chaque difficulté
surm ontée. C ’est là peut-être, à notre
époque de facilité, que réside l ’a t
tr a it irrésistible de la m o n tag n e en
hiver.
F aro u ch em en t libre, le chamois
ne se sent v ra im e n t à l ’aise que sur
les sommets. Ainsi, lorsque le vent
souffle en rafales et dégage les crê
tes, laissant a p p a r a îtr e de maigres
touffes d ’herbes sèches, il rem onte
vers elles.
En av ril déjà, et en mai, les femel
les fécondées lors du r u t de n o v em
bre m e ttr o n t bas. La vie re p re n d ra
alors son cycle éternel p o u r le tr o u
p eau au sein duquel, parfois, les
naissances ne su ffiro n t pas à com
penser les m orts tragiques de l ’hi
ver. L a n atu re ne laissant rien au h a
sard, c’est une constante régénéra
tion de la race des seigneurs de la
m o n tag n e q u ’a p p o rte cette im p i
toyable sélection entre les bêtes a r
mées p o u r v iv re et celles incapables
Welt
des Hans-Rudolf
Walliser
Die aufgestellte Welt
des Hans-Rudolf Walliser
T e x t Pierre Im h aslyF ran zösisch e A n p a ssu n g : C h . G a y -D esla r ze s F o to s R e n é R itler
D e r da W alliser heisst, k o m m t aus dem S c h w a rz b u b e n
land, genauer : von D ö rn ach . Eine einigermassen in ta k te
F a u n a plus der tro p h ä e n trä c h tig e E ifer unserer N i m
rods mögen ihn nach Brig geb rach t haben, denn H a n s -
R u d o lf W alliser ist T ierausstopfer, schon falsch : A u f
steller heisst das, oder, zu deutsch, zoologischer P r ä p a
rator.
Ich h a tte sie m ir sehr skurril vorgestellt, die W elt des
Aufstellers, von gestern u n d verschroben, ihn selbst
sa ich im Geiste als m ittleren S chlächter a u f Spitzwegsch,
als kleineren häuslichen F rankenstein, d er nie aus dem
S tau b u n d v o n Glasaugen w egkom m t, als m a k a b re n
D o m p te u r einer G arten zw erg -M en ag erie u n te r to ten
E ulen u n d w elk em H irschgew eih.
Es w a r dem ganz anders. W ir begegneten einem
höchst fessenden musischen M enschen (seine zweite
Passion ist in d er T a t die M usik) m it einer n ich t n u r
re p rä sen tativ en Bibliothek ü b er K u n st u n d alte K u ltu
ren, die a u f dem P la tz Brig u n d d a rü b e r hinaus ihres
gleichen suchen d ü rfte. Ü b e r meine Vorstellungen ins Bild
gesetzt, h a t er n u r ein wissendes Lächeln, n im m t, m ir
zu G efallen, einen (ausgestopften) W o llaffen vom
S ch ra n k u n d geht gleich zum Technischen über.
D rei grosse Meister, ergo drei Schulen d er T ierp lastik
gibts. Akeley, den A m erik an er, den D eutschen Schröder,
der die D e rm o p la stik f a n d : hier w ir d d er K ö r p e r genau
v o rg efo rm t, Knochen, Schädel usw., das S kelett a u f ein
Gestell m o n tiert, u n d den H o llä n d e r T e r Meer, der
kein Skelett brauchte, sondern plastisch frei, aber nach
den Massen der N a t u r schuf (w a r ja auch ein grosser
T ierbildhauer, siehe seinen berü h m ten O r a n g U t a n in
A m sterd am ). Zwischen letzteren beiden eine Synthese
v ersucht m it kleinen T ieren H a n s - R u d o lf W alliser.
Bis u n d m it M ardergrösse, wie auch bei Vögeln,
w ird n ach der konventionellen M ethode gearbeitet ;
H o lz w o lle ü b er den K nochen ersetzt die herausge
schlachteten M uskeln. F inheiten der P la stik zu m odel
lieren, w erd en gewisse Teile m it Lehm überzogen, eine
Präzisionsarbeit, die G efü h l u n d geschickte H ä n d e er
fo rd e rt, m a n muss aufpassen wie ein U h rm a c h e r, die
delikaten Felle leiden schnell, P ressto rf k o m m t n u r in
Vögel hinein und ersetzt bei ganz kleinen Tieren den
Schädel.
Sollten Sie je Lust verspüren, Ih r erwildertes E ich
hörnchen selbst zu konservieren, m öchten Sie gar, Ihre
T rä u m e zu aktivieren, einen flügelschlagenden U h u
do-it-yourself über dem Bett, so w irds gem acht :
— H a u t abbalgen, A b h äu ten und P u tz e n der H a u t,
— G erben m it C h ro m u n d A launsalzen,
— A u fb e w a h re n in v e rd ü n n te r Gerbflüssigkeit,
— Im p räg n ieren m it M ottenschutzm ittel,
— D urchspülen,
— T rocknen, das muss langsam geschehen,
— M odellieren u n d M ontieren,
— Bearbeiten v o n K rallen u n d Aehnlichem, A nm alen ;
Ersetzen der A ugen durch G lasperlen (das Auge
b rich t ! d a f ü r gibt es Konvexes u n d K onkaves, G e
b ranntes und Bemaltes in tausend V ariatio n en und
Farben, das meiste k o m m t aus der D D R ) ,
— Erstellen eines Postamentes.
