C OMPOSITIO M ATHEMATICA
G EIR E LLINGSRUD T OR S KJELBRED
Profondeur d’anneaux d’invariants en caractéristique p
Compositio Mathematica, tome 41, n
o2 (1980), p. 233-244
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1980__41_2_233_0>
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233
PROFONDEUR D’ANNEAUX D’INVARIANTS EN
CARACTERISTIQUE p
Geir
Ellingsrud
et TorSkjelbred
@ 1980 Sijthoff & Noordhoff International Publishers - Alphen aan den Rijn Printed in the Netherlands
Introduction
Soit G ~
Z/pnZ
un grouped’automorphismes
d’un espace vectoriel V de dimension finie sur un corpsalgébriquement
clos k de carac-téristique
p > 0. Gopère
en tant que grouped’automorphismes
de lak-varieté affine V
correspondant
à V et on noteV/G
la varietéquotient.
SoitVo
C V le sous-espace des vecteurs invariants par G.La varieté
V/G
estsingulière quand dimk VG ~ dimk
V - 2 et nousmontrons
qu’elle
n’est pas deCohen-Macaulay lorsque dimk VG dimk
V - 2. Enfait,
si x EV/G
est unpoint
fermé provenant d’un élément deVG,
on a la formuleDans certains cas
particuliers,
on saitdéjà
queV I G
n’est pas deCohen-Macaulay.
Bertin[1]
l’a demontré pour G =Z/9Z quand
V estle kG-module
indécomposable
de dimension 4 surk;
Fossum etGriffith,
dans[2],
le démontrent pour G =Z/p"Z
etdimk
V ?P "-’
+3,
où V est
également
un kG-moduleindécomposable.
Soit yv le kG-module
Homk(V, k),
alorsV I G
=Spec(Symk(Yv)G),
et la
profondeur
de l’anneaugradué
d’invariants estmin(2
+dimk VG, dimk V).
On utilise ce résultat pour trouver un anneaugradué
factorielA avec un groupe
d’automorphismes G ~ Z/pZ
tel queprof AG >
prof
A. En fait on a dim A = dimA’
= 6 et, pour p ?3, prof A = 4, prof AG
= 6.(En caractéristique
2 on aprof
A = 5 etprof AG
=6.)
Onmontre
également
quelorsque
G =Z/pZ
et V est un kG-module de type fini tel quedimk V’ dimk
V -2,
l’anneau d’invariants 0010-437X/8010510233-12$00.2010Symk (Vv)G
satisfait à la conditionS2
deSerre,
mais pas aux con-ditions
Sr,
r > 2.D’une
façon plus générale,
soit G un groupe fini et V un kG-module de type fini. Alors on alorsque dimk
V ~ 2 +dimk VG.
Les démonstrations utilisent les suites
spectrales
reliant lacohomologie
de G à valeurs dansSymk(Vv)
et lacohomologie
locale à support dans l’idéald’augmentation
n deSymk(Vv)G.
Lepoint
essen-tiel est d’estimer la
profondeur
des modules decohomologie
de G àvaleur dans
Symk(Vv)
endegré positif.
On utilise pour cela l’action par translation du groupe additif r deV’
sur V. Cette action munit les modulesHi( G, Symk( VV»
d’une structure deOV/G-0393-modules cohérents, lorsque
i ~ 0. Comme toutes les orbites de r dansV/G
sont de dimension
égale
àdimk VG
on montre pour toutpoint
ferméx E V/G
queprof H’(G, Symk(Vv))x ~ dimk VG.
Encaractéristique
p, si G =Z/pZ
et i> 0,
le support du moduleHi(G, Symk( VV»
est uneseule orbite de
r ;
c’est donc un module deCohen-Macaulay.
Au
paragraphe
2 on étudie l’action deZ/pZ
sur les anneaux locauxnoethériens A de
Cohen-Macaulay,
decaractéristique
p > 0. SoitIF
l’idéalengendré
par{03C3a - a|a
EA, o-
EZ/pZ},
c’est-à-dire l’idéal du schéma despoints
fixes dansSpec
A. Pour tout idéalpremier
associép E
AsSAZ/Pz H1(Z/pZ, A),
on aComme
SUPPAZIPZ H’(Z/pZ, A)
=SUPPA(A/IF),
on a, pour toute com-posante
irréductible F
deSpec(A/IF):
§ 1.
