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INFLUENCE D’UN PLAN D’AMÉNAGEMENT FORESTIER SUR L’ABONDANCE DU CARIBOU FORESTIER ET SON UTILISATION DE L’ESPACE ET DES HABITATS

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Direction de la recherche sur la faune

Direction de l’aménagement de la faune de la Côte-Nord

INFLUENCE D’UN PLAN D’AMÉNAGEMENT FORESTIER SUR L’ABONDANCE DU CARIBOU FORESTIER ET SON

UTILISATION DE L’ESPACE ET DES HABITATS

Rapport d’étape, printemps 2001 – hiver 2003

par

Aïssa Sebbane Réhaume Courtois

André Gingras Bruno Rochette

Laurier Breton

Société de la faune et des parcs du Québec Décembre 2003

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Photo de page titre : Caribou forestier. Photo de la Société de la faune et des parcs du Québec.

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 2004 ISBN : 2-550-42008-X

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iii RÉSUMÉ

Le présent rapport intérimaire présente les résultats du suivi du plan d’aménagement forestier d’une partie (22 %) de l’aire commune 093-20, dans la région du réservoir Manicouagan, sur la Côte-Nord du Québec. D’une durée de cinq ans, le plan propose un zonage selon différentes vocations, essentiellement 1) des blocs de protection où la coupe est différée afin de conserver un habitat minimum pour le caribou;

2) des corridors de déplacement pour permettre les mouvements du caribou et 3) des aires de coupes concentrées pour faciliter l’exploitation de la matière ligneuse et régénérer des habitats propices à moyen terme. Un inventaire aérien annuel et le suivi télémétrique de 14-20 caribous femelles visait à déterminer si les caribous se maintiennent dans le territoire aménagé, s’ils utilisent les blocs de protection, les corridors de déplacement et les secteurs où la coupe avec protection des petites tiges marchandes (CPPTM) est pratiquée. Le suivi cherchait aussi à déterminer si les caractéristiques forestières se rétablissent à la suite des interventions forestières.

La zone d’étude était dominée par les résineux mûrs denses et les milieux riches en lichens. Les coupes se sont accrues de 2 à 3 % par année. Elles occupaient 50 km2 en 1998 contre 313 km2 en 2003 faisant ainsi passer l’importance des milieux ouverts (coupes, milieux en régénération, brûlis) de 7 % en 1998 à 16 % quatre ans plus tard. Le nombre total de caribous a baissé de 59 % entre 1999 et 2001, probablement parce que certains groupes se sont déplacés à l’extérieur du territoire aménagé à cause du dérangement causé par les opérations forestières. Le nombre de caribous s’est toutefois stabilisé par la suite. Le taux de mortalité des individus suivis par télémétrie est demeuré faible (4,8 – 10,5 % par année) au cours des quatre années du suivi. Le recrutement était relativement faible au début (13-15 % de faons en mars) mais élevé (21-22 %) au cours des deux dernières années. Les caribous utilisaient généralement la forêt résiduelle de la zone d’étude et ils évitaient tous les sites coupés, y compris ceux où des CPPTM ont été pratiquées. Ils fréquentaient assidûment les blocs de protection où l’on a noté une densité de localisations 2 à 6 fois plus grande que dans les autres milieux. Les caribous se retrouvaient parfois dans les corridors de déplacements mais ces milieux demeuraient d’utilisation marginale. Les caribous ne se limitaient pas au territoire aménagé et on a remarqué un déplacement vers l’ouest de la principale zone utilisée, probablement en raison de l’exploitation des résineux mûrs dans la partie est du site d’étude.

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iv

L’épinette noire était l’essence la plus fréquemment rencontrée dans les parterres de coupe, suivie du sapin qui était toutefois généralement 2 à 7 fois moins abondant. La machinerie a eu des impacts importants sur la régénération préétablie. Par contre, une bonne partie des gaules, affectées sur moins de 25 % de leur diamètre, pourront probablement se rétablir dans les CPPTM. Avec plus de 1000 gaules viables par hectare, ce type de coupe devrait produire de jeunes forêts étagées propices au caribou dans quelques décennies. Dans l’ensemble, les travaux se déroulent normalement et vont se continuer jusqu’à la fin de l’entente, en mars 2005.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ...iii

TABLE DES MATIÈRES ... V 1. INTRODUCTION... 1

2. SITE D’ÉTUDE ... 3

3. MÉTHODES ... 4

3.1 Inventaire du caribou ... 4

3.2 Marquage et télémétrie ... 4

3.3 Carte des habitats ... 6

3.4 Inventaire des habitats ... 7

3.5 Traitement des données ... 8

4. RÉSULTATS ET DISCUSSION... 9

4.1 Inventaires du caribou... 9

4.2 Marquages et mortalités... 9

4.3 Composition forestière du site d’étude ... 10

4.4 Utilisation de l’espace... 10

4.5 Sélection d’habitat ... 27

4.6 Inventaire des habitats ... 28

5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS... 34

REMERCIEMENTS... 37

RÉFÉRENCES... 38

ANNEXES ... 40

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1 1. INTRODUCTION

À l’hiver 2000, un comité tripartite formé de représentants de la compagnie Kruger, du ministère des Ressources naturelles (Forêt Québec) et de la Société de la faune et des parcs du Québec a été mandaté pour mettre en place un plan d’aménagement forestier de l’aire commune 093-20 qui permettrait d’harmoniser les activités de récolte forestière tout en respectant les besoins du caribou forestier.

Le plan d’aménagement (Anonyme 2000a) a été entériné par les autorités des trois parties au printemps 2000. D’une durée de cinq ans, le plan propose un zonage de la partie de l’aire commune visée par l’entente selon différentes vocations, essentiellement des blocs de protection où la coupe est différée afin de conserver un habitat minimum pour le caribou, des corridors de déplacement pour permettre les mouvements du caribou et, à l’extérieur de ces sites protégés, des aires de coupes concentrées qui facilitent l’exploitation de la matière ligneuse (Courtois et al.

2002a). Dans ces dernières, les coupes totales avec protection de la régénération et des sols (CPRS) sont autorisées mais la coupe avec protection des petites tiges marchandes (CPPTM) est favorisée dans les peuplements qui s’y prêtent. Ce type d’intervention diminue les impacts sur le milieu en maintenant une partie de l’obstruction latérale et en limitant l’enfeuillement des sites coupés. Les activités forestières dans les pessières à cladonies sont également autorisées sauf dans les sites fragiles.

Dans une optique de gestion adaptative, l’entente prévoit un suivi faunique et forestier pour évaluer les impacts du plan d’aménagement et y apporter les correctifs qui s’avéreraient nécessaires (Anonyme 2000b). Les objectifs du programme de suivi sont : 1) de déterminer si les caribous peuvent se maintenir et prospérer dans le territoire de l’entente; 2) de vérifier s’ils utilisent les blocs de protection et les corridors de déplacement ainsi que les secteurs où la CPPTM est pratiquée, et finalement 3) d’évaluer si les caractéristiques forestières (régénération résineuse relativement homogène, qualité et quantité suffisante de nourriture pour le caribou) se rétablissent à la suite des interventions forestières. À cet effet, les responsables du suivi ont réalisé un inventaire aérien annuel, un suivi télémétrique et un inventaire de végétation dans certains secteurs de coupe. Le présent rapport présente les résultats obtenus lors des deux premières années du

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programme de suivi soit entre le printemps 2001 et l’hiver 2003. Les données d’un projet de recherche antérieur (Courtois 2003) et recueillies dans le territoire de l’entente ont également été incluses afin de comparer les réactions du caribou avant et après la mise en place du plan d’aménagement forestier.

