Article original
Contribution à l’étude du polyéthisme chez les bourdons,
Bombus Latr. (Hymenoptera, Apidae)
A. Pouvreau
Laboratoire de
neurobiologie comparée
des invertébrés, INRA, CNRS(UA 1190),
91440 Bures-sur Yvette, France(reçu
le 4juillet
1988,accepté
le 23 février1989)
Résumé - Les ouvrières de bourdons
accomplissent
une sérieontogénique
de tâches durarit leur vie. Il y aprogression
des tâches de nourrices vers celles de butineuses à mesure que les ouvrières vieillissent, mais la relation entre la nature du travail exécuté par une ouvrière et sonâge
est moinsstricte que chez l’abeille
domestique.
Le polymorphisme des ouvrières de Bombus,plus
ou moinsmarqué
selon les espèces, nous a conduit à considérer les relations entre la taille des ouvrières et les fonctionsqu’elles
assument, ainsi que larépartition
des tâchesparmi
les butineuses.Bombus -
polyethisme
-âge -
taille -polymorphisme
Summary -
Contribution to thestudy
ofpolyethism
In Bumblebees, Bombus Latr.(Hyme-
noptera,Apidee).
The first purpose of our work was to establish arelationship
between thechangeover
from one social function to another and the age of workers in Bombus lucorum L.,Pyro-
bombus (Melanobombus)
lapidarius
L. andMegabombus
(Thoracobombus) pascuorum Scop. colo-nies. We also considered the relationship between the size of workers and the division of labour in
species
which exhibit a more or less markedpolymorphism.
Initially,
all the workers are nurses. Some remain sothroughout
their life, while otherschange speciality
and becomeforagers.
The mean age from which most workers effect their firstdeparture
takes
place
on the 7th or 8thday
in B. lucorum and P.lapidarius.
Most of the firstdepartures
in M.pascuorum workers take
place
on the 6thday
for thebigger
individuals, and on the l3th or 14thday
for the smaller ones. The modification of behaviour is achieved earlier in
big
workers than in small ones.The
interchangeability
of tasks in the case ofexperimental
removal of workers, asreported by
some authors, as well as the
development
ofhypopharyngeal glands,
are discussed here.The size of workers is involved in the labour
specialization
in bumblebees. Sizeplays
a greater part in the distinction of activities between nurses andforagers
in M. pascuorum than in B. lucorum and P.lapidarius (Fig.
1).Polymorphism
is more marked in the firstspecies
than in the two otherones.
Larger
workers tend togather relatively
more food than the small ones(Fig. 3). Among
theforagers,
the small size workersgenerally gather
nectar rather thanpollen,
the processbeing
rever-sed in the
big
individuals(Table
III). The division of labour in the sub-caste offoragers
is discussed.Bombus -
polyethlsm
- age -body
slze -polymorphism
Zusammenfassung - Beitrag
zum Studium desPolyethlsmus
bei Hummeln(Hymenopterae, Apoidea,
Bomblnae, BombusLatr.).
Das erste Ziel unserer Arbeit war dieUntersuchung
derBeziehung
zwischen dem Wechsel von einer sozialen Funktion zur anderen und dem Alter der Arbeiterin in Völkem von Bombus lucorum L.,Pyrobombus (Melanobombus) lapidarius
L. undMega-
bombus
(Thoracobombus)
pascuorumScop.
Anschließend untersuchten wir die
Beziehung
zwischen der Größe der Arbeiterin und der Auftei-lung
der Arbeit in Arten, die einen mehr oderweniger
ausgeprägtenPolymorphismus
besitzen.Alle Arbeiterinnen sind am
Anfang
Ammen.Einige
bleiben dabei während ihres ganzen Lebens, andere wechseln ihreAufgabe
und werden Sammlerinnen.Das durchschnittliche Alter, in dem die meisten Arbeiterinnen ihren ersten
Ausflug
machen,beträgt
bei B. lucorum und P.lapidarius
7 bis 8Tage (Abb.
1). Bei M. pascuorum findet der ersteAusflug
dergrößeren
Individuen am 6.Tag
statt, der der kleineren Arbeiterinnen am 13. bis 14.Tag (Abb.
3). DieÄnderung
des Verhaltens wird also bei dengroßen
Arbeiterinnen früher erreicht als bei den kleinen.Die Auswechselbarkeit der
Aufgaben
im Falle einerexperimentellen
Entnahme von Arbeiterin- nen, wie sie voneinigen
Autoren beschrieben wird, und dieEntwicklung
derHypopharynxdrüsen
werden hier diskutiert.
Die Größe der Arbeiterinnen
spielt
eine Rolle bei der Arbeitsteilung der Hummeln. Der Einflußder Größe auf die
Aufteilung
der Aktivitäten von Ammen und Sammlerinnen ist bei der Art M. pas-cuorum
größer
als bei B. lucorum und P.lapidarius.
