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Article pp.61-62 du Vol.24 n°259 (2005)

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BIOFUTUR 259 • OCTOBRE 200561

quelques pages

par Maël Knoll m.knoll@lavoisier.fr

Ceci, nous met en garde Brigitte Van Vliet-Lanoë, n’est pas un manuel de paléoclimatologie, bien que les glaces soient de parfaits enregistreurs du paléo- climat, viaune ségrégation isotopique de l’oxygène entre petites bulles d’air et particules dans les carottes glacières. Malgré cet avertissement, les données cou- vrent à peu près 125 000 ans : avant le dernier âge glaciaire, qui commença il y a 115 000 ans, le climat groenlandais était chaud et stable, prouvant que les variations rapides observées n’étaient pas de nature climatique mais émanaient d’un artefact suscité par l’écoulement des glaces (ce qui tend à prouver l’im- portance de cette discipline).

Pour preuve : la glace autour des accidents de congé- lation de l’eau prend des formes diverses. La glace d’origine externe ou libre, de mer ou de rivière, de lac, durcit en banquise soudée. La glace à divers de- grés de transparence, devient glacier ou névé. La glace du sol, d’origine externe, procède par injection, veines ou coins. Les vrais « ciments » de glace au sol obéissent aux contraintes morphologiques du terrain.

La couverture végétale a un effet protecteur, un effet tampon maximum. Il peut être saisonnier. Les im- plications biologiques limitent la productivité et la distribution des végétaux vasculaires. La stratégie d’adaptation au froid des végétaux entraîne un na- nisme ou prostration non acquise et une reproduc- tion accélérée.

Les vertébrés ont leur propre stratégie adaptative ac- quise devenue génétique.

Les implications biologiques et morphologiques du re- froidissement sont importantes. Pour ce qui est des ani- maux, on assiste à des migrations saisonnières ou au processus d’hibernation, mais aussi des solutions im- médiates : naissance de duvet, homochromie de ca- mouflage et couche graisseuse isolante.

Les mécanismes d’englaciation donnent de précieuses informations sur le devenir de la planète. La surface réagit aux influences externes, celle du soleil, à travers l’atmosphère : il est pour 60 % à l’origine des chan- gements climatiques à l’échelle du siècle (ne pas oublier que la terre interagit avec son environnement spatial).

Les grandes ères des glaciologues ne sont pas celles des paléontologues. Leurs phases sont plus longues, à l’échelle de la géodynamique : forçage tectonique (reliefs, volcanisme) entraînant une croissance du plancher océanique ; green house: effet de serre et réaction de la biosphère ; forçage orbital et forçage astronomique non orbital (ne pas oublier que la terre

interagit avec son environnement spatial, etc.

Mais ce n’est pas entre ces pages que l’on rencontrera un acharnement prévisionnel…

La dynamique glacielle*1 désigne une autre réalité, celle qui fait parfois dériver les icebergs jusqu’à Gibraltar. La taille des blocs déplacés en traction par la glace peut atteindre 150 tonnes, selon l’embâcle ou la débâcle. Les glaces flot- tantes jouent un grand rôle sédimentologique.

La glaciologie ne s’intéresse pas qu’aux manifesta- tions extrêmes. L’ouvrage nous décrit aussi des comportements surprenants et des implications mécaniques en milieu tempéré.

Les fleuves eux aussi répondent ou non aux glaces. Il y a ceux à régime climatique homogène (bassin et ver- sant dans la même tranche latitudinale), et ceux dont la partie haute est sous emprise glaciaire, aux puis- santes débâcles.

Décrit et analysé, photos à l’appui, le familier devient tout aussi insolite (inquiétant) que les excès des grands territoires blancs.

L’auteur fait entendre la voix du géologue sur les don- nées actuelles : à partir du Pôle Sud, la circulation océanique change, les lois de la tectonique régissent des crues glaciaires avec une baisse du niveau marin.

L’érosion, et l’aridification ont forcément un impact sur la biodiversité. Nous sommes en fin de période chaude, peut-être déjà en début de période glaciaire.

