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Texte intégral

(1)

LA

REVUE GÉNEV~ISE,

RECUEIL POLITIQUE, STATISTIQUE ET LITTÉRAIRE.

TROISIÈME LiVRAISON • .fJ.d SEMBSTRE.

Septembre, 1819-

POÉSIE.

Sur . les agtbnènts de ta poésie,

QUAND

l;ennul qUI par fois m;obsèlÙ!.

Vient appesantll' mes esprits j

Invoquant Phœbus à mon aide ,

Qu'~I IDe soutienne- ou ll,:,n, j'é<:l'ÏS j

La peine, le chasriu, tout cède A ce littérau:e remède, A ces travaux que je ché,'is, LI: souci même qui m'a.ccable Me parait moins insupport..ble i Et lotsqn'en vers je I~ décris, Je ne pense point que"la gloir.

A ma fugitive mémoire Accor~de jamais de lonss jOUf&.

le demande à la poésie , Non qu'eU.., ,élerui.e ma vie"

1

(2)

Si ragl'éàb1e anniversaire D'un événement fortuné, Chez l'ami qnt m6ù ~œui préter,,"

Se fête en un joyeux diuer;

Si long-temps léger et volage.

U \le beauté modèste et sage Fixe sun cœur et son destin ; Si d'une longue maladie Un bon parent touche à la fin, Si sa famille congéd ie Un noir et triste médecin , Célébrnnt des jours pleins d'ivresse, A la générale allégresse

Je m~le mon petit quatrain, Et d'une heureuse circonstance Usant avec babileté ,

Mes vers vont trouver l'indulgence Parmi les ris el là galté.

Traitant des sn jets plus sublimes , J'ellsse pu dans de folles rimes, Chantant Bellone et les combats, AHeclér dn goût ponr les armes, De sang- froid peindre les alarmts Et chéÎ'cber en vers Je trépas;

On pour uue Hébé chi:lriêt'it;:ue Fredoriiiant de fad~s êoncërts ,

.Me chArgér moi-m'~mè des rel;S D'rin cupidiln tragÎ-conlique ; Et de son tarquois argenté, Tinnt Une légere flèche, Faire urië poétique btècliè A mon creut' éD ttanciûiIliié;

l'lais, certailiqué t:i vérité Doit présider à la péiniiil'l' Des sentimeuts

que

la nature Prodiguê avëc varlété, Imiterais-je ces I:hphêes De qni les illuses éèhanlfée~, Par dèS p1aiau. tumultueui 1

(3)

Chanlent les charmes de l'étude, Le càlme de la solitude,

Qui, dans le moncIe, au sein des jel11, Célèbrent Flore et les Dryades , La sauté quand ils sont malades, Et la fièvre quand ils vont wieux;

Allant toujOUl'S chercher loin d'eux Les grands sn jets de lenrs tirades,

Pensant que .Iecœ.ur .nu les yenx N'inspirent que des vers maussades, Et croyant ,que, dans leu.'s Rortraits , A u vrai seul ils seront liJèles, Lorsqu'ils s'éloiguent des modèles Dont ils veulent saisir let traits;

Non, je fuirai cette folie Et par le ·hon sens aV'3Pti, Les lieux où je Hasse ma vie, Le plaisir que .j'~u)lli senti, Feront seuls résonner ma lyre;

Aussi, fidèle à le décrire, Quand le bonheur m'aura 'Iuitté, A"ec plaisir j!irai relire

Les ,'ers 011 je -l'aurai chanté i Du passé la riante image,

Voirer. d'un hemcux nuage' ,La funeste réalité,

Comme d'un ami, d'une amante , Par la mort ravis pour jamais,

Sur l'émail qui 'les represente Nous aimons à revoir les traits.

EPIGRA.)}I-ME

TI'l'lilP.

Sur deux mauvais poëtes se disputant la propriété trun mauvais ouvrage.

,l'wC ~Jlis.Jl!,e.~!~sYllv~aifs Damia se rend le possesseur,

(4)

Qu'il s'est approprié la fieur ; De ce mauque de savoir vivre Va • Paul, le ciel te venge hien.

DalUis 'eut beau volel' le meilleur de ton livre, 11 n'.est l'ien ùe hon dans le sien.

Autre, sur un avocat.

De Balhus l'ergoteur admirez l'éloquence.

Il rait h"îJler le crime. et dOl'mir l'innocence.

ENIGME.

Je suis légère. vacillante.

Je nais dans de chéLifs l'eduits;

Des habitants de j'air j'élève les petits, Et mon utilité sur la terre est constante;

Des Muses. de l'Amour, les nombreux favoris Sans cesse de moi font usage;

Les lettl'es constamment naissent sur mon passage Pour de$siner leurs formes, leurs contours, La française el l'anslaise à moi seule ont reconrs;

L'ingratitude est pvurtant le parlage Dont je vois payel' mes secours,

E. R.

L'homme d'un fer tranchant me fait ientir l'outra.!,;e:

Il me noircit, il devienL mon bourreau Îo

De plus d'nn sot j'hahite le hureau, Tl'op rarement je 5&rs le sage.

Le mot de l'énigme du derniel' numéro

est·

Omo1'f1l

(5)

( 77 )

CONSEIL REPRÉSENTATIF.

Concordat pour la recherche et l'extradition des criminels d'un Canton à l'autr·e. - Loi or- ganique sur la manière de procéder

aU:M

élections. -- Projet de loi pour assurer le.!

subsistances.

Le

vœu que j'exprimais, il

Y

a quelques semaines,

ail

sujet <le ce concordat, lorsqu'il n'était qu'un simple Pl'ojet, a été en grande partie réalise. En vain une indiscel'llable minorité a-t-elle élevé la voix }10Ur s'opposer à tout chan- . gement : l'immense majorité des membres des deux Con- seils a paru frappée des vices fondamentaux de la loi, et du danger de l'admettre sans lui avoir fait sulli,' dès ~men­

dements considérables. Enfin, après une discussion où le patriotisme et la saille raison ont obtenu un triomphe pres- que complet, le concordat a reparu tellement modifié et amélioré dans ses dispositions les plus alarmantes pour la liberté et la sécurité individuelles, que dans le cas ail celle convention sera admise sous sa présente forme par les autres Cantons, ce qui est encore problématique, on peut la regal'det' comme une loi nouvelle, basée sur les pt'incipes de notre législation auxquels 110US sommes le plus justement ; attachés. Il m'est doux d'avoir à revenir d'une prevention fàcheuse, et plus doux encOI'e d'avoir

à

donner des éloges là où je craignais de trouver un suie~

de censnre. De pareils mécomptes sont une cit'constance heureusepow' ~ll écrivain qui n'a ~n we que le bieu de lion paysl

On trouvera ici J au défaut du texte officiel, que je n'ai

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pas sous Tes yeux, la substauce, et

à

très-peu de chose près, les expressions mêmes etes réserves avec lesq uenes le concordat a été adopté pàr le Cooséil représentatif. Si, malgré tous mes soins pour être exact, il était échappé quelque erreur dans ·la rédaction dont je fais us"ge, je m'empresserais <le la réparer plus tard. J'ai tout lieu de éroire qu;il ne s'en est glissé aucune d'importante, mais J'ai 'oulu me mettre d'avance, par ceUe déclaration, à l'abri de tout reproche d'infidélité. Je ne garantis que ce qui m'est personnel.

Il serail inutile de rapporter le concordat lai-même.

La plupàr~ dès lecteurs Je connaissent déjà; il est fott long, et la pièce ci -dessous peut eh tenir lieu pour ce qui cori cerne le canton de GenèTe.

