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PANORAMA DE PRESSE CGT. 24/03/ h05. Panorama réalisé avec Pressedd

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(1)

PANORAMA DE PRESSE

24/03/2017 08h05

CGT

Panorama réalisé avec Pressedd

(2)

SOMMAIRE

SYNDICALISME

(2 articles)

vendredi 24 mars 2017

La centrale EDF, symbole des luttes de la CGT

(499 mots)

Les luttes locales L'union départementale de la CGT est en congrès depuis mer… Page 5

vendredi 24 mars 2017

La lutte encore et toujours à Cordemais

(428 mots)

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est venu apporter son soutien aux grévistes. …

Page 6

ACTUALITE SOCIALE

(6 articles)

vendredi 24 mars 2017

Un tiers des salariés discriminés au travail

(774 mots)

L'emploi, premier « vecteur de discrimination » en France, pointent le Défenseur des droits et l'Organisation international…

Page 8

vendredi 24 mars 2017

L'« aile gauche » de l'ESS interpelle les candidats

(449 mots)

Dix pour cent du produit intérieur brut ; 2,3 millions de salariés ; 12 % de l'emploi privé ; une entreprise de plus de 50 …

Page 10

vendredi 24 mars 2017

Pas d'avancée sur la précarité

(295 mots)

Un quasi-surplace pour l'avant-dernière séance de négociation sur l'assurance- chômage. Hier, le patronat a communiqué un te…

Page 11

vendredi 24 mars 2017

Unédic : le patronat fait des ouvertures

(579 mots)

La seconde version du projet d'accord que le patronat avait transmis mercr… Page 12

vendredi 24 mars 2017

Chômage : atlas d’une France fracturée

(1422 mots)

François Hollande, qui avait lié sa candidature à la présidence de la République en 2017 à l’inversion de la courbe du chômage, en …

Page 13

vendredi 24 mars 2017

Les emplois d'avenir ont été utiles pour leurs bénéficiaires

(811 mots)

Le taux d'insertion est en nette progression comparé aux dispositifs similaires dans le secteur non marchand. …

Page 17

(3)

PROTECTION SOCIALE

(1 article)

vendredi 24 mars 2017

Accès aux soins : des promesses coûteuses

(753 mots)

L'idée d'un « reste à charge zéro » en santé a inspiré plus d'un candidat … Page 19

MOUVEMENTS SOCIAUX

(5 articles)

vendredi 24 mars 2017

Salaires L'intersyndicale des VTC suspend les négociations avec Uber

(184 mots)

L'intersyndicale VTC (CFDT, Actif-VTC et UDCF) a suspendu, jeudi, les négociations avec Uber « tant que des propositions co…

Page 22

vendredi 24 mars 2017

Pour Marie et les autres, la victoire des Novasol

(515 mots)

Il aura fallu plus de trois semaines de grève pour faire céder la direction de Novasol. L'affaire remonte au 1er janvier de…

Page 23

vendredi 24 mars 2017

Harcèlement chez Conforama

(1032 mots)

«Il ne tient qu'à vous d'en profiter. » D'après son slogan, Conforama promet monts et merveilles à ses clients. Mais, dans …

Page 24

vendredi 24 mars 2017

Chez AR Carton, « c'est un ras-le-bol général »

(506 mots)

La mobilisation « On a retenu … Page 26

vendredi 24 mars 2017

Le blocage des bennes met le centre-ville sous tension

(804 mots) Lancé ce mardi par le syndicat CGT des agents territoriaux de la Métropole Aix- Marseille-Provence, le mouvement de grève d'…

Page 27

EUROPE ET INTERNATIONAL

(1 article)

vendredi 24 mars 2017

Emmanuel Macron : «On ne peut pas être timidement européen, sinon on a déjà perdu»

(3530 mots)

Au lendemain du premier débat télévisé de la présidentielle, Emmanuel Macron a reçu Libération et le quotidien italien La R…

Page 30

(4)

SYNDICALISME

(5)

La centrale EDF, symbole des luttes de la CGT

En congrès départemental à l'hippodrome et mobilisée avec les grévistes de la centrale, la CGT a défendu, à Cordemais, l'industrie et les services publics. En présence de Philippe Martinez.

vendredi 24 mars 2017

Édition(s) : Nantes Sud-Loire Vignoble, Chateaubriant Ancenis, Pornic Pays-de-Retz, La Baule - Guérande, Nantes…

Page 9 499 mots

DÉPARTEMENTALE

L

es luttes locales

L'union départementale de la CGT est en congrès depuis mercredi à l'hippodrome de Cordemais. À deux pas du piquet de grève installé de- vant la centrale EDF. Logique, donc, de venir, hier, soutenir les 200 sala- riés mobilisés pour défendre l'avenir du site. Environ 500 militants étaient présents. Philippe Martinez, le secré- taire général de la CGT, a aussi fait le déplacement.

L'occasion pour Fabrice David, le se- crétaire départemental, de lister les combats en cours dans le départe- ment : Cordemais, forcément, les amiantés du Tripode, les conditions de travail des profs de l'enseignement agricole ou celles des professionnels de santé, des conseillers bancaires de La Poste, etc.

En grève depuis trois semaines La grève a commencé le 6 mars, « pour gagner un avenir sécurisant les emplois existants et dévelop- pant les emplois de la transition énergétique ».Mathieu Pineau, res-

ponsable CGT à la centrale, déplore« les dégâts de onze années de pri- vatisation d'EDF. On leur met en face soixanteans de service public avec des prix plus bas, une re- cherche au top, un système de pro- tection sociale performant. On est en train de tout casser. On perd des milliers d'emplois. »

Les grévistes protestent aussi contre la fermeture anticipée en mai de l'une des deux tranches au fioul, ini- tialement prévue en 2018. Ils ne di- gèrent pas non plus la décision de la direction d'assigner le CHSCT (comi- té d'hygiène, de sécurité et des condi- tions de travail) au tribunal pour une étude sur les risques d'amiante à la centrale.

La CGT en mode projet

L'image de brûleurs de pneus, de sa- lariés toujours mécontents colle aux basques des syndicats. La CGT a déci- dé de la contrer en planchant sur des projets construits par les militants.

« Nous avons près de 70 projets novateurs en France qui participe- ront au développement des terri-

toires. Dans la chimie, la métallur- gie et comme ici dans l'énergie », soutient Philippe Marinez.

Pour lutter contre la« désindustria- lisation du pays,qui n'est pas gui- dée par des choix techniques ou environnementaux, comme on es- saye de nous le dire, mais dictée par la finance ».

Un schéma industriel autour de Cor- demais

Parmi les 70 projets, celui axé autour de Cordemais. Il n'est pas très éloi- gné de celui affiché par la direction.

Mais pour la CGT, il faut investir da- vantage pour assurer la pérennité du site. On parle de biomasse. Des dé- chets verts séchés qui viendraient progressivement diminuer l'utilisation du charbon. Une sorte de projet hybride et plus vert, alimenté par les déchets des collectivités voi- sines, avec en prime une captation du CO2. La CGT a prévu de remettre sa copie à la fin du mois.

par Pierre Momboisse.

Tous droits réservés Ouest-France 2017

0D9D73338DE0E50035FF1DE00E0501AF40F02A34B3780C3A38C07D4 Parution : Quotidienne

Diffusion : 687 527 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/

2016

Audience : 2 417 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

↑ 2016 5

(6)

SOCIAL. LA MOITIÉ DES SALARIÉS DE LA CENTRALE THERMIQUE D'EDF SONT EN GRÈVE DEPUIS TROIS SEMAINES

La lutte encore et toujours à Cordemais

vendredi 24 mars 2017

Édition(s) : Nantes Sud Vignoble, Nantes, Nantes Nord, Saint-Nazaire Pornic

Page 5 428 mots

LOIRE-ATLANTIQUE

P

hilippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est venu ap- porter son soutien aux grévistes.

Déjà trois semaines que les salariés de la centrale EDF de Cordemais as- surent le piquet de grève. Ils sont fa- tigués mais ils tiennent. Un nouveau rassemblement avait lieu hier matin, devant l'usine. Quelque 200 délégués CGT se sont rendus sur place, alors qu'ils assistaient au 59econgrès dé- partemental du syndicat, sur l'hippodrome de Cordemais.

