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Analyse des systèmes de production et les impacts économiques des plantations de bananier dans le département de Goudomp, Casamance

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Analyse des systèmes de production et les impacts économiques des plantations de bananier dans le département de Goudomp,

Casamance

Analysis of production systems and economic impacts of banana plantations in the department of Goudomp, Casamance

Seydou NDIAYE1*, Mouhamadou DIALLO2, Pape Ibrahima DJIGHALY1-3,

Fodé Amata DRAMÉ4, Amadou Mbarrick DIARRA1

1Laboratoire d’Agroforesterie et d’Ecologie, Université Assane Seck de Ziguinchor

2Direction de l’Agriculture, Service Départemental de l’Agriculture de Sédhiou, Sénégal

3Institut Sénégalais de Recherche Agronomique, Centre National de Recherches Agronomiques de Bambey

4Laboratoire de Géomatique et environnement, Université Assane Seck de Ziguinchor s.ndiaye2860@zig.univ.sn

ABSTRACT:Banana production represents a major challenge for the Senegalese horticultural sector in its strategy to fight for the food security of its population. The objective of this study is to contribute to the valorisation of the banana sector in Balantacounda. The study was carried out in the five banana plantations in the department of Goudomp using two data collection tools, a questionnaire and an interview guide, to gather as much information as possible for an uncompromising analysis of banana cultivation in Balantacounda. It emerges that those involved in the banana sector are mostly adults, i.e. 87.5% compared to 7% of young people. The sector employs more than 720 people in the five MSE in Goudomp. The areas under cultivation vary from 19 to 29.9 ha with an average yield of 12.22 t/ha. The most widely used variety is Poyo with 94.4%, followed by Robista with 50%. A high rate of use of organic manure 95.6% was noted, compared to 54.4% Urea and 20.6% NPK. Self-financing is the most dominant form of financing with 96.3% and credit 2.6%. The banana sector enables producers to earn a turnover that varies from CFAF 33.181 million to CFAF 52.345 million per year. The rate of profitability (> 0) shows the positive dynamism of GIE. This sector contributes strongly to the development of the rural economy.

KEYWORDS: Banana; Goudomp; Rural economy; production systems

RESUME: La production de banane constitue un défi majeur pour la filière horticole Sénégalaise dans sa stratégie de lutte pour la sécurité alimentaire de sa population. L’objectif de cette étude est de contribuer à la valorisation de la filière banane dans le Balantacounda.

L’étude a été menée dans les 05 périmètres bananier du département de Goudomp avec deux outils de collecte de données que sont le questionnaire et le guide d’entretien pour engranger le maximum d’information aux fins d’une analyse sans complaisance de la culture de banane dans le Balantacounda. Il ressort que les acteurs de la filière banane sont majoritairement des adultes soit 87,5% contre 7 % de jeunes. La filière occupe plus de 720 personnes réparties au niveau des cinq GIE dans le Goudomp. Les superficies exploitées varient de 19 à 29,9 ha avec un rendement moyen de 12,22 t /ha. La variété la plus utilisée est la Poyo avec 94,4% suivi de la Robista avec 50%. Il a été constaté un fort taux d’utilisation de fumier organique 95,6 % contre 54,4% d’Urée et 20,6 % NPK. L’autofinancement est la forme de financement la plus dominante avec 96,3% et le crédit 2,6%. La filière banane permet aux producteurs de gagner un chiffre d’affaire qui varie de 33,181 millions FCFA à 52,345 millions FCFA par an. Le

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230 taux de rentabilité (> 0) montre un dynamisme positif des GIE. Cette filière contribue fortement au développement de l’économie rurale.

MOTS-CLEFS: Bananier ; Economie rurale ; Goudomp ; Systèmes de production

Introduction

Le bananier est une espèce largement cultivée dans la zone intertropicale (Maillard, 1991). Il est cultivé dans 120 pays dans le monde dont les principaux sont l’Inde, l’Equateur, le Brésil et la Chine (Gergely et al., 2014). En Afrique, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et plus récemment le Ghana, sont les principaux pays exportateurs avec environ 600 mille tonnes exportées sur le marché européen (Gergely et al., 2014). A côté de ces géants en production de banane en Afrique, se trouvent d’autres pays comme le Sénégal qui disposent de zone de production de banane (Badji, 2017).

