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Zone de libre-échange continentale : Quelles implications pour les banques centrales Africaines ?

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02867354

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02867354

Preprint submitted on 14 Jun 2020

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Zone de libre-échange continentale : Quelles implications pour les banques centrales Africaines ?

Christian Pinshi

To cite this version:

Christian Pinshi. Zone de libre-échange continentale : Quelles implications pour les banques centrales Africaines ?. 2020. �hal-02867354�

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Economic analysis summary note EASN : number 1

December 2019

H8 think tank EASN1/19

Zone de libre-échange continentale : Quelles implications pour les banques centrales Africaines ?

Christian P. Pinshi

1

1University of Kinshasa

Christian.pinshi@unikin.ac.cd / chrpinshi@gmail.com ORCID : https://orcid.org/0000-0002-9618-5542

Abstract

African Union adopted a strategy for creating a continental free trade area, which aims to deepen the economic integration of Africa; intensify intra-African trade; improve competitiveness; contribute to the movement of capital and people; promote sustainable and inclusive socio-economic development;

transform the structural structure of African economies and promote industrialization. To this order we analyze the implications of African central banks and their strategic roles in the process of the continental free trade area. We note that much of the analysis of the continental free trade area in Africa has turned to the implications for government revenue, tariff and non-tariff barriers, welfare, uneven distribution.

This note examines the implications of central banks in the continental free trade area.

Keywords: African Continental Free Trade Area, African Central Banks

“Aucune nation n’a jamais été ruiné par le commerce ou par une grande ouverture commerciale”

Benjamin Franklin

“Le libre-échange n’est pas la cause principale des difficultés économiques…Le ralentissement de la croissance est presque entièrement imputable à des causes internes”

Paul Krugman

“Toute assertion concernant le commerce doit être fondée sur les faits…Le commerce entre deux individus, que ce soit au sein de la même famille, du même village, du même pays ou du même système planétaire est la source essentielle du développement économique. C’est la raison pour laquelle nous ne vivons plus dans des grottes”

David Donaldson

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La dix-huitième Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africain s’est conclu par l’adoption d’une stratégie visant à créer une zone de libre-échange continentale, laquelle a pour but d’approfondir l’intégration économique de l’Afrique ; intensifier le commerce intra-africain ; améliorer la compétitivité ; contribuer au mouvement des capitaux et des personnes ; promouvoir le développement socio-économique durable et inclusif ; transformer la structurelle des économies africaines et promouvoir l’industrialisation.

La création d’une zone de libre-échange continentale est avantageux et constitue une pierre faitière du processus d’intégration africaine dans la mesure où, elle facilite l’accès au financement ; favorise les opportunités d’ajout de valeur pour les ressources naturelles ; soutient la croissance économique ; crée de l’emploi via l’essor du commerce et de l’investissement ; procure à l’état plus de ressources grâce à la concurrence et à l’implantation des nouveaux entreprises ; accélère l’accumulation du capital humain et développe le secteur de recherche et développement ; stimule la technologie ; diversifie le choix des consommateurs et permet à l’Afrique de financer son propre développement.

Cependant, une zone de libre-échange encourt quelques risques notamment, la répartition inégale des couts et bénéfices entre pays ; l’exposition à la concurrence des petites et moyennes entreprises ; le développement des politiques commerciales volontariste, poussant les pays à mener des actions énergiques pour les entreprises nationales ; le long processus de convergence et d’harmonisation de la

1 L’aversion à la perte est un concept de l’économie comportementale qui stipule que les pertes ont tendance

réglementation régionale et continentale et enfin la perte des recettes publiques pour les économies le moins compétitives.

Certes, la zone de libre-échange continentale serait une aventure trop risquée. Pourtant cette aversion à la perte1 pour une zone de libre- échange n’affecte pas significativement des nombreux économistes et hommes politiques. Il sied de penser qu’il s’agirait d’une opportunité à saisir pour élargir davantage la courbe des possibilités de production de l’économie Africaine, comme l’a dit Goethe, « les idées audacieuses sont comme les pièces qu'on déplace sur un échiquier : on risque de les perdre mais elles peuvent aussi être l'amorce d'une stratégie gagnante ». À cet ordre nous analysons les implications des banques centrales africaines et leurs rôles stratégiques dans le processus de la zone de libre-échange continentale.

Nous remarquons que beaucoup d’analyse sur la zone de libre-échange continental en Afrique sont tournées vers les implications sur les recettes publiques, les obstacles tarifaires e non tarifaires, le bien-être, la répartition inégale, etc.

Cette note se penche sur les implications des banques centrales dans la zone de libre-échange continentale.

QUELLES IMPLICATIONS POUR LES BANQUES CENTRALES ?

Les banques centrales devraient s’y mettre et réfléchir sur les implications de la zone de libre- échange continentale dans leurs deux fonctions principales, à savoir la définition de la politique monétaire et la maintenance de la stabilité financière.

POLITIQUE MONÉTAIRE ET ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE

La question de l’impact de libre échange sur l’inflation est à la fois importante et très

à faire plus de mal que les gains d’une valeur équivalente à faire du bien (voir Thaler, 2018).

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discutée. La théorie économique a de nombreux canaux par lesquels l’ouverture commerciale et financière peut influencer le niveau des prix. Cet effet exerce une pression, en particulier, à la moindre augmentation du coût de la main- d’œuvre, en particulier de la main-d’œuvre non qualifiée. De manière plus générale, il tend à modifier de manière significative l’équilibre entre capital et travail au niveau continental.