Philippe Martinez : « Il faut conti- nuer à lutter. Période électorale ou pas ! »

Parmi ces représentants des tra- vailleurs, le plus célèbre d'entre eux avait fait le déplacement : Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. «C'est important d'être ici pour soutenir la lutte de nos camarades de la centrale. Une lutte qui symbolise la

volonté de la CGT de défendre, recon- quérir et développer l'industrie», a-t-il clamé devant une foule de 450 per- sonnes.

Environ 250 des 465 agents de l'usine sont en grève depuis le 6 mars, no- tamment pour peser sur les négocia- tions sur l'avenir du site. Selon Ma- thieu Pineau, représentant des sala- riés de la centrale, la tranche 2 (au fioul) du complexe pourrait fermer ses portes dès mai 2017, au lieu de 2018, comme annoncé.

Les grévistes devraient d'ailleurs dé- poser avant la fin du mois un projet de reconversion, élaboré avec tous les corps de métiers : « On peut se tourner vers la biomasse et capter le CO2 émis dans de la production de car- burants par exemple. Il y a une raffine- rie pas loin. Des solutions, il y en a !»

Des propos validés par le numéro 1 de la CGT : « Tous ceux qui nous

donnent des leçons sur une industrie qui serait dépassée, qui ne servirait plus à rien, feraient mieux d'écouter la voix des travailleurs qui connaissent leur outil de travail et qui ont une so- lution. [...] La désindustrialisation n'est pas guidée par des choix techniques ou environnementaux. C'est la finance qui guide ces choix !»

Déborah Coeffier L'info en plus

La CGT compte un peu plus de 18 000 adhérents dans le département. Rien que cette année, 1 114 personnes ont rejoint les rangs du syndicat en Loire-Atlantique.

Tous droits réservés Presse Océan 2017

A692A35E87B0C20D853019107F08E1514E10E83A837108B920E2251 Parution : Quotidienne

Diffusion : 29 344 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/

↑ 6

(7)

ACTUALITE SOCIALE

↑ 7

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INÉGALITÉS

Un tiers des salariés discriminés au travail

Le baromètre des discriminations au travail, établi par l'OIT et le Défenseur des droits, publié hier, montre l'ampleur de ces injustices, systématiquement plus fréquentes pour les femmes.

vendredi 24 mars 2017 Page 8 774 mots

SOCIAL-ECO

L

'emploi, premier « vecteur de discrimination » en France, pointent le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du tra- vail (OIT) dans leur dixième Baro- mètre annuel des discriminations dans l'emploi, paru jeudi. En étudiant les réponses d'un échantillon de 5 117 personnes représentatif de la po- pulation française en termes d'âge, de sexe, de catégorie professionnelle et de niveau de diplôme, ces institu- tions ont mis en lumière l'ampleur du phénomène de discrimination à l'embauche et affectant le déroule- ment de carrière en fonction de diffé- rents critères. « Dans l'ensemble, 34

% des personnes en activité déclarent avoir été discriminées dans l'emploi au cours des cinq dernières années.

Les expériences de discrimination se sont déroulées au travail (29 %) et/ou lors d'une recherche d'emploi (18,5

%) », précise l'étude. Un constat en- core aggravé chez les privés d'emploi : 53 % des chômeurs interrogés ont déclaré avoir subi une forme de dis- crimination dans le travail ou l'accès à l'emploi sur les cinq dernières an- nées. « D'une part, ce constat s'explique par le profil spécifique de la population des chômeurs, où l'on observe au sein de notre enquête que sont surreprésentées les personnes dont les caractéristiques les exposent plus particulièrement à des discrimi- nations : jeunes, personnes en situa- tion de handicap ou d'origine extra- européenne. D'autre part, ces écarts peuvent aussi traduire une percep- tion de surstigmatisation chez les

chômeurs et une propension à quali- fier de discrimination ce qui pourrait relever peut-être plus largement d'un sentiment d'injustice », analysent le Défenseur des droits et l'OIT.

Dans le détail, l'âge et le sexe appa- raissent comme les deux facteurs principaux de discrimination : 15,3 % des répondants évoquant des expé- riences négatives liées à l'âge et 14,6

% de l'échantillon estimant avoir été discriminés à cause de leur genre. Un chiffre évidemment plus élevé parmi la population féminine, puisque 23,7

% des répondantes ont dit avoir été discriminées en raison de leur appar- tenance sexuelle. L'intérêt de ce ba- romètre réside également dans son approche intersectionnelle, qui consiste à considérer les discrimina- tions comme pouvant être liées à plusieurs facteurs. L'enquête classe ainsi les discriminations multiples en trois catégories : les discriminations successives, cumulatives et intersec- tionnelles.

Le fait d'être femme et jeune accroît, par exemple, de manière significa- tive, les risques de subir un traite- ment différencié : 52,3 % des femmes actives âgées de 18 à 24 ans et 53,4

% des femmes actives âgées de 25 à 34 ans ont déclaré avoir été victimes de discriminations au travail, contre respectivement 41 % et 32 % des hommes actifs dans les mêmes classes d'âge. Les écarts sont encore plus flagrants chez les très diplômés : 50,4 % des répondantes ont rappor-

té une expérience de discrimination, contre 30,7 % des hommes. De même, les femmes sans enfant comme celles avec des enfants de 6 ans ou moins étaient respectivement 50,8 % et 50,7 % à être concernées, contre 33,5 % et 28,7 % des hommes dans la même situation familiale.

Les femmes se voyant perçues comme Arabes, Noires ou Asiatiques se disaient 60,7 % à avoir subi du ra- cisme au travail, contre 47,6 % des hommes perçus comme non-Blancs.

Du côté des personnes handicapées, le fait d'être une femme augmentait les risques d'être discriminée de 14,6 points. Des proportions d'autant plus importantes que ces femmes sont jeunes, donc vues comme en âge de procréer par les employeurs. « Les ré- sultats de notre enquête confirment la persistance d'une sanction sociale à l'encontre des femmes dans le mi- lieu du travail liée à la grossesse et à la maternité, qu'elle soit présumée ou effective », analyse l'étude.

Pour l'OIT et le Défenseur des droits, qui soulignent que « les résultats de l'enquête font état d'un taux de non- recours particulièrement élevé, no- tamment à l'embauche où moins d'une personne sur 10 engage des dé- marches pour faire reconnaître ses droits et une sur 4 dans la carrière

», ce constat rappelle « la nécessité d'une action vigoureuse de lutte contre les discriminations des pou- voirs publics comme des acteurs de l'emploi ».

(9)

par Loan Nguyen

Tous droits réservés L'Humanité 2017

E89D238B8C103F08051317103505414E4730483C13310C441DC4A14 Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/

2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

↑ 2016 9

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ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

L'« aile gauche » de l'ESS interpelle les candidats

A Saint-Denis samedi, les Rencontres de la Plaine appellent à réinscrire le secteur dans le mou- vement de transformation sociale dont il est issu.

vendredi 24 mars 2017 Page 9 449 mots

SOCIAL-ECO

D

ix pour cent du produit intérieur brut ; 2,3 millions de salariés ; 12 % de l'emploi privé ; une entreprise de plus de 50 salariés sur cinq relevant de ses structures ; des structures intervenant dans tous les domaines d'activité, de l'agriculture à la finance, de la santé et l'action so- ciale jusqu'à l'industrie, la culture, le sport, le tourisme Pas un grand rendez-vous d'acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS) n'omet ac- tuellement de rappeler ces statis- tiques flatteuses. Une façon pour les associations, coopératives, mutuelles et fondations, qui composent le tiers secteur, de revendiquer leur rôle dans le tissu économique et social français, confortées en cela par la loi Hamon de 2014.

C'est pour briser ce ronronnement ambiant et ce contentement général que ce que l'on pourrait désigner comme « l'aile gauche de l'ESS » or- ganise, ce samedi, ses Rencontres de la Plaine, à Saint-Denis (1). Pour ces

militants mutualistes, syndicalistes, coopérateurs et associatifs, il est temps de réinscrire l'économie so- ciale dans son mouvement d'origine porteur de transformation sociale. « Il s'agit de définir une autre voie, de faire entendre d'autres voix, pour prendre toute notre place dans les initiatives de résistance et de recon- quête d'une opinion dominée par la doxa libérale », affirment les pre- miers signataires de l'appel des Ren- contres.