DerPolymorphismus
ist in der ersten Art aus-geprägter
als bei den beiden anderen.Die
größeren
Arbeiterinnenneigen
dazu,größere Mengen
Futter zu sammeln als die kleineren.Unter den Sammlerinnen sammeln die kleineren Arbeiterinnen
generell
eher Nektar als Pollen, bei dengroßen
Individuen ist esumgekehrt
(TabelleIII).
DieArbeitsteilung
in der Subkaste der Samm-lerinnen wird diskutiert.
Bombus -
Polyethlsmus
- Alter -Körpergrösse - Polymorphlsmus
Introduction
Les colonies d’insectes sociaux
présen-
tent de telles interactions
physiologiques,
de tels
comportements
et de tellesrégula-
tions
qu’on
nepeut
douter d’uneintégra-
tion des
caractéristiques
des individusappartenant
à une colonie.L’équilibre
dugroupe social se maintient par un
grand
nombre de
régulations.
La
répartition
du travail est, selon Michener(1974),
l’un desaspects
structu-raux du
polymorphisme
social chez les insectes.Pratiquement,
toute l’évolution de la vie sociale chez les insectes reposesur
l’acquisition
dupolymorphisme
social.La
répartition
des tâches au sein de la colonie est fonction de troiscomposantes (Wilson, 1971 Les
deuxpremières
cor-respondent
aupolyéthisme
de caste et aupolyéthisme d’âge,
la troisième est soumi-se à une
grande
variabilité et subit l’in- fluence de facteurs tels que la taille etl’âge
de lacolonie,
l’alimentation des indi-vidus, l’expérience
individuelle. Chez les insectessociaux,
une distinctionpeut
être faite entre lepolyéthisme’
* de caste, danslequel
les castesmorphologiques
sontspécialisées
pourrépondre
à différentesfonctions,
et lepolyéthisme d’âge,
danslequel
un même individu assure diffé-rentes
spécialisations
au cours de sonévolution
imaginale.
*Le terme de
polyéthisme
a étéemployé
par Weir (1958), ensynonymie
avec la division du travail,pour qualifier la
progression
du comportement en fonction defâge.
Puis Wilson aproposé d’élargir
l’utilisation du terme de
polyéthisme
à l’ensemble de la division du travail.L’idée d’une
répartition
du travail enfonction de
l’âge
est venue de l’observa- tion dupolyéthisme
chez les abeillesdomestiques
et remonte au siècle dernier.On en connaît le schéma donné par Rôsch
(1930),
confirmé etprécisé depuis
par différents auteurs
(revue
récente parNowogrodzki, 1984).
ChezApis
melliferaL.,
ces travaux se résument à la distinc- tion de 2périodes
successives : l’une où l’abeille travaille à l’intérieur de laruche,
l’autre où ellen’accomplit
que des travaux de récolte.Les diverses
approches
utilisées pourexpliquer
les relations entre la taille et la fonction ou entre le travail exécuté etl’âge
de l’insecte ne
permettent
pas encorede
définir clairement lepolymorphisme
socialchez les bourdons. L’utilisation d’une méthode
plus fine,
par marquageindivi-
duel dèsl’apparition
del’adulte, pendant
toute la
période
d’activité desouvrières,
suivant une étudecomparative,
doit per- mettre d’avoir une meilleurecompréhen-
sion de ces
phénomènes.
Nous avons cherché à mettre en rela- tion le passage d’une fonction sociale à
une autre et
l’âge
des ouvrières de lacolonie chez 3
espèces
de bourdons : Bombus lucorumL., Pyrobombus (Mela- nobombus) lapidarius
L. etMegabombus (Thoracobombus)
pascuorumScop.
Nous avons été conduit à examiner la relation entre la taille des ouvrières et la
répartition
des tâches chez desespèces qui présentent
unpolymorphisme plus
oumoins accentué.
Conditions
expérimentales
Matériel
biologique
Les observations sur la
répartition
du travail ontété effectuées sur les
espèces
citéesprécé-
demment.
Après
fondation des nids en serre d’éleva- ge, suivant unetechnique
mise aupoint
aulaboratoire
(Pouvreau
et Marilleau, 1979), lescaisses de nidification sont transférées dans la nature, sous un
appentis,
dèsl’apparition
des premières ouvrières.Techniques
Les observations sont faites soit directement dans le nid afin de noter le comportement des ouvrières, soit à l’extérieur de la caisse d’éleva- ge, dans le but de
préciser
certainesséquences
de l’activité de récolte des bour- dons.Dès
l’apparition
des adultes, tous lesinsectes de la colonie sont
marqués, après
unbref
séjour
à latempérature
de 5 °C, à l’aide depastilles
numérotées de couleurs différentes,de manière à
pouvoir
lesrepérer
au cours deleurs diverses activités.
