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Dure sur le plan économique, en raison de la conjoncture déplo¬ rable qui s'est répercutée sur la presse

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REFLETS FRIBOURGEOIS REVUE BIMENSUELLE 22 DECEMBRE 1994 N° 24 Fr. 3.50

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LE BILLET

de Gérard Bourquenoud

Le cap de l'espoir

Ce Pire Noël qui descend du ciel en para¬

chute est-il vraiment tin messager de bonnes nouvelles et d'espoir pour l'An nouveau?

PHOTO D'UN AUTEUR INCONNU P

our un nombre incalculable de gens, l'année 1994 a été plus que difficile, pour ne pas dire catastrophique. En ce qui concerne notre revue, nul doute qu 'elle restera la plus dure que nous ayons vécue. Dure sur le plan économique, en raison de la conjoncture déplo¬

rable qui s'est répercutée sur la presse. Très dure aussi pour le moral et les nerfs.

Mais comme «A toute chose malheur est bon» dit le dicton, nous avons donc appris trois fois plus en l'espace de deux ans qu'en une décennie passée dans la facilité. Une expérience qui a nettement renforcé notre

volonté de faire front à l'adversité et de conférer à ce magazine du ter¬

roir qu'est le Fribourg Illustré le privilège de survivre, afin qu'il puisse atteindre son demi-siècle d'existence l'an prochain. Cet encouragement nous a été exprimé par une multitude de témoignages de nos fidèles abonnés et lecteurs sensibles aux reflets que leur apporte chaque quin¬

zaine cette revue.

Malgré une période morose qui pourrait malheureusement se prolonger encore quelques mois, nous nous sommes efforcés de maintenir un nombre de pages à même de satisfaire le lectorat, en dépit de tous les obstacles et du manque de publicité. Nonobstant les brumes, nous allons poursuivre conformément à sa vocation et à la ligne de conduite qui est la sienne.

Nous n'ignorons pas qu'il nous reste beaucoup de progrès à accomplir, tant sur le contenu rédactionnel que sur celui de la présentation. C'est pourquoi, et étant donné que la presse est en pleine mutation, nous allons, nous aussi, au fil des semaines à venir, procéder à une permuta¬

tion en ce qui concerne les «papiers» et les reportages qui pourraient susciter un intérêt auprès de notre lectorat. Pour atteindre cet objectif, il faudra du punch à l'équipe de rédaction qui devra également se concentrer sur une information synthétique et respecter une exigence de correction qui constitue aujourd'hui un argument important à la péren¬

nité d'un magazine comme le nôtre. Qui est aussi le vôtre. Et comme la lutte s'annonce encore ardue en 1995, tant sur le marché publicitaire que sur celui de l'acquisition de nouveaux abonnés, nous avons l'intime conviction que nos lecteurs nous resteront fidèles et que, ensemble, nous pourrons concrétiser ce qui nous tient à cœur.

C'est donc dans cet espoir que la rédaction du Fribourg Illustré tient à exprimer à vous, à votre famille et à

tous les êtres qui vous sont chers, les souhaits les plus sincères de santé et de bonheur pour l'An nouveau.

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SOMMAIRE

iILLUSTRE

22 DECEMBRE 1994 N° 24

Solitude et silence

Chercher Dieu dans la priè¬

re et le silence. C'est ce qui motive la vie cloîtrée des moniales de l'Abbaye de la Fille-Dieu à Romont. Cette communauté de cister¬

ciennes comprend actuelle¬

ment vingt-neuf sœurs dont la vie monastique est faite de prière et de fraternité dans la solitude et le silence.

MEDITATION

La solitude et le silence des moniales ^ PAROLE AUX JEUNES

Noël: synonyme de matérialisme 7 CROQUE-NOTES

La musique et la politique 8 ARTISANAT

Création et restauration de poupées 2 CE FRIBOURGEOIS TEL QU'IL ÉTAIT...

Jean Bourgknecht, conseiller fédéral 17

CONTE

La crèche incomplète 19

Musique et politique

Toutes deux exigent de la discipline. Celle de la musique consiste dans l'adhésion intelligente à la volonté d'un chef dans l'exécution d'une oeuvre, tandis qu'en politique c'est moins évident, car pour la présidente du Grand Conseil, c'est le peuple.

(Exposé de Madeleine Duc-Jordan aux musiciens vétérans.)

VOS ORIGINES

Vous appelez-vous Renevey? ■ 24 LES SPORTS

Patinoire de la Jogne Les fan's-clubs du

HC Fribourg-Gottéron 26

SKI-NEIGE-SOLEIL

Remontées mécaniques du canton 31 NOS AINES

Le rôle des médicaments au 3e âge 32 LE PATE D'INTCHE-NO

A mon bi velaodzou d'Ekuviyin 33 LES ARTS

Un architecte à l'honneur 36

Jeunesse blasée, oui mais...

La naissance du Christ ne préoccupe que rarement l'esprit des jeunes, parce que pour la plupart d'entre eux c'est une histoire vieillotte et traditionnelle.

Pour d'autres, qui sont encore croyants et qui regardent le côté religieux de la fête de Noël, la messe de minuit est un moment fort de cet avènement qui les remplit d'espoir.

REGARDS SUR...

Le dynamisme d'une entreprise HOMMAGE A...

Ceux qui nous ont quittés

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NOTRE COUVERTURE:

Adoration des Rois mages, vers 1785 Cette très belle image de la Nativité avec les anges dans le ciel et l'arrivée des Rois mages est une esquisse huile sur toile de Gottfried Locher (1735-1795).

PHOTO DE JEAN-CHRISTOPHE AEBY, FRI- BOURG. REPRODUCTION AUTORISEE PAR LE MUSÉE D'ART ET D'HISTOIRE DE FRIBOURG.

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MÉDITATION

ABBAYE DE LA FILLE-DIEU À ROMONT

Cloîtrées, les moniales recherchent Dieu dans la solitude et le silence

Désirer, rechercher et vivre avec Dieu. L'Abbaye de la Fille-Dieu à Romont abrite vingt-neuf sœurs. Cloîtrées, elles ont choisi une vie simple et austère, faite de silence et de prière. Renonçant à elles- mêmes, elles observent une existence stricte pour mieux se diriger vers l'Universel. Une vocation.

Chercher Dieu dans la prière et le silence.

C'est ce qui motive la vie cloîtrée des moniales de l'Abbaye de la Fille-Dieu à Romont. «Pour ne pas nous disperser et nous remplir d'images et de bruit, nous vivons à l'intérieur de l'Abbaye - sauf raisons urgentes bien entendu. Nous purifions et libérons ainsi notre intérieur en nous mettant dans les meilleures conditions pour la prière», explique la Mère Abbesse. Vingt-neuf sœurs et une regardante forment la communauté des cisterciennes trappistes. Agées de 23 à 88 ans, quatre générations se côtoient

SURVOL HISTORIQUE Sept siècles d'existence

L'Abbaye de la Fille-Dieu compte sept siècles d'existence. Fondée en 1268 par trois jeunes tilles du pays, le petit prieuré reçoit le nom de

«Fille-Dieu» par l'évêque de Lausanne. Le 10 avril 1346, l'église est consacrée. Et en 1350 le prieuré est érigé en Abbaye. Il sera ravagé par un incendie en 16%. après quoi l'actuelle maison et le mur de clôture furent construits.

Depuis deux ans maintenant, des tra¬

vaux sont en cours pour la restaura¬

tion de l'église du monastère. Cela pour lui redonner ses dimensions pri¬

mitives et sa beauté architecturale d'alors. L'Association des «Amis de la Fille-Dieu», créée en 1987. appor¬

te une aide financière à l'Abbave.

Les travaux de restauration devraient durer encore deux ans.

