HAL Id: jpa-00237636
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Submitted on 1 Jan 1880
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Recherches photométriques sur les flammes colorée
M. Gouy
To cite this version:
M. Gouy. Recherches photométriques sur les flammes colorée. J. Phys. Theor. Appl., 1880, 9 (1),
pp.19-27. �10.1051/jphystap:01880009001901�. �jpa-00237636�
I9 chlorure de
calcium ;
ce sel est, comme onsait,
l’un des corps lesplus
solublesqu’on
connaisse.L’expérience
montre en effet que leliquide
conserve salimpidité;
il ne se forme a ncun sel insoluble par suite de réactions secondaires.La force électromotrice a été trouvée
égale
à1, 6
volt au début.La
pile
n’est pascomplètement dépolarisée
par le chlorure dechaux;
elle sepolarise quand
on ferme le circuit sur une résistance peuconsidérable ;
elle sedépolarise
par un repos peuprolongé.
Mais elle ne
reprend jamais
toute sa force électromotricepremière,
et cette
particularité, qui
s’observe dans toutes lespiles
non COI21-plètement dépolarisées,
neparaît
pas facile àexpliquer.
Le
principal
mérite de cettepile
est que le zinc n’est absolument pasattaqué par les liquides
aussilongtemps
que le circuit est ou-vert; en d’autres termes, il
n’y
a aucun travailchimique qui
neréponde
à uneproduction
corrélative d’électricité utile ou utili- sable. Cetavantage
se rencontrejusqu’ici
seulement dans unpetit
nombre de
piles,
et c’est M. Leclanchéqui
a montré lepremier
que
de pareilles
combinaisonsvoltaïques
étaient réalisables.Le chlorure de chaux
gênerai
t par sonodeur,
si l’on n’avait laprécaution
de clore le vasequi
contient l’élément avec un bouchonde
liège
recouvert de cire. Cettedisposition supprime
touteévapo-
ration en même
temps
que touteperte
de matière active. Un trou estménagé
dans le bouchon pour introduire l’eau au moment oû l’on veut mettre lapile
en action.On
peut employeur,
au lieu d’un vase deporcelaine
poreuse, desvases à fond de bois formés ou de toile à voile ou de
papierparche-
min, qui
diminuent la résistance intérieure de l’élément.On
peut
encore, dans le mêmebut, employer
des électrodes de charbon creuses et contenant le chlorure dechaux,
cequi dispense
de tout vase poreux
spécial.
RECHERCHES PHOTOMÉTRIQUES SUR LES FLAMMES
COLORÉES;
PAR M. GOUY.
Les
propriétés optiques
des vapeursmétalliques
incandescentesont été
l’objet
d’ungrand
nombre de travaux dontquelques-uns
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01880009001901
20
sont devenus
classiques,
etqui
ont eu pourobjet principal
ladescription
exacte desspectres
donnés par les vapeurs et les gaz incandescents. Il en résulte quel’analyse spectrale, envisagée
aupoint
de vuechimique,
estaujourd’hui
établie sur des bases solideset
permet,
en étudiant lerayonnement
du Soleil ou d’uneétoile,
de reconnaître laplupart
des substancesqui
forment la surface incandescente. Mais il n’en est pas de même de l’étatphysique
deces substances et, en l’absence de données sur ce
point,
il estimpossible
actuellement de reconnaître latempérature, l’épaisseur
et la densité d’une couche de vapeur par l’étude de son rayonne-
ment.
En
effet,
nous ne savons rien deprécis
sur l’influence de la densité et de latempérature,. Quant
àl’épaisseur,
la théorie nousapprend
que l’intensité d’un rayonsimple
estproportionnelle
àI2013
e-mE,
E étantl’épaisseur
de lacouche, supposée homogène,
et 711, un coefficient
qui dépend
de lalongueur
d’onde. Mais cetteformule n’est pas immédiatement
applicable.
Eneffet,
il est facilede démontrer
qu’une
raie nepeut j anlais
êtrecomposée
d’un rayonsimple
ou delongueur
d’ondeunique,
mais résulte nécessaire-ment du
groupement
d’une infinité de rayons voisins(1);
end’autres termes, que l’intensité du
rayonnement
est une fonction continue de lalongueur d’onde A,
fonction dont le maximumforme la raie. Des
lors,
l’intensité de la raie estproportionnelle
àl’intégrale f i
-e-mE) dÀ, prise
entre des limitesconvenables ;
lavariation de l’intensité avec E
dépend
donc de la fonction inconnuequi
lie m à À. Ces diversesquestions exigeaient
donc de nouvellesrecherches,
et il était nécessaire deprocéder
à des mesuresphoto- métrique.
