ÉTUDE DE LA VALEUR NUTRITIONNELLE DE
LA LEVURE UTILISÉE SOUS TROIS FORMES DIFFÉRENTES:
LEVURE SÈCHE, LEVURE AUTOLYSÉE ET AUTOLYSAT DE
LEVURE
C. CALET,
J. ADRIAN
R.JACQUOT.
R. HELIAS-FRANGNE.
Station de Recherches a.7!icoles,
Centre national de Recherches
30 otechniques, Jotsy-en-Josas (Sui>ie,et,0is;) ;
Centre de Recherches sur la
Nutyition,
Centre national de la Recherche
scientifique,
Bellemse(Seine-e!-Oise)
SOMMAIRE
Plusieurs études ont été
poursuivies
à la fois chez le Rat et chez le l’oussin afin de comparer l’efficacité de la levure présentée dans l’aliment soit sous forme de levure sèche, soit sous forme delevure
autolysée,
soit enfin sous formed’autolysat
de levure. Nous avons recherché en outre dansquelle
mesurel’autolysat
augmente ladisponibilité
desprincipes
alimentaires contenus dans la levure,en
particulier
en cequi regarde
la méthionine.Nous nous sommes adressés à des levures de bière et dans le cas du Itat, nous avons étudié
également
la levure cultivée sur lactosérum.Nos résultats montrent que :
i° Les deux types de levure sont
susceptibles
de valoriser unrégime
constitué depr<ri ides d’origine
végétale(arachide, gluten) lorsque
l’on effectue une substitution isoazotée.2
°
1,’autolysat
de levure permet une croissanceplus rapide
que la levureoriginelle.
3
0 Toutefois cette amélioration n’est
qu’apparente
car elle porte essentiellement sur une augmen- tation desingérés.
L’indice de consommation et le coefficient d’efficacitéprotidique
sontrigoureuse-
ment les mêmes dans les deux cas.
L’autolysat agit
essentiellement comme un facteurd’appétence
intéressant.
4
° Avec un
régime
déficient enlysine (cas
du Rat) l’addition de méthionine à la levure ne pro- voque aucun avantagequels
que soient le traitement et l’origine de la levure considérée. Avec unrégime équilibré
(cas duPoussin)
la levure est valorisée parl’adjonction
de méthionine mais le béné- fice estégal
avec les trois formes de levure. Il semble donc que la méthionine soitégalement dispo-
nible dans la levure sèche ou
autolysée
et que lesimple
séchage de la levure surcylindres
soit suffi- sant pour rendrecomplète
l’utilisation de cet acide aminé.INTRODUCTION
I,a forme sous
laquelle
lesprincipes
nutritifs sontprésentés
dans l’aliment retentit directement sur leur utilisation. Bien quel’analyse
révèle leurprésence,
ils ne sont pas pour autant
« disponibles
» pourl’animal ;
ils le deviennentcependant
lorsque
l’aliment a étéprédigéré plus
ou moinsprofondément
et réduit en nutrimentsrésorbables.
Les méthodes
qui
réduisent une substance en ses éléments constitutifs ne sont pas toutes satisfaisantes.L hydrolyse chimique
est souventtrop
violente et entraîne alors la destruction de certains aminoacides.I,’hydrolyse enzymatique,
moins
brutale,
libère les nutriments azotés en maintenant leurintégrité.
C’est lecas des
autolvses.
La levure est un aliment recherché pour sa teneur élevée en vitamines du groupe B. Elle
présenterait
un intérêt encoreplus marqué
pour l’alimentation des animaux si l’onpouvait
mettre àprofit
sa richesse enlysine
que limitecependant
une défi-cience
marquée
en méthionine. Desexpériences
antérieures(Jnc Q uoT 194 6)
semblentindiquer
que ladisponibilité
des acides aminés varie avec les modalités deprépara-
tion des levures : une levure séchée à basse
température présente
une valeur nutri- tionnelleplus
faiblequ’une
levure traitée àtempérature
élevée. On saitégalement
que pour être efficace la levure doit être tuée. On
augmente
considérablement savaleur alimentaire
lorsqu’on
la soumet à un « éclatement » parchauffage :
lesmembranes cellulaires sont ainsi rompues, livrant le
cytoplasme
àl’attaque
des sucsdigestifs.
