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L'importance de la notion de comportement des ouvrages pour le constructeur

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ASTM Special Technical Publication, 423, pp. 84-95, 1969-08-01

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L'importance de la notion de comportement des ouvrages pour le

constructeur

Legget, R. F.; Hutcheon, N. B.

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R. F. Legget(l) et N. B. Hutcheon(l)

L'lmportance de la notion de

comportement des ouvrages

pour Ie constructeur

REFERENCE DlBLIOGRAPHIQUE: R. F. Legget et N. B. Hutcheon,

"Performance Conceptin Building"Relation of Testing and Sen'ice Per-formance, ASTM STP 423, Am. Soc. Testing Mats., 1967, p. 84. SOMl\1A1RE: Pour concevoir avec succes un ollvrage destine 11 un usage precisil importe que ron soit en mesure d'en prevoir Ie comportement. Lorsque les connaissances theoriques que I'on- possCde

a

ce sujet se reve-lent insuffisantes, il faut proceder 11 des essais, et eJaborer les normes minimales qui garantissent un comportement satisfaisant. L'indusrrie du batiment n'acceptera celte notion de comportement qu'it la condition qu'elle soit toujours liee

a

la notion de mesure mesure fondee sur des methodes d'essai normalisees, dont on pellt utiliser les resultats sans risque d'interpretation erronee.

La notjon de comportement a recemment penetre l'esprit d'un bon nombre de constructeurs d'Amerjque du Nord, de Ia meme ヲ。セッョ que 1'auraitfait

une nouvelle comete au firmament de Ia construction. C'est generalement parmi ceux qui sont depuis peu dans Ie metier que 1'on trouve de la nou-veaute

a

cette idee. Pourtantit faut recoonaltre que l'interet present pour la notion de comportement qui s'est si vite repandue, doit correspondre

a

un besoin reel. Le present article est un resume de I'experience acquise par Ies auteurs et leurs 」ッュセァオ・ウ sur Ie comportement des ouvrages alors qu'ils s'attachaient

a

mettre au point un service national de recherches pour 1'in-dustrie de la construction canadicllne. Ces travaux. etaient effectues en vue de l'etablissement du Code national du batiment au Canada.

La mise au point des codes du batiment et particulierement des codes-modeles a sans aucun doute doone najssance

a

quelques-unes des discussions actuelles sur Ie comportement des ouvragcs. Les codes de prescriptions tech-niques du passe sont considere maintenant par de nombreux experts comme ne convenant pas aux applications generales des codes-modeles. Ce genre deIreglementation plutot rigide, carrement condamnee par les gens mal informes, a pourtant bien servi I'industrie de la construction. II va sans dire qu'eUe peut ctre amelioree dans Ie cadre d'un code du comportement, que I'on acclame main tenant comme la panacee

a

tous les maux. du code. D'au-tres, cependant, affirment qu'un code base sur Ie comportement des ouvrages est impossible

a

realiser en depit de ses avantages theoriques.

(1) Respectivement directeur et directetrr adjoint de 1a Division des recherches en

batiment. Conseil national de recherches, Ottawa. Canada. M. Legget est membre

a

titre personnel de l'ASTM.

IJ

(5)

-Toutes ces discussions sont utiles. Elles revelent de saines reflexions dans nne industrie qui, au cours des annees passees, a tellement ete depassee par l'ampleur des travaux

a

accomplir que ses dirigeants ont accorde peu de temps

a

en repenser ses bases. Le comportement des ouvrages est avant tout une notion fondamentale qui devrait inspirer la plupart des travaux qui constituent la technologie de la construction modcme. 11 n'est guet-e possible de parler des codes bases sur Ie comportement de ouvrages ou du concept de comportement sans parler aus ides e sais en service simule. Ce sujet souleve d'emblee la question: "que simu\e-t-on?" Cet article semble tout

a

fait convenir

a

cette conference puisque elle a ete organisee par Ie Comite de \'ASTM sur les essais de service simu\e. Cette conference doit etre accueilJie chaleureusement en raison de la somme de travail qui est neces-saire

a

l'etablissement des normes d'essai dans tous les domaines d'activite de cetie societe.