Ceux-ci soulignent que des alterna- tives existent au modèle dominant de l'entrepreneuriat social et ses modes de fonctionnement de l'économie « classique ». « Ce sont des dynamiques innovantes ancrées dans les terri- toires, des nouvelles formes d'appropriations démocratiques par- mi lesquelles on trouve des entre- prises reprises, des monnaies locales, le renouveau de l'habitat coopératif, des coopératives d'activité et d'emploi (CAE), des SCIC (sociétés

coopératives d'intérêt collectif) en faveur des communs, des associa- tions et coopératives développant les logiciels libres, mais aussi des centres de santé pour répondre aux inégalités dans l'accès aux soins, aux déserts médicaux. »

Les Rencontres de la Plaine interpel- leront donc les candidats de gauche aux prochaines élections, afin qu'ils intègrent dans leurs programmes leurs revendications. La santé et la protection sociale, le travail et les nouvelles formes d'emploi, ainsi que l'ESS à l'international, donneront lieu à trois débats.

(1) De 9 h 30 à 17 heures, à la Maison des sciences de l'homme Paris-Nord, 20, avenue George-Sand 93210 Saint- Denis (métro Front-Populaire, ligne 12).

par Stéphane Guérard

Tous droits réservés L'Humanité 2017

E19E436588F03B0575AD18205701413547007039E35A01293798834 Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/

2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

↑ 10

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UNEDIC

Pas d'avancée sur la précarité

Hier, le Medef restait inflexible sur la taxation des contrats courts.

vendredi 24 mars 2017 Page 9 295 mots

SOCIAL-ECO

U

n quasi-surplace pour l'avant- dernière séance de négociation sur l'assurance-chômage. Hier, le pa- tronat a communiqué un texte très peu modifié par rapport à celui de la semaine passée. Une situation qui a passablement tendu les syndicats car le Medef s'était engagé à « faire mieux », notamment sur la question épineuse de la taxation des contrats courts. Sur ce point névralgique pour aboutir à un accord, le document pré- voit toujours de simples négociations dans les branches professionnelles les plus utilisatrices de contrats pré- caires. Cerise sur le gâteau, le patro-

nat s'est subitement rendu compte que sa propre solution poserait « un problème d'égalité », car il y aurait « une rupture d'égalité » entre les dif- férentes branches. De quoi déclen- cher dès le matin le courroux syndi- cal. L'après-midi, le Medef a donc lé- gèrement reculé sur ses propositions d'indemnisation des seniors et pro- posé « d'élargir le champ des ré- flexions » sur les contrats courts. « Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir », déplore Véronique Des- cacq, négociatrice de la CFDT. Pour Denis Gravouil, négociateur pour la CGT : « Nous ne sommes que sur des

baisses de droits. Avec le lissage de l'activité réduite, 75 000 personnes pourraient perdre des droits. » Quant à Michel Beaugas, de FO, il demande

« un effort aux entreprises. Il y a une position dogmatique du patronat sur les contrats courts ». Tout est sus- pendu au conseil exécutif du Medef de lundi pour peut-être obtenir un nouveau mandat sur cette question cruciale. La dernière séance, prévue le 28 mars, s'annonce d'ores et déjà compliquée.

par Cécile Rousseau

Tous droits réservés L'Humanité 2017

9D90336281408A02359C1E30AD0CF14444C00330B34F051FD91E68E Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/

2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

↑ 2016 11

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Unédic : le patronat fait des ouvertures

Le patronat a fait ce jeudi des ouvertures, mais pas sur les contrats courts.

N° 22411 vendredi 24 mars 2017

Page 4 579 mots

FRANCE—SOCIAL

La seconde version du projet d'accord que le patronat avait transmis mer- credi aux syndicats ne comportait que peu d'évolutions. Elle augurait donc d'une troisième séance de né- gociation tendue sur l'avenir de l'assurance-chômage. Cela s'est véri- fié mais l'ambiance, elle, s'est déten- due. En effet, le patronat a proposé plusieurs évolutions de son texte sur des points sensibles. « On a fait plein de gestes aujourd'hui », a souligné le chef de file de la délégation patro- nale, Alexandre Saubot, à l'issue de la réunion. Il a expliqué « avoir entendu un certain nombre d'objections, de préoccupations des syndicats ».

Exit, donc, la baisse du revenu ga- ranti aux chômeurs proches de la re- traite. Et le paragraphe relatif à l'abandon de la garantie de l'Etat sur les futurs emprunts de l'Unédic va être revu. « L'idée est de réaffirmer qu'à terme, on souhaite un régime autonome », a expliqué Alexandre Saubot. Sur le calcul du salaire ser- vant de base à l'allocation-chômage,

« ils ont accepté de reprendre la lo- gique FO-CFDT », a noté la cédétiste Véronique Descacq. « A condition de

clarifier les règles d'accès au régime

», a précisé le patronat. Un point sur lequel le désaccord reste total.

Sur la filière seniors, le texte patronal de mercredi avait fait une petite ou- verture. Medef, CPME et U2P l'ont élargie lors de la discussion. Alors que le système actuel garantit 36 mois d'indemnisation à tout salarié de 50 ans ou plus s'inscrivant à Pôle emploi, leur projet prévoyait de re- pousser cette mesure à 59 ans. L'âge a été rabaissé à 58 ans et Michel Beaugas, le négociateur de FO, a même « cru entendre » qu'il pourrait descendre à 55 ans.

Le patronat a fermé la porte à un re- lèvement du plafond des salaires soumis à cotisation chômage, au- jourd'hui de 13.000 euros brut par mois. Mais il a accepté de rouvrir le dossier du différé d'indemnisation pénalisant les cadres, s'est félicité Jean-François Foucard, de la CGC. Le dernier accord sur l'assurance-chô- mage, signé en 2014, avait étendu jusqu'à 6 mois le décalage de déclen- chement de la première allocation- chômage en cas d'indemnité impor-

tante de licenciement, conduisant la Confédération française de l'encadrement à ne pas la signer.

« Reste une grande inconnue : ce qui nous a fait entrer en négociation, c'est-à-dire les contrats courts », a souligné Michel Beaugas, dénonçant le « refus catégorique du patronat d'envisager un bonus malus ». La dé- légation patronale a promis de faire de nouvelles propositions sur le sujet en début de semaine prochaine, mais reste dans une logique d'incitation des branches les plus touchées. Selon la CGC et la CGT, elle pourrait propo- ser, en échange, une légère et tempo- raire hausse de la cotisation chômage compensée par la baisse de celle à l'AGS qui sert à indemniser les sala- riés des entreprises en difficulté.

Une ultime séance de négociation aura lieu mardi et pourrait se prolon- ger mercredi. D'ici là, « le week-end pourrait être actif et créatif », a sou- ligné Alexandre Saubot. Le conseil exécutif du Medef doit se réunir lun- di.

par Leila De Comarmond

Tous droits réservés Les Echos 2017

919B83148FA04D0ED50717705C0C51D14840473FC397071D6074A26 Parution : Quotidienne

Diffusion : 127 475 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/

2016

Audience : 566 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

↑ 12

(13)

Chômage : atlas d’une France fracturée

vendredi 24 mars 2017 1422 mots EMPLOI—ÉCONOMIE

François Hollande, qui avait lié sa candidature à la présidence de la République en 2017 à l’inversion de la courbe du chômage, en a eu des sueurs froides pen- dant presque cinq ans.

Il faut dire que les chiffres sur l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi tombent comme un couperet, implacables, tous les mois entre le 24 et le 26.

Donnant un aperçu sans fard de la situation de la France en la matière.

Et même si la variation relève parfois de la marge d’erreur statistique, c’est avec cet indicateur en tête que les politiques définissent l’action publique, que les gouvernements se réjouissent ou sont critiqués. Qu’un bilan est apprécié.