Le
repérage
des ouvrières butineuses hors du nid s’effectuelorsque
celles-ci sortent ourentrent dans la caisse
d’élevage
par l’intermé- diaire d’un sas transparent. Cedispositif (25
x6 x 4 cm), construit au moyen d’un
assemblage
de
plaques d’altuglas,
comporte une doisonlongitudinale qui
divise le sas en 2 couloirs,correspondant
chacun, soit aux sorties, soitaux rentrées des butineuses. Au
voisinage
del’extrémité de ces couloirs,
l’interposition
de 2 plaquesd’altuglas
amovibles permet d’inter- rompre momentanément la sortie ou la rentrée des butineuses,juste
le temps de noter leurnuméro et la nature de l’aliment récolté.
Pour déterminer
l’importance
de la taille des ouvrières dans lepolyéthisme,
nous avonseffectué des mesures de celle-ci en
prenant
comme critère la
longueur
de la cellule radiale des ailes antérieures. Ceparamètre
reflètefidèlement les différences de taille entre les individus
(Morse, 1977)
ets’applique, après
une
légère
anesthésie par le froid, à des bour- dons vivants.Méthodologie
Nos observations ont
porté
sur l’activité des ouvrièrespendant
toute lapériode
où ellesapparaissent.
dans la colonie. La méthode de notationss’appuie
sur l’observation focalisée des ouvrières,pendant
une durée d’une heure, à raison de 4 relevés de situation parjour
effectués à heures fixes
(7
h, 9 h, 12 h, 15 h hGM!.
Cette méthode apermis
d’obtenir unnombre d’informations suffisant sur le type d’activités des butineuses, et de décrire avec
précision
lesséquences comportementales
successives, en rapport avec les soins au cou-vain et
l’approvisionnement
de la colonie. Nos observations ont étécomplétées
par un certain nombre de relevésponctuels (scan sampling;
Lenoir, 1979).
Les ouvrières nouvellement apparues peu- vent être considérées comme un groupe de base sans différenciation aussi
longtemps
qu’unespécialisation
n’est pas intervenue dans lesjours qui
suivent.Les ouvrières de
chaque
colonie sont ensuiteréparties
en 3catégories :
- les «nourrices constantes» regroupent à la fois les ouvrières
qui
nequittent jamais
leur nidet celles
qui
consacrent au moins 75% de leurtemps en activités au sein du nid;
- les «butineuses constantes» :
lorsque
lesouvrières passent la
plus grande partie
de leur temps, àpartir
de leurpremière
sortie du nid, à récolter de la nourriture(nectar
et/oupollen).
Dans le cadre de notre
expérimentation,
lesouvrières
qui
manifestent une activité de buti- nage durant les 4 observations au cours d’une mêmejournée,
etpendant
unepériode
conti-nue de 3 à 4 semaines,
correspondant
norma-lement à leur durée de vie minimale, sont considérées comme des «butineuses constantes»;
- les «ouvrières inconstantes» :
lorsque,
aucours de leur vie, elles passent d’une tâche à
une autre. Ce
changement
d’activités peut s’ef- fectuer au cours d’une mêmejournée,
ou biend’un
jour
à l’autre.Les colonies de bourdons, du moins celles
qui appartiennent
à desespèces
dont la popu- lation d’ouvrières estimportante (P. hypnorum,
B. lucorum, B. terrestris, P.
lapidarius),
compor- tent desgardiennes.
Celles-ci sont en trèspetit
nombre et se recrutent aussi bien parmi les butineuses que
parmi
les nourrices.Les observations demandent un «suivi» de
chaque
individu, et lesdésignations
de «nour-rice constante», de «butineuse constante», etc., ne peuvent être attribuées
qu’à
la fin de lapériode
d’observation des colonies ou à unstade d’évolution avancé.
Expression
des résultatsLa
comparaison
de certains résultats est effec- tuée à l’aide des moyennesaccompagnées
del’écart-type.
L’interprétation statistique
estpoursuivie
aumoyen de
l’analyse
de variance(test F)
ou del’analyse
de covariance(régression).
Dans cedernier cas, nous avons calculé
l’écart-type
ducoefficient de
régression
et le test designifica-
tion t.
Résultats
Répartition ontogénique
du travail chez les ouvrières de bourdonsLa
question qui
se pose est de savoir dansquelle
mesure lechangement
decomportement
des ouvrièrespeut
être affecté parl’âge.
Les résultats
(Fig. 1)
montrent que, sur l’ensemble descouvées,
lespremières
sorties d’ouvrières s’échelonnent entre le 2
eou le 3e
jour
et du 14eau 17Qjour
deleur vie
imaginale
chez les 3espèces
observées. Le
plus grand
nombre de pre- mières sorties se situent entre le 7eet le 10e
jour
chez Bombuslucorum,
entre le5 e
et le 9e
jour
chezPyr. (Mel.) lapida- rius,
entre le 5eet le 14ejour
chezMeg.