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3 2. SITE D’ÉTUDE

Le territoire de l’entente (2771 km2), situé au sud-ouest du réservoir Manicouagan, est fréquenté par des caribous de la harde Manicouagan (Courtois et al. 2001; figure 1). Il est délimité au nord- est par le réservoir Manicouagan et le parallèle 51°20’, à l’ouest par le méridien 68°58’, au sud par la jonction des rivières aux Outardes et du Bois Long, et à l’ouest par les rivières aux Outardes et Tortueuse. Les blocs de protection occupent 506 km2 alors que les corridors de déplacements couvrent 57 km2. Le reste du territoire de l’entente, soit 2280 km2 (80 %) est susceptible de subir des coupes forestières. À l’été 2003, 11,3 % de la superficie de l’entente a déjà été exploité. Le territoire de l’entente occupe 22,3 % de l’aire commune 093-20. Les blocs et les corridors de protection représentent respectivement 4,1 % et 0,5 % de l’aire commune.

Pour les fins du programme de suivi, le territoire de l’entente a été entouré d’une zone tampon de 25 km de large. Ainsi, le site d’étude couvre une superficie totale de 11 482 km2 dont 8 711km2 exclusivement pour la zone tampon. Cette dernière a été retenue pour suivre les mouvements extensifs du caribou.

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4 3. MÉTHODES

Le programme de suivi prévoyait un inventaire annuel pour évaluer les changements de densité ainsi que le suivi télémétrique d’au moins 10 caribous afin d’étudier leurs déplacements et de décrire les habitats qu’ils utilisent à l’échelle annuelle et multi-annuelle. L’inventaire de végétation visait à décrire les changements du couvert latéral et de l’importance des lichens arboricoles et terricoles engendrés par la CPRS, la CPHRS (coupes avec protection de la haute régénération et des sols) et la CPPTM.

3.1 Inventaire du caribou

Les inventaires aériens ont été réalisés selon les méthodes décrites par Courtois et al. (2001). Ils ont été effectués durant le regroupement hivernal (20 février - 28 mars 1999; 16 et 17 mars 2001;

12 mars - 18 mars 2002 et 4 mars - 8 mars 2003). Des virées équidistantes de 2,1 km ont d’abord été réalisées en avion afin de repérer les réseaux de pistes de caribous. Ceux-ci ont ensuite été survolés en hélicoptère afin de dénombrer et de sexer les caribous.

3.2 Marquage et télémétrie

Le programme de suivi prévoyait maintenir au moins 10 caribous munis de colliers émetteurs VHF dans le site d’étude. Parmi les animaux marqués antérieurement (Courtois 2003), nous avons initialement retenu 18 caribous qui fréquentaient assidûment le site d’étude depuis mai 1998 (annexe 1). Parmi ceux-ci, huit caribous (M12, M16, M18, M20, M22, M34, M36 et M38) ont continué à fréquenter la zone d’étude durant le plan d’aménagement (mai 2001 à avril 2003).

Seize nouveaux caribous ont été marqués en mars 2001 et mars 2002 sans égard au sexe ni à l’âge des individus sélectionnés mais en s’assurant que la répartition géographique des animaux marqués permettait de couvrir l’ensemble du site d’étude. Les animaux morts étaient remplacés annuellement pour conserver au moins 10 colliers actifs dans le site d’étude.

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Figure 1. Aire d’étude du caribou de la harde Manicouagan entre le printemps 2001 et l’hiver 2003.

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Tous les caribous ont été capturés à l’aide d’un lance filet manipulé à partir d’un hélicoptère de type Astar 350BA (Potvin et Breton 1988). Aucun tranquillisant n’a été utilisé. Lors des marquages, des étiquettes ont été apposées aux oreilles des individus, leur âge était estimé et on déterminait leur sexe. Des échantillons de sang, de poils et de fèces ont été prélevés jusqu’à la campagne de marquage de mars 2001 pour étudier la génétique (Courtois et al. 2003), les changements saisonniers des composantes du régime alimentaire (Drucker et al. 2001) et la parasitologie (M. Lankester, Lakehead University, comm. pers.) des caribous.

Les caribous marqués étaient localisés aux trois semaines environ dans le but d’obtenir une quinzaine de localisations par animal et par année. Les repérages télémétriques ont été réalisés en avion (Navajo 350, Cessna 185, Cessna 310 et Cessna 337) munis de deux antennes unidirectionnelles. Au total, 428 localisations ont été enregistrées entre mai 2001 et avril 2003. À cela on a rajouté 823 localisations provenant des caribous déjà marqués, fréquentant l’aire d’étude avant la mise en branle du plan d’aménagement forestier (mai 1998 à avril 2001).

3.3 Carte des habitats

Les caractéristiques du couvert végétal du site d’étude ont été déterminées à partir d’images satellitaires Landsat TM classifiées en 12 catégories d’habitat. Les images ont été prises en 1996, à 30 m de résolution. La classification des images satellitaires a été validée par des inventaires terrestres de peuplements tirés aléatoirement ce qui a révélé un taux de concordance de 89 % (Courtois et al. 2002). Les cartes d’habitat ont été mises à jour annuellement (1 avril – 31 mars) en y incorporant les coupes forestières des années 1998, 1999, 2000, 2001 et 2002 afin d’obtenir une image précise des habitats présents à chaque année.

Pour faciliter l’interprétation des résultats, les 12 classes d’habitats initiales (Courtois et al. 2002) ont été regroupées en 10, 8 ou 4 catégories lors des analyses (tableau 1). Pour mettre en évidence leur utilisation par le caribou, les blocs de protection et les corridors de déplacement ont été considérés comme des classes d’habitat.

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7 3.4 Inventaire des habitats

Les inventaires de végétation visaient à caractériser l'habitat avant et après les opérations forestières dans les peuplements ayant subi des coupes afin d’évaluer la qualité des habitats résiduels pour le caribou. À cet effet, les employés de la compagnie Kruger évaluaient la surface terrière, la densité arborescente et la régénération par essence. L’inventaire forestier était complété par une estimation de l’abondance des lichens terricoles et arboricoles et de l’obstruction latérale offerte par la strate arbustive. Le détail des mesures de même qu’un formulaire de terrain sont disponibles à l’annexe 2.

Tableau 1. Reclassement des habitats dans les analyses

Habitat initial1 Reclassement (10 catégories)2

Reclassement (8 catégories)3

Reclassement (4 catégories)4

Plan d'eau (EA) EA EA Eau

Milieu ouvert non régénéré (OV) Brûlis (BR)

Milieux ouverts (OV_BR) OV_BR Forêt Résineux dense mûr (RS)

Résineux ouvert sans lichen (RO)

Peuplements résineux

(RS_RO) RS_RO Forêt Régénération feuillue ou mélangée

(RF)

Feuillu ou mélangé (FM)

Peuplements feuillus (RF_FM)

RF_FM Forêt

Lande avec lichens (LL)

Résineux ouvert avec lichens (RL)

Milieux à lichens (RL_LL) RL_LL Forêt

Régénération résineuse (RR) Régénération résineuse (RR) RR Forêt Lande sans lichen (LS) Lande sans lichen (LS) LS Forêt Tourbière (TB) Tourbière (TB) TB Forêt

Bloc de protection (BP) Répartis dans les catégories ci-haut Bloc Corridors (CP) Répartis Corridors

1 Classes d’habitat identifiables sur les images Landsat TM (Courtois 2003).

2 Pour évaluer l’importance des localisations dans les blocs et les corridors par rapport aux principales classes d’habitat.