Notations. Lemmestechniques
Dans tout ce
qui suit, k
est un corps decaractéristique
p > 0.Soit G un groupe
cyclique
d’ordre p, et a ungénérateur
de G.L’algèbre
de groupe de Gsur k, kG,
estisomorphe
àk[03C3]/(03C3-1)p.
Soient a et Tr les deux éléments de kG définis par a = 03C3 - 1 et Tr =
03A3p-i=0 oi.
Ils vérifient Tr =aP-’.
Soit M un kG-module. Les groupes de
cohomologie
de G à valeursdans
M, Hi(G, M),
i ~0, peuvent
être calculés àpartir
ducomplexe
Soit A une
k-algèbre. Supposons
que Gopère
sur A en tant quek-algèbre.
Onappelle
AG-module la donnée d’un A-module M et d’une action de G surM,
telle queg(am)
=g(a)g(m)
pour tout g EG,
a EA et m EM.
Si M est un
AG-module,
les groupes decohomologie Hi(G, M)
sont des
AG-modules.
L’action de G sur A induit une action de G sur le k-schéma X =
Spec
A. On aX/G
=Spec AG.
On
appellera 03C0 : X ~ X/G
lemorphisme canonique.
Soit
IF
l’idéal de Aengendré
par aA. Ondésignera
le sous-schéma ferméV(IF)
deSpec
A parF(G, Spec A),
ou par F s’iln’y
a pasd’équivoque possible.
C’est leplus grand
sous-schéma deSpec
A surlequel
Gopère trivialement,
autrement dit le sous-schéma despoints
fixes de G.
Le
G-homomorphisme Tr : A ~ AG
est unAG-homomorphisme,
sonimage
est donc un idéal deAG,
notéIF,.
Le sous-schéma fermé deSpec
AGqu’il
définit sera notéF’(G, Spec A),
ousimplement
F’.Comme
ensemble,
c’estl’image
deF(G, Spec A)
par w,d’après 1.3(i).
Nous allons démontrer
quelques
lemmestechniques.
LEMME 1.1: Soient M un
AG-module,
a EA,
et m E M.(i) ~(am) = 03C3(a)~(m)
+a(a)m
=aa(m)
+a(a)u(m).
(ii) a Tr(m) - Tr(a)m
E dM.(iii) Supposons
que aa = 0 etqu’il
existe b E A tel que ab = a.Alors,
pour tout i E N,~i(bi)
=i!ai.
DÉMONSTRATION: On vérifie facilement
(i).
Pour démontrer(ii),
onécrit
On démontre
(iii)
par récurrencesur i,
le cas i = 1 étantl’hypothèse
de
(iii).
Pour tout i EN, il résulte de(i) l’égalité suivante, 03BC : A~k A ~
A étant le
morphisme
demultiplication.
Supposons
que l’ona ~i(bi)
= i!ai. Il vient:REMARQUE: Pour
i > 0,
lesAG-modules H’(G, A)
sont desA’IIF,-
modules. Pour i
impair
c’est uneconséquence
de(ii).
Pour ipair,
on amême
Hi(G, A)
=AG/Im
Tr =AG/IF,.
LEMME 1.2:
Supposons
que A soit réduit et quel’application
Tr : A ~ A soit nulle. Alors
l’opération
de G sur A est triviale.DÉMONSTRATION: Si
l’opération
n’était pastriviale,
il existerait unélément non nul a
~ AG
n aA. Choisissons b E A tel que ab = a.D’après
le lemme 1.1 on aComme A est réduit on en déduit a = 0.
LEMME 1.3: Si
03C0 : Spec A ~ Spec AG désigne
lemorphisme canonique,
on a :(i) 1T-l(F’) =
F(ii) Supp H’(G, A)
=Supp H2(G, A)
= F’où F =
F(G, Spec A) et F’ = F’(G, Spec A).
DÉMONSTRATION: On a évidemment
IF-A
CIF.
Il suffit donc de montrer que1T-l(F’)
Ç F. Soit p E1T-I(F’)
et supposons que p ne soit pas invariant par G. Les idéaux pi =03C3ip,
i =0,..., p - 1
sont alorstous distincts. Soit q =
AG
n p. L’anneauAq
est un anneau semi-locald’idéaux maximaux
p;Aq, i = 0, ..., p - 1.
