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Orientation nucléaire par pompage optique des isotopes
impairs du mercure
Bernard Cagnac
To cite this version:
Bernard Cagnac.
Orientation nucléaire par pompage optique des isotopes impairs du mercure.
Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Paris, 1960. Français. �tel-00011795�
THÈSES
présentées
A LA
FACULTÉ
DES
SCIENCES
DE
L’UNIVERSITÉ
DE PARIS
Pour obtenir le
grade
de Docteur
èsSciences
Physiques
par
Bernard
CAGNAC
PREMIÈRE
THÈSE
ORIENTATION
NUCLÉAIRE
PAR
POMPAGE
OPTIQUE
DES
ISOTOPES
IMPAIRS DU
MERCURE
DEUXIÈME
THÈSE
PROPOSITIONS
DONNÉES
PAR
LA
FACULTÉ
SOUTENUES LE
DÉCEMBRE
1960 DEVANT LA COMMISSION D’EXAMENMM Y
ROCARD,
Président
A. KASTLER
P.
JACQUINOT
ExaminateursTHESES
présentées
A LA FACULTE DES SCIENCES DE L’UNIVERSITE
DE PARIS
pour obtenir le
grade
de Docteur ès SciencesPhysiques
par
Bernard CAGNAC
Première
Thèse :
ORIENTATION NUCLÈAIRE PAR POMPAGEOPTIQUE
DES ISOTOPES IMPAIRS DU MERCURE.
Deuxième Thèse :
Propositions
données par la Faculté.Soutenues le Décembre
1960
devant la Commission d’Examen :JURY : M. Y.
ROCARD,
PrésidentMM. A.
KASTLER )
P.
JACQUINOT)
Examinateurs- TABLE DES MATIERES
-INTRODUCTION page 1
PREMIER CHAPITRE - Les
conditions
du pompageoptique.
I - Porapage optique
par la raie2537
Å.
page 6II - Les sources lumineuses. page 9
III - Les
expériences
debalayage
magnétique,
page 11IV - Le
montage
expérimental.
page 15V - Relation entre les signaux détectés et les
populations.
page 18VI - Evaluation de l’efficacité du pompage
optique.
page 22 DEUXIEME CHAPITRE - Mesure des moments nucléaires.VII - Mesures
préliminaires
àfréquence
fixe. page 28VIII -
Contrôle
duchamp
directeur Hpar
résonance deprotons,
page 29IX - Les bobines et le
champ
H
1
de radiofréquence.
page31
X - Mesures en
champ
fixe. page33
XI - Les moments
magnétiques
nucléaires. page35
TROISIEME
CHAPITRE -
Les méthodes d’étude de la relaxation.XII - Les
temps
de relaxation et la méthodestatique.
page38
XIII - La méthode
dynamique.
Observation destransitoires
de199
Hg.
page 42XIV - La méthode de calcul. page 48
XV - Cas du
199
Hg
(spin
1/2).
page 51XVI - Cas du
201
Hg
enalignement.
page56
XVII - Cas du201
Hg en
orientation. page 62QUATRIEME
CHAPITRE - Les origines de la relaxation.XVIII -
Quelques
contrôles
des mesures detemps
de relaxation. page64
XIX - Généralités sur les causes de relaxation. page 70 XX - Les
inhomogénéités
spatiales.
page 74XXI - Relaxation de
201
Hg.
page 77XXII - Relaxation de
199
Hg.
page 81CONCLUSION page 86
ANNEXE I page 88
ANNEXE II page
90
BIBLIOGRAPHIE
Ce travail a été effectué au laboratoire de
physique
del’E.N.S, durant les années
1957-
1960
sous la direction de MessieursA, KASTLER et J. BROSSEL. Je Jes prie de trouver ici mes remerciements
pour la confiance
qu’ils
m’ont accordée en meproposant
cesujet
dethèse,
et pour l’aide constantequ’ils
n’ontapportée
au cours de sonétude.
Je remercie Monsieur Y.
ROCARD,
directeur dulaboratoire,
pour les facilités de travail que
j’ai
trouvées dans sa maison.Je remercie tous les membres de
l’équipe
de résonancemagnétique
pour toutes les occasions où J’ai puapprécier
leur aideet leur
amitié, et spécialement
J.P. BARRAT et C. COHEN-TANNOUDJIpour les discussions fructueuses que nous avons eues.
Je remercie
également
les techniciens dulaboratoire,
dont les services aimables et
compétents
ontgrandement
facilité matâche.
Ce travail
cût
étéimpossible
sans les échantillons enrichisd’isotopes
de mercurequi
nous ont été fournis par le service desépara-tion
isotopique
du Commissariat àl’Energie
Atomique.
Qu’il
en soit iciORIENTATION
NUCLEAIRE
PAR POMPAGEOPTIQUE
DES ISOTOPES IMPAIRS DU MERCURE.INTRODUCTION
Le travail
présenté
ici est uneapplication
de la méthodede pompage
optique suggérée
par Kastler en1950
(1).
Cette méthodepermet
d’étendre aux états fondamentaux desatomes,
par orientationde leurs moments
magnétiques,
la méthode de double résonance deBrossel et Kastler
(2),
appliquée
d’abord aux états excités parBrossel
(3).
Lapremière
application
du pompageoptique
futréalisée en 1952 au laboratoire de l’Ecole Normale
Supérieure
sur le cas du sodium(4).
Elle serépandit
ensuite dans denombreux laboratoires
étrangers
où elle s’enrichit de nombreuses variantes(5).
Mais elle n’avait étéappliquée
Jusqu’ici
qu’à
des atomes
alcalins,
dont l’état fondamental estparamagnétique.