3 Pour calculer les pourcentages des habitats dans les différentes entités territoriales.

4 Pour évaluer l’importance des blocs et des corridors par rapport à la forêt adjacente.

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8 3.5 Traitement des données

Les repérages ont permis de calculer la superficie des domaines vitaux (DV) annuels et multi- annuels des caribous selon la méthode du polygone convexe (Eddy 1977) en utilisant 100 % des localisations. Les calculs ont été réalisés à l’aide de l’extension « Animal Movement » (Hooge et Eichenlaub 1997) fonctionnant sous ArcView 3.2. La même extension a été employée pour délimiter les principales aires utilisées par l’ensemble des caribous avant (années 1998 à 2000) et durant le programme de suivi (2001-2003) en utilisant la méthode du kernel (Worton 1989). Des analyses de variance (PROC GLM, SAS Institute 1999) ont été utilisées pour tester l’influence des variables explicatives (année, période) sur la superficie des domaines vitaux. Lors des analyses statistiques, la valeur de la superficie était transformée sous forme logarithmique afin de normaliser les résidus du modèle de régression.

La composition forestière des DV annuels et multi-annuels a été obtenue en superposant les DV sur les cartes d’habitat correspondant à l’année des localisations. La sélection d’habitat a été estimée en comparant l’importance relative des habitats présents dans le domaine vital annuel par rapport à ceux disponibles dans le site d’étude (sélection brute). Les indices de préférence obtenus ont été standardisés de façon à sommer à l’unité. Ces indices donnent la préférence qui serait notée si toutes les catégories d’habitat étaient disponibles en proportion équivalente. Les analyses de préférences ont été précédées d’analyses de variance multivariées pour tester l’influence des variables explicatives (année, période) sur les préférences d’habitat transformées en log-ratios et en utilisant l’individu comme unité d’échantillonnage (Aebisher et al. (1993). Un seuil de signification de 0,05 a été retenu pour l’ensemble des analyses.

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9 4. RÉSULTATS ET DISCUSSION

4.1 Inventaires du caribou

Lors de l’inventaire de 1999, 104 caribous ont été dénombrés dans le territoire de l’entente et 56 avaient été observés dans la zone tampon de 25 km autour du territoire de l’entente (tableau 2).

Le taux de recrutement était alors faible avec 12,5 % de faons dans la population. Le nombre total de caribous a baissé de 59 % entre 1999 et 2001 probablement parce que certains groupes se sont déplacés à l’extérieur du territoire de l’entente. La chasse sportive n’a été arrêtée qu’en 2001, mais la baisse notée entre 1999 et 2001 n’est probablement pas liée à la récolte sportive puisque seulement six caribous (3 en 1999 et 3 en 2000) ont été récoltés dans le territoire de l’entente et neuf autres (3 en 1999 et 6 en 2000) dans la zone tampon de 25 km autour de l’entente. Quoi qu’il en soit, la population semble s’être maintenue depuis la mise en application du plan d’aménagement. Dans le territoire de l’entente, on a dénombré entre 43 et 62 caribous entre 2001 et 2003 sans nouvelle tendance à la baisse. Le pourcentage de faons dans la population a été faible en 2001 (14,5 %) mais fut élevé durant les deux dernières années (20,9 et 22,2 %). La quasi-totalité des ravages ont été repérés en dehors des milieux ouverts (figure 2). La zone tampon autour du territoire de l’entente n’a pas été inventoriée systématiquement mais on y a dénombré jusqu’à 61 caribous de façon fortuite, des nombres comparables à ceux notés en 1999.

Un inventaire systématique révélerait probablement un nombre de caribous plus élevé. Les résultats détaillés des inventaires aériens et des travaux fauniques réalisés durant le programme de suivi ont été présentés par Rochette (2001, 2002, 2003a et 2003b).

4.2 Marquages et mortalités

Dix-huit caribous ont été marqués entre mars 1998 et avril 2000 et suivis par télémétrie avant la mise en application du plan d’aménagement forestier. Durant le plan, 16 nouveaux caribous ont été munis de colliers émetteurs en mars 2001 et mars 2002. Compte tenu des mortalités, des nouveaux marquages et des animaux qui se sont dispersés, entre 14 et 20 caribous étaient munis de colliers actifs entre mai 2001 et mai 2003 (tableau 3 et annexe 1).

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Quatre femelles sont mortes depuis le début du suivi associé au plan d’aménagement, deux en 2001, une en 2002 et une en 2003. Ceci correspond à des taux de mortalité plutôt faibles (4,8 – 10,5% par année). À la fin de l’hiver 2003, 19 colliers étaient toujours actifs.

4.3 Composition forestière du site d’étude

La figure 3 montre que les peuplements résineux mûrs forment la matrice de base dans le site d’étude. Dans la partie nord-ouest, on retrouve toutefois d’importants milieux riches en lichens.

Les milieux ouverts sont localisés principalement dans le centre et en moindre proportion dans l’ouest du site d’étude. Les milieux feuillus sont dispersés en petits peuplements dans le sud et l’ouest du site d’étude.

La figure 4 montre qu’à l’intérieur du territoire de l’entente tout comme dans la zone tampon de 25 km, les résineux mûrs denses et les milieux riches en lichens sont les habitats dominants, suivis des plans d’eau et des milieux ouverts. Par contre, les peuplements feuillus, les milieux en régénération résineuse, les landes sans lichen et les tourbières sont des milieux peu abondants présentant de faibles superficies. Une composition forestière semblable a été notée dans les blocs et les corridors de déplacement (figure 5). On remarque aussi que la superficie des milieux ouverts a augmenté depuis 1998 à raison de 2 % à 3% annuellement, particulièrement à l’intérieur du territoire de l’entente. Ces accroissements sont dus exclusivement à l’exploitation des résineux mûrs. Les coupes forestières ont progressé d’est en ouest et du sud au nord (annexe 3).

4.4 Utilisation de l’espace

Les localisations (428 durant le plan) disponibles ont permis de calculer les DV annuels et multi- annuels pour les périodes avant (1998-2000) et durant (2001-2003) le plan d’aménagement (tableau 4). On remarque que la superficie moyenne des DV annuels et multi-annuels était plus grande au cours de la période précédant le plan d’aménagement. Ceci est probablement dû au fait que les efforts de suivi télémétrique étaient concentrés dans le site d’étude et la zone périphérique

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Figure 2. Positions des ravages du caribou de la harde Manicouagan en 1999, 2002 et 2003.

