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papas Engagez-vous pleinement dans votre paternité!

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Mathias de Breyne

Auteur, spécialiste de la paternité

Les nouveaux

papas

Engagez-vous pleinement dans votre paternité ! clés

clés

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(3)

Les nouveaux

papas

Mathias de Breyne

Auteur, spécialiste de la paternité

Engagez-vous pleinement

dans votre paternité !

(4)

L’auteur

Mathias de Breyne est né à Lyon en 1973. Dans sa vie de tous les jours, la paternité, la marche, la contemplation et l’écriture sont intimement liées.

Mathias de Breyne est également auteur de : – La maison, aux éditions Belfond ;

– Quotidien heureux d’un père et de son bébé, aux éditions Sciences Humaines ;

– Buenos Aires, ville-cerveau, une nouvelle commandée par le journal Le Monde diplomatique, et de tribunes sur la paternité publiées au Huffington Post.

– Son premier album, Les animaux ne sont pas obligés, sort chez Magnard jeunesse en octobre 2020.

Il travaille également sur des projets cinéma.

Lors de ses voyages il découvre et traduit les poètes de la Beat et Baby Beat Generation dans Anthologie bilingue, aux éditions La main courante ainsi qu’un inédit de Cortázar, La racine de l’ombú, aux éditions CMDE.

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Sommaire

Introduction . . . .4

Nouvelle ère de la paternité . . . . 6

Les 10 clés . . . .12

Clé n°

1

: Commencez à être papa avant la naissance de votre enfant . . . .14

Clé n°

2

: N’ayez pas peur de votre nouvelle vie, entrez dans le vif du sujet 22 Clé n°

3

: Devenez papa au fil du temps et grâce à votre enfant . . . .27

Clé n°

4

: Ne cherchez pas à être un super-héros, soyez vous-même . . . .31

Clé n°

5

: Vivez la réciprocité avec votre enfant afin de sublimer votre vie . . . .38

Clé n°

6

: Soyez pragmatique et instinctif . . . .49

Clé n°

7

: Impliquez-vous : votre enfant needs YOU ! . . . . 56

Clé n°

8

: Ne laissez pas la dictature des clichés voler votre paternité . . . .63

Clé n°

9

: Déjouez le quotidien, il vous appartient . . . .67

Clé n°

10

: Communiquez, jouez, mûrissez et grandissez avec votre enfant . . . .73

Conclusion . . . .77

Ressources utiles . . . .78 Partie I

Partie II

(6)

Nous attendons que le papa joue son rôle depuis la nuit des temps.

Avant il n’y avait rien. Rien ni personne.

Puis un jour il y eut le big bang.

La mer, les poissons, la terre, les dinosaures, les singes.

Puis enfin il y eut l’Homme mais pas de papa en vue.

Il y eut bien un certain père préhistorique au sens large du terme : le père chasseur-cueilleur, le père habilis, le père erectus, le père taillé dans la pierre, le père sculpté

dans le bronze, le père sapiens, le père cartésien, le père agriculteur de monocultures,

puis le père industriel en série.

Si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est que rien n’est écrit, que rien n’est jamais acquis. De surcroît, tout est lent dans les changements de mœurs positifs alors que tout est rapide dans la déconstruction négative. D’aucuns attendent cela, d’autres désirent ceci. Tout est remis en question, passé au crible du tamis ou décidé à bras-le-corps sur le tatami et les réponses jamais définitives. Nous n’avons

Introduction

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pas encore atteint la maturité humaine et sociétale idyllique que nous sommes déjà en train de créer l’intelligence arti- ficielle comme si cette dernière allait permettre de faire fi de l’âme humaine et mettre sous le tapis les sujets sociétaux cruciaux. Et parfois, dans tout ce marasme, il y a des surprises et pas des moindres. Parfois une météorite cosmique vient anéantir (selon une des théories en vigueur) une espèce, et parfois une météorite sociétale vient embellir l’âme humaine et créer une nouvelle espèce. Nous ne sommes à l’abri de rien sur notre si chère pachamama, en l’occur- rence pas même d’une surprise. Pas de loi, comme il y en a eu tant pour chaque cause majeure au fil des décennies, pas de manifestation ni de conflit violent. Une simple (et complexe) évolution des mœurs, une crise existentielle qui dans la nature des choses est venue balayer un état de fait qui semblait immuable et inextricable comme les quatre saisons de la nature.

Lorsque soudainement, et par ceux-là mêmes qui entrete- naient cet état de fait, quasiment sans ingérence aucune, un retournement de situation est en train d’avoir lieu à la grande et bonne surprise générale, car ce n’est pas encore acquis. Des hommes qui souhaitent devenir papas et donner ses lettres de noblesse à un mot qui était jusque-là vidé de sa substance, des pères qui désirent ardemment s’occuper de leurs enfants, être et vivre à leurs côtés, et devenir en l’occurrence des nouveaux papas. C’est leur histoire qui est en train de s’écrire.

Introduction

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Partie I

Nouvelle ère

de la paternité

(9)

Le désir

de paternité La transmission

par l’exemple

L’action

des enfants Plus qu’un défi,

un engagement La posture de père

en constante évolution

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L’Humanité a dû attendre plus de 3 millions d’années pour que le père devienne papa. Les enfants ont dû attendre l’ère virtuelle, électrique et écologique pour avoir un papa digne de ce nom.

Depuis la nuit des temps les pères existent, dans le sens biolo- gique du terme, nonobstant c’est comme s’ils sortaient enfin de la grotte. Les enfants ont attendu que leurs papas jouent enfin leur rôle comme si les papas étaient nés après leurs enfants.

Un big bang sociétal

Il y a eu ici et là à toutes les époques quelques ébauches, quelques papas super-héroïques isolés qui sortaient des bois et cachaient la forêt des pères aux abonnés absents des tâches quotidiennes et surtout de l’éducation de leurs bambins. Des moutons noirs qui faisaient cavaliers seuls face à des hordes de pères vidés de la substance papa, de la « cellule-souche papa », alors qu’aujourd’hui, la société, les mœurs évoluant, la vapeur

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Partie I : Nouvelle ère de la paternité s’est littéralement renversée et nous n’avons jamais vu autant de papas au rendez-vous de leurs enfants, à la sortie des écoles, dans les hôpitaux, dans les crèches, dans les aires de jeux, dans les supermarchés, dans les activités extrascolaires, dans les médiathèques… Papas qui semblent enfin avoir trouvé leur place, leurs marques, leurs repères, leurs boussoles, leurs bâtons de pèlerin et, le plus important : leurs enfants.

Le big bang sociétal a enfin eu lieu.

La posture de père en constante évolution

C’est comme si avant le père n’était pas conscient qu’il devait être papa et ne savait pas qu’il avait un enfant. La schizophrénie a semble-t-il mis les voiles et le père d’antan ayant mis les bonnes lunettes ou le bon logiciel semble accepter aujourd’hui son devoir. Bien sûr, les mœurs évoluant lentement, il y a encore du chemin à paparcourir pour que naturellement tous les papas soient au rendez-vous.

Nonobstant, si Darwin était là, il n’en croirait pas ses yeux et serait confiant. L’espèce n’est jamais à l’abri d’évoluer.

Afin d’aborder de façon moins caricaturale et postiche, plus sérieuse et studieuse la question de la paternité, il est évident que pour un bon équilibre de l’enfant, ce dernier a besoin d’un papa à ses côtés, dans son quotidien et dans toutes les étapes de sa vie. Et d’un point de vue sociétal, il est logique et naturel que les pères jouent leur rôle, fassent leur part du job et mettent les mains à la « pâte à modeler » ! Si les choses ont réellement changé, c’est justement parce que certains de ces pères ont trouvé cela naturel et surtout se sont

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rendu compte combien l’enfant était en attente de cela, et combien ils étaient eux-mêmes dans une attente gigantesque et frustrée de paternité, sentiment qu’ils refrénaient en eux parce que la société était tout autre.

Le désir de paternité

Un basculement a eu lieu. Aujourd’hui, ces nouveaux papas réfléchissent à la « question enfant ». Et ils se posent une question des plus pertinentes : « Si je deviens père, c’est parce qu’il faut avoir des enfants ou c’est parce que c’est mon choix et parce que je veux m’en occuper ? » Les choses ont changé d’elles-mêmes comme parfois cela arrive, dans le darwinisme sociétal le plus éloquent et naturel. Certains pères ont simplement mis les mains dans « les caisses de jouets », se sont pris au jeu et le font merveilleusement bien !