Préoccupation principale des Français

Pourtant, la hausse ou la baisse du nombre de demandeurs d’emploi ne disent rien de la situation d’Alan, Marie, Nour, Virginie, Félicie ou encore Ali ou Jean- Pierre, des Français confrontés au quotidien au chômage, au décrochage sco- laire, à la pauvreté, à la crise…

Ils ne disent rien non plus de la disparité des situations selon qu’on a la chance d’être né ou d’habiter à Annecy, aux portes de la Suisse, et de son florissant marché du travail, à Nantes où la diversité du tissu économique assure une certaine prospérité. Ou la malchance d’être né ou d’habiter à Douai (Nord), ci- té ouvrière frappée par la désindustrialisation, ou encore entre Agde et Péze- nas (Hérault), où le taux de chômage bat des records absolus depuis plusieurs années.

Préoccupation principale des Français à chaque enquête d’opinion, le chômage est aussi l’une de leurs plus grandes peurs. Et ce, alors même que pour une personne en contrat à durée indéterminée (CDI) la probabilité de s’y retrouver l’année d’après n’est que de… 2 %.

Pour eux, les ravages de la crise sont plus concrets que de simples statistiques.

Ils ont vu la situation du pays se détériorer depuis 2008, année où la crise des subprimes, ces prêts immobiliers à haut risque, a frappé de plein fouet l’Europe. Cette année-là, au premier trimestre, l’Hexagone affichait encore un taux de chômage à 6,8 % de la population active.

« Un choc macroéconomique »

Un chiffre qui ferait rêver n’importe quel candidat à la présidence de la Répu- blique, et qui n’a cessé de grimper pour atteindre 10,2 % au troisième trimestre de 2015.

Certes, 2016 a finalement été l’année de l’inflexion, et du retour à une baisse lente mais constante qui permet au pays de présenter un taux de chômage de

↑ 13

(14)

9,7 % au quatrième trimestre. Mais il demeure supérieur à la moyenne qui fait le quotidien des citoyens de l’Union européenne (UE), où le nombre de deman- deurs d’emploi s’établit plutôt autour des 8 %. Dans ce contexte, le Fonds mo- nétaire international (FMI) et, de manière générale, les experts de tout bord n’hésitent plus à parler d’un chômage de masse.

« La crise est un choc macroéconomique qui a frappé tous les Français, mais avec des disparités évidentes. Certains en souffrent beaucoup plus que d’autres », re- marque Yannick L’Horty, économiste à l’université Paris-Est-Val-de-Marne.

Plus généralement,« en matière d’emploi et de chômage, les disparités territo- riales françaises sont plus fortes que dans les pays voisins », écrit l’Observatoire des territoires dans une note publiée en décembre 2016.

Spécialisation des bassins d’emplois

L’organisme en veut pour preuve le fait qu’il existait, en 2015, un écart de 24,8 points de pourcentage entre le taux d’emploi régional le plus élevé et le plus faible en France métropolitaine. Contre 11,7 au Royaume-Uni, 9 en Allemagne ou encore 10,8 en Espagne. Le taux de chômage, lui, varie de presque 12 points entre Houdan (Yvelines), commune la plus privilégiée avec ses 4,7 %, et Agde ou Pézenas, qui culminent à 17,7 %.

Une situation due à une certaine spécialisation des bassins d’emplois français dans un contexte de mutation économique et de désindustrialisation de l’Hexagone.

Comme l’explique Yannick L’Horty,« c’est la composition initiale en matière de secteur d’activité qui détermine la résistance ou pas d’une zone d’emploi ». Ainsi, ajoute-t-il, ce sont, sans surprise, les territoires les plus industrialisés qui ont le plus souffert de la crise. Et où la destruction d’emplois a été la plus impor- tante.

Comme, par exemple, les zones de Poissy (Yvelines) et du Havre (Seine-Mari- time), ou encore de Sochaux (Doubs) où se trouvent des fabricants mais aussi des équipementiers et des sous-traitants automobiles.« Or l’automobile, c’est très cyclique, ça dépend directement de la consommation, et donc de la conjonc- ture économique », analyse M. L’Horty.

Idem pour les zones historiquement spécialisées dans l’acier ou le textile, comme certains territoires du nord et de l’est de l’Hexagone. L’arc sud reliant Nîmes à Perpignan ploie, quant à lui, sous le poids de son attractivité, trop importante pour que les créations d’emplois suffisent à absorber une popula- tion active croissante. D’autant qu’il est lui aussi victime de sa mono-activité, certes florissante, mais circonscrite dans le temps : le tourisme.

Fuite des populations

En revanche, les régions plutôt spécialisées dans les secteurs à forte valeur ajoutée, comme Toulouse avec l’aéronautique, ont, elles, tendance à mieux ré- sister. Celles qui s’en sortent le mieux présentent, comme la région parisienne ou encore la région nantaise, la particularité de disposer d’un tissu écono-

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mique diversifié, composite, où se mêlent spécialisation à haute valeur ajou- tée, emplois du tertiaire, services et emplois publics.

Dans sa note de décembre 2016, l’Observatoire des territoires remarque, par exemple, qu’entre 1975 et 2012, 2,9 millions d’emplois ont été supprimés dans l’industrie, 1,4 million dans l’agriculture et 125 000 dans la construction (ces dernières sont légèrement reparties ces deux dernières années). Au même mo- ment, le secteur tertiaire gagnait 9,4 millions d’emplois.

Au-delà du simple effet de la crise, qui a eu un impact dévastateur sur certains territoires, les chercheurs pointent le fait que« la géographie du chômage est de plus en plus stable », écrit l’Observatoire des territoires. Dès lors, comme l’indique M. L’Horty, ce sont les zones qui étaient déjà en difficulté qui souffrent le plus.« Les dynamiques actuelles des territoires prolongent les dis- parités du passé, écrit l’Observatoire,les zones où le chômage est élevé sont les mêmes depuis plusieurs décennies. »

Les raisons en sont multiples, mais, parmi elles, une a attiré l’attention des chercheurs : une mono-activité déclinante conduit souvent à la fuite des po- pulations qui le peuvent, parties chercher du travail là où il y en a.

« Métropolisation des emplois »

Les prix de l’immobilier s’écroulent alors le plus souvent, prenant au piège ceux qui n’ont pas les moyens de partir, car se défaire de son logement et en trouver un autre est coûteux. Les populations qui demeurent sont alors moins qualifiées, et les potentiels nouveaux employeurs ont tendance à s’installer ailleurs, dans une zone plus dynamique.

D’autant que ces dernières années ont été marquées par la« métropolisation des emplois »,un phénomène décrit en février par France Stratégie dans une note.« Globalement, jusqu’en 1999, la croissance de l’emploi a profité à toutes les villes, petites et grandes. A partir de cette date, les territoires se différencient de plus en plus. Sur la période 2006-2013, les créations d’emplois se concentrent sur les aires urbaines de plus de 500 000 habitants », écrit l’institut.

En conséquence, 46 % des postes sont aujourd’hui concentrés dans les métro- poles et leurs alentours. Or ce sont là principalement des emplois de cadres, qui drainent ensuite, autour d’eux, tout ce dont ces salariés ont besoin en ma- tière de services. Ce qui permet de nouvelles créations d’emplois dans les villes alentour, dépendant économiquement des métropoles.

Parallèlement, les villes moyennes ont vu, ces dernières années, le nombre de créations d’emplois décliner. Un phénomène voué à renforcer encore plus les inégalités entre citoyens et les fractures entre les territoires dans une France où tout le monde n’est pas armé de la même manière face à la crise.

A moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, l’emploi reste l’une des préoccupations majeures des électeurs. Les témoignages recueillis par nos reporters partout en France donnent un aperçu des visages de l’emploi et du chômage dans l’Hexagone, et des importantes disparités territoriales.

Sarah Belouezzane

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François Hollande, en visite chez Alstom le 22 février, a fait du chômage la priorité de son quinquennat.

Journée spéciale sur Lemonde.fr

Alors que l’Insee publie, vendredi 24 mars, les chiffres du chômage de février, nous vous proposons tout au long de la journée sur Lemonde.fr, d’échanger sur ce thème et de partager votre expérience. Des économistes viendront éga- lement répondre à vos questions dans le live du Monde.fr.

10 heures :La France fait-elle moins bien que ses voisins européens ?Dé- bat avec Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques.

11 h 30 :Que proposent les candidats pour résoudre le problème du chô- mage ?Facebook live avec Sarah Belouezzane, journaliste au « Monde ».

14 heures :Comment interpréter l’embellie de l’emploi en France en 2016 ?Débat avec Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM.