Au Sénégal, bien que sa culture fut longtemps pratiquée par les populations du monde rural, les premières plantations officielles ont été enregistrées en 1967 à Saliot dans le département de Goudomp (Badji, 2009). Son pouvoir antioxydant et sa forte teneur en vitamine C fait de la banane un fruit très prisé par les populations (Marisa, 2006 ; Fu et al., 2011). Cette filière représente à cet effet, un élément moteur des relations ville-campagne et une source de revenu des paysans (Chaléard, 1996 ; Fréguin, 2005). En Casamance naturelle et particulièrement dans le département de Goudomp, une baisse de rendement de la banane est observée alors que la fillière était l’une des principales activités génératrices de revenus du département (Diallo, 2017).

Sur le plan environnemental, même si la banane est accusée de dévastatrice des écosystèmes de par sa monoculture, ses pesticides, etc., au niveau des grandes plantations (Risède et Ténézas du Montcel, 1997), elle est considérée comme source de fertilisants organiques dans les petites exploitations paysannes. Les péjorations climatiques des années 1980 ont entrainé beaucoup de mutation dans les systèmes de production agricole en Casamance (Sané, 2017).

Beaucoup de changements connus par les systèmes de production sont liés à de grandes dynamiques d’innovation agricole (Badji, 2017). Malgré les efforts du gouvernement central, la filière peine toujours à retrouver son envol. Ainsi, ce fleuron économique du Balantacouna est en train de perdre de plus en plus sa place privilégiée à cause de divers facteurs tels que : l’insuffisance de financement dans la filière banane, le manque de statistiques spécifiques au nouveau département de Goudomp, la non maîtrise des itinéraires techniques sur la banane, un système d’irrigation rudimentaire (Badji, 2017) et couteux, des difficultés dans le conditionnement et la logistique (Diallo, 2017).

La filière banane au Sénégal est arrivée à un stade de développement où des décisions stratégiques sont nécessaires pour assurer son essor. C’est dans ce sens que cette étude a été initiée pour contribuer à l’analyse des systèmes de production de ces plantations de bananeraie afin de mettre à la disposition des décideurs, des statistiques fiables et favoriser ainsi les prises de décision.

1. Matériel et Méthodes

1.1. Présentation de la zone d’étude

Le département de Goudomp (Figure 1) s’étend sur une superficie de 1 756 km² soit 23,9% de la superficie totale de la région de Sédhiou (Diatta, 2019). Il est traversé d’Est en Ouest par la route nationale n°6 communément appelée la route du Sud reliant Ziguinchor à Kolda (Ndiaye, 2014). Cette zone à forte potentialité agricole est dominée par l’agriculture familiale, l’arboriculture et la riziculture. La pêche y est aussi très développée. C’est également une zone cosmopolite où cohabitent différentes ethnies dont les balantes, mandingues, poulars,

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231 wolofs sérères, mankagnes, manjack, diolas etc (Ndiaye et al., 2017). La végétation y est constituée d’Elaeis guineensis (Jacq), de Khaya senegalensis (Desr), de Ceiba pentandra, Pterocarpus erinaceus (Poir) et de combrétacées. La structure de la végétation fait apparaître dans la strate arborée la présence des essences utilisées comme bois d’œuvre Pterocarpus erinaceus (Poir), Khaya senegalensis (Desr), Afzelia africana (Sm) (Sambou, 2004).

Figure 1 : Carte de localisation du département de Goudomp 1.2. Méthodes

1.2.1. Cadre de l’étude

Cette étude a ciblé les producteurs de banane du Balantacounda. Une enquête-diagnostic a été réalisée auprès des organisations de producteurs (OP) et les Groupements d’Intérêt Economiques (GIE) communautaires des périmètres de Mangaroungou Santo, Kougne et Sibana, Sathioune, Témento. Des informations complémentaires ont été recueillies auprès des personnes ressources à travers un guide d’entretien.

