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Le travail Toujours moins ou autrement

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Academic year: 2022

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Le travail

Toujours moins ou autrement

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D A N S L A M Ê M E C O L L E C T I O N

L ' a g r i c u l t u r e , Jacques GRALL L'Algérie, Patrick EVENO

Asie d u Sud-Est : le décollage, H u g u e s TERTRAIS Les banlieues, Jean MENANTEAU

L a bourse, D o m i n i q u e GALLOIS Le catholicisme, Henri TINCQ Les chômages, Olivier MAZEL

L a Chine, à la fin d e l ' è r e D e n g Xiaoping, Patrice DE BEER Jean-Louis ROCCA

Le c o m m e r c e i n t e r n a t i o n a l : d u GATT à l'OMC, C h a n t a l BUHOUR L a consommation, Fabrice NODÉ-LANGLOIS, L a u r e n c e RIZET D é c e n t r a l i s a t i o n et a m é n a g e m e n t du territoire, R e n é MEISSEL L ' é c o n o m i e allemande, Jacques-Pierre GOUGEON

L ' é c o n o m i e des Etats-Unis, Serge MARTI L ' é c o n o m i e sociale, Eric BIDET

E c o n o m i e et environnement, Sylvie DERAIME

L ' é c o n o m i e m o n d i a l e d e la drogue, J e a n - C l a u d e GRIMAL L'exclusion : le s o c i a l à la dérive, Olivier MAZEL L a f a i m d a n s le monde, Pierre LE R o y

L a famille, Christiane CORDÉRO

F i n a n c e et économie : la f r a c t u r e , Olivier PlOT L'immigration, Philippe BERNARD

Les institutions européennes, Marcel SCOTTO L'islam, Paul BALTA

Les j e u n e s , Valérie MARANGE L a justice, Claude BERNARD

Les matières p r e m i è r e s , M a r i e DE VARNEY Mondioscopie, Alain GÉLÉDAN

Monnaie, monnaies, Michèle GIACOBBI, A n n e - M a r i e GRONIER M o y e n - O r i e n t : crise et enjeux, Alain DURET

Le multimédia : la révolution a u b o u t des doigts, Michel ALBERGANTI L a nouvelle m e n a c e nucléaire, Alain DURET

Les p a r t i s politiques et l'argent, Claude LEYRIT L a politique culturelle, Jean-Michel DJIAN

L a p o p u l a t i o n d u monde, G u y HERZLICH, Jean-Claude GRIMAL L a p r o t e c t i o n sociale, François CHATAGNER

Le R o y a u m e - U n i : économie et société, Paul VAISS L a Russie : espoirs et d a n g e r s , B e r n a r d FÉRON Sport et société, Jean-Jacques BOZONNET Les Tiers mondes, Micheline ROUSSELET Transitions à l'Est, Alain GÉLÉDAN Le travail des femmes, Christiane CORDÉRO Yougoslavie : histoire d ' u n conflit, B e r n a r d FÉRON

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Alain Lebaube

Le travail

Toujours moins

ou autrement

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Collection dirigée par

Jean-Claude Grimal et Olivier Mazel Service de documentation du Monde : Bernadette Haumonté et Chantal Dunoyer Composition et mise en page :

Atelier Ledoux, Bruxelles

© Le Monde-Editions, 1997

Toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisa- tion écrite de l'éditeur.

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Introduction

Autant se faire à l'idée, pour mieux affronter les temps pré- sents. Le travail, l'emploi, ne sont plus ce qu'ils étaient. Il faut oublier les « Trente Glorieuses » si l'on veut, collectivement, reconstruire un avenir.

Plus d'un quart de siècle de crise, cela n'existe pas. Il vaut mieux parler de mutations, plutôt que d'entretenir l'illusion d'un retour en arrière où nous retrouverions nos certitudes, héritées d'un modèle français protecteur dont la cohérence était assurée entre un système de production industriel taylo- rien jusqu'à l'excès, une organisation des rapports sociaux basée sur le conflit, un dispositif éducatif tourné vers la sélec- tion des élites par les sciences exactes et des régimes de pro- tection sociale. L'époque du contrat de travail à durée indéter- minée, à temps plein et si possible à statut, conçu comme l'unique référence, est révolue.

Désormais, le travail éclate parce que son contenu se trans- forme radicalement et que sa valeur, hier centrale pour nos sociétés, devient relative. A son tour, l'emploi lui-même éclate, soit qu'il prenne des formes de plus en plus particuliè- res et donc précaires, soit que sa raréfaction conduise au chô- mage, à la marginalité puis à l'exclusion. L'entreprise, enfin, connaît une telle évolution qu'elle paraît également éclater,

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dans ses modes de gestion comme dans son organisation, au point de dicter des transformations structurelles.