On pourrait peut-etre proposer Ie titre suivant pour Ie present article: "Ie concept de comportement des ouvrages - ce qu'il est et ce qu'il n'est pas". On peut citer une recente definition de ce concept. Elle a ete donnee itla conference organisee par Ie Building Research Advisory Board (Comite consultatif pour la recherche en construction) des

E.-D.,

au sujet du con-cept de comportement des ouvrages, et tenue

a

Chicago en octobre 1965. Dans sa communication, M. William Gillett donne cette sage definition: "Le comportement reel est l'accomplissement des conditions requises, pour repondre aux besoins formels d'un batiment ou d'un groupe de bati-ments ou d'ouvrages quels que soient les procedes de construction ou les materiaux employes, pourvu que les caracteristiques techniques remplissent les conditions requises d'apres une opinion scientifiquement etablie ou selon Ie resultat d'essais effectues suivant une technique d'examen reconnue". Les comptes rendus de cette conference ont maintenant ete publies.(2)

Ils font un tour d'horizon utile des idees actuelles

a

ce sujet.

Ne serait-ce que pour Ie contraste des opinions, il est interessant de lire une definition plus ancienne du concept de comportement des ouvrages: "Tous ceux-ci doivent etre construits dans un but de durabilite, de com-modite et de beaute. La durabilite sera garantie par des fondations propre-ment etablies sur un sol d'assise stable et par Ie choix sage et judicieux des materiaux; la commodite sera assuree par l'agencement impeccable des pieces, sans inconvenient pour les usagers et lorsque chaque batirnent sera implante

a

l'exposition qui convient

a

son utilisation. Enfin la beaute de l'ouvrage sera garantie lorsque l'apparence sera agreable et de bon gout et lorsque ses elements seront de bonnes proportions, suivant les principes cor-rects de la symetrie".

Cette,.. citation est plus vieille d'environ deux mille ans que Ia premiere. Elle esttiree du Premier livre des "Dix livres sur l'architecture" de Vitruve, un ingenieur et architecte romain qui vivait au premier sieele avant Jesus-Christ (ses dates de naissance et de deces sont inconnues). Cette citation

(2) "Report of Proceedings," Symposium on the Performance Concept in Build-ing, October, 1965, Building Research Advisory Board, Washington, D.C., 1966, p. 17.

(6)

"

est fraduite de la- version anglaise de Morgan de cet ouvrage fameux. Les lecteurs auront avantage

a

Ie consulter(3).

Meme Vitruve etait un nouveau venu dans ce domaine puisqu'un person-nage celt:bre de Babylone, Hammourabi, avait donn6 quinze siecles plus t6t, une autre definition en termes plus barbares mais tout aussi c1airs:

"Si un constructeur erige une maison pour un homme sans s'assurer de sa solidite et que la maison qu'il a construite s'ecroule et cause la mort du proprietaire, ce constructeur devra etre execute."(4)

II est clair que Ie concept de comportement des ouvrages est presque aussi ancien que rart de construire. Cette notion aイ・セオ au cours des siecles une attention diverse mais on peut montrer facilement qu'elle n'a pas ete reellement oubliee. QU'y-a-t-ii done de different dans la situation actuelle qui fait que ce sujet reprenne de la vigueur? On peut dire, pour simplifier, que cela provient de la rapidite de modification de presque tous les aspects de la construction,

a

cause de la vitesse presque effarante du developpement de la technologie mode me. Les changements apparaissent aussi bien dans les besoins de I'usager que dans les normes de comportement et de securite et dans les materiaux et les methodes de construction.

Ces changements a leur tour ont force d'autres modifications dans la nature et I'etendue des interactions entre les architectes et les ingenieurs, les organismes promulgant les reglements, les constructeurs, les fabric ants, les foumisseurs et les hommes de metier. 00 peut dire, et avec raison, que bien des gens ont vu au cours de leur vie plus de changements dans la cons-truction qu'i! n'y en avait eu precedemmenr dans toute I'histoire du bati-ment. Dans les deux deceonies a venir, nou pouvons nous attendre

a

au-tant de changements qu'i1 y a eu au cours de la demiere generation.

Considerons seulement Jes changements survenus au cours des deux der-nieres decennies dans les methodes de coo truction en Amerique du Nord: l'emploi generalise de la climatisation de I'air pour les grands et les petits .immeubles et son humidification pendant I'hiver, et les exigences connexes de l'enceinte du batiment; I'installation instamment reclamee de salles de bains aux murs couverts de carreaux de ceramique et de systemes de chauf-fage perfectionnes dans les logement modemes; l'emploi generalise de murs-rideaux, meme pour les plus grand immeubles et Ie developpement correspondant de I'emploi des panneaux de parement en beton prefabriQue, et plus recemment encore I'utilisation de I'acier d'ossature des grands edi-fices comme decoration architecturaJe.

