CORPS LÉ G
IS L A T
IF.
CONSEIL DES CINQ -CENTS.
Cas &
OPINION Ffc
D E -
M A N S O R D (du Mont-Blanc
) ,
Sur
leprojet relatif à
lapojle aux
lettres./ ' _
Séance du
14
nivôfean
7;R EPRÉSENTANS DU PEUPLÉ;
Il y a
peu de temps quil vous
fut faitune
propo/îtion tendante a alTurerau
tréfor publicpendant
dix ansune
rentrée annuelle
de
dix millions ,dans
le casoù
vous auriez alluré à lacompagnie
proposante,
pour
lemême
efpace
de temps
, la perceptiondu
droitou de
l’impôcque
vous veniez d’établir fur le tabaclon invoqua
Tar-ticle
3 o 2 de
la conditurion, ainliconçu
: c«Les contnbu-
» rions publiques font délibérées &: fixées
chaque année
j» par le
Corps
légifiatif} à lui feul appartient d’en éta-
»
blir : ellesne peuvent
fubfifter au-delà d’un an, fi elles»
ne
font expreflément renouvelées, » de foudain vous pâffates à l’ordredu
jour.L’article
LXVI de
la loidu
9vendémiaire
an6
porte :«
La
pofteaux
lettres fera affermée. »Ave*
-vous voulu par cette exprefiiori, reptéfentansdu
peuple, eve^-vouspu
vouloirque
le bailque
vous veniezde
décréter feroit paffépour un terme compofé de
plu-fieurs années qui
ne
formeroienrqu’un
feul tout:ou
bien le bail quivous occupe en
cemoment
,&
qui elt paffépour
dix ans, elt il cenfé n’avoirun
filong terme que
fous laconditionfous-entendue
qu’il fera renouveléou
ra- tifiéchaque année pour
fubfifterpendant
l’année fuivante ?Si, dans l’article précité, vous avc% voulu
que
le bail fût paffépour
plufieurs années , il eftau moins
vraique
votre intention n’y a point éré exprimée.Et
fi vous ave^pu
vouloir, j’ai peineàcomprendre com- ment
la proposition relativeau
tabac a été rejetéecomme
contraire à la cotiftitution, tandis qu’eilc n’avoic d’autre effet
que de
procurerau
tréfor public,
pendant
lemême nombre
d’années ,une
rentrée àpeu
près égale à cellede
la pofte
aux
lettres, prefque par les
memes moyens.
11 eft
donc
poflibleque
le baildont
il s’agitne
foit intrinféquement valableque pour une année
, &cque
fa validitépour
les années fubféquentes foiefubordonnée
àune
efpècede
ratification néceffaire , réfultanredu
renou- vellement conftirutionnel qui doit êtreprononcé
par leCorps
légifiatif à l’égard des contributionsde
toute efpèce.Si
vous adoptez
le projetde
lacommiilion,
qui tend àaugmenter
l’impôtpendant
dix ans fans qu’il foit befoinde renouvellement,
11e craignez-vous pointd’êtreen oppo-
sition avec la confticution ; &: n’aurez-vous point encore cette
même
crainte , fi , en rejetant le projet,vous vous
énoncez de manière
à faire croireque
l’impôt aéhjei devrafubfifter
pendant
lemême temps,
fans qu’il fût pofflblede
lediminuer
,&
fans qu'il /oit néceflStede leW
veier
chaque annee
?exalter
-
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,
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ef,ion cîlle vo«* avez 1p lJZs
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VSI" vous vous occuperiez
de
procurer , jene
aïs pas aux fermiers aéhiels,
mais au
bail a£hi Idi ',P“
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conrtdéréccomme une
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comm
eune
propriété nationale,& que
... °!J f?
M
* doare a bien le droit d'afrermer fesnioDrlé-res pour plusieurs années. * P1 ?