1.2.2. Méthodes d’échantillonnage

La fédération du Balantacounda est composée de 720 producteurs, composée de 05 organisations de producteurs et chaque OP regroupe en moyenne 128 membres. Sur une population (N) de 720 producteurs, chaque OP possède 128 producteurs en moyenne. La probabilité de sélection de chaque producteur dans un tirage au sort sans remise dans chaque OP est de : p = 128 *100/720 = 18 %. Donc chaque producteur a 18% de chance d’être sélectionné dans la population N. Ainsi la taille de la population à enquêter est de 720*18/100 = 129 producteurs.

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1.2.3. Conduite de l’enquête

Un questionnaire et un guide d’entretien ont été utilisés dans le cadre de cette enquête.

questions sont à choix multiple. Elles sont ressource enquêtée puisse répondre à

déroulées au niveau des domiciles ou dans les plantations.

1.2.4. Traitement des données

Les données d’enquête ont été codifiées dans le progiciel Excel puis 3.4.2. Cela a permis de dégager les statistiques descriptives pou

étudiées. Le test de Student Newman Keuls a été réalisé pour la comparaison des moyennes et l’analyse de la variance (ANOVA) a permis d’apprécier les interactions entre une variable dépendante et une variable explicative.

calculée à l’aide de la formule suivante

RE =

avec VA : Valeur Ajoutée (1).

La rentabilité économique compare dans la production.

2. Résultats

2.1. Profil des acteurs intervenant dans la filière banane Les caractéristiques des acteurs de la filière banane

sont compris entre 35 et 60 ans représentent inférieur à 35 ans représentent 7 %

genre des producteurs montre que

C’est dire que filière est dominée par les hommes.

hommes à la terre dont le mode héritage exclut les femmes à la propriété terrienne dans cette zone.

Figure 2

2.2. Typologie de la taille des parcelles de production de banane Les plus petites parcelles de production de banane (1194 m Badjivale. Les plus grandes sont

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Un questionnaire et un guide d’entretien ont été utilisés dans le cadre de cette enquête.

à choix multiple. Elles sont codées à ce que le producteur ou la personne répondre à une ou plusieurs réponses. Les enquê

déroulées au niveau des domiciles ou dans les plantations.

Traitement des données

Les données d’enquête ont été codifiées dans le progiciel Excel puis traitées avec le logiciel R . Cela a permis de dégager les statistiques descriptives pour les différentes variables Le test de Student Newman Keuls a été réalisé pour la comparaison des moyennes et l’analyse de la variance (ANOVA) a permis d’apprécier les interactions entre une variable dépendante et une variable explicative. La rentabilité économique au niveau des GIE calculée à l’aide de la formule suivante :

ô é à

! "

(1).

économique compare le revenu obtenu par l'entreprise aux capitaux engagés

Profil des acteurs intervenant dans la filière banane

es caractéristiques des acteurs de la filière banane montrent que les producteurs d

compris entre 35 et 60 ans représentent 87,5% des acteurs. Les producteurs dont l’âge est inférieur à 35 ans représentent 7 %. Les vieux (> 60 ans) représentent 5,5 %. La réparti

montre que 96,25% sont des hommes et 3,75% de femmes

C’est dire que filière est dominée par les hommes. Cela s’explique par l’accès privilégié des hommes à la terre dont le mode héritage exclut les femmes à la propriété terrienne dans cette

Figure 2: Profil des producteurs de banane ypologie de la taille des parcelles de production de banane/ GIE

Les plus petites parcelles de production de banane (1194 m2) sont rencontrées au niveau de Badjivale. Les plus grandes sont rencontrées au niveau du GIE Noly (2317 m

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232 Un questionnaire et un guide d’entretien ont été utilisés dans le cadre de cette enquête. Les producteur ou la personne Les enquêtes se sont

traitées avec le logiciel R r les différentes variables Le test de Student Newman Keuls a été réalisé pour la comparaison des moyennes et l’analyse de la variance (ANOVA) a permis d’apprécier les interactions entre une variable tabilité économique au niveau des GIE a été

– $

le revenu obtenu par l'entreprise aux capitaux engagés

montrent que les producteurs dont les âges Les producteurs dont l’âge est Les vieux (> 60 ans) représentent 5,5 %. La répartition en 3,75% de femmes (Figure 2).

