des colonies actives de castors au Témiscamingue Par: Jacques Jutras
Biologiste Avril 1989
Direction régionale de l'Abitibi-Témiscamingue
Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune
Utilisation de l'inventaire de contrôle des terrains de piégeage pour estimer la densité des colonies actives de castors au Témiscamingue
par
Jacques Jutras
Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Rouyn-Noranda, Avril 1989
RÉSUMÉ
Un inventaire de contrôle sur 21 terrains de piégeage a été effectué au Témiscamingue à l'automne 1988. Les données recueillies ont été utilisées à la fois pour vérifier les déclarations des trappeurs concernés et pour estimer la densité de colonies de castors dans cette partie de la région. Cette densité a été estimée à l'aide de la méthode du ratio à 3,07 colonies/10 kmz avec une erreur relative de 15%.
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TABLE DES MATIERES
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RÉSUMÉ iii
TABLE DES MATIERES iv
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES ANNEXES vii
1. INTRODUCTION 1
2. MÉTHODOLOGIE 2
3. CALCULS ET RÉSULTATS 4
4. CONCLUSION 8
REMERCIEMENTS 9
LISTE DES RÉFÉRENCES 10
ANNEXES 11
LISTE
DES TABLEAUXPage
Tableau 1 Superficie et nombre de colonies actives de castors
par terrain 5
vi
LISTE DES FIGURES
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Figure 1 Localisation du territoire inventorié 3
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 Recommandation 11 de l'Atelier sur les
animaux à fourrure 1988 11
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I. INTRODUCTION
A chaque année, le Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune (SAEF) de l'Abitibi-Témiscamingue. (A-T) effectue des inventaires aériens des colonies de castors dans le but: soit d'estimer les densités et de faire un suivi des populations, soit de contrôler les déclarations des trappeurs. Habituellement, les inventaires de suivi sont dissociés des inventaires de contrôle. Dans le premier cas, ce sont des parcelles de 9 km2 qui sont survolées alors que dans le second cas, nous survolons les terrains des trappeurs.
Afin de rationnaliser les dépenses reliées à ces opérations et d'augementer nos connaissances sur les populations de castors, nous avons émis l'hypothèse qu'un inventaire de contrôle sur plusieurs terrains de piégeage pourrait également nous fournir une estimation de la densité avec une erreur relative acceptable.
Nous avons donc réalisé à l'automne 1988, un inventaire de contrôle sur 21 terrains situés au Témiscamingue et nous avons estimé la densité des colonies actives de castors sur ce territoire.
2. MÉTHODOLOGIE
L'inventaire s'est déroulé au Témiscamingue (Figure 1) du 24 octobre au 3 novembre 1988. Deux hélicoptères de type Hughes 300-C sur flotteurs ont été utilisés pour survoler le réseau hydrographique des terrains.
L'équipage de chaque aéronef se composait du pilote et d'un navigateur- observateur. Le relevé des colonies se faisait selon la méthodologie fournie par le cahier des normes d'inventaire aérien du Castor (1984).
Le choix des terrains de piégeage a été effectué au hasard, sauf pour 2 d'entre eux qui nous ont été référés par les agents de conservation.
Nous avons attendu jusqu'au 1er février pour comparer les déclarations des trappeurs avec notre inventaire, puisque ceux-ci avaient jusqu'à cette date pour rapporter toute modification quant au nombre de colonies présentes sur leurs terrains.
L'analyse comparative des déclarations des trappeurs et des résultats d'inventaires du SAEF a été réalisée selon ce qui est proposé dans le Guide sur la gestion intégrée des terrains de piégeage (p. 26).
La densité moyenne et la variance ont été estimées à l'aide de la méthode du ratio compte tenu du fait que les terrains survolés sont de superficie inégale. Cette méthode est expliquée dans le plan quinquennal préliminaire d'inventaire aérien du Castor (Bernier 1988).
