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Un chant

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Academic year: 2022

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L’Albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Fleurs du Mal (1862), C. Baudelaire

Le Crapaud

Un chant dans une nuit sans air…

– La lune plaque en métal clair Les découpures du vert sombre.

… Un chant ; comme un écho, tout vif Enterré, là, sous le massif…

– Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre…

– Un crapaud ! – Pourquoi cette peur, Près de moi, ton soldat fidèle ! Vois-le, poète tondu, sans aile, Rossignol de la boue… – Horreur ! –

… Il chante. – Horreur !! – Horreur pourquoi ? Vois-tu pas son œil de lumière…

Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.

. . .

Bonsoir – ce crapaud-là c’est moi.

Les Amours jaunes (1873), T. Corbière

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