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Chronique des banques et questions monétaires

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J OURNAL DE LA SOCIÉTÉ STATISTIQUE DE P ARIS

G. R OULLEAU

Chronique des banques et questions monétaires

Journal de la société statistique de Paris, tome 54 (1913), p. 107-111

<http://www.numdam.org/item?id=JSFS_1913__54__107_0>

© Société de statistique de Paris, 1913, tous droits réservés.

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(2)

VI

CHRONIQUE DES BANQUES ET QUESTIONS MONÉTAIRES

Les marchés monétaires. — Rarement fin d'année aura donné lieu à des besoins de crédit aussi intenses que les derniers mois de 1912. Éclatant au milieu d'un essor écono- mique très accentué et qu'elle n'a guère ralenti, la guerre des Balkans a provoqué chez les détenteurs de capitaux une grande circonspection, qui s'est traduite par l'élévation du loyer de l'argent et par une thésaurisation qui, en certains pays, et notamment chez nous, a fait disparaître de la circulation une grande partie du numéraire d'or.

En Autriche-Hongrie, ces répercussions ont été particulièrement violentes et ont abouti à une véritable crise monétaire. En Allemagne, le resserrement de l'argent a été d'au- tant plus intense que les capitaux étrangers qui, depuis un certain temps, alimentaient le marché monétaire, ont été brusquement retirés, soit par crainte de complications inter- nationales, soit parce que les disponibilités faisaient défaut à leur tour dans leurs pays d'origine, ce qui a été le cas pour les fonds venus des États-Unis.

L'évolution de la période de prospérité économique se manifeste d'ailleurs nettement si l'on examine les portefeuilles des principales banques d'émission; la loi de Juglar ne se vérifie qu'avec moins de régularité, à l'époque actuelle, en ce qui concerne Les encaisses, que la forte production de l'or tend à grossir presque sans arrêt.

(3)

— 108 -

1910 1911 Millions de francs

Banque de France.

Banque de

l'Empire Allemand.

Banque d'Angleterre.

Banque d'Autriche-Hongrie,

Encaisse Portefeuille

Encaisse •.

Portefeuille Encaisse Portefeuille \

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maximum minimum, maximum minimum, maximum minimum, maximum minimum, maximum minimum, maximum minimum, maximum minimum, maximum minimum.

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4.383 4.108 1.514 749 1.479 1.135 1.655 929 1.076 783 1.071 624 1.763 1.689 1.089 462

4.110 3.907 1.769

944 1.547 1.236 2.241 1.039 1.077

798 1.048

688 1.740 1.645 1.360

651

1912

4.103 3 896 2.188 1.021 1.673 1.286 2.289 1.218 1.055 758 1.122 733 1.679 1.520 1.471 810 Le tableau d'ensemble que nous donnons ci-contre montre combien les banques d'é- mission ont été largement mises à contribution pour Péchéance de fin d'année. Les taux officiels d'escompte sont partout plus élevés que depuis quelques années. En voici les caractéristiques principales pour l'année 1 9 1 2 :

France

Allemagne . . . Angleterre . . . Autriche-Hongrie.

Belgique . . . . Italie

Pays-Bas.

Russie. . Suisse. .

Plus haut

o 6 5 6 6 5

Plus bas Moyenne

3

n

3 5 4 41/ 4 4

3,37 4,95 3,77 5,15 4,41 4,50 5,58 4,00 5,01 4 , 2 0

Nombre de variations

3 3 4 .2 2 Ô 1 0 3 o

Partout, les taux moyens sont plus élevés qu'au cours des apnées précédentes.

Aux États-Unis, la tension monétaire a été relativement faible; la conquête de la prési- dence de la République par le parti démocrate ne laisse que de bien faibles chances de succès au projet de réforme de la circulation fiduciaire élaboré par la commission Aldrich.

Situation monétaire de quelques pays extra-européens

ÉTATS-UNIS.

ARGENTINE.

BRÉSIL.

CHILI.

EGYPTE.

INDE.

JAPON.

!

Encaisse du Trésor : or

— argent . . Circulation (greenbacks et certi-

ficats métalliques) Encaisse disponible

Banques i Encaisse (métal et billets). . . . associées < Dépôts

de New-York. ( Portefeuille

Taux courant de l'escompte a New-York . . . Valeur du dollar d'après le change sur Londres.

Or à la caisse de conversion et à la Banque do la Nation

Valeur au change de la piastre-or Valeur au change du milreis Valeur au change du peso

Valeur au change de la livre égyptienne . . . Or (currency reserve et gold standard réserve).