Finalement, afin d'améliorer la précision des calculs, le territoire inventorié a été divisé en 2 strates:
Strate 1 (5524 km 2) : Divisions Témiscamingue, Maganasipi et Restigo Strate 2 (3922 km2) : Ville-Marie
ABITIBI-TEMISCAMINGUE 08
Lac
Chataachlaanra
leiter vo/
Sate-fang
79' 78' 77' 7/8"
Lac
4r
eacen1.41 Serre
rEbftfbl
Jellicoe Lac
Lac
"iront
Rieservalr
Secteur inventorié
10 O 10 20
.1.:411L ES 1? 2PMILosier1rEs
Lac aarealpi
Lac egkafauds
&daman Lac
Match,' eanitau
RiliefrOir
eaango
Figure 1. Localisation du territoire inventorié
3. CALCULS ET RgSULTATS
L'inventaire a permis de déterminer le nombre de colonies actives de castors présentes sur 21 terrains dé piégeage (Tableau 1). La comparaison de ces résultats avec les déclarations des trappeurs de ces terrains nous a amené à en identifier 9 dont les déclarations représentaient moins de 60% ou plus de 140% de l'inventaire du Ministère. Ces cas ont été soumis au Comité du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et de l'Association provinciale des trappeurs indépendants (MLCP-APTI) qui a charge d'étudier les dossiers dérogatoires des trappeurs.
L'estimateur de la densité des colonies de castors (Rc) a été déterminé en utilisant la formule suivante:
Rc = E Nh yh E Nh Xh
La variance estimée de la densité V(se) se calcule selon:
V(Rc) = V (YRC) X2
ou V (îRc) est donné par:
E Nh2 (1 fh) (S2yh Rh2 S2xh - 2Rsxhyh) nh
Les paramètres se définissent comme suit:
H = Nombre de strates
nh Nombre de terrains échantillonnés dans la hie" strate
Nh = Nombre de terrains dans la hième strate X = Superficie totale de la région à inventorier
yh = Nombre moyen de colonies actives par terrain dans la hième strate
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Tableau 1. Superficie et nombre de colonies actives de castors par terrain.
Strate
TERRAIN SUPERFICIE NOMBRE DE COLONIES NOMBRE DE COLONIES/IOKM2 (km2)
1 82 33 4,0
2 101 16 1,6
3 84 38 4,4
4 83 32 3,8
5
71 20 2,8
6 77 25 3,2
7 78 17 2,1
8 84 20 2,4
9 78 15 1,9
Strate 2
SUPERFICIE (KM2)
NOMBRE DE COLONIES NOMBRE DE COLONIES/10 Dg TERRAIN
1 41 8 1,9
2 81 37 4,5
3 77 26 3,4
4 100 45 4,5
5 36 9 2,5
6 37 20 5,4
7 37 14 3,8
8 100 30 3,0
9 45 5 1,1
10 49 5 1,0
11 44 22 5,0
12 48 6 1,2
Nombre moyen de km? de superficie par terrain dans la hième strate
S2yh = Variance échantillonale du nombre moyen de colonies actives par terrain dans la hième strate
s2xh = Variance totale de la superficie moyenne des terrains dans la hiène strate
sxhyh = Co-variance échantillonnale des x et y dans la hième strate sxhYh = E (x - '1(Y- - 79)
n - 1
ou : superficie moyenne des terrains échantillonnés dans la strate
: Nombre moyen de colonies par terrain échantillonné la strate.
fh = Taux d'échantillonnage dans la hième strate = nh Nh
Rh Nombre moyen de colonies actives/10 km2 dans la hième strate Rh = Nh Yh
Nh Xh
YRc = RcX = estimateur de nombre total de colonies sur le territoire inventorié
Pour les fins de calculs:
ni = 9 NI = 66
YI = 24
La.