Cela s’explique par l’accès privilégié des hommes à la terre dont le mode héritage exclut les femmes à la propriété terrienne dans cette

) sont rencontrées au niveau de (2317 m2). Cependant, le

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233 test de Student Newman Keuls n’a pas montré de différence significative (p = 0,406). Cela traduit que la taille des parcelles n’a pas d’effet sur le système de production de banane au niveau des différents GIE (Figure 3).

Les histogrammes indexés par la mêmelettre ne sont pas significativement différents

Figure 3 : La taille des parcelles de production dans chaque GIE 2.3. Evolution des rendements suivant les différentes variétés cultivées

L’analyse des systèmes de production de la banane dans cette zone montre que six (06) variétés de bananier sont utilisées par les producteurs. Il s’agit des variétés Cochon, Grande- Naine, Pavo, Robista et Sansarant (Figure 4). L’évaluation des rendements de ces différentes variétés montre que la variété Pavo donne plus de performance (13,2625 t/ha) suivie de la variété Robista (9,975 t/ha) et la variété Sansarang a enregistré le plus faible rendement (3,36 t/ha). L’analyse des interactions entre les variétés et le rendement (Tableau 1) montre une différence très significative (p = 2e-16). Cela traduit que les rendements sont fortement corrélés aux variétés.

Les histogrammes indexés par la même lettre ne sont pas significativement différents

Figure 4 : Les différentes variétés utilisées par les producteurs (a)

(ab)

(c) (c)

(c) (a)

(a)

(a) (a)

(a) p= 0,406

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234 Tableau 1 : Analyse de la variance (ANOVA) du rendement et des variétés

Degré de liberté

Somme des carrés

Moyenne des carrés

F-value Pr(>F) Variétés∼Rendement 1 5008 1252,0 137,2 <2e-16 ***

Résidus 35 320 9.1

Signif. codes: 0 ‘***’ 0,001 ‘**’ 0,01 ‘*’ 0.05 ‘.’ 0,1 ‘ ’ 1

2.4. L’accès au financement et typologie des fertilisants utilisés par les producteurs L’accès au financement reste quasiment inexistant dans le système de production de la banane (Figure 5A). L’autofinancement est le plus dominant (96,3 %). Seul 2,6% des producteurs ont accès au financement et l’intermédiation représente (1,1 %). C’est pourquoi le principal fertilisant reste le fumier organique qui est le plus accessible et représente 95,6 % des intrantsutilisés (Figure 5B). L’engrais industriels c’est-à-dire l’urée (54,4%) et le NPK (20,6%) sont peu utilisés par les producteurs (Figure 5).

Figure 5 : Intrants agricoles : Types de fertilisants (A) et Source de financement (B) L’analyse des interactions entre l’accès au financement et l’utilisation des engrais n’a pas montré de différence significative (p = 0,324), compte tenu que la majeur partie des producteurs n’ont pas accès au financement (Tableau 2).

Tableau 2 : Analyse de la variance du financement et utilisation des fertilisants Degré de

liberté

Somme des carrés

Moyenne des carrés

F-value Pr(>F) Financement∼Fertilisation 1 3812 3812 3,215 0,324 ns

Résidus 1 1185 1185

Signif. codes: 0 ‘***’ 0,001 ‘**’ 0,01 ‘*’ 0.05 ‘.’ 0,1 ‘ ’ 1 ns : Non Significatif 2.5. Niveau d’organisation des acteurs de la filière banane

Au niveau du Balantacounda, les acteurs de la filière banane sont organisés en groupement d’intérêt économique (GIE). Chaque GIE regroupe en moyenne 128 producteurs. Au total, cinq GIE ont été recensés dont le plus ancien a 40 ans d’expérience et le plus récent a 33 ans d’expérience. (Tableau 3).

A B

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235 Tableau 3 : Niveau d’organisation des acteurs de la filière banane.

