A L'ENVIRONNEMENT:
" ...ET POUR LABORATOIRE UNE iLE "
Mariella MORBIDELLI
Collège "Mazzini", Castiglione deI Lago, Pérouse, Italie.
MOTS CLES : ENVIRONNEMENT FORMATION INTEGREE ÎLE LABORATorRE -PARCOURS DIDACTIQUES - INTERDISCIPLINARITÉ
RESUME: Tous les mardis, pendant trois ans, les élèves de la section E (11-14 ans) ont accosté joyeusement à l'île Polvese, danslelac Trasimeno, pour réaliser un projet d'éducation relative à l'environnement.
Le projet que les enfants ont porté à terme la dernière année scolaire a été une expérience pédagogique d'innovation qui voit l'école tournée vers l'extérieur pour acquérir cette vraisemblance qui ne lui est pas toujours reconnue et pour expérimenter une stratégie toute nouvelle comme celle d'élaborer des projets pédagogiques dans une commission avec l'administration publique.
SUMMARY : Every Tuesday for three years the students of section E (11- 14 years) had gone happily to the Isola Polvese, in the Lake Trasimeno, to carry out an environmental education project. This project, which the pupils completed last year, was an innovative educationaI experience, with the school interacting with the outside world in order to try out a very new strategy such as that of elaborating pedagogieal projects with the help of a committee with members from the public administration.
1. LES ANTECEDENTS
Année scolaire 198611987, leçon de sciences naturelles dans la classe de 6ème E (11-14 ans) du cours à temps prolongé du collège "Mazzini" de Castiglione dei Lago (Pérouse).
L'unité didactique qu'on était en train d'affronter était: "l'observation d'un environnement". L'insuffisance de l'expérience conduite dans la salle de classe où ily avait seulement une reconstruction indirecte de la réalité, segments de vérité, lambeaux de vie considérés chacun dans sa propre spécificité, mais isolés par rapportàun contexte plus ample qui restait hors de la salle de classe, engendrait un sentiment d'insatisfaction et poussait vers la recherche de solutions plus concrètes et significatives : observer la nature plus complètement, l'analyser dans tous ses composants abiotiques et biotiques étroitement liés entre eux.
Cette satisfaction a donné lieuàune discussion en classe qui avait pour but de commencer un processus d'approfondissement sur les possibilités réelles de permettre aux enfants d'arriver à comprendre la structure complexe de l'environnement et de fournir les moyens d'interpréter l'interdépendance des diverses éléments biologiques, physiques et socio-économiques.
Les connaissances suscitent de nouveaux comportements à l'égard du milieu et développent des activités favorables à la préservation et à l'amélioration de l'environnement où vivent les élèves à condition d'orienter l'enseignement vers la solution de problèmes concrets et la découverte d'un nouveau système de valeurs.
2. L'IDEE
A partir de la discussion qui s'est développée, les élèves ont formulé une hypothèse qui sur le moment est apparue difficilement praticable"... et si, comme laboratoire, nous utilisions l'île Polves ? ..".
L'île est visible de la fenêtre du collège, elle paraît très proche et paraît s'offrir de façon spontanéeàceux qui veulent en jouir et se sentent attirés par elle, et donc les élèves aussi.
La première évaluation de l'île-laboratoire naît d'une motivation qui obéit uniquement aux raisons de la fascination que chaque île exerce sur l'imagination d'un préadolescent L'île-rêve, l'île-mythe, l'île-aventure, l'île-mystère en un instant devient l'environnement idéalàsoumettreàl'examen minutieux de l'expérience d'étude et de travail de la classe entière.
Mais la même classe, en un bref espace de temps, commence le processus de rationalisation de l'objectif: l'île a sa fascination, mais comment la rejoindre?
La classe sait que durant la période scolaire l'île n'est pas reliée par le service des bateaux qui effectuent les courses pour les touristes seulement l'été.
Mais on a aussi l'information que la Province de Perouse. qui a le droit de propriété sur l'île, a l'intention de promouvoir des initiatives dédiéesàla valorisation de son patrimoine naturel et aussi d'englober l'école dans un projet didactique de l·environnement.
3. FORMATION INTEGREE
L'hypothèse du projet qui au début prévoyait seulement un approfondissement de la connaissance desaspectsnaturalistes de l'île, s'est peu à peu élargie et s'est articulée à travers la prise en main des objectifs historico-géographiques consécutifsàl'implication du professeur de lettres.
Leprojet a été élaboré avec la Ligue pour l'Environnement
Dela collaboration entre école et monde associatif, est née la première hypothèse du projet sur la base de laquelle le collège avait l'intention de se présenter àla Province pour avoir son consentement pour toute forme de soutien consécutif possible.
Laconfrontation avec l'organisation provinciale non seulement n'a pas présenté de difficulté mais la Province elle-même a encouragé l'expérience et s'est déclarée disposée à la favoriser en garantissant entre autre l'usage hebdomadaire d'un bateau exclusivement réservé au transport de la classe sur l'île durant toute la période scolaire.
Disposer d'un certain nombre d'heures de cours et de la présence associée des lettres, sciences et mathématiques, d'un projet élaboré, de l'intégration des volontés et des disponibilités globales de l'administration locale, des liens école, associations, familles, ont fait en sorte que la première sortie à l'île a pu se concrétiseràlafmde l'année scolaire et précisément dans le mois de juin.
Désormais toutes les conditions préalables étaient claires, les volontés et les ressources aussi: c'est pourquoi, dès le mois de septembre suivant, la même classe a pu reprendre l'expérience qui s'est terminée à lafinde la 4ème.