François Hollande, en visite chez Alstom le 22 février, a fait du chômage la priorité de son quinquennat.

VINCENT KESSLER / REUTERS

Par Sarah Belouezzane

Tous droits réservés http://www.lemonde.fr 2017 5892a3988f505002556c1a20040e71274fc06236c3c60a1d3c3062c Parution : Quotidienne

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Les emplois d'avenir ont été utiles pour leurs bénéficiaires

Le taux d'insertion est en nette progression comparé aux dispositifs similaires dans le secteur non mar- chand.

N° 22588 vendredi 24 mars 2017

Page 19 811 mots

ÉCONOMIE

EMPLOI La France dédie un budget considérable aux contrats aidés, ces dispositifs subventionnés par l'État qui doivent permettre de mettre le pied à l'étrier aux publics les plus éloignés du marché du travail : jeunes, chômeurs de longue durée, seniors… Quelque 2,5 milliards d'euros y ont été consacrés en 2016 et 2017. Chaque année, entre 300 000 et 400 000 personnes en bénéficient, dont une forte majorité dans les as- sociations ou les institutions pu- bliques ou parapubliques : éducation nationale, collectivités territoriales, hôpitaux…

Pourtant, tous les économistes s'accordent depuis la création de ce type de contrats aidés pour dénoncer leur manque d'efficacité. « L'effet moyen d'un passage par un contrat du secteur non marchand est significati- vement négatif sur le taux d'accès à l'emploi non aidé à moyen terme », in- dique ainsi une étude de 2015 de l'Insee.

Une enquête du ministère du Travail, publiée ce jeudi, vient nuancer ce propos. L'étude est consacrée au de- venir des emplois d'avenir, cette pro- messe de campagne de François Hol- lande destinée aux jeunes en situa- tion de précarité, créé au début du quinquennat. Le coût de ce contrat atteint 11 000 euros par an et par per- sonne, soit 1,3 milliard en 2015, pour un peu plus de 120 000 jeunes concernés.

Les emplois d'avenir se distinguent des contrats aidés précédents par leur durée plus longue, jusqu'à trois ans – à l'exception toutefois des em- plois jeunes mis en place sous Lionel Jospin qui avaient une durée de cinq ans –, et un fort accent mis sur la formation. Au dernier pointage, un jeune sur deux en emploi d'avenir a ainsi bénéficié d'une formation certi- fiante.

Six mois après la fin de leur contrat, 51 % des jeunes en- trés début 2013 en emploi d'avenir dans le secteur non marchand avaient décroché un

poste durable.Photo : IP3 PRESS/MAXPPP

Selon le ministère du Travail, cette nouvelle formule s'est avérée payante. Six mois après la fin de leur contrat, 51 % des jeunes entrés début 2013 en emploi d'avenir dans le sec- teur non marchand sont en emploi, et pour la très grande majorité d'entre eux en emploi non aidé et même durable (c'est-à-dire qu'ils ont au moins en poche un CDD de plus de six mois). Autre point intéressant, mais logique, le taux d'insertion est plus élevé pour les jeunes qui sont restés dans leur emploi durant les trois ans : 58 %, contre 37 % si le contrat a duré un an ou moins.

Effet d'aubaine

La durée de contrat apparaît alors comme un facteur d'insertion clé.

L'efficacité des emplois d'avenir est en effet bien supérieure à celle des précédents contrats dans le non- marchand. Six mois après la sortie d'un contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) en 2012, seulement 36 % des personnes étaient en emploi. Pour la génération 2011, le taux s'élevait à 41 %. La du- rée de ces contrats s'échelonne entre six et 24 mois.

La Cour des comptes ne partage pas ce satisfecit(voir nos éditions du 6 oc- tobre 2016). Dans un récent rapport sur les emplois d'avenir, les magis- trats de la rue Cambon affirmaient que« les contrats aidés dans le secteur non marchand ne parviennent pas à corriger le facteur défavorable que constitue une faible qualification ini- tiale ». Selon eux, seuls des jeunes dé- jà relativement insérés en bénéficie- raient. Ce qui fausserait donc les ré- sultats des taux d'insertion, plus éle- vés que pour l'ensemble du public cible. La Cour reproche aussi au dis- positif la faiblesse des formations proposées et l'effet d'aubaine généré pour les employeurs. ¦

par Anne De Guigné £@adeguigne

Tous droits réservés 2017 Le Figaro

cd90030a87701600659f1f40fd0801c74440ee354359094a38acdf4 Parution : Quotidienne

Diffusion : 305 387 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/

2016

Audience : 1 591 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

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PROTECTION SOCIALE

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Accès aux soins : des promesses coûteuses

L'Institut Montaigne chiffre les engagements de plusieurs candidats.Seuls Fillon et Macron fe- raient appel aux mutuelles pour les financer.

N° 22411 vendredi 24 mars 2017

Page 3 753 mots

FRANCE—SANTÉ

L'idée d'un « reste à charge zéro » en santé a inspiré plus d'un candidat à la présidentielle. C'est une façon d'accroître le pouvoir d'achat des Français, tout en luttant contre le re- noncement aux soins - même si cela ne réglera pas le problème des dé- serts médicaux qui s'étendent. Mais cela risque de coûter très cher, comme le montrent les simulations réalisées par l'Institut Montaigne. A commencer par la promesse de Jean- Luc Mélenchon de rembourser 100 % des dépenses de santé prescrites, à la charge de la Sécurité sociale. Le think tank estime qu'il s'agit uniquement de financer la part actuellement payée par les ménages et que cela re- viendrait à 16,4 milliards d'euros supplémentaires. Mais la Mutualité française a, de son côté, évalué à 42,4 milliards le coût de cette mesure, ayant compris que les mutuelles sor- tiraient complètement du système.

Autre proposition choc du candidat d'extrême gauche : « Abolir les dé- passements d'honoraires. » La me- sure, en apparence séduisante pour les patients, risque de se traduire par des déconventionnements en série si elle est appliquée telle quelle : 90 % du revenu des opticiens ou des audio- prothésistes proviennent des com- pléments d'honoraires, 44 % pour les dentistes et 30 % pour les médecins de secteur 2. Il faudrait compenser cette baisse brutale de leur rémuné- ration en revalorisant les tarifs oppo- sables. L'Institut Montaigne table sur une compensation de 60 % des dé- passements abolis, uniquement pour

les soins les plus mal remboursés (hors médecins). Soit 7,2 milliards d'euros à débourser.

Surenchère

En janvier, Emmanuel Macron a pré- senté son projet de prise en charge à 100 % des dépenses les plus mal rem- boursées : prothèses auditives, den- taires et lunettes. Le leader d'En marche compte sur un effort coor- donné de l'Assurance-maladie, des complémentaires et des profession- nels de santé pour réduire la facture.

Laquelle s'élèvera à 4,7 milliards à horizon 2022. Dans l'hypothèse cen- trale, la part de dépense publique supplémentaire serait de 1,8 milliard, selon Montaigne.

François Fillon a dévoilé ses inten- tions un mois plus tard, devant la Mutualité française. Le candidat de la droite présentait son nouveau pro- gramme pour la santé. Alors qu'on lui avait reproché de vouloir privatiser la Sécurité sociale, il a plaidé pour un reste à charge zéro couvrant le même spectre de soins que Macron, plus les dépassements d'honoraires. Suren- chère ? Oui, puisqu'il faut ajouter 1,9 milliard de dépassements chez le mé- decin (non financés par les mu- tuelles).

Mais les deux candidats diffèrent sur- tout par l'approche. L'addition serait intégralement payée par les assu- reurs complémentaires, qui de- vraient évidemment fortement aug- menter leurs tarifs. Seule exception,

l'Assurance-maladie obligatoire prendrait en charge 100 % des dé- penses de lunettes pour les moins de 16 ans. Une mesure à 390 millions d'euros, selon l'Institut Montaigne, que la mise en place d'un cahier des charges plus exigeant promis par le candidat permettrait de réduire à 312 millions - proche des 300 millions avancés par François Fillon.

Par ailleurs, en améliorant l'accès aux soins, cette réforme augmente- rait le nombre de consultations, et alourdirait donc la facture pour l'Assurance-maladie de 280 millions.

