L ENTHÉRIC
Optique. Essai d’une théorie générale des mouvemens apparens
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 41-68
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4I
OPTIQUE.
Essai d’une théorie générale des
mouvemensapparens ;
Par MM. LENTHÉRIC , docteur ès sci
ences ,professeur au
collége royal de Montpellier.
APPARENS.
LE
double mouvement de rotation de la terre sur son axe etde translation de cette
planète
autour du soleil est , pour ceux de ses habitansqui
lasupposent
absolumentfixe ,
une source per-pétuelle d’illusions J
etcomplique singulièrement
à leurs yeux lesmouvemens de tous les autres corps célestes.
Les astronomes
eux-mêmes
bienqu’ils
n.e soient pasdupes
de cesillusions,
n’en sontpas moins
obligés
sans cesse decorriger
les résultats de leurs observations de lacomplication qu’y
introduit lamobilité
dupoint
d’où ils les font.
La considération des mouvemens appa-rens ou
relatifs,
et de leurliaison avec les mouvemens
absolus,
revient donc àchaque
pas dans l’astronomie.Cependant
la théorie de ces sortes de mou-yemens n’a encore été traitée nulle
part
avec toute l’étendue et fagénéralité qu’elle comporte ;
et on s’est borné à en considérer descas
particuliers qu’on
a traité d’une manière tout-à-faitindépen- dan,te
les uns des autres., sa.ns les rattacher à unprincipe
commun.Je me propose ici
d’essayer
deremplir
cette sorte de lacune queprésente
la science. Je chercherai les formules lesplus générales;
Tom.
XII, n.° II, I.er
août I82I. 6j’en
ferai lesapplications
aux cas lesplus ordinaires ;
etj’abandonnerai
de
plus amples développemens
à lasagacité
du lecteur.Le
problème général qu’il s’agit
de résoudre est celui-ci : deuxpoints P, p
semeuvent
dansl’espace
d’un mouvement connuquel-
conque ; le
point
p secroyant fixe, quel
mouvement attribuera-t- il aupoint
P(*)?
De
quelque
nature que soit le mouvement absolu dupoint p,
on sait
qu’il
doittoujours
se réduire à un mouvement de trans-lation uniforme ou varié sur une certaine
ligne
droite oucourbe plane
ou à doublecourbure
et à un mouvement de rotation uni-forme ou
varié,
autour d’un axe dedirection
constante ouvariable, Quant
aupoint P ,
onpeut
faire abstraction de son mouvementde rotation , s’il
en a un , attendu que ce mouvement ne serait pas aperçu de p , et ne considéreruniquement
que sonmouvement
detranslation dans
l’espace.
rapportons
nos deuxpoints
à trois axesrectangulaires
abso-lument
fixes, mais
d’ailleurs tout-à-faitarbitraires,
laposition
absolue
de ces deuxpoints dans l’espace ,
à uneépoque quelconque
t,sera donnée par deux
systèmes d’équations
telles que celles-ci :(*) Au lieu
de
supposer que lepoint p
se croit fixe , onpourrait
supposerqu’il
croit se mouvoir d’une manière déterminée et différente de celle dont il se meut réellement, etdemander,
dans cette nouvellehypothèse, quel
mouvement il attribuera au
point
P. Leproblème
que se propose ici M.Lenthéric deviendrait ainsi un cas
particulier
de celui-là,On pourrait aussi renverser le
problème;
c’est-à-dire , supposer que c’est le mouvement apparent de P et l’un des deux mouvemens absolusqui
sont donnés; ce serait alors l’autre mouvement absolu
qu’il Vagirait
de déterminer.J. D. C.
43
c’est-à-dire que ce seront
la,
comme l’ons’exprime
enmécanique ,
les
équations
de leur mouvement detranslation ,
entrelesquelles conséquemment
l’élirnination de t ferait connaître lestrajectoires qu’ils
décrivent.Il
s’agira présentement d’exprimer
la nature du mouvement derotation de p. Pour
cela ,
concevons que, par cepoint,
on aitconduit trois axes
rectangulaires
tout-à-fait fixes parrapport à lui,
mais mobiles avec lui dansl’espace ; désignons-les par x’. y’, z’;
leur situation à
l’époque t
parrapport
aux axes fixesdépendra
de cette
époque,
et on pourra supposer alors leurséquations
tellesqu’il
suitet dans,
lesquelles,
il estpermis
de supposerEn
outre ,- parce que ces, axes sontrectangulaires, on
aura aussirelations
desquelles
on enpourrait
déduirebeaucoup
d’autres etqui
montrent que de nos neuffonctions
de t relatives au mou-vement de rotation trois seulement sont arbitraires.