La transmission par l’exemple

La société est moins formatée qu’auparavant, les jointures se craquellent comme cela arrive souvent par période.

L’exemple d’un nouveau papa donne envie et montre la voie aux suivants. Les codes changent. Tout est possible, c’est une autre époque. On ne décrète pas certains sentiments, à la rigueur seront-ils inculqués ou suggérés, nonobstant s’il n’y a pas une réflexion évidente et un réel désir de s’occuper de son enfant, il n’y aura pas de changement. L’on peut dire également que certains papas ont reçu tellement d’amour de leur mère et ont eu un tel exemple de cette affection et de cette présence pour l’enfant, qu’ils ont, dans un transfert naturel, répété les mêmes gestes sans même se poser de question. Cela a coulé de source pour beaucoup d’entre eux.

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Partie I : Nouvelle ère de la paternité

L’action des enfants

Enfin, c’est sans doute en grande partie grâce aux enfants que les choses évoluent comme elles évoluent grâce à eux pour l’écologie par exemple, car ils intègrent et régénèrent les mœurs.

Aujourd’hui, l’on considère naturel que les pères ont leur place auprès d’eux et leur rôle à jouer car ils ont un tel besoin des deux parents, un tel besoin de deux facettes. Les enfants sont un aimant qui finit par faire s’effondrer les derniers remparts des mauvais us et coutumes et qui attire vers eux les nouveaux papas.

Plus qu’un défi, un engagement

Les pères ne cherchent pas à trouver leur place aujourd’hui, ils prennent tout simplement celle qui était vacante depuis si longtemps et ils jouent enfin leur rôle, tout comme les mères ont pris leur place et responsabilité depuis la nuit des temps.

Il était temps. Ils réalisent l’importance et le point d’orgue de cette sublime gestuelle : s’occuper d’un enfant.

Aujourd’hui la société évolue dans le bon sens, c’est une oppor- tunité extraordinaire pour tout le monde, le père a un défi merveilleux à relever : prouver qu’il peut être papa à temps plein, à la hauteur de la tâche, au rendez-vous de son enfant.

Chaque papa qui fait le pas montre l’exemple à d’autres pères et de fil en aiguille les mœurs changeront vraiment.

Être papa est un engagement en soi. Nous ne signons pas un contrat de travail qui peut être résilié à tout moment, nous signons un document bien plus important, le document d’une vie : à sa naissance, nous reconnaissons notre enfant.

Faites et soyez un grand-papa pour l’humanité, devenez un nouveau papa !

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Partie II

1

Commencez à être papa avant la naissance de votre enfant

9

Déjouez le quotidien, il vous appartient

10

Communiquez, jouez, mûrissez et grandissez avec votre enfant

7

Impliquez-vous : votre enfant needs YOU !

8

Ne laissez pas la dictature des clichés voler votre paternité

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3

Devenez papa au fil du temps et grâce à votre enfant

2

N’ayez pas peur de votre nouvelle vie, entrez dans le vif du sujet

clés

10 Les 4

Ne cherchez pas

à être un super-héros, soyez vous-même

6

Soyez pragmatique et instinctif

5

Vivez la réciprocité avec votre enfant afin de sublimer votre vie

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Commencez à être papa avant la naissance

de votre enfant

1

Idéalement, nous ne devenons pas papa par hasard. Une certaine réflexion a mûri en nous. Peu importe si le désir et le choix se produisent rapidement, là n’est pas la question.

Mais il est préférable de ne pas se dire du jour au lendemain :

« Tiens si je faisais un enfant pour voir et devenais père demain comme mon voisin ! » Il est préférable de se dire :

« J’ai ce souhait intrinsèque de devenir papa et je ressens déjà mon enfant à venir comme s’il était déjà là. » Vous ne pouvez jouer avec votre for intérieur et encore moins le rouler dans la farine. Il saura déjouer votre insincérité tout comme il saura vous mettre sur la voie de la sérénité si vous êtes dans l’authenticité. Si dès le début, dès la genèse, L’Épiphanie, la révélation, vous avez les pieds sur terre, vous êtes en phase avec vous-même, avec votre désir ardent d’être papa et avec votre enfant à venir, alors tout ira bien, tout se déroulera dans la zénitude et le bonheur. Vous serez à l’aise même si vous ne connaissez rien à rien au « sujet papa », même si vous n’avez jamais eu d’exemples d’amis, de frères, de collègues autour de vous.

Vous n’aurez a priori pas de pression supplémentaire non plus en craignant, conscient du rôle du « nouveau papa » d’aujourd’hui, du monde actuel, que la tâche sera beaucoup plus ardue qu’autrefois car vous serez paré à participer à

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Commencez à être papa avant la naissance de votre enfant

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égalité avec la maman 24 h/24 h, 7 j/7 j au quotidien de votre enfant, car cela vous paraîtra naturel.

Prenez le temps de vous

demander si vous voulez devenir papa

Le désir en soi de devenir père est un premier pas dans la paternité. La paternité commence dans la tête et dans le cœur, la gestuelle et son apprentissage viennent après, sur le terrain, lorsque bébé est là. Vous devriez, dès lors que vous avez décidé de devenir papa, dans l’intimité la plus totale au départ, puisque c’est un choix très personnel, puis vous ouvrant aux autres par la suite, vous sentir léger, comme sur un nuage, dans un coucher de soleil d’été indien, les pieds dans le sable doux et rassurant d’une plage tropicale.

Si vous vous sentez papa dans l’âme non seulement avant la naissance de votre enfant, mais avant même d’avoir trouvé l’âme sœur avec qui vivre cette merveil- leuse aventure, vous êtes sur la bonne voie et vous avez déjà fait une bonne partie du chemin et votre enfant sera d’ailleurs le premier à le ressentir le jour où il verra le jour et où vous le prendrez dans vos bras après avoir tenu la main de votre bien-aimée pour la soutenir, alors que la sage-femme aguerrie vous mènera – votre premier job officiel et vraiment sérieux de papa – pour le mesurer et prendre son poids.

Si en revanche vous arrivez dans la salle d’accouche- ment (ne manquez pas ce moment magnifique) sans avoir mûrement réfléchi à la question de la paternité, sans savoir au fond de vous-même que vous êtes déjà

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papa, non seulement depuis neuf mois où vous aussi vous devriez sentir et porter votre enfant mais depuis au moins un ou deux ou trois ans et avant même la rencontre amoureuse donc, c’est mal barré.

N’attendez pas la naissance pour vous demander si vous voulez être papa

N’attendez pas de l’avoir dans vos bras : portez-le et câli- nez-le dès la réflexion. Et si vous pensiez simplement être père… sans tout le « tracas » d’être papa, là c’est une autre histoire qui ne sera pas répertoriée dans ce livre qui n’est pas un livre d’archéologie ni d’anthropologie.

Réfléchissez donc bien à la question en amont. Prenez le temps de vous poser, de vous demander si vous voulez devenir papa. Demandez-vous pourquoi. Pensez au sens et à ce que cela implique. Analysez votre désir. Il ne s’agit pas de savoir si vous êtes prêt ou non, cela n’est pas le bon terme, car vous risqueriez d’attendre vitam aeternam, de passer à côté de la merveille des merveilles de l’Humanité.

Le temps de la réflexion commune

Dès lors que vous avez parcouru ce sentier réfléchi de la paternité que vous balisez vous-même au fil du temps, viennent la réflexion et l’échange avec votre conjoint ou la maman à venir de votre enfant. Alors que cette rencontre amoureuse vient confirmer votre désir de devenir papa et qu’ensemble vient ce désir si beau de devenir parents, un échange constructif sur la question prend place, une réflexion commune, afin de s’assurer d’avoir ce désir commun, tout d’abord, puis d’être sur la même longueur d’onde, d’avoir

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Commencez à être papa avant la naissance de votre enfant

1

les mêmes idées sur la question, et ensuite vient le côté magique où déjà vous pouvez vous amuser à extrapoler car même si la parentalité est un sujet très sérieux et laborieux (dans le bon sens du terme), il ne doit pas moins garder un côté rêveur, léger, enfantin, ludique et détendu.

Vous pouvez déjà envisager ensemble l’agencement de sa chambre, sa déco, ses styles de vêtements, le premier voyage que vous ferez avec votre enfant, votre premier château de sable sur la plage, la première bosse qu’il se fera inévitablement… ! N’hésitez pas, dès lors que la partie logistique et sérieuse est bien cadrée, à rire en couple.

