A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J. M ARTY
Contribution à la théorie élémentaire des équations intégrales
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 5 (1913), p. 259-268
<
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CONTRIBUTION
A LA
THÉORIE ÉLÉMENTAIRE DES ÉQUATIONS INTÉGRALES
PAR J. MARTY,
Professeur au
Lycée
d’Albi.Dans ce
qui
va suivreje
me propose de montrer, enappliquant
une formule quej’ai
donnée auxComptes
rendus le 6juin
1910, comment, sans faireappel
à lathéorie des fonctions
(1),
onpeut
définir l’ordre d’une valeursingulière
et démontrerla convergence absolue de la série
~~ ~ ~ .
i,. 1
y)
étant une fonction réelle ouimaginaire
des variables réelles x, y, on sai t que l’onappelle singulière
et solutionsingulière
relatives au noyau H un nombre ), et unefonction ;
telsque (2)
Soit Y.
une solutionsingulière correspondant à
la valeursingulière
en la mul-tipliant
par une constanteconvenable,
onpeut toujours
la supposernormée,
c’est- à-dire telle que(i)
Cf. J. SCHCR, Mathem. Annalen(igog),
pp.40$
et suiv.(~) (~~~),
désignentrespectivement
la notation «
représente ! l’imaginaire conjuguée
de laquantité
a.260
Posonscomme
on aura = o, et aussi :
D’une solution
singulière ~$
pourH!, correspondant
à la valeur?,~,
on déduiraune fonction de
même,
deH,
nous pourrons déduireH3,
et, ainsi desuite,
ensupposant
que les noyaux successifs obtenus aient des valeurssingulières.
Nousaurons la suite
d’égalités
en
posant
H== Ho
pourplus
desymétrie.
En
ajoutant
membre à membre ces relations pour + i, ni + 3, .... , rt, il vient :et
II
Si dans nous faisons x=v, il vient
et. en
intégrant
parrapport
à x,d’où nous déduisons
l’inégalité
l’égalité
n’étantpossible
que siEn
particulier,
si m =1, on a :Multiplions
les deux membres de(a)
par,~",(y)
etintégrons
parrapport
à y en tenantcompte
de ce quenous obtiendrons :
Multiplions
les deux membres de(~)
par etintégrons
parrapport
à y en tenantcompte
de ce queil vient
ou
III
Supposons
que naugmente indéfiniment,
c’est-à-dire que les H successifs aient tous des valeurssingulières.
Desinégalités (-;’)
et{;"),
nous déduisons aussitôt : :THÉORÈME I. - valeur i, des
03BBp
nepeut
être trouvéeqLL’un
nombrefini
defois.
Supposons,
eneffet,
que ),figure
k foisparmi
les npremières
valeurs des~~p;
on aura
donc
limite
indépendante
de n.,
THÉORÈME II. - Les
)’p
croissent en module avec p.Si,
eneffet, jusqu’à
p = n tous les étaient inférieurs à a, on auraitdonc
(1 Ile
peut
donc être fini.,
THÉORÈME III. - L’ensemble des
),p
est dénombrable.La formule
précédente montre,
eneffet, qu’il n’y
aqu’un
nombre fini de î, dont le module est inférieur à un nombre a.THÉORÈME IV. - La série
03A3 ,
I~,~ 1
C’est une
conséquence
immédiate del’inégalité ~,;").
Ii~
L’égalité (03B4"),
où ni = i, n=k.,
montre ques’exprime
linéairement enfonction de
l’égalité (03B4’),
oùm=k,
montre ques’exprime
linéairement en fonction deOn déduit de cette remarque les
théorèmes
suivants : :THÉORÈME I. -
Les fonctions 03C6
sont linéairementindépendantes.
Supposons
le théorème démontré pour n ; il est vrai pour n + i : ;si,
en effet,on avait
c~ n’étant pas
nul,
on auraitmais le second membre ne
dépend
que de ~~;~, ~,~, lepremier,
au con-traire,
contient ~~; il faudrait que ck fut nul.THÉORÈME II. - Si l’on a des
fonctions indépendantes 03C8
1, 03C82,
... , telles queon
peut
trouver unsystème
clefonctions 03C6p analogues
auxfonctions précédentes
ettelles que
03C6p
soit une combinaison linéaire des.!
d’indiceinférieur
oitégal.
