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Routine ou « désenchantement » ?

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Bulletin Amades

Anthropologie Médicale Appliquée au Développement Et à la Santé  

55 | 2003 55

Routine ou « désenchantement » ?

Alice Desclaux

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/amades/691 DOI : 10.4000/amades.691

ISSN : 2102-5975 Éditeur

Association Amades Édition imprimée

Date de publication : 1 septembre 2003 ISSN : 1257-0222

Référence électronique

Alice Desclaux, « Routine ou « désenchantement » ? », Bulletin Amades [En ligne], 55 | 2003, mis en ligne le 01 septembre 2004, consulté le 21 septembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/

amades/691 ; DOI : https://doi.org/10.4000/amades.691

Ce document a été généré automatiquement le 21 septembre 2021.

© Tous droits réservés

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Routine ou « désenchantement » ?

Alice Desclaux

1 Qu’il devait être exaltant de travailler dans les années 1980, à l’époque fondatrice du colloque organisé par le CNRS ! En anthropologie de la santé, tout restait à faire : des champs de recherche à défricher, des « ponts » entre approches à concevoir, des outils théoriques à développer, des demandes de la part d’autres disciplines scientifiques à traiter... Le contexte était également très stimulant : les approches multidisciplinaires étaient encouragées, la réflexion sur la spécificité d’une approche francophone face à l’anthropologie médicale nord-américaine, les productions de courants tels que l’épidémiologie socioculturelle – à une époque où on croyait encore à la « santé pour tous en l’an 2000 », à la santé communautaire comme alternative égalitariste au pouvoir médical, où les sciences médicales découvraient tout l’intérêt des collaborations avec les sciences sociales.

2 Vingt ans plus tard, l’enthousiasme est moins spontané : les tentatives d’approches multidisciplinaires se heurtent à la rigidité des institutions, le déconstructivisme a permis quelques errements théoriques ; les moyens limités dévolus à la recherche et les perspectives assez pessimistes dans ce domaine, comme le petit nombre de postes en anthropologie de la santé, réduisent ses capacités à produire des travaux conséquents ; les travaux de nos collègues européens sont encore peu accessibles ; la réflexion s’est souvent dissoute dans une très vague « prise en compte des aspects sociaux et culturels » relatifs à la santé qui qualifie d’« anthropologie » des démarches ayant peu de rapport avec cette discipline ; l’anthropologie « appliquée » est plus consciente de ses limites.

3 En vingt ans, il est évident que « beaucoup a été fait » en termes de recherche, et l’anthropologie appliquée à la santé ne manque pas de travaux remarquables, individuels ou collectifs, qui nous permettent de disposer de nouvelles grilles de lecture, et qui ont accru la « sensibilité » à ce questionnement. Approcher à nouveau ce qui a déjà été traité par d’autres – que ce soit brillamment ou laborieusement – est toujours difficile, comme il est difficile de revisiter avec un autre regard des thèmes déjà pensés.

Routine ou « désenchantement » ?

Bulletin Amades, 55 | 2003

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4 « Éviter la routine » ? Il suffit peut-être d’être attentif au « terrain » pour que se posent d’elles-mêmes de nouvelles questions, autour desquelles la conceptualisation est encore balbutiante, à la condition que l’approche soit celle d’un anthropologue, c’est-à-dire qu’elle accorde la primeur à un minutieux travail d’ethnographie. Du médicament à l’émergence du consumérisme en santé, les thèmes ne manquent pas...

5 « Éviter la déprime » dans un monde désenchanté par la fin des utopies sanitaires, par l’expérience des limites de sa discipline, par les contraintes matérielles qui inévitablement restreignent la capacité à élaborer, est probablement plus difficile... La modestie est peut-être une des réponses, sinon un ingrédient nécessaire.

6 Que l’Amades puisse être un ferment, sans doute. Les discussions qui ont lieu ça et là, comme le 12 septembre dernier au cours du premier « Apéro anthropologique » à Marseille, autour de Yannick Jaffré, en sont une illustration. Mais « faire le point » sur tout un champ disciplinaire avec ses multiples ramifications est une autre entreprise.

Les vastes questions fondamentales que pose Jean Benoist doivent peut-être, pour nous éviter de « désenchanter », être fragmentées et focalisées, pensées autour de thèmes.

Mais plutôt que prétendre d’emblée à un bilan collectif, il me semble intéressant de connaître les réponses individuelles, forcément subjectives, et sans doute assez personnelles lorsqu’il s’agit de traiter de ce qui nous donne envie de conjuguer dynamisme et réalisme dans le contexte d’aujourd’hui. Qui souhaite relever le défi de la synthèse, et par où commencer ?

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