Commencez d’ores et déjà à penser « soulagement et petits plaisirs » car vous allez avoir du pain sur la planche ! Vous allez être une équipe, une petite entreprise à temps plein que vous allez devoir bien gérer à deux et le fait d’en parler déjà en amont vous aidera beaucoup. Le sérieux et l’humour feront le reste. Et votre enfant sera votre force commune, votre phare.

« Prêt » est un mot à bannir car nous ne sommes jamais totalement prêts, cela se consolide au quotidien, jour après jour, année après année. Il s’agit de savoir si vous vous sentez déjà papa. À partir du moment où vous savez que vous voulez devenir papa – et vous le saurez, instinctivement vous le ressentirez, ce sera immensément limpide en vous – vous serez à la hauteur, vous serez paré, même si c’est la plus grosse des « missions possibles » qui vous attend.

Bon à savoir

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Avant c’est la traversée du désert, pourtant l’oasis n’est pas loin

Ne déroulez pas le tapis d’un seul coup. Allez-y par étapes sinon vous risquez d’être enseveli par la tempête de sable.

Chaque chose en son temps.

Ne vous demandez pas déjà ce que votre enfant choisira comme bac, ce qu’il fera comme métier et s’il aura des enfants, n’extrapolez pas. Sinon le mirage va vous croquer tout cru, ce sera comme un saut dans le vide et vous n’en profiterez pas. Appréciez chaque instant du quotidien dès lors que votre décision est prise. Répétez-vous autant qu’il le faudra que vous avez fait une grande partie du chemin en prenant votre décision mûrement réfléchie de devenir papa.

Si vous demeurez dans l’incertitude, vous ne finirez jamais de traverser ce désert du questionnement.

Questionnement qui est d’ailleurs légitime. Mais si c’est une longue question sans réponse, peut-être est-il mieux d’attendre encore un peu. La vie est longue.

En revanche, si vous êtes sûr de vous et vous sentez déjà un enfant naître en vous, l’oasis sera là, à vos pieds, en vous. Il n’y a pas de règles ou de codes prédéfinis, et ce n’est surtout pas la société qui doit vous dire :

« Allez-y devenez papa c’est bon pour vous ». Le désir de devenir papa ne peut venir que de vous.

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Commencez à être papa avant la naissance de votre enfant

Entrevoyez et commencez 1

à aimer votre enfant avant sa venue

Dès lors que vous avez pris la décision de devenir papa, vous allez commencer à entrevoir et à aimer votre enfant, naturellement. Et cela sera un signe de plus vous confirmant que vous avez fait le bon choix. Si vous ressentez déjà de l’amour pour votre enfant à venir, c’est que vous êtes prêt à devenir papa. Le fait d’être conscient, de savoir, de sentir vibrer dans votre corps, que vous allez avoir un enfant va vous bouleverser, dans le bon sens du terme, et votre cœur va battre la chamade. Vous ne serez déjà plus le même. Vous serez déjà entré dans une nouvelle phase de votre propre vie. Car dès lors que vous deviendrez papa, votre vie sera littéralement nouvelle, ce sera la vôtre qui se poursuit et celle de votre enfant qui débute.

Vous aurez des sentiments, des sensations que vous n’aurez jamais ressentis auparavant. Vous vous sentirez bizarre parfois, comme si une nouvelle personne naissait en vous et c’est un peu ça. L’homme que vous étiez va se métamor- phoser en un autre homme, un homme-papa, et cela pour la vie. C’est bien pour ça que le choix doit être mûrement réfléchi et surtout pas pris à la légère. Vous vous rendrez compte que déjà, avant même d’être là devant vous et dans vos bras, votre enfant vous donne de la force, de la sérénité, de l’amour dont vous regorgerez. Cette source d’énergie et de bonheur sera intense et vous en aurez bien besoin pour être à la hauteur de cette merveilleuse tâche cruciale qui vous attend.

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Organisez dès à présent dans votre tête votre nouvelle vie à venir

Votre vie va changer du tout au tout. Finie la fiesta plusieurs fois par semaine jusqu’à l’aube, finies les nuits où vous dormiez comme un bébé (si vous êtes insomniaque cela sera au contraire un avantage !), finies les journées où vous organisiez vos journées et week-end en ne pensant qu’à vous. À présent il y aura votre enfant. Et ce bout de chou va prendre une place prépondérante dans votre vie, d’un point de vue émotionnel et d’un point de vue logistique.

Ne vous mettez pas en tête qu’après l’hôpital et l’ac- couchement vous allez rentrer à la maison et que bébé va s’habiller tout seul, se laver tout seul, changer sa couche tout seul, ranger sa chambre tout seul, se faire un bœuf bourguignon tout seul, surfer sur Internet, choisir ses jeux vidéo, se raser, se maquiller, se parfumer, se faire tout beau et sortir faire la fête toute la nuit ou partir en voyage scolaire ou d’affaires, non, non ! Vous avez sauté une ou plusieurs étapes.

Ne vous dites pas non plus que c’est madame qui va s’occuper de tout ça, non, non ! Vous avez zappé une époque ! Vous êtes largué, à côté de la plaque ! Vous êtes un nouveau papa !

Devenir papa implique de s’occuper de son enfant…

Vous allez être ébloui d’amour à chaque instant et vous remar- querez vite que cela est exponentiel. Mais de surcroît votre quotidien logistique va être au rouge ! L’avantage dans tout

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Commencez à être papa avant la naissance de votre enfant

1

ça c’est que la logistique est la partie la plus facile et que la partie émotionnelle va vous donner des ailes, l’élan nécessaire pour être à la hauteur et gérer le quotidien. C’est pour cela qu’il est crucial, après la période où vous aurez réfléchi au choix de devenir papa, de réfléchir à cette nouvelle vie à venir.

N’attendez pas le retour de l’hôpital pour réaliser qu’il y a un élément nouveau et pas des moindres dans votre vie et surtout chez vous. Si dans votre tête vous êtes paré et organisé, tout sera beaucoup plus simple. Ce sera du boulot, beaucoup plus que dans votre travail, mais vous arriverez à faire front.

… et du foyer

La symbolique du mot « foyer » va prendre tout son sens. Le magnifique standard de jazz intitulé A house is not a home définit très bien le sujet : une maison n’est pas un foyer, tant qu’elle est vide d’âmes humaines et tant qu’il n’y a pas la notion de famille, que celle-ci soit monoparentale avec une mère célibataire ou un père célibataire (on en parle moins mais ça existe également) qu’elle soit en mode de résidence alternée, que celle-ci soit composée de deux papas ou de deux mamans, ou qu’il s’agisse d’une famille composée d’une maman et d’un papa. Dès lors que le foyer existe, peu importe le cas de figure donc, la vie parentale se met en route.

Et, idéalement, lorsqu’il y a deux parents, l’entraide est cruciale.

Dans le cas de la maman qui rentre de l’hôpital, les premiers temps, évidemment elle aura besoin de repos et votre rôle de papa sera dès lors de gérer seul une partie de la logistique et notamment de vous lever la nuit pour vous occuper de bébé. Ce seront des moments très précieux d’intimité et de complicité avec votre enfant, vous allez sans doute même vous découvrir des talents de chanteur a capela ou d’opéra… soyons fous !

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N’ayez pas peur de votre nouvelle vie, entrez dans le vif du sujet

Grâce à cette réflexion mûrement réfléchie et à votre enfant à venir que vous portez déjà, la peur ne devrait pas être un grand problème même si elle peut toujours rôder ici et là. Si cela peut vous aider, dites-vous que d’autres sont devenus papas avant vous et s’en sortent très bien. Observez autour de vous, vos proches, vos amis. Menez votre enquête ! Le plus important est de surfer sur la vague de bonheur qui vous attend et qui, dans la sérénité, vous aidera à vivre cette nouvelle vie sans crainte. Votre enfant à venir vous rendra fort et vous aidera à ne pas avoir peur.