On a donc un G-isomor-phisme Aq/n piAq 03A0p-1i=0 A4/piAq,
Gopérant
sur leproduit
en per-mutant les facteurs. L’élément
(1,0,...,0)
est alors de trace nonnulle,
cequi
contreditl’hypothèse
Tr A C q ~~p-1i=0
p;. On en conclut que p est invariant. CommeIF,
= TrA C p, l’application
Tr surA/p
est nulle.D’après
le lemme 1.2 l’action de G surA/p
est alorstriviale,
c’est-à-direIF
C p.Quant
à(ii),
c’est un casparticulier
du lemme suivant:LEMME 1.4: Soit M un AG-module de type
fini
sur A.Supposons
que M soit
engendré
par M’. AlorsDEMONSTRATION:
D’après
le lemme1. 1 (ii),
on aSupp H’(G, M)
CSupp
M ~ F’. Soit alors p ESupp
M fl F’. Pour i ~0,
on a une ap-plication canonique MG ~ Hi(G, M)
pouvant s’insérer dans lediagramme
commutatif suivantComme
M’ engendre M, l’application a
estsurjective.
Gopérant
trivialement sur
A,/pA,,
ilopère
trivialement surMp/pMp,
d’oùl’isomorphisme 03B2. H‘(G, M)p
= 0 entraîneraitM’
CpMp,
cequi
estimpossible (lemme
deNakayama).
§2.
Le foncteurHn(G, .)
Soit A un anneau commutatif unitaire où
agit
un groupe fini G parautomorphismes
de A. Soit m un idéalG-invariant,
et soit n = m n AGsa trace dans
AG. Supposons
queAG
soitnoethérien,
et que A soit unAG-module
de type fini. Notre but est de calculer lan-profondeur
deAG,
c’est-à-dire leplus petit
entier i tel queH’(A’) 0
0. Ces modulesapparaissent
comme éléments d’une suitespectrale (Er)
dont l’abou- tissement estH*n(G, A)
que nous allons définir ci-dessous. La seconde suitespectrale
deH*n(G, A)
fait intervenir le moduleH*n(A)
et doncl’entier
profm
A =profn
A. Cela nous permet sous certainshypothèses,
d’évaluer
profn AG quand
on connaîtprofn
A. Dans lacatégorie
desA’G-modules,
soientHin(G, M)
les foncteurs dérivés du foncteurH0n(MG) = (H0n(M))G. H*(G, M)
est alors un modulegradué
surl’anneau
H*(G, AG).
De[3,
th.2.4.1]
on déduit l’existence de deux suitesspectrales
d’aboutissementH*n(G, M). (Er) désigne
lapremière
suitespectrale,
oùEy
=Hin(Hj(G, M)),
et(03B5r)
la seconde suitespectrale où,
ij2 = Hi(G, Hjn(M)).
Pour r ~ 2 ces suitesspectrales
sont desH*(G, AG)-modules.
LEMME 2.1: Soient G un groupe
fini
et M unAGG-module.
Posonsf = profn H1(G, M) et
supposons queprofn HI+i(G, M) 2:/ -
i pour i ~ 1. Siprof"(M) ? f
+2,
alorsprofn Ma
=f
+ 2 et siprofn
M =f
+1,
alorsprofn MG ~ f
+ 1. Si e est un entier tel queprof n H1+i(G, M) ~
e - ipour i
2: 0 etprofnM 2: e
+2,
alorsprofn MG ~
e + 2.DÉMONSTRATION: Comme
E2
=Hin(Hj(G, M))
on a(dr(Er»ij
= 0pour r ~ 2 et
i + j ~ f + 1.
A l’aide de la suitespectrale (03B5r)
oùij2
=Hi(G, Hjn(M)),
on montre queHin(G, M)
= 0 pour i ~f
+ 1quand profn M ~ f + 2.
Cela entraîne que la différentielle deE2,
d2 : Hfn(H1(G, M)) ~ Hf+2n(MG)
estinjective
et queHin(MG) = 0
pouri ~ f + 1,
d’oùprofn(Ma)
=f
+ 2. Les autres assertions du lemme semontrent de
façon analogue.
Dans ce
qui
suit on suppose que A est un anneau semi-local de radical m et contient le corpsFp
d’ordre p, et que G =Z/pZ.
Onsupposera en outre que l’idéal
IF
=(( 1- o-)A)A
est contenu dans m et que l’anneauAG
est noethérien de dimension de Krullfinie;
AG est alors un anneau semi-local de radical n = m flAG.