VJ

entre les murs du couvent, dans la paix et la joie. L'esprit de la maison le dit bien:

«Aimer les jeunes et vénérer les anciens». Toutefois, les anciennes moniales sont plus nombreuses que les jeunes. «Il y a, aujourd'hui, une difficul¬

té claire de la jeunesse à s'engager pour la vie», relève Mère Abbesse. Le facteur démographique (moins d'enfants dans les familles) et la crise de la foi (laïcisa¬

tion de la société) expliqueraient ce phé¬

nomène.

Un engagement très long

Les valeurs religieuses disparaissent et rares se font les intéressées au monastère.

D'autant plus que le processus d'engage¬

ment est très long, pas loin de neuf ans.

Cinq étapes ponctuent la formation des sœurs. Tout d'abord la «regardante» fait

plusieurs séjours afin de se faire une idée de la vie monastique, puis la «postulan¬

te» essaie un temps de découverte de six mois entre les murs du couvent.

Devenant «novice», elle revêt l'habit et suit la communauté durant deux ans.

Après quoi la «profession temporaire» se fait sur trois ans, pour aboutir à la «pro¬

fession solennelle», qui signe l'engage¬

ment définitif de la moniale dans la com¬

munauté. Ce long cheminement laisse à chacune un temps de réflexion suffisant pour gagner la certitude de vouloir réelle¬

ment cette vie. Depuis «Vatican II», un âge minimum de 20 ans est requis pour s'engager, ainsi qu'un temps de travail auparavant dans la vie active. Ceci pour acquérir une maturité psychologique et une vision ouverte sur l'existence.

Une vie basée sur l'essentiel

«Vivre ensemble crée des liens très pro¬

fonds. Chacune apporte sa sensibilité, les gens s'aiment et la communauté rayon¬

ne», souligne Mère Abbesse. Cette vie monastique, faite de prière et de fraterni¬

té, n'épargne pas les petites bagarres usuelles. Les différences d'âges, de caractères, de niveaux et de nationalités occasionnent parfois quelques frotte-

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MÉDITATION

CLIN D'ŒIL À MÈRE ABBESSE

«Je savais que Dieu remplirait

toute ma vie»

Hortense Berthet voit le jour en 1923, en Haute-Savoie. Elevée dans la foi, elle passe bac et licence uni¬

versitaire. Après la Deuxième Guerre mondiale, elle achève ses études par un doctorat de physique nucléaire.

Un chemin scientifique, parsemé de questions, la conduit aux portes du couvent. «Je me suis demandée s'il était plus utile de continuer dans la recherche atomique ou de me consa¬

crer à la prière. Et je n'ai jamais regretté mon choix», explique-t-elle.

A 32 ans, Hortense Berthet entre dans la vie religieuse. D'abord pro¬

fesseur de liturgie dans un monastère français, elle deviendra Mère Abbesse de la Fille-Dieu de Romont en 1975. pour gouverner et accompa¬

gner la communauté. «Je voulais faire quelque chose d'utile pour le monde et je savais que Dieu rempli¬

rait toute ma vie», observe Mère Abbesse. Bien que cloîtrée, la supé¬

rieure pose un regard lucide sur le monde d'aujourd'hui. Elle relève surtout le manque d'affection du côté des enfants. Rwanda, Ex¬

Yougoslavie, Brésil... les exemples sont nombreux. A la question que beaucoup se posent, en constatant autant de malheurs à l'heure actuelle,

«mais que fait Dieu dans tout ça?».

Mère Abbesse répond: «Dieu pour¬

suit son œuvre à travers cette mêlée humaine et il faut garder l'Espé¬

rance. Si le bien est invisible, alors que le mal et la haine s'étalent, c'est que l'homme récolte ce qu'il sème.

Dieu respecte notre liberté, il vient en aide, mais ce n'est pas un magicien».

VJ

ments. Mais la charité fraternelle et l'amitié sont les plus fortes.

Chaque sœur a sa propre cellule.

Constituée d'une couche et d'un meuble pour la toilette, la chambre n'est utilisée que pour dormir. Une pièce très sobre, austère, pauvre et pénitente, comme le veut le style de vie cistercien. La cuisine n'échappe pas à la règle. Simple, elle ne comprend pas de viande, mais beaucoup de pain et de fromage. La vie des moniales est basée sur l'essentiel, le nécessaire. Le matérialisme leur est étranger, et elles n'arborent ni bijoux, ni maquillage. «Nous n'avons nul besoin de plaire et nous acceptons notre corps tel que Dieu nous l'a donné», renseigne l'une d'elles. Seule la Mère Abbesse porte une croix, un pendentif unique, réalisé par un moine: «Jésus, dont la croix est devenue un trône, offre aux hommes la table du partage sur laquelle reposent le vin, le pain, un poisson et la (leur de la joie humaine», décrit-elle. Et si les autres sœurs n'ont pas de croix, c'est qu'«elles la portent dans leur cœur».

Le célibat consacré agrandit le cœur

«C'est l'époux et les enfants qui man¬

quent le plus», note Mère Abbesse. La stricte règle de conduite monastique ne rend pas la vie facile tous les jours. Tout est histoire de vocation, certaines femmes sont destinées au mariage, d'autres au couvent. «S'il y a des remises en question et des périodes de crise, le célibat consacré agrandit le cœur. L'amour qui circule au sein de la

communauté est tel qu'il enlève la nos¬

talgie d'avoir une famille», remarque Mère Abbesse. Une vraie moniale devient mère de tous en se dirigeant vers l'Universel. Elle aide les humains dans le domaine spirituel en priant pour leur salut.

Cloîtrées et silencieuses, les sœurs de la Fille-Dieu ne sont pas coupées du monde extérieur. Des lectures de toutes sortes les renseignent sur l'actualité et une chronique est donnée chaque semaine par la supérieure. Leurs familles les visitent et l'hôtellerie accueille fréquemment des groupes qui participent aux offices et aux discussions. Fabrication d'hosties, entre¬

tien du linge d'église, tissage et jardinage constituent le gagne-pain de la commu¬

nauté.

Toujours le même horaire

«Bien que toujours pareil, l'horaire n'est pas monotone. C'est un choix de vie», souligne une sœur. Eté comme hiver, semaine comme week-end, les moniales de l'Abbaye romontoise suivent le mê¬

me rythme de vie. Elles se couchent à 20 heures et se lèvent en pleine nuit, à 3 h 25. De nombreux offices ponctuent leurs journées: vigiles, oraison, laudes, chapitre, tierce, sexte, none, vêpres, com¬

plies... Leur existence, basée sur trois piliers, l'office, la lecture et le travail, n'oublie jamais la maxime que Mère Abbesse aime à répéter: «Rien ne doit être préféré à l'Office divin».

Texte et photos Valentine Jaquier Im restauration de l'église devrait durer encore deux ans.

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PAROLE AUX JEUNES

Plus une fête, mais un échange de cadeaux

Noël n'est plus Noël. La fête a perdu de son importance. Presque vide de sens aux yeux de quelques jeunes, elle reste pour d'autres l'occasion de se retrou¬

ver en famille et de croquer une bonne dinde. Le message essentiel de cette nuit d'hiver n'existe plus. La naissance du Christ relayée au placard, seul prime le fait de recevoir des cadeaux. Nombreux sont celles et ceux qui pestent contre cette célébra¬

tion et la trouvent ringarde et superficielle. Mais le sapin, paré de boules et de guir¬

landes, est jugé indissociable de la fête. Jeunesse blasée, oui mais...

«Noël? C'est pour moi synonyme de matéria¬

lisme. Un échange de cadeaux obligé, sans valeur et sentiment, juste un reste de traditions démodées et surtout mal conservées.»

Isabelle (22 ans) n'aime pas Noël. Couverte de cadeaux depuis son enfance, elle aurait préféré recevoir l'attention et la présence de ses parents tout au long de l'année. «Cela aurait été mon plus beau présent. Mon père et ma mère divorcés, Noël était pour moi la seule occasion de les voir ensemble. Réunis autour du sapin, j'espérais toujours que le bonheur à trois allait recommencer», explique-t-elle.