Im Zw eifelsfall gehen Sie doch lieber zu Walliser.
D e r bed au ert wohl, dass die D inosaurier auch nicht m ehr
sind, was sie m al w a re n — fü r einen P r ä p a r a t o r so
etwas wie W eihnachten — im m erhin : bis und mit
H irschfrösse m ach t er alles, fü r Sie zuhause ist das d an n
v o r allem eine P latzfrag e. S ta tt D inosaurier sam m elt
W alliser Versteinerungen, unser L and ist d a f ü r karger
Boden, weiss er zu berichten.
Le monde de rempailleur Hans-fludoll Walliser
W a l l i s e r e st s o n n o m , m a i s il v i e n t d e D o r n a c h , p e u t - ê t r e a t t i r é à B r i g u e p a r n o t r e f a u n e q u a s i i n t a c t e e t l ’e n v ie d ’ê t r e u n N e m r o d c h a r g é d e t r o p h é e s . L e d i r e e m p a i l l e u r e s t d é jà f a u x : il e st a r t i s t e - m o n t e u r o u p l u s e x a c t e m e n t p r é p a r a t e u r z o o l o g i q u e . S o n m o n d e , je m e le r e p r é s e n t a i s a n a c h r o n i q u e e t b o u f f o n . L u i, e n b o u c h e r d e S p i t z w e g s c h , e n p e t i t F r a n k e n s t e i n d ’a p p a r t e m e n t n ’é m e r g e a n t p a s d es p o u s s iè r e s e t d es y e u x d e v e r r e , o u e n c o r e e n d o m p t e u r m a c a b r e d ’u n e m é n a g e r i e n a i n e , p a r m i c h o u e t t e s e t r a m u r e s c ir o n é e s . E r r e u r ! J e r e n c o n t r e u n ê t r e a v e r t i d e m u s i q u e , p o s s e s s e u r d ’u n e b i b l i o t h è q u e d ’a r t e t d e c u l t u r e s a n c i e n n e s q u i n ’a p as sa p a r e i l l e à B r i g u e o u a l e n t o u r . M a l ic i e u x , il s o u r i t d e m e s é l u c u b r a t i o n s , e x h i b e u n s in g e d e l a i n e e m p a i ll é , e n v i e n t i m m é d i a t e m e n t à la t e c h n i q u e . T r o i s m a î t r e s , t r o i s é co le s : A k e l e y , S c h r ö d e r , T e r M e e r . W a l l is e r r e p r é s e n t e la s y n t h è s e des d e u x d e r n i e r s . . . C ’e s t u n t r a v a i l d e p r é c i s i o n ; il e x ig e des m a i n s au ssi e x p e r t e s e t s e n sib les q u e celles d e l ’h o r l o g e r .
V o u l e z - v o u s c o n s e r v e r v o t r e é c u r e u i l , e x e r c e r p l u s v i t e v o t r e t a l e n t s u r l’aile d ’u n g r a n d - d u c d o - i t - y o u r s e l f c lo u é a u - d e s s u s d e v o t r e l it ? P r o c é d e z a in s i : f e n d r e , d é p o u i l l e r e t n e t t o y e r la p e a u ; la t a n n e r a v e c d u c h r o m e e t d es sels d ’a l u n ; la c o n s e r v e r d a n s d u l i q u i d e à t a n n e r ; l ’i m p r é g n e r d ’u n p r o d u i t a n t i m i t e s ; la r i n c e r ; la s é c h e r ( o p é r a t i o n l e n t e !) ; la m o d e l e r e t la m o n t e r . F a ç o n n e r les g r if f e s , t r a v a i l l e r les d é ta ils , l’e x p r e s s i o n ; p o s e r d es y e u x d e v e r r e ( c o n v e x e s , c o n c a v e s , f u m é s , p e in t s . .. e n p r o v e n a n c e d e la R D A ) ; i n s t a l l e r le s u p p o r t .
E n cas d e p r o b l è m e , a lle z c h e z W a l l is e r . Il d é p l o r e q u e les d y n o s a u r e s n ’e x i s t e n t p l u s , m a i s j u s q u ’à la ta ille d u c e r f ( q u e s t i o n d e p l a c e !) v o u s f a i t n ’i m p o r t e q u o i e t a u lie u d e d y n o s a u r e s c o l l e c t i o n n e des fossiles. S o n a r t e x ig e : a m o u r d es a n i m a u x , p a t i e n c e i l l i m it é e , i n t u i t i o n , t a l e n t . Suite p. 18.
