A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
L OUIS R OY
Sur les équations générales de la mécanique, le théorème de D’Alembert et celui du travail virtuel
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 12 (1920), p. 93-106
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1920_3_12__93_0>
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SUR LES ÉQUATIONS GÉNÉRALES DE LA MÉCANIQUE,
LE THÉORÈME DE D’ALEMBERT ET CELUI DU TRAVAIL VIRTUEL
Par LOUIS ROY.
INTRODUCTION. -
On sait que le théorème du travail virtuel est le suivant : :
La condition nécessaire et
suffisante
del’équilibre
d’unsysléme
à liaisons sans. frottement indépendantes
dutemps
et soumis à desfonces indépendantes
dutemps,
eslque le travail des
fonces
directementappliquées
soit nul ounégatif
pour tous lesdépla-
cements virtuels
compatibles
avec les liaisons.De ce théorème démontré a
priori,
ondéduit,
ainsi que l’a montréLagrange,
les
équations générales
del’équilibre.
.
Lorsque
les liaisons ou les forces directementappliquées dépendent
dutemps,
il n’existe
généralement
pas depositions d’équilibre; toutefois,
de tellespositions peuvent exceptionnellement
exister. C’est ainsiqu’un point
matériel soumis à uneforce verticale
variable,
mobile sur une circonférence tournant autour d’un diamè- trevertical,
est enéquilibre
absolu aux deux extrémités de ce diamètre. Etalors,
on
peut
se demander si leséquations précédentes, appliquées
au casactuel,
ferontencore connaître ces
positions d’équilibre.
D’autre
part,
dans l’extension du théorème du travail virtuel au cas des liaisonsunilatérales,
il y a une conclusion paranalogie qui
n’est pas absolument convain- cante1’).
Pour établir laréciproque
de ce théorème dans le casactuel,
conformé- ment à. la méthode suivie dans le cas des liaisonsbilatérales,
on est conduit à dé-(’)
P. Appell, Traité deMécanique
rationnelle, t. f, 3e édition, p. 27g,94
montrer que le travail élémentaire des forces de
liaisons,
dans ledéplacement
réeld’inégalité qui
seproduirait
sil’équilibre
n’avait paslieu,
est nul. Il en est certai-nement ainsi dans le cas d’un
point
mobile sur une. surfacequ’il peut quitter
d’uncôté,
car, si lepoint quitte
lasurface,
c’estqu’évidemment
la réaction de celle-ciest devenue
nulle;
maispeut-on affirmer,
parsimple
voied’analogie, qu’il
en seraencore de même dans le cas de liaisons absolument
quelconques ayant
un caractèrepurement analytique ?
Enfin,
on saitqu’on
passe de laStatique
à laDynamique
par le théorème de d’Alembert; mais laréciproque
du théorème du travail virtuelsupposant
essentiel-lement les liaisons
indépendantes
dutemps,
onpeut
se demander sil’application
de
l’équation
ded’Alembert
à unsystème
dont les liaisons endépendent
conduira~
bien aux
équations
effectives de son mouvement.Ces
incertitudes
nousparaissent
résulter d’unsimple
défaut deprésentation imputable
à la tradition créée parLagrange.
Telle est, en effet, l’influence exercéedepuis plus
d’un -siècle par la «Mécanique analytique
»,qu’on
ne s’est pas encore écarté de la voie tracée par son auteur :Lagrange
avait fait duprincipe
du travailvirtuel le fondement de sa
Statique
et en avait déduit leséquations générales
del’équilibre
par les méthodesanalytiques régulières qui
l’ontimmortalisé;
ses suc-cesseurs, sans rien
changer
à l’ordrequ’il
avaitsuivi,
se sont seulement efforcésde transformer le
principe
enthéorème,
sans modifier laplace
que lui avait fixéeLagrange.
Le théorème du travailvirtuel, péniblement
démontré apriori,
n’a pas cessé d’être lepoint
dedépart
deséquations générales
de laStatique
et, le théorèmede
d’Alembert,
celui deséquations générales
de laDynamique.
