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Emmanuel Macron : «On ne peut pas être timidement européen, sinon on a déjà perdu»

A la veille du soixantième anniversaire d’une Union plus que jamais fragilisée, le candidat d’En marche appelle à refonder l’Europe par une harmonisation fiscale et sociale. Un projet qui passe par un couple franco-allemand solide.

N° 11147 vendredi 24 mars 2017

Édition(s) : Principale Pages 2-6 3530 mots

ÉVÉNEMENT

A

u lendemain du premier débat télévisé de la présidentielle, Emmanuel Macron a reçuLibération et le quotidien italien La Repubblica dans son QG du XVe arrondissement parisien. A la veille de l’anniversaire du traité de Rome, le candidat d’En marche qui se pose en «Européen convaincu»mais«sans complaisance», détaille les contours d’une recompo-sition de l’Union.

L’Europe a 60 ans. Son projet a-t-il failli ? A-t-il encore un sens ? L’Europe est un projet inédit. Un pro-jet de paix, de prospérité et de liber-té, qui a permis des décennies de paix, de manière non hégémonique.

Voilà le vrai trésor de l’Union euro-péenne. A l’échelle du monde, c’est le plus petit espace qui concentre au-tant de cultures et de langues diffé-rentes. Une recette contre la conflic-tualité. Avant l’UE, le continent s’était toujours structuré autour d’empires : romain, carolingien, na-poléonien, bismarckien, hitlérien.

L’Europe s’est toujours stabilisée au-tour d’un rêve politique hégémo-nique et cela a souvent fini dans le sang, jusqu’à la tragédie de la Se-conde Guerre mondiale. Depuis, l’Europe est devenue une création démocratique. Et cela grâce à l’impulsion du tandem franco-alle-mand qui a décidé de mutualiser ce par quoi on s’était détruit, à savoir le charbon et l’acier, avant d’élargir

notre coopération avec le traité de Rome.

Faute de cohérence, elle est au-jourd’hui vilipendée, défiée, au bord de l’implosion…

On l’a laissée se dévoyer par manque de leadership politique. A la fin des années 90, on a eu une perte de la sève de l’Europe. D’abord, il y a eu un dévoiement du marché unique. Dans l’esprit de Jacques Delors, le projet européen, c’était de la liberté mais aussi de la régulation et de la solida-rité. On n’en a gardé que la liberté économique, en ouvrant les marchés.

On a laissé de côté, ou presque, les régulations communes, comme sur le numérique, la solidarité, l’harmonisation fiscale et sociale.

Cette tendance, portée par des cou-rants ultralibéraux, notamment bri-tanniques ou néerlandais, a conduit à déséquilibrer le cœur du marché unique. Et à affecter sa compréhen-sion pour nos citoyens. Le hiatus a réémergé lors les débats autour du Brexit. Il y a une forme d’ironie de l’histoire : la sortie du Royaume-Uni s’est cristallisée sur les conséquences de ce déséquilibre du marché unique, sur l’afflux de travailleurs hongrois ou polonais dont, paradoxe, les gou-vernements britanniques avaient eux-mêmes voulu…

Pourquoi rien n’a-t-il été mis en œuvre pour contrer cette dérive ul-tralibérale ?

L’Europe a perdu le fil de son projet.

Elle a toujours avancé grâce à la dy-namique d’une avant-garde de pays membres. Dans une logique de désir.

Depuis les "non" français et néerlan-dais au référendum de 2005, plus personne ne propose rien. La logique du doute l’a emporté.

Pourtant, il y a eu des initiatives sous Hollande. A l’image de l’union ban-caire, le projet d’une Europe de l’énergie, de la défense… Elles se sont heurtées aux réticences de Ber-lin…

Oui, mais on a assisté à un délite-ment de la confiance. L’Europe n’a pas su faire face à l’élargissement.

