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Prise en charge rééducative et préventive du coureur à pied lombalgique : une revue narrative de la littérature

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Academic year: 2022

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Prise en charge rééducative et préventive du coureur à pied lombalgique : une revue narrative de la littérature

Léna MAISONNEUVE Mémoire UE28

Semestre 10

Année scolaire : 2020-2021

REGION PAYS DE LA LOIRE

Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et Réadaptation Pays de la Loire.

54 rue de la Baugerie – 44230 SAINT – SEBASTIEN SUR LOIRE

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AVERTISSEMENT

Les mémoires des étudiants de l’Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et de la Réadaptation sont réalisés au cours de la dernière

année de formation MK.

Ils réclament une lecture critique. Les opinions exprimées n’engagent que les auteurs. Ces travaux ne peuvent faire l’objet d’une publication, en tout ou

partie, sans l’accord des auteurs et de l’IFM3R.

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Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire, et particulièrement ma directrice de mémoire.

Je souhaiterais remercier les différents lecteurs et les membres du jury, pour le temps et l’attention qu’ils voudront bien porter à ce travail.

Un grand merci à mes amis, pour leurs encouragements et leurs relectures. A nos années d’études ensemble et celles à venir.

Un merci particulier à R. qui a été à l’écoute et m’a soutenu durant ces années d’études.

Enfin je voudrais remercier ma famille et notamment mes parents qui m’ont permis de réaliser de grandes études, qui m’ont encouragé et épaulé tout au long de celles-ci.

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INTRODUCTION : La course à pied est une activité physique de plus en plus pratiquée en France et dans le monde. C’est par sa facilité de pratique et dans le but de maintenir un mode de vie sain qu’elle s’est développée. Par conséquent l’accroissement de cette pratique augmente l’incidence des blessures, entre 19 et 79%. Une partie des blessures du coureur sont des lombalgies. La lombalgie dans la population générale étant un problème de santé publique, sa prise en charge est largement étudiée. L’objectif de ce travail est d’interroger la littérature sur l’existence d’une prise en charge spécifique des coureurs lombalgiques, afin de limiter les récidives et de leur permettre une reprise de leur activité.

MATERIEL ET METHODE : Une revue narrative de la littérature a été réalisée, afin d’établir un état des lieux des moyens kinésithérapiques disponibles et des pratiques actuelles. Nous avons cherchés dans la littérature, grâce à différentes bases de données, des études s’intéressant à la prise en charge des coureurs à pieds lombalgiques, en termes de traitement rééducatif et préventif.

RESULTATS : Après avoir mené nos recherches, nous avons sélectionné et inclus six articles.

Bien que les résultats retrouvés restent faible en nombre et en preuve, ils montrent que la prise en charge concerne principalement la posture du coureur. Elle implique également des programmes de renforcement au niveau des membres inférieurs et des modifications des paramètres de courses.

DISCUSSION : L’interprétation des résultats et sa comparaison à de la littérature complémentaire a permis d’étoffer l’état des lieux, non exhaustif, effectué sur le sujet. Les limites des études sélectionnées ainsi que les biais de notre revue ne permettent pas de conclure de façon catégorique sur le sujet. Des perspectives professionnelles ont également été envisagées afin d’améliorer la prise en charge rééducative et préventive des coureurs à pied lombalgique.

Mots clés

 Course à pied

 Lombalgie

 Rééducation

 Prévention secondaire

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INTRODUCTION : Running is physical activity that is increasingly popular in France and throughout de world. This increase can be explained by its ease practice and by the desire of maintened a healthy way of life. Consequently, this increase, increase the incidence of injuries like low back pain. Since low back pain in the general population is a public health problem, its treatmen is largely study. Review is to determine is a specific treatment of low back pain’s runners exist in order to limit returns and allow them to resume their activity.

METHODS : Narrative review have been done to assess physiotherapy ressources and current practice. Different databases have been searched and studies about running low back pain rehabilitation and prevention treatment have been included.

RESULTS : After carring out our researches, we selected and included six articles. Even if results remain low in evidence, they demonstrate that treatment mainly concerns the runner’s posture. Treatment also involves lower limb strengthening program and changes in running parameters.

DISCUSSION : The interpretation of results and its comparison with other literature allowed to extand the inventory of the subject. Because of the many limits, this review can’t take straight conclusions. More reasearch with higher evidence is needed to improve the rehabilitaton and preventive treatment of the low back pain in running.

Keywords

 Running

 Low back pain

 Rehabilitation

 Secondary prevention

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1 Introduction ... 1

2 Cadre conceptuel ... 2

2.1 La lombalgie ... 2

2.2 La course à pied ... 7

2.3 La prévention ... 17

3 Problématisation ... 20

4 Méthodologie ... 21

4.1 Choix de la méthode ... 21

4.2 Mots clés ... 22

4.3 Bases de données ... 22

4.4 Critères d’éligibilité ... 23

4.5 Processus de sélection des études ... 23

5 Résultats ... 23

5.1 Rééducation de la lombalgie chez les coureurs à pieds ... 23

5.2 Prévention ... 29

6 Discussion ... 34

6.1 Interprétation des résultats ... 34

6.2 Evaluation des limites ...Erreur ! Signet non défini. 6.3 Réponse à la question de recherche ... 44

6.4 Perspectives envisagées ... 45

7 Conclusion ... 47

Références bibliographiques

Annexes 1 à 6 I à XIII

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1 1 Introduction

La course à pied est l’un des deux modes de locomotion bipèdes de l’être humain avec la marche. Elle s’en distingue par une augmentation de la vitesse, ou de la distance parcourue par unité de temps, et par la présence d'une phase aérienne. En plus d’être un mode de locomotion la course à pied est une discipline sportive. Grâce à la prise de conscience de l'importance de l'exercice aérobique, dans le but de maintenir un mode de vie sain, la course à pied est devenu plus populaire que jamais (1). Actuellement en France, environ 12 millions de personnes pratiquent la course à pied. En 2019, le nombre de licenciés dans cette pratique s’élevait à plus de 319 000 (2). La course à pied est donc un sport très pratiqué dans notre pays mais n’est pas sans risque pour le corps. L'augmentation du nombre de personnes pratiquant cette activité entraîne naturellement une augmentation de l'incidence, entre 19 % et 79 %, des blessures aiguës et chroniques liées à la course (3). Bien que les blessures recensées en course à pied soient majoritairement retrouvées au niveau des membres inférieurs, une partie des blessures concernent le rachis et plus particulièrement la colonne lombaire (4). Par conséquent nous nous sommes intéressés à l’impact de la course à pied sur le rachis lombaire, au déclenchement des douleurs lombaires et aux structures à l’origine de celles-ci.

Dans la population générale la lombalgie est un problème de santé publique ayant un impact économique et social majeur, environ 8 personnes sur 10 présenteront une lombalgie au moins une fois dans leur vie (5). Par conséquent la littérature scientifique au sujet de la prise en charge des lombalgies est conséquente et évolue constamment, en termes de traitement et de prévention de cette pathologie.

Au vu de ces informations nous avons décidé de nous intéresser à la prise en charge des coureurs à pied lombalgiques. L’ensemble de notre démarche de questionnement à abouti à la problématique suivante : Au regard des données de la littérature, existe-t-il une spécificité de prise en charge des patients lombalgiques pratiquant la course à pied, dans le but de limiter les récidives et de leur permettre une reprise de leur activité ?