(1 Le Conseil rcprésentatif a artêïé, dans ]a séance du 2030ftt 1819, que les députés à ];ihautè diète adopteront ou ratifieront le concordat, ratifié le 8 juin 1809 t~ntre les

XIX

Cantons de la Suisse, POUl" l'ex.tradition réciproqù.e des condamnés et des coupables présumés, et la pr()dudion des témoins en matière criminelle, sous les réservcsèi- après spécifiées :

« 1. L'extradition des conrlamnés 'et des coupahle:'! pré- sumés n'aul'a lieu que pour les èrimes qui am'ont été commis dans

If!

canton qui en fel'a la demande,

et ne

sel'u àdmise que pour des crimes majeurs, tels que tes crimes contre la slÎreté Intérieure et extérieure d'e l'Etat; la fa- brication de fausse-monnaie, le faux

en

écriture publique, l'llssassillat, l'empoisonnement, l'incentlie, 'le ·,,01 avec 'Violence.

fi On

se

réfère

ra

à la législation du

cà:nton

hoi'sda- quel l'e1tradition sera requise pour Wlvdirsi le crime commis se trouve 011 non compris au nombre de 'ceu,

d'é8i~Dés.

(7)

( 79 )

H. ( Dans le cas où il s'agirait de crimes non sp{ci-fiés ci-dessus, commis ou présuméf. commis dans un aulre -canton ,par un de ~sressortissants, l'extradition dll criminel 011 ~ccusénepourra êlre refusée aux autorités oudit Canton, sauf à se -référer àJa législation du Canlon

(l'où

,l'extradition devrait .a·voir .Iieu, pour .savoir si l'ac~e 'lui donne lieu à la poursuite est un dtime.

III. « Dans les Cantons où,la _Torture ,soit Question, au- J'ait été maintenue ,ou rétablie, les indivi{lus, aUlresque leurs propres ressortissants, dont l'extradition serait effec- tuée, n'y seront jamais appliqués ni préparatoirement. ni définitivement, et ne pourront être ·en aucun cas soumis :n'cant:la condamna lion à aucune espècedepei.oe ou de contrainte personnelle ,autre que l'emprisonnement.

IV. (cLorsqu'ils!agirade coupables présumés, l'extradi- tion ne sel'a point opérée sur de simples signalements, mais sur des pièces que l-es.alutorités compétentes du Can- ton où lesdits individus seraiental'rêllls, jugeront .suffisantes pour constater qu'ils sont dans un état légal de prévenLion ou d1a:ccU5:lliondes crimes ci-dessus.

V .. ((,La recherche et l'81'restation des condamnés ou des coupables présumés ne pourront se faire par les employés del1police d'un Canton sur·le territoire d'uu autre Canton,

qu~avec l'assistance ,l'un officier de police judiciaire de ce dernier Canton, et dans' J..i. forme détermilIée pal' les lois.

VI. ( .Dans Je cas d'évocation d'un témoin ,si le té- moin esl reconnu complice du crime, il Sf'ra renvoyé par devant son 'juge naturel, 'aux frais du gouvernement qui l'aurait appelé.

'~H.K

,Ln

,revendication des ohj'ets

vo16s ou

enlevés nans un Canron et transportés dans una-uh"e, ne pourra être faite que suivant les

lois du

Canton

ou la

revendication

est demandée.

(8)

t 80 )

VITI. uLe concordat ainsi modifié sera contracté ponr le terme de dix années} qui expireront en juillet 1829'

« Les députés du Canton de Genève sont au surplus spécialement cbargés de déclarer à la Haute-Diète que, pour les crimes non spécifiés (lans les réserves précédentes et jusqu'à la conclusion du présent concordat ainsi mo- difié, le Conseil représenta.lif et Souverain pourvoira à ce que les individus génevois coupables de crimes commis dans d'autres Cantons, qui se retireraient sur le territoire du Canton de Genève, y soient poursuivis devant les tri- bunaux du Canton de Genève, à raison desdits crimes.

sur la plainte soit de la partie lézée, soit du gouvernement du Canton oll les crimes auraient en lieu, Ile manière

à

ce que le sol de cet Etat n'offl'e jamais aux Génevois cou- pables desdits crimes, un asyle où ils soient assurés de

l'impunité.

« Les députés sent, en outre, chargés de fai"e connaître la décision qui sera prise par chaque Canlon au sujet tIes

l'é~erves ci-dessus, afin qu'on puisse fixer l'!\poque à la- quelle le présent concordat, ainsi modifié, deviendra exé- cutoire entre le Canton de Genève et chacune des pal'lies acceptantes. II

Je n'ai qu'une seule remarque de quelque importance à faire sur les dispositions de cette loi, qui sont en gé- néral protectrices. C'est pour relever le vague eff,'ayant qui l'ègne dans ces expressions de l'article premier: crimes contre la szîreté intérieure et extérieur.., de l'Etat; Qui ne voit d'un coup d'œil quel champ elles ouvrent à l'arbi- traire, et quelle facilité immense elles donneraient à une tyrannie ombrageuse, qui voit le crime partout oll il lui convient de le puni.,? Les Réfugiés protestants qui fuyaient les persécutions de Louis XIV, les Emigrés fI'ançais échap- pés à la hâche révolutionuaire en 1793, ou aux réactions

(9)

( 81 )

de 1815, n'étaient-ils pas, aux yeu~ de leurs pl'rsécuteUl'S, coupables de crimes cantre la sûreté intérieure· et exterieure de l'Etat? La législation écrite ou traditionnelle de la plupart des Cantons suisses et le Code Impérial français qui nous l'égit, permettent de qualifier de ce nom-là à peù près tout ce qu'on veut, depuis un article de gazette ou une lettre d'un ami à son ami, jusqu'à une révolte à main armée. Je crains pen, dans ce genre, je l'avouerai, les interprétations prononcées par des tribunaux composés comme le sont aujourd'hui les nÔtres; mais un régime oit le sort d'un Ïlulividu dépend du résultat d'un commen- taire, sera toujours loin d'inspirer une sécurité parfaitl'.

Ajoutez que le cas dont il s'agit présente un motif de moins de confiance; car tandis que dans les autres cas, . c'est des mêmes autorités judiciaires, ou, si l'on peut em- ployer ces expressions, du même système judiciaire qu'é~

manent l'acte de mise en accusation et le jugement, el que les débats servent à rectifier, s'il y a lieu, dans J'in- térêt de l'accusé, les erreurs dc l'instruction préliminaire, ici le jugement préparé par nos tribunaux ,. est consommé par des juges étrangers qui ne sont point censés connaih'e nos lois, et qui n'ont plus d'autre affaire que d'appliquer les leurs à la punition des accusés. qu'on leur livre. En d'autres termes, un accusé dont l'innocence, aux termes de nos .lois génevoises, eût été reconnue à Genève dans le cours du procès, peut fort bien être trouvé coupable à Fribourg, selon le code fribourgeois, et puni comme tel, parce que notre Chambrl' d'accusation aura eu le mal- heur de se tromper à son préjudice dans SOD enquête. Ce danger n'est pas· tellement hors de toute possibilité qu'il n'eût été prudent d'y pourvoir. On autaitpu, par exem~

pIe, et la chose en valait la peine; statuer qu'un membre de notre ordre jl\diciail'e serait délégué auprès da tribq-

(10)

Bal étran.gft';pour y suivre ~a prt)eéd.ure, :et réclamer la libéraLÏon de l'aecU'Sé da us Je \Cas~,\ 1es débats,prOUYfrlllent

-Ill'~l n'y avait pus ell dieu ,il sa !DIitse cenaccusatiQ,n il Ge- 'tiève. On IpefJ,t 'sansdoule lim3ê~n6r d'autnes sau\'q,,,rdes, lj'imliCfne la première qui 'Sc pnésenle il mon esprÂt, per- 1illadé qile sllr 'tliU 8Ilije1.q,ui tondle ttl'cal.lssi .prèsà la Jihel't,é .des ciloyens,

l'e!Ilc.ès

de Ja tléliamce ;e.<;l,luliWble, cl.1}:p'a,u~

,OWle précaution il1~est ,f"ivo<1e. Je désille -ardemment ,qpe l~eiXférOODoe me pr01ilve que .j"l.\~ist01'l tle m'tilarm6l'.

