THEME 7
Choix en situations de risque et d’incertitude.
Choix inter-temporels de consommation
Concepts et définitions essentiels
Risque et incertitude Théorie de l’utilité espérée Aversion au risque Loterie Equivalent certain d’une loterie Incohérence temporelle
Exercice n°23 : La fonction d’utilitée espérée
Un individu décide de se lancer dans les paris sportifs. Chaque pari i peut réussir avec une probabilité π
iet échouer avec une probabilité (1 − π
i). L’individu décide de ne parier que si les probabilités minimales π
i(définies de manières exogènes) sont atteintes.
Les gains, les coûts et les probabilités associés sont présentés dans le tableau suiv- ant.
i Gi Ci π
i1 2 1 0.52
2 3 1 0.35
3 4 2 0,55
4 5 2 0,45
5 6 2 0,40
1. Déterminez quand cet individu rationnel décidera de parier ou non.
2. Tracez la fonction d’utilité espérée de l’individu dans un plan représentant le résultat net d’un pari et l’utilité associée.
3. Que peut-on dire de son comportement vis à vis du risque ?
Correction
1- Déterminez quand cet individu rationnel décidera de parier ou non. Si l’individu ne fait pas de paris, son revenu net R
iest égal à 0 et l’utilité de ce choix est U (0) = 0. Si l’individu lance un pari i , son revenu net R
iest G
i− C
ien cas de succés, et −I
ien cas d’échec. On pose également que U (1) = 1
Il décidera alors de parier si :
EU ( R
i) = π
iU ( G
i− I
i) + (1 − π
i) U ( −I
i) > 0
Avec les probabilités des différents paris ( i = 1 . . . 5) nous obtenons :
0 , 52 U (2 − 1) + 0 , 48 U ( − 1) = 0 ⇒ U ( − 1) = − 1 , 08 0 , 35 U (2) + 0 , 48 U ( − 1) = 0 ⇒ U (2) = 2 , 011
0 , 52 U (2 − 1) + 0 , 48 U ( − 1) = 0 ⇒ U ( − 2) = − 2 , 458 0 , 40 U (4) + 0 , 60 U ( − 2) = 0 ⇒ U (4) = 3 , 687
0 , 45 U (3) + 0 , 55 U ( − 2) = 0 ⇒ U (3) = 3
2- Tracez la fonction d’utilité espérée de l’individu dans un plan représentant le résultat net d’un pari et l’utilité associée.
3 - Que peut-on dire de son comportement vis à vis du risque ?
La fonction d’utilité est concave sur l’intervalle [-2;4], l’individu est donc averse au
risque (risquophobe).
Exercice n°24 : Le modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF)
1. Définir le MEDAF.
On fait les hypothèses suivantes :
(a) Entre deux actifs ayant le même rendement espéré, les agents préfèrent celui dont la variance est la plus faible.
(b) Il existe un actif sans risque.
(c) Tous les agents ont les mêmes probabilités subjectives de distribution des rendements des actifs.
2. Commentez les hypothèses a et c.
On suppose trois actifs notés i = 0 , 1 , 2. L’actif 0 est sans risque, de ren- dement r . Les actifs 1 et 2 sont quant à eux risqués. Leurs rendements aléatoires sont respectivement notés ˜ R
1et ˜ R
2, leur espérances E
1et E
2et leur écart-types σ
1et σ
2. Le coefficient de corrélation entre ces deux actifs est définis par ρ =
Cov( ˜σ1Rσ12R)˜2). On suppose E
1< E
2et σ
1< σ
2.
On considère d’abord un portefeuille composé uniquement d’actifs risqués.
3. Montrez que le rendement ˜ R de ce portefeuille vérifie : E ( ˜ R ) = E = p
1E
1+ (1 − p
1) E
2V ( ˜ R ) = σ
2= p
21.σ
12+ 2 ρ.p
1. (1 − p
1) σ
1σ
2+ (1 − p
1)
2.σ
22. où p
1est la part d’actif 1 dans le portefeuille.
Dans le plan ( σ, E ), placez les actifs 1, 2 et l’ensemble des portefeuilles composés de ces deux actifs dans les cas ρ = 1 et ρ < 1. Placez également l’actif sans risque.
4. Dans le plan ( σ, E ), tracez l’ensemble :
• des portefeuilles composés de actifs sans risque et de l’actif 1.
• des portefeuilles composés de l’actif sans risque et de l’actif 2.
Choisissez au hasard un portefeuille P composé de 1 et 2 uniquement. Tracez l’ensemble des portefeuilles composé de de l’actif sans risque et de l’actif P . En déduire que tous les agents vont détenir un portefeuille composé de :
• l’actif sans risque.