Das M etier des A ufstellers v e rlan g t neben Tierliebe
(die brauchts, wie w o llten Sie sonst T a g fiir T a g über
K a d a v e rn sitzen), neben viel G ed u ld bei langwierigem
A rbeiten einigen Sinn, ja T a le n t fürs plastische G estal
ten. A m N atu rh isto risc h e n M useum Bern z. B. w ird
fü r den A n t r i t t einer P rä p a ra to re n le h re die absolviere
K unstgew erbeschule verlangt. D ie Lehre d a u e rt vier
J a h re ; sie um fasst vom T ier- u n d M asskonstruktions-
zeichnen bis zu Schm iedearbeiten eine ganze wissen
schaftliche Alchimie.
Die W eltschau des Aufstellers ist w ieder In. Im
G ru n d e k am sie ja — von den alten A e g y p tern und
ih rer M u m ien-T hanatologie über M a d a m e T u ssau t’s
W achs fig u ren k ab in ett zu Popstilisierungen der sechzi
ger J a h re g a r nie aus dem Schwang. D as heisst : zeitweise
h a t m an sie w ohl v e rd rä n g t, u n te r g ründig aber w a r sie
da. Die rasante P opularisierung einer allem v o ra n em pi
risch arbeitenden N atu rw isse n sc h a ft brachte ih r v o r
etw a h u n d e rt Ja h re n goldene Z eitalter, unsere Gross
eltern noch lebten d a rin in genau abgestecktem R ahm en,
u n d d e r w a r dem Lebenden offener, als gemeinhin ange
nom m en, nicht umsonst konservierte er das Gestorbene.
N u r gerade eine G eneration scherte aus in die P la stik
in die futuristische A rte fa k te w e lt, in M üll- u n d A b
grundtiefen. Schon deren heimatlose K inder, v erschupft,
a u f sich allein u n d in eine an w id e rn d e Substanzlosigkeit
gestellt, finden w ieder zu rü c k (wie m an so schön sag t :
z u r N a t u r , als ob es die noch gäbe), w erd en innig. So
es n ich t schon zu sp ät ist, gehört dem A ufsteller ein
. -ANS
„
ImiAISIXNS
L e tt r e à m o n a m i F a b i e n , V a la isa n ém ig r é M o n c h e r , L a p r e s s e n o u s r a p p e l l e ces j o u r s q u e l ’o n v a p o u v o i r c o m m é m o r e r le c i n q u i è m e c e n t e n a i r e d e la b a ta i ll e d e la P l a n t a . C ’e s t à c e t t e o c c a s i o n q u e les « p a y s e n d e s s o u s d e la M o r g e » d e v i n r e n t d es s u j e ts d es d i z a i n s d u H a u t - V a l a i s , e t c ela p o u r t r o i s siècles e t d e m i e n v i r o n . N o u s o n v e u t b i e n se p l a c e r d a n s le c o n t e x t e h i s t o r i q u e d e l ’é p o q u e e t c o m m é m o r e r . P e r s o n n e n e n o u s o b l i g e r a c e p e n d a n t à f ê t e r l ’é v é n e m e n t q u i n o u s v a l u t , d i t l ’h i s t o r i e n , la d e s t r u c t i o n d e d i x - s e p t f o r t e r e s s e s s a v o y a r d e s d a n s le B as- V a la is p a r les t r o u p e s d u p r i n c e - é v ê q u e d e S io n . A u j o u r d ’h u i , a u n o m d e la p r o t e c t i o n d u p a t r i m o i n e c u l t u r e l , o n r e s t a u r e les r u i n e s r e s t a n t e s a f in q u ’elles n e t o m b e n t p a s e n r u i n e à l e u r t o u r e t q u ’elles r e s t e n t le t é m o i g n a g é m o r t d e l ’a g r e s s i v it é d e ce p r é l a t d o n t le s o u c i des â m e s p a s s a i t p a r l ’a l l u m e - f e u .L es t e m p s o n t c h a n g é , p u i s q u e les é v ê q u e s n e c o n d u i s e n t p l u s les g u e r r e s c h e z n o u s e t q u e les V a l a i s a n s s’e s s a i e n t à d ’a u t r e s p a s s e - t e m p s q u e le f o u r - b i s s e m e n t d es a r m e s .
M a i s a u f a i t à q u o i u t i l i s e n t - i l s l e u r t e m p s ? A t r a v a i l l e r e t à g a g n e r de q u o i v i v r e e t m ê m e s ’o f f r i r u n p e u d e s u p e r f l u .