Ceux qui étaient prêts à avancer ont renoncé à aller vers plus d’intégration dans la zone euro de peur de contrarier les Britanniques ou les Polonais. Ils nous ont bien re-merciés ! Les premiers sont sortis de l’Union. Les seconds ne veulent plus de ses valeurs. Il y a eu tout de même quelques avancées notables, comme l’union bancaire, qui est un véritable acquis. Et c’est à mettre au crédit de François Hollande qui a su, au mo-ment décisif, emporter la décision.

On peut avoir des désaccords avec le chef de l’Etat sur la stratégie euro-péenne, mais sans l’union bancaire, tout aurait flambé. Cela a calmé la crise sur le plan monétaire et finan-cier. Même s’il reste à aller au bout du chemin et à partager pleinement le risque.

Le blocage vient donc bien de l’Allemagne ?

Il y a en Allemagne cette suspicion lancinante que les autres pays membres, et notamment la France, ne font des efforts que sous la me-nace du glaive ou des marchés… Pour autant, tous les Allemands ne pensent pas cela. Angela Merkel a montré des vraies inflexions par rap-port à son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble. Martin Schulz ou Sigmar Gabriel ne sont pas non plus sur une ligne de méfiance. Mais il faut reconnaître qu’une certaine sus-picion s’est installée dans le couple franco-allemand. Si on veut redeve-nir moteur, il faut rétablir la confiance. Pour notre part, nous n’avons pas fait la totalité des ré-formes nécessaires pour renforcer l’économie française : je pense no-tamment à celles du marché du tra-vail, de la formation professionnelle et de l’éducation. Parce qu’elles nous renforceront, ces réformes nous per-mettront aussi de rétablir notre cré-dibilité dans le dialogue avec l’Allemagne. C’est aussi pour cela que la France doit avoir une trajec-toire de réduction de ses déficits cré-dible, tout en menant un effort d’investissement.

Mais la France a respecté sa trajec-toire financière !

Pas toujours, et avec beaucoup d’ambiguïtés ! Nous avons eu le tort de ne pas poser avec assez de clarté le débat macroéconomique en 2013. La France a obtenu des délais de la Com-mission et de nos partenaires, mais elle n’a pas dit assez fort que la si-multanéité des ajustements budgé-taires était une erreur collective - ce que l’Italie a essayé, mais tardive-ment. La responsabilité, en Europe, ce n’est pas d’obtenir des arrange-ments, c’est de plaider pour une po-litique économique adaptée au contexte.

L’Europe a montré avec l’union ban-caire qu’elle était capable de faire de la régulation financière mais aucune régulation sociale…

Sans l’union bancaire, l’Europe ex-plosait dans les deux mois. Ça a été la porte coupe-feu qui a permis d’éviter la propagation de l’incendie du sys-tème bancaire vers les Etats. Sur le social, la pression est démocratique.

La France ne peut entraîner l’Allemagne que si elle a une crédi-bilité sur le plan économique et fi-nancier, et si elle élargit le champ de discussion à d’autres sujets, d’abord la politique migratoire et la défense.

C’est le changement méthodologique que je propose.

En voulant sortir de l’Europe, le Front national propose une solution plus radicale…

Le FN joue des déséquilibres sociaux au sein de l’Europe. Et c’est vrai que le détachement des travailleurs crée des inquiétudes profondes. Mais c’est un bon exemple : la France bénéficie aussi largement du détachement puisque nous sommes le troisième pays en Europe avec le plus de tra-vailleurs détachés dans les autres Etats. On a avant tout un problème de fraude au détachement. Si on n’arrive pas à avoir une stratégie de contrôle renforcé et de convergence sociale, on aura un affaiblissement de l’adhésion de l’Europe. C’est pour cela que je plaide pour une Europe à plusieurs vitesses. Dans l’Europe à 27, on peut notamment avancer sur le numérique et l’énergie. Sur la sé-curité, on peut aussi avancer au sein de l’espace Schengen.