Nous allons répondre à ce questionnement par le biais d’une revue narrative de la littérature. Cette dernière nous permet de faire un état des lieux non exhaustif de ce qui est proposé dans la littérature. Dans un premier temps, le cadre théorique présente les

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concepts clés tels que la lombalgie, la course à pied et la prévention. Les résultats sont ensuite présentés avant d’être interprétés et confronté à la littérature dans la discussion. Les limites sont ensuite présentées avant d’offrir des perspectives professionnelles dans la continuité de cette étude.

2 Cadre conceptuel 2.1 La lombalgie

2.1.1 Définition de la lombalgie

La lombalgie est devenue un problème de santé publique ayant un impact économique et social majeur ainsi qu’un problème de santé au travail. D’un point de vue épidémiologique, la lombalgie présente une prévalence sur une vie entière de 84%, environ 8 personnes sur 10 seront touchées au moins une fois dans leur vie. Avec une évolution vers la chronicité pour 6 à 8% de ces patients (5).

Les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) définissent la lombalgie comme une douleur qui se situe entre le pli fessier inférieur et la charnière thoraco-lombaire. Elle peut être associée à une irradiation descendant dans les membres inférieurs (5). La majorité des cas de lombalgies (90%) prises en charge par les professionnels de santé sont les lombalgies communes. Elles correspondent, d’après la HAS en 2005, à « des douleurs lombaires de l’adultes sans rapport avec une cause inflammatoire, traumatique, tumorale ou infectieuse » (6). En 2019, elles sont précisées, par le terme de lombalgie « non-spécifique » qui se caractérise par des douleurs lombaires sans signes d’alertes (5).

La classification suivante utilisée au niveau internationale distingue les différents types de lombalgies en fonction de leur durée :

- Lombalgies aigües : inférieure ou égale à 4 semaines - Lombalgies subaigües : qui évolue entre 4 et 12 semaines - Lombalgies chronique : supérieure à 3 mois

Cependant selon les dernières recommandations de la HAS de 2019, nous parlons dorénavant de

- «poussée aiguë de lombalgie» plutôt que lombalgie aiguë afin d’englober les douleurs aiguës avec ou sans douleur de fond préexistante, nécessitant une

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intensification temporaire des traitements ou entraînant une diminution temporaire des capacités fonctionnelles.

- «lombalgie à risque de chronicité» pour les patients ayant une durée d’évolution de la lombalgie inférieure à 3 mois et présentant un risque élevé d’absence de résolution de la lombalgie (présence de drapeaux jaunes).

- «lombalgie récidivante» en cas de récidive de lombalgie dans les 12 mois elle est considérée comme une lombalgie à risque de chronicité.

2.1.2 Anatomie du rachis lombaire

Le dos représente la partie postérieure du corps et constitue l’axe musculosquelettique qui soutien le tronc. Cet axe musculosquelettique est communément appelé le « rachis » ou la

« colonne vertébrale ». Il renferme la moelle spinale et la partie initiale des nerfs spinaux qui reçoivent et envoient les informations sensorimotrices au reste du corps.

Le squelette et les muscles du dos soutiennent le poids du corps, transmettent les forces aux membres inférieurs par l’intermédiaire du pelvis, positionnent et soutiennent la tête, et enfin articulent et relient les membres supérieurs. Les contraintes mécaniques augmentent de la région cervicale à la région lombaire, où les pathologies y sont les plus fréquentes.

Les différentes régions du rachis participent à l’architecture squelettique du thorax, de l’abdomen et du pelvis (7) (fig. 1).

Figure 1 : Schéma de la colonne vertébrale et zoom sur la zone lombaire (8) 2.1.2.1 Anatomie osseuse

Les vertèbres constituent les éléments osseux principaux du dos. Les vertèbres lombaires sont constituées d’un corps vertébral cylindrique, qui est la partie de la vertèbre qui

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supporte le poids du corps, il est relié aux vertèbres adjacentes par des disques intervertébraux et des ligaments. Les vertèbres lombaires sont très volumineuses, c’est elles qui reçoivent le poids du corps le plus élevés, elles forment une lordose dans le plan sagittal et constituent le support squelettique de la paroi abdominale postérieure (7).

2.1.2.2 Anatomie musculaire

Les muscles du dos relient les côtes entre elles ainsi que les os coxaux et les os du crâne. Ils sont disposés en trois groupes : superficiel, intermédiaire et profond (fig. 2).

- Les muscles du groupe superficiel participent à la mobilisation des membres

- Les muscles du groupe intermédiaire sont reliés aux côtes et participent à la fonction respiratoire

- Les muscles du groupe profond sont des muscles dits intrinsèques car développés dans la région du dos, ils participent à la mobilisation de la colonne vertébrale et de la tête.

Figure 2 : Muscles postérieurs superficiels et profonds du tronc (9) 2.1.2.3 Anatomie articulaire

Il existe deux types d’articulations entre les vertèbres ; les symphyses entre les corps vertébraux et les articulations synoviales entre les processus articulaires. Le disque intervertébral se trouvant entre les corps vertébraux comporte un annulus fibrosus

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périphérique entourant le nucléus pulposus. L’annulus, avec ses fibres, limite les mouvements de rotation entre les vertèbres. Le noyau lui occupe le centre du disque et absorbe les contraintes en compression transmises par les vertèbres. Par l’orientation des articulations zygapophisaires les mobilités de la colonne lombaire sont limitées, et la flexion et l’extension restent les mouvements principaux de cette région (7).

2.1.2.4 Anatomie ligamentaire

Les articulations reliant les vertèbres sont renforcées et maintenues par des ligaments.

Concernant la colonne lombaire plusieurs ligaments maintiennent cette région. Les ligaments longitudinaux antérieur et postérieur, les ligaments inter et supra-épineux et les ligaments jaunes. Ces derniers relient les lames de deux vertèbres adjacentes, ces ligaments empêchent l’écartement des lames lors des mouvements de flexion et guident le retour à la position anatomique lors de l’extension (7).

2.1.3 Etiologie des lombalgies

Dans certains cas une cause spécifique de la lombalgie est identifiée, elles sont alors appelées lombalgie spécifique, symptomatique ou secondaire. Les causes peuvent être les suivantes : infections, tumeurs, ostéoporose, maladie inflammatoire, syndrome de la queue de cheval, déformations structurelles (10). La lombalgie est alors le symptôme de ces différents troubles et une prise en charge de la cause parait nécessaire. Cependant seule une infime proportion de personnes a une cause pathologique bien identifiée (11).

La majorité des cas de lombalgie ne présente pas une origine identifiable de la douleur. C’est dans ce cas que l’on parle de lombalgie commune, anciennement lombalgie non spécifique.

Ces douleurs lombaires ne sont pas imputables à une pathologie connue et reconnaissable, elles résultent de la souffrance mécanique de structures du rachis lombal et des structures péri-rachidiennes. Les principales causes de douleurs sont liées aux atteintes musculaires ou aux structures vertébrales. Les différentes étiologies peuvent être classées selon le traitement kinésithérapique appliqué (12).

D’une part il existe les lombalgies ayant une cause organique, rassemblant le canal lombaire étroit, les hernies discales et les spondylolisthésis. Dans cette situation c’est la structure de l’organe qui est atteinte. La kinésithérapie prend alors sa place dans les stades peu avancé ou en rééducation post-opératoire.