_
Ceux
qui tiennentpour
la négativerépondent aue
'L
proouit réfultant
de
la porteaux
letrres eft tellementune
contributionqu
elle a été délibéréenominativement
par lalo,du 26
frnâidor dernier, furlétaux
auqueilcZdrïîts«voientetefixes
par
les lois exilantes.Ils ajoutent
que
laomparai on
avec le bail d’une propriété eftfi
peu propo-
Ææ 'ifri/rlnît
e" “ d
“Cf
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ifi” p«
2 g* SES
t LT*", J ""‘
L "T° n da e P L,„ S
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ff
char& '“Moment ...
. J,sobftrventnatton
que
le droitde
propriété qui appartient à laf
exemple
, fur tel cl, telimmeuble Sft
p âexdufif de celui des citoyens fut les
immeubles
oui leurfont propres:
que
ledrottde chaque
propriété s’exerce&
fe limite dans lachofeàlaquelleil eftattaché; qu’id i
^n
eft autrement,
pmlque
le tranfport des lettres& pLets
but autrement b nve
ande, au
tabac&
puni;qu’auenfinnom
ilsde
difenrla nationque
,iaeftpropofitïonrépu/
contre’rèt
auron pu
êtredéfendue
suffi par, lamême
A o
'4
obfervation , fi elle eft
fondée
> puîfqu’elle lui feroit éga-
lement
applicable.Il faut
donc
, repréfentansdu
peuple,
que
vous faflïez ceffer cettepremière
difficulté avantde
vous occuperdu
projet : je laregarde
comme une
des plusgrandesqueftions qui puifient inréreffer jamais votre fyftême financier& po-
litique;
&
lorfque vous avez juré attachement à la conf- titutionde
l’an6
, certes c'eft à vous principalement qu’eft refervée la tâche glorieufede
la défendre.Je viens
maintenant
â l'examen particulier des claufesdu
bail.L'article
XII
eft ainficonçu
: *Le Dire&oire
exécutif» demandera au Corps
législatifde
rérabür le rarifde
>»
ij 5
<)jen maintenant
toutefois celui qui exiftepour
les» lettres de
& pour
lacommune de
Paris ,&
l’art.VII
»
de
la loidu S
nivôfean5
, contenantnouveau
tarifpour
» la pofte
aux
lettres. »Que
fignifien: cesmots
: leDire&oire
exécutifdeman-
dera ? veulent-ils direque
le tarifde 1759
fera rétabli ?non
fansdoute
;
&
ce feroit faire injureau Dire&oire que de
penfer qu'il auroitpu
confentirune
ciaufe qui feroit ijiconftirutionnelle»quand
la conftitution dit, ( ar-
ticle
76
) : «La
propoffiiondeslois appartient exclufïvementau
Confeil desCinq-Cents
;»
Sc(art. i
63
): «LeDire&oire
» peut ,
en
touttemps
, inviter par écrit le Confeil des»
Cinq- Cents
àprendreun
objeten
confidération; il peut
» lui propofer des mefures ,
mais non
des projets rédigés»
en forma de
loi» : difpoffiion quine
s'accorderoit pas avecun engagement
valable antérieur.Ainfi la promette faite par le
Dire&oire dans
l’articladu
bail précité n’eftpoint obligatoire à l'effetque
le Corps, légiflatifrérabliffe le tarifde 1709
: leDire&oire
apromis ds demander
, il ademandé
; c’eft là tout : fesengagemens
font
donc
remplis. Si l'on venoit à les considérer fousun
autre point
de vue
ôc jufqiPà leur faireproduireune
obli- gation ultérieure, ce feroitdonner
au pouvoir exécutifune
initiative
dont
je n'ai pas befoinde
dire qu’il ne feroicO
muuontz "i
,e*
mais ^
"’en P« -nom,
inconf-même (uppôâk^ P
'COnf ^“
cniU
'eft niad ™*^
niqu'H^vT V* ^ ^
fubfift«
di* »"*, je disa-ï lettre,
r
sd
au3 m
fnterk
droit ferU
porteSion UT
iT
ec ,djn
; le««for
nationaldm
OiÉS ^ *V &nt
i)W P
è }.é 5de
* chofes à l'époquedu
bail.dit
« LaHdialv
11
V* '?*«*'*
-
Les
adjudicataires feront chargésde
la ta^e cinformèrent au
tarif,,.L'article
Xlîl
afoute : 1Letfé 4ms
„ muimlon mmution 7 P ?