La pression partielle de CO2 n’a jamais été aussi basse, ce qui signerait la fin d’un interglaciaire banal.

Le dernier interglaciaire, de 125 000 à 105 000 ans (modélisation MOBIDIC).

La terre, de par sa position orbitale, présente un déficit énergétique pendant le printemps et l’été. L’hétéro- généité du réchauffement actuel ne plaide pas en faveur de la dominance de l’effet de serreque l’auteur définit sans rhétorique : « Lorsque le climat se réchauffe, l’évaporation, l’évapotranspiration et les précipitations augmentent, d’autant que le niveau marin remonte et que la surface océanique (la surface d’évaporation) croît également. En conséquence, la végétation va absorber une quantité beaucoup plus grande de CO2 au niveau de sa masse foliaire et racinaire, mais également en relâcher beaucoup, en raison de son métabolisme (respiration). D’où le stockage de carbone dans la biomasse. »

Le « global warning »décrit depuis 1985 s’emballe.

Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la surconsommation des ressources fossiles qui en est à

La planète des glaces Histoire

et environnements de notre ère glaciaire Brigitte van Vliet -Lanoë

Éditions Vuibert, 2005 ISBN 2-7117-5377-8

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La planète des glaces

Histoire et environnements de notre ère glaciaire

*1«…l’ensemble des processus (érosion, transport, sédimentation et protection associés à l’action des glaces annuelles et des icebergs, aussi bien en eau douce que marine) » 59-60Livre259.qxd 27/09/05 20:51 Page 61

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BIOFUTUR 259 • OCTOBRE 2005 62

d’astéroïde. Même si notre interglaciaire joue la prolongation pour un siècle ou un millénaire, comme le suggèrent certaines modélisations couplées au forçage orbital (MOBIDIC), c’est en fait, à notre humble échelle, l’érosion des sols, devenue chronique, et la réduction de la recharge des aquifères qui restent et resteront, quoi qu’il advienne du climat, le facteur préoccupant pour le devenir de l’humanité. »L’eau resterait… le premier des gaz à effet de serre.

«Et si ce Global warning était surtout politique, une peur latente des nations économiquement riches de manquer d’énergie en cas de refroidissement climatique ? »

Le refus de projections alarmistes, malgré la somme d’informations présentées par B. Van Vliet-Lanoë, spécialiste en Sciences de la terre ne peut que susciter admiration et enthousiasme. Nous souhaitons à cet ouvrage de recevoir le franc succès qu’il mérite. ●

Toxicologie, 2e éd.

Alain Viala et Alain Botta, coordinateurs 1096 pages, 167 figures, relié Éditions Tec & Doc, Lavoisier, 2005 ISBN : 2-7430-0678-1

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l’origine, mais l’extension du cheptel et des rizières as- sociée au défrichement. Les contrastes thermiques se font plus abrupts et rapides.

La fonte annoncée des glaciers est peu probable, les chutes de neige étant abondantes, même si les zones bordières fondent.

Un réchauffement peut mener progressivement par ré- troaction simple à un refroidissement.

Et surtout les méthodes actuelles d’agriculture, aggravantes.Si la consommation de carburants fossiles se stabilise, la PCO2 devrait redescendre rapidement.

« Notre planète a des capacités d’autorégulation remarquables, notamment par les échanges convectifs au sein de l’atmosphère, de l’hydrosphère en dialogue permanent avec la biosphère. L’homme, ce grand perturbateur, est un peu présomptueux de croire qu’il va tout modifier, même si son impact sur la biosphère est aussi destructeur pour la biodiversité qu’une chute

Seveso ne fait plus depuis 2000 de différence entre les activités de stockage et d’utilisation.

La modélisation de tels accidents tient compte de la météorologie, de la vitesse, de la géographie du site et du produit lui-même. La loi Bachelot de 2003 fait in- jonction d’évaluer l’installation de tels sites.

Les notions de radiotoxicologie et de radiopathologie associée sont toujours sujets à polémique. Selon les au- teurs, « …Il n’a été tenu aucun compte des avancées scientifiques dans les domaines connexes de la radio- biologie moléculaire et de la radiocancérogenèse… » Ils s’efforcent donc de résumer ici les acquisitions récentes venant à l’encontre des idées reçues.