Fiez-vous à votre instinct

Vous verrez, c’est naturel. Instinctivement, votre esprit et votre corps seront déjà tellement aux aguets qu’ils se mettront à l’ouvrage immédiatement et que tout coulera de source. Et sachez aussi que vous n’aurez pas vraiment le temps d’avoir peur, car finalement tout ira très vite et vous serez tellement accaparé, débordé et occupé, à l’œuvre, que vous oublierez la peur, si elle a fait un tant soit peu partie de votre chemi- nement. Dans d’autres cas, vous serez tellement impatient de l’arrivée de votre enfant que lorsqu’il verra le jour, vous entrerez le plus naturellement du monde dans le vif du sujet,

2

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2

N’ayez pas peur de votre nouvelle vie, entrez dans le vif du sujet

dans l’action, comme si vous aviez été papa toute votre vie.

Cela vous surprendra sans doute, ou alors vous n’y songerez pas du tout, mais vous serez à l’aise dès la première couche-cu- lotte à changer, dès le premier biberon et bain à donner, dès les premiers réveils cacophoniques en pleine nuit dans votre sommeil profond. Et même dès la toute première fois où il s’endormira dans vos bras et que vous ne pourrez détacher votre regard de son adorable petite bouille puis que vous vous endormirez à votre tour : votre première sieste ensemble.

Pourquoi vous aurez le trac comme un acteur sur scène

Le trac c’est différent et c’est plutôt sain. Vous n’aurez pas peur d’être à la hauteur, car vous êtes sûr de votre déci- sion mûrement réfléchie. En revanche, même si vous êtes conscient de votre rôle crucial, vous aurez ce sentiment de trac, qui est plutôt agréable à vivre. Ce trac interviendra surtout dans la transition, avant et après l’arrivée de bébé.

En lui-même, cet élément intrinsèque de la condition de papa signifiera que vous êtes prêt, que vous êtes paré pour monter sur scène et pour jouer votre rôle, pour vous occuper de votre enfant, quoi qu’il advienne. Plus possible de reculer, votre enfant à venir est là, spectateur du papa que vous êtes déjà, de l’acteur principal de sa vie.

Prochaine étape : monter sur scène, jouer…

… mettre carte sur table et répéter votre rôle jour après jour, pour la vie, dans cette pièce sans fin et en même temps

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différente chaque jour. Car, même si parfois le quotidien vous semblera identique, vous verrez vite que chaque jour est différent, ne se ressemble pas dans son lot de logistique et que, surtout, votre enfant change tous les jours. Cet émer- veillement sera le moteur, le roulement à billes du quotidien et le trac vous donnera de l’élan. Vous aurez aussi parfois le trac car vous serez émerveillé mais également intimidé par la forte personnalité de votre enfant qui cherchera à s’affirmer pour apprendre et grandir. Vous serez régulièrement sous le charme, dans la contemplation. Vous aurez le trac dans les transitions lorsque votre enfant atteindra une nouvelle étape et que vous devrez vous adapter et suivre la marche, pour que tout se déroule bien.

Repoussez vos craintes, n’ayez pas peur de grimper à l’arbre

Si vos craintes sont liées à la gestuelle, par exemple la façon de tenir bébé dans vos bras en n’oubliant pas de tenir sa tête, la bonne position du mode dodo dans son lit, le bon usage de la table à langer… sachez que là aussi, tel un réflexe, ces gestes deviennent très vite voire tout de suite très naturels. Un jour, d’ici quelques années, vous aurez la surprise et la fierté de voir votre enfant grimper à un arbre, tout seul, alors que ni vous ni personne ne lui aurez montré la marche à suivre. Vous êtes un peu dans ce cas, votre enfant va naître, va entrer dans votre quotidien, « home sweet home », et vous n’aurez pas le choix. La gestuelle suivra, naturellement.

Si les craintes sont plus d’un ordre émotionnel, la façon de réagir lorsque votre enfant pleure, la manière

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N’ayez pas peur de votre nouvelle vie, entrez dans le vif du sujet

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de communiquer avec lui… là aussi tout coulera de source mais cela ne vous empêche pas de vous informer en amont. Naturellement l’enfant fera la moitié du boulot, c’est lui qui vous sollicitera, viendra vers vous, communiquera à gogo et donc vous répondrez naturel- lement car il vous mettra à l’aise. Ne perdez pas trop d’énergie à craindre le quotidien, entraînez-vous à avoir confiance au fil du temps et gardez cette énergie pour le principal, vous en aurez besoin.

Appuyez-vous sur l’expérience de vos proches.

N’hésitez pas à poser des questions à votre

entourage, c’est la meilleure des méthodes. Vos amis, vos proches seront vos propres coachs. Soit en les observant, soit en leur posant des questions. C’est un peu comme des relais, ceux qui ont une longueur d’avance sur vous passent les bonnes infos, les bons plans, vous expliquent les bons gestes.

Nourrissez-vous de la magie de l’enfance

C’est cette part de magie qui nous fait tenir au quotidien.

Nous n’y pensons plus vraiment. C’est comme grimper à l’arbre, nous avons oublié, jusqu’au jour où notre enfant renouvelle l’expérience et nous nous remémorons alors l’enfance et la magie et son importance dans son épanouis- sement. Le conte est primordial dans notre vie. Si le quoti- dien de votre enfant n’est que logistique ce ne sera pas très drôle ni féerique. Ni pour lui, ni pour vous. Croire au Père Noël et à toutes les histoires que vous lui lirez le soir feront

Bon à savoir

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partie de son imaginaire et de sa construction. Il ne gran- dira pas qu’avec de la nourriture protéinée, la nourriture émotionnelle et la nourriture de l’esprit seront cruciales.

Au même titre que votre enfant apprendra et s’épanouira par l’observation, la marche par exemple, ses premiers pas, la parole évidemment, ses premiers mots, en vous regardant, en regardant les autres autour de lui, en vous écoutant, vous apprendrez et vous vous épanouirez à ses côtés, en vous nourrissant de cette nouvelle vie avec lui et cela en soi sera magique. Vous croirez à nouveau aux contes, aux histoires, vous aurez un nouveau souffle, et cet échange réciproque vous donnera des ailes, de la force pour œuvrer au quotidien, pour bien vous occuper de votre enfant et de son bien-être.

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Devenez papa au fil du temps et grâce à votre enfant

Votre réflexion mûrement réfléchie de devenir papa vous aura permis d’emprunter le bon chemin et d’en parcourir une bonne partie. Cette réflexion vous servira de fondation, de fil conducteur, de continuum, elle sera la pierre d’angle qui assurera le bon déroulé de votre nouvelle vie de papa et qui étaiera son quotidien. Et à partir de là, vous pourrez bâtir sereinement et pierre après pierre vous conforter dans ce nouveau rôle qui est le vôtre. Main dans la main, vous apprendrez mutuellement, votre enfant et vous, étape après étape, phase après phase, chacun dans son rôle. Comme dans une longue croisière infinie lors de laquelle vous vous amuserez beaucoup et vous vous énerverez assez souvent, soyons francs, chaque période comptera, aura son impor- tance, son sens. Au cœur du sujet, vous ne vous en rendrez pas forcément compte tout de suite, mais avec le recul tout deviendra sensé. Clair comme de l’eau de roche. Chaque jour un peu plus vous gravirez la montagne paternelle, l’as- cension ne s’arrêtera pas, vous gagnerez une nouvelle étape papa régulièrement et cela participera à votre goût et plaisir pour ce rôle crucial.

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Papa ça s’apprend sur un terrain au début très vague

Ne vous précipitez donc pas, ne mettez pas la charrue avant les bœufs. Vous apprendrez à petit pas, vous vous perfec- tionnerez dans la gestuelle, vous vous sentirez plus à l’aise au fil du temps et, de toute façon, chaque nouvelle étape, chaque période de l’enfance de votre enfant requerra une mise au point, une adaptation de votre part et donc un nouvel apprentissage qui se fera naturellement.

Au départ vous vous sentirez sans doute perdu

Pourtant, le fait que pratiquement tout s’apprend sur le terrain dans cette vie de papa vous permettra d’être à l’aise et habile. Vous aurez sans doute besoin d’ajuster, de rééquilibrer, de recadrer, mais dans l’ensemble, vous ne vous égarerez pas. Il y a quelque chose d’assez exceptionnel dans ce rôle de papa qui fait que dès lors que vous avez voulu devenir papa, que vous vous êtes mis en tête que votre vie ne serait plus comme avant et que vous aurez donc de fil en aiguille un deuxième emploi à temps plein avec heures sups.

Vous trouverez toujours la faille, vous décèlerez forcément le point précis où vous pouvez vous améliorer, où vous pouvez avancer, où vous aurez inéluctablement la force, le désir et la volonté d’aller plus loin et d’apprendre encore plus.