Urrant CXlgeraucune indemnité
nidV
des fermages
pour
faitsde non
- jouiffinc»d
interruptionquelconque de
fervice parou
rtoue ca,7-3“« P
u/f
èire foi: rupturede rLeT^œ t
”
feftaH° n de
brigandsou
autres caufes& aeddem fom.
is» ? U p
ld,B
*“
es» 1 Jorce
majeure ou événemens quelconques
•la
Republ.que
devant,
d,ns
tousUs
cas.être JE
»
du paiement
intégraldu
prixde
laferme, famonelt
P». *» «.«déc co„„c
»
executif pourra annuller&
réfilier fc préfent traitétour
”
a'™£“.
ir “ p “
,io" d
““ £
P
âuftre,P
art»nous Wons dans
le melTigedu Diredbira
executif
du
aivendémiaire
dernier - «L 4 c
à» portes
aux
lettres eftcompris pour
dixmiHion, V**
: î?
eirr«
aS aéeS aa P-menVdutviœï >
1S^ud.catatres de
l’exploitationde
laP
ferme
des portésLl “
u,s"™“‘ * p“ moi
*Tel
eftdonc
l’engagement des fermiers aétuels ou'il, doivent faire entrer,chaque année, au
tréforÎJÎ
A â
\
6 fomme de
dix millions;
&
cela,dans
tous les cas,même
celui
de
force majeure.A
la vérité le Directoire a pro-mis de demander
;mais
il ademandé.
Si leCorps
légif- latif n’accède pas à cettedemande
, les obligations des fermiers n’en font pasmoins
abfolues:la République, ainfi cjue je i’ai die, devant 3 dans tous les cas être ajfurée dupaiement
intégral du prix de laferme
.Peut-être
en avouant
la légalitéde mon raiîonnement
,
on
l’accufera d’être trop rigoureux;on
diraque
,dans le tableau des recettesde
l’année courante ,on
a porté leproduit
de
la pofteaux
lettres à lafomme de
dix millions\c]u’il faut
donc
qu’il s’élève à cettefomme, & pour
celaaugmenter
le tarif.Je répondrai
que
le bail tenant, cettefomme
eft allu- rée pour l’année courante, puisque ce n’eft pas le produitimmédiat de
la pofteaux
lettres qui eftdû
au tréfor public ,mais
l’obligation perfonnelle des fermiers} obliga- tion pour laquelle ils ont
donné
descautionnemens
recon-nus
fuffifans.De quoi donc
s’agit-ilen
cemoment?
S’agit-ild’amé-
liorerla condition
du
tréfor national?vraiment
elle feroic améliorée, ftlarecettedonnoic un
bénéficede
plus, puifqu’il feroit partagé entre les fermiers
&
legouvernement dans une
proportiondéterminée
;&
il fautconvenirque
, dans le bail, il eft des claufesde
fagefte&
de prévoyance quihonorent
les lumières des fonctionnaires qui les ontmé-
ditées.
Mais
il feroit principalement queftion d’améliorer la condition des fermiers , puifque , dansaucun
cas, le tréfor public
ne
peut éprouveraucune diminution
fur lafomme
promifede
dix millions.Or
, fous ce point devue
, je
ne
voisaucune
nécefiicéde
voterpour
l’augmentationde
l’impôt , fur tout d’avance& pour
dix ans.Ce
n’eft pasque
je veuille par làdonner
àentendre
qu’il faille négliger
aucun
desmoyens
qui peuvent aflurer les recettesque
vou$ ayez décrétées; je
veux
dire feuler7
ment que
l'intérêt perfonnel des fermiers > lorfque celuidu
tréfor public eft à couvert à concurrence des dixmil-
lions fur Icfquels
on
acompté
,ne
doit pasamener
aune augmentation
quin
eft pas néceftaire fous le rapportde
cectefomme.