I. Appareil.
2013L’appareil
quej’ai employé
pour ces mesures a la formegénérale
d’unspectroscope
à deuxprisnles (fig. 1).
Lecollimateur C a son
objectif
à demi recouvert par un miroirplan M,
( t ) On trouvera cette démonstration, avec d’autres détails que je ne puis donne ici, dans un Mémoire publié dans les Annales de Chimie et cle Physique, 56 série,
t. XVII1, p. 5. Je hrofite de l’occasion pour rectifier, dans cette démonstration, un lapsus d’ailleurs facile à reconnaître : il y est dit, page la, qu’un élément infiniment
petit w reçoit une quantité finie de lumière, ce qui n’a pas de sens; l’élément w doit être regardée comne ayant une surface très petite, mais déterminée.
21
sur
lequel
se réfléchissent les rayons sortis d’un second collimateurC/;
ces rayons,après réflexion,
deviennentparallèles
aux rayonssortis de
C,
et, parsuite,
aufoyer
de la lunetteL,
nous auronsdeux
spectres
en coïncidence exacte, fournis l’un parC,
l’autre22
par
C’.
Ce dernierspectre
est continu et donné par unelampe
à gaz; le
spectre
donné par C est, aucontraire,
unspectre
deraies,
fournipar la
flamme colorée que l’onplace
devant la fente F.La lunette
L,
au lieud’oculaire, porte
à sonfoyer
une fente verticalequi
ne laisse passerqu’une portion
très limitée duspectre (fig. 3).
L’oeil
placé
derrière cette fentevoit,
à travers lesprismes,
la moitiéinférieure de
l’objectif
deC,
et, réfléchie sur lemiroir,
la moitiésupérieure
del’objectif
deC’,
sousl’aspect
de deux demi-cercles lumineux de même nuance, c et c’(fig. 2).
Onpeut
leur donner le même éclat en faisant varier l’éclat de c’ au moyen de deux nicols dont est muni le collimateur C’.L’angle
des deux nicols donne les élémen ts de la mesurephotométrique.
Les flammes colorées
employées
dans cesexpériences devaient,
pour donner des résultats
utiles,
êtrehomogènes
et d’éclat con-stant. Pour réaliser ces deux
conditions, j’ai employé
la méthodesuivante. De l’air
comprimé
passe dans unpulvérisateur
et réduiten
poussière
une solution saline convenablement choisie. Cetair, chargé
depoussière saline,
semélange
au gazd’éclairage
dans unappareil régulateur,
et lemélange, hon1ogène
et deproportions
constantes, vient brûler dans des
lampes
formées d’unsimple
tubecylindrique.
Aubesoin,
cette flammepeut
être enfermée dans une autre flamme incolore de mêmetempérature,
pour lapréserver
del’influence de l’air extérieur.
II.
Transparence des flammes
pour lesdivers
rayons. - Nous allons maintenant passer en revue les recherches faites avec cesappareils.
a. Je me suis
occupé
tout d’abord de latransparence
des flammescolorées,
et, enpremier lieu,
de leurtransparence
pour les rayonsqu’elles
n’émettent pas ou n’émettentqu’en petite quantité;
pourcela, je
faisais traverser la flamme par lerayonnement
d’unelampe
à gaz.
L’absorption
atoujours
été trouvéeinsensible :
ce résultatest conforme à la relation connue entre les
pouvoirs
émissif etabsorbant.
b. J’ai abordé ensuite l’étude de la
transparence
de la flamme pour les radiationsqu’elle
émetelle-même;
pourcela, j’ai fait passer
à travers la flamme les rayons émis par une autre flamme de même
espèce
et de mêmetempérature.
Mespremiers
essais m’ont montré23
que, dans le cas où il y a une
absorption sensible,
cetteabsorption dépend
à la fois de l’éclat de la flammequi
rayonne et de celui de la flammequi
est traversée par les rayon, en sorte que, à tem-pérature
constante,l’absorption dépend
de deux variables. Cettecomplexité
duphénomène, qui
seraitincompréhensible
si les raies étaient formées de lumièrehomogène
, m’aobligé
à me bornerd’abord à l’étude d’un cas
particulier, qui permet,
comme nous leverrons
plus loin,
de traiter leproblème général.
Ce casparticulier
est celui où nos deux flammes sont
identiques.
III. Cas
des flammes identiques.