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Devenez papa au fil du temps et grâce à votre enfant

C’est en vous occupant de votre enfant 3

que vous apprendrez

Cherchez à vous perfectionner mais ne cherchez pas la perfection. Cela vous prendrait beaucoup d’énergie et serait contre-productif. L’essentiel, c’est de trouver vos propres marques, vos propres repères sans chercher à les calquer sur autrui, sur un autre papa car chaque situation et chaque vie sont distinctes. Soyez vous-même, écoutez et suivez votre instinct.

Votre enfant est un moteur et il en a sous le capot

La plus grande motivation dont vous aurez besoin pour vous occuper de votre enfant, dans son quotidien et son éduca- tion, vous l’obtiendrez purement et simplement de lui. Votre enfant sera votre élan et votre aimant, évidemment ! Il sera lui-même la ressource nécessaire. Vous pourrez boire et ingur- giter tous les cafés, toutes les vitamines et toutes les potions magiques que vous voudrez, au bout du compte, l’énergie, la vraie et la plus pure, viendra de lui. Il vous prendra d’ailleurs beaucoup d’énergie mais magie oblige, il vous ressourcera en retour. C’est souvent lui qui vous montrera la voie, qui enclenchera les changements, qui passera les vitesses. Il sera souvent prêt avant vous. Vous aurez parfois du mal à suivre, parfois tout sera très lent, parfois tout sera très rapide. Mais vous œuvrerez de concert. Par intermittence vous serez à tour de rôle le chef d’orchestre. Cette boule d’énergie solaire vous impressionnera plus d’une fois. Votre enfant sera votre moteur et même dans les tempêtes passagères il vous aidera à être à la hauteur. Il vous rassurera par son comportement,

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son affirmation, sa personnalité, son tempérament. Votre enfant possède les pièces du puzzle. C’est lui la boîte à outils, toutes les clés sont en lui et dans la relation commune que vous bâtissez, n’allez pas chercher midi à quatorze heures.

C’est un élément phare que vous ressentirez, au fil du temps et par l’expérience, en devenant papa. Votre enfant captera tellement votre attention que vous aurez parfois la sensation d’être dans un tourbillon. Mais tout cela fait partie du jeu et participe au bon équilibre de votre quotidien. Votre enfant a tout à découvrir, il a le monde entier à parcourir, le petit cosmos déjà immense autour de lui et le grand cosmos fara- mineux à l’extérieur, il redouble donc d’énergie, il a plus de chevaux que les voitures les plus puissantes du monde.

Vous apprendrez autant que votre enfant

Les enfants ont une insatiable soif d’apprendre. Vous vous en rendrez compte bien assez tôt. C’est merveilleux à observer et vous verrez que ça vous motivera naturellement pour participer à cet apprentissage. Ce sera une sorte de parcours ou d’épopée initiatique, car il apprendra tout de A à Z, au fil du temps, mais vous aussi, de votre côté, vous apprendrez comme si vous retourniez à l’école. Vous serez même étonné de reprendre goût à l’apprentissage. Et vous verrez que cela a du bon sur votre mental et sur votre quotidien en général.

Encore une fois, s’il n’y avait que de la logistique dans le fait d’avoir un enfant, l’histoire serait bien morne. La logistique, qui a ses bons côtés nous y viendrons, n’est là que pour cadrer et agrémenter le quotidien et la vie sur lesquels repose tout le labeur principal et crucial de l’épanouissement d’un enfant. Vous le comprendrez et le saisirez très vite et avec bonheur par vous-même.

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Ne cherchez pas à être un super-héros,

soyez vous-même

Votre enfant n’a pas besoin d’un super-héros, il a besoin d’un papa. Vous n’avez pas besoin de vous déguiser en Batman, en Spiderman ou en Hulk ! Ne vous déguisez pas non plus en papa. Soyez un papa. Et n’oubliez pas, cette part de réflexion dont il est question depuis la première clé est cruciale, là encore. Elle vous a mené à la décision la plus importante de votre vie, en conséquence de quoi, vous avez déjà parcouru une bonne partie du chemin pour être un bon et vrai papa. À partir de là, vous allez construire sur cet acquis crucial et déjà très solide.

Évitez le piège de l’imitation

Il ne s’agit pas de jouer les gros muscles et d’être à bout de souffle au bout de quelques années voire quelques mois ; vous devez tenir sur la durée, sur le long terme. Cette réflexion menant à la décision vous permet déjà d’être vous-même, et ensuite, petit bonhomme de chemin allant, vous allez vous redécouvrir et vous serez de plus en plus celui que vous n’auriez jamais été si vous n’étiez pas devenu père.

Il y aura de nombreuses tentations ici et là qui voudront vous faire dérailler, imiter les autres, en faire trop lorsque ce n’est pas nécessaire, ne pas en faire assez lorsque vous devriez en

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faire plus. C’est pour cela qu’être vous-même est beaucoup plus complexe que d’être un super-héros. Et l’unique pouvoir magique que vous aurez c’est d’être papa, et le papa de votre enfant. À la rigueur, votre vrai pouvoir magique ce sera lui, votre enfant. C’est lui qui remettra vos pendules à l’heure et vous remettra sur le droit chemin.

Concentrez-vous pour être dans votre rôle

Le challenge, pour bien s’occuper de son enfant, c’est d’être ultra focused, comme disent les Américains. Concentré, focalisé et centré. Les gens autour de vous, surtout ceux qui n’ont pas d’enfants, mais même ceux qui en ont paradoxa- lement mais qui ont oublié, ne comprendront pas toujours pourquoi vous êtes à ce point concentré, absorbé, attentif, focused. Essayez d’éviter au maximum d’être dispersé, cela vous perdra. La concentration demande de l’entraînement, tel un exercice, mais elle s’apprivoise rapidement lorsque vous vous mettez à l’ouvrage. Vous n’aurez pas besoin d’un abonnement en salle de gym super sophistiquée ni d’un coach. Vos journées seront bien assez sportives et vous serez votre propre coach. Votre enfant sera une sorte de coach à lui tout seul également. Le « focus » c’est le point, la mise au point dans l’image, dans l’appareil photo. Il y a un film sublime de Woody Allen où ce dernier dit à Robin Williams qu’il est out of focus, et en effet on voit l’acteur tout flou.

L’idée est vraiment géniale et c’est précisément ça. Si vous êtes flou, trouble, à côté de vous-même donc à côté de la plaque, vous serez dès lors déconcentré, inefficace, vous ne serez pas droit dans vos bottes, vous serez éparpillé. Vous ne

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Ne cherchez pas à être un super-héros, soyez vous-même

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serez pas complètement vous-même et vous occuper d’un enfant vous prendra en conséquence encore plus d’énergie.

Principalement parce qu’il y aura toujours un décalage entre vous, votre enfant et votre quotidien. Vous serez épuisé, vanné, vidé et vous aurez moins le goût à la tâche primor- diale qui vous attend. Celui qui se prend pour un super-héros et qui pense qu’il maîtrise tout va vite finir dans le panneau voire sur les carreaux alors que si vous êtes vous-même, un super papa tout simplement, et même si ça demande beaucoup de travail, d’entraînement et de concentration, vous serez à la hauteur et dans la limpidité la plus totale.

Vous avez droit à l’erreur !

Évidemment une rechute par-ci par-là est toujours probable.

Vous n’êtes ni un super-héros ni un robot, donc parfois, légèrement voire très surmené, vous aurez un passage à vide, vous serez out of focus, et vous entendrez la fameuse réplique (citée non mot pour mot) de Woody Allen : « Tu es flou là, pourquoi tu es flou c’est quoi ton problème ? ! » Eh bien, vous aurez droit à ce brouillard de temps à autre.

Il signifiera simplement que vous faites vraiment bien le job mais que là l’épuisement vous rappelle à l’ordre et vous déconcentre, mais cela ne sera que passager et vous rebon- direz encore mieux et vous apprendrez de cette chute. Vous avez le droit de trébucher, de vous prendre quelques râteaux techniques, logistiques voire même émotionnels et autres bâtons dans les roues. Il vous arrivera de louper une marche et de finir en bas de l’escalier, de briser une barre de l’échelle et de tomber dans les ronces, cela fait partie du jeu. Il y aura des ratés tellement vous essaierez de bien faire. Mais vous

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n’êtes pas une machine ou une imprimante 3D, vous avez droit au faux pas cher nouveau papa !