La mondialisation, la financiarisation et les phénomènes liés au développement des nouvelles technologies expliquent ces bouleversements successifs. Les intérêts de l'entreprise ou de l'économie ne coïncident plus avec une nation, avec une société, et pas davantage avec un territoire donné. Il fau- dra bien s'adapter à cette nouvelle donne et, pourtant, par nos réflexes plus que par nos actes conscients, nous ne cessons de retarder l'échéance.

S'il y a une solution, elle ne réside ni dans l'attitude pas- séiste qui consisterait à continuer d'espérer le rétablissement dans le statu quo antérieur, ni dans la fuite en avant libérale, l'équilibre étant censé se trouver au bout des renoncements.

Elle tient dans la recherche exigeante d'une troisième voie qui suppose précision et détermination mais qui, surtout, passe par la capacité de tous à définir ensemble dans quelle société nous souhaitons vivre et, au-delà, de quels moyens d'accompagnement social nous souhaitons nous doter pour affronter l'incertitude

Tels sont les thèmes de ce livre. Ce n'est évidemment pas le plus facile puisque, une fois les constats confirmés, il s'agit de faire bouger les mentalités, tout en tenant compte de notre histoire et de notre culture. Rien de moins.

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CHAPITRE I

La fin des illusions

Depuis près d'uri quart de siècle, nous vivons avec cette évidence sans vouloir l'admettre : ce que nous nous achar- nons à appeler LA crise n 'en est pas une. En la circonstance, il vaudrait mieux parler de mutation ou, mieux encore, des mutations. En particulier, celle du travail qui occasionne l'interminable progression du chômage.

Par définition, une crise a un caractère soudain et tempo- raire. Il y a un début, un moment de forte intensité dramati- que, puis un dénouement, bon ou mauvais. Ce que nous subis- sons depuis 1973 ne ressemble en rien à cette orchestration très conventionnelle. Nous avons, avec le temps, pris l'habi- tude d'ironiser sur ceux qui, de Valéry Giscard d'Estaing à Pierre Mauroy et maintenant Alain Juppé, nous promettaient la sortie du tunnel, affirmaient que tous les clignotants se mettaient progressivement au vert, où croyaient voir le prin- temps dès l'hiver. Avec le recul, les explications qui rete- naient pour cause de nos ennuis le premier choc pétrolier, puis le deuxième, nous sont apparues comme en trompe-l'œil.

De même a-t-on fini par contester l'impact de la guerre du Golfe de 1991 sur la récession qui s'en est fortuitement sui- vie. Dans chacun des cas, il ne s'agissait que de leurres ou, plus précisément, de manifestations symptomatiques, voire

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symboliques, des dérèglements dont l'origine ne pouvait se résumer à ces seuls événements, aussi importants soient-ils.

D'autres faits comptent bien davantage dans ce qui nous arrive. Par exemple, le long processus qui a conduit les éco- nomies occidentales à l'internationalisation des échanges s'est accéléré à partir de 1971 quand les Etats-Unis ont dé- cidé de laisser flotter le dollar, rompant ainsi avec la doctrine de Bretton Woods 1 qui régissait tant bien que mal les rap- ports entre les nations productives depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pareillement, les premiers signes de ralen- tissement de la croissance, annonciateurs d'une déflation, sont survenus quelques mois avant que, en 1990, Saddam Hussein n 'envahisse le Koweït. En persistant à prendre l'ac- cessoire pour l'essentiel, on court non seulement le risque de se tromper d'analyse mais on perpétue l'idée même d'une crise, par essence momentanée, dont on pourrait espérer sor- tir pour retrouver, pourquoi pas, le statu quo ante. Le plus grave n 'est pas là : on se prive ainsi, de façon inquiétante, des moyens d'aborder la situation pour ce qu 'elle est et on conti- nue d'ignorer les gigantesques bouleversements qui sont à l'œuvre sous les mutations en cours. Un aveuglement général bien commode et que les discours publics entretiennent.

1. Bretton Woods est un village du New Hampshire où se réunit le 1 juillet 1944 la conférence monétaire et financière des Nations unies. Les repré- sentants des 44 pays alliés conclurent un accord le 22 juillet établissant le système sur lequel fut fondé le développement des relations économiques internationales. Il a gardé le nom de Bretton Woods. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale en sont l'armature. A ce propos, voir T. WALRAFEN (ss la direct, de), Bretton Woods, mélanges pour un cin- quantenaire, Revue d'économie financière, Le Monde Editions, 1994.