hoe Tegret:e point de m:êlœ &lJrêle aussi ,}ollg .... etn.ps -snI' .on .obtet aussi ;grXl\~. .le rev,iemh',ai plus tord, 'sila .chose ,en 'Vaut -la peine, ,sur la iloi .Ollgll'Diquc ;pOll:l" ,les ·ruec-

1.Ïons~ .qui ise débat ,dans ce moment. En lIJllentlant, il .6&t ,honll'annonller qu'unartiole ,spéoial de 'cette l~i ,mainllent

~ux BBpiran(s tellooit ,de Jj'iusoril:e il Jo lGhanaaUorie 'SUi'

un 'tahlearu !fait :pm1r,tltre j.nprimé t>..t ,dis~ribtlé. Le pro;l'tt du mors -de !Îuinl1'en misant 'pas,menLÏon, laissait oroindl~

-qu'on,n'et'Lt dessein de .le ,suppnimer,ce ,qui ,eût ,été delil ,conséquence la ,plus fâcheuse.

J'aurais Lien aussi àiparler d'un ptrojet .le Joisur ,l'ap- llrovisionuement .puhlic, dont j'apprends ,qu'une commis- 'sion S'Dccupe. Mais ,de la manière dont je ,suis .décidé à -envisager Je sujet , ijeprévols -lantde résistance, lque j'ai 'besoin de temps pour m'y prépaller.

UN .:ÉLECTEUR. AUXÉLECTEUR.S.

Cgncitoyens et Coliègues!

Je'suls, comme le pl us grand nombre:d'entre,l'OUS ,)simp~e électeur ou 'premier ,degré. Cette qualité-là ne medonDC

-pas.,

Inon plus qu'à vous, des, droitshienétendusj ,mais l~ls

(11)

( 85 )

qu'ils

~ont, il filat an moins songer à ce

qu'ils

nous

p1'ofi:..

.lent, èt sùrtout à ne pas laisser croire que nous n'y tenons tuète. Qui il peu, doit m"énager ce qu'il B.

llt!s

gens mécontents de III loi électo/'ale ont pris, dit-on, le patti de ne pas se m~lèr des élections. Ils espèrent, en"

protMtllnt pat INlr absence, forcer le législateur à amé- liore'r une loi impopulait·e. Ces gens ont tort. Vabsence

" de

cent. de deux cènts, de cinq cents électeurs de mau-

"aise hUlUeur n)empêchera pas que l'électeur se fasse (1);

seullllUent ellealfaiblira leur pal'li clans l'assemblée ,eUe donnl!ta pius de force à leurs adversaires. IJ8S élections qui seront raites, ajouteront "à leur mécontenteR/cnt, et diminueront d'année en année )a chance dont ils se flat- tent à'obtenÏl' uue meilleure l'oi. AUnns en maSse aux élec- tions, entratnons ave'c nous t011"'l les citoyens qui peuvent acquérir le droit d'y aller; aIOl's, mais seu1ement;alors, nous pourrons apprécier au juste, nous autres-simples ".nomi- bateUTs, jusqu'où 's'étend 'notre influ;cnce. Il faut voir 'jouer 'One ,ma'Chine (fout en estimer ta force. flll'est pas "cncore

tlémonlt'é

"tiùe- ceux "qui

"ont 'cons'truit celle-ci,

la

cannais-

S'è'tit bien. Essayons-èll.

Considérons 'en 'seùond 'i'cu qui nous mirons. 'Partotis du pri'ucip'e 'qu;un repI'é.:e'Atailt du peuple doit ~tre Ull

"ëitoyen éclairé 'et dév(taéail peuple, unfunnme ("ii ail donné -des garanties suffisantes cre s'ès 'opillions, de ses sentiments, oe"sbn energre surtout, 'car les lmnièl'essont "encol'eplus 'co'nimunes

que

te cO'uragepolitique.Consuhons "h 'cel ègard la voi'Xpublique, 'et "sachons interprérer ses 'réponses. Nous

''t'au~onsdes hommes 'ca"pablesde 'dâfenUre les hftél'~ts na- tiotiailx: ilot1sne demand'erohs «onc point de 'tel 'can«idai,

(1) Il n'y a dans la nouvelle loi ;nCUDe clause rèlative au nombre -a'~ect!!ftl's préseus '11éclillsaite "pour renllre"l'élëclÏon"Vàlàôle.L'anciellue •

fiqUS ce point de vue important. valait mieul;.

(12)

romment remplit. il ses fonctions d'employé? comment exerce-t-il sa profession d'avocat, de négociant, d'insti- tuteur? Est-il aimé dans sa coterie? Est-il aimable dans

un salon? Est-il bon convive à table? Mais nous deman- derons a-t-il à cœur le bien de son pays? En fait-il l'objet habituel de ses affections, de ses pensées? Quels sont ses titres à la confiance (les citoyens? Est-il instruit, de cette instruc- tion qui sert aux affaires? A-t-il cette loyauté de caractère qui rési~te à toules les séductions, cette fermeté d'opinions qui ne se rend qu'à la vérité, et ne sait jamais séparer là cause du pom"oir de celle de la justice? La voix publique nous l'apprendra. L'estime des nns, l'aversion des autres sont également bonnes à connaître: il ne s'agit que de savoir d'oll elles partent; ces jugements contrait'es ne sont sou- vent que deux façons différentes de dire la même chose de la même personne.

Il y Il ici une précaution à prendre. Dans le nombre des candidats qui se présenteront, ou qu'on a l'intention de présenter, il en est quelques-uns que le peuple verrait nommer avec plaisir, et qui ont comme citoyens, des titres très-réels

à

la confiance générale. SillOS habitudes com- portaient à cet égard une publicité complète, je les dési- snerais par leur nom, et je jouirais de la satisfaction de leur offrir l'hommage de mon estime. Mais ces candidats S,ont déjà assurés des suffrages du secondcollége électoral et d'une pat·tie suffisante du premier; réservons les qÔtres pou~ les personnes moins certaines de passer au second tour d'élection, pour les candidats qui n'ont guère de po- pularité qu'auprès du peuple. Ménageons prudemment nos forces, en ne les employant que là où elles sont nécessaires, et n'allons pas combattre inutilement pour une conquête que d'autres feront pour nous.

TQUS les électeurs libéraux sentiront la nécessité de com-

(13)

( 85 )

biner leurs eWorts, pour arriver au mt'lme hut. De l'incerti- tude, des divisions nous seraient funestes. Unissons-nous et concertons-nous. Unissons-nous, pour ne faire que des élec- tions libérales. Concertons-nous, pour que nos suffrages ne soient pas perdus. Que chaque cercle, ou société ou reunion d'amis indique quelques candidats pris dans son sein, c'est de justice rigoureuse; mais qu'elle réserve une place sur ses listes aux candidats indiqués par d'autres, lorsque, tout esprit de corps mis à part, elle juge qu'ils méritent d'être élus. Qu'on se fasse réciproquement des concessions, des sacrifices, s'il en est besoin. Ces concessions, ces sacrifices c'est au bien publiç qu'on les fera; c'est au nom de la li- berté, que la patrie les demande de vous, concitoyens, hommes de la vieille Genève! Unissons-nous pour être forts J concertons- nous pour être ,'ictorieux.

Qu'aucun de nous par une faiblesse indigne d'un ci.

toyen libre, ne rougisse de s'inscrire sur la liste des aspi- rants, si sa conscience, si des symptômes d'approbation pu- blique l'y autorisent. Echouer, en pareil cas, est un mal- heur, non un ridicule ou un opprobre. L'honneunIe repré- senter ses concitoyens est une ambition qu'on peut avouer sans honte.