D a n s n o s v illa g es , c o m m e je le c o n s t a t a i s r é c e m m e n t d a n s u n c afé , ça c o m m e n c e , p o u r les je u n e s , p a r le c h e w i n g - g u m , le j e u à s o u s e t la c i g a r e t t e . P u is v i e n t s’a j o u t e r , s u p r ê m e p r o g r è s , le v é l o m o t e u r q u i p e r m e t à l ’a d o l e s c e n t d e s’a f f i r m e r e n f a i s a n t d u b r u i t . A u f u r e t à m e s u r e q u e v i e n n e n t l’â g e e t la r a i s o n , o n p a s s e r a à l ’a u t o m o b ile q u i d o n n e à s o n p o s s e s s e u r le s e n t i m e n t d ’a v o i r la f o r c e d e s o n m o t e u r . P u is , b i e n s û r , à d o m i c i l e , v o u s p a r v i e n n e n t les s o n s e t les im a g e s d u m o n d e e n t i e r q u i p r o c u r e n t à l’i n t e l l e c t u n e d i m e n s i o n i n c o n n u e d e n o s a n c ê t r e s d o n t les c o n v e r s a t i o n s n e d é p a s s a i e n t g u è r e les é v é n e m e n t s c o n j u g a u x e t f a m i l i a u x d u v illa g e o u c e u x des é ta b l e s d o n t c ’é t a i t les c e n t r e s é c o n o m i q u e s .
P a s d if f ic i le à c o m p r e n d r e q u e l ’e s p r i t g u e r r i e r s’e s t o m p e a v e c t o u t cela, m ê m e a u x é l e c t i o n s o ù les b a ta i ll e s se f o n t a v e c d es m o t s e t a v e c q u e l q u e s c o u p s t o r d u s d o n t s o n t seuls a c t e u r s les c a n d i d a t s a u x p o s t e s à r e p o u r v o i r .
A u f o n d , o n r e v i e n t à l ’h i s t o i r e des H o r a c e s e t d es C u r i a c e s , l ’é p é e e n m o i n s . O u m ê m e o n f a i t se b a t t r e les v a c h e s , à t i t r e d e l u t t e u s e s i n t e r p o s é e s , d i s p e n s a n t l e u r s p r o p r i é t a i r e s d e se f a ir e d u m a l.
M ê m e ces l u t t e s p o l i t i q u e s s o n t b r è v e s . N ’y p a r t i c i p e n t q u ’u n e p a r t i e des c i t o y e n s d ’a il l e u r s q u i s ’i n v e c t i v e n t j u s t e le t e m p s q u ’il f a u t p o u r a n i m e r le d é b a t . L e l e n d e m a i n , ils s’e m p r e s s e n t s o u v e n t d e t o u t o u b l i e r p o u r se r e t r o u v e r e n t r e g e n s d ’a f f a i r e s o u e n c o m m e n s a u x d e c lu b s e t d e s o c ié té s e t l a i s s e r o n t à q u e l q u e s c o m i t a r d s le s o i n d ’e n t r e t e n i r la f l a m m e j u s q u ’à u n e p r o c h a i n e o c c a sio n . T o u r n o n s la p a g e d i r a le j o u r n a l i s t e q u i s’e st m is e n t r a n s e p e n d a n t d e u x m o i s p o u r e s s a y e r d ’a n i m e r la l u t t e e n o u v r a n t d es p r o c è s d ’i n t e n t i o n e t d ’a c t i o n e t e n t e n t a n t d e f a i r e b a t t r e les m o n t a g n e s . I l a b i e n taillé , a u x a u t r e s d e r e c o u d r e .
A ce p r o p o s , f o r c e m ’e s t d e t e s i g n a le r q u e le V a la is a p e r m i s , q u e l q u e p a r t à I c o g n e , à u n e n o u v e l l e J e a n n e d ’A r c d e s’a f f i r m e r . S o n s u c c ès a é t é à la m e s u r e d es c o u p s r e ç u s , m a i s c o n t r a i r e m e n t à J e a n n e d ’A r c , ses a s s a illa n ts n ’o n t p a s ré u s s i à la b r û l e r v iv e . D a n s q u a r a n t e an s, o n d i r a d ’elle a u f é m i n i n ce q u ’o n d i t a u j o u r d ’h u i d u « v i e u x l i o n » D e l l b e r g .
C ’é ta i t, il f a u t le r é p é t e r , l ’a n n é e d e la f e m m e d o n t je t ’ai d é jà p a r lé . Q u ’il m e s o i t p e r m i s , p o u r t e r m i n e r , d e t e s i g n a le r q u ’u n e lo i fiscale, t r o i s iè m e m o u t u r e , e st e n d is c u s s io n . O n r e p r o c h e a u p r o j e t d ’e n v o u l o i r t r o p a u x c a c h o t t i e r s .
L es V a l a i s a n s c r a i g n e n t q u e la f r a u d e fiscale, d e s p o r t p a is ib le q u ’elle é ta i t, d e v i e n n e u n e x e r c ic e d a n g e r e u x . E n c o r e u n e p r e u v e q u ’ils o n t p e r d u d e l e u r c o m b a t i v i t é .