Meme si quelques-unes de ces particularites etaient encore modifiees pour suivre la mode architecturale, leur usage e·t Quand meme generalise en ce moment. Ces nouveautes creent des problemes; leur comportement doit etre previsible. Comment Ie calcu!er? Quels doiveot etre les criteres a appli-quer pour faire ces previsions? Voila Ie questions qui sont au c<rur de cette etude. Lorsqu'on examine I'etat actuel de la techn logie du batiment sous cet angle, il devient apparent que certains changements en entraloent d'au-tres, mais que de nombreuses remises en ordre peuvent etre entravees ou

(3) Vitruvius--'-Thp Ten Books on Architecture, Book J, Dover Publications.

New York, 1960. Chapter Ill, paragraph 2.

(41 Percy Hancock, The Codp of Hammurahi. MacMillan Co., New York, 1920. p. 35.

..

'

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acceptees avec un retard trop important. II est maintenant. temps de recon-siderer nos conceptions du comportement des ouvrages, tout comme I'objet de nos debats nous y invite.

L'architecte et Ie comportement de I'ouvrage

II faut reconnaitre que Ie comportement d'un edifice termine depend fondamentalement des travaux du bnreau d'etudes. C'est

a

I'architecte que revient la tache de decider quel devra etre Ie comportement final de 1'ou-vrage. C'est aussi

a

lui que revient la tache de definjr les'moyens de rob-tenir. C'est donc lui qui doit prendre la re ponsabilite premjere du compor-tement de l'ouvrage acheve.

Jadis, lorsque 1'architecte ou 1'ingenieur etait encore Ie maitre d'reuvre, c'est sur lui que reposait toute la responsabilite, de la conception

a

la ter-minaison de I'immeuble. Le maitre d'ceuvre avait acquis sa formation sui-vant la methode ancestrale par laquelle Ie maitre communique

a

son eleve toutes les connais ances accumulees par 1'experience. II avait charge ensuite d'ameliorer et d'etendre ce bagage durant son existence. Le maitre d'ceuvre selectionnajt et controlait lui-meme la qualite et I'emploi des materiaux. 11 tenajt aussi sous sa gOllveme tous les facteurs concourant au comporte-ment final. Tous les defauts de J'ouY-rage, mis

a

part evidemment ceux dQs aux causes naturelles, etaient

a

la charge du maitre d'ceuvre.

Des defauts certes, il y en a eu. Les capacites de prevision du maitre d'reuvre au sujet du comportement final etaient evidemment limitees. Pour-tant Ie vieux systeme de transmission des donnees entre maitre et egve, permettant de communiquer d'une generation

a

I'autre les connaissances accumulees, etait fort bon et meme encore de nos jours son principe reste justifie. Chaque fois qu'un nouveau materiau ou que de nouvelles formes de construction etaient utilises hors du cadre habituel de l'experience aCCll-mulee et des connaissances intuitives, Ie maitre d'reuvre faisait une expe-rience sur Ie chantier, dont Ie resultat s'ajoutait

a

son bagage de connais-sances. Le probleme fondamental pose par Ie comportement peut etre decrit aisement. La possibilite de concevoir dans un but determine depend entiece-ment des possibilites de previ ion des resultats. Dne conception qui ne peut s'appuyer sur des previsions doit c('lrnporter des experience ou des e sais pratiques. Au temps jadis, Ie maitre d'reuvre etait Ie seul suffisamment competent pour faire des previsions sur tous les aspects de I'ouvrage. Les progres de la technologie de la construction, telle ·gu'elle est de nos jours, ne permettent plus

a

I'architecte d'etre au courant des aspects speciaux de chaque technique dependant soit de I'ingenieur des ossatures, soit de I'inge-nieur de I'equipement immobitier. de I'ingeI'inge-nieur electricien. des fabricants. des foumisseurs de materiels speciaux et meme quelquefois des entrepre-neurs et constructeurs. II n'est plus l'expert universel. et bien qu'j} reste Ie chef d'orchestre de l'eQuipe, it doit se fier aux connaissances et aptitudes des membres de I'equipe. Leurs interets divers et leurs contributions combines pour I'execution de I'ensemble doivent I aider dans la conception totale d'un ouvrage qui devra se compocter comme prevu.