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D’autre part il est retrouvé les lombalgies dites d’origine fonctionnelle dont la principale cause est mécanique. Elles rassemblent les hypoextensibilités musculaires, les raideurs articulaires, les déséquilibres musculaires et les déséquilibres posturaux. Le traitement kinésithérapique appliqué ici ne se limite pas à l’antalgie mais s’attaque à la cause de la douleur. Il est donc nécessaire d’identifier les facteurs à l’origine de ces douleurs afin de mettre en place une rééducation fonctionnelle adaptée. Lors de la présence d’une lombalgie chez un patient, la douleur et la mobilité sont deux points essentiels à examiner (13). Il existe trois raisons anatomiques simples à la perte de mobilité : les hypoextensibilités musculaires et fasciales, les rétractions capsulaires et ligamentaires, et les désordres articulaires débutant limitant le glissement des surfaces articulaires. Les douleurs lombaires sont liées à cette perte de mobilité. Lors des mouvements les structures hypoextensibles sont mises en tension, ce qui déclenche l’activation des nocicepteurs. De plus les souffrances dont se plaignent les personnes atteintes de lombalgie chronique se caractérisent également par une endurance inférieure du grand fessier, une diminution de la flexibilité des fléchisseurs du genou et de la hanche, et une inhibition de la contraction volontaire maximale des extenseurs du genou (14).

Concernant le déséquilibre postural les patients lombalgiques présentent une attitude déjetée en avant traduisant une posture en flexion du complexe lombo-pelvi-fémoral caractérisée par un défaut d’extension de la région lombaire ou de la hanche. Le déséquilibre postural peut avoir plusieurs explications telles qu’un déséquilibre musculaire, une hypoextensibilité du plan antérieur, un défaut de glissement des articulations vertébrales ou pelviennes. Le facteur musculaire est primordial pour la stabilité du tronc.

2.1.4 Prise en charge de la lombalgie

Prise en charge médicamenteuse. D’après les recommandations de la HAS aucun traitement médicamenteux n’a prouvé d’efficacité à moyen terme sur une poussée aigue de lombalgie.

Cependant la prise en charge d’antalgique de pallier I peut être mise en place pour la gestion des accès douloureux (5).

Prise en charge non médicamenteuse. Toujours selon les recommandations de la HAS, la prise en charge non médicamenteuse permet une évolution favorable de la lombalgie commune et apparaissant comme le traitement principal concerne l’exercice physique. En première intention il est recommandé une autogestion et la reprise des activités

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quotidiennes, des activités physiques adaptées et sportives, et de la kinésithérapie pour les patients présentant une lombalgie chronique ou a risque de chronicité. En deuxième intention il est recommandé une éducation à la neurophysiologie de la douleur, une utilisation de techniques manuelles de mobilisations et manipulations, ainsi que des interventions psychologiques type thérapie-cognitivo-comportementale. Chez les patients présentant une lombalgie persistante, en troisième intention de prise en charge, il peut leur être proposé un programme de réadaptation pluridisciplinaire physique, psychologique, sociale et professionnelle.

L’activité physique étant recommandée dans le traitement actif de la lombalgie nous avons fait le choix de nous concentrer sur la course à pied, activité physique très pratiquée à travers le monde.

2.2 La course à pied

2.2.1 Définition de la course à pied

La course à pied est avec la marche l’un des deux modes de locomotion bipèdes de l’être humain. En dehors de sa fonction locomotrice c’est une discipline sportive de l’athlétisme.

Elle se caractérise par une phase de suspension durant laquelle aucun des deux pieds ne touche le sol, elle permet un déplacement plus économe en énergie que la marche. Il existe différentes catégories de courses à pieds réparties en fonction de la distance parcourue : le sprint, le demi-fond (de 800m à 3000m), le fond (de plus de 3000m au marathon) et l’ultrafond (course supérieure au marathon). En moyenne, les vitesses varient de 6 km/h pour l’ultrafond, 10 à 15 km/h pour les épreuves de fond, jusqu’à 40km/h pour le sprint (15).

2.2.2 Epidémiologie de la course à pied

La Fédération Française d’Athlétisme nous permet de dresser le profil des coureurs à pieds français, grâce à une enquête de 2014, réalisée sur un échantillon de plus de 3000 personnes. En date de cette enquête la population française comptait 8,5 millions de coureurs soit 19% de la population. Cela avait déjà augmenté depuis l’année 2000 où l’on recensait 6 millions de coureurs (2). Actuellement en France nous comptons 12 millions de personnes pratiquant la course à pied. Onze pourcent des français courent au moins une fois par semaine, 41% des 12 à 24 ans pratiquent la course à pied contre seulement 8% des + de 50 ans.

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La course à pied est ancrée comme une activité physique accessible et liée au bien être. Les trois principales motivations évoquées par les coureurs à pieds sont améliorer sa condition physique, être en bonne santé et perdre du poids. Seize pourcent des coureurs à pieds assurent participer à des courses et quatorze pourcent souhaitent prendre part à au moins une compétition durant l’année de l’étude (2).

D’après la fédération française d’athlétisme le nombre de licencié augmente tous les ans. En août 2019 il est recensé 316 751 personnes licenciées contre 284 377 en 2015 (2).

2.2.3 Biomécanique de la course 2.2.3.1 Les différentes phases de course

La course à pied est apparentée à la marche, mais s’en distingue par une phase de flottement supplémentaire. Cette phase de flottement se produit entre la phase d’appui et la phase d'élan, au cours de laquelle les deux extrémités inférieures ne sont pas en contact avec le sol. Par conséquent, pendant le cycle de marche, il y a une période de double posture, qui n’existe pas dans le cycle de course (16).

La course à pied à allure régulière se caractérise par un intervalle de temps et d’espace séparant deux positions successives identiques tel que l’instant de pose d’un pied jusqu’au posé suivant du même pied. Un cycle de course est caractérisé par sa longueur et sa durée et peut être lui-même décomposé en deux foulées symétriques droite et gauche correspondant au passage de l’appui d’un pied à l’autre. La foulée peut être définit par la mesure au sol de la distance entre deux appuis successifs, la foulée peut varier en amplitude et en fréquence selon les allures des coureurs et leurs caractéristiques morphologiques(17).

Un cycle de course est divisé en deux phases principales : la phase d’appui (stance) et la phase oscillante (swing), cette dernière comprenant deux phases double flottantes (double float) (1) (fig. 3).

La phase d’appui se définit par la phase d’absorption du poids du corps comprise entre le contact initial et le milieu d’appui du pied, et la phase de propulsion entre le milieu d’appui du pied et la fin de contact du pied avec le sol (toe off), majoritairement au niveau du gros orteils.

En début et en fin de phase oscillante il est retrouvé une phase double flottante, moment lors duquel aucun des deux pieds n’est en contact avec le sol. La phase oscillante est divisée en oscillation initial et terminal. L’oscillation initiale est comprise entre la fin d’appui du

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pied au sol et le milieu de l’oscillation. Le milieu de l’oscillation est le début de la phase d’oscillation terminale qui s’achève par le contact initial du pied au sol.