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12 Tableau 2. Caribous observés dans le site d'étude lors des inventaires aériens réalisés entre mars 1999 et mars 2003

Année Caribous dans le site d'étude % faons Remarque Zone tampon de 20 km autour du site d'étude

mâles femelles jeunes ind. total

1999 40 48 13 3 104 12,5 Les indéterminés étaient tous des adultes 56 caribous (13 mâles, 30 femelles, 9 faons, 4 ad. ind) 2001 15 24 9 14 62 14,5 Pas d'inventaire réel* (ind=ad. sexe ind.) 7 caribous indéterminés

2002 8 14 9 12 43 20,9 Inventaire régulier (ind. = ad. sexe ind.) 12 (2 mâles, 5 femelles, 2 faons et 3 adultes, sexe ind.) 2003 42 12 1 55 22,2 Inventaire régulier, sans distinction 61 (46 adultes, 14 faons et 1 d'âge indéterminé)

du sexe des bêtes (ind.=âge ind.)

* Les valeurs de 2001 ont été mesurées sur des groupes d 'animaux parmi lesquels nous avons procédé à des captures et poses de colliers ou sur des groupes « trouvés » lors de ces opérations. Il n'y a pas eu d'inventaire systématique du bloc Kruger en 2001.

Tableau 3. Nombre et état des caribous porteurs de colliers émetteurs dans le site d'étude entre 2001 et 2003

Année Sexe Colliers actifs au 1 mai Retraits Remarque

Anciens Nouveaux Total Mort Dispersés*

2001 Femelles 10 6 16 2 ** 2 Les 2 animaux dispersés sont restés dans le tampon de 20 km autour du bloc Mâles 1 2 3 0 1 L'animal dispersé est resté dans le tampon de 20 km autour du bloc

2002 Femelles 7 6 13 1 *** 2 Une des bêtes dispersées est restée dans le tampon, l'autre est « disparue » Mâles 3 2 5 0 0 2 animaux traversent régulièrement d'un côté à l'autre de la limite du bloc

2003 Femelles 16 - 16 1 ****

Mâles 5 - 5 Pas de marquage d'animaux en 2003

* Les animaux dont plus de 66% des localisations se trouvaient à l'extérieur du bloc ont été considérés comme dispersés

** Le collier de P31, marqué en 1999 a été détecté en option mortalité le 2001-10-31; 5 anciens marqués dispersés (4 femelles, 1mâle)

*** Le collier de M16, marqué en 1999 a été détecté en option mortalité le 2002-04-17; 2 anciens marqués dispersés (2 femelles)

**** Le collier de M18, marqué en 1999 était en option mortalité le 2003-04-30

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de 25 km. Pour diminuer les coûts du suivi, aucun effort n’était fait pour localiser les animaux lorsqu’ils quittaient temporairement le site d’étude.

Les caribous utilisent généralement la forêt résiduelle de la zone d’étude (tableaux 5 et 6 et annexe 4). À l’intérieur du territoire de l’entente, ils fréquentent surtout les blocs de protection où l’on a noté entre 56 et 188 localisations par année, soit une densité de localisations 2 à 6 fois plus grande que dans les autres milieux. Dans la zone tampon de 25 km, les caribous se retrouvent principalement dans les résineux mûrs et les milieux à lichens. Les densités de localisations (≤ 0,02 / km2) y sont toutefois faibles parce que les caribous ont été marqués à l’intérieur même du territoire de l’entente et y demeurent le plus souvent. Malgré tout, les figures 6, 7, 8, 9 et 10 montrent que les caribous ne se limitent pas exclusivement au territoire de l’entente.

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Figure 3. Principaux habitats présents dans le site d’étude au printemps 2003. Les milieux ouverts regroupent les coupes et brûlis. Les coupes réalisées dans le territoire de l’entente sont représentées à l’annexe 3.

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0 10 2 0 3 0 4 0 50 6 0 70

EA OV_BR RS_RO RF_FM LL_RL RR TB LS

habitat

%

Figure 4. Pourcentage des habitats à l’intérieur et à l’extérieur du territoire de l’entente (zone tampon de 25 km) entre 1998 et 2003.

EA : Plan d'eau, OV : Milieu ouvert non régénéré, BR : Brûlis, TB : Tourbière, RF : Régénération feuillue ou mélangée, OR : Milieu ouvert régénéré, RR : Régénération résineuse, RS : Résineux dense mûr, RO : Résineux ouvert sans lichen, LL : Lande avec lichens, LS : Lande sans lichen, RL : Résineux ouvert avec lichens, FM : Feuillu mélangé,

Intérieur de l’entente Extérieur de l’entente

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Figure 5. Principaux habitats présents dans les blocs de protection et les corridors de déplacement du territoire de l’entente.

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Tableau 4. Superficies (km2) des domaines vitaux annuels et multi-annuels des caribous de la harde de Manicouagan suivis par télémétrie entre 1998 et 2003

Période Moyenne ± erreur type (N) Minimum Maximum DV annuel

Mai 98 – avril 99 192,5 ± 60,5 (7) 14,6 477,3 Mai 99 – avril 00 709,5 ± 224 (11) 1,6 2206,9 Mai 00 – avril 01 579,6 ± 228 (13) 25,9 2848,4 Mai 01 – avril 02 191,6 ± 87,5 (10) 30,8 709,6 Mai 02 – avril 03 268,5 ± 73,2 (17) 32,1 1190,8 Avant le plan (98–01) 538,3 ± 126,8 (31) 1,6 2848,4 Durant le plan (01-03) 240 ± 55,8 (27) 30,8 1190,8 Période totale (98-03) 399,4 ± 74,7 (58) 1,6 2848,4

DV multi-annuel

Avant le plan (98-01) 1352,2 ± 282,6 (18 6 3190,5 Durant le plan (01-03) 463,2 ± 145,9 (18) 43,5 2517,2 Période totale (98-03) 907,7 ± 173,8 (36) 6 3190,5

Les kernels 95 % montrent que les principales aires utilisées ont changé quelque peu durant la période d’étude. On remarque en effet un déplacement vers l’ouest de la principale zone utilisée, probablement en raison de l’exploitation forestière soutenue des résineux mûrs dans la partie est du territoire de l’entente (figures 11 et 12 et annexes 5 et 6). De plus, on note une légère hausse de l’utilisation des blocs de protection suite à l'établissement du plan d’aménagement (figure 13).

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18 Tableau 5. Nombre de localisations des caribous par classe d’habitat à l’intérieur du territoire de l’entente entre 1998 et 2003.

(S = superficie en km2 couverte par chaque classe d’habitat).

BP CP EA OV_BR RS_RO RF_FM LL_RL RR TB LS

An S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2

98-99 506 65 0,13 57 5 0,09 165 0 0,00 118 0 0,00 1233 15 0,01 22 0 0,00 424 9 0,02 57 0 0,00 67 1 0,01 88 0 0,00 99-00 506 118 0,23 57 9 0,16 165 0 0,00 178 4 0,02 1173 25 0,02 22 0 0,00 424 11 0,03 57 1 0,02 67 1 0,01 88 0 0,00 00-01 506 83 0,16 57 0 0,00 165 2 0,01 263 1 0,00 1100 71 0,06 22 0 0,00 414 29 0,07 57 5 0,09 66 6 0,09 87 1 0,01 01-02 506 56 0,11 57 0 0,00 165 0 0,00 301 0 0,00 1068 37 0,03 22 0 0,00 408 14 0,03 57 1 0,02 66 0 0,00 87 0 0,00 02-03 506 62 0,12 57 1 0,02 165 1 0,01 378 4 0,01 1002 48 0,05 21 0 0,00 400 24 0,06 56 1 0,02 65 1 0,02 87 2 0,02

Tableau 6. Nombre de localisations des caribous par classe d’habitat à l’extérieur du territoire de l’entente entre 1998 et 2003.