Respectueux des consignes de prudence qu’ils se sont fixées dans la préface, ils minorent l’incidence de T chernobyl sur les cancers de la thyroïde qui, se- lon eux, seraient antérieurs à la catastrophe. D’où la mention de l’IRSN dans la bibliographie, seule- ment au titre de ses études sur les produits chimiques cancérigènes, et non du dossier Tchernobyl complet paru en 2003.

Le dossier du dopage sportif est exhaustivement documenté et colle à l’actualité de manière très poin- tue : en témoignent l’examen de la liste de l’Agence mondiale anti-dopage (2004) et l’exclusivité stricte- ment hospitalière de certaines prescriptions (AFSSAPS).

Mais d’autres « stimulants » d’apparition plus récente sont entrés en jeu et passibles de détection – souvent difficile : celles qui améliorent le transport d’oxygène (dopage sanguin autologue, homologue ou hétérologue à l’aide de globules rouges) ; l’EPO (hormone stimu- lant la production de globules rouges par la moelle osseuse), trop connue pour ne pas être supplantée par les EPO-mimétiques ; l’hémoglobine synthétique, re- pérable dans les contrôles sanguins. Sans oublier les compléments alimentaires « ergogènes… ».

Le contrôle anti-dopage a fait beaucoup de progrès et les limites de la méthode analytique ont été re- poussées grâce aux perfectionnement de l’optique : on peut maintenant faire la différence entre l’origine endogène et l’origine exogène.

Il va sans dire que l’ouvrage fait référence, mais on peut aussi y voir en négatif un état des lieux social et le journal de bord de notre vie quotidienne. ●

Toxicologie

La 2e édition 2005 de l’ouvrage référence d’Alain Viala et de Alain Botta (coordinateurs) apporte, outre la somme attendue de connaissances réunies par une équipe de 41 auteurs, 25 nouveaux chapitres : 14 en toxicologie générale et 11 en toxicologie monogra- phique, et ce pour coller de près à l’actualité.

Parmi eux, les travaux concernant les déchets, la pol- lution des sols, les accidents technologiques majeurs (radiotoxicologie, toxicologie industrielle et agricole) et, bien sûr, le dopage sportif. Comme alertes « revues à la hausse » figurent aussi les toxiques cardiotropes, que l’on retrouve un peu partout en toxicologie gé- nérale, à titre d’effets secondaires, et les antibiotiques aux effets allergéniques ou d’accoutumance, objets de récentes mises en garde. Tout autant d’actualité, les agents chimiques et biologiques du bioterrorisme.

Dans l’agro-alimentaire, aux intoxications profes- sionnelles sont venues s’ajouter les intoxications de diffusion. La biorémanence, bien que de mieux en mieux maîtrisée, est de plus en plus tenace. Les pesticides ont droit à un chapitre à eux seuls.

Si le public (consommateur) est également concerné par les intoxications alimentaires d’origine micro- bienne (toxi-infections alimentaires collectives ou ITAC) et les additifs alimentaires sévèrement listés, on n’a pu empêcher la consommation désastreuse de viande que l’on sait, nouvelle toxicité dite de relais.

Au titre de la pollution environnementale (chap. 23), on compte celle de l’air, des polluants industriels, au- tomobiles et radioactifs.

La pollution industrielle est l’objet d’une permanente mise à jour des connaissances et des responsabilités, car elle évolue : primaire (de fabrication), et sous forme de rejets multipliant les étiologies.

Les déchets (chap. 25), constitueront l’un des prin- cipaux enjeux du futur.

La pollution des sols peut être ponctuelle, d’ori- gine naturelle ou anthropique ou diffuse, consécu- tive aux épandages. La dynamique des contaminants vient de leur interaction avec les sols et dépend des fonds géochimiques. Partout la prévention se déve- loppe et les tests progressent sans cesse.

Véritables sonnettes d’alarme, les accidents tech- nologiques majeurs font jurisprudence : la référence 59-60Livre259.qxd 27/09/05 20:51 Page 62

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