- Ces deux flammes sont pro- duites par le mêmemélange
et dans deslampes identiques;
ons’assure directement
qu’elles
on t le même éclat. Celafait,
on me-sure 1"éclau i d’une raie donnée par l’une d’elles et l’éclat i’ de la même raie donnée par les deux flammes
réunies, rayonnant
l’uneà travers l’autre. C’est le
rapport if que nous désignerons
par la
lettre k, qui exprime
le résultat de l’expérience;
c’est donc le rap-
port
suivant lequel
s’accroît l’éclat de la raie quand
on double l’é-
paisseur
de la couchehomogène
de vapeur.Pour les bandes
larges
et lesspectres continus,
on a sensi-blement k = 2 avec les flammes les
plus chargées
quej’aie
puproduire;
parsuite,
latransparence
est icicomplète.
Pour les raies
étroites,
k est variable avec l’éclat i de la raie donnée par une seuleflamme,
éclatqu’on
fait varier enchargeant
la flamme de
quantités
variables de vapeursmétalliques.
Pour desflammes très peu
chargées, À
estégal à 2;
l’éclataugmentant,
ildiminue,
passe par unminimum, puis
par un maximum peu diffé- rent, et devient ensuite sensiblement constantjusqu’à
la limite desexpériences.
Voici les valeurs du minimum pour les diverses raies étroites :Pour le
sodium,
ces résultats serapportent
à l’ensemble des deux24
raies
D, et D2.
Si l’onopère
«surchaque
raieséparément,
on trouveque dans une même flamme les deux
raies, qui
onttoujours
unéclat
différent,
donnen tpour-
des valeursdifférente,
mais que néanmoins pour le même éclat elles donnent la même valeur de k.Les deux raies violettes du rubidium donnent lieu à la même re-
marque. Nous verrons
plus
loin comment, au moyen de ces résul- tats, nous traiterons leproblème général,
et nous allons nousoccuper de la densité de la vapeur
métallique.
lV. Loi (lit
rayonnement.
- Considérons une couche homo-gène de
vapeur,d’épaisseur E; soit p le pouvoir
émissif de la couchepour un rayon de
longueur
d’onde déterminée. Si Eprend
un ac-croissement infiniment
petit dE,
l’accroissementcorrespondant dp
peut
se calculer ainsi. Lepouvoir
émissif de la couched’épaisseur
dE
qui s’ajoute
à la coucheprimitive
estmDdE,
D étant la den-sité de la vapeur, et nL un coefficient constant
(à
une méme tem-pérature.
Les rayonspartis
de cette couche traversent la coucheprimitive,
dont lepouvoir
absorbant estp;
il vient doncdont
l’Intégrale
est p = i - Ce-mDE.Comme pour E - o on a p = o, la constante C est
égale
à l’u-nité,
et il vientAinsi,
pourchaque
rayonsimple,
lepouvoir
émissif et lepouvoir
absorbant ne
dépendent
que duproduit DE, qui représente
laquantité
de vapeur contenue dans uncylindre
droitayant
pour base l’unité et pour hauteurl’épaisseur
de la couche. Nous dési- gnerons ceproduit
par la lettre q.Ainsi,
lespropriétés optiques
d’une couche
homogène
de vapeur nedépendent
que de q.Réciproquement,
deux couches de vapeur de mêmetempérature qui
donnent le même éclat à une raie donnent pour q le même nombre et sontidentiques
aupoint
de vueoptique.
Ces deuxcouches doivent donner
pour k
la mêmevaleur
parsuite, k
n’estfonction que de l’éclat de la raie et doit avoir la même valeur pour
25 deux flamme5
d’épaisseurs différentes,
mais de même éclat et demême
tempér ature.
Ce résultat a été vérifié par
l’expérience
avecbeaucoup
d’exac-titude pour les trois raies du
sodium
du lithium et du strontiu1.Voici le tableau de
quelques expériences
faites sur la raie D dusodium :
Épaisseurs: om,025 et om, 05. Epaisseurs : om,05 et
onl, 10.Il est à remarquer que la formule
(i)
établie dans ceparagraphe
a été trouvée en admettant que le
rayonnement
des atomes estindépendant
de leur distance moyenne. Lerayonnement
de chacuin d’eux est doncindépendant
de la densité de la couche de vapeur, ainsi que nous en avons faitl’hypothèse;
ce résultat sera confirmépar les
expériences
suivantes.V.
Conséquences.
2013D’autrepart,
la fonctionqui
lie l’éclat ide la raie au
produit q peut
se calculer aisément dans notrehypo-
thèse. En
effet, pour i
- r , prenonsarbitrairement q
= i ; pour q = 2, nous auronsi=k1,
enappelant k,
la valeur de kqui correspond
à i = 1 . Soitk2
la valeur de kqui correspond
à i =k1 ;
pour q
=4,
nous aurons 1=k1 k2,
et ainsi de suite. Onpeut
aussi calculer les valeurs de i pour les valeursde q qui
ne se trouventpas
comprises
dans laprogression géométrique précédente.