Nous décrivons ici sapremière
application
au cas d’atomes dontl’état fondamental est
diamagnétique,
mais quipossèdent
unparamagnétisme
nucléaire(J
=0;
F =I);
nous avons choisi commeexemple
lesisotopes
impairs
du mercure,199
Hg
de spin nucléaire I =1/2
et201
Hg
de spin nucléaire I =3/2
(état
fondamental6
1
S
o
).
La méthode
permet
d’obtenir dans ce cas une orientationpurement
nucléaire.
La méthode de pompage
optique
a été souvent décrite(1)(6) :
on irradie une vapeur dans la direction duchamp
magnétique
direc-teurH
o
avec
sa raie de résonancepolarisée
circulairement,
03C3
+
par
exemple;
les atomes du sous-niveau Zeemanm
fonda-2
mental
passent
au sous-niveaum’
F
=m
F
+ 1 de l’étatexcité;
en retombant
spontanément
à l’étatfondamental,
ils serépar-tissent entre les sous-mveaux
m
F
, m
F
+1,
m
F
+ 2. Unepart
du momentangulaire
desphotons
excitateurs se trouve ainsitrans-férée aux
atomes;
ceux-ci deviennentplus
nombreux dans lessous-niveaux de
grande
valeur dem
F
,
c’est-à-dire que leurs momentsmagnétiques
se trouventpartiellement
orientés. Dansle cas où il y a
plus
de deux sous-niveaux(F
1),
l’irradia-tion en lumière naturelle suivant la direction du
champ
H
o
(lumière 03C3 )
peut conduire,
selon lesprobabilités
de transi-tionoptique,
à vidersymétriquement
les sous-niveaux de faible valeurabsolue
|m
F
|
auprofit
des sous-niveaux degrande
valeurabsolue |
m
F
| ,
c’est-à-dire que les momentsmagnétiques
se trouvent
partiellement
alignés
(7).
On
peut
obtenir ainsi degrandes
différences depopula-tions entre les sous-niveaux Zeeman de l’état
fondamental,
alorsque, à
l’équilibre thermique,
la loi de Boltzmann conduit à despopulations
sensiblementégales
(l’énergie
Zeeman estnégligeable
devant
kT).
Lesphénomènes
de relaxation tendent évidemment àrétablir cet
équilibre
thermique,
par désorientation desatomes,
avec une constante de
temps
égale
autemps
de relaxationlongi-tudinale
T
1
;
et les différences depopulations
effectivement atteintes à l’état stationnaire résultent de lacompétition
entre cesphénomènes
de relaxation et le pompageoptique.
Pourqu’elles
soientimportantes,
il faut que lecycle
de pompagese
reproduise
à des intervalles detemps
assezcourts,
comparés
à
T
1
;
letemps
moyenT
p
séparant l’absorption
de deuxphotons
par lemême
atome(inversement
proportionnel
à l’intensitélumineuse)
doitêtre
dumême
ordre degrandeur
ouplus
court3
L’irradiation
lumineuse,
qui sert à réaliser le pompageoptique,
joueégalement
un secondrôle,
enpermettant
la détectiondes variations de
populations.
Le taux depolarisation
(ou
l’inten-sité)
de la lumière de résonanceoptique
réémise par la vapeurdépend
en effet despopulations
relatives des sous-niveaux Zeemande l’état fondamental. Une résonance
magnétique
à saturation entredeux tels sous-niveaux tend à
égaliser
leurspopulations;
et lechangement
de taux depolarisation
(ou
d’intensité)
de la lumière réémisepermet
de détecter simultanément cette résonancemagné-tique
et l’orientationpréalable
de la vapeur.Dans le cas
particulier
d’atomesdiamagnétiques,
letemps
T
1
est untemps
de relaxationnucléaire,
qui doitêtre beaucoup
plus long
que lestemps
de relaxationélectronique.
On devait doncs’attendre à ce que l’orientation nucléaire
fût
plus
facile àobtenir que l’orientation
électronique.
C’est la raison pourlaquelle
la méthode de pompageoptique
futessayée
pour lapremière
foispar Brossel et Bitter
(3)(9)
précisément
sur le mercure(isotope
199
Hg);
mais enfait,
cetteexpérience
fut unéchec,
et elle futsuivie d’autres essais
négatifs
(10),
alorsqu’on
réussissait àobserver successivement l’orientation des vapeurs de tous les
métaux alcalins
(11).
On était conduit à penser que la cause de ces échecs tenait au manque d’intensité de la source lumineusepompante
sur la raie2537 Å
utilisée(T
p
trop
long).
Notre
premier
travail a été la mise aupoint
delampes
à mercure émettant sur cette raie une forte intensité, Les résultatspositifs
ont immédiatementsuivi,
permettant
d’observer dès 1958l’alignement
nucléaire de201
Hg
(12),
puis
l’orientation nucléairede
201
Hg
et199
Hg
(13).
Nous décrivons d’abord dans le premier4
conditions exactes dans
lesquelles
nousopérions
le pompageoptique;
nous y calculons ensuite les signaux que notre méthode de détectionpermet
de mesurer en fonction des variations despopulations
des sous-niveauxZeeman,
et les maxima que l’onpeut
attendre en fonction durapport
T
l
/T
p
pour ces variationsde
populations.
Dans le deuxième
chapitre,
nous décrivons comment lescourbes de résonance
magnétique
nucléaire observées nous ontpermis
la mesureprécise
des momentsmagnétiques
nucléairesde
201
Hg
et199
Hg;
et comment on en déduit l’existenced’anoma-lies de structure
hyperfine
importantes
dans les niveaux6
3
P
1
et
6
3
P
2
.