Figure 3 : Cycle de la course (1) 2.2.3.2 Les différents types de course

Il existe des différences biomécaniques entre les schémas d’attaque du pied lors de la course, principalement au moment du contact initial du pied. Le point de contact initial du pied avec le sol pendant la course est le principal facteur utilisé pour classer l’attaque du pied. Malgré la variabilité existante entre les coureurs, l’attaque du pied au sol est généralement classée en trois catégories (fig.4).

1- L’attaque par l’arrière pied, le contact initial se fait au niveau du talon ou du tiers arrière du pied (a),

2- L’attaque par le médio-pied, où le talon et la pointe du pied entrent en contact presque simultanément (b),

3- L’attaque par l’avant-pied, où le contact initial se fait sur la moitié avant du pied, suivi du contact talon (c) (18)

Figure 4 : Différente attaque du pied. Attaque talon (a), attaque médio-pied (b), attaque avant pied (c) (18)

Les coureurs attaquant avec l’avant pied entrent en contact avec le sol dans une position de flexion plantaire de la cheville et de flexion du genou plus importante, par rapport à une

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10

position de dorsiflexion de la cheville et une position plus étendue du genou pour les attaquants de l'arrière-pied. Dans la comparaison entre les attaquants de l'arrière-pied et du médio-pied, les attaquants du médio-pied ont démontré une plus grande amplitude de mouvement de dorsiflexion de la cheville et une amplitude de mouvement de flexion du genou plus faible que les attaquants de l'arrière-pied. En ce qui concerne les variables cinétiques, les coureurs qui utilisent le pied arrière présentent un taux de charge verticale plus élevé au moment du contact initial avec le sol que les attaquants de l'avant-pied (19).

La course pieds nus avec une attaque par le talon n’est pas naturelle et non adaptée à notre système musculo squelettique. La masse graisseuse située sous le talon ne peut amortir une force d’impact aussi importante lors de la course. L’organisme s’adapte en modifiant naturellement l’attaque du pas, par le médio pied (20,21).

La course en attaquant par l’avant-pied pourrait contribuer à prévenir ou à retarder les changements dégénératifs des disques intervertébraux contrairement à une course attaquant par l’arrière pied (22).

2.2.3.3 Influence du terrain

En pratiquant son activité, le coureur à pied est confronté à des perturbations majeures et mineures nécessitant des réactions et des adaptations rapides. Par exemple en prenant l’initiative de tourner, d’éviter des piétons ou de sauter par-dessus un obstacle. Les perturbations mineures, telles que les changements soudains et modérés du niveau du sol ou de la rigidité de celui-ci, peuvent être compensées passivement par les coureurs en adaptant l’orientation, la longueur et la rigidité de leurs jambes. Les coureurs qui perçoivent visuellement un sol irrégulier devant eux élèvent ou abaissent sensiblement la hauteur du centre de masse avant d'atteindre la perturbation mécanique (23).

Les forces de réactions au sol permettent de quantifier les impacts, comprendre la propulsion et le freinage, calculer les forces musculaires et calculer les fluctuations de l'énergie mécanique. Concernant les terrains avec du dénivelé, il y a des différences de forces d’impact entre une montée et une descente, examiné grâce à la composante verticale de la force de réaction au sol. Selon une étude de Gottschall et Kram (24) évaluant les forces d’impact de course à différents angles de pente comparé à une course sur du plat, plus

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11

l’angle de la pente négative (coure en descente) augmente plus la force d’impact est élevée.

A l’inverse pendant les courses en montée les pics de la force d’impact sont plus petits.

Au sujet de la force de réaction parallèle, lors d’une descente les pics de force de freinage parallèle augmentent. En opposition, lors d’une pente positive les pics de force de propulsion augmentent, en outre les coureurs ont tendance à courir sur l’avant pied au fur et à mesure que l’angle de la montée augmente. Ces forces d’impact peuvent être modérées en augmentant la flexion de genou pendant le contact initial et en diminuant la longueur de la foulée lors de la descente et de la montée. Cependant ces changements demandent une dépense métabolique plus élevée (24).

Contrairement à la course sur du plat, la course en montée se caractérise par une fréquence de pas plus élevée, un travail mécanique plus important et une durée plus courte de l’élan et de la phase aérienne. Comparé à la course sur terrain plat, la course en descente est caractérisée par un temps de contact similaire, une tendance à un temps aérien plus élevé et une fréquence de pas réduite qui entraîne une diminution de la cadence. La course en descente augmente considérablement la probabilité de blessure de surutilisation. L'adoption progressive d'un schéma de frappe du milieu à l'avant-pied a été observée lors des courses en montée, et milieu à l'arrière-pied lors des courses en descentes (25).

2.2.3.4 Influence du chaussage

La biomécanique de course est plurifactorielle, en effet le terrain n’influence pas seul cette biomécanique, nous retrouvons aussi le type de chaussage. Il en existe différents types dont un nouveau concept a vu le jour en 2015, celui de la chaussure minimaliste défini par Esculier, Dubois, Dionne, Leblond et Roy (26). Elle se définit comme étant une chaussure interférant minimalement avec les mouvements naturels du pied, de par sa grande flexibilité, sa légèreté, son faible amorti, l'absence de technologies de stabilité et de contrôle du mouvement et un faible drop (différence de hauteur entre le talon et l’avant du pied).

Néanmoins, elle reste encore différente de la course pieds nus (« barefoot running ») et serait plutôt un intermédiaire entre la chaussure traditionnelle et la course pieds nus (27).

Il faut savoir que plus on se dirige vers une chaussure minimaliste plus le stress sur le pied, le tendon d’Achille et le mollet augmente tandis qu’à l’inverse plus on se dirige vers une

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12

chaussure maximaliste plus le stress augmente au niveau du genou de la hanche et du dos (28).

2.2.4 La chaîne cinétique de la course à pied 2.2.4.1 Mouvement du pied (fig.5)

Dans chaque phase de la course les muscles, les os et les articulations agissent de manière unique. Au début de la phase d’appui les muscles, les tendons, les os et les articulations du pied et de la jambe fonctionnent afin d’absorber l’impact de l’atterrissage. L’articulation sub-talaire, agissant dans plusieurs plans, a un rôle important dans cette action en provoquant la pronation du pied (16). Le fascia plantaire permet au pied de s’étendre et d’absorber l’atterrissage accompagné de la dorsiflexion du pied qui se produit au niveau de l’articulation talo-crurale, de la flexion du genou et du mouvement de la hanche. Ils sont tous impliqués dans la répartition des forces d’impact à travers la chaîne cinétique fermée qui se produit lors de l’appui du pied au sol (16).

Au niveau du pied et de la cheville : la course impose au corps d’assimiler des chocs successifs, durant les phases d’appuis, qui sont initialement absorbé par le pied et la cheville et sont ensuite transmis le long de la chaîne cinétique. Le pied doit agir comme un amortisseur en s’adaptant aux surfaces inégales du terrain lors de la course. L’articulation sub-talaire est constituée des articulations talo-calcanéennes antérieure et postérieure qui sont séparées par le sinus du tarse. Les déplacements du calcanéus sous le talus s’effectuent dans les trois plans de l’espace en réalisant un mouvement d’inversion et d’éversion (29).

Lors de la course l’articulation subtalaire permet au pied et à la cheville d’être autant efficace dans l’absorption de l’impact grâce à un mouvement de pronation qu’en tant que bras de levier pour la propulsion pendant la supination.