Le
présent
Mémoire a pour but de montrerqu’on
obvie aux inconvénients quenous avons
signalés,
enexposant
laMécanique analytique
sanss’appuyer
sur cesdeux
théorèmes, qui,
enréalité,
ne sont nullement nécessaires: Eneffet,
de la défi- nition des liaisons sansfrottement,
on déduit aisémentl’expression générale
desforces de
liaisons,
ainsique
les conditions designes imposées
à certainsmultipli-
cateurs si certaines liaisons sont
unilatérales,
cequi permet d’écrire
immédiatement leséquations générales
du mouvement et, enparticulier,
celles del’équilibre.
Leséquations
du mouvement ainsiobtenues,
le théorème de d’Alembert consiste en la remarque, alorsévidente, qu’on
obtiendrait ces mêmeséquations,
ainsi que les conditions designes complémentaires,
en écrivant que le travail des forces d’inertie et des forces directementappliquées
est nul ounégatif pour
tous lesdéplacements
virtuels
compatibles
avec les liaisons tellesqu’elles
sont à l’instant t.Ce théorème donne
alors,
comme casparticulier,
celui du travailvirtuel,
dont l’énoncégénéral
doit être selon nous le suivant : :Lorsqu’un système
à liaisons sansfrottement
est eJZéquilibre,
le travail desforces
directement
appliquées
est nul ounégatif,
pour tous lesdéplacements
virtuels compa-tibles avec les liaisons telles
qu’elles
sont à l’instant t ;réciproquement,
on obtient leséquations d’équilibre
et les conditionscomplémentaires,
en écrivant que le travail desforces
directementappliquées
est nul ounégatif,
pour tous lesdéplacements
virtuelscompatibles
avec les liaisons tellesqu’elles
sont à l’instant t.Or,
pourqu’une
solution deséquations d’équilibre,
satisfaisant aux conditions .complémentaires,
soitvalable,
c’est-à-direcorresponde
à un étatd’équilibre effectif,
il faut et il suffit
qu’elle
fournisse pour les coordonnées des différentspoints
dusystème
des valeursindépendantes
dutemps.
Il n’en seraqu’exceptionnellement
tainsi si les liaisons et les forces directement
appliquées dépendent
dutemps,
maisil en sera
toujours
ainsi dans le cas contraire. Leséquations d’équilibre, jointes
auxconditions
complémentaires,
constituant alors les conditions nécessaires et suffi- santes del’équilibre,
l’énoncégénéral précédent
se réduit à l’énoncérestreint,
quenous avons
rappelé
au début de cette Introduction. , Les théorèmes du travail virtuel et ded’Alembert, ayant
ainsi cesséd’être
labase de la
Mécanique analytique,
n’ontplus
riend’indispensable;
leur seulintérêt,
devenu
purement synthétique,
n’estplus
que de condenser en une formuleunique
des
équations précédemment établies,
au même titre que le théorème d’Hamilton et celui de la moindre contrainte de Gauss.§
1. -Équations de liaisons
etdéplacements virtuels.
Considérons un
système
de fipoints
matérielsrapporté
à un trièdre fixe trirec-tangle Oxyz
et soumis à des liaisons. Ces liaisonspeuvent
être dequatre
sortes :1. - Les liaisons holonomes bilatérales
s’exprimant
par péquations
finies entreles 3n coordonnées yl, ..., z" et le
temps t
II. - Les liaisons non holonomes bilatérales
s’exprimant
par Ptéquations
linéaires entre les dérivées du
premier
ordre des coordonnéesles sommations
s’étendant
à tous lespoints
dusystème
et les coefficientsBz, Ci,
xi étant des fonctions de XI, , ..., , z,l,i
;III. - Les liaisons holonomes unilatérales
s’exprimant
par s relations finiesanalogues
auxéquations (1)
°
le
signe
=correspondant
au cas où la liaison est réalisée et lesigne
> au cas où elle ne l’est pas ;IV. ~- Les liaisons non holonomes unilatérales
s’exprimant
par s1 relations linéairesanalogues
auxéquations (2)
les coefficients
Mi’ Ni,, ;~L
étant des fonctions de y, , ..., t, lesigne
=correspondant
au cas où la liaison est réalisée et lesignè
> au cas où elle ne l’estpas.