LEMME 2.2: Soit M un AG-module de type
fini engendré
parMG.
Si M ~0,
alorsHj(G, M) 0
0 pourtout j -
0.DÉMONSTRATION: Pour
j > 0
on sait par(1.4)
queSupp Hj(G, M)
= F’ nsupp(m):) Supp(M/mM).
CommeM/mM ~ 0,
on a bien
Hj(G, M) 0
0.COROLLAIRE 2.3: Soit M un AG-module de type
fini engendré
parMa. Si
F est isolé etprof n
M ~2,
alorsprofn(Ma)
= 2.DÉMONSTRATION: On dit que F est isolé si irtt est le radical de
IF.
Il suffit de montrer que les conditions du lemme(2.1)
sontremplies
avecf
= 0.D’après (1.4)
le support deHj(G, M)
est contenu dans F’ pourj
> 0. CommeHj(G, M) 0
0pour j
>0,
on en déduitprofn Hj(G, M) = 0 = f.
COROLLAIRE 2.4:
Supposons
que Avérifie
la conditionS2
de Serre alors(i)
A avérifie
la conditionS2
(ii)
si codim F >2, AG
nevérifie
pas la conditionSr
pour r > 2.DÉMONSTRATION: On vérifie facilement
(i)
à l’aide des suites spec- trales(Er)
et(6r).
Pour(ii)
soit q ESpec AG
unpoint générique
de F’et
soit p ~ Spec A
telque p ~ AG = q.
On a bien(Ap)G = (AG)q
etdim(A’)4
= dimAv 3,
doncprof A, -
2. Le corollaire(2.3) implique
alors que
prof(AG)q
=2,
etAG ne
vérifiepas Sr
pour r > 2.THÉORÈME 2.5: Soit G un groupe
fini,
et M unAGG-module
de typefini.
Sip ~ AssAG H1(G, M)
est tel queprof M ~ dim(AG/p) +2,
on aDÉMONSTRATION: Pour tout
AG-module
N de type fini et tout idéalpremier p
CAG,
on aSi
prof M ~ dim(AG/p)+2,
on a doncprof Mp ~ 2.
Commeprof H1(G, Mp)
=0,
les conditions de(2.1)
sontremplies
avecf
= 0. Ilen résulte que
prof M?
=2,
et donc queprof MG ~ dim(AG/p)
+ 2.COROLLAIRE 2.6: Soit G =
ZlpZ et
soit M un AG-module de typefini, engendré
parMG.
Si M est deCohen-Macaulay,
on a :Si
p ~ AG est
un idéalpremier
associé deH’(G, M),
on aprof Ma :5 dim(A alp)
+ 2.DÉMONSTRATION: Comme
Supp H’(G, M)
= F’ nSupp
M, on adim(Ag/p) ~ dim(F’
nSupp M).
Siprof
M ~dim(A’/p)
+2,
ce résultatest une
conséquence
de(2.5).
Siprof
M:5dim(A G 1,,)
+2,
on aégale-
ment
prof MG ~
dimM’
= dim M =prof
M :5dim(AG/p)
+ 2.§3.
Le cas linéaireNous allons ici calculer le
profondeur
en tout idéal maximal de l’anneau des invariants d’un groupecyclique
d’ordrep" opérant
linéairement sur un anneau de
polynômes
sur k.Soit G =
Z/p"Z. Supposons
que Gopère
linéairement surl’espace
vectoriel V de dimension finie sur le corps
algébriquement
clos k.Alors G
opère
surSymk(Vv) l’algèbre symétrique
del’espace
dual Vvde
V,
et donc sur V =Spec(Symk( YV».
Le sous-schéma des
points
de V stabilisés par un sous-groupep iZ/pnZ
est notéF.
C’est un sous-espace linéaire de V. Ondésigne
par
F’i
sonimage
ensembliste dansV/(Z/pnZ).
Les
F’i
forment une suite croissante de sous-ensembles fermés deV/(Z/p"Z).
Nous allons démontrer:THÉORÈME 3.1: Si x E
Fi - Fi-l
est unpoint fermé,
on aSoit
Va
leZ/p"Z-module indécomposable
de dimension a:5 p’".