XI = 82 S2yi = 71 s2xi = 178,8 sxiyi = -2,65 fi = 0,1363 Ri = 0,2927
n2 = 12 N2 = 70 y2 = 18,9
X2 = 57,9 S2y2 = 180,6 s2x2 = 398,98 s2x2y2 = 271,62 f2 = 0,1714
R2 0,3267
X = 9 446 km2 H = 2
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En appliquant les formules ci7haut mentionnées on obtient:
1. L'estimé de la densité de colonies Rc = 0,307 colonies/km2
2. L'estimateur du nombre total de colonies sur le territoire inventorié : TRc = 2 902 colonies
3. La variance de ÎRc : V (YRc) = 52 347,23 4. La variance de Rc : V(Rc) = 0,00058
Etant donné qu'on utilise habituellement un estimateur du nombre de colonies par 10 km2, on prend 10 Re et la variance de cet estimateur est 100 V(Rc). Ainsi:
10 Rc = 3,07 colonies/10 km2
100 V(Rc) = 0,058 Ecart type= 0,2408
L'intervalle de confiance pour l'estimé de la densité a été calculé à un seuil de probabilité de 95% selon la formule suivante:
Ic = 10Rc ± Z /2 S(10Rc) 1c = 3,07 ± 1,96 (0,2408)
Ic = 3,07 ± 0,47 colonies/10 km2
L'erreur relative de cet estimé est de 15% et le pourcentage de recou- vrement est de 13% dans la strate 1 et de 17% dans la strate 2.
4. CONCLUSION
L'inventaire de contrôle des terrains de piégeage a toujours été utilisé en région dans le but d'améliorer la qualité des trappeurs sur les terres domaniales désignées à des fins de piégeage. Nous croyons que cette opération, lorsqu'elle est menée sur plusieurs terrains, a un effet d'entraînement et incite les trappeurs à effectuer de bonnes déclarations quant au nombre de colonies actives présentes sur leurs territoires.
Le présent rapport visait surtout à démontrer la double finalité d'un inventaire de contrôle. En effet, les données récoltées nous ont permis d'estimer la densité des colonies de castors dans le but de faire le suivi des populations sur le territoire structuré. L'erreur relative applicable sur cet estimé est des plus acceptable.
Le plan quinquennal préliminaire (Bernier 1988) prévoyait de survoler 118 terrains en 2 ans pour le contrôle-suivi dans la région 08.
Compte-tenu de la recommandation 11 de l'Atelier sur les animaux à fourrure 1988 (Annexe 1), nous croyons que cette opération devrait s'étaler sur 3 ans.
Si on se réfère aux résultats que nous avons obtenus cette année et qui apparaissent dans le présent rapport, nous pensons que 30 terrains par zone de piégeage par année pourraient suffire pour effectuer du contrôle sur le territoire structuré tout en obtenant des données très fiables sur les densités des populations de castors.
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RDIERCIEKEWS
Je remercie en premier lieu Caroline Guy et Gaston Trépanier, technicien(ne) de la faune, pour avoir effectué cet inventaire.
Mes remerciements vont également à Claude Dusseault, biologiste à la Direction de la gestion des espèces et des habitats, pour ses précieux conseils concernant les calculs statistiques utilisés dans le présent rapport.
En terminant, je remercie Micheline Hull pour le soin apporté à la dactylographie des textes.
LISTE DES RÉFÉRENCES
Bernier, Julie, 1988. Plan d'inventaire aérien du Castor (plan préli- minaire). Direction de la gestion des espèces et des habitats, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
ANN EXE I
RECOMMANDATION 11 DE L'ATELIER SUR LES ANIMAUX À FOURRURE 1988
RECOMMANDATION 11
Attendu que le plan quinquennal d'inventaire aérien du Castor apparaît le moyen le plus sûr de suivre les populations;
Attendu que le plan proposé répond au besoin régionaux;
Attendu que le plan nécessite des ajustements pour le rendre faisable annuellement par les régions;
Il est recommandé:
- D'adopter le plan quinquennal compte-tenu des réaména- gements suivants:
rééquilibrer le budget sur 5 ans à l'intérieur d'une même région en fonction de la faisabilité technique de permettre une redistribution de l'échantillon en fonction du réseau à l'intérieur d'une région dépendamment des résultats obtenus dans les premières années
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