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1. Le saut dans le vide

Nous sommes bien à un moment de bascule que chacun pres- sent en son for intérieur mais dont, pourtant, rien ni surtout personne ne cherche à expliciter le sens. Comme si c'était trop dangereux ; comme si l'effort indispensable de pédago- gie devait fatalement se retourner contre celui qui aurait pro- noncé « les mots qui tuent ». Les carrières politiques sont à ce prix, semble-t-il, de même que la tranquillité de façade de ce qu'on nommera la technostructure pour y confondre les élites républicaines, la technocratie et, y compris, les éminents représentants de la fameuse société civile, tous claquemurés dans un silence révélateur de leur angoisse, voire de leurs peurs.

En l'espèce, une image s'impose pour qualifier cet instant qui s'éternise. Elle emprunte sa gestuelle aux dessins animés de Tex Avery quand le personnage poursuivi - ce peut être Groopy, Woodywoodpecker ou le Roadrunner - continue à courir au-delà de la falaise. Sur sa lancée, il se maintient en suspension et ses jambes moulinent dans le vide, au dessus du précipice. Quoique apeuré, et principalement inquiet de la meute qui se rapproche, il ne tombe pas et fait du sur place.

Tout et autant qu'il ne regarde pas en bas et qu'il ne prend pas conscience de la précarité de sa situation, il reste en l'air. Il chutera seulement s'il constate que le sol s'est évanoui sous ses pieds pendant sa course échevelée et quand, précisément, il mesure l'absurdité de sa position puis tente d'y remédier.

Chez Tex Avery, le personnage a beau exécuter un saut vertigineux, il va commencer par se désagréger, s'aplatir, puis se reconstituer avant de repartir pour de nouvelles aventures.

Dans la réalité, la métaphore s'arrête là. Malheureusement.

Comme chez Tex Avery, la classe politique et la techno- structure feignent certes de croire que tout se poursuit de manière immuable mais personne n'est vraiment dupe. Sur-

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tout, il y a un danger réel à cultiver la fiction au-delà du nécessaire. Les réveils n'en seront que plus redoutables. Il n'y a que dans les dessins animés qu'on se relève ensuite sans

« bobos ». A ne pas affronter la réalité, on se prépare à de terribles déconvenues ; d'autant que les enjeux de la mutation sont considérables et qu'ils supposent une révolution cultu- relle sans précédent ou presque.

Malgré tout, et sans travail de persuasion quasiment didac- tique, Pierre Bérégovoy, Edouard Balladur et, aujourd'hui, Alain Juppé, tout autant que Jacques Chirac, converti de la dernière heure depuis son discours du 26 octobre 1995, ont, tour à tour, repris l'invariable antienne de Jean-Claude Trichet, ci-devant gouverneur de la Banque de France mais, de fait et sans discontinuer, promu vice-premier ministre de la France depuis 1985. Homme d'influence et de conviction iné- branlable, celui-ci garde les yeux rivés sur le dogme du franc fort, parie toujours sur la rigueur et veut à tout prix pratiquer ce qui ressemble à s'y méprendre à une politique de désinfla- tion compétitive. Dans le même temps, il refuse avec la der- nière énergie d'admettre où cela nous mène et avec quelles conséquences sociales. Ni lui ni les autres, en majorité, ne souhaitent ou ne peuvent indiquer à quelles conditions tout cela est possible, ou à quel prix et comment les inévitables rectifications interviendront. Sans vraiment ciller, ce sont les

m ê m e s q u i , p o u r a t t e i n d r e l e s c r i t è r e s d e M a a s t r i c h t e n v i s a - g e n t « l o g i q u e m e n t » d e r é d u i r e l e s d é p e n s e s d e l ' E t a t e n 1 9 9 7 a u p o i n t d ' a m p u t e r m é c a n i q u e m e n t l a c r o i s s a n c e d e 0 , 8 p o i n t . C e q u i n e l e s e m p ê c h e p a s , d a n s l a s u i t e d u r a i s o n n e - m e n t , d ' a f f i r m e r q u e l ' o b j e c t i f d ' u n e c r o i s s a n c e f o r t e r e s t e l e s e u l m o y e n s é r i e u x d e r é d u i r e l e c h ô m a g e . P l u s t a r d , s a n s d o u t e . C e q u e l ' o n n o m m e , à b o n o u m a u v a i s d r o i t , p e u i m -

2. Il s'agit de quatre critères de convergence qui doivent être respectés pour faire partie des pays éligibles à l'EURO (monnaie unique).

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porte, la « pensée unique » se distingue par le fait qu'elle commence par faire l'impasse sur la question du chômage.