Le processus de décision européen n’est-il pas trop grippé pour espérer relancer la dynamique ?

La réalité, c’est que sur les dix der-nières années, on n’a plus utilisé les mécanismes de décision construits

pour faire avancer l’Europe. On s’est enfermé dans l’intergouvernemental avec des sommets sans fin et ce fai-sant, on a affaibli la Commission, qui porte l’intérêt général européen. Les sommets intergouvernementaux, c’est très bien pour gérer les crises mais ça ne permet pas de se projeter.

Le franco-allemand n’est pas suffi-sant mais il est nécessaire. On ne fera pas l’Europe contre l’Allemagne. On ne va pas obtenir de Berlin de mu-tualiser les dettes des pays membres alors que c’est nous qui avons l’essentiel des problèmes.

Vous proposez quoi, au juste ? Une feuille de route différenciée se-lon les sujets. Au niveau de l’UE, il faut pousser un agenda commun sur l’énergie, le numérique et la lutte contre le dumping commercial. Sur la sécurité, la protection des frontières, il faut avancer au sein de l’espace Schengen avant tout. On a un agenda de défense, dont il faut acter qu’on aura beaucoup de mal à le faire pro-gresser à 27. Du coup, je propose d’ouvrir une coopération ad hoc, pré-vue par les traités, lancée par la France et l’Allemagne, en associant l’Italie et l’Espagne notamment et en trouvant les modalités pour y asso-cier le Royaume-Uni même après sa sortie de l’Union européenne. Au ni-veau de la zone euro, il faut avancer sur la convergence fiscale et sociale, avec un budget qui permette de ré-pondre aux crises et d’investir, un exécutif et un Parlement de la zone euro.

Tout cela risque de prendre trop de temps, alors que l’UE est en état d’urgence démocratique et se fissure de toutes parts !

A court terme, il faut restaurer un vrai dialogue franco-allemand, c’est ce que j’ai dit à la chancelière quand je l’ai rencontrée à Berlin. Après l’élection allemande de l’automne,

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on verra si l’Allemagne est prête à avancer. C’est mon souhait. Ensuite, on l’élargit à nos partenaires euro-péens qui veulent avancer, dont l’Italie, bien sûr. Pour conforter cette dynamique, on lance des conventions démocratiques dans les 27 pays, des sortes d’états généraux pour associer les citoyens à ce nouvel élan euro-péen, répondre à leurs priorités. Le mode de décision actuel est fatigué.

Il y a une envie de démocratie eu-ropéenne. Les gens ne veulent pas moins d’Europe. Ils veulent une Eu-rope qui fonctionne. Au bout de six à huit mois, à l’issue des conventions démocratiques, une feuille de route sera préparée et on verra quels Etats sont prêts à rejoindre cette nouvelle étape, en matière d’environnement, d’énergie, de régulation commer-ciale…

Mais que répondez-vous à ceux qui vous disent que l’harmonisation so-ciale correspondra pour les Français à un moins-disant social ?

Je ne propose pas la convergence par le bas ou l’harmonisation absolue. La France et l’Allemagne ont beaucoup convergé depuis deux ans sur le so-cial. Les Allemands ont instauré un salaire minimum, proche du nôtre.

On peut avancer sans aller vers le moins-disant. La révision de la direc-tive sur le travail détaché, en l’encadrant de manière plus stricte, va aussi dans le bon sens.

Il y a un sujet sur lequel l’Allemagne est plus volontariste : la taxe sur les transactions financières (TTF), qui est un vrai symbole de régulation des excès de la spéculation et permettrait de dégager des marges de manœuvre budgétaires. Or elle ne figure nulle part dans votre programme…

Ce n’est pas la priorité, tout dépen-dra de la façon dont on gère le Brexit.