Trêve d'illusions, les fêtes de Noël ne sont pour Isabelle que tristesse.

Pascal (25 ans), quant à lui, souligne l'impor¬

tance de la réunion familiale. A Noël, il appré¬

cie les discussions, le partage et les échanges avec les siens, autour du sapin et d'une dinde aux marrons. «C'est une fête pleine de vie», dit-il. Contraste. Stéphane (19 ans) ne voit dans Noël que «le prétexte à une grande bouf¬

fe, où tout le monde s'empiffre et sort de table gavé». Il jette un œil désabusé sur les paquets posés par nécessité au pied d'un sapin enguir¬

landé. «Tout sonne faux. Joie, sourire, cadeaux, symboles... tout est obligé, comman¬

dé. J'adore pourtant offrir et recevoir des pré¬

sents, mais à l'imprévu, c'est tellement plus parlant. Là, je le fais juste pour ne pas passer pour un malhonnête ou un radin», remarque Stéphane.

Pas la valeur, mais l'attention

«J'offre des cadeaux à tous les gens que j'aime!» Même si cela représente beaucoup de paquets, Martine (23 ans) ne se sent pas obli¬

gée d'offrir. «J'aime donner, même un truc tout bête. Car ce n'est ni la valeur, ni la gros¬

seur du cadeau qui compte, mais le geste, l'attention», observe-t-elle. Martine n'oublie jamais personne, car comme une petite fille, elle serait triste et déçue de ne rien avoir sous le sapin pour elle. Pour Jean-François (17 ans), Noël et l'ouverture des cadeaux sont tou¬

jours précédés d'une grande excitation.

«Donner à ma sœur et à mes parents quelque chose dont ils ont envie, c'est une façon de dire «je t'aime et je pense à toi». Faire plaisir, c'est le plus beau des présents», note Jean- François.

Jésus, l'oublié de la fête

Fait oublié, la naissance du Christ préoccupe rarement l'esprit des jeunes. «Tout ça, c'est

des histoires tellement vieillottes et tradition¬

nelles, je n'y pense même pas», soulève Stéphane. «A part la crèche, qui reste l'unique clin d'œil à l'avènement de Jésus, le message essentiel s'est complètement envolé. Il n'y a plus rien de religieux dans la célébration de Noël», précise Isabelle. «La crèche et les san¬

tons, c'est surtout pour amuser les mômes.

Placer le petit Jésus au fond de l'étable, entre le bœuf et l'âne, avec les Rois mages, les anges et les moutons, c'est comme jouer à la pou¬

pée», lâche Stéphane.

Martine, au contraire, pense au côté religieux avant tout: «Sans messe de minuit, Noël ne serait pas Noël. C'est un moment tellement fort et important. Lorsque je pense que Jésus a vu le jour il y a près de 2000 ans, c'est comme si j'entrais en communion avec lui. C'est une recharge, qui me remplit d'espoir».

Plus belle fête de la terre pour les uns, célébra¬

tion commerciale et vide de sens pour les autres, la réunion de famille par excellence ne l'est plus pour beaucoup. «L'atmosphère que j'aimais petit, je ne la retrouve plus aujour¬

d'hui. Fête à fric, Noël m'a désillusionné», siffle Stéphane.

Propos recueillis par Valentine Jaquier

TRADITION

LES SAPINS CROULENT SOUS LES STRASS Bougies, guirlandes, boules, étoiles et paillettes... les sapins croulent sous les décorations. Excès de strass en tout genre et commerce juteux à l'appui, les magasins regorgent d'objets-décos scintillants. Em¬

blème de Noël, le sapin suit le même chemin que sa fête. Matérialisé jusqu'au bout des branches, l'arbre n'est plus un arbre. Juste un tas d'épines costumé. «A la base, le sapin de Noël est l'arbre d'Eden, celui du para¬

dis, porteur de fruits», indique Martine.

Respectant cette origine, elle fabrique elle- même ses décorations. Rien que du naturel pour recréer «l'arbre aux merveilles»: noix, mandarines, coquilles d'escargots... Martine remonte ainsi à la source pour fêter son Noël, la fête qu'elle aime regarder avec des yeux d'enfant.

Pascal et Jean-François jugent le sapin

«indissociable» de la célébration. «Je n'ai jamais vu un Noël sans sapin. Même rin¬

gardes, toutes les traditions se respectent», estime Pascal.

Isabelle, quant à elle, désapprouve le mar¬

ché du sapin, qu'elle juge «honteux».

«Combien d'arbres paient de leur vie, juste pour amuser petits et grands, le temps d'une fête? C'est peut-être une tradition, mais c'est surtout un massacre à la tronçonneu¬

se», ironise-t-elle. «C'est vrai», ajoute Stéphane, «vu le nombre de sapins coupés chaque année pour garnir le salon des gens, bonjour le déboisement». Antiécologique, Noël? Vive les sapins synthétiques

VJ L'illumination de la rue de Romont, à Fribourg, un soir de décembre 94. PHOTO G. HD

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CROQUE-NOTES

ASSEMBLÉE DES MUSICIENS VÉTÉRANS FRIBOURGEOIS

La musique et la politique Exposé de Madame Madeleine Duc-Jordan, présidente du Grand Conseil

Monsieur le Président, Chers amis musiciens,

C'est un travers courant, chez les politi¬

ciens, de parler d'un peu de tout, mais on parle mal de ce qu'on ne connaît pas. En choisissant le thème «musique et politique»

pour notre rencontre de ce jour, je me suis donc promis, par prudence, deux choses.

Premièrement, de laisser tomber la musique savante au profit de la musique populaire. Je sais bien que cette distinction est très discutable, mais enfin elle reste utile; disons donc que nous parlerons ce matin non pas de la musique en général, ni de toutes les musiques que nous aimons entendre, mais de celle que vous avez si bien servie et pratiquée, de celle que beau¬

coup d'entre vous jouent encore, bref, de la musique instrumentale qui est la raison d'être de votre société.

Deuxièmement, et dans le même ordre d'idée, j'ai choisi de vous parler non pas de politique «au sommet», celle des puissants et des leaders, celle qui surgit des grands bouleversements sociaux ou qui commande la fin des empires; mais de la politique «à la base», celle de tous les jours, celle dont on aperçoit les effets dans la vie courante, bref, celle que vous et moi pratiquons, à notre rang, comme citoyenne ou citoyen.

comme élu(e) d'un conseil législatif, comme membre d'un exécutif communal ou paroissial.

Je peux donc préciser le thème de notre entretien. Il portera sur les points de res¬

semblance entre la musique et la politique telle qu'on les pratique, toutes deux, dans notre coin de pays. Nous examinerons ces ressemblances, tour à tour, du point de vue de l'exécutant, du chef et du public.

Au niveau de l'exécution, musique et poli¬

tique relèvent chez nous de la création col¬

lective bien plus qu'individuelle. J'irais volontiers jusqu'à dire que ce sont deux activités, ou deux arts, «de masse», mais ce mot possède un petit air abrutissant qui m'agace.

On ne fait pas de la politique tout seul, ni pour améliorer seulement sa condition per¬

sonnelle! On en fait avec les autres, et même avec le plus possible de gens. On en fait pour influer sur la vie de tous, pour orienter le destin de la société où nous vivons. De même, on ne joue pas de son instrument pour s'isoler des autres instru¬

mentistes et poursuivre tout seul son petit rêve musical dans sa tête. On joue, au contraire, pour rejoindre les autres musi¬

ciens et coopérer avec eux à la production d'une belle figure sonore. La fusion des timbres exprime alors cette mystérieuse Ut fanfare «Im Harpe» de Domdidier emmenant les musiciens vétérans de l'église à la salle polyvalente. PHOTOS G. BD

fraternité qui unit les membres d'un ensemble. Qui dit musique ou politique, par conséquent, dit solidarité.

Voilà le point de départ de notre réflexion.

Et voici les conséquences qui en découlent tout naturellement.

