Question 1 : Quels sont les objets de coûts ?
Les objets de coûts sont les éléments pour lesquels on souhaite calculer les coûts. Il s’agit la plupart du temps des éléments que l’on vend, c-à-d. les éléments pour lesquels l’entreprise souhaite savoir si le produit crée du bénéfice ou de la perte. Il s’agit donc des éléments pour lesquels on souhaite déterminer le résultat (= CA - coût de revient).
Dans ce cas, il y a 5 objet de coûts (i) coupe cheveux longs, (ii) coupe cheveux courts, (iii) Coloration, (iv) modelage à sec et (v) ventes de shampoing.
Question 2 : Quelles sont les charges directes et indirectes ?
Charges directes : Charges directement imputables à un objet de coût. Il s’agit de l’achat des tondeuses (imputables directement aux coupes cheveux longs), les fers à lisser, la couleur, les dosettes de café et les shampoings vendus.
Charges indirectes : Charges que l’on ne peut pas affecter directement à un objet de coût en particulier. Il s’agit de toutes les autres charges.
Question 3 : Cartographiez les activités réalisées dans l’entreprise. Quelles sont les activités que vous retiendrez pour la méthode ABC ? Commencez à remplir le tableau 1.
Il n’y a pas de réponses « justes » ou « fausses » à cette question. Le nombre d’activités sélectionnées doit être ni trop faible, ni trop élevé.
Si le nombre d’activités est trop faible, on risque d’inclure dans ces activités divers tâches dont la répartition sur les objets de coûts est disparate. Cela peut générer des effets de subventionnement croisé. L’objectif est d’identifier suffisamment d’activités pour que la répartition des coûts par activités soit faite de manière suffisamment précise et juste pour éviter les effets de subventionnement croisé.
Si le nombre d’activités sélectionnées est trop élevé, cela complexifie le système de calcul de coût qui devient alors une vraie « usine à gaz ».
Les activités doivent être sélectionnées avec efficience. On doit retenir un nombre d’activités suffisant pour éviter les erreurs de répartition des coûts, mais pas trop pour éviter d’alourdir le système de calcul de coûts.
Les activités que j’ai sélectionné sont présentées dans la colonne de gauche du tableau ci-dessous.
A la vue des informations de l’annexe 2, on aurait pu ajouter d’autres activités réalisées par la manageuse comme la formation du personnel, la tenue de la comptabilité. Cependant, aucune information n’est donnée sur les coûts supportés par cette activité. J’ai donc préféré mettre ces coûts dans une seule activité nommée « administration générale ».
Question 4 : Sélectionnez les inducteurs pour chaque activité. Continuez de remplir le tableau 1.
L’inducteur sélectionné doit permettre de faire supporter les activités à leurs objets de coût (ODC) suivant le rythme selon lequel ces activités y sont consommées.
Pour l’activité coupe de cheveux, j’ai préféré l’inducteur « temps de coupe » à « nombre de coupe ». En effet, l’ODC coupe de cheveux long consomme plus de temps que l’ODC coupe cheveux court. Il est donc logique que l’objet de coût coupe cheveux long supporte plus de coûts liés à l’activité coupe de cheveux (comme le salaire du coiffeur) que les coupes cheveux court. Utiliser l’inducteur « nombre de coupes » aurait fait supporter les mêmes charges aux deux ODC alors que l’un de ces objets de coûts consomme davantage l’activité Coupe de cheveux.
Les indicateurs sélectionnés sont présentés dans la deuxième colonne du tableau ci-dessous.
Question 5 : Faites la répartition des charges indirectes dans chaque activité. Finissez de remplir le tableau 1.
Activité Inducteur Coûts Détails
Attente Nb de clt coiffés 3955
Abonnements : 450 Location : 1500 Amortissement matériel : 225
Coupe de cheveux Tps de coupe 22145
Salaire Akira : 18 000 location : 3000
Amortissement matériel : 505 Ciseaux : 360
Sèche-cheveux : 560/2
Shampoings Tps au shampoing 16151,5
Salaire apprentis : 6469 Location : 4500
Amortissement matériel : 757,5 Eau : 2612
Shampoings utilisés : 1813 Autre travail du cheveu Minutes d'autres travaux du
cheveu 23225
Salaire Anissa : 19440 Location : 3000 Amortissement matériel : 505
Sèches cheveux : 560/2
Admini. Générale Coût indicrect ajouté 24733
salaire Lydie : 27240 * 0,8 Electricité : 2666 Amortissement ordi : 209
Logiciel de compta : 66
Balayage Nb de coupe 18428 Salaire apprentis : 17566
Balais : 129
Café Nb de clt coiffés 2409 achat machine : 209
Salaire apprentis : 2200
Accueil vente € de CA 8953
Location : 3000 Amortissement matériel : 505 Salaire Lydie (vente) : 0,2 * 27240 -Le salaire des apprentis a été réparti au prorata du temps qu’ils passent à chaque activité (Tps de café, tps de shampoing et le reste en balayage).