Il est conseillé de pratiquer un sport pour la concentration, afi n de rester focused. Être papa, être parent, est un sport en soi, certes, mais afi n d’être effi cace et à la hauteur – dans l’ensemble –, il est bon de faire du sport ou au moins d’aller marcher régulièrement et idéalement en pleine nature. De vous vider l’esprit, de vous recentrer et de vous requinquer. Les choses seront beaucoup plus faciles.

Vous pouvez d’ailleurs également pratiquer un sport avec votre enfant, ou au moins sortir marcher, faire du vélo, cela apportera beaucoup à l’équilibre et l’élan commun. Être vous-même vous prendra d’ailleurs beaucoup moins d’énergie que d’essayer d’être quelqu’un d’autre.

Tout s’imbrique naturellement, comme dans Tetris

®

Sauf que la paternité n’est pas un jeu ! Vous aurez constam- ment mille et une choses en tête, des dossiers pleins vos tiroirs cérébraux, des piqûres de rappel émotionnelles dans votre cœur et d’autres chantiers et Post-it® qui joncheront votre bureau et même toute votre maison. Tout cela vous prendra beaucoup de place. Pourtant, vous verrez que tout se met en place avec le temps, surtout si vous y mettez du vôtre et si vous êtes focused.

Bon à savoir

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Ne cherchez pas à être un super-héros, soyez vous-même

Des débuts chaotiques 4

Au départ, vous n’arriverez sans doute pas totalement à maîtriser le sujet, à « ranger les couches-culottes dans les bons tiroirs », à placer les éléments et aléas du quoti- dien dans les bonnes cases. Vous serez vite désorienté et submergé et vous vous retrouverez tout en haut de l’écran du Tetris®, la tête coincée contre le plafond. Cela ne dure qu’un temps, surtout si vous cherchez votre propre méthode d’organisation.

La prise en main

Si, au lieu de faire 6 allers-retours dans votre maison pour ranger une paire de chaussettes ou retrouver celle que vous avez égarée vous n’en faites plus qu’un et que sur le chemin vous en profitez pour ramasser ce qui traîne, c’est que vous êtes sur la bonne voie. Cela viendra naturellement là aussi car, avec un peu de jugeote, les bons gestes viendront presque d’eux-mêmes, car vous n’aurez pas envie de passer des années à faire un « home marathon ». La base de tout est toujours la même : concertez-vous, faites vos propres débriefings, remplissez le cahier des charges, trouvez vos marques et tout ira comme sur des roulettes. Vous finirez par vous retrouver en bas de l’écran du Tetris®, enchanté du rythme de croisière qui se met en place et d’imbriquer les pièces de l’échiquier parental dans les bons rouages du quotidien. Vous serez dès lors bien plus à l’aise et vous prendrez ainsi beaucoup plus de plaisir dans votre quotidien de papa.

Bien sûr là aussi l’échange (à moins que vous soyez un nouveau papa célibataire) avec la maman ou le conjoint demeure primordial. Il s’agira d’être une good team sans

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être en quête de perfection ou de concurrence : si vous commencez à vous énerver ou pire vous accuser dès qu’il y a un trou dans une chaussette ou dès que votre enfant se fait une bosse, c’est mal barré ! Le point crucial c’est l’épanouis- sement de l’enfant et non sa coupe de cheveux ou le tiroir où l’on range les couches ! L’essentiel c’est, avant tout, que les deux parents participent, œuvrent à parts égales, puis de trouver chacun ses marques et ses repères dans l’aisance, la bienséance et la bienveillance tant que la logistique roule et n’empiète pas sur la vie amoureuse.

Si vous prenez le temps d’étudier la question vous verrez que tout sera beaucoup plus aisé. Posez-vous autour d’un café corsé, d’une délicieuse tasse de thé, d’un bon verre de vin, bref prenez un moment détente en solo bien mérité et faites le point, les mises à jour. N’attendez pas d’être totalement désimbriqué. En eff et tout est tellement fl uctuant !

Soyez plutôt un super-héraut

Vous aurez régulièrement le sentiment que tout roule, que la croisière s’amuse indeed, que le calme plat règne et qu’en gros vous n’aurez plus besoin de faire d’efforts, ni de suivre la prochaine formation du coach que vous êtes et vous en oublierez même que rien n’est figé, gravé dans le marbre.

Vous tomberez de haut lorsque les nouvelles phases surgi- ront régulièrement et sans prévenir. Il faut savoir les prendre au bond sans se faire désarçonner.

Bon à savoir

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Ne cherchez pas à être un super-héros, soyez vous-même

Ces nouvelles étapes et phases 4

sont sensées

Votre enfant grandit, mûrit, évolue. Vous aussi. Chaque jour est distinct, même si vous avez l’impression qu’ils se ressemblent. Parfois ces phases sont quasiment invisibles, de micronano interstices qui s’immiscent dans votre quotidien, pourtant vous sentez que quelque chose se passe. Fiez-vous à votre instinct, il ne vous trompera pas. Soyez votre propre éclaireur, votre messager, votre communicant comme on dit aujourd’hui. Allez au-devant des étapes et des phases.

Soyez le premier à vous éclairer, le premier à vous aider à y voir plus clair. Le premier à aller au front. Si vous n’êtes pas à la page, si vous délaissez des questions non élucidées, vous arriverez à un blocage.

Le super-héros cherchera toujours à aller droit dans le mur avec ses super-pouvoirs, croyant tout maîtriser, alors que le super-héraut sera en quête de visibilité, de perfectionnement, cherchera à corriger le tir, à s’améliorer dans son quotidien, son organisation, sa logistique et dans tout ce qui a trait à l’émotionnel, l’échange avec son enfant, son éducation, son épanouissement, son autonomie.

C’est là où c’est passionnant, c’est tous ces instants magiques où vous réalisez que vos efforts portent leurs fruits et que le courant passe, que vous êtes sur la même longueur d’onde avec votre enfant.

À retenir

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Vous vous remémorerez toute votre vie la première fois où votre enfant vous a appelé « papa ». Vous vous rappellerez que vous êtes resté bouche bée, statufié, comme un arrêt sur image et que d’ailleurs, ce jour-là, à cet instant précis, vous avez compris que vous n’aviez jamais été aussi focused de votre vie. Vous étiez tellement net que cette netteté tenait de la plus haute résolution – photographique et philoso- phique (votre décision mûrement réfléchie de devenir papa à temps plein) ! Cette image, ce sentiment, cette sensation seront très précis et limpides.

Une émotion sans cesse renouvelée

L’émotion de la première fois, à chaque réminiscence, vous donnera des frissons, même 10 ans, 20 ans plus tard. Vous vous direz assez vite qu’être papa est merveilleux et que vous avez bien fait de réfléchir à la question en amont et de vous impliquer à fond. Que ceux qui ne le font pas et ne le vivent pas passent à côté de quelque chose de grandiose, de majestueux.

Vivez la réciprocité avec votre enfant afin de sublimer votre vie

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Vivez la réciprocité avec votre enfant afin de sublimer votre vie

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Mais, ce qui est magique, c’est qu’alors que vous vous direz, lorsque votre enfant aura 3 mois puis 6 mois, 1 an, 2 ans… que ce que vous vivez avec lui est magnifique et que vous prendrez conscience que vous n’avez jamais vécu de moments aussi idylliques avant de devenir papa. À peine quelques jours ou semaines ou mois plus tard, vous serez (à nouveau donc) démenti, fourvoyé, émerveillé, car vous réaliserez que vous êtes en train de vivre des moments encore plus extraordinaires, émouvants et magiques que ceux d’avant qui avaient déjà atteint un niveau très élevé sur

« l’échelle de l’émotion parentale sismique », cette échelle du bonheur et de l’épanouissement avec votre enfant.

Comment cela se fait-il ?

Comment un bonheur, un épanouissement, des périodes magiques peuvent à ce point être accentués, décuplés, et même exponentiels ? Pourquoi cela n’est-il pas linéaire, rectiligne, stagnant ? Cela vient tout simplement du fait que votre enfant n’est pas une statue, il n’est pas figé dans le temps, c’est un capteur de sensations, d’émotions, d’infor- mations, d’observations, de contemplations, il va beaucoup plus loin que l’intelligence artificielle et que l’ordinateur le plus sophistiqué car il est constitué de chair et de sang, d’un cœur qui bat, d’un cerveau qui croît, d’un corps en mouve- ment, d’un esprit en éveil constant.Vous non plus, d’ailleurs, vous n’êtes pas sculpté dans la pierre ou dans le bronze, à côté de vous ; Rodin en a vu d’autres ! Même si vous avez déjà atteint l’âge adulte depuis belle lurette, vous avez le droit de changer, d’évoluer, d’apprendre, de bousculer votre cervelle pour avancer et aller toujours plus loin, surtout si vous avez voulu être père, vous avez cette responsabilité.