Quant
à la rigueurdont on
accufcra peut-êtremes
réflexions, je dirai qu'en matière
de
contributions, lorf- qu’il s’agit fur-toutde
les aggraver , l’on nepeur
être trop fcrupuleux ni trop févère.Le
citoyen , confidere ifo-lément
, peut bien , à fon gré, difpoferde
fa propriété.Le
légiftateurn
a pas droitde
difpofer arbitrairementde
la fortune publique. J’ajouterai qu’il
ne
m’eft pasmême
démontré
par l’expérience d’uneannée
entière s’ily
auraperte
pour
les fermiers ,ou
s’ils n’auront qu’un bénéfice infuffifant : ce n’eft pas fur le produit d*unmois qu’on
peut décerminerceluide
dix ans :un
bail paile pour dix ans fecompofe de
toutes les chances d’unterme
aufli long.Et
je prierai le Confeilde
méditer s’il n’importe pas enfin d’aflurer aux revenus publicsune
fixité telleque
, lorfqu’il y auraun
traité , il piiîfte efpérer lafomme
promife. S’ilen
étoitautrement
, fi toutes les chances étoienc en faveurde
l’adjudicataire , fansaucune
afiuraneepour
l’Etat dansune
fuppofition contraire; s’il
étoit autorifé à venir dire : Je perds dans ce
marché ou
bien je riygagne pas
affe^; fi laRépublique
n’avoit pas droitde demander
le maintien d’un traité qui lui feroit favorable, tandis qu’elle feroirobligéede
l’entretenirquand
il lui feroit défavàntageux, dès-îors la condition des con-
trains
ne feroir'jalus égale; le parti d’aftèrmer feroir nui- fibie à la chofe publique ,&
la régie feroit préférable,‘
puifque
,
quand
ily auroit bénéfice, alors
au moins
il feroit en faveurde
l’Etat.Mais
jeme
bâte d’abandonner ces réflexions , quoique,de
la plus hauteimportance
,
pour
appeler plus particu- lièrement l’attention dvi Confeil fur les bafes&
les dif- pefitions principalesdu
projet.A 4
8
Votre commiflîon
penfe qu’il faut adapterau
tarifde Ja
pofte aux lettresles poids républicains&
le calcul déci-mal.
Je fuis loinde m’oppofer
à cette propofition; je
3’appuie
au
contrairede
toutesmes
forces. C’eft l’étata&uel des
chofes ,du moins en
partie.Elle penfe encore qu’au tarif
de
l’an5
, il faut fubfti- tuer celuide 17^9
, Ôcpour
cela elleinvoque
l’articleiXH du programme dont
j ai parlé plus
haut,
portantque
le Directoire
demandera
de rétablir le tarif de1769.
Mais
cet article fera-t-il rempli par le projet de lacom-
milîion ? c’eft enquoi
jene
fuis pas d’accord avec elle.Qu’on
fuppofeen
effetque
la claufe eft obligatoirepour
la nation ; alors il eft évident qu’elle doit être rempliepurement & fimplement dans
tout foncontenu
,quant
àfon
produit , ôc fansaucune
modification pollibie faufcelle
commandée
par des inftitutions républicaines.Or
le projet s’écarte confidétablementde
ce pointde vue
: i°.en
ceque
la taxede
la lettre fimple eftde deux
«décimes
pour
cent kilomètres ,ou
vingt-trois lieuesde deux
mille cinq cent foixante-fix toifeschacune
, tandisque
* par le tarifde 17^9,
la diftance étoitde
vingt lieuesde deux
milledeux
cent quatre-vingt-trois tuiles,&
lataxe
pour
cette diftanceégalement de deux décimes ou de
quatre fous; fur quoi la
commiflîon elle-même nous
ditque
la nouvelle mefurt eftaugmentée
d'un feptième.Ce ne feroitdonc
pas s’accorder avecle tarifde 1769, que
d’établirune
taxe qui auroit,
en
ce point,
un
feptièmede
diffé- jenceau
préjudicede
la ferme.2
0.En
ceque
l’once des paquets étoit taxée par l’ancien tarifde manière