Argent {currency reserve et gold standard re- serve)

Valeur au change de la roupie Encaisse or de la Banque du Japon Valeur au change du yen

(millions de francs)

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(millions de francs)

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(5)

- 11Ô -

Les métaux précieux en 1912. — On n'a pas encore de données certaines sur la production totale de l'or au cours de Tannée dernière, que l'on évalue provisoirement à 2.450 millions environ. On sait seulement que les mines du Transvaal ont extrait pour 969 millions de francs de métal contre 875 millions en 1911, mais ce chiffre ne repré- sente, pour 1911, que moins du tiers de la production mondiale, et, parmi les autres producteurs, il en est plusieurs, comme l'Australie, le Canada, dont l'extraction diminue régulièrement depuis plusieurs années.

Au point de vue des mouvements d'or et d'argent, le fait le plus saillant de l'année est la demande extraordinairement élevée de l'Inde. Pour les dix premiers mois de l'année, l'Angleterre, l'Egypte et l'Australie ont expédié dans celle direction 649 millions de francs d'or, contre 474 millions en 1911, et le mouvement ne s'est pas ralenti depuis. Pour l'ar- gent, l'Inde a absorbé 309 millions de francs, au lieu de 220 millions en 1911. Une récolte abondante a procuré au pays une balance des paiements favorable et rendu très grands les besoins de numéraire de sa circulation intérieure.

Les stocks visibles n'ont augmenté, en général, que dans d'assez médiocres propor- tions; il faut tenir compte, à cet égard, de la thésaurisation qui a sévi pendant quelques mois dans une grande partie cle l'Europe et qui a en partie dispersé la réserve de numé- raire dans les caisses des particuliers. Les deux pays qui ont le plus accru leurs encaisses sont l'Inde (289 millions) et la Russie (188 millions).

Au total, pour les pays dont nous avons donné les statistiques au début de cette chro- nique, le montant total des encaisses or, qui était de 19.988 millions à la fin de 1911, s'élevait à 21.016 millions à la fin de 1912.

La circulation fiduciaire et le change en Italie. — L'Italie a dû prendre récemment des mesures pour alléger les charges fiscales qui pèsent sur ses banques d'émission. Le régime auquel elles étaient soumises par la loi du 10 août 1893, votée au milieu de la très grave crise due à l'abus qui avait été fait de la monnaie fiduciaire, avait pour objet principal d'empêcher la circulation de s'étendre au delà des limites considérées comme normales; dans ce but, les billets non couverts par l'encaisse étaient frappés d'un impôt rapidement progressif, et même prohibitif dans son dernier échelon, puisqu'il atteignait alors 7 '/* °/o Tan. Mais il est arrivé que, par le seul effet du développement économique du pays, la circulation des banques a atteint d'une façon permanente les limites que Ton considérait comme dangereuses il y a vingt ans. Force a bien été de modifier la législa- tion et d'adoucir les conditions imposées aux établissements d'émission. L'incident n'au- rait qu'une portée purement locale si une discussion ne s'était élevée, dans la presse économique italienne, sur la possibilité d'un lien entre cet accroissement de la circulation fiduciaire et la baisse du change italien qui persiste depuis plusieurs mois. Les partisans de la théorie purement quantitative de la monnaie n'ont pas manqué d'établir une rela- tion de cause à effet entre les deux phénomènes. En réalité, les choses sont moins simples qu'ils ne se l'imaginent. Si Ton compare, au 30 novembre des trois dernières années, les bilans de la Banque d'Italie, on obtient les chiffres suivants :

Millions de hic

1910 " 1911 *•" 1912 Actif. _ — _

Encaisse. . . . % 1.0GI 1.102 1.144

Fonds déposés a l'étranger . . . 35 23 27 Portefeuille commercial 611 618 560 Avances sur gages mobiliers 131 127 131 Comptes de correspondants 43 43 42

1.881 1.913 1.904 Passif.

Billets en circulation 1.510 1.670 1.693 Comptes courants el dépôts a vue . . . . 128 141 143 -Compte courant du Trésor 266 109 111

Valeur de 100 lire en francs.

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- 4 4 4 -

Le total des engagements de la Banque n'a, depuis deux ans, progressé que lentement, plus lentement même que l'encaisse métallique qui leur sert de couverture partielle; de ce côté, la situation s'est donc plutôt améliorée. Mais la composition du passif a changé;

le Trésor, pour faire face aux dépenses de guerre, a réduit fortement s»fonds disponibles a la Banque qui, devant ces retraits persistants, n'a eu d'autre ressource, pour assurer la distribution du crédit, que d'accroître sa circulation.

Quant a la baisse du change, elle résulte simplement de la gêne que la campagne de Tripolilaine a apportée dans la situation du Trésor public, des opérations de crédit qui en sont résultées, et d'une récolte peu favorable qui a encore aggravé la balance des paie- ments.

En somme, l'accroissement de la circulation de billets et la dépréciation du change sont ici, pour une grande partie, les effets d'une même cause : la destruction de capitaux pro- voquée par la guerre, mais il n'apparaît pas, entre ces deux effets, de relation étroite de dépendance. G. ROULLEAU.

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