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Pour un enfant épanoui, il faut un papa épanoui

Ça tombe sous le sens, mais ce n’est pas toujours évident dans le vécu. Par exemple, avec le recul, vous vous direz sans doute que vous n’auriez non seulement jamais pensé devenir père mais de surcroît vous n’auriez jamais imaginé vous investir totalement dans votre rôle de papa. Eh bien, ça y est, vous y êtes et vous êtes en train d’y arriver, même si c’est dur parfois, même si c’est beaucoup de travail, pourtant : Yes you can !

Soyez assuré (et c’est une des clés phares du bonheur) qu’avec le temps, ce ne sont que les bons moments qui demeurent. Naturellement, ils font le ménage, comme si ces moments de bonheur envoyaient leurs agents secrets faire le ménage et virer les moments diffi ciles et frustrants de votre tête.

Dans la vie d’adulte on en arrive souvent à stagner, on ne fait plus avancer notre vie qui demeure tristounette et sans réjouis- sance définie. On a décidé de garder les mêmes pantoufles et le cap du moment atteint qui nous convient et de ne pas franchir un prochain stade, meilleur et plus sain, par flemme, par peur, par manque d’imagination, par fatigue, peu importe la raison. On se doit d’éviter cela à tout prix. Mais attention, car cela peut également vous arriver dans votre vie de papa. Vous pouvez commencer sur les chapeaux de roues et vous fatiguer très vite en chemin et rentrer dans une sorte de routine… Et là, ce sera beaucoup moins sympa à vivre pour vous et votre enfant.

Bon à savoir

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Vivez la réciprocité avec votre enfant afin de sublimer votre vie

Fixez-vous régulièrement des objectifs 5

Afin d’éviter cela, une des clés magiques, c’est d’abord d’écouter votre instinct qui a réponse à toutes vos émotions et questions, d’écouter et d’observer votre enfant (voir quels sont ses besoins, envies, désirs, attentes…). Donnez-vous des objectifs et défis, sans cesse et sans arrêt. Plusieurs fois dans l’année, posez-vous et faites le point et une liste à la rigueur.

• Écrivez ce que vous avez déjà effectué et ce que vous pourriez envisager comme nouvelle activité, comme nouvelle virée, comme nouveau jeu.

• Notez ce que vous pourriez améliorer dans votre quoti- dien et celui de votre enfant.

• Inscrivez ce dont vous n’avez plus envie et qui vous prend beaucoup d’énergie et ce dont vous avez vrai- ment envie.

Votre vie est sublime et doit le rester et se renouveler.

Redoublez d’effort à chaque instant. Votre enfant grandit, naturellement, et tout s’accumule, tout ce qu’il acquiert est là en lui, fait partie de son épanouissement, façonne son être, à vous de jouer pour que cela procure et demeure constamment du bien-être.

1, 2, 3, Soleil ! La complicité avant tout

Vous verrez que plus votre enfant va grandir plus il sera une sorte de collègue, de partenaire, de copilote, un complice total dans toutes vos aventures. Mais cela n’attendra pas ses 6 ou 7 ans, cela arrivera dès son plus jeune âge. Un

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enfant pousse à l’imagination et un enfant adore l’imaginaire.

Inspirez-vous de lui.

Faites preuve de créativité

Vous n’avez pas pu acheter le dernier jeu de société à la mode ou le dernier jouet extra dont rêvent tous les enfants, par manque d’argent, de temps ou par flemme, et alors ? Inventez des jeux, les enfants adorent ça. Sortez des bouts de carton, des boîtes, de la ficelle, de la colle, du ruban adhésif, des ciseaux, faites du découpage, créez des parcours avec des crayons de couleur pour lui faire une route pour ses voitures… soyez créatif. Un enfant pousse à la création.

Peu importe votre revenu, vous n’allez pas transformer sa chambre en magasin de jouets ! Ce n’est pas le but et ce n’est pas sain. Faites travailler votre imagination et la sienne, c’est bon pour son cerveau en construction et c’est bon pour réveiller le vôtre !

Remémorez-vous des jeux de votre enfance oubliés, expliquez-lui comment ça marche, ça lui plaira à coup sûr.

Parlez-lui des vieux dessins animés que vous regar- diez dans votre enfance, ça lui donnera envie et il vous demandera de les regarder. Barbapapa®, la Panthère rose®, Speedy Gonzalez®, les Schtroumpfs®, Tintin®, Scooby Doo®… Vous les trouverez sûrement dans votre médiathèque de quartier et même sur Internet. Il va adorer et vous allez adorer les revoir avec lui.

Sortez des outils, bricolez avec lui. Les enfants adorent les activités manuelles.

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Sortez des ustensiles, achetez-lui un tablier pour enfant, cuisinez ensemble, faites des crêpes, des sauces.

Mettez de la musique et sortez des baguettes chinoises, des casseroles, des boîtes, montrez-lui qu’il peut jouer au batteur… pour le bonheur de votre voisin !

Empruntez des livres à la bibliothèque, allez voir des spectacles, des festivals. Tout cela créera de surcroît une merveilleuse complicité entre vous.

Rentrez dans son jeu

Il vous dit qu’il s’ennuie ? Dites-lui : « Ah super, je vais m’ennuyer avec toi comme ça, on sera deux ! » Faites-lui des blagues, les enfants adorent rire et ça les détend, ça recharge leurs batteries. Parlez-lui de votre enfance. Ça aide beaucoup les enfants à se construire, ils sont curieux par nature et ils ont besoin de connaître votre histoire. Ne soyez pas avare de mots, les enfants ont autant besoin d’histoires imaginaires que d’histoires du réel.

Ne tirez pas trop sur la corde et lâchez du lest

Le tir à la corde - la confrontation - n’est pas le meilleur des réflexes. Le mot d’ordre, c’est la justesse. Fermeté et souplesse. Vous devrez constamment jauger et adapter, au jour le jour. Rien n’est définitif. Si vous n’aimez pas les changements, réfléchissez bien avant d’avoir un enfant.

La règle que vous vous étiez imposée hier dans l’éduca- tion de votre enfant sera vite déchue par un tas d’élé- ments contradictoires. Vous devrez la modifier, la modeler,

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l’ajuster. L’autorité basique et perméable (souvent par manque d’imagination et de volonté) ne sert à rien et est contre-productive vous vous en rendrez vite compte. Et le plus grave c’est qu’elle met des bâtons dans les roues à l’autonomie de votre enfant, un des maîtres mots qui le mèneront vers l’épanouissement. Votre enfant va changer tous les jours. Vous n’y pouvez rien. Enfin, si, vous y pouvez beaucoup !

Guidez-le sur le chemin de l’autonomie

Plus votre enfant va grandir, plus il va être en demande.

Vous allez vous transformer en diplomate car votre enfant est un grand négociateur. Vous allez devoir trouver des compromis, être dans la négociation constante. Vous ne pourrez pas toujours lui dire « non », ça n’existe pas. Vous ne pourrez pas toujours lui dire « oui », ça n’existe pas. C’est parfois délicat, mais la diplomatie et les mots règlent tout : l’échange. Trouvez un entre-deux, un compromis. Parfois il y aura de l’énervement, des cris, de part et d’autre, mais ça ne dure pas et puis ça fait du bien par où ça passe, ça débouche un peu les conduits de l’être, et ensuite la négociation reprend, vous verrez. Évidemment si vous vous basez sur un discours du genre « bon de toute façon c’est moi le papa, donc c’est moi qui décide tout, ce n’est qu’un enfant et il n’a pas son mot à dire », vous êtes mal parti. Cela est impossible et non naturel. Si vous êtes devenu papa c’est pour être à l’écoute, pour discuter, pour expliquer. Et c’est là le plus grand labeur – et non la logistique du quotidien. C’est beaucoup de travail, mais ça vaut terriblement le coup !