Le tibial antérieur est un muscle important pour le pied. En effet il permet un contrôle de la cheville pendant une grande partie de la foulée, à savoir 85% du cycle, contrairement aux autres muscles qui sont moins actifs sur l’ensemble du cycle (30). L’autre muscle primordial pour la cheville lors de la course est le gastrocnemius, il intervient dans la flexion plantaire en jouant un rôle majeur dans la propulsion lors de la course. Il se contracte de façon isométrique avant la pose du pied dans le but de le stabiliser et ensuite sur un mode de contraction excentrique pour décélérer le mouvement vers l’avant du pied. Il agit également en contraction concentrique en fin de phase d’appui. (31).

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13

Figure 5 : Trajectoire de la cheville lors de la course à pied (32) 2.2.4.2 Mouvements genou, hanche

Concernant le genou, lors de l’impact du pied au sol il est en position de valgus et fléchi, permettant d’absorber les chocs, à ce moment là le rectus femoris participe avec les autres chefs du quadriceps à la stabilisation du genou (31). Il existe une contraction isométrique du biceps fémoral en phase d’appui afin de maintenir une longueur constante pendant l’extension de genou et de la hanche. Au début de la phase oscillante lorsque le pied quitte le sol, la contraction concentrique des ischios-jambiers provoque la flexion du genou et le rectus femoris se contracte en excentrique afin de prévenir un excès de flexion (33).

Au niveau de la hanche, au début de la phase d’appui le grand fessier participe à la stabilisation de la cuisse et du bassin. Une fois le pied au sol et le centre de gravité au dessus du genou, les ischios-jambiers étendent la hanche (31). Au moment de la phase de propulsion l’extension de hanche est maximale par l’action du gluteus maximus (34). Le psoas initie la phase oscillante en propulsant la cuisse vers l’avant. Les muscles adducteurs de la hanche sont actifs tout au long du cycle de la course. Ceci est unique par rapport au cycle de marche dans lequel ils ne sont actifs que de la phase oscillante jusqu'au milieu de la phase d’appui (16).

(24)

14

2.2.4.3 Mouvements du rachis et de la ceinture pelvienne

L’ensemble du corps joue un rôle dans la course à pied, pas seulement les membres inférieurs. Le bassin, le sacrum et les vertèbres lombaires assurent la stabilité suffisante au corps qui permet aux extrémités de courir.

Les mouvements du bassin se font dans les trois plans de l’espace il peut faire une rotation, une inclinaison et une anté/rétroversion. Les anomalies biomécaniques pelviennes qui entraînent le plus de blessures chez les coureurs comprennent une inclinaison pelvienne antérieure excessive, une inclinaison latérale excessive et un mouvement asymétrique de la hanche (22). L’inclinaison pelvienne antérieure est nettement plus importante pendant la course que pendant la marche et contribue à augmenter la longueur des foulées (16). Au début de la phase d’appui le bassin commence à s’incliner vers l’avant, ainsi le gluteus medius se contracte afin de maintenir une inclinaison pelvienne stable (35). Une mécanique pelvienne anormale, peut influencer la démarche de course et entraîner des blessures de surmenage, ceci peut être causée par des muscles tendus qui s'attachent sur le pelvis, des muscles affaiblis ou une déformation structurelle telle qu'une scoliose ou une différence de longueur des jambes (16).

Il existe de nombreux muscles qui travaillent ensemble pour stabiliser la colonne vertébrale et le bassin, ces muscles dits centraux participent à l’absorption et à la répartition des forces d’impact et permettent des mouvements du corps de manière contrôlée et efficace. Il s’agit des muscles abdominaux, des muscles paravertébraux, des muscles fessiers, des muscles du plancher pelvien, des muscles de la ceinture abdominale et du diaphragme. Lors de l’attaque du pied le tronc commence à se fléchir jusqu’à ce qu’il soit en flexion maximale en fin de phase d’appui, à l’inverse il se retrouve dans sa position la plus érigée au milieu de la phase oscillante (34). Concernant les inclinaisons le tronc s’incline du côté de l’appui du pied lors de l’impact en coordination avec l’inclinaison pelvienne du côté controlatéral.

Concernant les impacts sur le disque intervertébral, selon une étude de Dimitriadis et al.

(36), après 1h de course à pied une réduction de la hauteur du disque intervertébral a été observée dans trois positions du corps ; neutre, flexion et extension. Cela indique que la course a exercé une pression significative sur les disques dans ces positions du corps. De plus, la réduction de la hauteur du disque était la plus importante dans la région lombo- sacrée, ce qui indique un endroit où l'absorption de la charge est plus élevée.

(25)

15 2.2.5 Douleur lombaires en course à pied

La course, qui est une extension naturelle de la marche, implique une augmentation des vitesses, des amplitudes de mouvement des articulations, des forces, de l'activité musculaire, des moments et des puissances articulaires par rapport à la marche. Ces différences sollicitent non seulement la mécanique du corps, mais contribuent également à l'apparition de blessures dues à la surutilisation (37). De ce fait les blessures liées à la course à pied entraînent une réduction ou même un arrêt de l’activité dans environ 30 à 90% des cas et une consultation ou un traitement médical dans 20 à 70% des cas (4).

La course à pied est une activité provoquant des blessures particulières. Bien qu’elles soient prépondérantes au niveau des membres inférieurs, elles restent présentes et controversées dans la région lombaire, il parait donc pertinent de s’y attarder.

2.2.5.1 Epidémiologie de la lombalgie chez les coureurs

Selon une revue systématique menée en 2020 (38), la course à pied ne semble pas être liée à des taux plus élevés d’incidence et de prévalence de la lombalgie en la comparant à la population générale au même âge. Cependant d’autres études évoquent les blessures lombaires chez les coureurs à pieds. L’enquête de Wilke et al., datant de 2019 (39), étudie les résultats d’un questionnaire distribué à 159 coureurs au début d’une course. Ce questionnaire interroge sur la motivation, la présence de douleurs éventuelles et la prévention mise en place individuellement. Selon l’enquête le genou représentait l'endroit le plus touché par les douleurs (40,5 % des coureurs), suivi par le bas du dos (26,6 %). D’autre part une revue systématique de 2012 (40), regroupe les études datant de 1947 à 2011 afin de déterminer les principales blessures musculosquelettiques chez les coureurs. Elle met en évidence une incidence de 5,5% des douleurs lombaires chez les coureurs. Selon une étude de Nielsen et al. (41), 23,1% de coureurs à pieds débutants ont subi des blessures aux membres inférieurs et au dos au cours d’une année.

Concernant les courses de longue distance, dans une étude transversale de Chang et al (42), concernant des coureurs à pieds participant à un marathon la prévalence de la lombalgie était de 3,2%, dans un échantillon de 893 sujets dont 80% de coureurs masculins. Dans une étude transversale de Malliaropoulos et al. (43), sur un échantillon de 40 coureurs d’ultra- trail un taux élevé de prévalence de la lombalgie à 20,2% est retrouvé.

(26)

16 2.2.5.2 Origine des lombalgies chez les coureurs

Certains facteurs de risques ont été identifiés, par exemple courir depuis plus de 6 ans, avoir un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 24, ne pas pratiquer d’activité physique aérobique traditionnelle chaque semaine, avoir une amplitude de flexion de hanche limitée chez les femmes, une inégalité de longueur des membres inférieurs, une faible flexibilité des ischios jambiers et du dos (38). De plus selon Kasunick, un manque de force musculaire et des exercices d’échauffement inadaptés étaient considérés comme les causes de lombalgie chez les coureurs (44).