Cela
posé,
lesdéplacements
virtuelscompatibles
avec les liaisons tellesqu’elles
sont à l’instant t, les liaisons unilatérales étant
supposées
toutes réalisées à cet ins- tant, sont de deux sortes : les déplacementsd’égalité
et lesdéplacements d’inégalité.
Les
déplacements d’égalité
vérifient leséquations
Ces
équations permettent d’exprimer
p + p1 + s + Si des variationsô, appelées
variations
dépendantes,
en fonction des 3n -(p
+ p~ + s +s1)
autres restées arbi- traires etappelées,
pour cetteraison,
variationsindépendantes.
’Les
déplacements d’inégalité
vérifient leséquations (5), (6)
et les relationsl’une au moins étant
prise
avec lesigne
>..§
II. -Liaisons
sansfrottement ; expressions des f orces de liaisons.
Soient
X’, Y’,
Z’ lescomposantes
de la force de liaisonappliquée
à unpoint quelconque M (x,
y,z)
dusystème ;
on dit que les liaisons sont sansfrottement lorsque
le travail virtuel des forces de liaisons est nul pour tous lesdéplacements d’égalité,
etpositif
ou nul pour tous lesdéplacements d’inégalité,
c’est-à-dire lors- ’qu’on
a’
pour tous les
déplacements d’égalité
etpour tous les
déplacements d’inégalité.
La définition
exprimée
par la relation(g’)
est lagénéralisation
de cequi
se passelorsqu’un point M,
mobile sans frottement sur une surfacequ’il peut quitter
d’uncôté, quitte
cette surface dans undéplacement d’inégalité
considéré à l’instant t.Comme le
point,
par suite del’impénétrabilité
de lasurface,
nepeut quitter
celle-cique du côté vers
lequel
estdirigée
la force de liaisonF’, l’angle
que fait MM’ avec F’est
aigu,
de sorte que le travail virtuelcorrespondant
de cette force’
est nécessairement
positif,
à moins que F’ ne soit nul.Ici,
une remarque est à faire pour bien fixer les idées : dans la définitiongéné-
rale du travail élémentaire d’une
force,
il est inutile despécifier
enquel point
dudéplacement
estprise
laforce, quand
celle-ci est continue.Mais,
dans le casparti-
culier
qui
nous occupe, la force de liaison F’ estdiscontinue, puisqu’elle
passe brus-quement
d’une valeur finie àzéro,
dès que sonpoint d’application quitte
laliaison;
autrement
dit,
elle est nulle en toutpoint
dudéplacement
sauf àl’origine
~Ide ce
déplacement.
Il est donc bien entendu que,lorsque
nous disons quel’expres-
sion
précédente
estpositive
ounulle,
F’ est laforce
de liaison relative àl’origine
Mdu
déplacement,
et la même convention est à faire pourla
relation(g’).
La définition
exprimée
par les formules(g)
et(g’)
conduit immédiatement àl’expression
des forces deliaisons,
par la méthode desmultiplicateurs
deLagrange.
Écrivons
tout d’abord quel’équation (g)
est vérifiée pour toutes les variations ô véri-fiant
leséquations (5), (6), (j), (8);
enmultipliant
leséquations (5) respectivement
par
__ î~l, -~,=,
..., leséquations (6)
par-h~’, -_;,Q’,
...., ‘l,’P1;
leséqua-
tions
(7)
par -;~.i,--;~.w,
..., -,~.J; leséquations (8) -~,~’,
..., ,les A,
,/,
p, étant despararnètres indéterminés,
et enajoutant
membre à membreces
P + p, + s + s, équations
ainsi quel’équation (~),
il vientIl résulte alors d’un raisonnement bien connu que les
coefficients
des 3n varia- tions 0figurant
dans cetteéquation
doivent être nuls, de sorte que la force de liai-son
appliquée à chaque point
dusystème
a pourcomposantes
Écrivons
maintenant que les forces de liaisons satisfont en outre à la relation(g’)
pour toutes les variations ô vérifiant les relations
(5), (6), (7’)
et(8’);
en substituant lesexpressions (11) déjà
obtenues dans la relation(g’)
et en tenantcompte
deséqua-
tions
(5)
et(6),
il vientComme tous les coefficients des
multiplicateurs
p,f-L’
sontpositifs
ou nulsd’après
les relations(7’), (8’),
la relationprécédente exige qu’il
en soit de même deces
multiplicateurs,
c’est-à-direqu’on
aitAinsi,
les liaisons étantsupposées
toutesréalisées,
les forces de liaisons sont données par les formules(11),
lesparamètres
p,u/ qui
yfigurent
étantassujettis
àsatisfaire aux conditions
(12),
que nousappellerons conditions complémentaires.