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Vous devez pousser votre enfant vers l’autonomie, c’est crucial pour lui. Il a donc son mot à dire et vous devez l’aider à prendre ses propres décisions, en lui expliquant tout simplement : « Ben tu sais le sucre toute la journée c’est pas bon pour la santé (vous lui expliquez pourquoi, les dangers que ça entraîne, des cas concrets…). Toi comme moi on doit en manger beaucoup moins et donc tu as déjà eu un gâteau au goûter, maintenant c’est un fruit, un bout de saucisson ou de fromage. » Évidemment, il vous répondra que dans les fruits il y a du sucre… votre enfant n’est pas né de la dernière pluie ! Et vous lui expliquerez que c’est naturel.

Vous n’allez pas du jour au lendemain exiger de lui qu’il range sa chambre de A à Z et même qu’il passe l’as- pirateur ! Vous le ferez seul au début, vous montrerez l’exemple, puis vous l’accompagnerez, de façon ludique pour lui expliquer, lui donner les codes, puis viendra le jour où il le fera lui-même et surtout le jour où il ressentira le besoin de le faire car il n’en pourra plus de cette caverne d’Ali Baba et de marcher sur ses jouets ! Le jour viendra même où il fermera sa porte pour être en paix, dans son havre. Et là vous sentirez un grand vide mais vous l’ac- cepterez. Un jour il vous demandera même de refaire sa chambre (phase symbolique s’il en est), de changer son lit de place, son bureau… et là c’est un bon signe, votre enfant a besoin de changement, il prend ses repères, il décide lui-même où mettre son lit car la phase bébé est en train de passer.

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Un conseil : chaque fois qu’il demandera de le faire, laissez-le faire. Et avec le temps il le fera même tout seul, ou vous demandera juste un coup de main pour déplacer le lit trop lourd. Il est en train de faire le point dans sa propre cabane qui fait partie de la cabane commune, il est en train de passer à une autre étape de sa vie, d’intégrer tout le vécu, ne le frustrez pas en route. Vous devrez constamment essayer de trouver le juste milieu. C’est ainsi que ça marche : la discussion. Vous n’aurez jamais autant parlé (et répété !) de votre vie lorsque vous allez devenir père ! Ça a du bon également et ça fait partie du jeu.

À vous de trouver vos marques et d’inculquer les bons codes à votre enfant.

Vous lui apportez autant qu’il vous apporte

C’est le moteur même de votre échange. Et vous verrez que votre enfant va vous « mâcher le travail », surtout si vous jouez la carte de la diplomatie et le poussez vers l’auto- nomie, l’épanouissement. On croit que s’occuper d’un enfant est une tâche insurmontable alors qu’en grande partie c’est lui qui fait tout. Vous n’êtes pas sa béquille – d’ailleurs c’est lui qui apprend à marcher seul, vous verrez, vous serez impressionné, grâce aux mimiques, à l’observation et à vos encouragements, idem pour la parole. Un jour, il se lève et c’est parti, vous êtes là pour le motiver et le rattraper au vol car évidemment les premiers pas sont chaotiques et il tombe dans vos bras – émotion assurée ! Vous orchestrez

Bon à savoir

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mais vous ne jouez surtout pas l’instrument et la partition à sa place. Lorsque vous lui apprendrez à faire du vélo, qui sera sur son vélo, vous ou lui ? Plus vous le poussez vers l’autonomie plus vous développez ses neurones, plus son

« échelle d’émotion enfantine sismique » est élevée, plus vous vous épargnez des cheveux gris !

Bâtissez une cabane commune au fil du temps

Symboliquement, votre union sera une cabane. Même si vous êtes très sociable et avez créé un lien social très fort dans votre vie de tous les jours avec des amis, collègues, parents de l’école… Vous serez malgré tout dans une sorte de cocon, vous vivrez la plus grande partie de votre temps en huis clos avec votre enfant et sa maman, ou son autre papa si vous êtes gay, ou seul si vous êtes célibataire (idéalement en résidence alternée car c’est ça aussi les nouveaux papas), peu importe la situation dans laquelle vous êtes, le schéma demeure identique. Au bout du compte tout converge vers vous, vous et votre enfant.

La théorie de l’entonnoir ou de la pyramide inversée

Tout en haut vous vivez plein de choses au travail, votre enfant à l’école, avec vos amis, vos activités, puis tout se resserre vers le principal : la cabane commune, là où tout se passe.

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Amusez-vous avec votre enfant qui adore les cabanes. Faites-en une dans le salon, dans sa chambre. Même si elle est provisoire et jamais la même. Sortez des vieux draps, des couvertures…

Il vous aidera, vous ne serez pas seul. N’oubliez pas : c’est lui votre moteur.

C’est dans ce cocon, ce huis clos, cette cabane invisible mais concrète, en un sens ce lien indéfectible, immuable car tout le reste est modifiable (il change d’amis à l’école, vous changez de collègues ou de travail, vous déménagez…

au bout du compte il n’y a toujours que vous et votre enfant).

C’est dans cette cabane donc que votre enfant emma- gasinera toute sa vie, son quotidien, son apprentissage, avec vous à ses côtés. Il grandira et se constituera partout, mais c’est dans cette cabane commune qu’il fera le point et que tout se déroulera réellement. C’est dans cette cabane au milieu des bois, dans le silence et le calme, dans la médi- tation, la réflexion, la solitude, dans le lien familial qu’il changera de phase, que la mue de son être aura lieu.

à retenir

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Vous serez constamment à cheval entre ces deux éléments clés de votre vie de papa : le quotidien et son aspect logis- tique, voire hippique, et le bien-être de votre enfant.

L’avantage, c’est que les deux se complètent ou plus exac- tement s’entraident. Si vous n’êtes que dans les tâches et la logistique du quotidien (tout comme les pères qui à l’origine n’étaient qu’au travail et ne s’occupaient pas des enfants) vous passerez à côté de votre enfant. Vous ne serez pas dans l’écoute, dans l’échange, la communication, l’émotion, l’édu- cation. Vous ne serez pas présent même si vous êtes là à ses côtés. Si à chaque fois qu’il vous sollicite vous lui dites d’at- tendre et courez faire la poussière pour la dixième fois de la journée, c’est qu’il y a un hic. Peut-être aurez-vous tellement le trac, vous serez tellement flippé que vous vous réfugierez, tel une échappatoire, dans les tâches du quotidien au lieu de vous concentrer sur ce qu’il y a plus important : votre enfant.

Bien sûr, pour bien s’occuper d’un enfant il y a une logistique assez impressionnante, que vous apprendrez à gérer, n’ayez crainte. Mais s’il n’y a que ça, à quoi bon devenir papa ? Vous devez donc trouver le juste milieu entre vous occuper des affaires de votre enfant et vous occuper de lui. L’un ne va pas sans l’autre. De la même façon, si vous ne vous occupez que de lui et pas de la maison (rangement, ménage, cuisine…) et

Soyez pragmatique et instinctif

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de la logistique hors foyer (école, activités, courses…), vous serez vite débordé et, finalement, vous vous occuperez mal de lui car le quotidien sera désorganisé, mal géré.

Ne laissez rien au hasard !

Si vous arrivez en retard à l’école presque tous les jours et que de surcroît vous vous levez trop tard pour donner un bon petit déjeuner à votre enfant qui devra partir en courant et le vendre vide, ce problème de logistique entachera fortement son bien-être et votre échange avec lui. Soyez pragmatique, cela s’apprend. Cela se perfectionne. À vous de travailler sur cette question, en concertation avec votre conjoint(e). Réveillez-vous un peu plus tôt. Préparez la table le soir avant d’aller vous coucher, avec son bol, sa cuillère, ses céréales… Il ne vous restera qu’à sortir le lait et le jus de fruit, la confiture s’il veut une tartine. N’attendez pas le matin pour vérifier ses trousses (qu’il n’y a pas une gomme dans le frigo, la colle à la place de votre déodorant ou les crayons de couleur dans le mixeur !). Préparez son cartable, laissez-le près de la porte d’entrée dès que les devoirs sont faits ! Vous pourrez constamment vous améliorer dans la logistique. Faites des points réguliers avec la maman (ou votre conjoint) pour voir comment fluidifier le quotidien et vous répartir les tâches de manière harmonieuse. Voyez-le comme quelque chose de ludique, ce sera moins lourd à porter, à gérer. L’idée c’est de ne rien laisser au hasard et de ne jamais repousser au lendemain.

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