-Les amortissements et le loyer sont répartis au prorata des m2 utilisés par chaque activité.
- On a estimé que Lydie passait 80% de son temps à l’administratif et 20% à l’accueil-vente.
Question 6 : Remplissez le tableau 2 (calcul des coûts par inducteurs).
Tableau 2 : Calcul du coût des inducteurs
Nb de clt coiffés, Temps de coupe Tps au shampoing (hors seconde coloration) Tps autre travail Coût ajouté Nb de coupe € de ca
Attente 3 955
Coupe 22 145
Shampoing 16 152
Autres tr. Cheveux 23 225
Admin. Gé. 24 733
Balayage 18 428
Café 2 409
Acceuil vente 8 953
Total par inducteur 6 364 22 145 16 152 23 225 24 733 18 428 8 953 Nombre d'inducteur 5 391 77 485 47 548 66 402 95 267 3402 159723 Coût par inducteur 1,18 0,29 0,34 0,35 0,26 5,42 0,056
5391 = 1889 + 1513 + 1190 + 799 77485 = 1819 * 25 + 1513 * 20
47458 = 1819 * 8 + 1513*12 + 1190 * 12 66 402 = 1190 * 37 + 799 * 28
95 267 = 6 364 + 22 145 + 16 152 + 23 225 + 18 428 + 8 953 3402 = 1889 + 1513
159 723 =1889*25+1513*20+1190*45+32*799+208*15 Question 7 : Calculez le résultat par produit.
Tableau 3 : Calcul du résultat par produit sur l’année n
Coupe chev. Lg Cpe cheveux courts Coloration Modelage Shampoings
Qté PU Total Qté PU Total Qté PU Total Qté PU Total Qté PU Total
Coûts directs
Achat tondeuses 358
Fer à lisser 212
Couleurs 1 190 9 10 710
Dosette 1 889 0,2 378 1513 0,2 303 1 190 0,2 238 799 0,2 160
Shampoings vendus 208 6 1248
∑ Coûts indirects 378 661 10 948 372 1248
Coûts indirects
Nb clients coiffés 1 889 1,18 2230 1 513 1,18 1 786 1 190 1,18 1 405 799 1,18 943
Tps de coupe 47 225 0,29 13497 30 260 0,29 8 648
Tps au shampoing 15 112 0,34 5133 18 156 0,34 6 167 14 280 0,34 4 851
Tps autre trav. 44 030 0,35 15 400 22 372 0,35 7 825
Nb de coupe 1 889 5,42 10232 1 513 5,42 8 196
€ de CA 47 225 0,056 2647 30 260 0,056 1 696 53 550 0,056 3 002 25 568 0,056 1 433 3 120 0,056 174,9
∑ Coûts indirects 33740 26 493 24 657 10 201 174,9
Coût de structure 33 740 0,2596 8759 26 493 0,26 6 878 24 657 0,26 6 401 10 201 0,26 2 648 174,9 0,26 45,4 Coût de revient 1 889 22,70 42877 1 513 22,49 34032 1 190 35,30 42 007 799 16,55 13 222 208 7,06 1 468,3 CA d'affaires 1 889 25 47225 1 513 20 30260 1 190 45 53 550 799 32 25 568 208 15,0 3 120,0 Résultat 1 889 2,30 4348 1 513 -2,49 -3772 1 190 9,70 11 543 799 15,45 12 346 208 7,94 1 651,7
Question 8 : Commentez les résultats.
1. Résultat global
Le résultat global est positif : bénéfice de 26 117,3 euros.
2. Résultat par produit
Tous les produits ont un résultat > 0 à l’exception des coupes cheveux courts. Les meilleurs taux de rentabilité (Résultat / CA) reviennent aux produits modelage à sec (rentabilité 48 % (15,45 € de résultat / 32 € de CA) et vente de shampoings 53 %). La marge sur la vente de shampoing s’explique par la faiblesse des coûts indirects. En effet, cet objet de coût ne supporte pas un grand nombre d’activité (comme par ex. l’activité coupe de cheveux). Il s’agit donc de mener des actions correctives pour améliorer les coupes cheveux courts et éventuellement aussi pour améliorer la rentabilité des coupes cheveux longs et des colorations.
3. Pistes d’amélioration
L’arbre de décision peut être schématisé de la manière suivante pour prendre la décision. Nous débutons par l’analyse de l’ODC « coupe de cheveux courts ».
Faut-il continuer ou arrêter de réaliser cette prestation de service ? Il semble impossible de supprimer l’objet de coût « coupe cheveux courts » dans la mesure où il s’agit d’une prestation de base (sauf à basculer sur un salon féminin). Si le salon bascule en tout féminin, le salaire d’Akira (qui fait aujourd’hui toutes les coupes) basculerait uniquement sur les coupes cheveux longs. Le résultat de cet objet de coût deviendrait alors négatif (son salaire étant une charge fixe répartie sur un plus petit nombre d’objet de coûts). Economiquement, il semble donc nécessaire de continuer les coupes cheveux courts.