Toutefois, si François Fillon parve- nait à faire jouer davantage la concurrence entre assureurs pour faire baisser leurs frais de gestion de 5 points, on gagnerait jusqu'à 1,7 milliard selon le think tank. A l'inverse, dans un scénario pessi- miste, les mutuelles augmenteraient encore davantage les primes des mé- nages (de 650 millions), sous l'effet d'une mesure inflationniste : le dé- plafonnement du niveau de prise en charge par les complémentaires.

Le candidat socialiste, Benoît Ha- mon, doit quant à lui préciser son programme santé ce vendredi. Il s'est déjà engagé à supprimer les fran- chises, qui représentent près de 2 milliards d'euros. Enfin, la proposi- tion la plus coûteuse de Marine Le Pen consiste à créer un cinquième risque de Sécurité sociale pour la prise en charge de la dépendance, dont le coût s'élèverait à 9,2 milliards à court terme selon l'Institut.

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par Solveig Godeluck

Tous droits réservés Les Echos 2017

7F9243878CC0D705B54D1AC0F602F15A4230843C836D07FD9F77DFB Parution : Quotidienne

Diffusion : 127 475 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015/

2016

Audience : 566 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

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MOUVEMENTS SOCIAUX

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Salaires L'intersyndicale des VTC suspend les négociations avec Uber

vendredi 24 mars 2017 Page 9 184 mots

SOCIAL-ECO

L

'intersyndicale VTC (CFDT, Actif-VTC et UDCF) a suspendu, jeudi, les négociations avec Uber « tant que des propositions concrètes en réponse aux attentes (salariales NDLR) des chauffeurs n'auront pas été communiquées ». Les syndicats précisent avoir « reçu, mardi 21 mars, en fin d'après-midi, par mail, une communication de l'entreprise Uber

qui ne répond en rien aux revendica- tions portées par l'intersyndicale ». Si l'intersyndicale affirme qu'elle conti- nuera « comme elle l'a fait le 20 mars, à discuter et négocier avec toutes les autres plateformes exerçant sur le territoire », elle s'en remet désormais à l'état. En ce sens, un contact a été pris avec le secrétaire d'état aux Transports qui les recevra en fin de

semaine prochaine, « afin de com- mencer les discussions pour la mise en place d'un tarif minimum appli- cable au secteur ». Ce qui avait été re- commandé, début février, par le mé- diateur chargé de déminer le conflit.

Tous droits réservés L'Humanité 2017

5593237D8410670605CC11E0300DC1724160903F63580634C0D0F30 Parution : Quotidienne

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2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

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MOBILISATION

Pour Marie et les autres, la victoire des Novasol

Les salariés de l'entreprise de nettoyage ont gagné la réintégration de leur collègue et vu leurs revendications actées.

vendredi 24 mars 2017 Page 10 515 mots

SOCIAL-ECO

I

l aura fallu plus de trois semaines de grève pour faire céder la direc- tion de Novasol. L'affaire remonte au 1er janvier dernier, lorsque le centre des finances publiques du 11e arron- dissement de Paris, après appel d'offres, change de prestataire pour le nettoyage des locaux. Novasol remporte le marché. Mais « comme souvent dans ce secteur, les passa- tions de marchés sont l'occasion pour les patrons de se servir des salariés comme variable d'ajustement alors que la loi les oblige à reprendre l'intégralité des anciens salariés du site, avec leur ancienneté », explique Jamil Aït-Idir de la fédération CGT des ports et docks (dont relève la branche du nettoyage). Ainsi, dès le marché attribué, la direction de No- vasol a « voulu se débarrasser d'une salariée de l'équipe, Marie, au motif qu'elle ne présentait qu'une attesta- tion de dépôt de demande de régula- risation », note la CGT des finances publiques de Paris qui a soutenu la grève des salariés de Novasol. Mais

pas seulement, poursuit le syndicat : la clause de mobilité abandonnée à la suite d'une grève en 2015 à été ré- introduite dans les contrats de tra- vail, les remboursements des trans- ports n'ont pas été versés, les salariés en CDD n'ont été payés qu'une partie de leurs heures travaillées, et la coti- sation de la complémentaire santé a été prélevée d'office, y compris pour des salariés disposant d'une complé- mentaire obligatoire.

Face à la surdité de la direction sur ces différents points et par solidarité avec Marie pour exiger sa réintégra- tion, les salariés de Novasol se mettent en grève (soutenus par la CGT Paris et les fédérations CGT, FO et Solidaires des finances publiques de Paris). Finalement, la direction consent à ouvrir les négociations.

Elles débouchent sur un protocole d'accord, signé la semaine dernière.

Il acte non seulement « la réintégra- tion immédiate de Marie avec le maintient de l'intégralité de son sa-

laire », mais satisfait également aux autres revendications comme « l'abandon de la clause de mobilité » et « la régularisation des heures non payées des salariées en CDD », se féli- cite la CGT des finances publiques de Paris.

Une belle victoire des salariés de No- vasol qui pourrait faire boule de neige dans d'autres entreprises du secteur où les patrons usent et abusent des mêmes méthodes. Le 4 avril, les salariés de la propreté sont d'ailleurs appelés par la CGT des ports et docks à cesser le travail et à se mobiliser partout en France pour l'application d'un 13e mois conven- tionnel pour l'ensemble des salariés de la branche. Une journée d'action pour « faire progresser la Convention collective nationale » et pour que « la richesse créée par les travailleurs soit redistribuée », revendique la CGT.

par Marion D'allard

Tous droits réservés L'Humanité 2017

CC9A134486D0A00DE52D19F00F0091034D40EF3CA30A0F059A8619D Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/

2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

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SOUFFRANCE AU TRAVAIL

Harcèlement chez Conforama

Nadine K. accuse son supérieur hiérarchique de l'avoir séquestrée. Cette travailleuse handicapée et représentante de la CGT dénonce un acharnement.

vendredi 24 mars 2017 Page 3 1032 mots

«Il ne tient qu'à vous d'en profiter.

» D'après son slogan, Conforama pro- met monts et merveilles à ses clients.

Mais, dans l'arrière-boutique du géant de l'ameublement, la réalité semble parfois bien sombre pour le personnel. Le 15 mars, une centaine de militants et salariés se sont ras- semblés devant le magasin de Niort (Deux-Sèvres) à l'appel de la CGT pour soutenir Nadine K., hôtesse au service après-vente et représentante de section syndicale CGT, qui accuse l'un de ses responsables hiérar- chiques de séquestration. La mère de famille de 46 ans, qui a porté plainte, reste éprouvée. Cette journée de tra- vail du 25 février dernier tourne en boucle dans sa tête. « Mon chef m'a demandé de venir dans le petit local où on entrepose les objets en répara- tion, raconte-t-elle, la gorge serrée.

Il a voulu que je lui donne mon carnet où j'écris mes mots de passe pour l'ordinateur, mais où je note aussi les problèmes que je subis au quotidien dans mon emploi. » Elle refuse. Blo- quée à l'intérieur par des ramettes de papier posées devant l'une des portes, Nadine panique : « J'ai pris des photos et il m'a laissée sortir. » Choquée, elle fait une crise d'épilepsie en salle de pause. La sala- riée finit par être embarquée par les pompiers. Cet événement n'est que le point d'orgue d'une longue série de souffrances, selon la CGT. « Ça fait des mois que nous dénonçons l'acharnement et les discriminations dont elle est victime, assène Patricia Alonso, déléguée syndicale centrale CGT chez Conforama. Elle subit des

misères au quotidien. Des agressions verbales, des humiliations. Quand elle arrive le matin, elle ne trouve plus le clavier de son ordinateur. » Embauchée en 2004, la carrière de l'hôtesse SAV se déroulait pourtant sans encombre jusqu'à l'apparition de lourds soucis de santé. Opérée du cerveau, elle est reconnue tra- vailleuse handicapée en 2 013. Na- dine bénéficie alors d'un aménage- ment de poste. Mais au changement de directeur, en 2015, tout s'écroule.