Dès lors, pour reprendre la comparaison avec Tex Avery, une fiction est entretenue, selon laquelle notre société peut rester en apesanteur et se conforter dans ses habitudes ancien- nes alors que tout tend à prouver, au contraire, qu'il faudra accepter ou supporter des transformations radicales. Pas d'ex- plication, pas de préparation des opinions, endormies si ce n'est de promesses, du moins d'assurances lénifiantes. Cela augure mal de l'avenir et laisse peu de place aux évolutions en douceur, si possible maîtrisées et négociées, en tout cas assu- mées en connaissance de cause par un peuple adulte.

Pour autant, la sagesse populaire ne se laisse pas tout à fait abuser. Elle sait bien que plus rien ne sera comme avant et, en même temps, redoute d'avoir à le comprendre trop tôt. C'est pourquoi elle se satisfait de façon générale des faux semblants qu'on lui sert, et qui reviennent à prolonger un état de fait qu'elle devine cependant compromis. Si, face aux inélucta- bles évolutions à opérer, les dirigeants entendent la bercer, elle y trouvera dans l'immédiat son compte. Rien n'étant offi- ciellement appelé à changer, on peut se complaire dans une forme d'attentisme qui s'apparente à du fatalisme. « Après moi, le déluge », telle serait la devise en quelque sorte, per- sonne n'ayant vocation à être « plus royaliste que le roi ». En son temps, Edouard Balladur a profité d'une incroyable popu- larité en se prêtant à cet exercice de haute voltige aussi vain qu'efficace dans l'instant.

Pour sa part, Raymond Barre ne se nourrit pas non plus d'illusions, qui observe pourtant cette partie en connaisseur madré. Dans ce théâtre d'ombres, selon lui, chaque camp tient à la fois le rôle du chat et de la souris. On peut même considé- rer que, bien qu'ils se taisent sur les échéances à venir, les dirigeants (les membres de la technostructure) savent parfai- tement que les Français sont peu ou prou au courant de ce qui

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les attend. A l'inverse, prétend-il encore, ces mêmes Français sont intimement convaincus qu'on leur joue la comédie mais s'en arrangent. Dans cette affaire, tout le monde connaît l'is- sue mais, parce que chacun en redoute les conséquences, tous préfèrent adopter l'attitude de cet aristocrate qui, la nuque sous la guillotine, lançait cette imprécation sans espoir :

« Monsieur le bourreau, s'il vous plaît, encore une minute ! ».

De fait, l'évidence des mutations n'échappe à personne et notamment pas aux premiers concernés, c'est-à-dire à l'im- mensité de la population active, que celle-ci ait ou non un emploi. On peut même prétendre que l'opinion (la base) en a une conscience claire, à défaut de savoir avec précision ce qui l'attend, et qu'elle fait preuve à cet égard d'une lucidité et d'une maturité incomparables. Pour un peu, on en reviendrait à regretter que la technostructure soit à ce point pusillanime, tant la faculté d'entendement, décuplée par l'inquiétude, est étonnement forte. Dans les débats publics, en province ou à Paris, les exemples de cette compréhension des enjeux pré- sents ne manquent pas, qui rassurent par ailleurs sur la capa- cité collective à affronter les défis de l'époque.

Mais, et ce n'est pas contradictoire, la même opinion se trouve également tétanisée à l'approche des échéances. Ce n'est pas parce qu'on est au bord de la falaise et qu'on sait pertinemment qu'il va falloir sauter dans l'inconnu que pour autant on s'y résout facilement. Au dernier moment, il y a toujours une hésitation qui se traduit par du raidissement. On se crispe, on se cabre ou on réagit par un mouvement de recul bien compréhensible. Ceux-là même qui, dans une assemblée, se déclaraient prêts à innover et à se transformer, capables de toutes les hardiesses pour peu qu'ils se persuadent de cons- truire un nouveau monde pour leurs enfants, se retrouvent brusquement en face de leurs peurs individuelles ou corpora- tistes, crient leur colère, étalent leurs frustrations et en vien- nent à renoncer, refusant toute modification de leur statut.

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A cet égard, le conflit de novembre et de décembre 1995 fournit une démonstration éclairante de ce qui apparaîtra à certains comme une décourageante ambivalence. Voilà, en effet, un mouvement qui a charrié, tout à la fois, des éléments régressifs jusqu'à la limite du caricatural quand on songe à la discutable prestation d'un Marc Blondel, secrétaire général de Force ouvrière, défenseur obstiné de tous les avantages acquis, corporatiste à l'extrême ou commandeur d'une con- ception archaïque du syndicalisme, et qui a su parallèlement faire la démonstration d'une clairvoyance exceptionnelle, ainsi qu'en témoigne cette inédite « grève de l'opinion », pour reprendre la pertinente expression de la SOFRES. Imbri- qués, mêlés, les signaux émis permettaient toutes les interpré- tations qui, eux-mêmes, rendaient compte de la complexité d'une situation où chacun se détermine en fonction de senti- ments contradictoires, très puissants et intimement vécus. Il n'en fallait sûrement pas plus pour qu'on puisse, dans le même temps, souligner le sens et l'intérêt de cette grève par procuration, doublée sûrement de la première grève contre les excès de la mondialisation de l'économie, aux motivations plus ténues encore.