à recevoirconftamment une augmenta-
tion progreflive à concurrencedu
poids, tandisque
celuidu
projet limite leshx décagrammes
,ou
foixantegram- mes
, foitdeux
onces, à fix fois& demie
le port.3
°.En
ceque
le tarifde 1759
reconnoifloit desbu-
reauxde
pafledont
l’effet étoitde
faire payerdouble
droit parlalettrequi
y paffoit5 fayoîr
* celui
du
lieudu
dépareau
9
bureau,
&
celuide
cebureau
au lieude
fa défoliation >tandis
que
ces bureaux foncfupprimés
par le projet.Il
y
auroit fansdoute beaucoup
d’autres différences à faireremarquer
,mais
cela cft inutile; il fuffit qu’il y
eu
ait , ôc fur-tout qu’elles foient notables ,
pour cm en
fuppofant la validitédu
bail 8c l’efficacitéde
la claufe ci-deffusénoncée,
l’onne
puitle pas admettreun
projet qui s’en écarte.En
effet, les fermiers vous diroient bien qu’ils n’ont pas traité ainfi;
qu’on
leur apromis
le tarifde
ij5c) ,8
c
qu’on n’a pas droit d’y déroger
en aucune manière
à leur préjudice: ils vous feroient obferverque
la feule dif- férence quipuiffôfe rencontrereff cellequi :iété ftipuléepar l’articlemême ou
leschangemens
ont éténominativement convenus
; favoirpour
les lettresde& pour
lacommune de
Paris,
& pour
l’articleVII de
la loidu 5
nivôfc an5
, re-latif aux pays étrangers 8c aux pays réunis : ils vous ajou- teroient
que
l’exceptionconfirme
la règle , 8cque
vous n’avez pas lepouvoir de
déroger àun
droit qui leur eff:acquis.
Je
ne
vois pas, repréfentansdu peuple,
toujoursdans
la fuppofîtion fufdite , ce
que
vous auriez à leur répli-quer
, nicomment
, après avoirdérogé vous-mêmes au
contrat, vous pourriez les contraindre aupaiement de ce
qu’ils ont
promis
par le bail , nimême comment vous
pourriez vous garantir d’une action
en dommages
quinaî- traientde
votre fait.Telles font
donc
les difficultés attachées à cette difeuf- ffon,que
fivous
reconnoiffez le bail, il n’y a pointde
milieu, vousdevez
l’exécuterdans
tout foncontenu
, 8e faire percevoir par les fermiers tout ce qu’ils ontpu
ef- pérerdu
tarifde 1759
.Mais
, dira-t-on , n’y a-t-ildonc aucun moyen
d’échapper à cetteconféquence
? oui, c’eftd’amender
le tarifde
17^9
ÎO
de manière que
, C\ les fermiersa&uels
perdent d’un côté, ils
pu
i(lent fe refairede
l’autre.La-dcflus j repréfentans
du
peuple, je n’ai qu’une obfer- vartion bien iimple a vous faire , yc’eft
que
lemoyen
pro- poléme
parcît plutôt appartenir àune
négociationou
tranf-ndhon
qu’aun
acte de légifiation.Il faut
donc
aborderfranchement
la queftion, s’ifolerdu
bail 6c des fermiers ,& examiner
quels font lesavan-
tagesdu
tarifprojeté, quel parti les finances
de
la nation- pourroienten
retirer.D’abord
il faut convenirque
la plupart des bafesdu
projet font bien
méditées
,&
qu’il mérite toute l'attentiondu
Confeil. Si les recettesde
laRépublique peuvent
être améliorées d’unemanière
anflipeu
onéreufe pour le peuple , <5c parun impôt
quifemble
avoirquelque
chofede
volontaire,pourquoi
n’en adopterions-nous pas la pro- portion , tandisque nous fommes au
defibus des600
mil- lions décrétés?Or
ces avantages, voiciun
foible apperçude
ceen quoi
ilsconfident,dans quelques
pointsmême
quine
paroif- lenr pasde
laplus hauteconféquence pour
i’analyfedu
projet.i°.
La
lettre (impie ,mais
recouverte d’uneenveloppe, ne
payoitqu’un
ioude
plus par le tarifde 1769
: drivantle projet , elle paiera
un décime.