Q u a n t a u c ô t é m o r a l d e l ’a f f a ir e , t u d o is s a v o i r q u e les p é c h é s c o n t r e le fisc n e s ’a v o u e n t p a s d a n s les c o n f e s s i o n n a u x , le c h r i s t i a n i s m e n ’a y a n t ja m a is réu ssi à s’i n t r o d u i r e d a n s c e t t e p a r t i e c a c h é e d e l ’ic e b e r g d e n o s v e r t u s . B i e n à t o i. par R a p h y R a p p a z 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 70 H o r iz o n t a l e m e n t
1. S tatio n récente du Valais central. 2. Localité valaisanne qui p o rte le n o m de son vidom ne. 3. L ’assainissement de la plaine du R h ô n e les a presque tous s u p p ri més (singulier), - Préfixe. 4. D essinateur et caricaturiste anglais (1846-1886). 5. C o n s puai. - C o n jo n ctio n . - Q u a n d la viande a disparu. 6. Fin d ’infinitif. - D égourdit.
7. P re m ie r p résident de la rép u b liq u e de W eim ar. - Particule augm entative. 8. Sur u ne ro ue. - C a rd in a l de Paris d u siècle présent. 9. L o rs q u ’on v e u t que q u e lq u ’un se dépêche. - Beaucoup de Valaisans en so n t m éco n ten ts. 10. C h a n so n épique du M oyen Age de B e rtra n d de Bar-sur-A ube. 11. C o n jo n ctio n . - N o te . - Ravis. 12. H a m eau d ’une c o m m u n e d u d istrict de Saint- Maurice.
V e rtic a le m e n t
1. C ité valaisanne qui re ç u t l’épithète de « fo rte ». - H a m ea u du d istrict de Saint- M aurice qui d isp a ru t à la suite de la c o r re ctio n d u R h ô n e . 2. Le n o m b re de vaches va'.aisannes à son service a b eaucoup d im i nué. - P r o n o m . 3. Celle d ’A b d el-K ad er fut conquise p ar le duc d ’A um ale (ancienne o rth o g rap h e ). - Souffla. 4. F u t m artyrisé à Agaune. - Lâche. 5. Céréale qui a donné son n o m à un m o n t n o n loin de Sion. - Espèce de lentille. - La Suisse n ’en a pas. 6. Dans u n lit. - Beaucoup de valaisannes y tie n n e n t encore. 7. P o u r la m êm e raison que celle du 2. vertical, on en utilise de m oins en m oins en Valais. - Lui aussi a disparu d u Valais. 8. A ncienne colonie française d ’A frique qui re m o n te . - P h o s p hate de chaux. 9. C o n so n n e doublée. - A d m et. - C o n tra c té . 10. Sans blague. - C é lèbre pièce du trés o r de Saint-M aurice.
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Food specialities o f the Valais
I n cities a n d in th e co u n try sid e as w e ll as in tourist resorts, travellers c o m p la in a b o u t the m o n o to n y o f the m e n u in restaurants a n d hotels. T h e y are tired o f the so-called « in ter n a tio n a l » fo o d , usually ste a k w i t h F re n c h -frie d p o ta to es a n d a salad, or p o r k chops w i t h spaghetti. S u re ly , th e na tives d o n ’t eat such f o o d all the tim e. M u c h c o m p la in in g has re su lte d in a m o v e m e n t in m a n y Sw iss cantons to m a k e a v a il able to visitors the regional specialities, usu a lly p rep a red o n ly in p r iv a te homes. In the Valais, a f e w restaurant ow ners are begin n in g to include som e o f these specialities in their menus. I f the custom ers resp o n d fa v o u r a b ly , th e y w i l l gra d u a lly be able to taste th e tr a d itio n a l sa v o u r y soups, meats, vegetables a n d deserts served o n ly in Valais fam ilies.
Before th e 2 0 th cen tu ry , th e m a jo r ity o f Valaisans ha d to co n te n t the m selves w i t h th e f e w vegetables w h ic h w o u l d g r o w in their m o u n ta in s — cabbage a n d k i d n e y beans w h ic h
g r o w in v e r y co ld w ea th e r , potatoes, turnips, rutabaga a n d leeks. A t th a t tim e, o n ly a f e w rich city p eo p le w h o h a d tra v e lle d , used the c o m m o n n a tiv e vegetables f o r m o re refin ed dishes. T h e fr e q u e n tl y fl o o d in g R h o n e R i v e r a n d its ensuing sw a m p s p r e v e n t e d v eg eta b le c u ltiv a tio n d o w n in th e va lley. B u t lo o k at w h a t the Valaisans a c h ie v e d there since the river w as d a m m e d a r o u n d 1860 ! O n th e reclaim ed la n d , th e y h a ve p la n te d rich orchards a n d v egetable gardens, in tr o d u c e d car rots, then to m a to e s a n d even the exo tic corn a n d asparagus, n o t to speak o f th e fr a g r a n t apricots a n d straw berries as w ell as fi n e pears a n d apples.