D'un côté, la compréhension passive des salariés du sec- teur privé était largement acquise aux fonctionnaires et aux agents des entreprises publiques qui semblaient avoir obtenu délégation pour agir en leur nom à tous. De l'autre, il était également manifeste que les salariés protégés du secteur pu- blic ne se mobilisaient pas seulement pour la défense de leurs acquis ou de leur statut, sans doute exorbitants du droit com- mun, mais pour mettre un coup d'arrêt à une logique de renonciations sans fin qui s'exprimait par ce cri du coeur :

« Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? ». Toutes choses qui se retrouveront en décembre 1996 avec le conflit des chauffeurs routiers, également synonyme d'une grève par procuration.

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Sans que cela soit toujours exprimé, ce conflit de 1995 en disait long sur la peur des lendemains. Mais il révélait égale- ment le désir profond d'aborder enfin les changements, pourvu qu'ils soient proposés en toute clarté et à condition qu'ils soient accompagnés du respect de la cohésion sociale.

Moins que du rejet systématique, il y avait là le refus de transformations qui ne seraient pas négociées et qui se tradui- raient uniquement par des abandons. Inconsciemment, ainsi que cela pointait dans les propos de grévistes, s'exprimait la volonté de construire autre chose où des contreparties se- raient offertes en lieu et place de l'absence de perspectives, comme c'est le cas depuis près de vingt-cinq ans.

Ces aspirations, restées secrètes mais pourtant bien réelles, n'ont pas été entendues, ni comprises. Il ne s'est trouvé per- sonne pour expliquer, de manière sereine et plus rassurante qu'avec le langage technocratique, que le temps était sans doute venu de procéder en toute bonne foi à un échange « ga- gnant-gagnant ». Aux acquis sociaux obsolètes, autoblo- quants, contre-performants, condamnés par l'histoire, sus- ceptibles de compromettre la modernisation et l'adaptation, il fallait sans doute proposer de substituer des avantages sociaux nouveaux, à discuter et à contractualiser, mais qui seraient conformes aux temps qui viennent et qui, surtout, seraient plus (mieux ?) protecteurs. Ce n'était certes pas la voie la plus facile, mais c'était sûrement la seule, aussi, qui permette de passer de la gestion d'une prétendue crise, avec ses effets retard, à la prise de conscience des choix à effectuer pour affronter des mutations saisies à bras le corps.

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2. Le regard dans le rétroviseur

Il faut reconnaître que nous ne sommes pas aidés par notre histoire, notre culture et nos références sociales, singulière- ment en France, au moment d'aborder ce virage décisif.

Quand il faudrait innover et inventer en se débarrassant des scories du passé, nous nous surprenons les uns et les autres à raisonner encore avec le modèle que nous avons dans nos têtes ; ce qui a pour effet, pas si mineur qu'il le semblerait à première vue, de nous faire prendre au piège des mots, de leur usage codé, voire de la sémantique. Le poids de nos habitu- Ides, de nos comportements et de nos systèmes de régulation sociale nous empêchent d'entrevoir l'avenir autrement que par la répétition à l'identique de ce que nous connaissons déjà. Nous jugeons les changements à l'aune de ce dont nous sommes censés nous éloigner et que nous ne sommes pas loin de considérer comme optimal. Pas étonnant que, dans ces conditions, le regard fixé dans le rétroviseur, nous éprouvions des réticences à sauter le pas et à faire le pari de l'imagination.

D'une certaine façon, nous souffrons d'être à la recherche d'un paradis perdu.

Ce modèle que nous avons dans nos têtes, c'est celui de l'ère industrielle, magnifié par les Trente Glorieuses chères à Jean Fourastié et il coïncide, en France, avec un degré de sophistication sociale jamais atteint auparavant. Pour plu- sieurs générations, il s'agit même de la seule référence accep- table, celle pour laquelle elles se sont battues. Pour celles qui sont à la retraite et qui ont largement profité de ses largesses, comme pour celles qui sont en activité. Avec, en leur sein, celles qui sont soit au pouvoir soit aux commandes dans les entreprises et qui exercent, par leur exemple, et de toute manière, leur influence sur l'ensemble de la société et imprè- gnent de leurs critères leurs descendants.