Les taux d’orientation oud’alignement
mesurés ainsique les
largeurs
de raie nous donnentdéjà
un ordre degrandeur
des
temps
derelaxation, beaucoup
plus
longs
pour199
Hg
que pour201
Hg;
mais les études détaillées des formes de raie et de la relaxation sont données dans leschapitres
suivants.Dans le troisième
chapitre,
nous décrivons en détail les deux méthodesemployées
pour l’étude de la relaxation. Lapremière,
que nous
appelons
méthodestatique,
utilise defaçon
tout à faitclassique
les mesures deslargeurs
des courbes derésonance,
etpermet
une mesure assezprécise
dutemps
de relaxation transver-saleT
2
.
La secondeméthode,
que nousappelons
méthodedynamique,
utilise l’observation des transitoires du pompage
optique
et de la résonancemagnétique,
etpermet
la mesureprécise
des deuxtemps
derelaxation, longitudinale
T
1
,
et transversaleT
2
;
l’utilisationde cette seconde méthode n’est facile que si les
temps
derelaxa-tion sont assez
longs,
c’est-à-dire dans le cas de199
Hg.
Lesformules données avec ces deux méthodes sont
justifiées
à la fin5
des
populations
sous l’action simultanée duchamp
deradiofréquence
et de l’irradiation
lumineuse;
nous utilisons pour ces calculs leformalisme de la matrice densité.
Nous étudions enfin dans le
quatrième
chapitre
les originesde la relaxation. Nous étudions d’abord le cas de
201
Hg
quis’avère
le
plus
simple
enpremière
approximation
grâce
à l’existence d’unmécanisme
prédominant
lié au momentquadrupolaire
de201
Hg.
Dans le cas de199
Hg,
la relaxation estbeaucoup
plus lente,
mais semble due à divers mécanismes dont les effets sont dumême
ordrede
grandeur,
etqu’il
n’est pas facile dedistinguer;
cette étude6
PREMIER CHAPITRE
LES CONDITIONS DU POMPAGE
OPTIQUE.
I - Pompage
optique par la raie2537
Å.
Le
spectre
du mercurecomporte
deux raies derésonance
situéesdans
l’ultraviolet;
elles relient directement l’état fondamental6
l
S
auxétats excités
6
1
P
1
(raie
1850 Å)
et1
3
P
6
(raie
2537
Å).
La raie1850 Å
estfortement absorbée par tous les matériaux couramment
employés
dans leproche
ultraviolet,
enparticulier
en cequi
concernel’optique
depolarisation;
ellene
peut
ausurplus
se propager que dans uneatmosphère
d’azote car elle estabsorbée par
l’oxygène
del’air,
qu’elle transforme en ozone par réactionphotochimique.
C’est la raison pourlaquelle
nous avonschoisi,
comme dans lesprécédentes
tentatives d’utiliser la raie2537
Å.
On
peut
ici faire une remarque : letemps
moyen Tp
entre
l’absorption
de deux
photons
est inversementproportionnel
à laprobabilité
d’absorption
d’Einstein,
et se trouveêtre,
toutes choseségales
d’ailleurs, proportionnel
à la durée de vie de l’état excité
(14).
Or le niveau excité6
3
P
1
de la raie2537 Å
a une durée de vie relativementlongue
de1,2.10
-7
seconde(15).
Elleest environ 10 fois
plus longue
que celle de l’état excité de la raie D dusodium,
et 100 foisplus
longue
que celle de l’état excité6
1
P
1
de la raie1850 Å
(16).
Oncomprend
combien il estindispensable
d’obtenir de très fortes intensités lumineuses sur la raie2537 Å
pour que le pompageoptique
soitefficace.
On trouvera sur la
figure 1
la structurehyperfine
de cette raied’après
les résultats deplusieurs
auteurs(17) .
Nous y avonsfait
figurer
également quelques
composantes
des deux isomères radio-actifs197
Hg
despin
1/2
et197*
Hg
despin
13/2
(18).
Dans l’état fondamental6
1
S
o
,
le momentcinétique
total F estégal
auspin
7
nucléaire
I,
ce qui conduit pour199
Hg
à un niveau F = I =1/2
et pour
201
Hg
à un niveau F = I =3/2.
Dans l’état excité6
3
P
1
nous avons deux niveaux
hyperfins
F =1/2
et3/2
pour199
Hg,
et trois niveaux F =
1/2, 3/2
et5/2
pour201
Hg.
C’est pourquoinous observons dans le
spectre
de la raie2537
deuxcomposantes
pour199
Hg
et troiscomposantes
pour201
Hg;
nous lesdésignons
dans la suite par la valeur de F du niveaucorrespondant
àl’état excité
6
3
P
1
.
(Rappelons
l’équivalence
avec les notationsde Schüler et
Keyston :
199 -3/2
=A;
199 -1/2
=B;
201 -5/2
= a;201 -
3/2
=b;
201 -1/2
=c).
Les raies des divers
isotopes pairs
entre elles sont bienrésolues;
mais on remarque des coincidences entre certaines raiesd’isotopes
pairs et certainescomposantes
desisotopes impairs.
La coincidence est presque
parfaite
entre lacomposante
199 -1/2
et la raie du
204
Hg,
et ellepeut
être
utilisée pour l’excitationsélective de la
composante
199 -1/2
avec unelampe
à204
Hg.
Les
composantes
201 -5/2
et 201 -3/2
sont seulement voisinesdes raies
respectives
du204
Hg
et du198
Hg,
à des distances de l’ordre degrandeur
de lalargeur Doppler.