L'architecte de nos iours doit. dans un certain sens, deleguer Quelques-unes de ses responsabilites fondamentales de createur. et s'assurer par tous les moyens en son pouvoir Que celIes-ci seront c1airement definies, reparties et acceptees par les autres. Comme iI n'est plus possible de faire les essais

(8)

de nouveaux materiaux ou de nouveaux elements directement dans 1'0uvrage

a

cause des dangers de cette methode. II doit s'assurer que les experiences et les essais varies permettant la prevision du comportement sont effectues dans un laboratoire. Ceci n'est qu'une esquisse de la situation que la mise au point et l'application du concept de comportement doivent eclaircir. II est maintenant necessaire .d'examiner Ie processus de conception dans son contexte modeme, en plus grand detail que dans cette breve recapitulation. Processus de la conception

On aborde toujours la conception d'un nouveau batiment avec une cer-taine idee de ce que ron desire. L'idee que ron se fait des exigences

a

ce stade est partielIement, sinon presque complHement, exprimee en carac-teristiques de comportement. Cette idee est rarement bien definie et doit etre cemee et clarifiee au cours des travaux du bureau d'etudes. Le maitre d'reuvre doit exercer son jugement

a

tous moments et pour tous les aspects de la conception, en gardant en memoire Ce qui est possible ainsi que l'ai-sance ou la difficulte de realiser ce qui est propose. Consequemment, il doit etre possible de reprendre les etudes et d'introduire des modifications

a

tous les stades de la conception. C'est un trait caracteristique des travaux d'etudes qui les rend si absorbants et si complexes pour I'architecte ou, comme c'est la regIe pour les grands immeubles, pour I'equipe entiere d'experts et d'en-trepreneurs travaillant de concert.

Les travaux d'etudes presentent toujours des problemes enchevetres et causent des preoccupations multiples qui souvent sont incompatibles ou en opposition et obligent par consequent

a

faire des compromis. II est presque toujours necessaire d'en realiser dans un but d'economie. On peut dire, fort justement, que la conception d'un immeuble est une symphonie de I'art du compromis. Le choix des decisions faisant converger I'ensemble vers la meilleure solution peut etre tres difficile meme si I'architecte, ou I'equipe, est bien au courant de toutes les oppositions et de toutes les donnees. Les difficultes auxquelles fait face I'architecte ou Ie chef du bureau d'etudes se trouvent grandement augmentees si les idees de deux ou de plusieurs des experts auxquels iI doit se fier sont en opposition.

Dans ce contexteiIest facile de realiser Ie role predominant des reglements de securite. Ceux-ci comprennent les normes de construction qui traitent de la securite des ossatures, des incendies et de I'hygiene. Ces normes definis-sent des seuils en dessous desquels aucun des compromis mettant en danger la securite ne sera admis. ElIes nomment egalement I'autorite reglementaire qui assure I'application des codes et tranche les questions douteuses.

La tache de I'architecte se trouve encore compliquee, de nos jours, non seulement par les normes et reglements qu'i1 doit fort bien connaitre, par Ie nombre sans cesse croissant des sources de conseils techniques auxquels il doit se referer mais aussi par la grande variete de materiaux, de systemes, de techniques et de methodes de construction qui s'offrent

a

lui. Finalelllent il doit, par les plans et Ie cahier de charges qu'il etablit, faire la description de ce qu'it veut obtenir, de telle maniere que ses subordonnes puissent, sans hesitations ni ambiguHes, accomplir la construction de l'ouvrage.

C'est sur I'architecte que repose entierement une serie de decisions essen-tielles pour Ie concept de comportement, soit de faire un choix dans chaque cas et de mentionner les prescriptions ou bien de delimiter les qualites, les

I'

I

f I.

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fonctions et Ie comportement desires. Dans Ie premier cas, il accepte impli-citement Ia responsabilite entiere du choix qu'il a fait en ce qui regarde Ie cout, Ie comportement et la compatibilite de I'ensemble. Dan Ie second, il laisse aux autres Ie choix precis, dans Ie cadre cependant de ses prescriptions de comportement et peut-etre aussi sous reserve de son approbation finale. Les decisions qu'il doit prendre sont par principe les memes que doit prendre l'auteur du code: mentionner des specificatiollii rigides ou bien definir Ie comportement desire. Dans l'exercice de leur profession, la plupart des architectes s'en tiennent au premier choix mais il arrive qu'ils emploient egalement Ie second. De toutes fa90ns, ils doivent baser leur decision sur les resultats decoulant des methodes et des normes d'essais. Celles-ci meri-tent quelques lignes, puisque leur importance est si grande pour Ie concept de comportement des batiments.