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Pourtant nous sommes entrés dans une ère postindustrielle, qui commande l'urgence des révisions en cours. C'est oublier la place toute relative que tiennent les Trente Glorieuses - de 1945 à 1975 - dans l'histoire en tant que système d'organisa- tion économique et sociale, dispensateur d'un plein emploi inconnu jusque là et synonyme, pour cette raison, d'une civi- lisation achevée sur laquelle il n'y aurait pas à revenir. C'est, encore, considérer que l'époque industrielle doit défier le temps et l'usure, alors qu'elle représente tout au plus deux cents ans de notre histoire et qu'elle pourrait n'être qu'un cycle dans une perspective autrement plus large. A croire que la croissance, forte si possible, fait partie des acquis ou du fonctionnement normal d'une économie accomplie, alors que tout tend à prouver que les trente années de croissance ininter- rompue et à haut rythme constituent certainement un accident de l'histoire, une parenthèse heureuse mais exceptionnelle.

Jamais, avant comme depuis lors, en effet, notre monde et nos sociétés n'ont su accomplir pareil exploit à la fois dans la continuité et dans la vigueur, au point de porter la prospérité à de tels niveaux. Et l'on voudrait bâtir nos raisonnements et nos appréciations, pour maîtriser le futur, sur de telles bases ! Il faut cependant s'arrêter sur ces symboles, qui condition- nent nos attitudes et troublent notre vue. Industriel, on l'a dit, faisant prix d'une certaine idéologie du progrès ou, plutôt, privilégiant un certain progrès dont on constate aujourd'hui les limites, et pas seulement comme moteur exclusif de la richesse des nations, le modèle que nous avons dans nos têtes se définit par un certain nombre de caractéristiques. On le voulait conquérant et sans limites. Mieux que d'autres, et plus particulièrement en France, il réussit la symbiose entre un mode de production taylorien, un mode d'organisation des relations sociales « frontiste », basé sur ce que Danielle Linhart appelle « le compromis de conflictualité produc- tive » 3 et un système de formation de la République qui sait

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(tout à la fois sélectionner les élites en vertu de critères objec- tifs en apparence et qui, paradoxalement, ne s'implique pas dans une fonction économique dès lors qu'il ne lui a pas été dévolu à l'origine - on pense aux fondements de l'école de Jules Ferry - la charge du débouché strictement profession- nel. On y reviendra dans un autre chapitre, mais qu'il suffise de souligner ici que chacune de ces composantes fondatrices du modèle - très fort au plan national - sont surdéterminées par l'accès à un système de protection sociale, précisément en fonction du statut.

Le statut, parlons-en. Ce modèle que nous avons dans nos têtes est celui du plein emploi pour tous. Certains continuent de penser qu'il est garanti par l'Etat dans la Constitution de 1946, alors qu'il est de la responsabilité de la nation. L'en- semble de ces données établies depuis la Seconde Guerre mondiale y privilégie un type d'emploi bénéficiant d'un con- trat de travail à temps plein, bien entendu à durée indétermi- née et, si possible, à statut. De la sorte, le dit emploi se définit comme étant de nature industrielle puisque c'est dans son cadre que chacun de ces ingrédients peut se retrouver d'autant plus facilement que le mode d'organisation du tra- vail massifie les traitements. Il sera donc l'apanage de la grande industrie de masse, celle qui, précisément, développe la notion de travail taylorien, normé et prescrit, facilement mesurable et identifiable par le temps qui lui est consacré, et qui offre en contrepartie, si ce n'est la garantie de l'emploi à vie, du moins l'assurance d'une certaine protection.

C'est d'ailleurs sur les mêmes fondements que seront pro- gressivement construits les éléments propres à la couverture sociale (maladie, retraite, accidents du travail, assurance- chômage, etc.) qui supposent tous la durée d'affiliation voire

3. Danielle LlNHARD, Le torticolis de l'autruche : l'éternelle modernisation des entreprises françaises. Ed. du Seuil, 1991.

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Vers la fin du statut

Statut : ensemble des dispositions législatives ou réglementaires qui fixent la situation des travailleurs de l'Etat, des collectivités publiques et de certaines gran- des entreprises nationalisées (exemple : le statut des cheminots), en ce qui concerne l'entrée et la sortie du service, l'avancement, les devoirs, les avantages et les garanties de la fonction. »

Telle quelle, la définition du Larousse paraît immua- ble. A tout le moins pour ce qui concerne les fonction- naires de l'Etat. Rien n'exclut pourtant que la progéni- ture d'un électricien à EDF, d'un postier ou d'un docker, pose un jour la question : « Dis papa, c'était quoi ton statut ? » A ce titre, le néo-libéralisme ambiant de l'Eu- rope communautaire ne saurait tromper quant à ses intentions.