Ces voisinages noussuggèrent
l’emploi
delampes
àisotopes
pairsséparés,
204
Hg
et198
Hg,
permettant
d’obtenir un pompageoptique plus
efficace sur201
Hg
grâce
à l’un ou l’autre des deux processus suivants :a)
Si lalargeur Doppler
de la raie d’émission de lalampe
est assezfine,
il doit suffired’appliquer
à lalampe
unchamp
magnétique
pastrop
élevé pourséparer
enfréquence
lesdeux
composantes
03C3
+
et03C3
-
et amener une seule d’entre elles àcoincider avec la
composante
voisine de201
Hg.
Cette méthode de8
d’orienter
201
Hg
en irradiation03C3
+
ou03C3
-
sans utiliser depolariseur,
c’est-à-dire avec ungain
d’un facteur 10 environsur l’intensité lumineuse.
b)
Si lalargeur Doppler
de la raie d’émission est aucontraire assez
large,
ondoit,
sanschamp
magnétique
appliqué
à la
lampe,
exciter avec un bon rendement lacomposante
voisinede
201
Hg.
Celapermettrait
d’obtenir unalignement
efficace de201
Hg
par excitation sélective en lumière naturelle de la compo-sante 201 -5/2
ou 201 -3/2,
c’est-à-dire en éliminant lacom-posante
201 -1/2
qui
a une actionopposée
aux deux autres(elle
tend au contraire à vider les sous-niveaux
m
I
= ±
3/2
auprofit
des sous-niveaux
m
I
= ±
1/2
(cf
paragraphe
VI et tableauII).
Dans lechamp
magnétique
directeurH
o
,
on observe ladécomposition
Zeeman des niveauxprécédemment cités;
lessépara-tions dans l’état fondamental des 2 sous-niveaux
m
I
de
199
Hg
et des 4 sous-niveauxm
I
de201
Hg
sont dues aux momentsmagnétiques
nucléaires de ces
isotopes,
et sont trèspetites
parrapport
auxséparations
des sous-niveauxm
F
de l’état excité. Ladécomposition
qui en résulte pour la raie2537 Å
est schématisée par lesdia-grammes de la
figure
1. Les flèches verticalesreprésentent
lestransitions 0394 m
F
= 0 en lumière depolarisation 03C0, rectiligne
parallèle
àH
o
; les
flèches inclinées vers le haut et la droitereprésentent
les transitions0394m
F
=
+ 1 enpolarisation
03C3
+
,
circulaire dans le sens du courant
magnétisant;
les flèches inclinées vers le haut et lagauche représentent
les transitions0394
m
F
= - 1 enpolarisation
03C3
-
,
circulaire de sensopposé.
Les nombres
figurant
sur les flèches sont lesprobabilités
detransition
optique
calculées à l’aide des formules de Hill etInglis
(19).
9
Ces
diagrammes
permettent
de sereprésenter
defaçon plus
imagée
l’action du pompageoptique
décrite dans l’introduction :en
orientation,
l’irradiation03C3
+
,
parexemple,
utilise lestran-sitions
0394m
F
= + 1représentées
par les flèches inclinées vers lehaut et la
droite;
onalignement,
l’irradiation en lumière03C3
utilise les flèches inclinées dans les deux sens, à l’exclusion
des flèches verticales. Les effets do ces deux processus seront
calculés en détail dans le
paragraphe
VI.II - Les sources lumineuses.
Nous avons
expliqué
auparagraphe
précédent
l’intérêt
qu’il
y a à utiliser deslampes
àisotopes
séparés
204 ou 198.Les échantillons
d’isotopes
enrichis utilisés étaientd’origine
américaine et
d’origine française.
Ces derniers nous ont étéfournis par le service de
séparation isotopique
du Commissariatà
l’Energie
Atomique,
dont leséparateur
à double focalisation(20)
permet
d’obtenir des taux d’enrichissementélevés, dépassant
90%.
Les faibles
quantités
dont nousdisposions
nous ont conduits àporter
notre choix sur deslampes
sans électrodepour éviter
l’absorption
du mercure sur lesparties
métalliques.
Il semble en outre que le mercure
disparaît
d’autant moinsrapi-dement de la
décharge,
paradsorption
sur les parois, que lafréquence
utilisée estplus grande
(21).
Nous avons utilisé comme source H.F. unmagnétron
continu délivrant 100 Watts à 2400Mc/s;
il est monté dans un
générateur
commercial(Microtherm
de laRaytheon Manufacturing
C
o
)
dont l’antenne est bienadaptée
à10
Les
lampes
sontelles-mêmes
enquartz
’’Ultrasil’’(Heraeus).
Elles ont la forme de
disques plats
de 1 à 2 mmd’épaisseur
intérieureet de 20 à 40 mm de diamètre. Cette faible
épaisseur
permet
d’éviterl’autoabsorption
et le renversement de lapartie
centrale de la raie2537
Å;
ellepermet
en outre d’éviter que le volume de vapeur àexciter ne soit
trop grand,
malgré
lagrande
surface de lalampe.
Il est en effetimportant
que ladécharge
emplisse
le volume entierde la
lampe
pourqu’elle
ait un fonctionnementstable;
dans le cascontraire,
il seproduit
des oscillations duplasma
et la formation depoints froids,
où
le mercure vient se condenser peu à peu,dis-paraissant
ainsi de ladécharge.