The inhabitants of two villages in the valley Bagnes are
nicknamed
<pecafâva » and « pecaporê ». The dialect word
• peca » means
»eater »,
«fâva » from
»fève » means kidney
bean and
«porê » from
«poireau » means leeks ; these were
the only vegetables growing in the two respective villages.
K i d n e y beans, g enerally c o o k e d in course soups, w ere also g r o u n d in the fl o u r mills a n d a ty p ic a l use w a s f o r fr itters m a d e w i t h this fl o u r m i x e d w i t h eggs a n d m ilk .
P ro b a b ly before the 2 0 th ce n tu ry , a c o m m o n dish w as « c r e v a - fo u », so -n a m e d because it is so g o o d th a t fo o ls w ere said to gorge the m selves w i t h it u n ti l th e y died. A s i t ist still p rep a r e d in the Valais, here is the recipe :
Peel a n d dice equal a m o u n ts o f tu rn ip s a n d pota to es. C o o k the tu rn ip s f i v e m in u te s in s lig h tly salted boilin g w a te r before a d d in g th e potatoes. W h e n b o th are tender, strain, then p u t a lay er in to a deep b a k in g dish, spread g rated cheese o ver it a n d a d d the second la y e r o f th e vegetables. T h e n sp rin kle the to p w i t h bread crum bs a n d gra ted cheese a n d p o u r m e lte d b u tte r o v e r all. B a k e in the o ven u n ti l g olde n b ro w n .
Other staple foods were air-dried beef, salt pork, smoked
ham and saussages, the meat of goats and sheep, milk, cream,
butter, cheese and
«-sérac ». Sérac is obtained after the
chesemaker has scooped the casein out of the big cauldron
and pressed it into cheese moulds. He then reheats the liquid
and gathers the remaining particles of casein into a cloth
C e m o n d e e s t à n o u v e a u à la m o d e . D e s m o m i f i c a t i o n s d e l ’a n c i e n n e E g y p t e , il s u r v i t d e m a n i è r e s o u s - j a c e n t e à t r a v e r s les f i g u r e s d e c ir e d e M me T u s s a u t e t les s t y l i s a t i o n s p o p d es a n n é e s 6 0. P o p u l a r i s é g r â c e à l ’e m p i r i s m e a p p l i q u é a u x s c ien c es n a t u r e l l e s , il s ’o f f r e u n siècle d ’âg e d ’o r : n o s g r a n d s - p a r e n t s y v é c u r e n t e n p l e i n , si o u v e r t s à la v ie q u ’ils e s s a ie n t d e c o n s e r v e r m ê m e « le m o r t e l » ! ! L a d e r n i è r e g é n é r a t i o n r o m p t a v e c la t r a d i t i o n p o u r u n e p l a s t i q u e f u t u r i s t e n é e d e d é c h e t s , v o i r e d ’o r d u r e s . M a is d é jà u n e j e u n e s s e a p a t r i d e , t r a u m a t i s é e p a r u n m o n d e r é p u g n a n t d ’i n c o h é r e n c e , r e t o u r n e c o m m e o n d i t si j o l i m e n t « à la n a t u r e » — s’il en e st e n c o r e u n e ! — e t e n d e v i e n t f a n a t i q u e . E s t - il d é jà t r o p t a r d p o u r q u e le f u t u r c o m p t e e n c o r e s u r l’a r t d e l ’e m p a i l l e u r ? P i e r r e I m h a s l y .
w hich he hangs up to drain all the liquid before pressing the casein into big loaves. This unsalted fresh cheese is eaten w ith potatoes boiled in their jackets.
W hen the herdsmen to o k the cattle up to the high pastures, they piled provisions of dried meat, potatoes, corn meal and rye bread on their mules. But these provisions were n ot fre quently replenished ,so that the m en lived on m ilk, cheese, butter, potatoes and corn mush. W hen the rye bread was too hard, they chopped it w ith an axe and soaked it in m ilk w hich became slightly acid fro m the rye. N o w , jeeps or cable lifts carry fresh supplies up to pastures.
One lady remembers that when, in 1927, she spent her school vacation on the fa m ily ’s pastures, fo r breakfast the herdsmen prepared corn mush left over fro m the previous supper, fry in g it in butter and pouring ho t cocoa over it. This was eaten w ith a spoon like soup and the young city guest delighted in it.
M eanwhile, ever more vegetables and fruits are grow n in the Valais or imported, so that in the high villages also, meals become more varied. Asparagus has been k n o w n since before the turn of the century and prepared according to interna tional recipes, except that the Valaisans generally sprinkle the cooked asparagus w ith grated cheese w hich they let m elt in the oven.
One curious thing happened w hen ever more y o u n g people deserted their m ountain villages to live and w o r k in the tow ns of the plains. T hey disdained their parents’ simple food, probably because it had appeared on the table in a too monotonous succession or because they d id no t w a n t to adm it their form er p o ve rty . B ut their children n o w remember w ith pleasure the fo o d prepared by grandmothers in the high villages.