En outre, l’effet amazone exerce également une pression favorable à la stabilité des prix, en conséquence de cette stabilisation de l’inflation, il s’en suit une moindre volatilité des variables macroéconomiques. Mais il serait absurde de conclure que cette corrélation entre ouverture commerciale et faible inflation démontre une relation de cause à effet. En effet, plusieurs autres facteurs indépendants de l’ouverture ou de l’intégration peuvent être identifiés comme contribuant à expliquer cela, à l’occurrence, les progrès de la science, en particulier des technologies de l’information et de la communication, entraînent des gains de productivité significatifs qui coïncident avec l’intégration et qui, de surcroît, en sont l’une des causes sous-jacentes ; la mise en œuvre des réformes structurelles pourra progressivement s’intensifier. Ces réformes structurelles contribueraient à accroître le potentiel de croissance des économies africaines et à faciliter ainsi la stabilité des prix.

Il faudrait particulièrement insister sur le fait que, quelques soient les influences exercées dans le contexte de la zone de libre-échange continentale, le principe fondamental qui permet l’ancrage de la politique monétaire demeure : à long terme, l’inflation est un phénomène monétaire. En conséquence, la zone de libre-échange n’affecte pas le rôle central et la responsabilité primordiale des banques centrales de préserver la stabilité des prix ; à court terme, les banques centrales devraient continuer à ancrer leurs anticipations d’inflation et/ou à cibler les agrégats monétaires à un

niveau conforme à leur définition de la stabilité des prix.

STABILITÉ FINANCIÈRE ET ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE

CONTINENTALE

L’interconnexion généralisée des institutions et marchés financiers créerait un système financier continental qui en serait une entité réelle et importante au niveau continental et mondial.

Cela affecterait l’évaluation de la stabilité financière effectuée par les banques centrales de plusieurs manières : la première consisterait à changer les méthodes d’analyse de la stabilité financière qui se focaliserait à la sphère continentale. Par exemple, pour l’économie congolaise, une vue complète et exhaustive des principales sources de risque et de vulnérabilité du système financier ne peut être formée sans prendre en compte les importants déséquilibres continentaux ou les préoccupations relatives à l’excès de liquidité continentale. La deuxième impliquerait une coopération transfrontalière renforcée et un échange d’informations entre les banques centrales. Cela devrait donner une image complète des risques et identifier les actions stratégiques d’atténuation appropriées et efficaces.

La zone de libre-échange affecte également le rôle des banques centrales dans la conception de l’infrastructure financière (réglementation, supervision financières, système de paiements…). Ce rôle est joué par les banques centrales car elles ont une responsabilité de supervision directe ou indirecte. De manière générale, la connexion appelle une intensification des efforts transfrontaliers des régulateurs afin de mettre en place des normes cohérentes en matière de réglementation, de surveillance et de paiements. L’objectif est de promouvoir des conditions de concurrence égales et de réduire les arbitrages réglementaires. Pour renforcer les systèmes financiers et améliorer le commerce intra- africain les banques centrales africaines devraient envisager à relier leurs systèmes de

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paiements d’abord au niveau régionaux (SADC, COMESA et CAE) puis à très long terme au niveau continental. Cette action renforcerait le commerce intrarégional, simplifierait les paiements entre les régions et supprimerait certains des coûts associés au règlement des paiements.

QUELLE POLITIQUE DACCOMPAGNEMENT POUR LES BANQUES CENTRALES ?

Les banques centrales africaines devraient soutenir leurs économies avec des politiques axées sur le financement et l’accompagnement des réformes structurelles pour préparer les économies au développement de la zone de libre-échange continentale afin d’intensifier le commerce intra-africain. Il sied de rappeler que, les pays africains sont heurtés à des obstacles liés aux faibles niveaux des crédits au secteur privé. Ceci pourrait se qualifier par un dysfonctionnement du système financier et pourrait aggraver les faiblesses structurelles. Les banques centrales devraient renforcer la résilience et la robustesse de leurs systèmes financiers pour contribuer au changement structurel.

Il est important de souligner que fassent à ces défis, la politique monétaire aura pour rôle d’accompagner les réformes structurelles et non pas de s’y substituer. L’un des aspects à scruter serait de réajuster les taux d'intérêt, pour financer d’avantage les économies en raison de répondre à un niveau élevé d’investissement en perspective. La promotion des banques d’investissement est primordiale pour financer le développement et améliorer l’infrastructure. Sur ce, les banques centrales devraient influencer les règlements, les climats des affaires et par-dessus tout préserver la stabilité macroéconomique et financière.

D’importantes souplesses budgétaires sont nécessaires pour mettre en œuvre de vastes réformes structurelles. Par exemple, pour accroître l’investissement dans les infrastructures publiques, dans l’éducation et dans l’apprentissage en Afrique. En particulier,

les pays Africains devraient réduire leur dépendance à l’égard des produits de base et progresser dans la chaîne de valeur. Les politiques visant à encourager la transformation structurelle pourraient inclure des programmes de formation pour les travailleurs afin de garantir une réallocation en douceur de la main-d’œuvre et du capital vers des secteurs plus susceptibles de se développer, tels que le secteur manufacturier (Abrego et al, 2019). “Ce n’est que de cette manière que l’Afrique pourrait utiliser la zone de libre-échange continentale comme un mécanisme permettant de revendiquer sa place dans la chaîne de valeur mondiale”

REFERENCES

Abrego, L., Amado, A. M., Gursoy, T., Nicholls, G.

P., et Perez-Saiz, H. 2019. The African continental free trade agreement : Welfare gain estimates from a general equilibrium model. IMF Working paper WP/19/124, mai.

Thaler, R. H. 2018. Misbehaving : Les découvertes de l’économie comportementale. Éditions du Seuil, Paris.

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