GIE Expérience

dans la culture de la Banane

Producteurs /GIE

Nombre de Villages polarisés/GIE

Fédération

Noly de Kougne 33 ans 129 13 Balantacounda

Kogny Colo de Sathioune

33 ans 118 09 Balantacounda

Dokouwo de Témento 39 ans 154 05 Balantacounda

Badjivale de Sibana 40 ans 159 07 Balantacounda

Ndiama Assadia Mangaroungou

33 ans 160 11 Nianing /

Sédhiou 2.6. Impact socioéconomique de la filière banane

2.6.1. Dynamique de la production et le prix du kilogramme entre 2011 et 21016

L’analyse de la dynamique de production et de l’évolution du prix de vente au kilogramme montre une évolution croissante de la production qui est passée de 189,61t en 2011 à 275,50t avec une moyenne de 215t/an. Cette même tendance est observée au niveau du prix du kilogramme, qui est passée de 175 FCFA en 2011 à 190 FCFA. Cependant, l’analyse de la variance ne montre aucune différence significative de la production entre ces différentes dates (Pr(>F) = 0,115). Toutefois, les années 2015 et 2016 ont été marquées par une bonne production et un meilleur prix de vente (Figure 6).

Figure 6 : Evolution de la production et du prix du kilogramme entre 2011 et 2016

165 170 175 180 185 190 195

0 50 100 150 200 250 300

2016 2015 2014 2013 2012 2011

Prix du Kg (FCFA)

Production (t)

Années

Production Prix

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236 2.6.2. Rentabilité économique au niveau des GIE

La variation du taux de rentabilité entre de 2011 et 2016 est indiquée dans le Tableau 3. Ce taux passe de 2,08 % en 2011 à 5,68 % en 2016. Ce qui montre un dynamisme positive des activités du GIE. Le test de Newman Keuls n’a pas montré de différence significative de cette rentabilité entre ces différentes dates (p = 0,121).

Tableau 3 : Dynamique du taux de rentabilité économique entre 2011 et 2016 Années Excédent Brut

d’Exportation (FCFA)

Revenus brutes (FCFA)

Taux de Rentabilité économique (%)

2016 9 200 000 52 345 570 5,68 (a)

2015 17 990 715 39 999 370 2,22 (a)

2014 16 345 670 36 448 650 2,22 (a)

2013 18 695 345 36 219 750 1,93 (a)

2012 19 270 500 34 835 500 1,8 (a)

2011 15 925 685 33 181 750 2,08 (a)

Les mêmes lettres ne sont pas statistiquement différentes ; Pr(>F)= 0,121

2.7. Les contraintes de développement de la filière

Plusieurs contraintes ont été identifiées parmi lesquelles: un appui institutionnel insuffisant pour mettre en œuvre le plan d’action ainsi que des difficultés de collecte et de centralisation des données statistiques. Il y a aussi les charges de fonctionnement élevées par rapport aux ressources propres. Le manque de formation des producteurs. Ce qui rend les statistiques peu fiables. L’existence d’intermédiaire dans la chaine de commercialisation rend le système très lourd. Il y a aussi la fréquence des inondations et surtout des vents violents qui entrainent la chute de beaucoup de bananiers.

Dans la zone du Balantacounda les périmètres bananiers ont des pistes de production de mauvaise qualité. Ce qui rend difficile le déplacement dans certains endroits. L’absence de partenaires d’appui au développement de la filière et le déficit de formation des membres du bureau exécutif de l’OP sapent la bonne marche des organisations des producteurs de banane. La production est également touchée par des problèmes phytosanitaires, la dégradation de certaines infrastructures et équipement dans certains périmètres ; des difficultés dans la prise en charge des dépenses de fonctionnement de la fédération. Entre autre difficulté, il existe une situation d’insécurité due au conflit casamançais. Les producteurs ont abandonné les vergers de peur de perdre la vie en brousse. Les tortures, sévisses, et menaces étaient monnaie courante. Un conflit des compétences existe parfois entre les services techniques et les représentants des producteurs des différents périmètres bananiers.

