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Changement climatique et agriculture en Afrique défis et espoirs

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Academic year: 2022

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ClimDev-Afrique

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Note d’orientation de politique

suffisamment de nourriture pour la popula- tion croissante de l’Afrique.

• De nombreuses options gagnant-gagnant existent pour aider le secteur agricole en Afrique à s’adapter au changement clima- tique.

• Le CAPC a un rôle important à jouer pour faciliter les appréciations de ces options.

Messages clés

• Même sans les effets du changement cli- matique, le secteur agricole en Afrique est confronté à de nombreux défis qui sont res- ponsables de sa faible productivité perpétuelle.

• Le changement climatique et la variabilité du climat menacent de baisser la capacité des producteurs agricoles de l’Afrique à fournir

Changement climatique et agriculture en Afrique:

Défis et espoirs

L

’Afrique reste la seule région du monde en développement, où les rendements agricoles sont faibles et continuent de péricliter. Malgré les progrès récents dans les technologies agricoles et la gestion foncière, la production agricole dans la plupart des régions du continent reste encore à des niveaux de subsistance, les petits producteurs qui dominent le paysage de la production agricole étant à peine capable de répondre à leurs propres besoins de consommation. La production agricole est très cruciale pour faire face à la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté, en particulier au sein des ménages ruraux en Afrique. L’agriculture africaine est confrontée à de nombreux défis. La principale est la faiblesse des investissements dans le secteur par de nombreux gouvernements africains. D’autres comprennent le manque d’accès au capital, l’insuffisance des infrastructures et l’inadéquation des structures de marché.

L

e changement climatique et la variabilité du climat s’ajoutent aux défis auxquels fait face le secteur agricole en Afrique. Dans le monde entier, des changements considérables ont été enregistrés dans le domaine des moyennes et de la variabilité des précipitations et de la température à long terme, du niveau des mers, et de la fréquence et l’intensité des sécheresses et des inondations. L’Afrique aussi a eu sa part de l’accroissement de la variabilité du climat et du changement climatique à long terme.

L’incidence des événements météorologiques extrêmes, comme les sécheresses et les fortes fluctuations des cycles de précipitations, et un raccourcissement de la longueur des périodes de croissance se sont manifestés avec une fréquence croissante. Étant donné que la production agricole en Afrique repose principalement sur les précipitations, avec moins de 4% des terres cultivées irriguées, ces fluctuations exposent l’agriculture africaine à de fréquentes incertitudes de production. Les gouvernements africains sont particulièrement concernés par les impacts de la forte variabilité des précipitations et la forte incidence de la sécheresse sur leurs économies et le secteur agricole en particulier.

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Note d’orientation de politique

ClimDev-Afrique

Défis, lacunes et besoins

L’Afrique fait monte d’un niveau élevé d’exposi- tion aux risques de production liés à la variabili- té et au changement climatiques. La vulnérabilité de l’Afrique est encore aggravée par des facteurs tels que la dépendance excessive sur la production pluviale, les niveaux élevés de pauvreté, des faibles niveaux de capital humain et physique, et l’in- suffisance des infrastructures. Le résultat a été le manque d’accès aux intrants et aux marchés. Un des défis actuels au développement de politiques appropriées pour renforcer la capacité des produc- teurs agricoles de l’Afrique à s’adapter au change- ment climatique et / ou à en atténuer les effets, réside dans le décalage entre les données dispo- nibles et les données nécessaires pour élaborer des politiques efficaces, en particulier au niveau régio- nal, national et sous-national. Cependant, les po- litiques du secteur agricole peuvent se concentrer sur les options gagnant-gagnant qui favorisent la durabilité de la production agricole et la gestion de l’utilisation des terres, même en présence d’incer- titude. Il existe quatre importantes lacunes qui ne favorisent pas l’intégration des informations sur le changement climatique et la variabilité du climat dans la politique agricole. Il s’agit notamment de:

L’incertitude des prévisions sur le changement clima- tique. Les projections du changement climatique sont incertaines. Ceci est le résultat de la variabilité naturelle du système climatique, d’une imparfaite capacité à modéliser la réponse de l’atmosphère à un scénario donné d’émissions, l’absence de don- nées suffisantes, et le manque d’outils et de mo- dèles à des échelles spatiales et temporelles appro- priées pour la prise de décision.

L’incertitude sur les impacts du changement clima- tique sur les fléaux. En moyenne, 30-50% des pertes de rendement dans les cultures agricoles sont cau- sées par des parasites malgré l’application de pes- ticides pour les contrôler. Cependant, il est difficile de quantifier avec précision les impacts potentiels du changement climatique sur les dégâts compte tenu de la réponse complexe et très variable des pa- rasites et leurs hôtes de ce qui pourrait potentielle- ment avoir des changements multiples et interdé-

pendants dans des conditions environnementales.

Ces conditions comprennent l’élévation du CO2, de l’ozone et de la température; les changements relatifs en matière d’humidité et de nébulosité; les changements dans la répartition des précipitations et des vents; la couverture des sols et le changement d’utilisation des terres en réponse aux signaux cli- matiques et non climatiques.