A friend reports that she still makes a corn meal cake w ith a recipe inherited fro m her mother. W hen she serves it to guests, some fin d it delicious, others refuse to eat it ! I t is made w ith :
one cup y e llo w corn meal, one cup w heat flour, one cup sugar, tw o w hole eggs, one liquor glass full of <r kirsch » (spirits of distilled cherries) or grated lemon rind, one good portion of m elted butter, baking po w d e r dissolved in a little milk.
Bake this batter in a buttered tin m ould fo r 20-25 minutes in a pre-heated oven at 400° F or 200° C. I f a kn ife or fo r k stuck into the cake comes out dry, the cake is done.
Before the excellent fruits were grow n in the Rhone Valley, there existed a ve ry hard, small round pear. Simered in its skin w ith country bacon, the pulp becomes p in k and tender. This delicious dish was served w ith corn mush, but n o w this pear has almost disappeared. Curiously, the pear
was called in dialect « poire-bacon ». Possibly, mountain
farmers introduced this English w o r d into their dialect after the first English travellers and alpinists dem anded eggs and bacon fo r breakfast at the beginning 19th century. Or, per haps, some Valaisans w h o had served w ith the Swiss regi ments in foreign countries adopted the word.
For feasts of Patron Saints, Christmas and Easter, as in all S w i t z e r l a n d t h e Valaisans m ake several kinds o f cookies served only on these occasions. B ut one of their delicacies is
the « brisolée » — edible chestnuts roasted in the vineyards
during the grape harvest over a fragrant fire of dry grape vines and served w ith a fa t cheese and freshly pressed, unfer m ented grape juice.
G od and the redactor of « Treize Etoiles » willing, I shall
give y o u in the Christmas issue of this magazine some modern fa m ily recipes w hich are handy fo r cooking in vacation flats and chalets.
Les moulins de Saint-Luc
D a n s l ' a b r i d u m e u n i e r , u n e i n s c r i p t i o n a u p l a f o n d G o r g e ( G e o r g e s ) S a l a m i e n 1 79 3 T e x te Pascal T h u r re P h o t o s Vaipresse1
»P a r l e r d e s a u v e r le p a t r i m o i n e e n l a m b e a u e n p l e i n e p é r i o d e d e c r is e c ’est m a l v u ! E t p o u r t a n t n ’e s t - c e p a s à l ’h e u r e o ù c h a n c e l l e n t le s v a l e u r s f u g i t i v e s q u ’il f a u t s’a c c r o c h e r à celles q u i d u r e n t ? L e V a la is d e la r é c e s s i o n a b e s o i n p lu s q u e j a m a i s d e m é d i t e r s u r les t r é so rs q u ’il a p e u t - ê t r e o u b l ié s v o i r e s a c cagés d a n s sa c o u r s e a u p r o f i t . T r o p de p r o m o t e u r s t o u r i s t i q u e s n ’o n t v u d a n s les v a llé e s a l p e s t r e s q u e d es p i e d - à - t e r r e à le u r s i m m e u b l e s d e b é t o n e t o n t o u b l ié d e c o m m e n c e r p a r s a u v e r ce q u i d e v a i t les r a t t a c h e r a u v r a i v is a g e d u V i e u x - P a y s ! Il e n e s t d es m o u l i n s d e S a i n t - L u c c o m m e d e b i e n d ’a u t r e s t é m o i n s d u V alais s é c u la ir e , u n V a la is q u e r e c h e r c h e n t p a r - d e s s u s t o u t les m il l i e r s d ’h ô tes d u c a n t o n . J ’ai v u d a n s l ’é té d é c l i n a n t u n A n n i - v i a r d e n c o lè r e , M . G e o r g e s S a l a m i n , d i r e c t e u r d e l ’O f f i c e d u t o u r i s m e d e S a i n t- L u c . J e l ’ai v u f r a p p e r d e s o n p o i n g u n e m e u l e d e g r a n i t l o u r d e d e p l u s i e u r s t o n n e s e n i n j u r i a n t les v a n dales e t le t e m p s q u i n ’é p a r g n e n t p e r s o n n e . Ils s o n t c i n q les m o u l i n s à e a u de S a i n t- L u c . C e s o n t p a r m i les p l u s b e a u x d u c a n t o n . Ils s ’é c h e l o n n e n t , e n c o n t r e bas d e la s t a t i o n , le l o n g d ’u n c o u r s d ’e a u q u i d e t o u t t e m p s p o r t e le n o m de « t o r r e n t d es m o u l i n s ». L a d e r n i è r e h e u r e v a s o n n e r p o u r e u x si r i e n n ’e s t e n t r e p r i s . L es m u r s se l é z a r d e n t . L es p o u t r e s s o n t a t t a q u é e s p a r la v e r m i n e . D u r a n t d es d é c e n n i e s les m a l a n d r i n s o n t e m p o r t é t o u t ce q u i p o u v a i t l ’ê t r e . L es c i n q b â t i m e n t s c e p e n d a n t s o