(Thor.)
pascuorum. Ces sortiesatteignent
leur valeur maximale le 8e ou le 9e
jour
chez B.
lucorum,
et le 7ejour
chez P.lapidarius,
pour chacune des coloniesobservées;
chez M. pascuorum, les résul- tats montrent un certain nivellement des valeurs avec,cependant,
2points
culmi- nants,apparaissant
à des dates voisines : lepremier point apparaît
au 6ejour
pour les 3colonies,
le secondcorrespond
aux138 et 14e
jours, respectivement
pour les colonies27, 10
et 48.Le calcul des moyennes de
l’âge
à lapremière
sortie a donné les résultats sui-vants :
- chez P.
(M.) lapidarius : 7,24
±2,86 j
(col. 81); 7,15
t2,68 j (col. 43); 7,24
t2,61 j (col. 54);
- chez B. lucorum -
8,95
t3,16 j (col.
63);
8,93 t3,03 j (col. 40);
9,44 ±3,10 j (col. 87);
- chez M.
(T.)
pascuorum :8,72 ± 3,68 j (col. 48); 8,89
±3,70 j (col. 27);
9,92 ±3,89 j (col. 10).
La
comparaison
des moyennes(test F)
entre les colonies d’une
espèce
ou d’es-pèces
différentes ne montre aucune diffé-rence
significative.
Afin de
préciser
lechangement
deséquences
d’activité en liaison avecl’âge,
nous avons
calculé,
pourchaque
couvéed’ouvrières, l’âge
moyenauquel chaque
individu effectuait sa
première
sortie.L’examen de la
Figure
2permet
deconstater que les
premières
sorties d’ou-vrières s’effectuent de
plus
enplus préco-
cement au fur et à mesure que les cou- vées se succèdent. La droite de
régression (dont
le coefficient derégres-
sion est
négatif),
tracée pourchaque
colo-nie,
met en évidence la diminution del’âge
moyen des ouvrières à leurpremière
sortie en fonction du numéro de la cou-
vée.
Taille des ouvrières et
polyéthisme
L’observation d’une colonie de bourdonspermet généralement
dedistinguer
desdifférences
plus
ou moins sensibles dans la taille des ouvrières(polymorphisme).
Nous avons cherché à établir des rela- tions entre la taille des ouvrières de bour- dons et, d’une
part,
la nature des tâches exécutées au cours de leurvie,
d’autrepart, l’âge auquel
les ouvrières effectuentleur
première
sortie.L’examen
du Tableau 1permet
de remarquer :-
l’existence,
chez les 3espèces
de Bombusétudiées,
d’ungradient
de tailleen fonction de
l’appartenance
à l’une des sous-castes etqui s’exprime
dans l’ordre décroissant suivant : butineuses constantes > ouvrières inconstantes >nourrices constantes;
- des
différences
entre les moyennes de lalongueur
de la cellule radialeplus
accu-sées chez M. pascuorum que chez les 2
autres
espèces,
en fonction de la sous- caste.Le test de
signification
F decomparai-
son entre les moyennes ne révèle aucune
différence
significative
entre les valeursextrêmes,
c’est-à-dire entre cellesqui
cor-respondent
aux «nourrices constantes» et cellesqui correspondent
aux «butineuses constantes», chez P.(M.) lapidarius
et B.lucorum. La différence est
significative (F
>
5%)
chez M.(I)
pascuorum.Dans l’étude des relations entre la taille d’une ouvrière et son
âge
lors desa première sortie,
nous avons considéré les ouvrièresappartenant
auxcatégories
des«butineuses constantes» et des
«ouvrières
inconstantes»,
autrement dit cellesqui
ont été observées sortant du nid pour faire desprovisions.
Les ouvrières sont
réparties
en 4 groupescorrespondant
chacun à un inter-valle de taille défini par les
longueurs
dela cellule radiale.
Les résultats sont
rapportés
sur laFigure 3,
où ilapparaît
que, d’une maniè-re
générale,
les ouvrières degrande
tailleeffectuent leur
première
sortie à unâge plus précoce
que lespetites
ouvrières.Les différences entre les intervalles de taille sont
plus importantes
chez M. pas-cuorum que chez B. lucorum et chez P.
lapidarius.
Des
analyses
de variance mettent cephénomène
en relief. L’examen du Tableau Il montrent que chez P.lapida-
rius les différences entre les groupes cor-
respondant
aux intervalles de taille ne sont passignificatives,
àl’exception
de 3comparaisons.
Chez B.lucorum,
une colonieprésente
des différences nonsignificatives,
tandis que dans les 2 autres les différencesapparaissent plus
nettes au niveau des groupes les
plus éloignés
l’un de l’autre(A-C; A-D).
Chezpascuorum, les différences sont pour la
plupart
hautementsignificatives.