L3 com
millionnous
dirdans
fon rapportqu’ilparnous
les joursde
Parisquarante mille lettres:jefuppoleque
dix mille (oientavecenveloppe
\en admettant
l'augmentationde cinq centimes
par lettre , il réfuite par jour,
pour
Paris feul ,5 oo
francs: ce quipionne
parmois
i5 ,ooo
francs ,&
paran i82,5oo
francs.La
populationde
Pariseftd’environun
quarante-feptième decellede France
(1) : ilfautdonc
, pour
(1) J'avoisdit d’abord unfoixantième;mais ce feroituneerreur: l’annuairedelaRépubliquefrançaife
,prcfenléanCorpslégiflatifpour
l'an7 porte lapopulation de ParisàÆx centquarantemille cinq cent quatre, ce qui multipliépar quarante fept, donne un peu plus de.
trente millions, populationaéluelle duterritoire français.
Il
An
; il en réfulte celleoe o
'‘‘‘‘‘T",;' Moitié , il
Y
a«tolt téduirok cette dernièreforome
^ ^ feak
.ment
, encoretoujours plus
de 4 m
illlons»&
* 3 ’ plus dedeux
millions. .^ progreffion dans le a°. L’ancien tarif
n admetmit P o
cnuète :poids
que pour
la lents, c. r
ne
p admet que de-
celui qui eft actuellement
en
^
t d’once.puis la
demi-once, & de
quardécaaramme.
Au
contraire le tarif projeté lâPt _ •q Grammes
j& marche
enfuitede
cinq£1° fouvenr
de
forteque
l’augmentation eft?
cl?nne.
. ;
que
dans la fitnation cs.s ccon
rribivabl^;feia traite
4
11 eft vrai qu’il eft
un
casou
leconuibwDr
^
plus avantageafetnent fous le
nou
^
ea
^
e'
que
troiscien.
Par exemple
, trentegrama.-
“ Pl’once le
paye
fois
& demie
le porc . tandis ,& L
quatre fois;
mais
ilntt pasm
celui
de de
l’augmentation arrivantpms
enbeauC0 up
perte
compenfé,
le produit ferL mal^
rLis
considérable ;&
peut-ette fero t-on-u ^
,
jiifte évaluation , fi
on ne
le conjeûutoitque
millions.
.
lft,nCe fous l’ancien
régime
étoit 3°.Le maximum
ae diftance lo^
n>avok pomt de
cent c.nquante^ieues;, au-^
c‘,nnaire, non-leule-d
augmentation. ,^ans le r* ): fonC plus
de
—
îl troispro/eüionsà
cent cinquante
lunes
,.t.
m
ille kilométrés,de
jarcour.r ; favoir ,
de h.
Jouze
cents au-deffus.Ces
mille adouze
cents ,^
ceH
es portées clanstrois progreflions
qui^ont
j
*^ J de
,es eftl.le projet , feroi -ce
Ls
. ev< ra,is
au moins
4
°. L’art.X du
projetau Lun qa
à la taxe
d’affranchlfTement des
I«rr« j
*Ranger
;
mais
il ajoute,fcuf /W7„ j‘ f p0ur
Vé'^affaires
pour
remener ladite l°n ^
esf
rafiions ne-de
centimes& de proclei
d
exclure toutefraûiou
«»e,
c eft-â-direLu Sfl r°V
ftS dedédme
e“dé-
rnoins.
En
fuppofaindnnr d
f
euiî
foUS
en deux
fousau
trangeroccupentlè'fend^e deT * f”? d
‘& P°“
r^
ft, peut-être n’y auroit
U t P j?
e a concurrenced’un S
u^ues
millionsL
bénéficetin f^?