La TTF est un totem pour les uns, un tabou pour les autres. Pour moi, ce

n’est ni l’un ni l’autre. Il faut d’abord savoir comment on gère la sortie du Royaume-Uni, première place finan-cière du continent. Je ne veux pas de la combinaison d’une TTF en Europe et d’un Royaume-Uni qui disposerait d’un passeport pour accéder au mar-ché unique[c’est-à-dire une autorisa-tion pour une banque à s’implanter dans tout pays de l’UE, ndlr].

Le Royaume-Uni pourrait prétendre à l’obtention du passeport financier ? On ne doit pas donner le passeport financier au Royaume-Uni s’il ne contribue pas au budget européen et s’il refuse de soumettre ses opéra-tions financières aux juridicopéra-tions eu-ropéennes. C’est un vrai point de désaccord. Je n’accepte pas que quel-qu’un ait un accès complet au mar-ché unique en dépendant de juridic-tions qui ne sont pas dans la zone eu-ro : c’est la recette du désastre. Sur ce point, la France sera intraitable.

Mais comment relancer la croissance européenne ?

Il faut articuler les réformes écono-miques engagées au niveau des Etats

membres avec un plan

d’investissement plus ambitieux à l’échelle de l’Europe. Le plan Juncker n’était pas suffisant. Il a eu une uti-lité dans quelques régions, pour quelques projets. Mais il ne change pas les équilibres. Ce qu’il nous faut, c’est un vrai budget de la zone euro.

Il devra être suffisamment important pour conduire des politiques

contra-cycliques et relancer

l’investissement. Grâce à un tel bud-get, on aurait la capacité de lever de l’argent sur les marchés, d’investir en commun pour le futur. Cela n’implique pas de mutualiser les dettes passées, et je n’y suis pas fa-vorable. En revanche, je crois que les Allemands seront prêts à avancer si la confiance revient et si nous formu-lons des propositions claires.

L’afflux de réfugiés et de migrants est un autre facteur d’explication de la montée des extrêmes et des partis populistes un peu partout en Europe.

Que proposez-vous sur ce dossier ? Là encore, il y a eu une absence de solidarité, de coordination et d’anticipation. L’Italie a identifié très tôt le problème avec l’afflux de réfu-giés sur ses côtes. On ne l’a pas écou-tée. Dès le début de la crise syrienne, on savait qu’il y aurait des difficultés.

On avait déjà des camps de réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés nous alertait.

Nous n’avons rien décidé. Ce qui était prévisible est arrivé : les réfu-giés ont afflué par la route des Bal-kans. Angela Merkel a été la seule à tenir un discours responsable en re-fusant de confondre les migrants et les réfugiés et de fermer ses fron-tières au risque de créer des drames humains plus grands encore dans toute l’Europe. Ce n’est pas le cas de certains des candidats à la présidence française, qui entretiennent l’amalgame et font semblant de pou-voir fermer les frontières nationales aux réfugiés. C’est une faute morale profonde. La suite a été tout aussi ro-cambolesque : on a tenté de répartir entre les pays membres des réfugiés qui étaient déjà là. Et l’Allemagne a fait pression il y a un an pour passer un accord très controversé avec la Turquie… On a négocié avec la Tur-quie un accord de dupes, qui a fermé la route des Balkans mais qui a rou-vert la route libyenne.

Que préconisez-vous ?

Pour régler le problème, il faut une gestion de l’asile coordonnée entre les pays européens et les pays de dé-part ou de transit. C’est le seul moyen pour être efficace et humain.

On oublie de dire qu’il y a des mil-lions de Syriens, d’Irakiens ou d’Afghans qui ont pris des risques

pour leur famille sans savoir ce qu’il adviendrait. Le système est totale-ment inhumain. La clé, c’est de gérer la procédure d’asile dans les pays tiers, autrement dit en décidant en amont d’un flux réaliste et d’une ré-partition des réfugiés. Là-dessus, il faut poser la question de confiance aux Etats membres : partagez-vous ou non les principes et les valeurs de l’Union ? Ce qui s’est passé depuis l’été, avec le refus de plusieurs pays d’Europe centrale de recevoir des mi-grants, c’est inacceptable. Il faut des sanctions. Les pays qui ne respectent pas nos principes ne devraient plus avoir accès aux fonds européens. On ne peut pas passer nos jours et nos nuits à parler des déficits excessifs et ne rien faire quand certains violent des droits fondamentaux.