(S = superficie en km2 couverte par chaque classe d’habitat).

EA OV_BR RS_RO RF_FM LL_RL RR TB LS

An S N N/km2 S N N/km2 S N n/km2 S N n/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2 S N N/km2

98-99 1226 1 0 457 0 0 4606 33 0,01 130 3 0,023 1160 3 0 216 0 0 221 2 0 504 0 0 99-00 1226 6 0 458 2 0 4605 49 0,01 130 0 0 1160 24 0,02 216 1 0 221 3 0 504 5 0 00-01 1226 0 0 459 2 0 4604 44 0,01 130 2 0,015 1160 28 0,02 216 0 0 221 2 0 504 7 0 01-02 1226 5 0 459 5 0,01 4604 26 0,01 130 0 0 1160 18 0,02 216 0 0 221 5 0 504 0 0 02-03 1226 6 0 459 6 0,01 4604 78 0,02 130 0 0 1160 10 0,01 216 0 0 221 2 0 504 4 0

EA : Plan d'eau, OV : Milieu ouvert non régénéré, BR : Brûlis, TB : Tourbière, RF : Régénération feuillue ou mélangée, OR : Milieu ouvert régénéré, RR : Régénération résineuse, RS : Résineux dense mûr, RO : Résineux ouvert sans lichen, LL : Lande avec lichens, LS : Lande sans lichen, RL : Résineux ouvert avec lichens, FM : Feuillu mélangé, BP : Blocs de protection, CP : Corridor de protection.

(24)

19

Figure 6. Localisations des caribous marqués dans la harde Manicouagan entre mai 1998 et avril 1999.

(25)

20

Figure 7. Localisations des caribous marqués dans la harde Manicouagan entre mai 1999 et avril 2000.

(26)

21

Figure 8. Localisations des caribous marqués dans la harde Manicouagan entre mai 2000 et avril 2001.

(27)

22

Figure 9. Localisations des caribous marqués dans la harde Manicouagan entre mai 2001 et avril 2002.

(28)

23

Figure 10. Localisations des caribous marqués dans la harde Manicouagan entre mai 2002 et avril 2003.

(29)

24

Figure 11. Territoire utilisé entre mai 1998 et avril 2001 (avant l’instauration du plan d’aménagement) par les caribous marqués dans la harde de Manicouagan.

(30)

25

Figure 12. Territoire utilisé entre mai 2001 et avril 2003 (depuis l’instauration du plan d’aménagement) par les caribous marqués dans la harde de Manicouagan.

(31)

26

Figure 13. Composition forestière des DV annuels des caribous marqués dans la harde de Manicouagan avant le plan (1998-2001) et depuis la mise en place du plan d’aménagement (2001-2003).

BP : Blocs de protection, CP : Corridor de protection, EA : Plan d'eau, OV : Milieu ouvert non régénéré, BR : Brûlis, TB : Tourbière, RF : Régénération feuillue ou mélangée, OR : Milieu ouvert régénéré, RR : Régénération résineuse, RS :Résineux dense mûr, RO : Résineux ouvert sans lichen, LL : Lande avec lichens, LS : Lande sans lichen, RL : Résineux ouvert avec lichens, FM : Feuillu mélangé.

0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00 45,00 50,00

BP CP EA OV_BR RS_RO RF_FM LL_RL RR TB LS

Habitat

Pourcentage des moyennes des superficies (%)

Avant le plan Depuis le plan

(32)

27 4.5 Sélection d’habitat

Afin de faciliter les traitements et l’analyse des résultats, la sélection brute a porté sur quatre classes d’habitat seulement. Le regroupement consistait à prendre en compte les blocs et les corridors de protections comme étant deux habitats distincts, les milieux ouverts non régénérés (OV) et les brûlis (BR) constituant les milieux ouverts, et la forêt regroupant tous les autres habitats.

L’analyse multivariée a montré que les préférences d’habitat ne diffèrent que légèrement selon les années (F[12,135] = 1,86 ; P = 0,0451; figure 15). Par contre, les préférences d’habitat ne différaient pas significativement entre les deux périodes, soit avant et pendant la mise en place du plan d’aménagement (F[3,25] = 0,64 ; P = 0,59). Dans les deux cas, les indices de préférence standardisés montrent que les caribous préfèrent nettement les blocs de protection et la forêt par rapport aux milieux ouverts (figures 14 et 15).

0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90

98_99 99_00 00_01 01_02 02_03

Années

indice de selection standardisés

SBP SCP SForet SOV_BR

Figure 14. Indices de sélection d’habitat des caribous de la harde Manicouagan entre les années 1998 et 2003.

OV : Milieu ouvert non régénéré, BR : Brûlis, BP : Blocs de protection, CP : Corridor de protection.

(33)

28

0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70

Avant le plan Pendant le plan

Habitat

Indice de préférence standardisé

SBP SCP SOV_BR SForet

4.6 Inventaire des habitats

Aucun peuplement n’a été inventorié avant coupe mais, au cours de l’été 2001, 100 stations d’échantillonnage de coupe l’ont été dans trois types de coupes différents en 2001 et 100 autres en 2002. L’épinette noire était l’essence la plus fréquemment rencontrée dans les parterres de coupe, suivie du sapin qui était toutefois généralement 2 à 7 fois moins abondant. Le pin gris était quant à lui absent de tous les sites inventoriés.

Pratiquement toutes les tiges recensées avaient moins de 10 cm, même dans les coupes avec protection des petites tiges marchandes (CPPTM; tableaux 7 et 8). Probablement parce que les données sur la strate arborescente étaient incomplètes. La machinerie a eu des impacts importants sur la régénération préétablie. Dans les trois types de coupes connues, le nombre de tiges endommagées ou détruites par la machinerie était généralement aussi élevé ou supérieur au nombre de tiges saines. Par contre, une bonne partie des tiges endommagées pourront probablement récupérer puisque cette catégorie ne comprend que les gaules affectées sur moins de 25 % de leur diamètre. En pareil cas, il resterait après coupe entre 155 et 1250 gaules par hectare. Les valeurs les plus faibles se retrouvent dans les coupes avec protection de la régénération et des sols (CPRS) et les coupes avec protection de la haute régénération (CPHRS). Si l’on se fie à l’inventaire de 2001, les CPPTM comprennent plus de 1000 Figure 15. Indices de sélection d’habitat des caribous de la harde Manicouagan avant (mai 1998 –

avril 2001) et pendant le plan d’aménagement (mai 2001 - avril 2003).

OV : Milieu ouvert non régénéré, BR : Brûlis, BP : Blocs de protection, CP : Corridor de protection.

(34)

29

gaules par hectare. Ce type de coupe devrait donc produire rapidement de jeunes forêts étagées si la régénération basse a été préservée, ce qui est probable. Les CPPTM semblent donc prometteuses pour régénérer des peuplements intéressants pour le caribou.

La strate rase des parterres de coupe échantillonnés était dominée par les éricacées et les mousses (tableaux 9 et 10). Selon l’inventaire de 2001, les lichens terricoles, avec un recouvrement moyen de 22 %, étaient plus abondants dans les sites où ont été pratiquées des CPRS. Le tapis de lichens y présentait une épaisseur de 6,2 cm ce qui est une valeur moyenne pour la région (Courtois et al.