Les
isotopes
nousparviennent
sous formed’amalgame;
ils’agit
leplus
souvent de la cible en or tellequ’elle
est retiréedu
spectrographe
de masse.L’amalgame
est chauffé sous vide à700 -
800°C
defaçon
à faire distiller le mercure dans lalampe,
qui est finalement
remplie d’argon
à une pression dequelques
millimètres. Les
premières
heures de fonctionnement de lalampe
sonttoujours
délicatesquand
elle ne contientqu’un
milligramme
de mercure. On remédie à cet inconvénient parl’opération
suivanteeffectuée sur le banc de pompage avant le
remplissage
final :étuvage
sous vide à450°C
puis fonctionnement de lalampe
remplie
d’argon
purpendant
plusieurs
heures. En tout état de cause, il estnécessaire de "former" la
lampe
dans sespremières
heures defonctionnement;
maisensuite,
ce dernier devient trèsrégulier,
et une de ces
lampes
fonctionne encore très bienaprès
deux ansde service intensif
(bien
que sa brillance ait un peu diminué).Si la
lampe
devienttrop
chaude,
la raie2537 Å
émise se renverse parauto-absorption
et l’intensité de fluorescence observée11
refroidir la
lampe
sur sa facearrière
par un courantd’air,
dont onrègle
le débit defaçon
à obtenir lesignal
de résonanceoptique
optimum.
Nous travaillons couramment avec une puissance H.F.d’envi-ron 80 Watts et un débit d’air assez
fort,
parce que ces conditions semblent assurer une meilleurestabilité;
mais onpeut
tirer de lalampe
une intensité lumineuse aussiimportante
avec unepuissance
H.F. de 40 Watts seulement et un débit d’air
plus
faible. Lemagné-tron étant très sensible aux variations de la tension d’alimentation
et de
l’impédance
decharge H.F.,
nous avionsadjoint
à son alimen-tation undispositif
stabilisateur de courant. Ce sontcependant
les instabilités de l’intensité lumineuse
qui
ont limité enrègle
générale
laprécision
de nos mesures.III - Les
expériences
debalayage magnétique.
Nous avons
déjà signalé
auparagraphe
Il’intérêt
qu’il
yaurait à pouvoir irradier la vapeur en lumière
polarisée
circulaire-ment
03C3
+
ou03C3
-
sans utiliser depolariseurs,
parce que nous nedisposons
dans l’ultra-violet que de prismes de Glazebrook ou deNicol,
dontl’absorption
et la faible ouverture réduisertl’inten-sité lumineuse par un facteur d’environ 10. Nous avons
essayé
àcet usage la méthode de
balayage
magnétique,
employee
déjà
pard’autres
expérimentateurs
(22)
elle consiste à exciter lesdiverses
conposantes
hyperfines de la raie2537 Å à l’aide de la
composante
Zeeman03C3
+
(ou
03C3
-
) d’un
isotope
pair,
déplacée
enfréquence
etséparée
de lacomposante
inverse03C3
-
(ou
03C3
+
),
ensoumettant à un
champ
magnétique
intenseH
s
la
sourcelumineuse,
12
Pour utiliser directement la
polarisation
circulaire decette
composante
déplacée
enfréquence,
il faut observer la sourcedans l’axe du
champ
H ;
ce dernier nepeut
doncêtre
produit,
sil’on veut un faisceau lumineux assez
ouvert,
que par des bobinessans fer. Les seules dont nous
disposions permettaient
d’obtenirau maximum 1000
Gauss,
c’est-à-dire dedéplacer
lescomposantes
03C3
+
ou03C3
-
au maximum de 2100Mc/s
ou70.10
-3
cm
-1
.
Nos essaisde
balayage
magnétique
se trouvaient donc limités auxcouples
decomposantes
voisinesdéjà signalés :
204 et 201 -5/2,
ou198
et201 -
3/2.
Leurs intervalles ne sont pas connus avec unegrande
précision,
mais seraient de l’ordre de 800Mc/s
et650
Mc/s
res-pectivement.
Lalargeur Doppler
calculée pour la raie2537 Å
dansune vapeur à
température
ordinaire est de 1000 Mc/s;
et si lasource lumineuse n’émet pas une raie
beaucoup plus large,
il estpossible
que l’on puisseséparer
suffisamment lescomposantes
03C3
+
et03C3
-
.
Pour tester le
procédé,
nous avons utilisé lemontage
schématisé sur la
figure
2. La source à204
Hg
ou198
Hg
estplacée
au centre des bobines fournissant lechamp
H ;
elle irradieparal-lèlement à
H
s
une cellule contenant lavapeur
de201
Hg,
soumise à unfaible
champ
H
parallèle
àH
s
.
Unanalyseur
circulaire(lame
quart
d’onde suivie d’unGlazebrook)
estplacé
sur letrajet
du faisceaud’irradiation;
il ne laisse passer que lacomposante
03C3
+
(ou
lacomposante
03C3
-
)
émise par lalampe,
dont lafréquence
estaugmentée
(ou diminuée)
proportionnellement
àH .
On mesure avec unphotomulti-plicateur
la lumière de résonanceoptique
I(H
s
)
réémise par la vapeurà
angle
droit de l’irradiation. On obtiendra lesignal
maximumquand
lacomposante
sélectionnée à l’irradiation coincidera enfréquence
avec lacomposante
voisine du201
Hg.
13
(Remarque :
Lapolarisation
de la lumière est transformée parl’analyseur
et la cellulereçoit
de toutefaçon
de la lumièrepolari-sée
rectiligne qui
est absorbée par la vapeur de201
Hg
comme unmélange
à
parts
égales
des deuxpolarisations
03C3
+
et
03C3
-
;
mais comme lespro-babilités de transition
optique
sontsymétriques
en03C3
+
et en 03C3-,l’absorption
n’est pas modifiée par cechangement
depolarisation).
La
figure 3
donne les résultats obtenusrespectivement
avec unelampe
à204
Hg
et unelampe
à
198
Hg.
En ordonnée sontportées
lesvariations relatives de l’intensité
réémise,
normée à la valeur 1 enchamp
H
s
nul :
I(H
s
)/I(0).