Primo, la musique et la politique exigent toutes deux de la discipline. Encore faut-il s'entendre sur le mot. Il ne s'agit pas d'exi¬

ger, à la fanfare ou au parti, une obéissance passive et quasi mécanique, et surtout pas une adhésion fanatique à la personne d'un dirigeant! On a vu par l'exemple des partis totalitaires qu'une telle attitude, en poli¬

tique, produit des tragédies, et l'on peut être assuré qu'elle serait aussi désastreuse du point de vue artistique. Non, la discipli¬

ne dont il s'agit pour nous consiste dans l'adhésion intelligente à la volonté du chef, dans l'acceptation du sens qu'il propose pour l'exécution d'une œuvre ou la réalisa¬

tion d'un programme. Mais qui est le chef?

Pour le musicien, le cas est clair: c'est le directeur à son pupitre. En politique, direz- vous, c'est moins évident. Je vous livre ma simple conviction: pour le citoyen ordinai¬

re comme pour la présidente du Grand Conseil, le chef à suivre, c'est le peuple.

Cela me conduit à faire une deuxième remarque sur les rapports de la discipline et de la solidarité. Ces deux attitudes exigent moins d'héroïsme, au fond, que d'humilité, d'effacement de soi. J'ai souvent été fasci¬

née, au concert, par la concentration des instrumentistes durant les silences que la partition leur prescrit. Ils reposent leur ins¬

trument, ils se taisent durant de nombreuses mesures, mais en réalité, on le voit bien, ils continuent à jouer, ils suivent la partition dans leur tête. Leur abstention, si j'ose dire, est active. Je crains qu'il n'en aille pas de même en politique. L'abstention est tou¬

jours négative au niveau du citoyen. Au niveau du député, elle est parfois guidée par des sentiments discutables, comme la peur de déplaire... N'empêche! Il faudrait peut-être imaginer une formule qui permet¬

te aux acteurs de la politique, à certains moments, de faire preuve par leur silence d'une réelle modestie.

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CROQUE-NOTES

Musique ou politique, la nature collective de l'activité ne fait évidemment pas dispa¬

raître la responsabilité personnelle de chaque exécutant. Au contraire! Vous savez tous qu'il suffit d'un seul instrumen¬

tiste négligent, dans un seul registre, pour que toute l'architecture sonore soit affai¬

blie, comme l'est un alliage métallique par la bulle d'air ou la paille qu'on y a laissé inclure. Il y a là un autre aspect du problè¬

me que nous discutons aujourd'hui, une autre exigence de discipline au nom de la solidarité. Je songe aux heures, si nom¬

breuses, que chaque instrumentiste consacre à répéter personnellement, chez lui, bien souvent dans des conditions maté¬

riellement et psychologiquement difficiles, voire ingrates. Vraiment, il n'y a que les amateurs pour montrer une telle conscience professionnelle!

Or, il me semble que cet exemple peut être invoqué en politique, pour faire com¬

prendre au citoyen le devoir personnel qu'il a de s'informer, notamment sur les objets soumis au vote. Certes, les conséquences de l'impréparation, à ce niveau, ne sont guère perceptibles. Il ne suffit pas d'un bul¬

letin aberrant pour altérer la portée d'un scrutin. Mais la démocratie subit une petite lésion à chaque fois que la négligence, ou la paresse intellectuelle, étouffe la responsa¬

bilité personnelle d'un citoyen.

Musique ou politique, c'est donc la même chanson: solidarité de tous et responsabilité de chacun dans l'exécution collective. Mais puisque, naturellement, tout le monde ne joue pas la même partie, il me faut conclu¬

re ce premier point de comparaison par une remarque sur le rôle des solistes. C'est un rôle gratifiant, à cause du prestige et de la notoriété qu'il confère, mais un rôle assez difficile à tenir en politique. A cause de la solitude. Les partis et les ligues sont des groupes moins fraternels que les corps de musique.

Du point de vue du chef, maintenant, que L'Ensemble broyard des jeunes musiciens.

vaut notre parallèle? Précisons d'abord que le chef dont il s'agit maintenant, côté musique, c'est toujours le directeur; côté politique, en revanche, ce n'est plus «le souverain», le peuple, mais simplement le responsable d'un parti ou d'un départe¬

ment. Là, je m'interroge: en quoi est-il possible de comparer ces fonctions à la direction musicale? Je possède une petite expérience du terrain, je veux dire de la gestion d'une ville moyenne et de la repré¬

sentation d'un petit parti. Ça ne fait pas de moi une grande cheffe, mais je vous livre ma réflexion pour ce qu'elle vaut.

Il y a deux qualités indispensables à qui veut diriger, en musique et en politique. Le sens de la mesure et la capacité d'enthou¬

siasme.

Le sens de la mesure, il faut l'entendre dans une double acception. La mesure, c'est d'abord le dosage. Et tout comme un chef d'orchestre, un gouvernant s'efforce de marier des couleurs contraires, d'alter¬

ner des timbres contrastés, d'équilibrer des forces opposées, afin de produire un effet d'ensemble aussi harmonieux que pos¬

sible. Il impose aux cuivres le silence ou le pianissimo, quand il faut permettre à la flûte de s'exprimer, puis à d'autres moments il encourage les basses à donner de la voix...

Notre système politique veut que chacun participe directement, et de façon constan¬

te, à la conduite des affaires de la cité. 11 en découle, très logiquement, que les gouver¬

nants sont au service de l'ensemble des citoyens, même s'ils sont élus par une par¬

tie seulement de ceux-ci. Ainsi, quand je dois prendre une décision, pour la Ville de Fribourg, dans le domaine social ou scolai¬

re, je dois me préoccuper non seulement de savoir ce qu'en pensent mes électeurs et amis indépendants chrétiens-sociaux, mais aussi de ce que souhaitent ou refusent les radicaux, les démocrates chrétiens, les socialistes et les écolos. Car il faut faire

Au premier plan, la présidente du Grand Conseil, Madeleine Due-Jordan, accompa¬

gnée de M. Henri Verdon, président des musiciens vétérans.

avec. Le sens de la mesure, en politique, c'est ce qui permet d'intégrer l'apport des autres et le sien propre dans un ensemble solide.

Mais la notion de mesure renvoie aussi à celles de rythme et de durée. Comme un chef d'orchestre, un responsable politique doit travailler avec le temps. Il y a en poli¬

tique des idées qu'il faut laisser mûrir, tout en les présentant sans relâche, avec patien¬

ce et ténacité: mais on ne fait pas autre¬

ment, d'une répétition à l'autre, pour polir la sonorité d'un registre, ou mettre au point le phrasé d'un mouvement.

Comme un chef d'orchestre encore, un res¬

ponsable politique doit imprimer au travail de l'ensemble un tempo précis: car si cha¬

cun suivait le sien, on irait à l'échec, à la cacophonie. Une des choses qui me font souci, actuellement, c'est bien la difficulté avec laquelle les parlements arrivent à tenir le rythme, qu'il s'agisse des Chambres fédérales ou de nos Grands Conseils canto¬

naux. Les retards s'accumulent, si bien que les travaux législatifs sont toujours en décalage avec la réalité sociale.

Quant à l'enthousiasme, c'est un point déli¬

cat. Je rappelle que le mot a une significa¬

tion très haute, et qui convient exactement à la musique, puisqu'il désigne une capaci¬

té proprement divine à se dépasser.

L'enthousiasme est indispensable, parce que la direction des musiciens comme la mobilisation de citoyens tient aussi à des choses impalpables, au rêve, à l'imagina¬

tion, à la poésie... Il faut que le chef en soit bien pourvu, s'il veut susciter cela chez les autres! Nous avons tous connu, de l'abbé Bovet à sa descendance spirituelle et artis¬

tique, de formidables exemples de chefs enthousiastes, donc enthousiasmants. Le mot «charismatiques» serait le plus indi¬

qué, s'il n'était lié maintenant à certaines

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LAM13S1Q«EETL

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Im très belle fontaine du Cycle d'orientation de la Broyé, à Domdidier, source d'inspiration pour la jeunesse estudiantine. A droite, la résidence des personnes âgées.

formes de pratique religieuse. Le secret, je crois, tient tout simplement de l'authentici¬

té de la personne. Le chef qui soulève vrai¬

ment son ensemble, c'est celui qui se montre et qui se donne à ses musiciens tel qu'il est, sans masque ni déguisement.