§
III. -Equations du mouvement du système.
Soient
X, Y,
Z lescomposantes
de la force directementappliquée
à unpoint quelconque
y,z)
dusystème,
de masse m; cepoint pouvant
être considérécomme libre sous l’action de cette force et de là force de liaison
(X’, Y’, Z’),
leséqua-
tions de son mouvement sont
En y
remplaçant
lescomposantes X’,
Z’ par leurs valeurs(1 r),
ceséquations deviennent
tLes Il groupes de trois
équations analogues
écrites pourchaque point
constituent- les
équations
du mouvement dusystème.
Ces 3néquations, jointes
auxéquations
de liaisons(1), (2), (3), (4)
et aux conditionsinitiales, déterminent.
les 3n + p + Pt + s + s~ inconnuesen fonction du
temps;
cette solution est valable tant tqu’elle
donne pour les p..,~.’
des valeurs satisfaisant aux conditions
(12),
c’est-à-dire tant que toutes les liaisonssont réalisées. ’
Supposons qu’il
en soit ainsijusqu’à
l’instantt1,
où l’un desmultiplicateurs
~, ~.’,
parexemple,
s’annule enchangeant
designe.
On en conclutqu’à partir
decet
instant,
lapremière
des liaisons(3)
cesse d’êtreréalisée,
de sorte que le mouve- ment dusystème,
pourt ~ 1, ,
est défini par leséquations (i4),
où l’on fait ~,! = o, et par les mêmeséquations
de liaisons queprécédemment,
dont on a toutefois sup-primé
lapremière (3).
On a donc encore, pourreprendre
leproblème
àpartir
del’instant autant
d’équations
qued’inconnues,
et la nouvelle solution ainsi obte-nue est
valable,
tantqu’elle
satisfait àl’inégalité
.
Supposons qu’il
en soit ainsijusqu’à
l’instantt2,
où lafonction g1
s’annule enchangeant
designe.
On en conclutqu’à
cet instant lapremière
des liaisons(3)
setrouve
rétablie,
cequi
détermine engénéral
une discontinuité dans lerégime
desvitesses; les nouvelles vitesses
qui
succèdent ainsibrusquement
aux anciennes àl’instant if.
se déterminent alors en résolvant unproblème
depercussions.
§
IV. -Équations d’équilibre du système.
Il
peut arriver,
même si les liaisons et les forces directementappliquées dépen-
dent du
temps,
queles équations
du mouvement(i4), jointes
à celles de liaisons(1), (2), (3)
et(4),
admettent des solutions satisfaisant aux conditions(12),
pourlesquelles
les 3n coordonnées xi, y,, ..., soient des constantes ; s’il en estainsi,
chacune de ces solutions défini une
position d’équilibre
dusystème.
Leséquations
de liaisons non holonomes
(2)
et(4), supposées
toutesvérifiées,
se réduisent dans cettehypothèse
àet les
équations (i/t)
àLes n
groupes
de troiséquations analogues
écrites pourchaque point
constituent leséquations d’équilibre
dusystème.