Que notre attitude soit digne ,et calme. Montrons-nous chauds amis de la liberté constitutionnelle: laissons, s'il le faut, nos adversaires nous trailer à leur aise d'esprits ini quiets. d'hommes remuanfs. Gardons noll'e inquiétude) afin de veiller en tout temps à la conservation de nos droits;

et ne cessons d'être agissants, que quand nous serons sûrs.

que lo"~ le JDonde se repose.

MANGET.

(14)

MÉLANGES.

Sur les fêtes et réjouissances puhli.quefJ.

Lorsqu'on entend parler d'une fête, d'une réjouissance publique, on croirait qu'il s'agit d'une réunion de plaisiro;

offerle au peuple, d'un spectacle destiné à réjouir, à amu- sel' le puhlic. Or, c'est précisément chez nous tout le con- trai,'e, et si le public intervient dans ces sortes de céré- monies, ce n'est point pour s'amuser, mais seulement pour contribuer à l'amusement (le ceux qui sont les héros de la fêle. 11 suffit de jeter un coup d'œil SHr la manière dont se passent les choses dans ces grandes occasions, pour se con\"aincre qn'on ne paraît nullement avoir en vue de divertir le peuple, mais bien de se procurer du di\"ertissement par le moyen du peuple; nous ne i:li- sons pas à ses dépens, car cela est sous'entendu. Il sem- blerait que dans ces occasions solennelles, oil il est con- venu que tout le monde doit être gai, oll le peuple est condamné à s'amuser par ordonnance de police; il sem- hlerait, dis-je, que le meillem' moyen de faire participer les citoyens à ces plaisirs officiels que l'autorité leur pro- 111 et , serait de faire disparaître Uil moment la banière insurmontable qui sépare les (lominants des dominés. Les hommes du pouvoir ne devraient-ils pas, dans ces occa- sions, dépouiller leur front de l':wréole imposante dont i1s 80nt toujours entourés? Ne devraient-ils pas être accessi-

bles à leurs concitoyens, qui ne les voient jamais que re- tranchés dans leur grandem'? CI'aindl'ait>ut-ils de se com- }lromcttre, en se mêlant, pour un seul jour, et sans tirer à conséquence, dans les rangs des citoyens, en leur par- lant, en écoutant leur langage, leurs ·rlaintes, leurs ré- clamations? Assurément, celle conduite

Ile

nuirait nul-

(15)

JemenE li leur considération; nous vivons dans un temps

01{ la simplicité et l'affabilité inspirent pIns de respect (PC cet appareil fastueux, qui prouve seulement qu'un humme a beaucoup d'argent. Les citoyens verrail'nt au.

moirts qlle les fonctionnaires qui ll's adnlinistrent, s'ils sont habituellement éloignés d'eult pnr leurs fonctions, parlent encore le mème l<lngâge, se Croient toujoUt'!! issus de la même natlir'e; et Je peuple est si f.'l'cile à contenter, que ces c'hoses-là ltli font toujours f)laisil·. M .. is loin de là, c'est précisément dans les fêtes publiques que Je pouvoir s'arme de l'<lppat'eil le pIns imposant, et je dirai presque, le plus formidable. Jamais fa distance qui sépare ceux qui sont quelque cbŒ\C de ceux qui ne sont rien, n'a été plus im- mense et plus difficile à franchir, cela tient il ce que nous <I,'ons dit plus baut, que dans les fêtes publiques, on n'avait puinl en 'l'ue d'amuser le peuple, mais de s'a- muser par le moyen du peuple.

Regardez une fêle quelconque, dans quelque chef-lieu.

de département qu.e ce soit. Il faut toujours qu'il y ait un cortége, car il pm'ait convenu qu'il ne peut

y

avoir de fête sans cortége. Il faut par conséquent que la garde na- tionale se mette sur pied pour escorter et former la haie, cela est passé en usage. A la vérité, les citoyens aime- raient peut· être mieux. rester tranquilles chez eus:; mais COmme il est décidé que tout le monde doit s'amuser ce lOllr-Ià, personne n'est maître de faire ce qu'il veut. La

«arde nationale prend donc les armes de très - bonne heure; Oll lui fait long-temps à l'ovance occuper les rues par où le ,c0rlége doit passer; elle reste ainsi sur pied.

trois ou quatre heures sans nécessité, iOrmant u'tle double lloie, qui empêche la libre circulation dans la viHe. Cela n'est ni très.agréable, ni très-ColUlDode; mais il fa\'lt '~1l payer ses plai:;irt.

(16)

'Enfin para~t l~ cortége. Costumes, uniformes, brillants, rien n'est oublié 'pour éblouir les yeux. On sent bien qu'ici le peuple est nécessaire, car qu'est-ce qu'une représenta- tion sans spectateurs ? La surprise de la multitude ébahie devant tant d'éclat et de magnificence, est un coup d'œil assez agréable. On plane avec quelque plaisir sur ce peuple, dont on prend la curiosité pour de l'admiration • .

Entre les regardants et les regardés, on seut quels sont ceux dont l'amour-propre est flallé, on sent pour qui 1I0nt toutes les jouissances, tout l'éclat et taule la ~loire.

On veut donc bien permettre que la multitude jouisse de ce spectacle; mais il ne faut pas que le plaisir la fasse sor·

tir de son attitude respectueuse. Les indispensables gen- darmes sont toujours là pour maintenir la foule à une distanee convenable, et une bourrade fait rentrer dans l'ordre celui qui voudrait voir le soleil de trop près. Amu- sez -vou", mais pas de familiarité !

Cependant ce cortége a pour but une cérémonie reli- gieuse ou autre. Cette cérémonie a lieu dans lm temple o~ en plein vent, et dans ce dernier cas, il Y a touj OU1'S une enceinte fermée où tout doit se passer. Arrivé au lien préparé, le peuple n'est plus nécessaire. Le local étant circonscrit, il est bien plus agréable d'avoir des specta- teurs choisis que des citoyens de toutes les classes. Eu cou- séquence, gradins et tribunes sont exclusivement réservés pour des billets privilégiçs, et le public, objet d'une con- signe inexorable, est arrêté à la porte. Il reste dehors, at- tendant, si bon lui semble, que tout soit fini, pour voir le c01,tége s'en retourner, et pour rehausser par son con-

COurs la marcbe triomphale d.e ceux pour qui sont tous Ic;s plaisirs et tous les honneurs de la journée.

Enfin rheure du dîner arrive, et ici tout le. monde re- couvre sa liberté. Gardes niitionaux et autfes pellvent aller

(17)

( 89 )

{liner chacun chez eux. Un grand nombre d'en Ire eux feront alisez maigre chère; ils boiront peut-êtt'e un peu moins qu'ils ne le voudraient, attendu que les octrois sont chers. Mais ces octrois et autres impôts servent à payer le dîner magnifique qui se donne à la municipalité ou à la préfecture. Les citoyens peuvent bien se retl'an- cher quelque chose, afin que les employés du gouverne- ment ne se retranchent rien.

Un dîner somptueux a donc ]ieu, soit chez le maire.

soit chez le fonctionnaire le plus éminent. Suivent les toats avec force vivat, la musique, et quelquefois l'accom- pagnement d'artillerie. En se levant de table, ces Mes- sieurs se mettent ordinaireml'nt au balcon. Alors, ]e peuple enchanté peut juger à l'enluminure de leur ,·isage·

qu'ils ont parfaitement dîné, il acquiert même la précieuse . conviction que la précautiQn qu'ils ont de prendre l'air les pl'éservera vraisemblablement d'une mauvaise digestion.

Tout cela est, sans contredit, très-agréable pour le public, mais peut-être pourrait - on lui procurer de;; plaisirs plus vifs.