Les attentats terroristes ont remis la sécurité au cœur des préoccupa-tions…

Il faut renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen. Je propose de déployer au moins 5 000 gardes-frontières sup-plémentaires. Mais le vrai problème de l’Europe sur ce sujet, c’est le manque de leadership politique : les Etats membres ne veulent pas que l’Europe se préoccupe de sécurité. Il faut aussi rappeler que les accords de Schengen permettent de rétablir les contrôles aux frontières en cas d’urgence : en France depuis le 15 novembre 2015, on a ainsi refu-sé l’entrée sur le territoire à 73 000 personnes.

L’absence de leadership en Europe n’a rien de nouveau…

Oui, mais aujourd’hui il y a urgence.

Ces derniers mois, le monde est de-venu beaucoup plus incertain et dan-gereux. Pour la première fois, de nombreux dirigeants étrangers

sou-haitent ouvertement

l’affaiblissement de l’Europe :

Do-nald Trump, Vladimir Poutine, tout comme des grands dirigeants auto-ritaires du Proche et Moyen-Orient.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays fondateurs de l’Union, l’Allemagne et la France au premier chef, ont aujourd’hui un rôle histo-rique à jouer : celui de refonder l’Europe, et de tenir les positions sur les sujets de sécurité et d’immigration. C’est aussi une prio-rité allemande. Si la chancelière m’a reçu à Berlin la semaine dernière, c’est parce qu’elle est inquiète de la situation française et qu’elle pense que la France est le pays avec lequel elle peut construire. Et ce qui est vrai d’Angela Merkel l’est aussi de Martin Schulz.

L’Allemagne est-elle moins fascinée par ce qui se passe à l’Est ?

Depuis deux ans, elle a changé de stratégie. Avant, elle regardait vers la Russie et la Chine. A ce moment-là, plus de la moitié de son commerce extérieur se faisait hors de la zone euro, ce qui n’était jamais arrivé dans notre histoire commune.

L’Allemagne s’était détournée de nous. Le ralentissement chinois, la crise russe sur les valeurs, tout comme la dérive autoritaire polo-naise, l’ont réorientée. Angela Mer-kel est revenue vers la France : elle a pris le parti de l’Europe, de la défense de la démocratie et de nos principes communs. C’est un de mes grands désaccords avec Mme Le Pen, M. Fillon et M. Mélenchon : leur fas-cination pour la Russie de Poutine est délétère. Il faut certes discuter avec la Russie pour assurer la stabilité du Moyen-Orient. Mais n’oublions pas qui ils sont, ce qu’ils font, et la nature de leur régime.

Votre défense à tout prix de l’Europe n’ouvre-t-elle pas la voie à la montée du nationalisme ? Avec un choix entre un «Frexit» façon Le Pen, et

une Europe plus intégrée, que vous préconisez ?

On ne peut pas être timidement eu-ropéen, sinon on a déjà perdu. La vio-lence des antieuropéens est telle qu’il faut marteler ce que l’Europe nous a apporté et peut encore nous apporter si on s’y implique pour la changer. Sa destruction, c’est le na-tionalisme, c’est la guerre. Je viens d’une région où il n’y a que des ci-metières militaires. Ce que propose Marine Le Pen, c’est de recréer de la conflictualité en Europe. Si le parti de la raison cède à la tyrannie de l’impatience, nous sommes morts.

Quelles erreurs ont commis les proeuropéens ?

D’abord, d’avoir laissé la critique de

D’abord, d’avoir laissé la critique de

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