Relations entre la taille des butineuses et la nature des aliments récoltés
Nous avons cherché s’il existait une rela- tion entre la taille des ouvrières et la natu- re de l’aliment
récolté,
nectar oupollen.
Chaque
butineuse a été observée àson retour au
nid,
et la nature de sa récol-te notée. Le Tableau III
rapporte
le nombre d’ouvrièresayant
récolté soit du nectar, soit dupollen,
d’unefaçon
perma- nente, c’est-à-dire au cours de sorties successivespendant
une semaine. Les ouvrières dont la nature de la récoltechange pendant
celaps
detemps figurent
dans la
rangée
«nectar oupollen».
L’exa-men de ce tableau fait
apparaître :
- un nombre de butineuses constantes
(98, 133)
inférieur à celui des butineuses inconstantes(114, 136) respectivement
chez P.
lapidarius
et chez B.lucorum,
alors que les valeurs sont inversées chez M. pascuorum(94
contre81, respective- ment),
dans le cadre de nosobservations;
- un nombre de butineuses de nectar
(48, 65)
inférieur à celui des butineusesde
pollen (50, 68) respectivement
chezles 2
espèces
P.lapidarius
et B. lucorum.M. pascuorum
présente
des valeurs inverses :respectivement
50 et 44.Si l’on effectue des
comparaisons,
intervalle de taille par intervalle de
taille,
entre les «butineuses constantes» de nectar et celles de
pollen,
nous consta-tons que les butineuses de
petite
taille(intervalles
de taille A etB)
sontplus
nom-breuses à récolter du nectar que du
pol- len,
àl’exception
de8.. lucorum,
où les 2catégories
de butineusesprésentent
lemême nombre
(28).
La récolte dupollen
est effectuée par un
plus grand
nombrede butineuses de
grande
taille(intervalles
de taille C et
D)
chez les 3espèces.
Discussion
En suivant l’évolution individuelle des ouvrières de
chaque
colonie chez 3espèces
deBombus,
nous avons pu constater que la totalité des ouvrières sont d’abord nourrices. Certaines le demeurent toute leurvie,
mais laplupart changent
despécialité,
devenant des buti-neuses.
L’activité des ouvrières nourrices se
manifeste par des soins au
couvain,
lenettoyage
et la construction des cellulescireuses,
larégulation
de latempérature
du nid.
L’échelonnement des
premières
sor-ties
d’ouvrières,
sur unepériode
de 2 à 15 5jours,
montre que les activités liées au milieu extérieur s’effectuent de manièreprogressive jusqu’au
7e ou 8ejour
chezBombus lucorum et P.
lapidarius :
c’estl’âge
moyen àpartir duquel
lamajorité
des ouvrières effectuent leur
première
sortie chez ces 2
espèces.
Deux maximums
apparaissent
chezM. pascuorum, à des intervalles de 7 à 8
jours.
L’observation des ouvrières à leurpremière
sortie apermis
de regrouper celles-ci en 2catégories,
distinctes par la taille : les ouvrières lesplus précoces
sontplus
grosses que celles dont lapremière
sortie est
plus
tardive.Ce
polymorphisme
fait intervenir unfacteur
épigénétique :
la taille des ouvrières adultes issues d’une même cou-vée est liée à la
quantité
de nourriturereçue
pendant
ledéveloppement
larvaire.La
répartition temporelle
du travail per- met auxjeunes
ouvrières de Bombus de rester dans lenid,
alors que les ouvrièresplus âgées
butinent.Cependant,
le lienentre le travail exécuté et
l’âge
de l’insec- te n’est pas strict.Nous avons constaté que
chaque
ouvrière ne passe pas forcément par
toutes les
étapes
ducycle chronologique
des tâches sociales sans en omettre aucune. Une
séquence
d’activitépeut
êtreécourtée, répétée
ou retardée selon les circonstances.L’âge auquel
commencent les activités debutinage
chez M. pascuorum n’est pas modifié par l’enlèvement des butineuses de la colonie ou par de courtespériodes
d’inanition
(Brian, 1952, 1954).
Cet auteurconclut que le
changement
decomporte-
ment est le résultat de modifications onto-
géniques
liées à des différences depoids.
La modification du
comportement
se réali-se
plus précocement
chez les ouvrières degrande
taille que chez lespetites
ouvrières. Nos résultats corroborent les observations de Brian
(1952)
sur M. pas- cuorum; cet auteur, enprenant
comme critèrebiométrique
lepoids,
a montré que les ouvrières lesplus
lourdes commen-çaient
à butiner à environ 5jours,
laplu- part
des autres à 15jours,
tandis que cer-taines, parmi
lesplus légères,
nequittaient jamais
le nid. SelonBrian, l’âge auquel
une ouvrière de M. pascuorumcommence à butiner n’a aucun
rapport
avec les besoins de la
colonie;
ils’agit
d’un caractère
constitutionnel,
nonplas- tique, qui
varie d’un individu à l’autre et se trouve lié à des différences depoids.