Sachant que nous continuons de réaliser cette prestation de service, il s’agit d’améliorer son résultat. Deux options sont envisageables : augmenter le CA ou réduire les charges.
Concernant l’amélioration du CA, 2 options sont possibles : (i) une baisse du prix conduisant à une augmentation du nombre de clients coiffés (qui s’accompagne aussi donc réduction des coûts fixes unitaires (notamment le salaire de Akira) ou (ii) une augmentation du prix de vente de 2,5 € (comblant la perte) en espérant que cela ne fasse pas trop baisser les quantités vendues.
Concernant la réduction des coûts : Pour les coupes, ce qui coute le plus cher correspond aux inducteurs « temps de coupes » et « nombre de coupes ». Et pour la coloration, il s’agit du temps autre travail du cheveu. En remontant aux activités et aux coûts des activités, on peut se demander si l’on peut avoir une action sur ces coûts.
Inducteur Activité Principal Coût Actions correctrices
Temps de coupe Coupe de cheveux Salaire coiffeur Impossible
Nb de coupes Balayage Salaires apprentis Possibilité de revenir à 1 apprenti ?
Temps autre travail Autre travail Salaire coiffeuse Impossible
Conclusion : La principale piste d’amélioration serait de réduire le nombre d’apprentis de 2 à 1. On peut aussi envisager d’augmenter le prix de la coupe. Il faudrait alors faire attention à ne pas trop augmenter ce qui pourrait réduire le nombre de clients coiffés. Enfin, on peut essayer d’avoir une action proactive sur les ventes des shampoings pour lesquels la rentabilité (Résultat / CA) se situe autour de 53 %.
Question 10 : Quels sont les éléments qui peuvent conduire à un calcul de coûts arbitraire selon la méthode ABC ? Comment fiabiliser ce système de calcul de coût ?
1. Découpage par activité : le découpage modifie les montants des coûts affectés dans les activités et donc leur répartition aux objets de coûts.
Par exemple : est-il pertinent de regrouper les activités coloration et modelage à sec ?
Autre exemple : serait-il plus pertinent de séparer les activités d’accueil et de vente ? En effet, on accueille tous les clients (le coût de l’accueil devrait être réparti sur tous les clients), mais on ne vend qu’à certains (le coût de la vente ne devrait être affecté qu’aux produits vendus). Il s’agirait probablement de séparer ces deux activités.
Enfin, 80 % du salaire de la mangeuse est incluse dans l’administration générale. Il pourrait convenir de re-découper cela en plusieurs activités (comptabilité, formation etc…). Cela permet de réparti plus finement son salaire via plusieurs activités (et inducteurs).
2. Répartition des coûts dans les activités : la ventilation des coûts dans les activités peut être arbitraire ou approximative. Le coût de chaque activité est donc dépendant de ces choix, ce qui modifiera le résultat des ODC.
- le salaire des apprentis est réparti au prorata du temps (3 min par café, puis shampoing et le reste balayage). Ce n’est pas une bonne approximation.
Notamment en raison du fait que sur le temps restant (après le café, les shampoings et le balayage), les apprentis réalisent quelques coupes de cheveux.
Une partie de leur salaire devrait donc être affecté à l’activité coupe.
- Le salaire de Lydie est réparti 80% dans l’administration et 20% dans l’accueil-vente. Cette répartition discrétionnaire peut fausser les coûts des activités et donc le résultat par produit.
3. Choix des inducteurs : L’inducteur permet de répartir le coût des activités aux ODC. Il doit donc être proportionnel au niveau d’activité consommée par chaque ODC.
Par exemple : € de CA pour l’activité accueil vente. On suppose ici que plus le client paie cher, plus il consommera d’activité accueil-vente. Ne vaudrait-il pas mieux prendre un indicateur volumique (nb de ventes ou nombre d’ODC facturé) ou en temps (cet inducteur serait pertinent si, par exemple, on prend plus de temps de conseil pour les colorations par exemple).
Question 11 : Une autre méthode de calcul de coût aurait-elle été plus adaptée ?
La méthode ABC est lourde, couteuse et repose sur beaucoup d’approximations. Le fait que l’activité soit peu complexe limite l’intérêt de mettre en place cette méthode.
Une méthode plus simple, plus rapide et moins couteuse serait peut-être la méthode des coûts partiels. Cependant, le volume de charges fixes est très élevé ; la marge sur coût variable ne serait donc un indicateur très pertinent à analyser. Cette méthode ne serait pas complètement adaptée.
La méthode des centres d’analyse pourrait convenir bien que le montant des charges indirectes soit important. Il faudrait cependant sélectionner un nombre faible de centres d’analyse.