Ce traitement
bénéfique
n’estpeut-être
pas suffisant pour fournir à la levure sonefficacité maximum. On connaît en
effet,
d’autresconséquences
duchauffage qui
nesont pas d’ordre
physique
mais d’ordrechimique
etqui
limitent la valeur nutrition- nelle d’un aliment. On a cité de nombreux cas où les traitementsthermiques
rendentplus
ou moinsindisponibles
les acides aminés constitutifs des aliments même sil’analyse
révèle leurprésence.
Dans le cas de la levure soumise à hautetempérature
au cours du
séchage,
lecytoplasme
est certes libéré mais ilpeut
avoir subi des dom- mages etplus spécialement
une altération de ses constituants azotés. Onpeut
dès lorsse demander si une
attaque enzymatique
douce telle que cellequi
seproduit
au coursde
l’autolyse
de la levure séchée ne rehausse pas sa valeur alimentaire en rendant dis-ponible
l’ensemble des constituants des matières azotées. Aussi avons-nous recherché dansquelle
mesure différentsprocédés d’autolyse
ont une influencebénéfique
surl’efficacité de la levure pour la croissance des animaux.
Nous
rapportons
les résultats d’essaisentrepris
à la fois sur le Rat et sur le Pous-sin afin de comparer l’efficacité de trois
produits :
la levuresèche,
la levureautolysée
etl’autolysat
de levure. Lepremier
échantilloncorrespond
à une levuredéshydratée
sur
cylindres (levure sèche).
Le second se réfère à une levureautolysée
obtenue parautodigestion. L’autolyse
sepoursuit spontanément
sousantiseptiques
dans desconditions de
température ( 50 °)
et depH
convenables. On estimequ’elle
est presquecomplète après 4 8
heures. Leproduit
ainsi obtenu est alors séché dans sa totalité.Le troisième échantillon est un
autolysat
de levure ainsipréparé :
la levureautolysée
est soumise à un essorage à
grande
vitessequi
assure laséparation
entre les éléments solublescorrespondant
au contenu des cellules et les membranes cellulaires. La frac- tion soluble est ensuite concentrée sous vide defaçon
à obtenir unproduit pâteux
ne
dépassant
pas 30 p. ioo d’humidité. Enbref,
la levureautolysée
renferme tous lesconstituants de la levure y
compris
la cellulose .Onpeut
admettre que les substances azotéesqu’elle
renferme sont sous une formedisponible,
alorsqu’il
n’en est pas de même dans la levure sèche.L’autolysat
contient les éléments solubles de la levureautolysée
dont il diffère par l’absence de cellulose.MATERIEL
ETMÉTHODES
Plusieurs
expériences
ont étépoursuivies
chez le Rat et chez le Poussin pour comparer l’efficacité de la levure de bière sous les trois formesprécitées
afin depréciser
le bénéfice éventuel que la levure tire del’autolyse
en cequi
concerne ladisponibilité
de sa méthionine. Lacomposition
desproduits
utilisés est donnée dans le tableau i.
On remarque un avantage certain de
l’autolysat
sur la levure en cequi regarde
la teneur encellulose. Il est moins riche
cependant
enlipides
et surtout enphosphore.
L’abaissementmarqué
de l’azote
précipitable
au cuivre rend compte de ladégradation
des formesprotéiques complexes
etde leur transformation en
produits plus simples (acides
aminéslibres).
Chez le Rat une levure d’une autre
origine,
cultivée sur lactosérum, a été étudiée dans les mêmes conditionsexpérimentales.
Nous nepossédons
malheureusement pas lesanalyses
de ceproduit.
ESSAI
SUR POUSSINLes
poussins
mâles issus de croisement Rhode XWyandotte
sontrépartis
en lotshomogènes
à
l’âge
de 8jours.
L’effectif dechaque
lot est de 25poussins.