Enabscisse,
lechamp
Hs
est
porté
versla
gauche
lorsque
l’analyseur
sélectionne lacomposante
03C3
+
de lalampe;
il estporté
vers la droitelorsque
l’analyseur
sélectionnela
composante
03C3
-
de lalampe
(après
rotation de90°
de la lamequart
d’onde).
Les deux courbes se raccordent enchamp
nul et donnent une image de la forme de la raie émise par lalampe
sur l’échelle desfréquences.
(Pour
uneinterprétation
exacte,
voir annexeI).
Dans
chaque
cas, sontreprésentées
deux courbescorrespondant
à des
régimes
de fonctionnement différents de lalampe.
La courbe laplus
étroitecorrespond
au refroidissement maximum de lalampe
(au-delà
ladécharge
devientinstable),
lorsque
l’intensité I(0)
émise est faible. La courbe la
plus large correspond
à un refroi-dissementmoindre;
l’intensité I(0)
est dans ce cas deux foisplus
élevée,
mais elle reste encore très inférieure au maximum d’intensitéque l’on
peut
obtenir enréglant
convenablement le refroidissementde la
lampe.
Laprécision
des mesures est limitée par deux effets :a)
l’échantillon de201
Hg
utilisé lors de cetteexpérience
n’étaitenrichi
qu’à
70%
et contenait encore1%
de204
Hg,
1,5%
de198
Hg
et3%
de199
Hg,
ce quipeut
déformerlégèrement
la courbe14
champ
H
s
;
et les corrections effectuées enconséquence
laissent unecertaine marge d’erreur.
Voici les conclusions de ces mesures :
-
a)
Lesséparations
descomposantes
204 et 201 -5/2
d’unepart,
198
et 201 -3/2
d’autrepart
sont presqueégales
et de l’ordre de 550Mc/s
ou18.10
-3
cm
-1
,
un peu inférieures aux valeursgénérale-ment admises
(17).
-
b)
Lalargeur Doppler
de la raie d’émission vaut au minimum1600 Mc/s
(cf
annexeI)
dans les conditions de refroidissementmaximum,
où la
lampe
est peu brillante. Elle est trèssupérieure
à cette valeurdans les conditions de refroidissement
qui
assurent le maximum d’inten-sité de lalampe.
-
c)
L’excitation sélective descomposantes
201 -5/2
ou201 -
3/2
par deslampes
à204
Hg
ou198
Hg
esttoujours possible
avecun excellent rendement en champ H nul.
-
d)
Laséparation magnétique
descomposantes
03C3
+
et 03C3-sans
dispositif
depolarisation
n’est pas utilisable enpratique.
Laséparation
n’est en effetpossible
qu’avec
unelampe
trèsrefroidie,
c’est-à-dire au
prix
d’uneperte
considérable sur l’intensité lumi-neuse de lacomposante
utile. Et même dans ce cas, àl’optimum
deséparation
(H
s
~
500Gauss),
201
Hg
absorbe encore20%
de lacompo-sante circulaire à éliminer
(Le
mélange
des deuxcomposantes
03C3
+
et03C3
- en
quantités inégales
rend très délicatel’interprétation
pré-cise des courbes de résonance
magnétique
observées).
Nous avons doncrenoncé à utiliser le
balayage
magnétique
dans nos études ultérieures sur201
Hg.
-
e)
Cette méthode deséparation
doit au contraire se révéler favorable pour orienter les deuxisemères
radioactifs197
Hg
et
197*
Hg,
en excitant lescomposantes 197 -
1/2
et197* - 15/2
avec unelampe
à204
Hg
soumise à unchamp
Hs
15
IV - Le
montage
expérimental.
La
figure
4 montre le schéma dumontage
utilisé pour réaliser le pompageoptique.
Lechamp
H
o
appliqué
à la vapeur étudiée estproduit
par deux bobines de 72 cm de diamètre moyen
placées
enposition
d’Helmholtz. Leur écartement et leur
parallélisme
sontréglés
à l’aide dequatre
tiges
filetées surlesquelles
elles sont fixéesrigidement
par des écrous.
Ayant
réglé
leparallélisme
desbobines,
onpeut
dépla-cer une des bobines dans son
plan,
horizontalement etverticalement,
demanière à amener leurs axes à coincider exactement. Ces
réglages
sontoffectuée par
approximations
successives encontrôlant
la valeur duchamp
magnétique
en différentspoints
autour du centre à l’aide d’unerésonance de
protons;
ilspermettent
d’obtenir une excellentehomogé-néité
(cf
paragraphe
VIII).
Chaque
bobine contient environ 8000 tours et a une résistance un peusupérieure
à500
Ohms. Elles sont alimentées en série par unealimentation à haute stabilité Varian. Le
champ produit
au centre dusystème
est d’environ 210Gauss/Ampère,
etpeut
monter àprès
de400 Gauss
lorsqu’on
utilise lapuissance
maximum de l’alimentation(2000
V,
2Ampères).
Les bobines sont orientées defaçon
que leur axecoincide avec la direction de la
composante
horizontale duchamp
terrestre;
nous avonstoujours
utilisé deschamps
H
o
assez
forts pourqu’il
ne soit pas utile de compenser lacomposante
verticale duchamp
terrestre.A l’intérieur de ce
système
de bobinesprincipal
se trouventencore une
paire
de bobines demême
axe,produisant
lechamp
debalaya-ge alternatif nécessaire à l’observation de la résonance de
protons
(cf
paragraphe
VIII),
et unepaire
de bobines d’axevertical,
servant16
Au centre
géométrique
des bobines estplacée
la cellulecontenant la vapeur de
l’isotope
étudié. Les cellules sont enquartz
"Ultrasil"(Heraeus)
et sont de formecubique;
nousutilisons deux dimensions : 2 cm et 4 cm
d’arête.