Au dîner, succède le bal. Là, le5 dàmes se surpass'!nt en magnificence; un buffet magnifique est couvert de ra·

fraîchissements ; un souper élégant est ser"i à propos, le hal se prolonge bien avant dans la nuit; et Je }:>uhlic, que devient-il pendant ce temps? le public a eu la liberté de se tenir devant ]a façade de l'hôtel, pour entend,'e quel·

ques accords lointains de l'orchestre, et pour apercevoir de temps en temps quelques personnages qui passent dans les appartements, ou qui viennent mettre le '~ez à la fenêu'e.

Il lui est même permis de former en quelques endroits des farandoles en plein vent, sous l'inspection de la police et des gendarmes; il jouit aussi quelquefois du spectacle

R. Genevoise. Ill: Lrv.

2: SEM. 2

(18)

(l'un feu d'artifice sous une grêle de pétards et de ha- guelles.

A la chule du jour, des illuminations dispendieuses dé- corent les édifices publics, et il faut convenir que ces il- luminations présentent un coup d'œil assez agréable. Mais tous les plaisirs de cette journée doivent être achetés, les cito) ens sont obligés d'illuminer aussi leurs maisons. On sait bien que ces illuminations sont toujours le résultat d'un élan spontané; mais les commissaires de police "cillent à ce que cet élan soit général et uniforme, et la crainte de se distinguer des' autres et de ne pas faire comme son voisin, est cause que personne n'ose se soustraire à la manifestation de cet enthousiasme d'obligation. Il est in- contestable que les citoyens ont, ce jour-là, l'avantage d'y ,'oir infiniment plus clair dans les rues. C'est un plaisir sans doute; mais ce plaisir sufill-il pour constituer une ré- jouiss:mce puhlique?

Enfin, comme il est com-enu que le peuple s'amuse ce jour-là, toute la fOl'ce armée est SUI' pied; les pa- trouilles à pied et à chc\al se croisent sans discontinuer, toute la police est en campagne; au moindre bruit qui s'élève, à la moindre apparence <le dispute, on se saisit des premiers qui tombent EOUS la main, et on les entraîne en pri$on. On est beaucoup plus sévère ces jours-là que de coutume, allcndu que le peuple s'amuse, et qu'il faut évitel' tout ce qui pourrait trouolel' ses plaisirs.

l,es gens de Lorme foi avoueront assurément que si le puttie s'est amusé, cela tirnt plus à une heureuse dispo-

sition de (,a par: , qu'à la peiue qu'on a pl'Îse pOUl' atLei!ll!re ce hut. li parait êL,e, en Lout cela, celui dont on s'oc- cupele moins. Tout cela était ainsi avant la révolution, et c'est une graude raison ponr qu'on se garde d'y rien clLanfaer. On avait soigneusement l'établi ces fèles sous le

(19)

( 9

1 )

régime impérial oil l'on ne se souciait pas heaucoup que le peuple brillât par la fierté el la tlignilé. LE'mpire nous a tJ'ansmis ceL héritage que nous conservons religieusement comme tout ce qui vient de lui. On sentira sans doute un jour qu'il faut à un peuple libre d'antres fêtes qu'à un peuple esclave: que c'est son plaisir (lue l'on doit y avoir en vue, et non-tê plaisir de ceux qui donnent la fêle;

que les hommes publics feraient infiniment mieux de se rapprocher de la multitude que de se guinder sur des échasses, que les gendarmes sont de tristes ornements de , ces divertissements, et que c'est un mauvais moyen de ré-

jouir le peuple que de le tenir pendant plusieurs heures en prison militaire daus les rues. Nous pourrions citer à l'appui de nos observations les usages des peuples de l'an- tiqùité et de quelques peuples modernes; mais cela nous entraînerait trop loin, et nous aurons tout le temps de revenir sur ce sujet; car il

y

a tant de réformes à faire chez nous, qu'en les classant par ordre d'importance et d'utilité, celle des fêtes publiques ne doit pas venir de Jong-temps. (Extrait du CENSEUR EUROPÉEN.)

LETTRES ET RÉCLAMATIONS . .Au Rédacteur de la RerJue.

Genhe, 19 aoat 1819.

Il Monsieur,

cc Mardi, Iode ce mois, j'a nai à la Bibliothèque pu-

II Mique consulter l'Encyclopédie, et je roe disposais à )) entrer dans la grande salle, lorsqu'à mon extrême sur- )) prise, j'entendis :M. le Bibliothécaire donner à ses ero- )) ployés la consigne de n'admeltre dans ce local que les

(20)

)1 étrangers, c'est-à-dire, les seules personnes, ~ propre..:

» meut parler, qui n'aient aucun droit à l'usage de la

JI Bibliothèque. C'était au moment de l'ouverture. J'en·

l) tendis une heure apl'ès répéter le même ordre, à l'ar~

), rivée d'une dame de Genèvc qui conduisait deux étran-

1) gers a\'ecene. Ces derniers eurent la permissiun ~l'en­

» trer; la dame fut obligée de les attendre dans la pre-

1) ruière salle. ))

« Je sais positivement que d'autres génevois ont eu à

II souffrir de cette singulière interdiction, et en ont res- .) senti quelque chose de plus que de la surprise. Savez-

l) vous ce qu'on dit pour jUbtifier cette mesure? C'est

» qu'il y a eu des livres perdus, et que ce ne peul être

" que des Génevois qui les aient pris. A Dieu ne plaise

j) que j'~ccuse personne! mais je demanderai s'il ne s'est

» jamais égaré de \iVl'p.s par la négligence des personnes

» chargées d'en avoir soin? Est-il absolument sans exemple )) que le désordre se soit glissé dans l'administration d'une )' grande bibliothèque?

N'y

a-t-il enfin que des Géne-

II vois capables de manquer de probité, et est-il poli de

» concentrer ainsi SUI' une partie du public des soupçons

» qui, fussent-ils fondés, devraient planer indistinctement

J) sur tout Je monde? li

« J'entends dire que les nombreuses bibliothèques pu-

II bliques de l)aris sont ouvertes à toutes les classes de

» cUI'ieux et de lecteurs, avec u~e hospitalité qui tourne (c au prufit de l'instruction générale. La nÔtre est chaque

» jour moins acct'ssible. On prétend que c'est dans l'in-

» térêl de sa conservatiOIl. Il me semble qu'il serait aisé .) de concilier davantOige cet intérêt avec les besoins des

JI lecteurs. VOliS penst'rez d'ailleurs CORlme moi qu'entre

» cle& livres qu'on laisserait clél'ober et des livres qu'on re-

» fuserait de laisser lire, la différence pour le public est

)) SI légère (lue ce n'est pas la peine d'en parler. II

(21)

( 95 )

Il Je me fais d'ailleurs un plaisir el un devoir de rendre

») justice à l'obligeance personnelle de MM. les Bibliothé-

») caires; et en critiquant les réglements de l'atlministra-

» tion ,je serais fâché d'inculper le moins (lu monde les

)1 administrateurs. Il ne dépend pas entièrement d'eux de

» réformer une OJ'ganisation défectueuse. ))

I( Veuillez, Monsieur, si les observations précédenles

») vous paraissent mériter d'être communiquées à vos l€c- }) te urs , les publier dans un prochain numéro de la

l) Revue Génevoise. j)

[( Je suis, etc.