geiat,"“. à
P
ot‘« à
«a&ioas
-, carIon
vientdt
fyftcme
additionnel ,lesU ^
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Utés aux.le“
res avec enveloppe.11611"6"'
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pour
lesartidL
eprécédV
UCUne d
^ nnée
SLlre * cetégard,
niw de“‘:? 0 s«; s rà’f ">*" v»
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'» corn-frais prélevés
tue L 1 *"dhons 4 oo
mille francs,tous l'onptopofe
év’idlmment Îetr
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à
enveloppe,foitZT 1
fo,t <ur lesk«««
‘ances
; aujourd’hui
„ne
du
poids&
desdit Pd-ié;
aujourd’huique
itterfitotrettla Ké^hr^ \
augmenté
d’uncinouîèm^
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République
eftqui selevoient
naguère*
“, l
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<lue les fra‘sde
perception,“«s:
ce ouiftrmë, I
/. millions, font réduits d’unl’efpoir
de
les réduite encore0
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‘ milll0ils* outt
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Uler,CP
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duitdanslamême
i3
département
frontièrede
l’ancien territoire: jerépondraiqu
ilri’en réfultera pas
moins une fomme
très-confidérable , oc j’ajauteraique
parlàmôme que
leprojet anéantiroiccetarnc edu
traité, ce feroitun motif
de pluspour ne
pas ladopter.Mais
il ellun
rationnementde
lacommiflion que je ne
dois pas laiflerabfolument
dans l’oubli : c’eft celui ciaprès lequel ellecombat
la fradion des centimespour
adoptercelle des
décimes
; elleen donne deux
motifs: lepremier,que
les centimesne forment
pasune
unité monétaire, e fécond,que
lacélérité3qui doit fairelabafedu
fervice despoftes, ne pourroit s’accorder avec
un
fyftêmede
fraction*audi
menues
, quidemanderoienc une
additionde
chiffres,de
calculs&
d’opérations.Je répliquequ’il exiftedes pièces
d un centime & de cinq
centimes
\ 8c , pourlefurplus,je necroispas
qu
ilfailleaug- menter un impôt, uniquement
parceque
faperception ferou&
plus notable 8c plus facile. Alorsautant vaudrok-il d’abord calculer par franc; le réfuîrat feroit bien plus fatisfaifant
& non moins commode. Mais
cette objection , je doisd’autant plus la repoufler, qu’el’e feroit
une
critiquebien
févèredu nouveau
calculque
deshommes
favansne nous ont
préfentéque comme
bien pins facile 8c plus expediuf.Au
refte, ce n’eft pas là qu’il faut chercher la caufedu
retard
que,
véritablement, l’on peut avoir a craindre:ede
exille cette caufe, je dirai prefqu
au
centuple,dans
les nouvelles fradions propofées de cinqgrammes en
cinqgrammes
,tandisque
, parletarifdu 5
nivôfe, la pfogrefronne
marchoitque de
quart d’onceen
quart d’once * après avoir épuifé la premièredemi-once.
Ainfijufqua deux
onces il y avoit fept poids différerts, 8c, fuivant. le projet,
il y
en
auradouze
: il y auradonc
cinq combinaisonsde
plus \ 8c, pour pefer
,
pour
annoter le poids, pour affurer enfuite la proportion
du
prix, l’on fent bienmieux que
je ne faurois lexprimer
combien
il faudra plusde temps
,combien
il y aurade
peine&
d’embarrasde
plus.Peut-être cette confidération fufHra-t-elle feule
pour
dé-*1
4
rennimîr le coilfeii à préférer la progreffion qui cflactuel-
lement
établiequant
au poids; tout
comme
je fuis per- suadé quellerejettera celle propofée par lacotnmiffioa quant à la diftance, puifque cent kilomètres éloignent trop,&
que
la progreffion aéfcuel lede i5
à20
myriamètres,de 20
a25
,&
ainiide
fuite, efi:en
pleineaétivité :en
la confèr-ent
, l’on éviteune grande
partie des travaux qu’il fau- ciroitfaire ,dont
lacommifiion
fixe la durée à fixmois
environ, 6cdont
les frais parconfequent
ne pourroientmanquer d
ecre confidérabies.Or