Cette obligation légale est remise en cause. Et le calvaire commence. « J'ai des problèmes de concentration, je supporte mal le bruit. Je suis opéra- tionnelle, mais je ne peux pas être en contact toute la journée avec les clients. Je dois travailler quelques heures par jour en back-office. Ça ne posait aucun problème avant, mais, depuis, c'est non. Le directeur me dit : C'est moi qui décide », précise Na- dine, qui, dans la foulée, devient re- présentante de la CGT. Par deux fois, l'inspection du travail fera rétablir l'aménagement contesté par l'enseigne. En théorie. Selon l'employée, son logiciel d'ordinateur est toujours obsolète et son bureau est transformé en débarras, encom- bré de dossiers et de caisses. Du jamais-vu pour Patricia Alonso : « Ce dispositif ne leur coûte rien ! C'est un comble, alors que Conforama, qui se dit socialement responsable, est en train de négocier un nouvel accord sur le handicap. »

Systématiquement, après chaque avis du médecin du travail déclarant

Nadine apte à son poste, l'entreprise conteste la décision. « On me dit que je ne suis pas productive, on me re- proche de ne pas être là à cause de mes heures de délégation syndicale et de mes rendez-vous médicaux, souffle-t-elle. Ils font tout pour se débarrasser de moi. Cette lutte m'épuise et aggrave mon état de san- té alors que je voudrais juste faire mon travail dans le calme. » Quand l'inspecteur vient constater en maga- sin la situation de blocage, en oc- tobre 2015, le lendemain, la salariée est étrangement convoquée par sa di- rection. « Des collègues que je côtoie depuis huit ans, avec qui je déjeune ou fête des anniversaires, m'accusent subitement de harcèlement. » Elle écope d'un jour de mise à pied, confirmé par les prud'hommes.

Pour Vanessa Couturier, secrétaire de l'Union départementale CGT, pas de doute : « Elle est victime d'une double discrimination, à la fois sur son handicap et parce qu'elle a osé adhérer à la CGT. C'est totalement injuste. » Chez Conforama, la pres- sion semble monter un peu partout.

Racheté par le groupe sud-africain Steinhoff en 2011, le géant européen du meuble fait la chasse aux écono- mies. Dans l'Hexagone, l'enseigne dégraisse particulièrement dans ses services après-vente. Ce secteur connaît son troisième plan social, avec 89 suppressions d'emplois.

L'entreprise est pourtant loin d'être sur la paille. En 2015-2016, elle avait réalisé un bénéfice d'exploitation de 1,5 milliard d'euros, en hausse de 32

%, et avait formulé une offre pour ra-

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cheter cash Darty, avant de se faire doubler par la Fnac.

Selon Patricia Alonso : « Les effectifs ont été divisés par deux dans les ma- gasins en France ces dernières an- nées, au prétexte des nouvelles tech- nologies et d'augmenter la rentabi- lité. Mais le nombre de personnels n'est plus en adéquation avec la

charge de travail. Une réelle souf- france s'est installée. Le service de Nadine a perdu un poste et une autre personne est en arrêt. Depuis un an, elle est la seule titulaire et se re- trouve en plus avec des stagiaires à former » L'enquête du CHSCT au su- jet de la séquestration est en cours.

Le Défenseur des droits a également été saisi pour discrimination par la

salariée, toujours en arrêt de travail.

Contactée par l'Humanité, la direc- tion de Conforama évoque « une si- tuation compliquée », assurant qu'elle « prend l'affaire très au sé- rieux » mais « attend la fin de l'enquête, le 21 avril, pour s'exprimer

».

par Cécile Rousseau

Tous droits réservés L'Humanité 2017

099963A88F00780925911D201103513043605A3ED3CA0D6622B1B2D Parution : Quotidienne

Diffusion : 35 746 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2015/

2016

Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

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Chez AR Carton, « c'est un ras-le-bol général »

Une centaine de salariés de cette entreprise du Cormier réclament des augmentations de salaire.

Et des conditions de travail apaisées. Le dialogue avec la direction est rompu.

vendredi 24 mars 2017 Édition(s) : Cholet

Page 9 506 mots

CHOLET

L

a mobilisation

« On a retenu les salariés. Mais au- jourd'hui, ils explosent. »Les mots employés par cet élu CGT chez AR Carton sont durs. Mais reflètent les fortes tensions sociales dans cette entreprise choletaise, installée zone du Cormier. Tensions qui ont amené une centaine de salariés, sur les 200 que compte la société, à se déclarer en grève mercredi matin.

«C'est un ras-le-bol général, ex- plique Christophe Esnard, secrétaire du comité d'entreprise.Il n'y a plus de dialogue social. »Ce qui a mis le feu aux poudres ? Un tract de la CGT, distribué mi-janvier, pour poser les conditions du syndicat dans le cadre des négociations annuelles obliga- toires.

Le syndicat réclame une hausse des salaires : «Nous pouvons affirmer sans provocation que l'austérité qui concerne la grande majorité des salariés[...]ne touche pas tout le monde, loin de là! Tous les ans, c'est la même chanson. Visible- ment, les « Enfoirés » ne tra-

vaillent pas tous pour les Restos du coeur ! »

« Nous ne l'avons pas insultée » C'est ce terme d'« enfoirés » que n'aurait pas goûté le PDG (1).

Quelques jours plus tard, la direction rassemble l'ensemble des salariés. « Ils nous ont annoncé un intéresse- ment brut de 280EUR, et un abon- dement de 200EUR. Moins 25 EUR qui seraient versés aux Restos du coeur. »

Une décision qui a fait bondir la CGT et une bonne partie des salariés.

«Nous n'avons évidemment rien contre les Restos. Mais c'est à cha- cun d'entre nous d'utiliser notre argent comme nous le souhaitons.

Et notre PDG n'a pas à faire ce don pour nous punir. La direction at- tend des excuses, elle ne les aura pas. Nous ne l'avons pas insultée.

»

Jeudi soir encore, la situation parais- sait complètement bloquée. Chaque partie attendant que l'autre fasse le premier pas.« Nous sommes prêts à

négocier »,poursuit Christophe Es- nard.

Et le même d'énumérer les proposi- tions de la CGT :« Une hausse des salaires de 2,5% sur le taux horaire brut, le paiement des heures de grève, l'arrêt des pressions sur le personnel, que les heures de pause ne soient pas imposées, et le rem- boursement des 25EUR versés aux Restos du coeur. »

Mais, au-delà de ce conflit, les syndi- calistes dénoncent des relations so- ciales très dégradées.« Il n'y a plus de dialogue. Depuis cinqans, tout est beaucoup plus compliqué. La direction n'en a pas conscience mais chez nous, il y a beaucoup de salariés en souffrance.

L'inspection du travail et la méde- cine du travail suivent tout ça de près. »

(1)Joint par téléphone, le PDG de l'entreprise, Pierrick Van Hoorde, n'a pas souhaité réagir, « respectant une consigne du groupe »

par Vincent Cotinat.

Tous droits réservés Ouest-France 2017

5099933A87D0E00565BB1670F70901F140E0E835B399065D60A3295 Parution : Quotidienne

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2016

Audience : 2 417 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

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Le blocage des bennes met le centre-ville sous tension

Depuis trois jours, des grévistes empêchent des véhicules de collecte d'ordures d'opérer.

Effet immédiat dans les 1er, 4e, 5e, 6e et 7e arrondissements...

vendredi 24 mars 2017 Édition(s) : Marseille

Page 4 804 mots

LOCALE

L

ancé ce mardi par le syndicat CGT des agents territoriaux de la Métropole Aix-Marseille-Provence, le mouvement de grève d'une partie des personnels en charge de la col- lecte des déchets ménagers n'a pas tardé à produire ses premiers effets visuels et olfactifs dans le centre- ville.

En bloquant à deux reprises le garage de La Cabucelle (15e) où sont sta- tionnés leurs camions-bennes, les grévistes ont empêché la sortie de 17 véhicules (15 selon la Métropole) et donc la collecte des ordures dans les quartiers concernés, à savoir les 1er, 4e, 5e, 6e et 7e arrondissements de Marseille (auxquels la CGT ajoute les 11e et 12e). Et encore hier soir, réunis devant le centre de La Cabu- celle, une cinquantaine de person- nels ont à nouveau bloqué les accès au garage, empêchant toute sortie de véhicule.