4. METHODOLOGIE
Il faut dire tout de suite que l'éducation scientifique a coïncidé avec l'éducation de l'environnement, celle-ci interprétée non seulement comme attention aux aspects naturalistes, mais comme volonté de pousser la recherche de connaissance aussi àtous les aspects historico-anthropologiques dont se marque le milieu entendu globalement. En plus, du point de vue méthodologique on est passé d'une didactique consolidée qui considère le savoir comme un ensemble déjà structuréà soumettre àl'attention des élèves pour qu'ils en mémorisent le contenu, àla proposition de situations qui deviendraient motivantes et favoriseraient la manifestation des capacités d'investigation propres aux enfants de cet âge.
Dans une première phase, après un premier contact avec l'île, on a obtenu des effets qui ont impliqué la classe du point de vue émotionnel et ont créé des attitudes de curiosité croissante, de désir d'en savoir plus et de pouvoir, d'une manière autonome, tenter d'expliquer et de connaître directement l'univers environnant
Spontanément, les élèves, par groupes de travail autonome, ont abouti à des phases d'investigation,àrechercher des informations pour répondre au désir de connaissances en vue
d'aboutiràune analyse plus approfondie, à une action dans l'environnement qu'ils étudiaient et pour lequel ils avaient des projets d'amélioration. De cette manière, ont commencéàprendre fonne, dès le premier contact, des terrains de connaissance qui ensuite, progressivement, sont devenus explicites et clairs. A travers ce parcours la classe a perdu sa physionomie unitaire, le groupe s'est brisé car ont pris corps des perspectives diverses autour desquelles se sont composés plusieurs groupes d'intérêt.
Ceux-ci se sont focalisés sur l'approfondissement de certains aspects particuliers de l'univers-île: les roseaux, le bois, le pré, le verger, l'oliveraie, le patrimoine architectonique.
Dans l'optique de se donner à soi-même des réponses originales et consécutivesàla curiosité intellectuelle de chacun, chaque groupe, de façon autonome, a élaboré des hypothèses de recherche, a inventé ou cherché des instruments pour affiner l'investigation, a tenté de savoir en confrontant les idées personnelles de chacun dans des moments de vérification, démarche amplifiée ensuite avec le groupe de classe entier.
En même temps ont émergé l'inadaptation et l'insuffisance du groupeà l'égard du besoin de se donner à soi-même des réponses plus complètes; ceci a fait naître le besoin d'apports d'un niveau plus élevé: documents, livres, manuels, experts.
S. OBJECTIFS ATTEINTS
Observation, réflexion, description, imagination, schématisation : ce sont les capacités des élèves qui ont été mobilisées et développées avec des conséquences directes au sujet:
1) de la capacité de lire l'environnement avec un ensemble de systèmes reliés entre eux, mais présents dans leur propre autonomie;
2) du développement de la capacité d'une lecture ordonnée de l'environnement;
3) du développement de la capacité d'expression tant orale qu'écrite du contenu de l'expérience; 4) de l'acquisition d'une conscience de soi plus correcte et donc d'une plus grande confiance en ses propres moyens;
5) de la récupération des élèves en difficulté et ayant perdu tout intérêtàl'étude;
6) de l'identification de la multiplicité des expériences vécues par les élèves, qui ont été en mesure de leur fournir des explications utiles même au sujet de leurs futurs choix scolaires et professionnels.
6. ROLE DES ENSEIGNANTS
Dans ce tableau de références, le rôle des professeurs qui ont participé activement au projet (lettres, sciences, mathématiques pour un total de 7 heures par semaine: 5 sur l'île et 2 dans la salle de classe pour retravailler sur les matériaux) a été de "se mettre en recherche" avec les élèves de
médiation culturelle, d'organisation de l'ensemble des connaissances, de favoriser toujours plus le développement de l'attitude expérimentale.
Tout n'étant pas prévisiblea priori,les enseignants ont dû être prêts à accueillir tous les points de départ possibles,àles sélectionner avec les élèves, non pas sur la base de leurs compétences mais au contraire dans le respect des propositions plus créatives, plus chargées de potentialité.
7. MATERIAUX PRODUITS
1) Travail à l'ordinateur des phases du projet déjà développées ouàdévelopper, avec des animations graphiques faites par les élèves dans les heures réservées au projet en salle de classe;
2) Carte fantastique de l'île;
3) Parcours historique: documentation photographique, relèvements, dessins, descriptions de quelques éléments du parcours archéologique et architectonique (a été en particulier d'un grand intérêt la découverte faite par les élèves, accompagnés par un archéologue, d'un mur romain réalisé en "opus reticolatum" ;
4) Parcours botanique: projet pour un dépliant àutiliseràdes fins touristiques et pour un balisage qui indique les plus importantes espèces botaniques (arbres et arbustes) ;
5) Cartographie : matériels qui indiquent le parcours didactique utilisé pour calculer la superficie de l'île;
6) Questionnaires et fiches d'observation: plantes, animaux, biotopes; 7) Matériel audiovisuel qui décrit l'itinéraire méthodologique du projet.
8. CONCLUSIONS
En conclusionilest utile de répéter l'utilité de cette méthode de travail qui fait que l'école, travaillant en association se penche sur le territoire et élargit sa propre activité sur la base des besoins sociaux dont l'organisation locale devient porteuse.
Un exemple utile de collaboration inter-institutionnelle qui avantage: les institutions en général, et, plus particulièrement, l'école qui dans ce rapport acquiert une reconnaissance publique de sa propre action.
Le projet réalisé par les élèves est terminé: c'estàd'autres classes de continuer l'expérience commencée, car l'île sera en partie équipée pour recevoir des classes qui veulent faire des expériences d'éducation naturaliste en particulier et de l'environnement en général.