la fageffie veut qu’onne
s’expofô pas à des dépenfes nouvelles,
quand
déjà l’onne
peut pas payer celles qiîiont
été jugées nécefiaires; &c puifque le tarif
de
l’an5
eftconçu en
diftances républi- caines& en
fractions décimales, quelchangement
peut-il y avoir 3 faire, fi ce n’cft celui qui concerne les poids?Je finis par
une
réflexion quima
été fournie par des négocions éclairés; elle efi: relative à la taxede
cinqpour
cer.t fur les efuèces : cette taxe, à la vérité, exiftoit déjà
p.ar iarticle
CXXXIX du
tarif deiy5q; mais
il faut ob- serverque
lestemps
ont bienchangé
,& que
ce qui croitben
alors ne l’eft peur-ttre pas aujourd’hui.Au
contraire, cette difpcficion,
dans
les circonftançes aéfuelîes, efi: nuifible aucommerce
6c nuifible a laferme
: nuifibleaucommerce
,parce
que
la taxe étant trop forte&
l’intérêtde
l’argent àun
taux fi excefiif,Ion
s’abftientde
faire par la polie des affairesqu’on
feroit peut-être s’il en coûcoitmoins
; nuifible à la
ferme
, parce
que moins on
charge d’efpèces,
moins
elie fait d’affaires, 6c
moins
elle perçoit. Autrefois les né- gociais acqnittoient leurcommerce
avec des lertres-de-change
; il fe faifoit des opérationsde
placeen
place&
des reviremens
de
la plus hauteimportance
: lesmarchan-
difes étoient expédiées fous des termesde paiement
plusou moins
prolongés ; le crédit étaitgrand;
la confiance ne Tétoit pas moins.Aujourd’hui mal
heureufement
il n’en eft pas ainii,
prdque
rienne fe faitque
comptant. Ilfmtdonc
venirau fecours
de
cette affligeante ficuationdu commerce
,ï5
ôc pour cela bailler le prix
du
tranfport , par la polie, des efpèces d’orou
d’argent. Alors celui qui ne pouvoir avoiraucun
crédit, mais quine
pouvoirnon
plus facrifier cinqpour
cent, puifqu’ü auroit fallu revendre dans la
même
proportion, ce qui auroit trop enchéri les marchandîfes, fe déterminera volontiers à faire
un
facrificemoins
important;il achètera
comptant;
lecommerce
reprendraun
effi>r; les efpèces,une
utile circulation :&
tout lemonde
s’en trou- vera bien.Quelque
minutieufeque
puilfe paroître cette difoofition,
légidateurs , li elle peut être
de quelque
utilité , jevous
conjurede
lui accorderquelque
attention.La grande
malledu
bien fecompofe de beaucoup de
détails.Je
me réfume
ôc je disque
vous avez àexaminer,
i°.la validirédu
bailau
delà d’uneannée
,2
°. l’efficacitéde
la claufecontenue
dans l’articleXII.
Dans
le casoù
vous vous prononceriez, ceque
jene
crois pas, pour la validité
du
bail ôc l’efficacitéde
la claufe, je
demande
le renvoi à votrecommiffion
pour vous préfenterun
projet entout
conforme au
tarifde 17
Ù9
, fauflesdeux chan- gemens convenus
dansl’articleprécité,ôcfaufauffiàyadapterlepoids
décimal;
car, je le répète,en
ce cas vous n’êtes pas maîtresde
déroger au contrat : il doit être exécutéde
part ôc d’autre fuivant faforme
Ôc teneur.Dans
le cas contraire, je
demande
,ou
laque
(11on
préa- lable,ou que
vous décrétiez en principeque
le tarifaéluei feraaugmenté de
lamanière
qui fera reconnue la plus avantageiife ôc la plusconvenable
, maisfeulement eu
faveurdu
tréfor public ,&
en confervant la progreflion des diftances établie par la loidu
5 nivofean
5.Qu’à
ces fins le rout fera renvoyé à votrecommiffion pour
préîenterun
projetconforme
, avecun
tableau,
pour
fervir
de
renfeignemens.du nombre
deslettres iimpîesou
avec enveloppe, des lettres doublesou
de*$ paquets qui's’ex-pédient de jour eu jour
dans
tout le territoirea&uei
de la1
6
République
,du
produitde chaque
taxe, Scde
celuipréfumé
des nouvelles dallesquelle a propofé d’établir.Je demande
enfin le renvoi à lamême commilîion de
laqueftion
de
favoir s’ilne
feroit point avantageuxde
bailler la taxe a&uelle fur lesefpèces d’orou
d’argentj
dans
ce cas,à