Ils sont élevéspendant
8 semaines enbatteries et
reçoivent
l’eau et la nourriture à volonté.La
composition
desrégimes
de base est donnée dans le tableau 2.Le
complément vitaminique
apporte par 100kg
derégime
800ooo U. I. de vitamine A, zoo 000U. I. vitamine D 31ioo mgde riboHavine et 5o g de choline.
Le
régime
de base R B i estcomplet
etéquilibré.
Il est distribué dans lespériodes expérimen-
les selon le
protocole
résumé dans le tableau 3.Les
régimes
sont isoazotés avec un tauxprotéique
(N X 6,a5) de 20,6 p. cent car la levure,l’autolysat
de levure et le tourteau d’arachidepossèdent
la même teneur azotée (43p. 100).Le
régime
de base R B 2, avec un tauxprotéique
de 18,4p. 100et 2260caloriesproductives
par kg
(F RAPS ,
1946), estprincipalement
carencé enlysine
et en méthionine. L’apport de 5 p. 100 de levure comble le déficit dupremier
acide aminé mais accuse celui du second.D’après
BaLmNi et RosE:v!!xo,r 955 , le
besoin dupoussin
en méthionine est de 0,51p. 100durégime pour la valeur
éner-gétique
considérée. Notrerégime
n’apporte que 0,2 p. 100de méthionine cequi
faitapparaître
undéficit de 73 p. 100pour cet acide aminé. Afin de mettre en évidence le bénéfice éventuel que la levure tire du mode de
préparation
nous avons comparé les efficacités de la levure entière et de la levureautolysée
enprésence
ou non d’unsupplément
de méthionine.Le
protocole
utilisé avec lerégime
R B 2est donné dans le tableau 4.Le lot témoin
(lot VI)
estsupplémenté
par de lalysine
pure enquantité égale
à celleapportée
par 5 p. 100 de levure. Tous lesrégimes
étudiés, sauf celui du lot V,possèdent
le même taux delysine.
Ils diffèrent
théoriquement
par ledegré
dedisponibilité
de leurs acides aminés et par leur teneuren méthionine.
ESSAI SUR RAT
9
6 rats mâles,
pris
au sevrage, sontrépartis
en 12lotshomogènes.
L’expérimentation
dure 80jours
pour les lotsqui reçoivent
la levure de bière et 46jours
pour les lotsqui reçoivent
la levure de lactosérum.Ces
produits,
donnés encomplément
deprotides d’origine végétale
sont utilisés, soit seuls, soitsupplémentés
par de la méthionine. La ration de base, dont lacomposition figure
dans le tableau 5, apporte i¢ p. 100 de matières azotées totales (N X6, 25 )
dont la moitiéprovient
de l’arachide et l’autre moitié de gluten de blé.Les aniinaux reçoivent les régimes
expérimentaux
selon le schémaqui figure
dans le tableau 6.Les levures sont utilisées en substitution de 2p. 100de chacune des
protéines
durégime
de base.Ainsi 4 p. 100 de
protides
de levure sont introduits dans lesrégimes expérimentaux
de manière à maintenir constant le tauxprotidique,
soit r¢ p. 100.Tous les animaux, Rats et Poussins, sont nourris ad libitum et reçoivent l’eau à volonté. Dans
chaque expérience
on effectuequotidiennement
le relevé de la mortalité, le contrôle de la consomma-tion d’aliment.
Chaque
semaine onenregistre
legain
depoids
individuel des animaux.RÉSULTATS
ESSAIS SUR POUSSIN
Dans les deux
expériences qui
ont étépoursuivies, l’aspect
des animaux est satisfaisant. La croissance n’est pas trèsrapide,
mais aucunsigne
de carence ne semanifeste. En
particulier l’emplumement
est normal. Deux cas de mortalité sontcependant
notés sansqu’il
soitpossible
de leur attribuer une cause alimentaire certaine.I eressai
Les résultats
portant
sur lesgains
depoids
et les consommations d’aliment des animauxqui reçoivent
la levure de bière ou sonautolysat
en substitution du tour- teau d’arachidelorsqu’ils
sontincorporés
isolément ou enassociation, figurent
dansle tableau 7.