COROLLAIRE 3.2:
Supposons
que V =Val ~··· ~ Vae
en tant queZIP"Z-module,
où ai 03B12 ~···~ ae. Alors :rof
Symk(V)Z/pnZ
= {~ + 03B11-1~+2 lorsque 03B11 ~ 2
et a2= ... = ae = 1 où laprofondeur
est calculée en l’idéalengendré
par V.Si V est
indécomposable,
le corollaire ci-dessousrépond
à unequestion posée
par Fossum et Griffith dans[2].
COROLLAIRE 3.3: Soit V un
Z/pnZ-module indécomposable. Sup-
posons que dim V - 3.
Alors,
où la
profondeur
est calculée en l’idéalengendré
par V.COROLLAIRE 3.4:
Symk(V)Z/pnZ
est deCohen-Macaulay
si etseulement si
ou
On démontre le théorème 3.1 par récurrence sur n. Considérons
plus généralement
un schéma affine X =Spec
A de type fini surk,
surlequel opére
G =Z/pZ.
Nous utilisons le lemme suivant.LEMME 3.5 : Soit r un groupe
opérant
sur X defaçon
que(i)
l’action de r commute avec celle deG,
(ii)
ropère
transitivement sur lespoints fermés
deF(G, X).
Alors les
AG-modules H’(G, A)
sont deCohen-Macaulay
pour i > 0.DÉMONSTRATION DE 3.5: L’action de r commutant avec celle de
G,
il est clair que ropère
sur le schéma F’ =F’(G, X)
=Spec(A/IF,)
et que les
Hi(G, A)
sont des(AG/IF)0393-modules
pour i > 0. Le mor-phisme 1TIF:
F - F’ étant unebijection,
0393opére
transitivement sur lespoints
fermés de F’.On achève la démonstration à l’aide du lemme
ci-dessous, qui
estun corollaire immédiat du lemme
(3.10).
LEMME 3.6: Soit Y un schéma de type
fini
sur un corps al-gébriquement
clos.Supposons qu’un
groupe ropère
surY,
tran- sitivement sur lespoints fermés.
Alors toutOY -
r-module cohérent est deCohen-Macaulay.
Soient,
pour une action deZ/p"Z
surX,
les deux conditions suivantes:I. Pour tout sous-groupe
piZ/pnZ
deZ/p"Z,
il existe un groupeFi opérant
surX,
tel que l’action deFi
commute avec celle depiZ/pnZ
et est transitive sur lespoints
fermés deF(piZ/pnZ, X) pour i ~ n -
1.II. Pour tout
point
fermé x EX,
on a:LEMME 3.7:
Supposons
que l’action deZ/pnZ
sur Xsatisfait
auxconditions 1 et II ci-dessus. Alors l’action induite de
Z/pn-lz
surX’ =
XI(pn-IZIpnZ) satisfait également
I et II. Deplus,
on a(i)
Si x EF’(pn-1Z/pnZ, X)
est unpoint fermé,
(ii)
Six~ F’(pn-IZ/pnz, X)
est unpoint fermé,
pour toute
préimage
y de x dans X.DÉMONSTRATION DE 3.7:
Remarquons
d’abord que lemorphisme canonique
03C0:X ~ X’ induit unebijection
entreF(piZ/pnZ, X)
etF(piZ/pn-1Z, X’)
pour i ~ n - 2.(En
effet tout grouped’isotropie
nontrivial contient
p"-’Z/p"Z).
Pour i~n-1 l’action deFi
passe auquotient
X’ et, vu la remarqueci-dessus,
elle est transitive surF(piZ/pn-Iz, X’)
pour i «5 n - 2. La condition I est donc vérifiée. Soitx E X’ un
point
fermé et y E X unepréimage
de x. Si y n’est pas unpoint
fixe sous l’action depn-IZ/pnz,
on sait queSi )L
est unpoint fixe,
on obtient à l’aide de la condition 1 pour X etdes lemmes
(3.5)
et(2.1):
et la condition II est vérifiée pour X’.
PROPOSITION 3.8:
Supposons
queZ/pnZ opère
sur X defaçon
que les conditions I et II soientsatisfaites. Alors,
(i)
Si x EF’(piZlpnz, X) - F’(pi-1Z/pnZ, X)
est unpoint fermé,
ona
pour i~n-1,
(ii)
Si x EX/(Z/p n Z) - F’(pn-IZ/pnz, X)
est unpoint fermé,
on apour toute
préimage
y de x dans X.DÉMONSTRATION: On raisonne par récurrence sur n. Si n =
1,
laproposition
découle du lemme(3.7).