J. M. DEMOLLE, Étudiant de droit.

La Bihliothèque publique de Genève est fort loin d'être, à tous égards, ce qu'il serait à désirer qu'elle fût. Elle est médiocrement bien assortie dans plusieurs branches, et très-mal pourvue, en général, de livres modernes. Elle n'est ou'\-erle que deux heures par semaine, elle n'est point chauffée en hiver, on y manque de Ion tes les com- modités el de la tranquillité nécessaires pour lire et pour écrire, on ne pellt se faire prêter

à

domicile qu'un seul volume à la fois, encore y

a-t-il

pl usieul's classes de Ih'res qu'on ne laisse pas sortir de la Bibliothèque; ajoutez qu'on n'est admis à emprunter des livres que sur un permis du.

pasteur de Sa paroisse, et qu'il n'est pas sans exemple que ce permis ait été refusé sous des prétexles incivils ou fri- voles. MM. les Bibliothécaires remplissent eux - mêmes presque gratuitement des fonctions tt'ès -assujelli~santes , et les longues vacances dont ils jouissent, ne sont qu'un juste-dédommagement des fatigues attachées à c~lIe plilce;

mais celte interruption diminue encore beaucoup trop le nombre des jours (l'ouverlure.

(22)

La IlihlioLhèque est une propriété naLionale qui ,nous 11

été léguée par nos pères, el qui s'est accrue par leur munificence et par leurs soins. 'Toul Génevois y a un droit égal; et l'on ne saurait !t'op souhaiter que toul Génevois en fasse u~age. Son administration actuelle la rend à peu près inutile pour la majeure partie du public, et de ll'ès- peu de sen ice pour les personnes Ciu; seraient le plus di- rectement intéressées à en profiler. Nous ne parlons pas ici des vOyllgeurs et autres indi"idus qui demandent à la vi- siler par pure curiosité, sans considération d'heure ni de jour, avec une indiscrétion souvent très-désagréable pour les administrateurs de l'établissement. Le spectacle d'un peuple inslruit est beaucoup plus satisfaisant pour nu étranger raisonnahle, que crlui d'une trentaine de mille 'Volumes poudreux, immohiles sur leurs rayous.

11 ya clwz. nOliS, dans tout ce qui tient aux institutions puhljques, one malheureuse comhinaison de luxe et d'in- digence, J'ostentation et de mesquinerie. Les établisse- ments superfius sonl encouragés, les établissements utiles dépérissent, ou tombent en langueur. L'état de l'enseigne- ment public flOUS en fournirait plus d'un exemple, si nous ne nous faisions scrupule d'entrer dans des détails qui nous conduit'aient malgré nous à des choses indiyiduelles. Mais ce qu'on peut dire, en général, c'est qu'à Genève les iu~tilutioos d'utilité puhlique jouissent d'une faveur pro- portionnée beaucoup plus à la qualité qu'à la quantité des personne, appelées à en profitel'. El pour ne p.'1r1er ici que de la Bihliothf.que nationale, nous nous estimerions heureux d'obtenir pour eHe une partie de l'intérêt qu'ab- sm'benl des fonda lions récentes, d'un mérite beaucoup plus équi,·oque.

La Bibliothèque n'aura qu'nne faible valeur pour ses propl'iéLaires, c'es~-à-dil'e pour le public de Genève, ius-

(23)

( 95 )

qu'à ce que toule personne soit admise à y consulter

à

son

~ré les livres qui s'y trouvent, à y lire à son aise, trilIlS- crire, prendre des notes, en un mot, faire de ces li Hes l'usage qu'elle juge convenable, sans les dégt'ader ni les détruire. Pour que cette jouissance fùl complète, il de- nait y avoit' un local spécialement réservé pour les lec- teurs, pounu de tout ce qu'il faut pour lire et écrire, chauffé dans la saison froide, et voué au silence ft à la tranquillité. 'Les gens de lettres et les étudiants de l'Aca- démie ayant un droit naturel à cette sorte de prérogalive, il conviendrait de leur accorder quelques heures de plus dans la semaine J tant pour continuer leurs travaux (lue pour faire des recherches qui exigent le déplacement d'un grand nombre de volumes, et qui seraient plus emhar- l'assantes dans les moments où tout le public est admis dans les salles. Ou nous nous trompons fort, ou celte préférence ne serait vue de mauvais œil par personne. Il faudrait, en second lieu, étendre la faculté très - limitée d'emprunter des livres, soit en augmentant le nombre des volumes que chacun peut emporter, soit en se J'cndant moins difficile sur la nature el la valeUl' des livrt's qu'on prête à domicile. Enfin, il serait sans doute à désirt't' qlle l'on s'occupât pendant quelques années à complélfl' la Bibliothèque, qui n'est guère plus riche aujourd'hui qu'dIe ne l'était il

y

a trente ans; mais ce qui nous p:l1'aÎl le plus rressé, c'est moins de l'enrichir, que de procurtl' au public la jouissance de ce qu'elle possède.

Les arrangements que nous indiquons causeraient des frais, mais le surcroît de dépense qui en résulterait est-il à balancer avec les avantages qu'on ohticndl'ait à ct' prix- là? Pense-t-on qu'une souscription ouverte pOUl' cet obiet fût moins facilement remplie que celles qui ont scr\i à fonder le Jardin des plantes cL le Muséum d'histoire na-

(24)

turelle ? La société économique, chargée de pourvoi l' aux ùéprnses de l'instruction publique, regretterait-elle quel- ques légères avances pour améliorer un établissement aussi précieux, et le rendre à sa véritable destination?

Nous répétons ici, à peu de chose près, cc que nOU9

ilisions il y a huit mois. On nous répondit alors qu'il existait une commission chargée de préparer un projet pour la réformation du régime de la Bibliothèque. Nous n'avons plus entendu parler dès -lors ni de cette com- mission ni de ses travaux. Il semble qu'elle aurait déjà pu, saus encouri.' le reproche de précipitation, don- ner quelques indices plus positifs de son existence.

Genève, 21 a01\t 1819.

(c Monsieur,

le Je lis aujourd'hui dans la Feuille cl' Avis, joumal

» soumis à la censure du gouvernement, et qu'on peut

») considérer comme le Moniteur de Genève, un article dans )) lequel M. le ministre Malan annonce qu'il fera gratis

l) deux catéchismes chaque dimanche, l'un pour les )) jeunes garçons, l'autre pour les jeunes filles, et enjoint

») aux parents d'y envoyer leurs enfants. Cette invitation

» pressante, plusieurs fois répétée, m'avait fait ('roire que )) J'instruction religieuse était tout-à-fait abandonnée à Ge-

l) nève, et mon préjugé contre le Puritanisme allait cé-

») der à la reconnaissance envers l'homme zélé qui se déJ

» vouait pour restam'er chez nous ceUe partie si essen-

») tieHe de l'éd ucatiou, 10rsCJue j'ai appris, à ma grande

» satisfaction, que je m'étais alarmé mal à propos, et )) que dans aucun temps l'administration n'3vait montré

» plus de sollicitude pour l'enseignement religieux, ni

» plus multiplié pour cet objet les établissements utiles. li

(25)

( 97 )

c(

En elfet, sans parler des leçons de religion

qui

se }) donnent au collége, des catéchismes public~ du di-

» manche, et de l'enseignement spl\cial que reçoivent les

l) catéchumènes, j'ai appris qu'il avait été fondé ses

» dernières années un cours de leçons gratuites, oil les

l) enfants de dix à quinze ans de la classe peu aisée sont

» instruits avec beaucoup de soin des premiers principes

» de la religion; j'ai su quc ces leçons, données dans les

» soirées d'hiver, après la cessation des travaux, étaient

II extrêmement suivies, et avaient opél'é beaucoup de bien.