Ces 3néquations, jointes
aux p+ p1 + s + Si équations (1), (15), (3)
et(16),
déterminent les3n + y+p, + s ~ s1
inconnuesen fonction du
temps ; chaque
solution n’estvalable,
c’est-à-dire necorrespond
àun état
d’équilibre effectif,
que si elle satisfait àl’hypothèse faite,
c’est-à-dire si elle fournit pour les 3n coordonnéesy,,
..., zn des valeursindépendantes
dutemps,
et si elle donne pour des valeurs satisfaisant aux conditions
complémen-
taires
(12). Lorsque
les liaisons et les forces directementappliquées
sontindépen-
dantes du
temps,
il en est de même deséquations précédentes ;
toute solutionsatis-
faisant aux conditions(12)
fournira donctoujours
pour x1, y~, ..., z~, des valeursindépendantes
dutemps,
c’est-à-direcorrespondant
à uneposition d’équilibre
dusystème.
Onpeut
doncdire,
dans ce cas, que leséquations (~ ~), jointes
aux condi-tions
(1 2),
constituant les conditions nécessaires et suffisantes del’équilibre.
~
§ V. - Equations du
mouvement etde l’équilibre
encoordonnées
généralisées.
’
Les
équations
de liaisons holonomes bilatérales(t) permettent d’exprimer
p des coordonnées en fonction dutemps
et des3n - p
= r autres;plus généralement, d’exprimer
les 3n coordonnées en fonction de r coordonnéesgénéralisées
qi, qs, ..., q~, et dutemps
t; cequi donne,
pour les coordonnées d’unpoint quelconque M(x,
y,z~
du
système,
desexpressions
de la formeLes
paramètres
ne sont pasindépendants,
mais liéspar les
+ si relations obtenues enremplaçant,
dans les formules(2), (3)
et(4),
les x, y, z par leurs valeurs(18),
soitles
~~, ~, ~,
étant des fonctions de qs, ...,qr, t
et lesigne
= correspon- dant au cas où la liaison estréalisée,
lesigne
~> an cas où elle ne l’est pas.Les
déplacements
virtuelscompatibles
avec les liaisons, tellesqu’elles
sont àl’instant t, ont pour
expressions
=les
oq
étant liés par les relationstoutes
prises
avec lesigne
= pour lesdéplacements d’égalité
et l’une au moinsétant
prise
avec lesigne
~> pour lesdéplacements cl’inégalité.
Cela
posé,
les formules(g)
et(g’),
condensées en une seule et définissant les liaisons sansfrottement, deviennent, d’après
les formules(22) :
,Écrivons
alors que la formule(a4), prise
avec lesigne
=, est vérifiée pour tous lesdéplacements d’égalité;
ilvient,
comme auparagraphe II,
’
les
),’,
étant desparamètres
indéterminés.Si, maintenant,
on écrit que la for- mule(24)
est vérifiée pour tous lesdéplacements d’inégalité,
il vient les conditionscomplémentaires
.Les formules
(26)
et(27), auxquelles
doivent satisfaire les forces deliaisons,
correspondent
aux formules(it)
et(12).
Pour en déduire les
équations
du mouvement, iln’y
aqu’à remplacer,
dans leséquations (26),
lésQ/
par leurs valeurs(25)
etchaque
force de liaisons(X’, Y’, Z’)
par sa valeur tirée des
équations (13);
si donc on poseces
équations
deviennentCes r
équations, analogues
auxéquations (i4)?
sont leséquations
du mouve-ment en coordonnées
généralisées ; jointes
aux p~ + S+ si équations
de liai-sons
(19), (20), (2 1)
et aux conditionsinitiales,
elles déterminent les r +. inconnues
en fonction du
temps;
cette solution est valable tantqu’elle
donne pour les p,c~,’
des valeurs satisfaisant aux conditions
(27),
c’est-à-dire tant que toutes les liaisons sont réalisées. Onpourrait
icirépéter,
presque mot pour mot, tout cequi
a été dità la fin du
paragraphe
III.On
reconnaît,
dans leséquations (28),
cellesqui
conduisent auxéquations
de-Lagrange, par
la transformation des fonctionsPt
au moyen de la force vive ; en réduisant leur nombre à r - p~ par l’élimination de p~ variationsBq
entre lesformules
(22)
et(23),
cequi supprimerait
les termes enÀ’,
la transformation des fonctionsPi
au moyen del’énergie
d’accélération conduirait auxéquations
deM.