L’activation des muscles profonds du tronc influencent directement la répartition de la charge vertébrale lors de tâches dynamiques. Les lombalgies peuvent être déclenchées par des forces élevées de compression et de cisaillement exercées sur la colonne vertébrale. Les forces de compression sont plus importantes que les forces de cisaillement, mais les structures vertébrales sont beaucoup plus résistantes dans la direction axiale que lorsqu'elles sont chargées en cisaillement. Par conséquent, l'augmentation de ces charges peut être préjudiciable aux structures vertébrales, car la charge d’impact répétitive pendant la course est un mécanisme pouvant entraîner le développement de changements structurels et l’apparition de douleurs dans le bas du dos chez les coureurs (36,45,46).

L’étude de Cappozzo (47) a signalé que la charge axiale totale sur la colonne lombaire pendant la course à pied est plus de 3 fois le poids du haut du corps au-dessus du cinquième segment lombaire.

La course à pied peut également entraîner des problèmes de lombalgie en raison d'une position exagérée en extension de la colonne lombaire due à la longueur de la foulée et à l'extension de la hanche (48,49). Lorsque le bassin bascule vers l'avant de manière maximale, l'extension de la colonne lombaire augmente également jusqu'à son maximum, une antéversion excessive du bassin entraîne une augmentation de la lordose lombaire, et peut potentiellement entraîner des douleurs lombaires chez le coureur (22,50).

Si la hanche a une mobilité augmentée, dans une activité comme la course par exemple, il y aura un mouvement accru du genou ipsilatéral, de la hanche controlatérale et de la colonne lombaire pour compenser. Une mobilité limitée des fléchisseurs de la hanche peut déplacer l'orientation du bassin vers l'avant et placer la colonne lombaire dans une position compromise pour l'activation des muscles centraux et entraîner des lombalgies (16,35).

(27)

17

Pendant la course un ensemble de facteur peut amener le coureur à présenter une extension excessive de la colonne lombaire pouvant créer des douleurs, comme une hypoextensibilité des fléchisseurs de hanche, des extenseurs lombaires, de l’aponévrose thoraco-dorsale, un soutien musculaire insuffisant du tronc, une lombalgie chronique, un dysfonctionnement de la posture ou une fatigue posturale pendant la course (35). En outre des extenseurs du genou faibles peuvent compromettre la capacité d'une personne à absorber le choc de l'impact pendant la course et donc à transmettre des forces plus élevées au bas du dos (51).

De plus, selon la clinique du coureur (52) d’autres facteurs comme la course à haute vitesse et les descentes de côtes augmentent de façon importante les mouvements en extension des vertèbres lombaires. Ces mouvements inhabituels pour certains coureurs peuvent irriter les facettes articulaires vertébrales et déclencher des douleurs.

Les modifications structurelles aigues éventuelles de la colonne vertébrale ne sont pas directement indicatives de la douleur. Au fil du temps le stress mécanique associé à la charge répétitive de la course peut potentiellement entraîner des modifications de la structure vertébrale. Ce stress mécanique peut également entraîner des symptômes musculo-squelettiques de surmenage, y compris des douleurs lombaires liées à la course (36,53).

2.3 La prévention

Selon la Haute Autorité de Santé en 2006, la prévention consiste à éviter l'apparition, le développement ou l'aggravation de maladies ou d'incapacités. Sont classiquement distinguées, la prévention primaire qui agit en amont de la maladie (ex : vaccination et action sur les facteurs de risque), la prévention secondaire qui agit à un stade précoce de son évolution (dépistages), et la prévention tertiaire qui agit sur les complications et les risques de récidive (54).

2.3.1 La prévention en Masso-kinésithérapie

Selon le référentiel de compétence du Masseur-kinésithérapeute, la compétence n°3 indique que le MK est en capacité de « Concevoir et conduire une démarche de promotion de la santé, d’éducation thérapeutique, de prévention et de dépistage ». Cela indique qu’il est alors chargé de positionner le patient comme coauteur de sa rééducation et de sa santé,

(28)

18

grâce à une démarche éducative et pédagogique. Cette compétence a pour objectif d’impliquer le patient dans sa rééducation et dans sa santé en général, favorable à la prévention et bénéfique à la santé publique (55).

2.3.2 La prévention dans la pratique sportive

La pratique de l’activité sportive est primordiale dans la population pour ses effets bénéfiques sur la santé (56). Cependant elle est aussi source de blessures et d’accidents.

Ainsi grâce à la prévention il est possible de diminuer les blessures. Pour cela van Mechelen propose une « séquence de prévention » (fig. 6), qui permet d’expliquer comment s’organise la prévention dans le sport (57).

Selon ce schéma, la première étape consiste à identifier et décrire le problème en termes d’incidence et de gravité des blessures sportives. En deuxième partie, il faut identifier les facteurs et les mécanismes qui jouent un rôle dans l’apparition des blessures sportives. La troisième étape consiste à introduire des

mesures susceptibles de réduire le risque futur et/ou la gravité des blessures sportives. Ces mesures doivent être basées sur les facteurs étiologiques et les mécanismes identifiés lors de la deuxième étape. Enfin, l'effet des mesures doit être évalué en répétant la première étape.

Une extension du modèle van Mechelen présentée comme le cadre TRIPP (Translating Research into the Injury Prevention Practice) décrit deux étapes supplémentaires qui sont nécessaires pour traduire l'efficacité des stratégies de prévention dans la pratique. Ce modèle prend en compte l’environnement dans lequel l’action de prévention est réalisée.

Les étapes supplémentaires impliquent la compréhension du contexte du monde réel pour lequel une intervention est développée et l'évaluation de l'intervention dans un cadre réel (58).

Après avoir recherché des modèles de prévention dans le sport en général, il est pertinent de s’intéresser plus particulièrement à la prévention dans la course à pied.

Figure 6 : Séquence de prévention, van Mechelen et al. (54)

(29)

19 2.3.2.1 La prévention chez le coureur à pied

Une nouvelle institution nommée La Clinique du Coureur a vu le jour depuis une dizaine d’année. Fondée par Blaise Dubois elle est devenue incontournable en termes de prévention des blessures en course à pied, partout dans le monde. La prévention selon La Clinique du Coureur s’intéresse à deux points principaux qui sont la quantification du stress mécanique (QSM) et le chaussage minimaliste.

2.3.2.2 Quantification du stress mécanique

La quantification du stress mécanique (fig. 7), est le principe central de l’enseignement de La Clinique du Coureur, selon celui-ci le corps s’adapte dans la mesure où le stress appliqué n’est pas plus grand que sa capacité d’adaptation. C’est l’outil le plus important dans la prévention et le traitement des blessures du coureur. Le corps humains est composé de plusieurs tissus vivants : les os, les muscles, les tendons et les cartilages. Lors de la course ces tissus sont soumis à des facteurs de stress par différentes forces, dites de tension, de compression ou de torsion. Même si d’autres activités sont au quotidien des sources de stress mécanique, celui qui est induit lors de la pratique d’un sport est souvent plus élevé.