» On ne parle pas aussi avantageusement des réunions

l) du Pré-l'Évêque. »

~( D'après cela, je ne puis penser que des parents rai-

» sonnables éloignent leurs enfants d'établissements régu-

» liers, &ouml5 à une inspection légale, Oll ils trouvent

» instruction, protection et surveillance, pour les confier

» aux soins d'instituteurs sans mission, déjà suspecls par

» leur seule affectation de s'isolet", et leur ambition de

» faire secte. »

(l M. le ministre Malan ne fait pas un my~tè['e de ses )) opinions. Il enseigne la prédestination, le dogme du

» péché originel, eelui de la Trinité, et celui des peines

» éternelles. Il dit qne les bonnes œnnes sans la foi (c'est- )) à-dire sans la croyance la plus implicite en ces quatre

)l dogmes), sont inutiles pour le salut. Tout cela est fort

» dangereux pour la morale. Il défend de faire usage ) de sa raison en matière de croyance. C'est un mauvais

» moyen de formel" la raison des enfants, que de les ) envoyer auprès d'un homme qui s'applique à la dé-

l) truire. Je le crois lui-même de fort bonne foi dans tout

» ee qu'il enseigne; mais il est permis de cl'aindre que

J) l'hypocrisie ne se gli~se parmi ses élèl'es. Lei pères et

" mères doivent trembler de meUre à une Irop forte

(26)

» épreu\-e la sïncérité, la probité et la raison de leurs ) enfa n ts. »

«( Je suis tt'ès-Ioin de désirer que M. Malan soit inquiétb ) dans son enseignement. Je regarderais même toute ) mesure plus violente prise à cet égard, comme une at-

» teinte de dangereux exemple portée à la liberté indivi- ) dueHe. J'estime qu'un marchand doit être libre de mettre

» en vente des marchandises de mauvaise qualité ou ava-

» riées, tant qu'il les annonce pour ce qu'elles sont, et ) que les cOl1sommatfturs sont ayerLÎs d'avance dc ce qu'ils

» achètent. Je suis seulement sUI'pt'is qu'un jOUl'nal qui

» est officiel en ce sens qu'il est censuré, soit à la dispo-

» sition de M. Malan pour annoncer ses cours de religion,

» concurremment avec l'ouverture des leçons pubiiques

» pour les catéchumènes. Mon étonnement a redoublé

» quand j'ai su flue vous n'eutes pas la faculté de faire

II annoncer, il Y a un an, dans la Peuille d'Avis, votre ) écrit en rèponse aux attaques dirigées contre le Clergé }) de Genève. »

« Agréez, etc.

UN ABONNÉ.

l,es réflexions de l'auteur de celle lettre nous ~emblent

p:i1'faitement fondées. Nous abhorr'ons la persécution, et nous ferons constamment profession de la plus entière to- lérance; Nous défendrions, s'il en était hesoin, M. Malan et les autres dissidents contrc toutes les mesures arbitraires qui pourraient être prises envers eux; nous le défendrions avec autant de fet'Dlcté que nous en avons mis à attaquer leurs doctrines ct à combattre leur système d'agression CJnlre l'Eg1ise établie, parce que nous avons il cœur avant toute chose le triomphe de la vérité et de la justice.

Heureusemeut nous n'avons guère à cl'aindre d'en être l'êdnits là. Nous avons bien plutôt

à

prémunir le publie

(27)

( 99 )

contre l'influence oes sectaires et l'esprit de prosélytisme dont ils sont animés. Le fanatisme efit essentiellement en- vahissant. On voudrait en vain se le dissimulel', lIOS puri- tains sont chaque jour plus nombreux et plus redoutables.

Il importe au moins de mettre l'enfance à l'abri de leurs séductions. Ne leur laissons point former la génération nais- sante à la superstition et an fanatisme; assez de causes cons- pil'ent à notre dégénération morale. Que l'éducation pu- blique se maintienne pure, éclairée, libérale, pour que la natÎon conserve toujours ses droits à la liberté.

VARIÉTÉS.

RECETTE

pour la composition d'un Spé.

cifique propre à extirper radicalement et sans douleur l'Esprit public.

Prenez quelques onces de

pr~jltgés,

ajoutez parties éga.les de vieux abu.'l et de priviléges en racine: mettez cuire le tout à grande eau sur le fourneau des circonstances , en le saupoudrant de

t~I11S

à autre de haines nationales, d'esprit de parti, et de regrets dlt passé. (Quelques grains de terreur panique rendront lé mélange plus

compact,

el

accélereront la combiuaison).

Votre feu doit être ardent, mais sans flamme;

la

lumièl'e

risquant de sépare

l'

les ingrédien

lS et

de les fail'e évaporer.

Quand voIre drogue aura acquis un df'gré suf- fisant de consistance, ce que vous pourrez recon- naître à une ü-ùeur très-marquée cie vétusté, vous la retirerez du feu, en évitant toute fois de l'ex- poser il l'air jusqu'au moment où vous jugerez à

pWpOii

d'en faire usage.

(28)

Ce spécifique peut être pris en une seule dose ou en plusieurs, selon l'urgence du cas ou le lem- pérament du malade, en ayant l'attentiolJ tou- tefois que les intervalles soient aussi rapprochés que possible, et que le malade s'intPrdise toute occupation sérieuse et toute contf>ntion d'esprit trop fatigante pendant Jes trois jours, au plus, que doit durer le traitement.

Ce spécifique doit êtt'e administré chaud et délayé dans une quantité raisonnable

d'amphi- gouri, en ayant soin de faire avaler préalable-

ment au malade quelques

bourdes d'A llema{rne,

ou tout autre carminatif propre à favoriser l'ac- tion du médicament.

Si le malade était habitueHement sujet aux nau- sées, soit maux de cœur, on pourrait envelopper le remède dans une teinture de G albanum fallax ou de telle autre suhstance aromatique, propre à en déguiser le goût sans en altérer les pro- priétés essentielles,

Des distractions agréa hIes , la musique, le tir à la cible, des pl'omenades , des fêtes sur l'eau sont des passe-temps fort convenahles pour faciliter l'ab- sorption, et prévenir les légères aigreurs d'es- tomaC que le spécifi/Jue est sujet à produire snr les pel'sonnes chez lesquelles le mal est devenu

invétéré,

Le médicament une fois préparé, a l'avantage inestimable de pouvoir se conserver sans altéra-

ration pendant un fort grand l10mhre d'années,

pourvû (Iu'on ait soin de l, tenir dans des cruches

bien boucbéeset rellferml'cs dans un lieu frais et

sans conrant d'air, parfaitement à l'abri de la lu-

mière. Plusieurs personnes se sont bien trouvées

(29)

( 101 )

de substituer aux bouchons

ordinair~s

des cou-

"ercl~s

en forme d'étei{(noirs.

Quoi'lue ce spécifique puisse être administré sans incollvéuiens et avec succès dans tous les temps, on a généralerneut remarqué que la saison de l'été était l'époque de l'aonee la plus favorable

pOUl'

cn faire usage. On a vu au mois d'Août 1814 des exemples merveilJeux de guérisons opfirées en p('u de jours sur des tempéra mens jusqu'alors rebelles à tous les moyens cUl·atils.

P.

NOUVELLES DIVERSES.

I;,e Conseil d'Etat du canton de Vaud yient de fonder un prix de 800 francs de Suisse (1200 fI'. de France), qui sel'a décerné à l'auteur dll meilleur mémoire sur c.ette question: Convient-il d'introduire dans le Canton de /Taud l'institution du Jury, pour les causes criminelles? Un se- cond prix de 400 francs de Suisse sel'a décerné à l'auteur du mémoire qui, après le mémoire couronné, sera jugé le meilleur.

Le concours sera fermé le l , r février 1820. Dans le nu~

méro prochain, nous ferons connaître plus en détail IfS

conditions du concours, et les questions particulières à résoudre, indiquées dans le progralume. Nous donnerons aussi l'analyse d'un écrit très-remarquable, qui a paru à Lausanne à peu près dans le même temps sur le sujet de l'institution du Jury en Suisse. Il contient, sinon des ap- plications parfaitement justes, du moins un tableau extrê- mement curieux de la jurisprudence criminelle des vingt- deux cantons. On l'aUriJnle

à

M. Hangard, français, na-

(30)

turalisé suisse, également recommandable par ses prin..;

cipes libéraux et ses talents comme jurisconsulte et avocat.