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3. Discussion

A la lumière de ces résultats, il est constaté que les acteurs de la filière banane sont structurés en organisations qui restent dominés par les hommes 87,5% et 12,5% de femmes. Les jeunes représentent 7% des exploitants. Cette situation conforte l’idée selon laquelle les jeunes sont très peu entreprenants (Simen et al., 2015 ; Akpa, 2019). Une main d’œuvre vigoureuse (Temple et al., 2008) et dynamique permettraient l’exploitation des superficies non emblavées dans les différents périmètres du Balantacounda. En dépit de ces organisations, il est à noter que des difficultés n’ont pas manqué dans leurs fonctionnements et surtout dans la gestion des ressources. Le leadership à cet effet est un facteur très important pour garantir la stabilité dans une entreprise (Maroun, 2013). Mais souvent des querelles de positionnement sont notées entre structures faitières qui sapent le dynamisme du groupe et la méfiance entre membres qui s’installe et les difficultés se répercutent jusqu’à la production faible et des rendements qui chutent. C’est le cas à Goudomp avec la sortie de la fédération du Balantacounda de celle de Nianing de Sédhiou qui portait toutes les organisations des producteurs de banane de la région.

De l’autre côté aussi, nous constatons un conflit de génération qui empêche les jeunes à accéder à certains postes de responsabilité. En dépit des études ou des formations en gestion ou en développement rural, les jeunes resteront toujours au bas de l’échelle au nom d’une culture de droit d’aînesse qui ne prend pas en compte les critères de bonne gestion (Boutreux et al., 2010).

La filière banane a permis le regroupement des personnes venant d’horizons et de villages divers. Ce rapprochement permettrait d’échanger des idées, de technicité et de savoir-faire. Ce sont des personnes qui n’ont pas forcément la même culture et les mêmes visions ou idéologies. Ces visions et ces mentalités plurielles vont d’une part compléter les uns et les autres et acquérir de nouvelles connaissances ou expériences. De fil à aiguille, de nouvelles idées émergentes et des actions de développement surviennent au bénéfice de toute la population. D’où la création des différents GIE, reconnus juridiquement au niveau des différents périmètres bananiers.

Malgré les contraintes de production, les impacts socio-économiques sont perceptibles sur le niveau de vie des producteurs. Ce qui favorise parfois des inégalités de développement en monde rural (Charléry de la Masselière, 1984) compte tenu du fait que la plupart de la population est pauvre. En termes de rentabilité économique, la culture du bananier concurrence fortement les autres cultures de rente comme le coton. En effet, pour un hectare, la banane procure 1,5 à 1,7 million de FCFA alors que le coton ne fournit qu’environ 120 mille FCFA (Badji, 2017). Même si le taux de rentabilité affiche un score positif entre 2011 et 2016 pour le GIE Ndiama Assidia, il faut noter l’augmentation des charges fixes des différents GIE. Cette augmentation serait liée à l’insuffisance des fonds de roulement mais également aux coûts des intrants agricoles. A cela, il faut ajouter les baisses de rendement liées aux maladies et aux ravageurs. Les revenus tirés de la banane (Diallo, 2017) sont essentiellement destinés à l’achat de biens alimentaires (huile, riz, sucre…) et non alimentaires (habillement, les charges médicaux…).

Conclusion

Cette étude menée dans les périmètres bananiers du Balantacounda a contribué à l’analyse de la filière banane dans le département de Goudomp. Ainsi des indicateurs importants ont été notés et ont permis d’apprécier le fonctionnement de chaque périmètre en ce qui concerne l’organisation, l’équipement et le rendement. Ces périmètres bananiers, malgré les contraintes notées dans les systèmes de production permettent à bon nombre de la population de gagner

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238 pleinement leur vie et de contribuer aux développements socioéconomiques du Balantacounda. Cette étude recommande aux décideurs, aux organisations non gouvernementales ainsi qu’aux structures bancaires d’accompagner les producteurs de banane à :

• moderniser le système d’irrigation pour réduire les pertes d’eau et le respect des itinéraires techniques afin de maximiser les rendements;

• relever le défi du conditionnement et logistique pour améliorer la qualité de la banane et réduire les pertes dans le marché par des containers appropriés pour son acheminement;

• convaincre l’Etat du Sénégal à accompagner la filière de la banane et le développement des zones de production.

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