2002b). Les lichens terricoles étaient rares ou absents des CPHRS et des CPPTM. Ceci devrait s’expliquer par la situation qui prévalait avant la coupe. Les CPRS ont dû être faites dans des peuplements où l’on notait des trouées sans régénération préétablie et où les lichens terricoles s’étaient établis. À en juger par l’abondance des lichens arboricoles et des gaulis après coupe (tableau 7), les peuplements où des CPPTM ont été pratiquées devaient être assez fermés et dominés par le sapin, ce qui est peu propice au développement des lichens terricoles à cause de la quantité limitée de lumière qui atteint le sol.

Le couvert latéral était plutôt faible dans les parterres de coupe et ce, pour les trois types de traitements connus. On notait des valeurs variant entre 20 à 40 % en moyenne alors que des valeurs de 50 à 60 % sont usuelles avant coupe ou dans les peuplements recherchés par le caribou (Courtois et al. 2002c).

À l’heure actuelle, les données de l’inventaire de végétation de l’été 2002 sont malheureusement difficilement utilisables parce que le type de coupe pratiqué n’a généralement pas été identifié par l’équipe d’inventaire. Il faudra contacter le responsable de l’inventaire pour compléter le fichier.

(35)

30

Tableau 7. Densité des tiges marchandes et non marchandes résiduelles dans les parterres de coupe d’après l’inventaire de végétation de l’été 2001

CPRSa

(n = 29)

CPHRSb (n = 61)

CPPTMc (n = 10) Tiges sainesd (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm 43 ± 25 220 ± 61 750 ± 264

Sapin 10-12 cm - - -

Épinette 2-9 cm 466 ± 122 250 ± 61 550 ± 263

Épinette 10-12 cm - - -

Pin gris 2-9 cm - - -

Pin gris 10-12 cm - - -

Tiges endommagéese (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm 112 ± 51 91 ± 27 500 ± 244

Sapin 10-12 cm - - -

Épinette 2-9 cm 129 ± 51 99 ± 32 75 ± 38

Épinette 10-12 cm - - -

Pin gris 2-9 cm - - -

Pin gris 10-12 cm - - -

Tiges détruitesf (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm 78 ± 39 220 ± 57 625 ± 158

Sapin 10-12 cm - - -

Épinette 2-9 cm 277 ± 92 259 ± 54 50 ± 33

Épinette 10-12 cm - - -

Pin gris 2-9 cm - - -

Pin gris 10-12 cm - - -

Tiges non conformesg (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm - 108 ± 39 50 ± 33

Sapin 10-12 cm - - -

Épinette 2-9 cm 60 ± 27 138 ± 45 -

Épinette 10-12 cm - - -

Pin gris 2-9 cm - - -

Pin gris 10-12 cm - - -

a Coupes avec protection de la régénération et des sols.

b Coupes avec protection de la haute régénération et des sols.

c Coupes avec protection des petites tiges marchandes.

d Cime vivante (>90%); aucun défaut apparent; faible inclinaison de la tige (0° à 10°).

e Cime vivante (61 à 90%); à 25% du diamètre de la tige blessée; 11° à 30° d’inclinaison de la tige; la tige doit avoir été endommagée par la machinerie.

f Cime vivante (<60%); >25% du diamètre de la tige blessée ; >30° d’inclinaison de la tige; tige entièrement coupée ou cassée; la tige doit avoir été détruite par la machinerie.

g Tiges résultant d’un phénomène naturel (chablis, maladie, insecte); la tige ne présente aucune blessure due à la machinerie.

(36)

31

Tableau 8. Densité des tiges marchandes et non marchandes résiduelles dans les parterres de coupe d’après l’inventaire de végétation de l’été 2002

CPRSa

(n = 3)

CPHRSb (n = 25)

CPPTMc (n = 4)

INDh (n = 56) Tiges sainesd (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm 100 ± 56 - 125 ± 72 80 ± 22

Sapin 10-12 cm - - - 5 ± 5

Épinette 2-9 cm 80 ± 51 - 313 ± 237 156 ± 40

Épinette 10-12 cm - - 63 ± 63 -

Pin gris 2-9 cm - - - -

Pin gris 10-12 cm - - - -

Tiges endommagéese (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm 112 ± 61 - 125 ± 72 161 ± 39

Sapin 10-12 cm - - - -

Épinette 2-9 cm 70 ± 40 - 188 ± 120 76 ± 27

Épinette 10-12 cm - - - -

Pin gris 2-9 cm - - - -

Pin gris 10-12 cm - - - -

Tiges détruitesf (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm 360 ± 119 - 125 ± 125 308 ± 77

Sapin 10-12 cm - - - 5 ± 5

Épinette 2-9 cm 140 ± 69 83 ± 83 - 179 ± 45

Épinette 10-12 cm - - - -

Pin gris 2-9 cm - - - -

Pin gris 10-12 cm - - - -

Tiges non conformesg (/ ha ± erreur type)

Sapin 2-9 cm 110 ± 36 - 125 ± 72 183 ± 47

Sapin 10-12 cm - - - 5 ± 5

Épinette 2-9 cm 190 ± 113 - 250 ± 102 205 ± 60

Épinette 10-12 cm - - - 5 ± 5

Pin gris 2-9 cm - - - -

Pin gris 10-12 cm - - - -

a Coupes avec protection de la régénération et des sols.

b Coupes avec protection de la haute régénération et des sols.

c Coupes avec protection des petites tiges marchandes.

d Cime vivante (>90%); aucun défaut apparent; faible inclinaison de la tige (0° à 10°).

e Cime vivante (61 à 90%); à 25% du diamètre de la tige blessée; 11° à 30° d’inclinaison de la tige; la tige doit avoir été endommagée par la machinerie.

f Cime vivante (<60%); >25% du diamètre de la tige blessée ; >30° d’inclinaison de la tige; tige entièrement coupée ou cassée; la tige doit avoir été détruite par la machinerie.

g Tiges résultant d’un phénomène naturel (chablis, maladie, insecte); la tige ne présente aucune blessure due à la machinerie.

h Type de coupe non spécifié par l’équipe de terrain.

(37)

32

Tableau 9. Caractéristiques de la strate rase et du couvert latéral dans les parterres de coupe d’après l’inventaire de végétation de l’été 2001

CPRSa

(n = 29)

CPHRSb (n = 61)

CPPTMc (n = 10) Recouvrement au sol (%)

Éricacées 46 ± 5 40 ± 4 10 ± 5

Arbustes 7 ± 2 6 ± 1 4 ± 1

Herbacées 6 ± 1 12 ± 2 7 ± 2

Mousses 58 ±6 68 ± 3 80 ± 4

Sphaignes 7 ± 3 6 ± 2 3 ± 2

Lichens 22 ± 6 7 ± 2 -

Épaisseur du tapis de lichens (cm) 6,2 ± 2,1 2,4 ± 0,6 - Lichens arboricoles (n/arbre) 31 ± 11 14 ± 3 48 ± 14 Couvert latéral (%)

50 cm 39 ± 7 53 ± 4 53 ± 8

100 cm 20 ± 5 31 ± 4 39 ± 10

150 cm 12 ± 4 21 ± 3 24 ± 8

200 cm 9 ± 3 17 ± 3 15 ± 7

Moyenne 20 ± 4 31 ± 3 33 ± 7

a Coupes avec protection de la régénération et des sols.

b Coupes avec protection de la haute régénération et des sols.

c Coupes avec protection des petites tiges marchandes.