Au centre del’une des six faces est soudé le
queusot,
tube mince d’environ30
cm delong,
dont l’extrémité est maintenue àtempérature
fixet
(-30°C à 0°C),
et où se condense lagoutte
de mercure. Lethermostat est constitué par un vase Dewar traversé par un courant
d’air refroidi par
barbottage
préalable
dans l’airliquide;
lasoupape d’arrivée de cet air est commandée par un thermomètre à
contact,
par l’intermédiaire d’un relais àthyratron.
Nousdon-nons dans le tableau ci-dessous les valeurs calculées
(23)
du nombre d’atomes de mercure parcm
3
,
N,
dans une cellule àtempé-rature ordinaire en
équilibre
avec lagoutte liquide
àtempérature
t dans le
queusot.
L’irradiation lumineuse se fait suivant l’axe du
champ
H
o
.
L’image
de lalampe
est formée sur la cellule à l’aide de deux lentillesen silice fondue de
grande
ouverture(focale
20 cm,diamètre
12cm).
On
peut
ainsi concentrer sur la cellule un flux lumineuximportant,
pour
aligner
201
Hg.
Si l’on cherche àproduire
une orientationnu-cléaire,
il fautinterposer
sur le faisceau d’irradiation unprisme
polariseur
(Glazebrook
collé à laglycérine,
ou Nicol collé auglucose
cristal)
suivi d’une lamequart
d’onde(lame (2n
+1)
03BB/4
enquartz,
taillée par Madame
Devaux-Morin).
La réduction d’intensité lumineuse qui enrésulte,
parabsorption
et réduction de l’ouverture dufaisceau,
17
La détection de l’orientation ou de
l’alignement
peut
sefaire en mesurant les variations de l’intensité lumineuse transmise à travers la cellule. Mais nous n’avons pas utilisé cette méthode
pour les deux raisons suivantes :
a)
Lalargeur
de la raie émisepar la
lampe
excède debeaucoup
lalargeur Doppler d’absorption
dans la cellule(cf
paragraphe
III);
et il estpratiquement
impos-sible d’éliminer le groupe très intense des raies du mercure au
voisinage
de3600 Å -
b)
Pour observer uneabsorption notable,
ilfaut admettre dans la cellule une densité de vapeur relativement
forte,
cequi oblige
à tenircompte
de la loiexponentielle
d’absorption.
Et lessignaux
observés ne sontplus
linéaires parrapport
auxpopulations
des sous-niveauxZeeman,
si leursvaria-tions sont
importantes.
Notons en outre que la diffusionmulti-ple
(15)
doit jouer aux fortes densités de vapeur unrôle
appré-ciable dont l’étude reste à faire.
Nous avons donc choisi de travailler à faible densité de la
vapeur de mercure dans la cellule de résonance
(queusot
à t =-20°C
ou
-30°C),
et d’utiliser pour la détection la lumière de résonanceoptique
réémise par la vapeur àangle
droit du faisceaud’irradia-tion. On mesure les variations soit de son intensité soit de son
degré
depolarisation
lorsqu’une
résonancemagnétique
à saturationrétablit entre les sous-niveaux Zeeman de l’état fondamental
l’éga-lité des
populations.
Dans le cas de l’excitation sélective de lacomposante
hyperfine
199 -1/2
enpolarisation
03C3
+
par unelampe
à
204
Hg
parexemple,
on ne met enjeu
qu’un
seul sous-niveau del’état excité et la lumière réémise est
toujours
complètement
dépo-larisée;
la détection se fait en mesurant avec unphotomultiplicateur
l’intensité de la lumière
réémise,
qui
estproportionnelle
à lapopulation
du sous-niveaum
18
simple,
mais a l’inconvénientd’être
très sensible aux fluctuationsde la source lumineuse.
Dans les études sur
201
Hg
excité par deslampes
à204
Hg
ou198
Hg,
nous aurions pu utiliserégalement
cettesimple
mesured’in-tensité. Mais il est
préférable
de mesurer ledegré
depolarisation
de la lumière réémise par la méthode différentielleclassique
(3)(4),
qui
permet
d’atténuer les effets des fluctuations de lalampe.
Pourcette mesure on utilise deux bancs
d’optique
identiques
perpendicu-laires à l’axe d’irradiation de
part
et d’autre de la cellule :une lentille en silice fondue
(non dépolarisante)
formel’image
de la cellule sur la cathode d’unphotomultiplicateur
RCA1P28,
àtravers un
prisme
de Glazebrook. Les deuxGlazebrook,
depart
etd’autre,
sont orientés defaçon
à isoler l’un la vibration 03C0parallèle
àH ,
l’autre la vibration 03C3-perpendiculaire
àH
o
.
Les
signaux
I
03C0
etI
03C3
mesurés par les deuxphotomultiplicateurs
sont
opposés
dans unpont
de résistances schématisé sur lafigure
4.Si le
pont
estéquilibré
pour un certain état despopulations
dénoté par l’indice
zéro,
le courant mesuré ensuite dans legal-vanomètre est
proportionnel
à laquantité :
V - Relation entre les signaux détectés et les populations.
Les
signaux
fournis par notre méthode de détection(varia-tions de l’intensité ou du
degré
depolarisation P )
sont en relation19.
l’état fondamental sous l’action de la résonance
magnétique.
Il estinportant
deconnaître
exactement cette relation pour vérifierl’am-pleur
de ces effets. Cette relation nouspermettra
àpartir
des si-gnaux observés de calculer les variations despopulations qui
seproduisent,
lorsque
la résonancemagnétique
a saturationégalise
lespopulations
d’équilibre
atteintes par le pompageoptique.
