[10 juillet 2013]
[Appel à contribution Agora débats/jeunesses – « Les émeutes de novembre 2005, 10 ans après »]
Appel à propositions d’articles Agora débats/jeunesses Les émeutes de novembre 2005 dix ans après (2015).
L’ambition de ce dossier, dont la publication est envisagée pour 2015, est de dresser un regard rétrospectif sur l’évolution de la situation des jeunes des banlieues populaires avec le recul des 10 années écoulées depuis les émeutes de novembre/décembre 2005. Ces évènements, fortement médiatisés et commentés à l’époque, ont fourni l’occasion d’une importante mobilisation des chercheurs et experts – qualifiée par certains d’ « émeute de papier » - visant à mieux saisir le contexte social et les enjeux de ces violences. Même si, à la différence des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, il n’y a pas eu de véritables commissions d’enquête au sujet de l’origine des émeutes, ces dernières ont inspiré diverses évolutions du côté des institutions, autant sur un volet répressif et judiciaires qu’au travers de diverses dispositifs et réformes dans les champs sociaux et éducatifs.
La date anniversaire constitue ainsi une bonne occasion de réinterroger tout autant les diagnostics posés au lendemain des évènements que les évolutions récentes des politiques publiques. Quel bilan peut-on tirer de ces analyses dix ans après ? Quel portrait peut-on dresser de cette jeunesse aujourd’hui et quelles singularités se détachent de l’arrière-plan constitué par ce point de repère historique ? Dans quelle mesure pouvons-nous y observer des changements mais aussi des éléments de continuité ? Quel regard peut-on porter sur les inflexions politiques et les transformations de l’action publique postérieures aux événements ? Ces transformations ont-elles été à la hauteur des enjeux ?
Les articles proposés pour ce dossier devront s’inscrire dans un, et un seul, des axes thématiques suivants :
1. La situation sociale des jeunes des quartiers populaires et son évolution : l’activité émeutière n’a jamais cessé durant ces dix dernières, et, même si aucun embrasement similaire à 2005 ne s’est reproduit, c’est sans donc là le premier élément de bilan à passer au crible de l’analyse. L’article d’ouverture s’interrogera donc sur cette prégnance des violences, leur ressort, leur articulation avec le contexte social et politique français.
2. Des territoires émeutiers de l’hexagone au miroir des comparaisons internationales : Les singularités hexagonales sont souvent invoquées parmi les facteurs de la conflictualité dans les quartiers populaires : traditions administratives trop verticales étouffant la société civile ; modèle de citoyenneté abstraite fermé à l’expression des identités culturelles ; institution policière centralisée et arc-boutée sur un modèle de police d’intervention, peu sensible aux « besoins des habitants »… Dès lors, un regard comparatif s’impose : quid des « violences urbaines » dans les autres pays d’Europe, de l’OCDE, en Amérique latine etc. ? En quoi les modèles nationaux, les systèmes politiques, les formes d’organisation sociale, les traditions religieuses etc. rendent-ils comptent des différences entre la situation hexagonale et celle d’autres pays ? (L’aire géographique et le nombre de pays sont laissés à l’appréciation des auteurs.)
3. Novembre 2005, un tournant pour l’action publique ? Au lendemain des évènements de 2005, le plan Borloo est intensifié, les crédits ANRU sont renforcés, l’ACSE et les préfets à l’égalité des
[10 juillet 2013]
[Appel à contribution Agora débats/jeunesses – « Les émeutes de novembre 2005, 10 ans après »]
chances sont créés… Les répercussions politiques de l’évènement méritent donc d’être interrogées dans les différents champs de l’action publique associés aux problématiques urbaines : politiques de la ville, politiques de sécurité, éducation, politiques migratoires, en direction des minorités, etc. Quelles évolutions ont émaillé chacun de ces domaines ? A-t-on assisté à de véritables déplacements de perspective dans la conception et la mise en œuvre des programmes d’action publique ? Quelle est la part de la simple mise en scène du changement, du recyclage de dispositifs et d’outils existants… ?