Chaque sport impact les tissus différemment, la course à pied montre des signes d’un stress important mais variable notamment en fonction du facteur vitesse ; plus la vitesse est élevée, plus la force exercée sur les tissus est grande. La blessure arrive donc lorsque le seuil de stress que le corps est en capacité d’absorber est dépassé par exemple avec une séance de course trop longue, un repos insuffisant, etc. (52)

Figure 7 : Quantification du stress mécanique (52)

(30)

20 2.3.2.3 Le chaussage minimaliste

Comme évoqué précédemment dans l’influence du chaussage lors de la course, la chaussure minimaliste a son rôle à jouer dans la prévention des blessures de la course à pied. La chaussure minimaliste est définie comme étant une chaussure interférant le moins possible avec les mouvements naturels du pied. Le groupe d’expert qui a défini cette chaussure a de plus établi une échelle quantitative, l’Indice Minimaliste (28). C’est un indice qui dépend de cinq caractéristiques : le poids, l’épaisseur au talon, le dénivelé (drop), les technologies de stabilité et de contrôle du mouvement ainsi que la flexibilité. Plus le score est élevé plus la chaussure est minimaliste.

Plusieurs études et expérimentations cliniques (59,60) ont montré que les coureurs ont tendance à modifier inconsciemment la façon dont ils courent selon le type de chaussure qu’ils portent. La probabilité de courir avec de meilleurs comportements de modération d’impact augmente au fur et à mesure que la chaussure devient plus minimaliste. Par souci de protection, plusieurs changements sont en effet adoptés, tels qu’une augmentation de la cadence du pas de course et une réduction de l’attaque talon, laquelle tendra d’avantage vers l’avant pied. Ce changement de technique a pour conséquence de réduire les forces appliquées sur le genou, la hanche et le dos. Plus l’indice minimaliste est élevé, plus la probabilité pour que de tels changements surviennent augmente (52).

Avec ces informations il est intéressant de se questionner sur la place du chaussage minimaliste dans la prévention spécifique des lombalgies chez le coureur à pied.

3 Problématisation

Comme nous avons pu le voir précédemment la lombalgie est une pathologie présente chez les coureurs à pied avec des origines de douleurs variées. Elles rassemblent des causes internes comme des faiblesses musculaires, des anomalies biomécaniques, des hypoextensibilités musculaires, des déséquilibres posturaux et des causes externes comprenant l’influence du terrain, du chaussage, de l’entraînement, etc.

Nous avons pu voir que des recommandations existaient pour la prise en charge des patients présentant une lombalgie incluant la prise en charge masso-kinésithérapique. Cependant les recommandations actuelles sur cette pathologie ne précisent pas ou peu les spécificités de prisent en charge des douleurs lombaires chez les coureurs. Nous nous interrogeons alors

(31)

21

sur la prise en charge des coureurs à pieds lombalgiques par le masseur-kinésithérapeute.

Quelle rééducation les masseurs-kinésithérapeute proposent à ces coureurs ?

De plus certains points de notre cadre théorique amené par la clinique du coureur nous permettent d’envisager le problème en amont avec la prévention. Nous pouvons alors nous demander quel type de prévention peut-on proposé aux coureurs à pied avant qu’ils ne déclenchent une lombalgie ? Est ce que le port de chaussures minimaliste est efficace pour prévenir les lombalgies du coureur ?

Il nous semble donc pertinent de savoir comment le masseur-kinésithérapeute (MK) adapte sa prise en charge lorsqu’il reçoit un patient pratiquant la course à pied présentant une blessure de type lombalgie et s’il en a les moyens selon la littérature.

Par la présentation de ces différents éléments et la mise en relation d’un ensemble de question nous pouvons présenter la problématique suivante :

Au regard des données de la littérature, existe-t-il une spécificité de prise en charge des patients lombalgiques pratiquant la course à pied, afin de limiter les récidives et leur permettant une reprise de leur activité ?

Nous pouvons alors poser la question de recherche suivante : Dans le cadre d’une reprise de l’activité d’un coureur à pied lombalgique quelle prise en charge rééducative et quelle prévention est proposée par le masseur-kinésithérapeute ?

4 Méthodologie

4.1 Choix de la méthode

Actuellement, peu de données répondant à notre question sont disponibles dans la littérature. Aussi, afin de réaliser un état des lieux des moyens kinésithérapiques disponibles et des pratiques actuelles nous faisons le choix de rédiger une revue narrative de la littérature. Les examens narratifs sont souvent à large champs d’étude sur la même thématique et ne sont pas nécessairement systématique et exhaustif de la littérature. Il s’agit d’un rappel de connaissances portant sur un sujet précis, recueillies à partir de la littérature pertinente sans processus méthodologique systématique, explicite, d’obtention et d’analyse qualitative des articles inclus dans la revue (61–63). Toutefois nous avons veillés

(32)

22

à retracer au mieux les étapes de nos recherches et les critères choisis pour la sélection bibliographique.

4.2 Choix des mots clés

Afin d’explorer la littérature française et internationale, les mots clés définis pour la création des équations de recherche sont les suivants :

 En français :

- Relatif à la population : coureurs à pieds adulte

- Relatif à la pathologie : lombalgies, douleurs lombaires

- Relatif à l’analyse : biomécanique du corps, biomécanique de course, rééducation, prévention.

 En anglais :

- Relatif à la population : running, runners

- Relatif à la pathologie : low back pain, lumbar pain, lower back pain

- Relatif à l’analyse : body biomechanics, running biomechanics, rehabilitation, prevention

4.3 Bases de données

Suite à l’élaboration de la question de recherche et au choix des mots clés, nous avons interrogés des bases de données spécialisées dans le domaine de la santé sur une période allant de novembre 2020 à mars 2021. Ces bases de données sont :

- La section PubMed du National Center for Biotechology Information (NCBI) : moteur de recherche qui donne accès à la base de données MEDLINE, qui recense des citations et des résumés d’articles de recherches biomédicales.

- Science directe est une base de données qui donne accès à des publications scientifiques et médicales

- Physiotherapy Evidence Database (PEDro) est une base de donnée spécialisée dans le domaine de la kinésithérapie, repertoriant des essaies clinique contrôlés randomisés, des revues systématiques et recommandations de pratiques cliniques.

Avant de débuter avec le processus de sélection des articles nous élaborons une équation de recherche à l’aide des mots clés définis préalablement. Pour ce fait nous sélectionnons des opérateurs booléens grâce auquel il est possible de combiner des recherches informatiques

(33)

23

afin de les expliciter ou de les préciser, nous permettant de faire émerger la littérature répondant à notre question de recherche. L’équation est rédigée en langue anglaise qui est la langue internationale utilisée majoritairement en recherche scientifique.

4.4 Critères d’éligibilité de la revue

Critères d’inclusion Critères d’exclusion

- Lombalgie non spécifique - Coureurs à pieds de tout niveau - Population adulte

- Etude les plus récentes selon les items

- Lombalgie spécifique - Enfants/adolescents

- Les études qui ne sont pas rédigées en anglais ou en français

4.5 Processus de sélection des études

Un tri des résultats à ensuite été effectué en suivant les critères d’inclusion et d’exclusion préalablement défini. Cette sélection s’est réalisée en trois étapes :

- Exclusion suite à la lecture du titre

- Exclusion suite à la lecture du résumé et des mots clés - Exclusion suite à la lecture intégrale de l’article

Une synthèse des six résultats obtenus est présentée ci-dessous dans le tableau 1, et les grilles d’évaluation des études sélectionnées en Annexe 1.