Essais

Le besoin d'une transmission precISe des renseignements techniques et d'une claire definition des conditions requises est de grande importance et domine toutes les phases de la conception et de la construction. La plupart des renseignements doivent etre quantitatifs, ce qui oecessite des mesures. Cette remarque est evidente 10rsqu'jJ s'agit de 」。イ。」エエセイゥウエゥアオ・ウ simples comme la dimension, Ie poids et la quantite. Meme Ia detemlination de ces simples caracteristiques peut presenter des difficultes. II peut etre necessaire d'utiliser des methodes d'essais reconnue afin de reduire les ambiguYtes des valeurs indiquees, comme par exemple l'epai eur d'un panneau d'isolation ou Ie volume d'un parpaing.

La mesure de proprietes physiques comme la conductibilite thermique peut engendrer un sUTcroit de difficultes. Il est encore plus important de suivre des methodes d'essais soigneusement deflnies si 1'00 veut obtenir des resuItats comparables avec des materiaux differents. Les resultats seront toujours en rapport avec les methodes d'essais. II faut cependant admettre que si les connaissances sont suffisante , quelques-lines des proprithes pour-ront etre calculees Ii partir de me ures simple. Si I'on coonaissait exacte-ment les relations de cause

a

effet entre Ie facteur k et les dimensions, I'orientation et Ie type de fibres des materiaux d'isolation, et qu'on puisse mesurer ce caracteristiques, il serait alars possible de calcuter ce facteur k. Malheureusement, les connaissances sont encore incompletes, ce qui exige de conserver I'essai

a

la plaque chauffante protegee.

n

s'agit d'un essai de comportement dans des conditions oigneusement determinees de telle fa90n que les resultats soient com parables et utiles.

Pour poursuivre cet exemple, on peut dire que lorsque les connaissances sur Ia transmission de la chaleur sont suffisantes, on peut calculer Ie flux tolal de chaleur au travers d'un mur si les conditions d'exposition. les dimen-sions, I'arrangement et les proprietes fondamentales des materiaux compo-sants sont connues. Au contraire, lor que les connaissances ne sont pas suffi-santes, il faut proceder it des essais d'un mur complet. 11l encore, pour que Ie resultat des essais puisse avoir un sen pour l'usager il faut que les essais soient accomplis dan des conditions soigneu ement determinees et con-trolees suivant les methodes acceptees. C'est Iii. aussi un essai de comporte-ment. Si on ne connait pas le relations entre Ie resultat des essais et Ie comportement reel du mur, it faudra alors envisager de faire des essais sur

(10)

J

place. On peut voir ainsi que les essais de comportement deviennent neces-saires quand les connaissances theoriques sont insuffisantes pour des calculs surs, et seulement dans ce cas.

Lorsque les connaissances actuelles sont insuffisantes pour effectuer des calculs et qu'it faut avoir recours

a

des essais, il peut etre Decessaire dans les cas extremes de soumettre aux essais toutes leg formes et dimensions possibles du produit propose. Cette methode pourrait creer un besoin cons-tant d'essais de normalisation, qui,

a

la longue, serait couteux et incom-mode. Dans Ie cas du mur mentionne plus haut, il y a un grand nombre de possibilites de combinaison d'uD petit nombre de materiaux. Heureusement, dans de nombreux cas les propriete thermique des murs peuvent etre cal-culees

a

partir d'un petit nombre de mesures effectuees sur les materiaux fondamentaux, ce qui evite ainsi de faire des essais sur chaque type diffe-rent de mur. C'est la un de ces fait qui obligent a faire progresser la con-naissance par la recherche, alin qu'on pui se calculer Ie comportement final dans des cas precis grace

a

la theorie completee par des mesures simples des caracteristiques premieres.

L'exempJe des fenetres

Les fenetres representent un bon exemp]e de la prevision du comporte-ment en meme temps que de difficultes que reocontre l'architecte pour definir ce comportement. Les fenetres sont des ・ゥャセュ・ョエウ

tres

complexes. Les essais de comportement peuvent porter sur leur resistance leurs propriete mecaniques, les fuites d'air, l'infiltration de la pluie, et leurs proprietes d'iso-lation thermique. Seules, ces demieres propriete des fenetres seront exami-nees ici, quoique de ヲ。セd en partie conjecturaJe, car les methodes d'essais thermiques des fenetres sont seulement en cours de redaction par Ie Comite E-6 de l'ASTM.