Voilà, peut-être, pourquoi l'on trouve moins d'enthousiasme - et moins d'enthou¬

siastes - parmi les responsables politiques.

C'est un monde, un milieu où l'on dissimu¬

le trop.

J'ai gardé pour la fin le point de vue du public.

Vous savez ce que disent les gens de théâtre: on joue bien mieux quand le public a du talent. C'est aussi vrai pour les musi¬

ciens, et vous qui avez participé à tant de fêtes cantonales ou fédérales, vous savez bien ce que vaut, dans ces occasions-là, la présence d'un public averti. On n'assiste pas à un concert par obligation, mais par goût de la musique ou par amitié pour les musiciens. Même si le public d'un concert n'est pas toujours connaisseur, il est presque toujours sympathique. Le public ne fait rien, sinon avec le cœur, mais cette par¬

ticipation est un soutien actif. Dans la règle, le silence du public au concert n'est donc pas un silence passif, morne, voire hostile.

Pour faire la comparaison avec la politique, il faut évidemment savoir qui est le public du politicien. Il est formé, je crois, de ceux

qui se taisent en le regardant faire, c'est- à-dire de ceux qui n'ont pas les moyens d'agir, donc de voter. Les enfants, les étrangers, les gens les plus faibles. Vous comprendrez bien qu'à mon point de vue ils doivent être aussi les mieux défendus! Il me semble que la notion de public, en effet, peut nous aider à comprendre que la poli¬

tique n'est pas un jeu à pratiquer entre adultes, mais un service qu'on rend à toute la communauté. La notion de public nous rappelle certes qu'un politicien, comme un

musicien, s'efforce de charmer celui qui l'écoute, mais ne l'est pas pour l'endormir - bien au contraire!

J'espère pour ma part, Monsieur le Président et chers amis, vous avoir tenus en éveil au long de cette petite méditation à voix haute sur les rapports entre musique et politique, entre votre art et mon métier. Et je vous remercie de m'avoir procuré, avec l'occasion d'y réfléchir, le plaisir de vous retrouver.

M. D.-J.

HC FRIBOURG-GOTTERON:

un club et son public Un calepin chaleureux

Romano P. Riedo, durant une année, s'est donné un sujet et s'y est tenu, en conservant la distance nécessaire et en cédant à la passion comme il se doit quand on entend vraiment témoigner. La vie d'un club sportif ne saurait s'accommoder d'un froid constat. En rendre compte implique qu'on partage l'enthousiasme du public, mais aussi qu'on s'efforce de comprendre puisqu'on dispose de l'accès aux cou¬

lisses, donc à l'effort dont les autres ne voient que le résultat.

Romano P. Riedo a fort bien conduit son reportage et prouve ainsi que la photographie conserve son domaine propre, en dépit de tous ceux qui croient que la télévision a aboli le genre. Chaque image isolée condense une émotion, concentre le regard, signifie et induit. Elle va beaucoup plus loin que la seule anecdote, fournit de l'information et des traces qui durent. Elle soutient la mémoire, elle conserve du temps et de la lumière.

En dépit de sa précision, elle provoque le rêve et suscite l'imaginaire.

J'aime beaucoup ce récit qui se veut modeste comme les notes d'un calepin et qui pourtant transcrit bien l'exaltation de Saint-Léonard. Il a la vertu aussi de ne jamais omettre le travail de tous ceux dont l'effa¬

cement pour une fois n'est plus la règle. Rêve de glace, oui, mais dans la chaleur fraternelle du témoignage photographique.

Charles-Henri Favrod Directeur et conservateur du Musée de l'Elysée, Lausanne

«Rêve de glace» de Romano P. Riedo, contenant une centaine de pho¬

tos, est en vente au prix de 65 francs aux Editions Fragnière, rte de la Glâne 31, 1700 Fribourg.

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(12)

ARTISANAT

POUPÉES DE PORCELAINE À CHEYRES

Entre création et restauration,

Ninou Liard s'invente un monde enchanté

Ninou Liard fabrique et répare toutes sortes de poupées.

Des poupées de porcelaine. De toutes sortes et pour tous les goûts. Ninou Liard les crée et les restaure depuis une douzaine d'années. Ancien¬

nes et contemporaines, la porcelainière ne fabrique que des pièces uniques. Sans jamais oublier de tein¬

ter son art de rêve.

«Je les ai toutes aimées.

Jamais je ne vendrais une poupée sans l'avoir regardée et tenue des dizaines de fois dans mes bras», remarque Ninou Liard, porcelainière.

Comme une fée, depuis douze ans maintenant, elle leur donne vie d'un coup de baguette magique. Anciennes ou contemporaines, grandes ou petites, blondes ou brunes, classiques ou fantaisistes...

les poupées créées et fabri¬

quées par Ninou Liard sem¬

blent toutes sorties d'un conte enchanté. Pièces uniques, l'artiste ne fait jamais deux poupées similaires et réfute le travail en série. Si le même moule pour le visage est utili¬

sé près de quinze fois, les mo¬

dèles finis diffèrent par la couleur des yeux, la texture des cheveux et le style du vê¬

tement. Les moules sont en¬

suite rangés et gardés pré¬

cieusement, ceci pour assurer un service après vente parfait, au cas où le client casserait sa poupée. La porcelainière tra¬

vaille également sur com¬

mande, et même sur mesure.

Elle se souvient avoir réalisé, à la demande d'un jeune marié, la réplique exacte de son épouse, en miniature.

Une autre fois, un grand-père est venu avec la robe de bap¬

tême de sa petite-fille, il vou¬

lait une poupée à son effigie.

Ninou a créé un bébé en por¬

celaine tellement ressemblant qu'il en était presque vivant.

«11 y a des gens qui pleurent parfois. Imaginant un être cher au travers de la poupée, les réactions émotionnelles peuvent être très fortes», relè¬

ve Ninou Liard.

«Je suis le docteur des poupées»

Etablie depuis deux ans à Cheyres, la porcelainière

d'origine française a monté une clinique de poupées.

Plastique, celluloïd, caout¬

chouc, porcelaine... elle en ré¬

pare de toutes sortes, et même des ours en peluche. «C'est le plus gros de mon travail.

Avant de créer, je restaure», indique-t-elle. La clientèle af¬

flue. «Je suis le docteur des poupées!» plaisante Ninou.

Les anciennes, elle les remet en état en respectant fidèle¬

ment leur origine et leur plas¬

tique. Armand Marseille, Bru, Jumeau, Steiner, des marques prestigieuses qui se distin¬

guent par des numéros ins¬

crits sur la nuque des pou¬

pées.

L'artiste reproduit également des copies d'anciennes, si bien faites, qu'il s'avère diffi¬

cile de les en différencier.

«Le travail pour les réaliser est identique, il ne manque que l'ancienneté des cent ans passés au galetas», explique l'artiste. Sa préférence va aux poupées contemporaines, à celles qui sortent de l'ordinai¬

re. Les clients, quant à eux, penchent surtout pour le genre «petite fille coquine», un brin «petite maison dans la prairie», et pour les bébés.

Que tous puissent s'offrir une poupée

Toute petite déjà, Ninou aime dessiner. Attirée par la sculp¬

ture des visages et des corps, elle s'oriente, à travers les Beaux-Arts, vers la création de poupées en porcelaine.

Elle trouve ce travail fin et magique. La jeune femme ne veut plus que les gens rêvent derrière les vitrines, elle dési¬

re que tous puissent s'offrir une poupée. A des prix rai¬

sonnables - de Fr. 150.- à Fr.