n t e n c o r e là f l a n q u é s de ro u e s à a u b e s e t d e m e u l e s sé c u la ire s . L es r e s p o n s a b l e s v a l a i s a n s des t é m o i n s d u p a s s é s o n t v e n u s s u r p l a c e à m a i n t e s r e p r is e s d é jà , les D u b u i s , D u p o n t , E g g s o u S c h u l é e t les p o u r p a r lers se p o u r s u i v e n t e n v u e d e c la s s e r à l’é c h e l o n c a n t o n a l e t f é d é r a l ces t r é s o r s . O n s’e st d e m a n d é s’il n e f a l l a i t p as e n v is a g e r le d é p l a c e m e n t p a r h é l i c o p tère s d es c i n q m o u l i n s p o u r les r e c o n s t r u i r e a u c œ u r d e la s t a t i o n n o u v e l l e . Il s e m b le q u e c e t t e h y p o t h è s e s o i t a b a n d o n n é e e t c ’e s t t a n t m i e u x . « Il f a u t p r é f é r e r l ’a u t h e n t i q u e à l ’a u t h e n - t o q u e », d i r a i t J e a n D æ t w y l e r . O n v o u l a i t les d é p l a c e r d a n s l ’i n t e n t i o n d ’e n f a ir e d es m u s é e s m a i s il s e m ble q u e le t e m p s d o n n e r a r a i s o n à c e u x q u i o n t su c o n s e r v e r a u x m o u l i n s e t a u x c h o s e s l e u r p l a c e o r i g i n e l l e e t n a t u relle. T a n t il e s t v r a i q u ’il e st r é v o l u , m ê m e e n V a lais , le t e m p s o ù l’o n t r a n s f o r m a i t les b a r a t t e s à b e u r r e en p o r t e - p a r a p l u i e s , les t o n n e a u x d e c h ê n e en vases à f l e u r s e t les r o u e s d e c h a r en a b a t - j o u r ! P a s c a l T h u r r e .
Vingt aphorismes
de Brillat-Savarin
ur servir de prolégomènes à son ouvrage et de base éternelle à la science
L ’univers n’est rien que par la vie, et tout ce qui v it se nourrit.
Les anim aux se repaissent ; l’hom m e mange ; l’hom m e d’esprit seul sait
manger.
La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent.
Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es.
Le Créateur, en obligeant l’hom m e à manger pour vivre, l’y invite par
l’appétit et l’en récompense par le plaisir.
La gourmandise est un acte de notre jugement par lequel nous accordons
la préférence aux choses qui sont agréables au goût sur celles qui n’ont
pas cette qualité.
Le plaisir de la table est de tous les âges, de toutes les conditions, de tous
les pays et de tous les jours ; il peut s’associer à tous les autres plaisirs et
reste le dernier pour nous consoler de leur perte.
La table est le seul endroit où l’on ne s’ennuie jamais pendant la première
heure.
La découverte d ’un mets nouveau fa it plus pour le bonheur du genre humain
que la découverte d’une étoile.
C eux qui s’indigèrent ou qui s’enivrent ne savent ni boire ni manger.
L ’ordre des comestibles est des plus substantiels aux plus légers.
L ’ordre des boissons est des plus tempérées aux plus fumeuses et aux plus
parfumées.
Prétendre qu’il ne fa u t pas changer de vins est une hérésie ; la langue se
sature ; et, après le troisième verre, le meilleur vin n ’éveille plus qu’une
sensation obtuse.
Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un œil.
On devient cuisinier, mais on naît rôtisseur.
La qualité la plus indispensable du cuisinier est l’exactitude : elle doit être
aussi celle du convié.
A ttendre trop longtemps un convive retardataire est un manque d ’égards
pour tous ceux qui sont présents.
Celui qui reçoit ses amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur
est préparé n ’est pas digne d ’avoir des amis.
La maîtresse de maison doit toujours s’assurer que le café est excellent ;
et le maître que les liqueurs sont de premier choix.
C onvier quelqu’un, c’est se charger de son bonheur pendant tout le temps
qu’il est sous notre toit.
Q u i p ourrait nous dire l'origine de ce m o t , son é t y m o lo g ie ? Il ne figure pas dans les rangs serrés des m o ts des d iction n aires Larousse ou R o bert. L ’A c a d é m ie française ne l’a pas en co r e agréé et nos in stitu teu rs et professeurs de français ne p o u r ro n t se p erm e ttre de l’a d opter, de l’e n seigner. Ils s o u lig n e r o n t ce m o t en rou ge et en m arge ils a n n o te r o n t : « C e n ’est pas français » et ça vaudra à l’é lè v e u n e faute de plus. A lors dans n o tr e français sans faute, m e t t e z - l e en tre gu illem ets, c ’est permis.
Carnotzet
T e x te A lb e r t M ath ier P h o t o s O sw a ld R u p p e n