Que] est Ie probleme se posant

a

I'architecte? Itpeut ex primer en termes simples qu'i! veut une bonne fenetre, thermiquement pariant, pour satisfaire aux conditions d'une utilisation particuliere. C'est une specification de com-portement, mais eUe est incomplete, car elle ne donne pas une description claire de ce qu'il desire. L'architecte peut demander (et Ie fait souvent) aux fabricants de faire des recommandations sur la base desquelles il fera son choix. Ce procecte cause une perte de temps et conduit souvent

a

des incer-titudes. II rend les soumissions confuses et entraine de longs delais de livrai-son. L'objection la plus serieuse cependant est qu'i1 risque de retarder les decisions concernant d'autres ujets qui auraient du etre prises plus tot. II devient de plus en plus necessaire de reconnaitre toutes ces possibilites et de Ie examiner au cours des etudes avant qu'elles ne soient irremediablement Iperdues par des decisions prise plus tot.

Une autre habitude, qui consiste

a

specifier un produit quelconque par son nom commercial, n'a pas besoin d'etre discutee en detail. II faut pourtant remarquer qu'elle supprime l'incertitude concernant Ie produit desire mais cree certainement d'autrcs difficultes. Cette methode po serle cependant un trait significatif: l'arcbitecte a pris tout au moins implicitement une decision concernant un produit qui doit avoir Ie comportement exige.

L'architecte peut eviter quelques-unes des difficultes resultant d'un choix restreint s'il a

a

sa disposition des normes de qualite pour les fenetres. dans Ie cas present pour les proprietes thermiques, qui lui garantiront Ie

compor-I.

(11)

tement de ces fenetres. Sinon, s'il se fonde sur Ie comportement il peut dre -ser la Ii te de to utes les caracteristiques desirees. Si Ie connaissances gene-rales sur Ie comportement thermique des fenetres, y compris SOn acquis per-sonnel. etaient suffisantes, iI pourrait proceder ainsi dans l'e poir que les autres puissent egalement determiner l'article desire. Ceci necessite, cepen-dant, que l'arcbitecte et tous ceux concerne soient au courant des relations existaut entre les divers facteurs determinant les caracteriSliqlles thermiques des fenetres et leur comportement final, ou au moins que tous ceux qui conlribuent aux travaux puissent predire avec precision ce qui arrivera lorsqlle la fenetre du type choisi sera utilisee.

Tout ceci represente la situation ideale. Malheureusement cette methode ne peut plus etre appliquee pour Ie comportement thermique des fenetres. Meme les specialistes ne peuveot ca1culer, sur la base des connaissances actuelles, quel sera Ie comportement finald'une fenetre installee. Ce com-portement sera modifie non seulement par les materiaux employes et par la configuration de la fenetre meme mais aussi par ses joints avec Ie mur, les proprietes du rour et la nature de son exposition aux intemperies, y compris vent et soleil, et du cote interne la temperature Ie rayonnement, les depla-cements d'air determines par les caracteristiques thermiques de la piece, son utilisation et Ie systeme de chauffage et de climatisation.

Tous ces facteurs et leurs effets sur Ie comportement thermique sont it I'etude. On doit pourtant, it tout moment, rechercher des moyens permettant de calculer Ie mieux possible Ie comportement en depit du manque de con-naissances. Ceci ne peut etre accompli que par des essais.

On peut imaginer des methodes d'essai propres

a

chaque nouveau cas au fur et it mesure qu'on les rencontre en pratique et utiliser les resultats pour I'etude de comportement. Dans Ie cas des fenetres, chaque fabricant et fournisseur interesse peut alors proceder it des e sais suivant ces nouvelles methodes parliculieres dans Ie but de determiner si leur produit repon-dra aux exigences.

n

est clair que celte methode exige beaucoup de temps et d'argent.

II est evident que si J'on pouvait imaginer une methode d'essai normalisee

qui serait acceptee et employee par tous, on disposerait d'un moyen plus methodique et moins cofiteux pour juger du comportement.