Free
(1955),
de soncôté,
a constaté que les activités des ouvrièresdépen-
daient des besoins de la colonie.
Ainsi, lorsque
des butineuses étaient retirées d’unecolonie,
lesplus jeunes ouvrières,
normalement
nourrices, entreprenaient
des travaux de
butinage.
Demême,
leretrait d’ouvrières nourrices entraînait un
certain nombre de butineuses à
s’acquit-
ter de tâches au sein du nid. Le retrait des butineuses n’a entraîné aucune modifica- tion
d’activités,
selonBrian,
alors que Free a constaté unerégulation. L’éthoge-
nèse est
liée, d’après Brian,
à des fac- teursendogènes.
Mais les différencesd’interprétation
tiennentplutôt
à la duréedu retrait : 24 heures pour
Brian, quelques jours
pour Free.Selon
Kugler (1943),
le retrait du miel despots
du nid entraîne uneaugmenta-
tion de l’activité debutinage,
mais nemodifie pas
l’âge auquel
les ouvrièreseffectuent leur
première
sortie.Cette
interchangeabilité
des ouvrièresa été
également
constatée parSakagami
et Zucchi
(1965). Chaque
ouvrièrepeut entreprendre n’importe quelle activité,
et,lorsque
les butineuses se retrouvent dans lenid,
elless’occupent
d’«activités ména-gères&dquo;. Toutefois,
nous avons pu obser-ver
qu’un
certain nombre de butineusesrepartent
dèsqu’elles
se sont débarras-sées de leurs
provisions
dans lespots
à miel ou dans lespoches
àpollen.
D’autres semblent marquer une pause.
L’aptitude
des ouvrières d’une colonie de B. terrestris àmaintenir, après
enlève-ment de la moitié d’entre
elles,
le niveau de l’alimentation deslarves,
montre queces insectes sont
capables d’ajuster
leurcomportement social,
endéployant
uneactivité
plus intense,
enréponse
auxbesoins de la colonie
(Pendrel
et Plo-wright, 1981). La performance
de l’en-semble de la colonie constituerait un effet de masse résultant
d’opérations
enpartie stochastiques
des ouvrières. Les facteursresponsables
de cetajustement
ne sontpas identifiés. Ces auteurs
ajoutent
que les ouvrières nepeuvent
pas êtrerépar-
ties en «nourrices» et «non nourrices»
dans ces conditions
expérimentales.
Le seul
comportement
au sein du nidimputable
à une ouvrièred’âge
connucorrespond
à un fonctionnement de cer-taines
glandes
en relation avec l’alimenta- tion des larves et la construction du nid.Les
glandes hypopharyngiennes
et lesglandes
cirières des ouvrières sont fonc- tionnelles dès le 20jour
de leur vieimagi-
nale. Les
glandes hypopharyngiennes
sedéveloppent jusqu’au
5ejour, puis régres-
sent
généralement
àpartir
du 10e. Toute-fois,
en l’absence dejeunes
ouvrièrespour
prendre
encharge l’élevage
deslarves,
l’activité de cesglandes peut
seprolonger jusqu’au
50ejour.
Lapériode
desécrétion des
glandes
cirières durejus- qu’au
10ejour
environ(Rôseler, 1967).
Ce
phénomène
deprolongation
ducomportement
de nourrice a été démontré chez l’abeilledomestique (Milojevic,
1940;Haydak, 1963).
L’absence dejeunes
ouvrières entraînent les nourrices
plus âgées
às’occuper
del’élevage
du couvainet à maintenir leurs
glandes hypopharyn- giennes
fonctionnelles.Cependant,
lesouvrières issues du couvain élevé par les
«vieilles» nourrices
présentent
unpoids plus
faible et une durée de vieplus
courteque celles élevées par des
jeunes
nour-rices. L’absence d’ouvrières constructrices chez l’abeille
peut
provoquer un nouveaudéveloppement
desglandes
cirières chez les butineuses(Ôrôsi-Pal, 1956).
Demême,
lesglandes hypopharyngiennes
des butineuses
régénèrent lorsque
lenombre des
jeunes
ouvrières diminuebrusquement.
Une tellerégénération
auniveau des
glandes
des butineuses n’a puencore être nettement démontrée chez les Bourdons.
Le diminution
progressive
del’âge
moyen
auquel
les ouvrières dechaque espèce
effectuent leurpremière
sortiepeut s’expliquer,
enpartie,
par laprésen-
ce de
larves,
dont le nombre croissant entraîne uneaugmentation
de l’intensité de la recherche denourriture,
et, parconséquent,
une accélération du début de l’activité des butineuses.Cette action stimulante exercée par le couvain sur les ouvrières se retrouve chez différentes
espèces
de Fourmis(revue
inLenoir, 1979)
et chezVespa
orientalis F.(Vespidae) (Ishay
etLandau, 1972).