1500.- - elle cède ses créa¬

tions, lesquelles nécessitent une trentaine d'heures de tra¬

vail. Privés, collectionneurs et magasins s'arrachent ses petites créatures. Ninou aime à observer les clients qui s'en vont, une poupée sous le bras:

«Les hommes sont gauches, ils ne savent pas comment les porter. Tandis que les fem¬

mes et les jeunes filles les soutiennent d'instinct comme des nouveau-nés».

Cadeau idéal pour Noël Créer une poupée n'a rien

«d'un côté chiffon», la tech¬

nique est mixte. Ninou Liard enseigne son art pour le per¬

pétuer. Lors de ses cours, pour dix à douze francs de l'heure, femmes, hommes et enfants réalisent une poupée à la carte, selon leurs goûts.

«Le cadeau idéal pour Noël!»

siffle-t-elle. Les fêtes de fin d'année sont une bonne pé¬

riode pour la vente de pou¬

pées, et il est préférable de s'y prendre à l'avance pour être sûr d'avoir le modèle désiré.

En exerçant ses deux métiers, la restauration et la création de poupées, Ninou Liard n'oublie jamais d'y glisser une part de rêve.

Valentine Jaquier 12

(13)

ARTISANAT

RUE

Une cuvée de très bon goût

l^es trois organisatrices de Rue.

T >

■ j exposition-vente des artisans à Rue a attiré un nombreux public. Trois orga¬

nisatrices comblées.

Rassurées et satisfaites, Suzanne Prélaz, Denise Bulliard et Colette Bosson, les instigatrices de la manifes¬

tation, le sont sans aucun doute. Le ren¬

dez-vous des artisans du canton et d'ailleurs a remporté, une fois encore, un immense succès. Succès bien méri¬

té, vu le travail et les soucis que procu¬

re une telle organisation: dix mois de travail pour trois jours de présence!

Il y a déjà sept ans que «les dames de Rue» mettent sur pied cette exposition avec compétence et savoir-faire. Re¬

cherchant avant tout la qualité, l'origi¬

nalité et la nouveauté, la cuvée «94» fut de très bon goût et très diversifiée.

Stands originaux

Parmi les vingt-huit exposants pré¬

sents, certains se sont distingués par leurs spécialités. Entre autres le stand

«La terre qui chante», mélodieux à sou¬

hait. Des oiseaux en terre cuite, mer¬

veilleusement conçus et dotés d'un sif¬

flet propre à l'espèce, ont attiré non seulement l'œil, mais aussi l'oreille du visiteur. Des foulards en soie et des toiles peints à la «batik»; un souffleur de verre avec des réalisations gra¬

cieuses et originales; un grand choix de décorations de Noël, bricolées par les handicapés des Ateliers protégés de la Glâne... tous ont donné dimension à l'exposition. Des animaux en tricot ont encore attiré le regard des enfants, et des bougies torsadées et colorées ont rappelé aux curieux qu'il était bientôt Noël.

Le trac

COVS^6"

Un soir de Noël, Fernand - avec beaucoup d'autres artistes - se produisait au Trocadéro. C'était une très belle «soirée habillée».

Chaque chanteur avait deux chansons, Fernand un mime et une histoire. J'accompagnai Fernand en coulisses. Tout le monde était tendu. C'était au tour de Charles Aznavour et je dis à Fernand;

- J'ai le trac.

- Mais non, ça ira, me répond-il.

- J'ai le trac, mais pas pour toi.

- Comment, pas pour moi?

- J'ai le trac pour Charles Aznavour.

- Non mais, t'es pas bien? Tu crois que Charles Aznavour a le trac pour moi?

- Non, bien sûr. Mais il est si petit sur cette immense scène, j'ai peur pour lui.

- Mais c'est bien plus difficile pour moi que pour lui. Quand il chante, il a la musique pour l'accompagner, tandis que moi, je commence mes histoires dans le silence. J'attends le premier rire. S'il ne vient pas, c'est le silence, glacial, qui s'installe. Il suffit de peu de chose pour avoir l'air d'un imbécile, d'un vrai.

J'ai compris plus tard qu'il avait raison. L'histoire n'est rien, si l'on n'a pas l'art de la raconter.

Tiré du livre «Fernand Ray- naud», Editions Pierre-Marcel Favre, Lausanne.

Marinette Jaquier

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SPECTACLES

SEMSALES Une vie...

entre village et montagne

Depuis que cette localité dispose d'une belle et grande salle, la vie culturelle, théâtrale, musicale et sportive s'anime de jour en jour. Cela est dû spécialement à un regain d'activité des sociétés locales qui ont aujourd'hui des locaux spacieux à disposition.

Prenons comme exemple «La Caecilia» qui, à l'origine, était un chœur de dames fondé en 1883 pour chanter la louange du Seigneur et qui est devenu chœur mixte en 1960. Au fil des ans, son activité n'a cessé de se développer. Ainsi, en 1993, cet en¬

semble vocal fort de quarante-cinq membres a eu l'honneur d'interpréter une messe dominicale à la cathédrale de Chartres.

Quant à son répertoire profane, il a connu un succès inespéré en 1992, lors du café-concert «Le train de 14 h 58».

Le jeu scénique de cette année «Semsales, une vie... entre villa¬

ge et montagne» a représenté un effort particulier qui a été récompensé par le nombreux public qui s'est déplacé et qui a apprécié à sa juste valeur ce spectacle dont les textes étaient de Louis Gavillet, dit «Gabouille», la musique de Paul Lavanchy, les décors de Jean-Paul Monnard, la mise en scène de René Balmat et la direction musicale de Philippe Tille. Pour ce spec¬

tacle musical et théâtral, fantaisiste et amusant, le chœur mixte

«La Caecilia» a également bénéficié du concours du groupe

théâtral «Le Trac» et d'un groupe de musiciens de la fanfare locale. Nous n'avons pas eu le privilège d'y assister, mais comme les sons ont retenti au-delà des montagnes, des villes et des villages, nous ne pouvons que tirer un grand coup de cha¬

peau aux acteurs, chanteurs, musiciens, compositeurs et artisans de ce spectacle qui fut très réussi.

G. Bd

f fcBARET DO COEüp n

CHANTE QO/

Irituts GAVILLBT

Im belle affiche de Jean-Paul Monnard, graphiste de talent.

Un spectacle de rires, de chansons et d'humour

Ç ur une idée géniale de Louis Gavillet, ce Fribourgeois qui vit à Vevey depuis près de quarante ans et qui vient de prendre sa retraite à Nestlé où il a travaillé durant trente-huit ans, a été créé «Le cabaret du cœur qui chante» qui, le 5 décembre dernier, a présenté son premier spectacle, un authentique diver¬

tissement romand qui va certainement faire salle comble ces prochaines semaines.

Emmené par le talentueux «Gabouille», les artistes et anima¬

teurs de ce spectacle sont Gilbert Vaucher, le plus Gruérien des Fribourgeois, et Marinette Deppen-Favrod qui, avec sa magni¬

fique voix, réussit à elle seule à interpréter un tour de Romandie en chansons. Ce trio, qui a le don de vous distraire durant deux heures, est accompagné à l'accordéon par Ginette Gavillet et au piano par Gaston Curchod. Un spectacle de rires, de chansons et d'humour qui sera à nouveau présenté les samedis 7 et 28 jan¬

vier, ainsi que tous les jeudis après-midi dès février au Casino du Rivage, à Vevey.

Nous en reparlerons en janvier, car il ne fait aucun doute que

«Le cabaret du cœur qui chante» pourrait fort bien prendre la relève du «Cabaret Chaud 7» et envisager une tournée de spec¬

tacles en Suisse romande.