L’incertitude sur les impacts sur l’approvisionnement en eau à usage agricole. L’eau est le lien de défini- tion du climat et de l’agriculture. La plupart des pays du monde classés comme stressés sur le plan hydrique sont en Afrique. Une réduction du ruis- sellement d’un maximum de 40% a été enregistrée dans certains grands bassins fluviaux d’Afrique, avec une réduction conséquente de stockage du réservoir. Bien que incertain, il a été prévu que les changements climatiques projetés auront une inci- dence significative sur l’approvisionnement en eau de surface de plus de 25% ou plus sur le continent à la fin de ce siècle. L’élévation de température, les changements dans les volumes de ruissellement, et une augmentation de la fréquence et de la gravité des événements extrêmes avec le changement cli- matique sont susceptibles d’exercer une forte pres- sion sur l’approvisionnement en eau pour l’agricul- ture. La disponibilité future des ressources en eau pour l’agriculture pourrait en outre être limitée par l’urbanisation croissante et l’industrialisation de la société.

Le manque de connaissances sur les pratiques et les tech- nologies d’adaptation. Plusieurs analyses à grande échelle identifient les régions et les cultures qui se- ront sensibles au changement climatique, mais les connaissances scientifiques sur les pratiques et les technologies qui permettront aux systèmes de pro- duction à s’adapter à un climat changeant restent clairsemées. De nombreux pays développent des programmes nationaux d’action d’adaptation avec l’appui du Programme de développement des Na- tions Unies. Cependant, la plupart sont basés sur des preuves scientifiques minimes concernant la gamme d’options et d’impacts d’adaptation perti- nents dans divers environnements.

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3 Note d’orientation de politique

ClimDev-Afrique

Rôle du CAPC

Le CAPC, en tant qu’organisation continentale chargée de superviser les questions liées aux po- litiques climatiques, doit veiller à ce que les infor- mations et les produits qui sont fournis aux déci- deurs soient basés sur des données de haute qualité et de bon escient. Sur la base de son mandat et de son pouvoir, le CAPC devra prendre les mesures suivantes:

• Coordonner avec les pays et les partisans, au plus haut niveau, de la nécessité d’investir dans le développement agricole durable en tant que moyen de faire face à la variabilité et au changement du climat et, ainsi que pour accroître la production agricole en Afrique;

• Aider les organismes régionaux, tels que le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, à intégrer l’adaptation au chan- gement climatique dans les programmes d’in- vestissement;

• Assister les pays africains dans l’élaboration et l’application des politiques et des straté- gies appropriées sur la base de connaissances, d’outils et de méthodes émergents pour faire face au défi du changement climatique dans le secteur agricole.

Recommandations

Le rôle de l’agriculture est au cœur de la plupart des économies africaines et des moyens de subsis- tance de ses habitants. Ainsi, les gouvernements africains doivent accroître les investissements dans le secteur, adopter des politiques qui favorisent la production et encourager l’adaptation à la variabi- lité climatique existante et aux changements cli- matiques à long terme. Les politiques qui peuvent soutenir la capacité de petits exploitants produc- teurs en Afrique à s’adapter aux effets de la varia- bilité et du changement climatique sont indispen-

sables. Quelques recommandations générales pour relever le défi du changement climatique dans le secteur agricole sont les suivantes:

• Les pays africains doivent commencer à in- tégrer l’information sur le changement et la variabilité climatiques dans les politiques de développement et stimuler les investissements dans le secteur agricole. Les interventions de- vraient idéalement être des technologiques gagnant-gagnant qui améliorent l’efficacité de l’exploitation foncière et augmentent la pro- ductivité agricole et de l’élevage.

• Les pays doivent engager leurs scientifiques, les experts techniques, les économistes agri- coles, et les décideurs à déterminer les méca- nismes pour améliorer les rendements et l’ex- ploitation des terres avec efficacité.

• L’augmentation de la productivité dans le sec- teur de l’élevage, par exemple, en améliorant la production de lait par animal, est nécessaire pour renforcer les moyens de subsistance et atténuer les émissions de gaz à effet de serre.

• Les pays africains doivent investir dans la production de données climatiques, embras- ser les mécanismes de partage de l’informa- tion, et coordonner les actions régionales dans les chaînes de valeur agricoles identifiées.

• Le Centre Africain pour les politiques en ma- tière de climat peut jouer un rôle clé en liant la science à la politique, aux niveaux régional, national et sous-national. Il peut également jouer un rôle de coordination par la synthèse des données et des informations sur la variabi- lité et le changement climatiques susceptibles d’être utilisées dans le développement d’une politique agricole efficace au profit des pays africains et des communautés économiques régionales.

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Pour plus d’information sur le CAPC et l’intégralité du programme ClimDev-Africa, veuillez visiter le site web de ClimDev-Africa sur:http://www.climdev-africa.org

Ce document est le résultat d’une recherche menée par le Centre Africain pour la Politique en matière de Climat (CAPC) en collaboration avec des experts et rédacteurs sélectionnés. Le CAPC fait parti du programme Climat pour le Développement (ClimDev-Africa), une initiative commune de l’Union Africaine (AU), la Commission Économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA) et la Banque Africaine de Déve- loppement (BAD). Le programme est financé par différents gouvernements et agences de développement.

Cependant, les points de vue exprimés dans ce document ainsi que les informations qu’il contient ne sont pas nécessairement ceux et celles approuvés par ces institutions partenaires qui n’accepteront aucune responsabilité en cas d’association de quelconque information avec avec l’une d’entre elles.

© 2014, Centre Africain pour la Politique en matière de Climat (CAPC). Tout droits réservés.

Commission

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