Dénonçant un mouvement "très mi- noritaire"auquel le syndicat FO a no- tamment refusé de s'associer - des sources proches de la Métropole parlent d'une vingtaine d'agents sur les 180 que compte ce service - la col- lectivité dit avoir pris des mesures pour éviter que le conflit ne produise des conséquences dommageables pour les habitants et l'image de la ville. Affirmant que seule la moitié de la collecte est impactée à ce jour, la Métropole dit avoir renforcé les équipes de terrain en faisant appel aux agents non grévistes et à des vé- hicules issus d'autre centres, ce qui

aurait permis, dans certains secteurs, d'enlever le surplus de déchets accu- mulés. Ce n'est pourtant pas ce que nos images révèlent sur le terrain...

Du côté de Noailles, les conteneurs dé- bordaient allègrement hier, au grand dam des piétons et des riverains.Pho-

to : Photo valérie vrel

Concernant les raisons de se conflit, la CGT, qui a reçu le soutien de l'intersyndicale regroupant la SDU 13, l'Unsa, la CFDT et les Autonomes, rappelle que tout est parti de l'agression d'un conducteur de benne, le 17 mars dernier, condui- sant ses camarades à exercer leur droit de retrait et son syndicat à ap- peler l'ensemble des agents à faire de même en signe de solidarité.

Comme le précise Mohamed Rekaiki, délégué syndical CGT, cet incident est la goutte qui a fait déborder le vase, ce qui explique que les person- nels aient très vite mis en avant, en plus de la sécurité des personnels, des revendications récurrentes por- tant sur les rémunérations et les conditions de travail.

"Nous demandons que la prime de fin d'année de 2 300 € bruts et la prime d'été de 800 € pour les chauffeurs ne soient plus impactées par

les différentes situations que peuvent connaître les agents, comme une mala- die, une sanction ou une 'surcharge ca- mion'. Nous demandons également que le travail du dimanche, aujourd'hui payé 74 centimes d'euro, soit rémunéré de manière décente, en étant porté à au moins 2€. Nous exigeons aussi qu'il n'y ait plus d'embauches de vaca- taires et que cesse le harcèlement dont sont victimes les chauffeurs, les rip- peurs et les cantonniers, de la part de leur hiérarchie."

72 heures après le début du conflit, la situation est déjà préoccupante comme

ici, dans ce quartier du 5e arrondisse- ment.Photo : Photo florian launette L'Union départementale CGT qui soutien le mouvement, y ajoute "un 13e mois non modulable" et "une re- connaissance de technicité des chauf- feurs d'engins robotisés".

Doléances auxquelles la Métropole dit avoir du mal à répondre en raison de leur caractère "très hétérogène"

mais aussi et surtout "parce qu'elles relèvent pour certaines des instances paritaires en cours d'installation, ou évoquent pour d'autres le retour inac- ceptable du fini-parti".

Ce bras de fer s'inscrit dans un contexte de fortes tensions entre les

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syndicats FO et CGT ; la nouvelle col- lectivité élargie ayant exacerbé les antagonismes et les luttes d'influence. Certains grévistes évoquent"des pressions inacceptables exercées par d'autres syndicalistes"qui ne sont pas dans le mouvement, ainsi que le recours à"une entreprise privée"

pour assurer les tournées.

Quoi qu'il en soit, la Métropole a mis fermement en garde les grévistes dans un communiqué diffusé hier soir, affirmant que "si le mouvement venait à perturber le travail des agents non grévistes, la Métropole n'hésitera pas à saisir la force publique", en l'occurrence le préfet de police.

Un conflit qui pourrait d'ailleurs ra- pidement s'enliser. Et pour cause : hier soir, à l'heure où nous écrivions ces lignes, aucune rencontre ni négo- ciation entre les deux parties n'était à l'ordre du jour...

par Guilhem Ricavy

Tous droits réservés La Provence 2017

219B43838410DF00352C11200A04918644101532E3780456271C42B Parution : Quotidienne

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2016

Audience : 600 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/

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EUROPE ET INTERNATIONAL

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INTERVIEW

Emmanuel Macron : «On ne peut pas être timidement européen, sinon on a déjà perdu»

A la veille du soixantième anniversaire d’une Union plus que jamais fragilisée, le candidat d’En marche appelle à refonder l’Europe par une harmonisation fiscale et sociale. Un projet qui passe par un couple franco-allemand solide.

N° 11147 vendredi 24 mars 2017

Édition(s) : Principale Pages 2-6 3530 mots

ÉVÉNEMENT

A

u lendemain du premier débat télévisé de la présidentielle, Emmanuel Macron a reçuLibération et le quotidien italien La Repubblica dans son QG du XVe arrondissement parisien. A la veille de l’anniversaire du traité de Rome, le candidat d’En marche qui se pose en «Européen convaincu»mais«sans complaisance», détaille les contours d’une recompo- sition de l’Union.

L’Europe a 60 ans. Son projet a-t-il failli ? A-t-il encore un sens ? L’Europe est un projet inédit. Un pro- jet de paix, de prospérité et de liber- té, qui a permis des décennies de paix, de manière non hégémonique.

Voilà le vrai trésor de l’Union euro- péenne. A l’échelle du monde, c’est le plus petit espace qui concentre au- tant de cultures et de langues diffé- rentes. Une recette contre la conflic- tualité. Avant l’UE, le continent s’était toujours structuré autour d’empires : romain, carolingien, na- poléonien, bismarckien, hitlérien.

L’Europe s’est toujours stabilisée au- tour d’un rêve politique hégémo- nique et cela a souvent fini dans le sang, jusqu’à la tragédie de la Se- conde Guerre mondiale. Depuis, l’Europe est devenue une création démocratique. Et cela grâce à l’impulsion du tandem franco-alle- mand qui a décidé de mutualiser ce par quoi on s’était détruit, à savoir le charbon et l’acier, avant d’élargir

notre coopération avec le traité de Rome.

Faute de cohérence, elle est au- jourd’hui vilipendée, défiée, au bord de l’implosion…

On l’a laissée se dévoyer par manque de leadership politique. A la fin des années 90, on a eu une perte de la sève de l’Europe. D’abord, il y a eu un dévoiement du marché unique. Dans l’esprit de Jacques Delors, le projet européen, c’était de la liberté mais aussi de la régulation et de la solida- rité. On n’en a gardé que la liberté économique, en ouvrant les marchés.

On a laissé de côté, ou presque, les régulations communes, comme sur le numérique, la solidarité, l’harmonisation fiscale et sociale.

Cette tendance, portée par des cou- rants ultralibéraux, notamment bri- tanniques ou néerlandais, a conduit à déséquilibrer le cœur du marché unique. Et à affecter sa compréhen- sion pour nos citoyens. Le hiatus a réémergé lors les débats autour du Brexit. Il y a une forme d’ironie de l’histoire : la sortie du Royaume-Uni s’est cristallisée sur les conséquences de ce déséquilibre du marché unique, sur l’afflux de travailleurs hongrois ou polonais dont, paradoxe, les gou- vernements britanniques avaient eux-mêmes voulu…

Pourquoi rien n’a-t-il été mis en œuvre pour contrer cette dérive ul- tralibérale ?

L’Europe a perdu le fil de son projet.

Elle a toujours avancé grâce à la dy- namique d’une avant-garde de pays membres. Dans une logique de désir.

Depuis les "non" français et néerlan- dais au référendum de 2005, plus personne ne propose rien. La logique du doute l’a emporté.

Pourtant, il y a eu des initiatives sous Hollande. A l’image de l’union ban- caire, le projet d’une Europe de l’énergie, de la défense… Elles se sont heurtées aux réticences de Ber- lin…

Oui, mais on a assisté à un délite- ment de la confiance. L’Europe n’a pas su faire face à l’élargissement.

Ceux qui étaient prêts à avancer ont renoncé à aller vers plus d’intégration dans la zone euro de peur de contrarier les Britanniques ou les Polonais. Ils nous ont bien re- merciés ! Les premiers sont sortis de l’Union. Les seconds ne veulent plus de ses valeurs. Il y a eu tout de même quelques avancées notables, comme l’union bancaire, qui est un véritable acquis. Et c’est à mettre au crédit de François Hollande qui a su, au mo- ment décisif, emporter la décision.

On peut avoir des désaccords avec le chef de l’Etat sur la stratégie euro- péenne, mais sans l’union bancaire, tout aurait flambé. Cela a calmé la crise sur le plan monétaire et finan- cier. Même s’il reste à aller au bout du chemin et à partager pleinement le risque.

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