Le théorème est vrai pour p = i ; il suffit de poser
03C81(x)=c103C61(x),
03C61 étant normée.Supposons
le démontré pour p= n- I ; il est vrai pour p= n. On aura, enefl’et,
les relationsde
plus
ou, comme
~!,~ , ~~,,
..., sontcombinaisons des ~ ,
posons alors
il viendra
ou enfin
en
posant,
en vertu des formules~~")
où et où n estremplacé
parr, ~, 3, .s.,
enfin
Il suffit alors pour que la formule
(1)
soitidentique
à la formule(0")
correspon- dant à queor,
et les
équations (2)
et(3) deviennent
ou
équations qui
déterminent successivementcomme c,~ est
arbitraire,
onpeut
supposertoujours normée,
et le théorème estdémontré,
la fonction contenant effectivement 03C8n n’étant pasidentiquement
nulle.
THÉORÈME III. - Si a des relations de ta
forme
entre n
fonctions indépendantes,
onpeut,
eliremplaçant
les03C8
par des combinaisonslinéaires,
obtenir desformules analogues
oÙ les valeurs des sontprises
dans unquelconque.
Il suffit de montrer
qu’un peut
intervertir deux u. consécutifs nonidentiques.
Soi t, en effet.
et
posons
il vient
et, en
posant
on aura une relation où ne
figurera
étant différent on a une valeurpour c . Alors il suffit
i
et ~.p :
: la forme des relations n’aura paschangé.
THÉORÈME GÉNÉRAL. - l’on a des
fonctions 03C8
linéairementindépendantes qui
z,éri-fient
p relations .on
peut
trouver autant defonctions
dont elles sont combinaisonslinéaires, analogues
aux
fonctions
03C6,correspondant
aux mêmes valeurs des nombres N, maisprises
dansun ordre arbitraire.
Il suffit
d’appliquer
successivement les théorèmes III et II.V
Ce dernier théorème va nous
permettre
de démontrer l’identité des nombres i,avec les
singulières
du nOJauH (x, y).
Démontrons d’abord le lemme suivant :LEMME. - SoiEnt
03BB1
, ... ,correspondant
à 03C61, 03C62 , ... , 03C6n, et supposons LIII nombre 1différent
des i, fel que ionpuisse
trouver desfonctions 03C81, 03C82
, ... ,03C8k,
...,û", satisfaisant
auxrelations
les 03C6 et
03C8
sont linéairementindépendants.
Supposons,
eneffet,
une relation de la formeavec
c,~ ~ o, ;~ ~-o, r~
étant leplus petit
nombre telqu’il
existe une relation de cetteforme,
enmultipliant
leségalités (3") respectivement
par ei, c2’...,les q
pre- mièreségalités (i)
03B32, ..., fq etajoutant
membre àmembre,
on auraitmais de
(2)
et(3)
on déduiraitrelation de même forme que
(2).
le coefficientde 03C6n
n’étant pas nul etoù q
est rem-placé
par un nombreinférieur,
cequi
estimpossible.
Ceci
posé,
reprenons les noyaux successifs H,H~ , H ...., H
avec leurs valeurssingulières î.=,
...,ï,".
Il est aisé de démontrer : :THÉORÈME I. valeur
quelconque
des î, est valeursingulière
pour H.On
peut,
eneffet, d’après
le théorèmegénéral,
amener cette valeur aupremier
rang.
THÉORÈME II. - valeur singulière de
H(x, y) figure parmi
les I, ou est valeursingulière
pourH?t(x, y)
.Soit
1 ,
en effet, nefigurant
pasparmi
les A ; on aurad’après
le lemmeprécédent, ’f
sera linéairementindépendante
de 03C61, 03C62, ..., 03C6n, et,en
adjoignant
la relation(i)
auxéquations (0"),
onaugmentera,
parapplication
du théorème
général,
le nombre de ceséquations
d’uneunité, ),~1~ ~
i étantégal
à1,
la solution
singulière
sera combinaison linéaire de y, , ~~, ..., et’J.