G. Bd 15

(16)

SOCIAL

Journée internationale des personnes handicapées

r ■ i tre de la partie - Prendre les JL-^Vchoses en main: la devise de la Journée internationale des per¬

sonnes handicapées de cette année correspond à quelque chose qui devrait aller de soi. Livré à lui-même, un individu ne peut guère s'épanouir.

Seules l'appartenance à la collectivité et la reconnaissance par autrui per¬

mettent à l'être humain de développer ses dons et capacités.

Les personnes handicapées sont tribu¬

taires de la solidarité collective. Le répéter équivaut à une lapalissade.

Pourtant, notre société éprouve des difficultés face aux personnes handi¬

capées rencontrées au jour le jour.

L'intégration des personnes handica¬

pées ne va pas de soi, loin s'en faut.

Ainsi, des enfants handicapés sont placés en école spéciale sans que cela ne corresponde toujours à une néces¬

sité. Il existe encore de nombreuses barrières architecturales qui entravent la participation des personnes handi¬

capées à la vie publique. Que reste-t-il à faire?

Les pouvoirs publics peuvent dans une large mesure contribuer à atténuer les conséquences d'un han¬

dicap. Je pense par exemple à l'assurance invalidité. Les prestations et dispositions légales ne peuvent toutefois pas se substituer à l'engage¬

ment social de tout un cha¬

cun. Nous sommes dès lors tous invités à contribuer per¬

sonnellement à l'améliora¬

tion des conditions de vie, souvent difficiles, des per¬

sonnes handicapées. Puis- sions-nous dans la vie quoti¬

dienne nous mettre en relation avec les personnes handicapées de manière à ce qu'elles puissent être fières de la solidarité collective.

Le cas échéant, nous pour¬

rons partager ce sentiment de fierté.

Otto Stich Président de la Confédération

LJjlLUMÉ Fonde en 1945

Rte de la Glâne 31 1701 Fribourg

Revue bimensuelle d'information et d'actualité paraissant le premier et le troisième vendredi de chaque mois. Organe officiel de l'Association Joseph Bovet et des Fribourgeois «hors les murs».

Rédaction et administration:

Rte de la Glâne 31.

Case postale 331 - 1701 Fribourg.

Tél. 037/82 25 25.

Téléfax 037/24 32 44.

Rédacteur en chef:

Gérard Bourquenoud.

Gruyère, Veveyse, Singine et Lac.

Collaboratrices - Collaborateurs:

Broyé frihourgeoise et vaudoise:

Marinelte Grandjean.

Sarine et ville de Fribourg:

Jacqueline de Saint-Bon.

Glâne et faits divers:

Valentine Jaquier.

Société et culture:

Marinette Jaquier.

Page du patois:

Albert Bovigny.

Fribourgeois «hors les murs»:

Félix Briilhart.

Service des abonnements:

Rosette Scherrer.

Abonnements 1995 (TVA incluse):

Annuel: Fr. 79.50. Semestriel: Fr. 40.50.

Etranger: Fr. 91.50. Par avion: Fr. 117.-.

Vente au numéro: Fr. 3.70. CCP 17-2851-7.

Tirage: 650(1 exemplaires.

La reproduction de textes ou d'illustrations ne peut se faire qu'avec l'autorisation de la rédac¬

tion. Celle-ci n'assume aucune responsabilité concernant les manuscrits et photos non com¬

mandés.

Kditeur:

Imprimerie Fragnière S.A.

Rte de la Glâne 31, 1701 Fribourg.

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Tél. 037/81 15 20 - Téléfax 037/22 90 94.

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CE FRIBOURGEOIS TEL QU'IL ÉTAIT...

CELA FAIT DÉJÀ TRENTE-CINQ ANS

Il fut un grand conseiller federal

Au matin du 17 décembre 1959, Fri- bourg s'apprêtait déjà à rece¬

voir, quelques heures plus tard, son syndic devenu par la volonté des Chambres fédé¬

rales un des sept premiers magistrats du pays. Moins de trois ans après, cette même population apprenait que M.

Jean Bourgknecht devait abandonner ses hautes char¬

ges. Ses forces l'avaient trahi.

Sa santé exigeait de tels mé¬

nagements que la décision présentait un caractère irrévo¬

cable.

Nous l'avons dit, tout simple¬

ment, sans rechercher un titre à effets: nous voulons rendre un hommage à ce grand conseiller fédéral qui, âgé de soixante ans seulement, aban¬

donne malgré lui un fauteuil qu'il occupait en tant que re¬

présentant d'un des partis po¬

litiques suisses importants.

M. Jean Bourgknecht, au¬

thentique bourgeois de Fri- bourg, descend d'une famille qui s'illustra sur divers plans:

militaire, politique, religieux.

De nombreux citoyens se souviennent encore du grand- père de M. Jean Bourgknecht, lui aussi syndic de Fribourg.

Personnalité marquante et vo¬

lontaire, caractérisée par son

esprit libéral, son opposition à toute dictature d'où qu'elle vienne, Louis Bourgknecht préféra renoncer à un mandat politique plutôt que d'entrete¬

nir des luttes intestines dont il avait horreur. Son petit-fils, Jean, se voua d'abord tout à son activité d'avocat dont l'étude brillante a maintenant été reprise par ses fils.

Membre ou président de conseils d'administration, il donnait des avis autorisés et des conseils judicieux tels que les lui dictaient sa droiture de caractère et sa solide forma¬

tion juridique ou financière.

En 1950, le Conseil commu¬

nal de Fribourg se voyait privé de tout syndic, à la veille des élections. Une per¬

sonnalité, pressentie comme candidat, se récusait en der¬

nière heure. C'est alors que M. Bourgknecht apparut comme l'homme de la situa¬

tion. Rien n'illustre mieux ce sentiment que la réflexion que lui fit le président de l'assem¬

blée qui l'acclamait comme candidat au Conseil commu¬

nal: «M. Bourgknecht, vous nous sauvez...» Il ne se dou¬

tait pas, ce président qui n'est actuellement plus de ce mon¬

de, que ses paroles résumaient par avance le rôle qu'allait jouer le nouveau syndic porté aux responsabilités commu¬

nales par l'ensemble des par¬

tis. M. Bourgknecht s'attaqua au redressement des finan¬

ces communales. Eliminant toutes les branches gour¬

mandes de l'administration, sans pour autant porter préju¬

dice aux intérêts matériels de ses subordonnés - au contrai¬

re, il améliora notablement leur sort, par la suite - impo¬

sant l'obligation de ne pas dé¬

penser plus que les recettes ne permettaient, prévoyant au point de constituer des ré¬

serves pour maints travaux importants, il rétablit l'équi¬

libre financier de la commu¬

ne, remboursa des emprunts.

Et, au moment même où son programme se réalisait, il pouvait offrir aux contri¬

buables de sa ville une baisse de l'impôt. Nous ne citons là qu'un des aspects de son acti¬

vité, car, comme syndic, il s'intéressait à tous les pro¬

blèmes.

Conseiller national, profes¬

seur à l'Université, conseiller aux Etats, il s'ouvre magistra¬

lement la voie au Conseil fé¬

déral... Il se met à la tâche avec une conscience et une compétence qui galvanisaient ses proches collaborateurs.

Son argumentation convainc.

Ses objections forcent le res¬

pect. Sachant utiliser les ef¬

fets oratoires, l'humour et les ressources de la langue fran¬

çaise, il s'exprime toujours aux Chambres fédérales dans un silence parfait. Il répond aux interpellations avec une finesse d'esprit et de senti¬

ments qui faisaient de lui un orateur averti et écouté.

La maladie le contraint à quit¬

ter Berne. Les Fribourgeois qui ont pu l'apprécier le re¬

trouvent dans leur ville. Mais il n'est plus leur syndic. Il reste «leur» conseiller fédé¬

ral. C'est à ces titres qu'il de¬

meure dans leur cœur. Ils lui souhaitent un complet réta¬

blissement et formulent des vœux ardents pour qu'il re¬

trouve pleinement la santé.