A

J'aide de cette methode, les divers laboratoires pourraient alors com parer les resultats Qu'ils obtiennent et les fabricants et aut res interesses determineraient quel serait Ie comportement du produit examine. On eviterait ainsi une grande quantite d'essais effectues suivant les diverses methodes.

n

faut habituellement accepter un compromis important afin d'obtenir cet avantage. La methode d'essai ne peut constituer une norme et en meme temps fournir une base acceptable pour I'evaluation du comportement dans toutes les situations qui peuvent se presenter. Pour toutes les methodes d'essais normalisees, y compris egalement la norme ASTM d'essai thermique des fenetres, il est necessaire de selectionner un groupe particulier de con-ditions d'essai. Ainsi, la methode d'essai normalisee des fenetres sera prin-cipalement un moyen de comparaison des fenetres enlre elle plutot Qu'un essai par rapport avec leur environnement reel. L't:tape finale qui consiste

a

prevoir Ie comportement reel sur la base de resultats foumis par les essais devra quand meme etre accomplie.

(12)

II est toujours necessaire de tenir compte des differences entre les con-ditions d'essai et celles qui prevalent en fait dans l'ouvrage acheve. C'est la tache dont l'expert est charge lorsque les connaissances sont insuffisantes. Son experience et son jugement prennent la releve. Dans certains cas spe-ciaux, il sera peut-etre necessaire d'effectuer d'autres essais plus specifiques en depit des difficultes que les methodes speciales, dont on a parle plus haut, peuvent apporter. La valeur de Ce moyen est limitee par la possibilite de prevoir les conditions auxquelles la fenetre sera soumise et de les simuler correctement par un essai ou par plusieurs. Ceci aussi exige Ie meilleur du jugement et des connaissances d'un specialiste competent, mais avec ces elements it devrait etre en mesure de faire de meilleures previsions du com-portement reel que par les methodes empiriques precMentes.

Voila donc la reponse a celui qui se plaint que Ie produit choisi, ayant satisfait aux essais normalises, n'a pas eu dans la realite un comportement satisfaisant. II n'y a pas de moyens magiques pour faire la prevision du comportement final. Seule l'accumulation des observations, outre les reno seignements fournis par les essais de comportement, interpretes par un ex-pert au jugement sur, base sur l'experience, peut resoudre ce probleme. Elaboration et emploi des methodes d'essai normalisees

La methode d'essai thermique des fenetres de l'ASTM (en voie d'ela-boration par Ie comite E-6) sera par necessite, basee sur quelques "entou-rages" normalises, probablement un materiau isolant, de ヲ。セッョ Ii simuler la position de la fenetre dans Ie mur. Les conditions internes et extemes de rayonnement et d'ecoulement de l'air devront etre tres soigneusement deter-minees pour faciliter la reproductibilite des resultats. Elles peuvent de ce fait sembler tout

a

fait irrealistes aux profanes. Cependant, pour les raisons enoncees plus haut, ces methodes d'essai normalisees sont indispensables aux architectes pour mesurer Ie comportement des elements qu'ils choisis-sent. II est clair qu'une methode d'essai normalisee isoIee leur serait peu utile. En d'autres termes, l'emploi des methodes d'essai normalisees pour Ia mesure des proprietes pour lesquelles elles ont ete etabIies. peut se com-parer

a

l'empIoi d'une regIe pour la mesure des longueurs. On peut par ce moyen mesurer sans ambiguite, suivant une echelle et une precision gene-raIement acceptees.

II n'est pas indispensable de se questionner sur la valeur minimale ou souhaitabIe que l'on obtiendra par Ie choix d'une methode d'essai normaIisee des caracteristiques du comportement d'un element quelconque. Par contre, il est important de savoir si Ie genre de mesures ainsi obtenues est bien celui que l'on desire. CeIa revient a dire qu'it est sage, avant de se servir d'une regIe graduee, de savoir si la mesure que l'on veut obtenir est une mesure de longueur et si elle sera exprimee en pouces ou en centimetres.

II s'ensuit qu'une methode d'essai normalisee est en elle-meme de tres peu d'utilite pour les architectes. Pour que les essais soient utiles, Ies architectes doivent d'abord pouvoir interpreter les resuitats, exprimes en unites precises, puis les situer dans l'eventail des valeurs admises qui sont ce que l'on appelle generalement des criteres de comportement.

Certains n'aiment guere cette expression appliquee aux resultats des essais normalises, rnais iJ est clair que ces guides sont indispensables si ron veut que Ies methodes d'essais normalises occupent leur place comme element de

(13)

base des travaux

、Gエセエオ、・

(et pas plus), notamment pour l'evaluation

pre-liminaire du comportement probable.

L'etape finale de tout Ie processus est de mettre au point, par accord general, une norme precisant les criteres minimaux. 11 faut remarquer ce-pendant qU'on ne peut Yparvenir que graceitune longue experience et dans des jimites bien definies.