- Les compllgnies du contingent qui étaient campées depuis le milieu de juillet au Plan des Ouates, en sont revenues le 28 aotÎt, et ont été licenciées le même jour.

- M. RaiTard, ancien pasteur à St. Gall, et ci-devant Chapelain de l'Hôpital, a été nommé, le 3 de ce mois, pasteur à Cal'Ligny, en remplacement de M. Diodati, ap- pelé aux foncLions de Bibliothécaire.

- Lundi, 23 aotÎt, M. le premier Syndic, au nom et (lans la salle du Conseil d'Etat, a remis à M. Abraham Curtin une médaille d'Ol', pour honorer le courage avec lequel il s'est dévoué le 10 du même mois pOUl' sauver un noyé au péril de sa propre vie (Voycz le numéro pré- cédent). M. le premier Syndic a accompagné ce don cl'ex- pressions pleines de bienveillance, . et rappelant avec infi- niment de (lélicatesse le jugement prononcé l'année der- nière contre M. Curtin pour uu délit contre la discipline militaire, il lui a annoncé que Je Conseil d'Etat le rele- vait dès ce moment de la peine qu'il avait encourue, per- suadé qu'on lui venait, dans l'occasion, déployer pour la défense de la patrie, le même dévouement dont il ve- nait de donner une preuve si éc1atantt: pour la cause de l'humanité.

M. Curtin avait été invi~é à se pl'ésenter llans son uni- fOI'me. Il était entouré de ses nombreux amis, dont les félicitations ajoutaient un nouveau prix à tant de distinc- tions honorables.

La demande en appel formée par le sieur I.ambelet (les Verrières (Voyez notre dernier numéro) contre le jugement rendu à son égard le :.! juin derniel' par le tri- bunal de l' Auùience, a été écartée pIll' uu al'l'èt de la

(31)

( 100 )

Cour Suprême) en date du 24 aot\t, qui maintÎpnt la dé- claration d'incompétence pour connaître de la plainte dl1 sieur Lambelet, pl'ononcée par le premier lI'ibunal. Nous ignorons quel nouveau parti prendra le plaignant pour obtenir réparation des atteiutes aussi graves qu'injustes portées à sa liherté et à son honneur; nOLIs n'examinerons pornt si son extradition était suffisamment autorisée aux:

yeux tic la loi, si elle a été effectuée dans les formes lé- gales, si deux ou trois exemples de ce genre (dont un

DOUS est parfaitement connu) ne forment pas plutôt une circonstance 3ggra\'3nte qu'un argument ou une excuse en faw'ur de ce qui s'est passé à l'égard du sieur Lambelet, mais nous faisons des vœux sincères pour que cet objet de droit intern:Jtional soit tellement réglé à l'avenir entre Genè\e et les états voisins, qu'il n'y ait plus de prétexte pour l'arhill'ail'e et les mesures prévôtales, et que les ageuts du pouvoir ne puissent plus méconnaître les limites de leurs fonctions.

Nous avons appris que l'auteur du vol dont le sieL\l' Lamhelet avait été calomnieusement accusé, a été décou- vert. C'pst une femme, qui a été trouvée nantie des effets volés qu'elle intl'oduisait avec d'autres objets de contrebande en France. Elle est détenue depuis la fin deJuillet dans les pri- sons de l'ontarlier. Les autorités de Neuchâtel avaient

«:tema ndé son extraJ ilion, qui, selon les dernières nou- wlles, n'avait pas été accordée, et ne paraissait pas de- voil' l'être. Cette découverte aurait achevé de mettre en évidence l'innocence du sieur Lllmbelel, si le plus léger soupçon avait encore pu planer sur sa personne.

- Le lI'ait suivant, rapporté par uu journal anglais, est un exemple curieux de la manière dont on peul élu- dei' les (léfe!lses. Le magistrat d'une petite ville du comté de Lancastre, oil il Y avait des mouvements séditieux,

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avait défendu, il Y a quelql1e temps, de vcndre des br()-o clll1res dans les rues. Les colpol'teurs se sont mis à vendre des paquets à'alumettes aux passants, et donnent une bro- chure par-dessus le marché.

- Quelqu'un nous écrit pour nous demander si l'imp8t sur les fortunes mobiliaires, appelé taxe des gardes, doit être envisagé ou non comme imposition directe, et s'il confère au contribuable, la qualité d'électeur, ou par lui seul ou combiné avec d'autres? On demande en particu- lier si un Génevois, réunissant toutes les autres conditions requises, mais n'ayant payé jusqu'à ce moment aucune contribution directe, ne peul pas se faire inscl'ire su:' le tableau des électeurs, en payant d'emblée 25 florins à titre de taxe des gardes?

Nous nous croyons autorisés à répondre affirmativement.

La taxe des gardes a été rangée, ainsi qu'elle doit être, dans la classe des impositions directes. Elle a, par consé- quent, pour le contribuable, les mêmes effets que la con- trihution personnelle, l'inscription, l'impôt foncier, celui sur les domestiques ou toute autl'e imposilion dil'ccle, qui ne se trouvent pas dans le cas prévu' par l'article 3 de la loi électorale du 28 juillet.

- Le 14 du mois' dernier, MM. Coignet, français, ancien élève de l'école polytechnique, et Van Win ter , hollandais, ont escaladé le Mont-Blanc pal' le chemin qui part du Pavillon de Belle-Vue. Ils a;aient franchi tous les ohstac1es, et n'avaient plus qu'un chemin peu dinicile à faire pour arriver au sommet, lorsque la crainte de . D1anqu~r de temps pour retourner le m~me jour au Pa-

villon, les a forcés de redescendre.

- Un affl'eux accident a causé, il Y a peu de semaines, la mort d'un père de famille estimé, dont les arts déplo-

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l'ent la perte. M. Berger, musicien, pagsant le soir, par un temps sombre, sur l'esplanade du haut des tranchél's, se laissa tombel' dans la partie du chemin cOuv!'rl (lui fait saillie ,is-à-yis du chelllin de Florissant. Etol.rdi proba- hlpment par celle première chutl', il prit une f<lusse direc- tion pour reull'el' dans la bonne route, et se précipita dau3 le fossé, ollon le trouva mort le lendem<lin malin, On dit que le même accident est déjà arri.vé plusi!'urs fois ail même endroit, avec des circonstances à la "érité moins gl'a\'es. Le chf'min couyert forme là avec le glacis un angle saillant, qu'il est difficile d'apercevoir à quelque distance ~

parce qu'il n'est annoncé par rien. On assure qu'une fois qu'on y esl tombé, il est très-difficile dans l'obscurité d'y retrou,'er son chemin, parce qu'on a vis-à-vis de soi un mur de contre-garde qui a l'air d'appartenir aux h'allchées, malgré le fossé qui l'en sépare, et dont on est ten,té de s'approcher par l'effet ùe Celle illusion. C'est du moins ce que nous lenons d'une personne à qui ce malheur est ar- rivé il

y

a plusieurs années. Pour en prévenir de nou- veaux, il serait à désirer que l'on garnît d'une palissade le contour extérieur ùu chemin couvert, 'dans tous les endroits dangereux. L'objection de la dépense est bien faible quand il s'agit de la sûreté publique.

- Des personnes récemment arrivées d'Angleterre, as- surent gue M. Drummond a quitté la secte des métho- distes pour se faire anabaptiste. On ignore si, dans cette nouvelle qualité, il Itontinuera à protéger les sectaires de Genève.

- Le 29 du mois dernier, il a été commis un assassi- nat près de Coppet, sur la personne d'un tisserand de la commune de Trélex, nommé Quaizin, par un caporal de la

~arnison de Genève, nommé Moser, qui faisait route avec lui.

R. Génefloise., .1U/

LIV.,

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