Cette relation est
également nécessaire,
ongénéral
pourcal-culer la forme des signaux de résonance
magnétique
observés àpartir
des calculs d’évolution despopulations
sous l’action duchamp
deradiofréquence
(analogues
à ceux de la fin du troisièmechapitre).
Mais ce
problème
ne se pose pour nous que dans le cas del’orienta-tion de
201
Hg.
Eneffet,
dans le cas del’alignement
de201
Hg
(grâce
à lasymétrie
entre les sous-niveaux demême
valeur absolue|
m | ),
et dans le cas de199
Hg
lespopulations
nedépendent
qued’une seule variable
indépendante;
et,
si nous travaillons à desdensités de vapeur assez
faibles,
nous savons que les signauxobservés sont des fonctions linéaires des
populations;
lesvaria-tions des signaux sont donc dans ces deux cas,
proportionnelles
auxvariations de cette unique variable.
Le calcul se fait à
partir
desprobabilités
de transitionoptique.
Nousappelons
A
F,m’
m
cellequi correspond
à la transition entre le sous-niveau m de l’état fondamental et le sous-niveau(F,
m’)
de l’état excité. Nous les supposons normées en sorte que03A3 A
F,m’
F
m
= 03A3A
F,m’
m
m
=1,
c’est-à-direqu’on
les obtient on divisantpar
30
les nombresindiqués
sur les schémas de lafigure
1. Soit03A6
(v)·d v
le nombre dephotons
parcm
2
et par seconde arrivantsur la cellule avec la
polarisation
03C3
+
et dans la bande defré-quence
comprise
entre v et v
+d v.
Dans les conditions normalesd’utilisation,
noslampes
émettent des raiesbeaucoup
plus larges
20
que la raie
d’absorption
dans la cellule(cf
paragraphe
III);
nouspouvons donc supposer
03A6
(v)
constant sur toute la bande de fréquen-ce où unecomposante
hyperfine
donnéeprésente
uneabsorption
notable.Si de
plus,
le nombre d’atomes de mercure parcm
3
N est suffisammentfaible
(pour
que la loiexponentielle d’absorption
soit assimilable à une loilinéaire),
on démontre àpartir
de la théorie durayonne-ment d’Einstein
(14)
que le nombre dephotons
absorbés en 1 secondepar 1
cm
3
de vapeur dans la transition m ~(F,
m’ = m +1)
est :03BB
est lalongueur
d’onde de la raie et 03C4 la durée de vie de l’état excité(15);
le facteur3
représente
lerapport
g
2
/g
1
despoids
statis-tiques
de l’état excité et de l’état fondamental pour la raie2537
Å.
N
m
est
le nombre parcm
3
d’atomesoccupant
le sous-niveau m; nousappe-lons
populations
de ces sous-niveaux lesquantités
Xm
proportionnelles
aux nombres
N
m
,
maisindépendantes
de la densité de vapeurN,
etqui
vérifient
l’équation
de normalisation03A3X
= 2I + 1;
c’est-à-direqu’à
m m
l’équilibre
thermique
X
m
=
1 pour tout m.(Rappelons
que les différencesd’énergle
Zeeman sontnégligeables
devantkT).
La formule
(V-2)
nous donne le nombre d’atomesqui
ont étéportés
au sous-niveau
(F,
m+1)
de l’état excité par seconde et parcm
3
de vapeur. Ces atomes sont retombés à l’état fondamental en émettant de la lumière03C3
+
,
03C0 et03C3
-
proportionnellement
auxquantités
A
F,m+1
m
,
A
F,m+1
m+1
etA
F,m+1
m+2
.
En faisant la somme des contributions de tousles sous-niveaux
(F,m+1)
de l’état excitéhyperfin
F,
on obtient les nombres dephotons
réémis en 1 seconde par 1
cm
3
de vapeur dans les diversespolarisations
21
Dans le cas d’une irradiation du
type
"broadline",
c’est-à-dired’une excitation simultanée des diverses
composantes hyperfines
avec lamême
intensité 03A6,
il suffit d’étendre la sommation de ces formules auxdiverses valeurs de F. Dans le cas de l’irradiation 03C3, en lumière
natu-relle dans l’axe du
champ
H
o
,
il fautajouter
aux termes donnés en(V-3)
les contributions calculées de manière
symétrique
pour l’irradiation en 03C3-.Les résultats de ces calculs sont donnés à la fin de ce
chapitre,
dans les tableaux I et II
(colonnes
5 à9)
pour les deux casd’orienta-tion en
03C3
+
de199
Hg
etd’alignement
de201
Hg,
et dans le tableau III(colonnes
4 et5)
pour le cas d’orientation en03C3
+
de201
Hg.
A l’intérieurde chacun de ces trois cas, nous calculons
séparément,
à03A6
constant,
l’excitation sélective de
chaque
composante
hyperfine
et l’excitation "broadline";
les intensitésI
03C0
etI
03C3
sont données à un facteur deproportionnalité
près,
qui
est lemême
à l’intérieur dechaque
cas. Pouralléger
laprésentation,
nousadoptons
pour lespopulations
les notationsindiquées
sur lafigure
1 et qui nous servirons dans les calculs dutroisième
chapitre :
pour199
Hg
X
+1/2
=
03B1X
-1/2
= 03B2
pour201
Hg
X
+3/2
= 03B1X
+1/2
=03B2 X
-1/2
= 03B3
X
-3/2
= ~
Dans le casd’alignement
de201
Hg,
lasymétrie
entre lessous-niveaux ±
mpermet
de calculerI
03C0
etI
03C3
(colonnes
5 et 6 du tableauII)
en fonction de 2 variables seulement 03B1
= ~
etp
= 03B3. Nous donnonségale-ment dans les colonnes 7 et 8 des tableaux I et II les variations relatives de