A la
quatrième
semaine leremplacement
isoazoté du tourteau d’arachide par la levure sèche se traduit par une diminution de la croissance de l’ordre de 6 p. 100.Par contre, les
régimes
renfermant del’autolysat (III et IV)
manifestent unesupériorité
hautement
significative
en cequi
concerne l’intensité de la croissance.Ces différences ne se manifestent
plus
à 9semaines,
lesgains
depoids
des diffé-rents lots n’étant pas
significativement
différents. A la4 e
semaine. la croissanceplus
intense des
poussins
recevantl’autolysat
de levure n’a pas pour motif une meilleure utilisation durégime
mais uneplus grande appétence
pour la ration. C’est cequi
ressort du tableau 8 où sont rassemblées les consommations des différents lots.
La confrontation des résultats de croissance et des taux
d’ingestion
révèle lamême
progression
des valeurs. Ainsi lesgains
depoids
nettementplus
élevés sous l’ef-fet de
l’autolysat
parrapport
à la levure sèchepeuvent
être attribuésuniquement
à des taux
d’ingestion plus
élevés. Cet effet caractérise d’ailleurs tous lesproduits
hydrolyses
ouautolysés qui
renferment des facteursd’appétence.
2 e essai
Les résultats
portant
sur legain
depoids
et l’indice de consommation des pous- sins recevant la levure entière ouautolysée, supplémenté
ou non enméthionine,
sont rassemblés dans le tableau 9.Ils sont
comparés
à ceux fournis par lerégime
de base seulsupplémenté
avecla même
quantité
delysine
que celleapportée
par la levure.Le
régime
debase,
constitué deprotides d’origine végétale
de médiocrevaleur,
manifeste son inférioritémalgré
lasupplémentation
enlysine
et en méthioninequi correspond
auxprincipales
déficiences des céréales et de l’arachide.Rappelons
à ceteffet
qu’un régime classique
pourpoussin
ayant le mêmepourcentage
d’azote mais constitué de céréales et de farine depoisson
assure desgains
depoids
de 20 p. centsupérieurs.
Lalevure,
sousquelque
formequ’elle soit,
valorise lerégime,
tout aumoins pour les
premières
semaines. Le bénéfice s’atténue au fur et à mesure que l’ani- mal vieillit pour devenir nul à la 8esemaine.Le mode de
préparation
de la levure n’a ici aucun retentissement sur son effica- cité. Les animaux ont le mêmegain
depoids
avec lesrégimes
VII et IX à tous lesâges.
Il en est de même
lorsque
l’on compare les lots VIII et X à 8 semaines. Le manque d’inté- rêt del’autolyse
se traduit encore au niveau de l’indice de consommationqui
setrouve ainsi
déprécié.
Le seul faitremarquable
estl’avantage
que retire la levure de lasupplémentation
par laméthionine,
à la fois pour la croissance et pour l’efficacité durégime.
Ce bénéfice demeure tout aulong
de la croissance. Notons toutefois que, chez les animaux de 3 semaines la levureautolysée
est mieux valorisée par l’addi- tion de méthionine que la levure entière.En ce
qui regarde
le niveaud’ingestion,
les animauxqui reçoivent
la levureautolysée ingèrent
degrandes quantités
d’aliment.ESSAIS SUR RAT
Les deux
expériences
effectuées sur Rat ontporté
sur des levuresd’origine
diffé- rentes, levure de bière et levure de lactosérum. Pour lapremière,
nous avonscomparé
les efficacités de la levure
entière,
de la levureautolysée
et del’autolysat
de levure.Pour la
seconde,
lacomparaison
a été établie entre la levure sèche et la levureautoly-
sée. Dans tous les cas la
supplémentation
par o,i p. 100de DI, méthionine a été étu- diée. L’ensemble des résultatsfigure
dans le tableau 10.Par
rapport
à la ration debase,
lesrégimes
renfermant de la levure se révèlent nettementsupérieurs,
tant sur leplan
de la croissancequ’au point
de vue efficacitéprotidique.
C’est ainsi que pour la levure sèche l’amélioration est lasuivante, expri-
mée en
pourcentage.