5 Résultats

Dans le but de répondre à notre question de recherche nous avons séparé nos résultats en deux parties, une première concernant la rééducation et la deuxième concernant la prévention.

5.1 Rééducation de la lombalgie chez les coureurs à pieds

Dans le but de répondre à la première partie de notre problématique voici 3 articles sélectionnés dans la littérature évoquant la rééducation des coureurs à pieds, nous avons décidé d’extraire les données suivantes :

- Les objectifs principaux des études ou articles sélectionnés - Les modalités d’interventions réalisées

- Les résultats obtenus

(34)

24

Tableau I : Synthèse des résultats sur la rééducation et la prévention des douleurs lombaires

Référence de l’étude Objectifs de l’étude Facteurs de risques Modalités

d’intervention/prévention

Résultats

REE DUC A TI O N

Comparison of lower limb and back exercises for runners with chronic low back pain. Cai et al.

2017 (64)

Evaluer l’efficacité d’exercices des membres inférieurs (LL = lower limb) comparé à des exercices des muscles extenseurs lombaires (LE) et stabilisateurs lombaires (LS) conventionnels dans la gestion de la lombalgie chronique chez les coureurs récréatifs.

/ Programme de 8 semaines.

3 groupes différents : LL, LE et LS.

Intervention : échauffement, séances d’exercices supervisés et exercices à domicile.

Efficacité de la thérapie LL dans la capacité de course auto-évaluée, la force d'extension du genou et la longueur du pas de course. La réduction de la douleur et l’amélioration de la fonction des muscles du dos étaient efficaces dans les 3 groupes.

Core and lumbopelvic stabilization in runner, Rivera. 2016 (65)

Évaluation des muscles

stabilisateurs de bassin et du tronc. Rééducation envisagé en fonction des déficits

/ Evaluation des déficits

Rééducation par différents exercices de flexibilité et de renforcement.

Les muscles centraux font partie intégrante d’un programme de course réussi. Ils fournissent la stabilité nécessaire pour permettre une course efficace, augmenter l’endurance et réduire les blessures

Setting Standards for Medically-Based Running Analysis, Vincent et al. 2014 (66)

Etablir des normes d’analyse médicale de la course à pied dans le but d’aider les praticiens à élaborer le meilleur

programme intégratif pour les patients.

/ Analyse de la course à pied :

un examen médical complet, un historique des

entraînements, une analyse et une interprétation

biomécanique de la course, des tests physiques et fonctionnels, des facteurs influençant la performance.

L’analyse médicale de la course à pied est très utile pour confirmer les soupçons de mauvaise forme de course et de mauvaises techniques d’entraînement qui contribuent aux symptômes de douleurs actuels.

(35)

25

PRE V EN TI O N

Incidence and risk factors of LBP in marathon runners. Wu et al. 2021 (67)

Décrire les facteurs de risques décrivant les lombalgies chez les marathoniens

Identifier si ces facteurs étaient liés aux douleurs dorsales et aux blessures pendant un

marathon.

Facteurs de risques

étudiés : groupe de course, schéma de frappe du pied, activité d’échauffement, force, fatigue, types de chaussures, posture de course, blessure

antérieures, température, environnement du site, psychologie, autres aspect

Questionnaire à remplir par les participants d’un marathon ou semi-marathon.

Comprenant des informations personnelles et sur les facteurs de risques associés à la lombalgie chez les

marathoniens

Les activités d’échauffement, la fatigue, la posture de course et la température ambiante étaient significativement liés à la lombalgie chez les marathoniens

Biomechanical

consequences of running with deep core muscle weakness. Raabe et Chaudhari, 2018 (68)

Stratégies utilisées pour compenser la faiblesse de la musculature profonde du tronc pendant la course

Identifier les changements correspondants dans les charges vertébrales en

compression et en cisaillement.

Le dysfonctionnement de la musculature centrale profonde au cours d'une activité répétitive et dynamique. Activation incorrecte des muscles profonds du tronc.

Dysfonctionnement du psoas

Analyse de données cinématiques et cinétiques chez 8 participants courant autour d’une boucle de 27m.

Puis simulations générées pour chaque participant à des niveaux de plus en plus élevée de faiblesse des muscles profonds du tronc.

Les compensations musculaires sont en majorité effectuées par les muscles superficiels du tronc.

Chaque niveau de faiblesses des muscles profonds du tronc a entraîné des changements significatifs de la charge en compression.

Adaptations of Lumbar Biomechanics after Four Weeks of Running Training with Minimalist Footwear and Technique guidance: Implications for Running-Related Lower Back Pain, Lee et al. 2018 (69)

Étudier les changements dans la cinématique lombaire et l'activation des muscles paraspinaux avant, pendant et après un entraînement de course minimaliste de 4 semaines.

Les participants suivent un programme sur 4 semaines de course quotidienne habituelle avec intégration progressive du port de chaussures minimalistes.

Changements significatifs de la biomécanique lombaire pendant la course.

Posture lombaire moins fléchie et plus droite après le programme.

Réduction de l'activation du muscle paraspinal lombaire controlatéral.

Réduction significative de

l'activation musculaire après deux semaines d'entraînement

(36)

26

5.1.1 Cai et al., 2017 : Comparison of lower limb and back exercises for runners with chronic low back pain. (64)

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’efficacité d’exercices de renforcement spécifique des membres inférieurs, comparé à des exercices de renforcement des muscles extenseurs et stabilisateurs lombaires conventionnels, dans la gestion de la lombalgie chronique chez les coureurs récréatifs. Les auteurs ont émis les hypothèses que, comparé aux exercices dorsaux conventionnels les exercices spécifiques des membres inférieurs seraient plus efficaces pour :

- réduire la douleur lombaire chronique induite par la course à pied,

- améliorer la capacité de course auto-évaluée à l’aide d’une échelle fonctionnelle spécifique au patient (PSFS),

- améliorer la force des membres inférieurs, évaluée à l’aide d’un dynamomètre isocinétique,

- améliorer la fonction des muscles dorsaux évaluée par l’activation des muscles stabilisateurs lombaires et la fatigabilité des muscles extenseurs lombaires,

- améliorer la démarche de course, analysé sur un tapis de course par le système

« OptoGait ».

Les participants de l’étude ont été réparti en 3 groupes différents avec pour chacun des groupes des exercices particuliers. L’intervention s’est déroulée sur 8 semaines et chaque groupe avait la même base de programme. Chaque participant devait assister à une séance d’exercices supervisés avec leur physiothérapeute 2 fois par semaine, espacé d’au moins 2 jours pendant 8 semaines. Avant chaque séance supervisée, les participants effectuaient un échauffement standardisé pendant 15 min. Les autres jours de la semaine il leur était demandé d’effectuer des exercices à domicile.

Le premier groupe appelé LL pour « lower limb » réalisait des exercices de résistance ciblant les muscles du genou et de la hanche. Les muscles ciblés pour le renforcement étaient les abducteurs et les extenseurs de hanche ainsi que les extenseurs de genou. Lors des entraînements supervisés le renforcement de ces muscles se réalisait à l’aide d’appareils de musculation, pour les exercices à domicile les participants se sont vus prescrire des squats à une jambe ainsi qu’un « wall sit » (Annexe 2).

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