Appell.
En
particulier,
lespositions d’équilibre
sont les solutions deséquations (19), (20), (21)
et(28) qui
donnent pour Xi, Yi’ ..., Zn des valeursindépendantes
det ;
les
équations d’équilibre
dusystème
sont donc leséquations (28),
oùchaque
pre- mier membre estremplacé
par zéro. ,§
VI. -Théorèmes de d’Alembert
etdu travail virtuel.
Nous voyons,
d’après
cequi précède,
que toute laMécanique analytique peut
,être
exposée
sans faire intervenir les théorèmes du travail virtuel et de d’Alembert.L’intérêt de ces deux
théorèmes, auxquels
nous allons maintenantparvenir a poste-
riori n’est
plus,
dèslors,
que de condenser en une formuleunique
deséquations précédemment établies,
au même titre que lethéorème,
d’Hamilton et celui de la moindre contrainte de Gauss.Il résulte dos
équations (g)
et(13) qu’on
a, si lesystème
est en mouvement,pour tous les
déplacements d’égalité;
des relations(9’)
et(f3), qu’on
apour tous les
déplacements d’inégalité. Réciproquement,
si l’on écrit quel’équa-
tion (29)
est vérifiée pour toutes les variations 0 vérifiant leséquations (5), (6), (7)
et
(8),
la méthode desmultiplicateurs
nous conduira tout d’abord àl’équation
.d’oÙ nous déduirons immédiatement les
équations
du mouvement(i4).
Si l’on écrit ensuite que la relation
(~g’)
est vérifiée pour toutes les variations ô vérifiant les relations(5), (6), (7’)
et(8’),
lesexpressions
de X - m , ..., tirées .des
équations
ainsi obtenues et substituées dans la relation(29’),
nous conduirontimmédiatement aux conditions
complémentaires (12).
De là le théorème de d’Alem-bert . ,
Lorsqu’un système
à liaisons sansfrottement
est en mouvement, le travail desforces
directementappliquées
et desforces
d’inertie est nul ounégatif,
pour tous’ lesdéplacements
virtuelscompatibles
avec les liaisons tellesqu’elles
sont à l’instant1
;réciproquement,
on obtient leséquations
du rnouvernent et les condilionscomplémen-
taires, en écrivant que le travail des
forces
directementappliquées
et desforces
d’iner-tie est nul ou
négatif,
pour tous lesdéplacements
vir°tuelscompatibles
avec les liaisonstelles
qu’elles
sont à l’instant t..I06
Dans le cas
particulier
del’équilibre,
les formules(29)
et(29’)
condensées enune seule se réduisent à ’
et le théorème de d’Alembert devient celui du travail virtuel: :
Lorsqu’un système
à liaisons sansfrottement
est enéquilibre,
le travail desforces
directement
appliquées
est nul ounégatif,
pour tous lesdéplacements
virtuels compa- tibles avec les liaisons tellesqu’elles
sont à l’instant t ;réciproquement,
on obtient leséquations d’équilibre
et les conditionscomplémentaires,
en écrivant que le travail desforces
directementappliquées
est nul ounégatif,
pour tous lesdéplacements
virtuelscompatibles
avec les liaisons tellesqu’elles
sont à l’instant t.Dans le cas
particulier
où les liaisons et les forces directementappliquées
sontindépendantes
dutemps,
nous avons vuqu’il
suffit que leséquations d’équilibre
et les conditions
complémentaires
soient vérifiéespour
que laposition
correspon- dante dusystème
soit uneposition d’équilibre ;
delà,
l’énoncé restreint du théo-rème du travail
virtuel,
dont les auteurs ont fait le fondement de la Stati- que :°
.
La condition nécessaire et
suf fisante
del’équilibre
cfunsystème
à liaisons sansfrottement indépendantes
dutemps.
et soumis à desforces indépendantes
dutemps,
est que le travail des
forces
directementappliquées
soit nul ounégatif
pour tous lesdéplacements
virtuelscompatibles
avec les liaisons.Les théorèmes de d’Alembert et du travail virtuel sont ainsi établis très
simple-
ment en toute