. Si l'on se rappelle que toute I etude ci-desus n'a touche qu'aux fenetres seulement et que ce/les-ci, en depit de leur importance, ne sont que /'un des nombreux elements qui composent un batiment, on ne peut prendre it la legere l'epreuve d'endurance

a

laquelle I'ASTM, et en particutier Ie comite £-6 qui est charge de la mise au point des essais pour 1a construction des batiments seront soumis. Si J'on considere I explosion des besoins en Cons-truction dans Ie proche avenir, on peut affirmer que jamais cette Societe n'a eu it faire face it une demande aussi pressante et aussi urgente pour /'e/abo-ration immediate d'es ais de comportement pour une grande variete d'el6-ments de construction et pOur /a mise au point des criteres de comportement connexes. Le concept de comportement des Ouvrages ne prend reelJement un sens veritable qu'avec l'existence de ces methodes d'essai normalisees.

Conclusion

Si /'on veut que cetteidee utile, et en realite primordiale, s'appJique com-pletement aux Con tructions de J'avenir, il faudra que toutes les reflexions au sujet du concept de comportement s'orientent dans cc sens. Parler du

COIl-cept de comportement, sans parler des essais normalises de comportement qui sont necessaire, revient

a

parler de performance d'une automobile sans parler de Son moteur. Parler d'un code base sur Ie comportement sans realiser qu'un tel code doit etre accompagne de stipulations definissant les me-thodes d'essai

a

employer afin que Ie comportement d'un groupe d'elements puisse se comparer de

ヲ。セッョ

va/able avec d'autre types plus rerandus, revient

a

discuter un contrat financier qui ne contiendrait aucun article sur les modaJite de paiement.

En I'absence d'uue large experience et de methodes d'essais normali ees pour Ie comportement, etablies suivant une ligne bien definie et basees sur tous les resultats disponib/es, Ie concept de comportement devient derisoire. Consequemment, il est indispensable que I'architecte connaisse la valeur des resultats des e sais de comportement afin qu'i1 puisse choisir les criteres appropries au cours de ses travaux d'etude.

De la meme

ヲ。セッョL

et cela doit etre clair maintenant iI ne peuty avoir de "code du comportement" mais seulement un code base sur Ie comportement,

a

moin que J'on accepte d'aJler jusqu'a I'absurdite qui consiste

a

dire que "les Ouvrages construits doivent etre satisfaisant n. Bien que les systemes de

mesure du comportement soient sujets

a

toutes les limitations decrites dans la presente communication, ils constituent quand meme les moyen indis-pensables par lesquels I'idee de comportement s'insere dans les re.!1lements de construction et ils permettent un 'choix raisonnable de materiaux et

、G・ィセュ・ョエウ

tout en sauvegardant I'integrite et la securite des ouvrage

a

Cons-truire.

(14)

Le concept de comportement des ouvrages n'est pas ·pret de disparaitre. II est

a

souhaiter qu'il sera mieux connu et mieux apprecie a tous les ni-veaux et dans toutes les branches de I'industrie de la construction. Ceci ne s'accomplira que si Ie concept de comportement est toujours associe

a

l'idee de mesures, basees sur des methodes d'essai normalisees de telle fa<;on qu'il n'y ait pas de difficultes d'appreciation, et que ces mesures puissent etre communiquees

a

d'autres sans crainte d'interpretation erronee. Ceci signifie qu'il faut etablir des methodes d'essai normalisees pour les elements de construction

a

une echelle que l'on aurait guere imaginee jadis. En general, ces essais seront effectues en laboratoire. Les resultats obtenus doivent pou-voir etre compares avec des criteres reconnus de longue date. Toutefois, en fin de compte, la partie qui reste la plus delicate, est de savoir introduire les connaissances resultant de ces essais au moment de la conception de I'ou-vrage. C'est la que Ie jugement de I'architecte entre en jeu. Un ordinateur lui-meme ne saurait Ie remplacer.

Ces observations ont ete faites il y a deux mille ans. Nous conclurons cette communication par les paroles de Vitruve qui etait impregne du con-cept de comportement et qui si c1airement declarait des Ie debut de son ouvrage5 :

"L'architecte doit posseder des connaissances dans de nombreux domaines d'etudes et divers genres de connaissances, car c'est par son jugement que tous les travaux accomplis par les autres sont mis

a

I'epreuve. Cette connais-sance est l'enfant du praticien et de la theorie."

(5) Vitruvius-The Ten Books on Architecture, Book I, Dover Publications,

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