Les 2 levures valorisent de
façon marquée
lerégime
debase,
blé-arachide.D’après
sacomposition
« standard », la levure de bièresupplémente
lesprotides
de la ration de base comme ilapparaît
ci-dessous :Pourcentages
de déficit parrapport
auxprotides
totaux de l’oeuf :C’est
principalement
par sa richesse enlysine
que la levuresupplémente
lerégime
de
base ;
nous avons, eneffet,
montré que dans une telle ration dont lesprotéines
sontapportées
par moitié par l’arachide et par moitié par unecéréale,
lalysine
était lefacteur-limitant
primaire
de cemélange
et que la déficience en méthionine ne cons-tituait ni le facteur limitant
primaire,
ni le secondaire(A DRIAN
etJnc Q ror, ig6i).
Ceci
peut expliquer également
que la levure de lactosérum soitplus
active que la levure debière,
sa teneur enlysine
étantgénéralement plus
élevée( 10
p. 100 desprotides totaux).
Diverses
expériences
antérieures avaient montré l’intérêt de la levure pour com- bler le déficit desprotides
de céréales enlysine. JACQUOT
et RANI)OIN, ig.lz, ont cons- taté lasupériorité
de la levure sur l’arachide comme seules sources azotées durégime.
C HI
CK et
Sr,ACK,
1945,signalèrent qu’une
ration à base de blé étaitégalement
améliorée par addition de levure. C’est ainsi que l’efficacitéprotidique
du lot ne rece-vant que le blé était de o,gq et
qu’elle passait
à T,59pour lemélange
blé-levure.D’après
LIGHT etF R E Y ,
1943, la levure était aussi efficace que lapoudre
de laitpour compenser les déficiences de la farine blanche.
Enfin, A YCKORD ,
Io37, a démon- tré lasupériorité
de la levure poursupplémenter
desrégimes végétaux
assez voisinsde notre ration de base.
La levure sèche valorise donc un
régime
dutype
de celui que nous utilisons dans cetteexpérience.
Si la même levure a subi une
autolyse quelle
sera son actionsupplétive ?
Telest le deuxième
point
de cette étude.Des résultats
exprimés
enpourcentage,
dans le tableau I découlent desprinci-
paux faits suivants :
- Il existe peu de différence entre l’action de la levure séchée ou
autolysée :
la croissance et la consommation de nourriture sont
légèrement augmentées
tandisque l’efficacité
protidique
a tendance à baisser.-
L’autolysat
de levure influenceplus
nettement le taux de croissance des ani-maux ainsi que la
consommation ;
ceproduit
accroît legain
depoids
de 20 p. cent parrapport
à la croissance des animaux recevant la levure sèche.- I,e bénéfice de
l’autolysat,
et à un titre moindre de la levureautolysée,
nepeut
êtreimputé
à une meilleure efficacitéprotidique qui
estpratiquement
identi-que dans tous les
lots,
mais seulement a un effet surl’appétit
des rats ; dans le cas del’autolysat l’augmentation
du tauxd’ingestion
est de 16 p. 100 et pour la levureautolysée
elle est de 7 p. ioo.En
conclusion, l’autolyse
de la levure exerce une action surl’appétence
desrations, l’autolysat (concentré
sous vide et débarrassé des membranescellulosiques)
étant
beaucoup plus
actif que la levureautol5>sée
utilisée à l’état brut.Examinons maintenant l’influence de la méthionine
ajoutée
aux différentes formes de la levure.Qu’apporte
l’extra-méthionine à ces rations ?Les résultats
exprimés
enpourcentage
desrégimes correspondants
sans méthio-nine sont fournis dans le tableau 12.
- c’est seulement avec la levure sèche que la méthionine améliore
légèrement
lacroissance des animaux
(de
p.ioo).