Laprésence
de couvain nonoperculé
chezApis
mellifera stimule la récolte depollen
(Free, 1967),
constituant nécessaire de la nourriturelarvaire,
et influe sur la divisiontemporelle
du travail en incitant les ouvrières à devenir des butineuses à unâge plus précoce (Winston
etFergusson, 1985).
Il
apparaît
que la taille des ouvrières intervientparmi
les facteurs de laspéciali-
sation du travail chez les bourdons. Ce
polyéthisme
de caste a été observé parun certain nombre d’auteurs
(Coville, 1890; Sladen, 1912; Meidell, 1934;
Jor-dan,
1936;Richards, 1946),
mais ce sontsurtout les travaux de Cumber
(1949),
Brian
(1952),
Free(1955), Miyamoto (1959), Sakagami
et Zucchi(1965) qui
ontcherché à
expliquer
les corrélations entre lataille,
ou lepoids,
et lecomportement
des ouvrières.Free et Butler
(1959)
ontsuggéré qu’une
telle division du travail basée sur la taillepouvait présenter
2avantages :
lespetites
ouvrières sontplus
habiles à semouvoir à travers les passages étroits et
complexes
du nid que les grossesouvrières;
les grossesouvrières, qui
pas- sent unegrande partie
de leurtemps
àbutiner, peuvent
récolterdavantage
denectar et de
pollen,
et sontplus
résis-tantes en vol
lorsque
les conditionsmétéorologiques
sont défavorables.Les grosses ouvrières sont
plus aptes,
selon Heinrich(1979),
à assurer larégula-
tion de leur
température corporelle
et àvisiter les fleurs à corolle
profonde
que lespetites.
Chez Bombusterricola,
lesgrandes
ouvrières seraientcapables
deparcourir
des distancesplus longues
pourrapporter
descharges
en nectar et enpol-
len
plus
lourdes(Morse, 1978).
Cet auteura observé
également
quelorsque
la den-sité des
populations
de bourdons étaitélevée,
en conditionsnaturelles,
lespetites
butineuses cherchaient à éviter laprésence
desgrandes,
cequi
réduisaitquelque
peu leurspossibilités
de récolte.Si les
petites
ouvrières semblent êtreplus
souvent «nourrices» et lesgrandes,
«butineuses»,
ce schéma n’est pasappli-
cable de manière aussi
stéréotypée
àchaque espèce
de Bombus.D’après
nosrésultats,
la taille revêt uneimportance plus grande
dans la distribution des activi- tés entre nourrices et butineuses chez M.pascuorum que chez B. lucorum et P.
lapidarius.
Cette relation entre la taille et letype
d’activité estplus
élevée chez pascuorum, autrement dit chez uneespè-
ce où le
polymorphisme
estplus marqué
que chez lucorum et
lapidarius.
Lesobservations de Valenzuela-Gonzalez
(1981)
vontégalement
dans ce sens. Lepolymorphisme
observé chez lesouvrières est
plus
net chez lesespèces
«pocket-making»
*
(M. pascuorum)
quechez les
espèces «pollen-storing» (B.
lucorum,
P.lapidarius).
Chez Bombus
(F.) morio,
un certain nombre d’ouvrières nequittent jamais
lenid,
mais leur taille n’est pas pour autant laplus petite;
certainesatteignent
unetaille
identique
ousupérieure
à celle des butineuses(Garofalo, 1978).
Les
plus
grosses ouvrières tendent à récolter relativementplus
de nourriture que lespetites.
Lescapacités
detransport plus importantes
de la nourritureliquide
chez les ouvrières de
plus grande
taillepourraient
êtreimputables
auxpossibilités d’emmagasinage plus grandes
dujabot,
la*Cette distinction
repose
sur le moded’approvisionnement
des larves :- chez les
espèces
dupremier
groupe, les larves se nourrissent dupollen
accumulé dans depetites poches
de cire accolées à la chambre larvaire;- chez les
espèces «potten-storing&dquo;,
les larves se nourrissent directement depollen
au début deleur vie,
puis
sont alimentées, parrégurgitation,
par la reine ou les ouvrières à travers un orifice del’enveloppe
cireuse de la chambre larvaire.dilatation de celui-ci serait la
conséquen-
ce d’une
spécialisation
dans l’activité debutinage.
Une tellecaractéristique
anato-mique
a été mise en évidence chez Lasiusniger (Lenoir, 1979).