Les Fribourgeois purent espé¬

rer, un moment, que M. Paul Torche, qui n'avait pas fait acte de candidature, succéde¬

rait à M. Bourgknecht. Mais après avoir recueilli une ma¬

gnifique marque d'estime de la part de ses collègues, M.

Torche s'effaça pour per¬

mettre à M. Bonvin d'accéder à la plus haute charge du pays, évitant ainsi des dissen¬

sions et des ressentiments.

Tiré de la revue FRILL

Cœur blessé, déchiré Par la mort de l'être aimé Les larmes au fond de ses [yeux Brillent comme de petits

[feux Noël différent

Noël autrement Sous ses beaux cheveux

[gris Un visage triste, amaigri Elle a éteint la lumière Et fermé doucement les

[paupières C'est le soir de Noël Noël solitude Noël lassitude Elle en a eu des jours

[heureux

NOEL DIFFÉRENT Lorsqu'ils étaient encore [tous les deux L'an dernier, son mari l'a [quittée Malade, usé, épuisé Noël différent Noël autrement

Plus jamais comme avant Les cloches se mettent à

[sonner Chantant la nativité Elle ne les a pas

[entendues Le sommeil lentement l'a

|vaincue Petite chose oubliée Petite femme mutilée Noël différent Noël autrement Plus jamais comme

[avant.

Marinette Jaquier

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m G A R A G I Kl SCHUWEY MARLY • FRIBOURO - LA TOUR-DE-THÊ

fis vous souhaitent

unjoyeux Noël

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ROLAND KRATTINGER LENTIGNY ©037/3713 20 ainsi que son équipe de paysagistes et de pépiniéristes remercient leurs nombreux clients et leur souhaitent joie et santé pour 1995!

vous remercie de votre fidélité et vous présente ses meilleurs vœux pour 1995!

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La crèche incomplète

Les mains tavelées, aux longs doigts déformés par l'arthrose, extraient des papiers de soie protecteurs les personnages de la crèche en bois polychrome. Marie, Joseph, l'âne aux oreilles recollées maintes fois, le bœuf, la mangeoire et ses quelques brins de paille.

Mais où est donc l'enfançon? Amélie Doucet fouille précautionneusement le carton qui ne contient plus que les ber¬

gers, les moutons et le chien. En repliant soigneusement le papier qui enveloppait le dernier pion du bestiaire de Noël, la mémoire, subitement, lui revient.

Péniblement, la vieille demoiselle se relève, les santons dans une main, et commence à les disposer dans la crèche au pied du sapin aux aiguilles synthé¬

tiques. Le chien... Bien sûr! Comment a-t-elle pu oublier César, le corniaud un peu fou adopté par son amie Claire, insti¬

tutrice à la retraite comme elle? Claire et César, une histoire d'amour qui s'était terminée au printemps, lors des funé¬

railles de Claire. César, désemparé par l'absence de sa maîtresse, trop âgé pour qu'un autre foyer l'accueille, avait été

«endormi» par un vétérinaire. Avec nos¬

talgie, Amélie se revoit, il y a un an, en cette veillée de Noël égayée par la pré¬

sence de son amie, le repas qu'elles ont partagé, les souvenirs en commun de deux vies consacrées à l'édification de jeunes filles plus préoccupées par les amours naissantes que par les désinences latines. Et puis César, sous la table, qui ronge son os, croient-elles, alors que subrepticement il a subtilisé l'Enfant Jésus et le mâche comme du bois doux!

Amélie secoue son chignon aux mèches blanches: comment peut-elle oublier des événements si récents et se rappeler par¬

faitement la robe qu'elle portait à sa première communion? Aux «réveille- mémoire» quotidiens que sont pour elle les mots croisés, elle va adjoindre une bonne dose de comprimés à l'ail et de gouttes au ginseng. En allant à la phar¬

macie, elle fera un détour chez le photo¬

graphe où elle a déposé un film à déve¬

lopper. Et puis, il faudra remplacer

l'Enfant Jésus détruit par feu ce coquin de César! Va-t-elle braver la foule et le vent aigre en cette veille de Noël?

Amélie hésite un peu, mais la mangeoire vide est si triste, et puis la perspective d'un Noël solitaire, s'il n'effraie pas la vieille demoiselle, la convainc tout de même à envisager un passage chez le traiteur où elle s'offrira quelques mets fins et des truffes en chocolat.

Le bus, bondé, stoppe dans un soupir de freins hydrauliques Amélie y grimpe alertement, coquettement emmitouflée dans son manteau à capeline beige.

Aussitôt, un adolescent vêtu d'une che¬

mise à carreaux trop grande de trois tailles se lève et, dans un sourire, lui cède sa place assise. Amélie, charmée, remer¬

cie et s'installe. «Allons, pense-t-elle, les jeunes ont encore bon fond, ils ne sont ni pires ni meilleurs que nous à leur âge.»

Amélie, discrètement, dévisage le jeune garçon maintenant solidement accroché à une poignée, son sac à dos coincé entre ses pieds chaussés de tennis fatigués. «Il pourrait être mon petit-fils, il m'accom¬

pagnerait en ville et choisirait son cadeau de Noël, puis je cuisinerais pour lui, des frites peut-être, puis nous jouerions aux

échecs... Allons, vieille folle, à son âge, il aurait mieux à faire que de tenir compa¬

gnie à sa mamie! Quelle est maintenant cette nostalgie de maternité alors que j'ai passé ma vie à m'occuper de l'éducation d'enfants des autres?» Amélie se morigè¬

ne mais ne peut s'empêcher de laisser vagabonder son imagination: ah! passer la veillée de Noël en famille, avec des enfants, des petits-enfants, et une grand- mère, elle bien sûr, entourée de toute cette chaleur humaine qui, elle s'en rend compte aujourd'hui, lui manque telle¬

ment dans la solitude du crépuscule de sa vie.

Plongée dans ses pensées, la vieille dame oublie presque de descendre à la station d'où, en quelques pas, elle se rend à la pharmacie, puis chez le traiteur qui livre¬

ra les quelques gâteries destinées au réveillon solitaire de ce soir, puis enfin chez le photographe où l'attendent, dans leur pochette plastifiée, les photogra¬

phies qu'elle a faites lors d'une excursion dans les Préalpes. Il reste maintenant à dénicher l'Enfant Jésus bis, la doublure de celui qui fut rongé par le corniaud.

Amélie grimpe dans un taxi stationné devant la gare, car la boutique qui vend 19

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SOUHAITENT UN JOYEUX NOËL ET UNE BONNE ANNÉE 1995!

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remercie très smcerement tous ses abonnes pour leur fidélité et leur confiance, car ce magazine du terroir a besoin de votre appui pour vivre et poursuivre sa parution.

Aux nombreux lecteurs et annonceurs, au personnel de l'Imprimerie Fragniére et d'OFA, agence de publicité à Fribourg, la rédaction et l'administration de FRILL souhaitent un joyeux Noël et expriment leurs vœux les meilleurs pour la nouvelle année!

Nuit

de Saint-Sylvestre à «La Chope»

Tenu depuis le 3 juillet dernier par Erika et Max Labhart, un couple dynamique qui ne manque pas d'ambition, le restaurant «La Chope», à Fribourg, propose une nuit de Saint-Sylvestre extraordinaire avec musique disco et danse, ainsi qu'un menu à 100 francs qui séduira votre pa¬

lais.

En guise de référence, sachez qu'Erika a le don de recevoir ses hôtes et de veiller sur un service soigné, alors que Max Labhart, chef de cuisine, a acquis sa formation à l'Ecole hôtelière de Lausanne et a pratiqué son métier au Canada et au Montreux-Palace, avant de reprendre en qua¬

lité de gérant libre le restaurant «La Chope».

Avec son épouse, il souhaite vous accueillir très nombreux pour la nuit du 31 au 1er!

Texte et photo G. Bd

Erika et Max iMbhart entourés de Carmen, assistante de direction (à droite) et de Diane, serveuse (à gauche).

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