En France, parce que régalien, le statut de la fonc- tion publique est celui dont la pérennité apparaît la plus assurée. L'abroger semblerait inconcevable depuis que, le 5 octobre 1946, l'Assemblée le vota à l'unani- mité. Le projet, porté par Maurice Thorez, alors secré- taire d'Etat à la fonction publique du général de Gaulle, ne faisait pas cas du droit de grève dont la Constitution, peu après, affirmera le principe. Aboutissement d'une vieille revendication, la garantie essentielle qu'il apporta fut celle de la garantie de l'emploi.

Depuis bientôt cinquante ans, les salariés de la fonc- tion publique n'ont de cesse de défendre, via leurs

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organisations syndicales, et souvent dans la rue, leur statut lorsqu'ils l'estimaient « menacé », « attaqué » ou

« violé ». Un statut qui, à bien des égards, a subi main- tes critiques, y compris par les syndicats eux-mêmes.

« La sécurité de l'emploi, estimait la Fédération des finances de la CFDT en 1977 (Le Tertiaire éclaté, Ed. du Seuil, Paris, 1977), prend les dimensions d'un mythe.

Elle est facteur de division avec les travailleurs du sec- teur privé. Loin d'être un instrument de contestation, le syndicalisme de la fonction publique fonctionne très fréquemment comme un élément de reproduction et de stabilité du système. A la CFDT, on peut s'interroger d'avoir un statut spécifique pour les fonctionnaires ou d'avoir un statut unique pour tous les travailleurs. »

Dans son ouvrage, La Machine égalitaire (Grasset, 1987), Alain Minc, pour d'autres raisons, pourfend le concept même du statut : « Moins de statut = davan- tage d'égalité ». Et d'estimer que si le droit commun conventionnel « était appliqué aux nouvelles embau- ches, ce serait la disparition de mille et un privilèges [...]. Le statut connaîtrait enfin son destin naturel : un régime d'exception en voie d'extinction. S'éteindrait de la sorte, le statut de la fonction publique suivant le même principe que le privilège des bouilleurs de cru ».

Mais il prend soin d'ajouter : « Ne cédons pas au rêve des rêves : la disparition de la fonction publique ! L'im- possible confine là à l'infini. »

JEAN MENANTEAU Le Monde Initiatives, mai 1995

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la permanence de la situation personnelle en face de droits correspondants, relativement protecteurs. Depuis que le phé- nomène de précarité ne cesse de se développer, on voit bien à quelles difficultés conduit une telle assise de la protection sociale, restrictive, et appuyée sur les seules cotisations des salariés et des employeurs. Non seulement les diverses insti- tutions flirtent avec le déficit ou s'y enfoncent irrémédiable- ment, à mesure notamment que les effectifs salariés s'ame- nuisent et limitent les recettes, mais la garantie de la protec- tion n'est pas accordée, ou chichement, à ceux qui en auraient le plus besoin parce qu'ils ne répondent pas - ou pas assez - aux critères d'attribution qui datent du plein emploi à temps plein et à durée indéterminée. Sont donc exclus, ou sont mal pris en charge, l'immense armée des précaires, des tra- vailleurs à temps partiel, des stagiaires et des chômeurs dont le nombre ne finit pas de grossir et qui, avec le temps, alimen- tent tous les programmes d'assistance quand ils ne sont pas finalement laissés pour compte : chômeurs de très longue du- rée, jeunes sans emploi et jusqu'aux marginaux. Les fins de droits ou les sans droits sont bel et bien l'exact revers d'un système basé sur une conception devenue redoutable de ce qu'on a appelé le plein emploi, limitatif dans le cas présent par rapport à la réalité. Cela montre à quel point le modèle que nous avons dans nos têtes peut être pernicieux.

Par extension également, ce modèle, conforme aux intérêts à l'époque bien compris de la grande industrie, s'est généra- lisé aux petites et moyennes entreprises ainsi qu'aux secteurs des services standardisables ou à statut, ainsi que les quali- fient des experts comme Bernard Perret et Guy Roustang 4 c'est-à-dire à ceux qui pouvaient s'appliquer les normes industrielles de productivité et d'organisation quasiment

4. G u y ROUSTANG, B e r n a r d PERRET, L ' é c o n o m i e c o n t r e l a s o c i é t é : a f f r o n - t e r l a c r i s e d e l ' i n t é g r a t i o n s o c i a l e e t c u l t u r e l l e , Ed. d u S e u i l , 1993.