Ces deux théorèmes établissant l’identité de ), et des valeurs
singulières
nouspermettent
d’affirmer que leur ensemble est dénombrable. ,Supposons
alors que ces valeurs sontrangées
par ordre de module croissantnous
prendrons 7,1=l~, puis
de nouveau),3=lu jusqu’¿.
obtenir un noyaudont la
ne seraplus
valeursingulière,
ce noyau aura/~
comme valeursingulière;
nous
prendrons li
aussi souvent quepossible, puis 1,,
et ainsi de suite. :Nous obtiendrons ainsi une suite defonctions 9
que nousappellerons
une suitecomplète
etchaque
valeur serarépétée
un nombre de fois que nousappellerons
ordre cle lce valeurSoit alors une valeur
singulière
de cette suite que nous supposeronssimplement distincte
de et, par unprocédé quelconque, imaginons
que nous avons trouvéune suite de fonctions linéairement
indépendantes 03C81, 03C82, ..., 03C8k
telles quenous les
appellerons fonctions fondamentales associées (_1;l
à03BBn;
endésignant
p;m03C6n-1,1I-{ . 03C6n-2 .r~t~~, ,..., 03C6 ..., d»-P les fonctions de la suite
complète correspondant
auxsingulières égales
ài.,t,
nous pouvons démontrer :(1)
Gf. Annales cle Toulouse (I908), pp.268
THÉORÈME 1. - Les
fonctions 03C8
sont des combinaisons linéaires de 03C61, 03C62,..., 03C6n-p
.Soit,
en effet.03C8k
lapremière
fonctionqui
ne serait pas une telle combinaisonlinéaire,
enadjoignant
aux n + ppremières
relations(03B4")
la relationqui
se déduirait de la relation ci-dessuscorrespondante
à on en déduirait unerelation
(~")
deplus correspondant ~
cequi
estimpossible.
THÉORÈME. 2014 Le nombre rn
des fonctions û
estinférieur
ouégal
au nombre p desfonctions
03C6 de la suitecomplète correspondant
à la même valeursingulière.
En effet,
d’après
lelemme,
les fonctions03C8
sont linéairementindépendantes
desfonctions 03C61,
03C62, ... , 03C6n; des npremières
relations(1")
et des relationsci-dessus,
on déduirait poury)
un secondsystème
de fonctions03C6’n-1,
’.’’ et le théo-rème 1
appliqué
au noyauHn(x, y)
montre que , ... ,s’expriment
linéai-rement en fonction de 03C6n-1, ...
, 03C6n+p;
il faut donc que m soit inférieur ouégal
a p.En
définitive, l’ordre
d’une valeursingulière représente
le nombre maximum defonctions fondamentales
linéairementindépendantes qu’on peut
luiassocier,
c’est lethéorème
qui précède,
et, d’autrepart,
ensupposant
la suitecomplète
des 03C6, le théo- rèmegénéral
montrepeut
amener aux ppremiers
rangs les valeurs...
qu’effectivement
ce nombre maximumpeut
être atteint.Nous arrivons donc aux conclusicns suivantes : :
A
chaque
valeursingulière
03BB del’équation correspond
un nombre k que nousappelle-
rons son ordre et
qui
estdéfini
par lespropriétés
suivantes :I ° Il
n’y
a pasplus
cle k solutionssingulières
linéairement distinctesappartenant
cr’t, :2° Il existe k solulions
fondamentales
;On
peut
d’uneinfinité
cde manières trouver une suitecomplète
defonclions
tellesque toules les solutions
correspondant
à la valeur 03BBu(03BBu~ 03BBn-1)s’expriment
enfonction
linéaire des
fonctions
cle la suitecomplète
d’indiceinférieur
à n; ;4° Si
03BB1, 03BB2,
.’. ...désigne
la suite des valeurssingulières, répétées
autant defois
que leur ordre lecomporte,
lu série -.