• d’un actif risqué M, composé d’une part p
1Mde l’actif 1 et d’une part 1 − p
1Mde l’actif 2. ( p
1Métant le même pour tous les agents).
Pourquoi appelle-t-on M le "portefeuille d’actifs risqués du marché" ? 5. Dans le plan ( σ, E ), quelle est la courbe représentant l’ensemble des porte-
feuilles composés de l’actif M et de l’actif 1 ?
Montrez que la pente de la tangente à cette courbe au point M vaut
EMσM−r, et vaut également
E
1− E
MCov( ˜ R
1R ˜
M) − σ
2M.σ
MEn déduire le résultat du MEDAF :
E
1= r + Cov( ˜ R
1R ˜
M)
σ
M2. ( E
M− r )
Exercice n°25 : Incohérence temporelle
On considère un agent qui vit trois périodes. A la date t , ses préférences inter- temporelles sont représentées par la fonction d’utilité suivante :
U = 1
2 .u ( c
t) + 1
4 u ( c
t+1) + 1
4 u ( c
t+2)
avec u ( c
i) = c
0isi l’individu est vivant à la date i et u ( c
i) = 0 si l’individu est mort à la date i .
On suppose que le taux d’intérêt est nul dans l’économie, que 0 < ρ < 1 et que cet individu dispose d’un revenu Y au début de la première période.
Les applications numériques pourront s’effectuer en prenant ρ = 0 . 5 et Y = 100.
1. On considère l’individu au début de la première période. Quel est le plan de consommation ( ˆ c
1, c ˆ
2, c ˆ
3) qui maximise son profit ?
2. On suppose que l’individu a consommé ˆ c
1lors de la première période. Rée- crivez le nouveau programme et démontrez que l’agent ne consommera pas
ˆ
c
2en deuxième période. Interprétez.
3. Revenons en période 1 et supposons que l’agent connaisse ses propres préférences.
Il sait également qu’il ne pourra pas tenir son plan de consommation opti- mal. Une banque lui propose deux instruments de placement (à taux d’intérêt nul) : le premier est liquide, l’argent peut donc être retiré à chaque période ; le second est illiquide et l’argent placé ne peut être retiré avant la troisième période.
Montrez que l’agent va répartir son épargne entre les deux placements.
4. Supposons qu’il n’existe pas en période 1 d’instrument financier illiquide.
L’agent connait toujours ses propres préférences. Calculez l’utilité de l’agent en fonction de ˆ c
1(et donc de son épargne Y − c
1) si l’agent anticipe l’usage qu’il fera de son épargne lors de la période 2.
Quelles vont être les consommations ( ˜ c
1, c ˜
2, c ˜
3) qui vont maximiser l’utilité de l’agent ? A la fin de la période 1, épargne-t-il plus ou moins que dans la plan de consommation ( ˆ c
1, c ˆ
2, c ˆ
3) ? Expliquez.
5. Quel éclairage ce modèle apporte-t-il sur le surendettement des ménages
? Sur le comportement de procrastianation ? Sur Ulysse et les Sirènes ?
Pourquoi certaines personnes demandent elles à être interdites d’entrée dans
les casinos ?
Correction
La question des choix inter-temporels ( C
1, C
2, . . . , C
t) revient à étudier com- ment un consommateur souhaite répartir son revenu entre plusieurs dates (ie : un arbitrage entre présent et futur).
Les préférences du consommateur sont caractérisées par un fonction d’utilité inter- temporelle : U ( C
1, C
2, . . . , C
t). Traditionnellement, la forme de la fonction d’utilité inter-temporelle utilisée est :
U ( C
1, . . . , C
t) = X
∞i=1
δ
iu ( C
t+i)
= X
∞i=1
δ
iC
t+iρavec δ le coefficient de préférence pour le présent.
1Cette forme ne suscite pas d’incohérence temporelle. Par exemple avec δ = 0 , 5, nous avons :
U = 1
2 .u ( c
t) + 1
4 u ( c
t+1) + 1
8 u ( c
t+2) + 1
16 u ( c
t+3) + . . .
1 - On considère l’individu au début de la première période. Quel est le plan de consommation ( ˆ c
1, c ˆ
2, c ˆ
3) qui maximise son profit ?
Avec la fonction d’utilité : U = 1
2 .u ( c
t) + 1
4 u ( c
t+1) + 1
4 u ( c
t+2) et la contrainte budgétaire :
Y ≥ C
1+ C
2+ C
3Nous pouvons poser un Lagrangien :
L = 1
2 .u ( c
t) + 1
4 u ( c
t+1) + 1
4 u ( c
t+2) + λ ( Y − C
1− C
2− C
3)
= 1
2 C
1ρ+ 1
4 C
2ρ+ 1
4 C
3ρ+ λ ( Y − C
1− C
2− C
3)
1