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aylorienne du travail. On comprendra, dans cette définition, les secteurs de la banque, des assurances et de la grande distri- bution, par exemple, qui, de fait, fonctionneront selon les mêmes préceptes que la grande industrie, jusque et y compris dans leurs restructurations actuelles, ou leurs aménagements de modes de gestion qui font la part belle au travail à temps

;partiel. Tous font de la compétitivité l'alpha et l'oméga de deur action, quand bien même leur activité ne se limiterait qu'au marché intérieur ou qu'ils pourraient se développer en privilégiant la création de meilleurs services marchands, sources d'emplois supplémentaires.

Avec le temps, cela a eu pour conséquence de déterminer un champ de l'emploi, compatible certes avec ces orienta- tions, mais a également eu pour effet de le restreindre de façon considérable. Sur ce point, la vieille méfiance française à l'égard des services, et plus encore à l'égard des services à la personne, considérés comme serviles, a fortement pesé. On s'est d'autant plus facilement interdit de regarder ailleurs que non seulement les emplois potentiels s'intégraient mal dans les normes en provenance de l'industrie, mais que ces em- plois possibles étaient frappés d'un discrédit historique et cul- turel. Pays de tradition d'ingénieurs, pour des raisons sur les- quelles on reviendra, la France ne conçoit le travail que dans un rapport à la matière ou à la technique. Compte tenu des clivages politiques, immémoriaux dans l'hexagone, il n'est pas non plus indifférent de noter que tant Adam Smith, l'éco- nomiste libéral, que Karl Marx, ainsi que le relève Bernard Perret dans son dernier livre 5 partageaient la même concep- tion de l'homme exprimée dans son unique fonction de pro- ducteur. En fait, sur fond de rivalité permanente entre droite et gauche, il y a eu, à partir de schémas idéologiques diffé-

5. Bernard PERRET, L'avenir du travail : les démocraties face au chômage, Ed. du Seuil, 1995.

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rents, alliance objective pour considérer la dimension hu- maine et sa relation au travail dans une vision partagée.

Laquelle, au passage, serait parfaitement compatible avec les principes de la Révolution française quand, en rompant avec la féodalité de manière radicale, le peuple républicain s'est aussi libéré de la soumission à un roi, donc à des « maîtres ».

Tant que nous étions dans l'ordre taylorien de l'industriali- sation et du plein emploi, l'ensemble de ce corps de doctrine ne posait pas problème. Au contraire, il y avait même équiva- lence et concordance parfaites entre un mode donné de pro- duction, un système d'organisation sociale et le rôle dévolu à l'école de la République. Les uns et les autres étaient de plus confortés par la croyance commune dans les vertus du scientisme, dans la culture ambiante de l'ingénieur et, au tra- vers de la célébration de l'homo faber, dans le rejet de la servilité ou de l'asservissement qui, curieusement ou parado- xalement, ne se confondent pas avec l'exploitation, moteur involontaire de l'histoire 6

Dans ce système, qui a donc donné naissance au modèle que nous avons dans nos têtes, la production de masse en grande série répond d'abord à une demande forte de consom- mation de produits banalisés. En contrepartie, le salarié ou le travailleur est lui aussi massifié, condamné à l'anonymat autant par les méthodes de production, qui font appel à sa force de travail, que par le mode d'organisation sociale qui s'appuie sur des relations voulues frontales, « classe contre classe » ainsi qu'on l'a longtemps dit. Les syndicats manœu- vrent des troupes dont les aspirations ne seraient que collecti- ves, et pas individuelles, s'exprimant en gains de pouvoir d'achat ou en améliorations des conditions de travail échan- gés contre de la productivité. Les changements, s'ils doivent

6. A ce sujet, voir Alain LEBAUBE, Social, par ici la sortie !, Le Monde Editions, 1993.

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se produire, interviendront dans le domaine politique, dans le projet de société, mais ne se situent pas dans le contenu ou le sens du travail, automatisé et normé. Dès lors, la formation n'est une préoccupation majeure ni des employeurs, qui vont réussir dans un premier temps la modernisation de la société et de l'économie en faisant l'impasse sur elle, ni des organisa- tions ouvrières ou enseignantes qui y voient le risque d'une adaptation au poste, en redoutent une forme de mercan- tilisation de la connaissance et lui préfèrent, à l'image de la FEN (Fédération de l'Education nationale), l'éducation du citoyen et de l'honnête homme, sans visées directement éco- nomiques ou utilitaristes.

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Le taylorisme... toujours là

Proportion des salariés, selon différents secteurs d'activité et les principales catégories socioprofessionnelles, ayant déclaré travailler...

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