Avec les autres formes de levure l’extra-méthio- ninen’apporte
pas de bénéfice sur ledéveloppement pondéral
des animaux.- l’efficacité
protidique
est trèslégèrement
amélioréelorsque
la levure sècheou la levure
autolvsée
est additionnée de méthionine.- l’efficacité
protidique
est trèslégèrement
amélioréelorsque
la levure sècheou la levure
autolysée
est additionnée de méthionine.- on
peut
remarquer que dans le cas del’autolysat
de levure l’addition de méthio- nineprésente
desrépercussions négatives
à tous lespoints
de vue, et notamment surla croissance
qui
se trouve retardée de 10p. cent en raison d’une diminution del’ingéré .
- il
apparaît
<lue la méthionineajoutée
à de la levure ayant subi uneautolyse (levure autolysée
ouautolysat)
diminue la consommation de nourriture d’un taux uniformede
p. ioo. Cefait,
assezsurprenant
demanderait à être confirmé.En
conclusion,
dans nos conditionsexpérimentales,
une addition de méthionine à la levure sèche augmente peu la croissance des animaux par suite d’unelégère
amélio-ration de l’efficacité
protidique. Au contraire, après autolyse
de lalevure,
l’additionde méthionine réduit
toujours
lesingérés
et dans certains cas la croissance s’en ressent.Un travail mené
parallèlement
à celui-ci a mis en évidence que le facteur-limi- tant de la ration de base était lalysine.
Ainsis’expliquent
les résultats médiocres obtenus avec l’extra-méthioninequi
n’est pas le facteur-limitant des rations utilisées.DISCUSSION
La valorisation des
régimes végétaux
par la levure ressort des résultats de cette étude. Elle est manifeste avec le Rat où la substitution isoazotée deprotéines
de levureaux
protéines
d’arachide et augluten augmente
la croissance de 50p. ioo dans le casde la levure de bière et de 100 p. 100 dans le cas de la levure de lactosérum. Cet effet n’est pas
toujours
aussimarqué
chez le Poulet. Au cours du second essai où la totalité dugluten
étaitremplacé
par unapport
isoazoté de levure on observe unaccroissement de 50p. 100du taux de croissance mais il n’en est pas ainsi au cours
du
premier
essai où la substitution de la levure n’a pas d’incidence favorable sur legain
depoids
de l’animal.Par
rapport
à la levuresèche,
la levureautolysée
utilisée sous forme entière nepré-
sente aucune
supériorité quant
à la croissance du Poulet et à son indice de consom-mation. Le Rat
réagit plus
favorablement mais les très faibles différences de croissance(6
p.100 )
vont depair
avec un niveaud’ingestion légèrement plus
élevé( 7
p.100 ).
L’autolysat possède
un effet très net sur la croissance. Parrapport
à la levuresèche,
le bénéficequ’entraîne
sonemploi
est d’environ 10p. 100 avec le Poulet et 20p. 100 avec le Rat. Cette
supériorité
del’autolysat
n’estqu’apparente.
En effetchez le
Rat,
les indices de consommation et les coefficients d’efficacitéprotidique
sontdu même ordre de
grandeur
avec la levure sèche et sonautolysat.
Ils sont strictementidentiques
dans le cas du Poulet. Le bénéficeimputable
àl’autolysat
est essentielle- ment le fait d’un tauxd’ingestion plus
élevé. Chez le Rat et lePoulet,
il existe unerelation étroite entre les
gains pondéraux
et lesquantités
de nourriture consommées.En
soi, l’autolyse
n’exerce aucune influence sur ladisponibilité
des aminoacides de la levure comme le montre l’identité deréponse
des lotsplacés
à la levure sècheet à la levure
autolysée.
L’effetd’appétence
caractérisel’autolysat
de levure sous saforme entièrement soluble et débarrassée de toute cellulose. On
peut
l’attribuer à laprésence
d’acides aminés librespuisque
l’un de nous a montréqu’il
en était ainsilorsque
l’on
ajoute
des aminoacides purs à la ration du Poulet.Or,
au cours del’autolyse
l’azoteprotéique
de la levure est transformé en azote aminé commel’indique
le tableau ipuisque
l’azote del’autolysat
ne titreplus
au sulfate de cuivre.Cependant
oncomprend
mal dans ces conditions
pourquoi
il n’en est paségalement
ainsi dans le cas de lalevure
autolysée qui n’agit
pas surl’appétit
des animaux à la manière del’autolysat.