Voiciquelques
valeurs de cettefonction,
calculées pour laraie j aune
dusodium :
26
A
partir
de q = 3oenviron,
on aapproximativement 1
=Vq,
à unfacteur constant
près.
Ces résultats ont été soumis à des
expériences
devérification, faites,
les unes encomparant
l’éclat duspectre
continu donné par les flammeschargées
de sodium à l’éclat de laraie,
les autres encomparant
l’éclat des deux raiesD,
etD2
ou des deux raies vio- lettes du rubidium. L’accord a été satisfaisant. De cet ensemble devérifications
nous devons conclure que notrehypothèse
est con-forme à la
réalité,
au moins pour les flammescolorées,
dans les-quelles
la vapeurmétallique
esttoujours
extrêmement diluée.Dès
lors,
il est facile de calculer latransparence
d’une flamme pour lerayonnement
d’une autre, nonidentique :
c’est ce quej’ai fait; j’en
ai donné un 1"’tableau à double entrée que l’on pourratrouver dans le Mémoire
que j’ai
inséré dans lesAnnales
de Chi- mie et dePhysique.
VI.
Élargissement
des raies. - La discussion desexpériences précédentes
conduit à examiner lephénomène
del’élargissement
des raies étroites. Il résulte de ces recherches que cet
élargissement dépend seulement,
àtempérature
constante, duproduit fi ;
il nepeut donc,
en aucunefaçon,
êtrepris
pour mesure de la densitéseule,
comme on l’a ditquelquefois. L’élargissement
des raies estd’ailleurs une
conséquence
nécessaire de cefait,
que le rayonne-ment de la vapeur est une fonction continue de la
longueur d’onde, qui
ne s’annul e pas en dehors desraies,
mais forme les fonds ouspectres continus, qui
nemanquent jamais quand
l’éclat est suffi-sant.
Lorsque q augmente,
le milieu de laraie,
formé de rayonsqui
ont atteint l’intensitémaximum,
nepeut
pasaugmenter
d’é-clat ;
l’éclau du fondqui
entoure la raie s’accroîtproportionnel-
lement à q; entre ces deux
extrêmes,
on doi t trouver tous lesdegrés intermédiaires,
si la raie se raccorde avec le fond.L’aug-
mentation d’éclat de la raie se fait donc pour ainsi dire latérale-
27 ment, et sa
largeur augmente.
J’ai constaté directement que, la densité demeurant constante, les raiess’élargissent quand l’épais-
seur augmente.
Cet
élargissement
nepeut
être limité que par l’absence du fond.Comme celui-ci ne fait défaut dans aucune
partie
duspectre, l’épais-
seur
augmentant,
la raie deviendra deplus
enplus large,
et lalimite ne sera atteinte que
lorsque
lespectre
sera entièrement continu etidentique
à celui que donnerait un corps noirporté
àla
température
de la couche de vapeur. Il n’est donc pas -exact de dire que les vapeurspeuvent
êtredistinguées
des solides par lanature de leur
rayonnement
ceux-ci donnant unspectre
continuet celles-là un
spectre discontinu;
cela n’est vrai que pour des va- peurs en couche peuépaisse
ou peudense,
et cette observation meparaît importante
pour lesapplications
del’analyse spectrale
àl’Astronomie
physique.
VII.
Analyse quantitative.
2013Enfin, j’ai
fait un assezgrand
nombre
d’expériences
dans le but d’examiner si les méthodespré-
cédentes seraient
applicables
aux recherchesd’analyse quantita-
tive. Il en est résulté que, des solutions très étendues étant
pul-
vérisées et enurainées en même
quantité,
la nature de l’acide du selemployé
n’influe pas sur l’éclat duspectre
avec les sels de sodiumet de lithium
quelles
que fussent la richesse et lacomposition
deces solutions. Mais il n’en est pas de même pour ceux de calcium
et de strontium. Enfin la
quantité
de vapeur colorée que renfernle la flamme croît moi ns vite que laquantité
de selqu’en traine
lemélange :
cequi
revient à dire que les réactionsqui
ont lieu dansla flamme
dépendent
de cette mêmequantité.
Ce n’estqu’après
une étude
complète
de cesphénomènes qu’on pourrait procéder
à des
analyses quantitatives.
Je me suis
occupé
aussi de l’influence de latempérature,
maisce
sujet,
assezcomplexe, exige
de nouvelles recherches et les résul-tats
déjà
obtenus nepeuvent
être résumésici ;
on les trouveradans le Mémoire