Chez les
bourdons,
nos résultats démontrent(Tableau IV)
que, engénéral,
les butineuses de
petite
taille récoltent du nectarplutôt
que dupollen;
chez les indi- vidus degrande taille,
on constate le pro-cessus inverse. Une butineuse de bour- don
peut transporter,
au cours d’un voyage, environ 50% dupoids
de sonpropre corps en nectar, tandis que la
charge
depollen correspond
en moyenne à 20%. Cette différence dans lepoids
relatif des
charges
se trouve modérée par le fait que les butineuses de nectar ne récoltent que cetaliment,
alors que les butineuses depollen rapportent générale-
ment en
plus
unepetite provision
de nec-tar. Il s’établit
ainsi,
dans une certainemesure, une
répartition
du travailparmi
les butineuses. Nos observations corro-
borent celles de Brian
(1952),
de Free(1955)
et deMiyamoto (1957).
Chez M.pascuorum, 26% des
butineuses,
dont lepoids
étaitsupérieur
à 150 mg, retour- naient au nid sanscharge
depollen,
alorsque chez les butineuses d’un
poids
infé-rieur à 150 mg, 72% rentraient sans
pelotes
depollen (Brian).
Des
phénomènes analogues
se retrou-vent chez d’autres insectes sociaux. Chez
Paravespula vulgaris
L.(Hymenoptera, Vespidae),
Archer(1977)
a trouvé unecorrélation entre la taille des individus et la
quantité
deliquide rapportée
au nid.Chez les
Formicidae,
la corrélation «taille-type
d’activité» estplus marquée
chez lesespèces
àpolymorphisme
fort(Campo-
notus
sp.)
que chez celles àpolymorphis-
me faible
(Formica
sp.,Solenopsis sp.) (Lenoir, 1979).
Les
quantités
de nectar et depollen emmagasinées
dans les coloniesd’abeilles
domestiques peuvent
influencer les activités debutinage (Free, 1965);
ilserait intéressant d’étudier les effets de ce
facteur sur la
répartition
du travail dans les colonies de bourdons.Conclusion
Chez les
bourdons,
lepolymorphisme
social revêt un double
aspect : ontogé- nique
et statural. Dans lepremier
cas, lacolonie de bourdons
présenterait quelques
similitudes avec les sociétés d’abeillesdomestiques
et de certainesespèces
deMeliponini (Sommeijer, 1984),
chez
lesquelles
lepolyéthisme
est lié fon-damentalement au facteur
«âge»,
mais onobserve des différences individuelles
plus
ou moins
importantes.
La délimitation des classes
d’âge
enaccord avec des
comportements
détermi- nésprésente,
chez lesbourdons,
une incertitude.L’âge auquel
intervient unchangement
decomportement
estvariable,
suivantl’espèce considérée,
les colonies de la mêmeespèce,
et même lenuméro de la couvée. Des inversions dans l’exécution d’une tâche
peuvent
seproduire,
enrapport
avec les besoins de lacolonie,
autrement dit l’état des réserves alimentaires.Si
l’appartenance
à une classed’âge
ne suffit pas à conditionner un
comporte-
ment
déterminé,
lacatégorie morpholo- gique
d’une ouvrière de bourdonpeut expliquer
enpartie
la modification de soncomportement. D’après
nosobservations,
c’est chez les
espèces
àpolymorphisme marqué,
telles que M. pascuorum, que la tailleapparaît plus
nettement enrapport
avec une
fonction,
nourrice ou butineuse.Chez les
espèces
où lepolymorphisme
des ouvrières est moins accusé
(8.
luco-rum, P.
lapidarius),
la relation entre la taille et la fonction estplus
incertaine.Toutes les tâches sont
susceptibles
d’être effectuées par une ouvrière de bourdon au cours de sa vie. Mais lapério-
de d’exécution de ces
tâches,
leur suc- cession et leur réversibilité éventuellepré-
sentent des variations
plus
ou moinsimportantes qui peuvent s’expliquer,
enpartie,
par les besoins de lacolonie,
enparticulier
du couvain. Notre étude a été effectuée en considérant essentiellement lecomportement
alimentaire. Unprolon- gement
de ce travail devrait viser à étudier la nature des ressources externes etl’importance
des réserves alimentaires dunid,
afin de déterminer larépartition temporelle
du travail et la coordination des activités des ouvrières d’une colonie.De récents travaux
(Robinson
etPage, 1988;
Frumhoff etBaker, 1988)
ont mon-tré
qu’il
existait dans les colonies d’abeillesdomestiques
une variationgénétique
en liaison avec des différences dansl’accomplissement
des tâches. Chezun certain nombre
d’espèces
de bour-dons, qui
se caractérisent par unepolyan- drie,
il conviendrait d’aborder certains pro- blèmes tels que laconstruction,
la défense dunid,
lescomportements
de soin aucouvain,
et decompléter
ainsi nosconnaissances sur les différents
aspects
de la
répartition
du travail chez cesinsectes.
Remerciements
Je remercie M.R. Coutin, M.R. Darchen et les
lecteurs anonymes pour leurs
suggestions
etleurs
critiques
dans la rédaction de ce texte.Références
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