Si n >1,
les conditions 1 et II sont, en vertu du lemme(3.7),
vérifiées pourX/(pn-1Z/pnZ).
CommeX/(Z/p"Z)
est lequotient
deX/(pn-1Z/pnZ)
parZ/pn-1Z
etdim
F(piZ/pnZ, X)
= dimF(piZ/pn-1Z, X/(pn-1Z/pnZ))
pour in - 1,
la récurrence est immédiate.
Enfin,
démontrons le théorème(3.1). Supposons
d’abord que codimF0 ~
2.D’après
les lemmes(2.1)
et(3.5)
on sait queV/(Z/pnz)
est de
Cohen-Macaulay.
Si codimFo 2::
3, soit m leplus petit
entier telque codim
Fm ~
2. AlorsV/(pmZ/pnZ)
est deCohen-Macaulay
etsatisfait à la condition II de
(3.7).
Vérifions la condition 1 de(3.7)
pour l’action de
Z/pmZ
surV/(pmZ/pnZ).
SoitFi
le groupe additifF(piZ/pnZ, V), opérant
sur V par translation. On voit aisément quecette action commute avec celle de
piZIpnZ
etqu’elle
est transitivesur
F(piZ/pnZ, V).
Donc elleinduit,
pouri ~ m - 1,
une action surV/(pmZ/pnZ) qui
satisfait à la condition I. Le théorème se déduitalors de la
proposition (3.8).
D’une
façon générale,
soit G un groupe finiqui opère
linéairementsur V. Soit n l’idéal
d’augmentation
deSymk( VV).
THÉORÈME 3.9:
Supposons
quedimk
V ? 2 +dimk Va,
alorsDÉMONSTRATION: En vertu du lemme
(2.1)
il suffit de montrer queprof n Hi(G, Symk ( Vv))
~ dimVG
pour i > 0. Le groupe additif r deVG opère
par translation surSymk( VV).
Cetteopération
est com-patible
avec celle de G. Pour touti, Hi(G, SYMk(V’»
est donc un(Symk( VV)G)r-module.
On achève la démonstration a l’aide duLEMME 3.10: Soit r un groupe
opérant
sur un schéma X, de typefini
sur un corpsalgébriquement
clos. Soit F unOxr-module
cohérent.Si x E X est un
point fermé,
on aoù
T(x) désigne
l’adhérence de l’orbite de x.DÉMONSTRATION: Soit pour tout entier i ~
0, Zi
={y
EX|y fermé,
prof Fy ~ il
et soitZi
=Z’i,
l’adhérence deZ’i
dans X. Si x EZ’i
on abien
T(x)
CZ;.
Il suffit donc de montrer que dimZi ~
i. Pour cela, onpeut
supposer que X estaffine,
X =Spec A,
et même que A est un anneaurégulier.
Soit d = dimA,
alorsEn localisant aux
points génériques
on voit que dimSupp ExtjA(F, A) ~ d - j
:5 i.Nous allons maintenant donner un
exemple
d’un anneauintègre,
factoriel
A,
non deCohen-Macaulay,
avec uneopération
deZ/pZ
telle que
AZ/pZ
soit deCohen-Macaulay.
Soit p
2: 3 et V =V3 ~ V3
avec l’action de G =Z/pZ
xZ/p Z
don-née par
(g, h)(v, w) = (gv, hw).
Soient H le groupediagonal
deG,
etA =
Symk(Vv)H.
Par le théorème(3.1) A
n’est pas de Cohen-Macau-lay.
En effetprofn A = 4,
où n = m ~ A(m
l’idéald’augmentation
deSymk(Vv)),
et dimAn
= 6. Le groupeG/H ~ Z/pZ opère
defaçon
naturelle sur
A,
etAG/H = Symk(Vv)G.
En remarquant alors queSymk(Vv)G = Symk( V3’)z/pz Q9k Symk( Y3)z/pz,
on trouvegrâce
à(3.1),
que
AG/H
est deCohen-Macaulay. Pour p
= 2 on trouveégalement
unexemple
en utilisantl’opération
de G sur V =Y2 EB V2 0 V2
donnéepar
(g, h)(u, v, w) = (gu,
gv,hw).
BIBLIOGRAPHIE
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(Oblatum 20-XII-1978 & 10-I-1980) Matematisk institutt Blindern, Oslo 3 Norvège