(38)

33

Tableau 10. Caractéristiques de la strate rase et du couvert latéral dans les parterres de coupe d’après l’inventaire de végétation de l’été 2002

CPRSa

(n = 3)

CPHRSb (n = 25)

CPPTMc (n = 4)

IND d (n = 56) Recouvrement au sol (%)

Éricacées - 35 ± 6 45 ± 35 37 ± 5

Arbustes 5 ± 0 4 ± 1 5 ± 5 4 ± 2

Herbacées 10 ± 0 9 ± 1 15 ± 5 8 ± 1

Mousses 100 ± 0 71 ± 6 55 ± 45 61 ± 5

Sphaignes - 9 ± 5 - 7 ± 2

Lichens - 4 ± 3 45 ± 45 9 ± 3

Épaisseur du tapis de lichens (cm) 3,3 ± 3,3 2,0 ± 0,8 2,5 ± 2,5 8,3 ± 1,8

Lichens arboricoles (n/arbre) 3 ± 2 7 ± 2 21 ± 7 9 ± 2

Couvert latéral (%)

50 cm 35 ± 5 77 ± 4 62 ± 18 62 ± 4

100 cm 0 ± 0 44 ± 6 20 ± 12 36 ± 4

150 cm 0 ± 0 23 ± 6 20 ± 12 25 ± 4

200 cm 0 ± 0 16 ± 5 15 ± 9 18 ± 3

Moyenne 8,7 ± 1,3 40 ± 4 29 ± 10 35 ± 3

a Coupes avec protection de la régénération et des sols.

b Coupes avec protection de la haute régénération et des sols.

c Coupes avec protection des petites tiges marchandes.

d Type de coupe non spécifié par l’équipe de terrain.

(39)

34

5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Le programme de suivi vise à déterminer : 1) si le caribou peut se maintenir dans l’aire d’étude; 2) s’il peut utiliser les blocs de protection, les corridors de déplacement et les sites où des CPPTM ont été pratiquées, et 3) si les interventions forestières permettent le rétablissement des caractéristiques forestières, particulièrement en terme de régénération résineuse et de nourriture et de couvert pour le caribou.

Le suivi est encore très jeune avec seulement deux années de cueillette de données depuis la mise en application du plan d’aménagement. Cependant, les données analysées montrent que le caribou a réussi à se maintenir dans l’aire d’aménagement à court terme.

On a noté une baisse de population jusqu’en 2001, laquelle s’explique selon nous par une augmentation marquée de la présence humaine dans le secteur au cours des dernières années, engendrée par le développement de l’accès et l’exploitation forestière.

Antérieurement, la chasse était une cause importante de mortalité des caribous de la harde Manicouagan (Courtois et al. 2002b). L’arrêt de la chasse sportive, à partir de l’automne 2001, est venu diminuer la pression sur cette harde. Le nombre de caribous s’est stabilisé au cours des deux dernières années, le recrutement s’est accru et la mortalité des caribous suivis par télémétrie est demeurée faible. Ces indices suggèrent que la population se maintiendra à court terme et pourrait même s’accroître quelque peu d’autant plus qu’à date, la prédation ne semble pas s’être accrue suite aux opérations forestières.

Le caribou utilise intensément les blocs de protection et se retrouve parfois dans les corridors de déplacement. Ceci suggère que les blocs de protection ont été judicieusement choisis. Par contre, tel qu’observé antérieurement (Courtois et al. 2002a), le caribou déserte les secteurs coupés, même ceux où des CPPTM ont été pratiquées, probablement parce qu’il a été impossible d’y maintenir une strate arboricole assez dense. Il se peut aussi que les peuplements choisis se prêtaient mal à la CPPTM. Les recensements des tiges marchandes avant et après coupe seront examinés à cet effet.

(40)

35

Les CPPTM paraissent malgré tout une technique avantageuse pour régénérer à moyen terme des peuplements propices aux caribous parce qu’elles permettent de préserver une partie importante des gaulis. Ceux-ci produiront rapidement une jeune strate arborescente résineuse étagée peu propice au développement des essences feuillues intolérantes à l’ombre. Les lichens arboricoles, déjà présents après coupe, s’y développeront davantage.

De plus, les coupes, même de type CPRS permettent de maintenir une partie des lichens terricoles lorsque ceux-ci sont présents avant coupe. Par conséquent, il semble que le plan d’aménagement produira des paysages recherchés par le caribou dans quelques décennies. On y retrouvera une alternance de forêts résineuses étagées comportant des lichens arboricoles et des milieux ouverts comprenant des lichens terricoles.

Dans l’ensemble, les travaux se déroulent normalement et vont se continuer jusqu’à la fin de l’entente, en mars 2005. Un rapport final sera produit par la suite. D’ici là, il faudrait compléter les fichiers des données d’inventaire de végétation. Entre autres, il faudrait préciser les points suivants : obtenir les données sur les tiges de 10 cm et plus, identifier la nature des coupes pratiquées (la majeure partie des sites inventoriés en 2002, les types de coupe n’étaient pas identifiés); préciser les tenants auxquels appartient chaque site inventorié; obtenir les inventaires avant coupe; distinguer les données manquantes des zéros; obtenir les coordonnées de chaque parcelle d’inventaire. Ces informations sont essentielles pour évaluer l’efficacité des différents types de coupe à régénérer des habitats intéressants pour le caribou. Pour les prochaines années, nous suggérons des rencontres occasionnelles (FAPAQ, MRNFP, industrie) pour structurer les informations communes.

Les travaux en cours soulèvent certaines questions qu’il serait intéressant d’étudier dans le cadre du programme de recherche de la Chaire sur la sylviculture et la faune de la forêt boréale. Mentionnons d’abord les effets des facteurs anthropiques (augmentation de l'activité humaine dans le site d’étude, création d’accès à des sites actuellement peu ou pas fréquentés, augmentation des contacts entre le caribou et les humains, possibilités de prélèvements illicites, etc.) sur l’utilisation de l’espace et des habitats par le caribou et sur son abondance. D'autres sujets ont trait à l’habitat proprement dit comme l’influence de différentes techniques de coupe sur l'évolution du couvert végétal (nature de la succession

(41)

36

végétale, vitesse probable de rétablissement des peuplements d’origine) et son éventuelle influence sur la faune partageant l'habitat avec le caribou, en particulier l’orignal et le loup.

(42)

37

REMERCIEMENTS

Les auteurs sont redevables aux collaborateurs qui ont participé aux travaux de marquage et à la télémétrie. Nous adressons un merci particulier à Michael Cosgrove et à son équipe de la compagnie Kruger qui ont réalisé l’inventaire de végétation et à Julie Bouliane qui nous a transmis les résultats. Les travaux ont été financés par la Société de la faune et des parcs du Québec, le ministère des Ressources naturelles du Québec et Kruger (Scierie-Manic).

(43)

38

RÉFÉRENCES

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ANONYME. 2000b. Plan d’aménagement de l’habitat du caribou de l’aire commune 093-20 : programme de suivi 2000-2005. Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’aménagement de la faune de la Côte-Nord. 6 p.

COURTOIS, R. 2003. La conservation du caribou forestier dans un contexte de perte d’habitat et de fragmentation du milieu. Thèse de doctorat, Université du Québec à Rimouski. 350 p.