Dans la
pratique, l’emploi d’autolysats
solubles de levurepeut
êtrepris
en consi-dération comme facteur
d’appétence,
retentissant nécessairement sur la vitesse de croissance. On sait d’ailleurs que lamajorité
desautolysats, protéolysats, hydrolysats
ont une influence
analogue quelle qu’en
soitl’origine (poisson, viande, gruyère).
Chez le
Poulet,
la levure est utilementsupplémentée
paradjonction
de méthio-nine. A
l’âge
de 3 semaines c’estaprès autolyse
que la levure seprête
le mieux àcette
supplémentation ;
mais à semaines on observe la même valorisationquelle
que soit la forme de levure utilisée. Chez le Rat, l’extra-méthionine n’apratiquement
pas eu d’effet sur la croissance et sur le coefficient d’efficacité
protidique.
Ilest presque
certain que cette
incapacité
est le fait de la nature même desrégimes
utilisésqui
avaient la
lysine
comme facteur limitantprimaire.
Les résultats de cette étude
portent
à penserqu’une
dessiccation suffisamment intense pour tuer tous lesmicroorganismes,
arrêter les fermentations et dilacérer les membranescellulosiques
des cellules suffit à conférer le caractèredisponible
aux cons-tituants de la levure. Nos conclusions sont à
rapprocher
de cellesauxquelles
avaitabouti un travail antérieur sur les farines et les
autolysats
depoisson (FÉVRIER
etal., 1954).
Reçu en avyil 1962.
SUMMARY
STUDY ON THE NUTRITIONAL VALUE OF THREE DIFFERENT YEAST PREPARATIONS : DRIED YEAST, AUTOLYZED YEAST AND I’EAST-AUTOLYSATE
The
object
of the presentstudy
is acomparison
of thegrowth efficiency
of three different forms of yeasts :complete dried-yeast, autolyzed
yeast and yeastautolysate.
The first
sample
isdehydrated
oncylinders
at ’3ooC. The two others areprepared
from driedyeast
subjected
toautodigestion.
Yeast is maintained underadequate
conditions of heat( 5 o°C), pII (
5
)
andasepsis during
the 48 hourautolysis.
Afterdrying
theproduct, autolyzed
yeast is obtained.This substance contains all the yeast constituents,
including
cellulose of thecytoplasmic
membranes.Yeast
autolysate
isproduced by high-speed centrifugation
of theautolyzed yeast,
a process which separates the cellulosic membrane from the soluble fraction. The latter is then dried togive
the yeastautolysate,
a pastyproduct
stillcontaining
30 p. 100water. Ananalysis
of thesamples
ispresented
in table I.
The three different forms of yeast -
prepared
also from brewer’s yeast(Saccha y omyces
cerevi-siae)
and from yeast grown onSaccha y omyces
lactis - were studied in the rat and the chick. Diets with and withoutsupplementary
methionine werecompared. The
extent to whichautolysis
increasesthe
availability
of yeast nutrients,especially
that of methionine, wasinvestigated.
From our results it can bee seen that ;
r° The two types of yeast are
capable
ofincreasing
the value of a dietconsisting
ofvegetable protein (peanut, gluten)
whenisonitrogenous
substitution is made.2
° Yeast
autolysate yieldeld
fastergrowth
than untreated yeast.3
° This
improvement,
however, wasonly
apparent since it wasessentially
manifestedby
increa-sed intakes. In both cases, feed and
protein
efficiencies werestrictly
thesame.
Theautolysate
isinteresting
as a factorimproving palatability.
4
° With a
lysine
deficient diet(in
the case ofrats)
addition of methionine to the yeast resulted in noimprovement
whatever ther treatment or theorigin
of the yeast used. With a well balanced diet(in
the case ofchicks)
yeast isimproved by
methioninesupplementation,
but theimprovement
isthe same for the three different yeast
preparations.
It appears that methionine is equally available in dried and
autolyzed
yeast, and thatsimple drying
oncylinders
is sufficient to allowcomplete
utilisation of this amino acid.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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