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ANNEXES

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Annexe 1. Caribous de la harde Manicouagan munis de colliers émetteurs en mars 2001 et mars 2002 (Rochette 2001, 2002)

Numéro du caribou Date de capture Sexe Age

Marqués avant le plan d’aménagement forestier

M11 1998-03-25 F 2,5-4,5

M12 1998-03-22 F A

M13 1998-03-22 F A

M14 1998-03-22 F 2,5-4,5 M16 1998-03-24 F 2,5-4,5 M17 1998-03-24 F 5,5-6,5 M18 1998-03-24 F 0,5 M19 1999-03-27 F 7,5+

M20 1999-03-27 F 8,5+

M21 1999-03-27 F 7,5+

M22 1999-03-27 F 3,5 M23 1999-03-27 F 6,5+

M24 1999-03-27 F 3,5 M34 2000-03-24 F 5,5 M35 2000-04-16 F 6,5+

M36 2000-04-16 M 4,5+

M37 2000-04-16 F A

M38 2000-04-16 F 2,5+

Marqués durant le plan d’aménagement forestier

K39 2001-03-16 F 2,5 K40 2001-03-16 M 7,5 K41 2001-03-16 F 8,5 K42 2001-03-16 F 3,5 K43 2001-03-17 M 4,5 K44 2001-03-17 F 3,5 - 4,5

K45 2001-03-17 F 5,5 K46 2001-03-17 F 1,5 – 2,5

K47 2002-03-17 F 6,5 K48 2002-03-17 M 2,5 K49 2002-03-17 M 5,5 K51 2002-03-17 F 4,5 K52 2002-03-17 F 3,5 K53 2002-03-18 F 3,5 K54 2002-03-18 F 3,5 K55 2002-03-18 F 4,5

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Annexe 2. Programme de suivi du plan d'aménagement de l'habitat du caribou forestier de l'aire commune 093-20 : volet forestier: protocole de mesure de l'obstruction latérale et des lichens

Objectifs

Le but de l'exercice est de caractériser l'habitat avant et après les opérations forestières dans les parterres de coupe traités par CPPTM afin d’évaluer la qualité de ces habitats après coupe pour le caribou forestier. À cet effet, nous utiliserons une partie des mesures effectuées par la compagnie Kruger (surface terrière, densité et régénération par essence). Les vérifications demandées visent à compléter l’inventaire forestier concernant la strate rase (lichens terricoles) et la strate arbustive (obstruction latérale et lichens arboricoles).

Données supplémentaires requises

On demande de mesurer trois composantes importantes pour l'habitat du caribou forestier : - Obstruction latérale : obstacle à la visibilité mesuré à l’aide d’une planche de Nudd;

il s’agit d’un repère de 2 m x 0,3 m sur lequel alternent des bandes de 50 cm de couleur contrastante; la planche est lue à une distance de 15 m.

- Recouvrement du sol par la strate rase: pourcentage de recouvrement du sol par les diverses composantes de la strate rase, dont les lichens terrestres.

- Abondance des lichens arboricoles : décompte des thalles de lichens arboricoles et estimation de leur abondance sur quelques arbres.

a) Mesures AVANT coupe dans les CPPTM potentielles :

Nous désirons obtenir le recouvrement du sol et l’abondance des lichens arboricoles. Bien qu’elle soit très pertinente, l'obstruction latérale avant coupe ne sera mesurée que si le temps le perme. Les parcelles d'inventaire forestier avant coupe visent à évaluer l'applicabilité de la CPPTM. Ce sont de longues virées continues traversant un bloc de coupe donné. On ajustera le nombre de mesures demandées aux stations déjà prévues dans les inventaires de la compagnie tout en visant un nombre minimum de cinq parcelles par parterre de coupe. Les parcelles seront réparties systématiquement sur les virées de l’inventaire forestier.

b) Mesures APRÈS coupe dans les CPPTM :

Il y a deux types de parcelles d'inventaire après-coupe : les parcelles permettant de juger de la sous-utilisation de la matière ligneuse et celles dites de régénération. La première est une parcelle-échantillon de 11,28 m de rayon et la seconde un quadrant de 4 m x 10 m; la distribution spatiale de ces parcelles se fait au hasard sur chaque bloc coupé à raison de deux mesures par 20 ha de terrain coupé pour un minimum de six par bloc de coupe. Nous désirons mesurer l’obstruction latérale, le recouvrement au sol et les lichens arboricoles après coupe. n demande de mesurer l'obstruction latérale selon les azimuts 0° Nord et 90° Est à partir du point de départ des parcelles inventoriées par la compagnie. Les mesures de lichens devraient

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être faites au point de départ des parcelles. On s’assurera d’avoir au moins cinq parcelles par parterre de coupe.

Il y aura donc un minimum de cinq parcelles avant coupe et cinq parcelles après coupe par parterre de coupe. Avant coupe, les parcelles seront réparties sur les virées; après coupe, les mesures seront effectuées au début de la première parcelle-échantillon permettant d’estimer la sous-utilisation et au début de la première parcelle de régénération. Comme il se coupe environ 8 000 ha de forêt annuellement dont environ 25 % se prêtent à la CPPTM, nous prévoyons 200 mesures, soit deux par 20 hectares de forêt coupée.

Méthodes

a) Obstruction latérale

Le point de départ est le centre d'une parcelle de sous-utilisation ou le premier coin d'une parcelle de régénération. Une personne reste sur le départ avec le carnet de note, la deuxième personne mesure 15 mètres (topofil) selon un azimut de 0° et tend la planche verticale en hauteur. La personne restée sur le départ évalue, en pourcentage, la partie visible de chacune des quatre bandes de 50 cm et note les valeurs dans un tableau dont le modèle apparaît ci- après. On refait la même démarche dans une direction de 90° est.

Couvert latéral: 0= 0 à 10%; 20=10 à 30%; 40=30 à 50%; 60=50 à 70%; 80=70 à 90%; 100=90 à 100% visible.

0 à 50 cm 50 à 100 cm 100 à 150 cm 150 à 200 cm

Azimut 0°

Azimut 90°

b) Lichens arboricoles

Identifier les deux arbres (ou arbustes de 2 cm ou plus au DHP) situés les plus près du point de départ (et localisés à moins de 3 m). Compter le nombre de thalles de lichens arboricoles suspendus aux branches ou fixés sur l'écorce entre 1 et 3 m du sol. Ensuite, pour les cinq arbres les plus près du point de départ, incluant les deux sur lesquels les décomptes ont été faits, évaluer l'abondance des lichens arboricoles par classe d’abondance sur une échelle de 0 à 5, On note 0 si aucun arbre ou arbuste de plus de 2 cm au DHP n’est disponible dans un rayon de 3 m. Les thalles sont souvent distincts les uns des autres. On les compte alors individuellement. Lorsqu’ils sont regroupés, on estime qu’un thalle correspond approximativement à la grosseur de l’index de notre main ou au diamètre d’un 25 sous. Les résultats sont notés dans le tableau dont un exemple suit ci-après.

Abondance des lichens arboricoles : 0=aucun thalle visible du premier coup d’oeil; 1=peu (<50 thalles);

2=moyen (50-100), 3=abondant (100-150); 4=très abondant (150-200); 5=arbre complètement couvert (>200).

Arbre 1 Arbre 2 Arbre 3 Arbre 4 Arbre 5 Nombre de thalles

Classe d'abondance

Références

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