Il est clair
présentement
que lepoint
p , secroyant immobile , rapporte
tous lespoints
del’espace
aux axes desx’, y’, z’;
etconséqnemment
c’est aussi à ces axesqu’il
faut lesrapporter,
pouravoir
leur mouvementapparent ;
or , lesformules nécessaires
pourcela sont, comme l’on
sait,
desquelles
ontire,
enayant égard
aux relations(4, 5) ,
mettant donc dans les seconds membres pour x, y , z les valeurs données par les
équations (I),
etsupprimant ensuite ,
dans lespremiers,
les accens devenusinutiles ,
nous aurons pour leséqua-
tions du mouvement
apparent de
P parrapport
à p,et les
équations
de latrajectoire apparente
seront lerésultat de
l’élimination de t -entre ces trois-là.
Si l’on suppose que , dans le mouvement de p, son axe de ro-
tation est
toujours parallèle
àlui-même ;
enprenant
cet axe pourcelui des z/ ,
on devra avoirg, h,
kétant
des constantes ; leséquations
decondition (4 , 5)
deviendront
et les
équations
du mouvementapparent
de P serontSi l’on
suppose ,
en outre , que cet axe de rotation estparallèle
a l’axe des z, et
conséquernment perpendiculaire
auplan
des xprimitifs ,
on aurad’où
(9, I0)
et
les équations
du mouvementapparent
de P serontS’il n’y
avait pas demouvement
derotation
onpourrai
ad-mettre
~y(t)=0,
d’où~x(t)=I, 03C8x(t)=0, 03C8y(t)=I ; et les équations
du
mouvementapparent
de P seraient ainsiSi Fon suppose enfin
que
les-mouvemens réels de P etpont
lieu(tans,
le,plan des.
xyprimitives,
ondevra
avoiret
conséquemment
z= o ; le mouvementapparent
de P auradonc - lieu
aussidans le plan des xy;
leproblème
deviendra aânsi un pro-blème
degéométrie p!ane ;
et leséquations
da mouvement appa-rent
de
P ’serontsimplement
dans lesquelles
on aura.toujours.
47
et
l’équation
de latrajectoire apparente
sera le résultat del’élimi-
nation de t entre les
équations tz5;.
Si le mouvement de rotation n’a pas
lieu,
comme la situationdes axes liés invariablement avec p est
arbitraire 1
il serapermis
de supposer
d’où résultera
(16)
au moyen de
quoi
leséquations (15)
du mouvementapparent
deviendront
simplement
Si le mouvement absolu des deux
points a
lieusuivant
l’axedes x, on devra avoir
on aura donc aussi y=0; c’est-à-dire que le mouvement
apparent
de P aura lieu aussi suivant cet axe ; le
problème deviendra
doncainsi un
simple problème
degéométrie
à unedimension ;
et l’é..quation
du mouvementapparent de
P seraNous allons
présentement
fairequelques applications de ,
cesdiverses
formules;
en lesprenant
dans un ordre inverse de celui suivantlequel
nous y sommessuccessivement parvenus
§.
I.Mouvement
de deuxpoints
sur unemême droite.
Nous venons
de
voir(I9)
que, les mouvemens absolus de deuxpoints P, p,
surune
mêmedroite , ayant respectivement
pour leurséquations
l’équation
du mouvementapparent
deP ,
parrapport à p
secroyant fixe,
estSi d’abord le
point
P estfixe ;
e prenant cepoint pour origine
des x, on aura
F(t)=o ;
de sorte quel’équation
du mouvementapparent
de cepoint
serace mouvement
apparent
sera doncégal
et contraire au mouvementréel de p. C’est le cas des
navigateurs approchant
de la côte età
qui
lerivage
semble avancer vers eux de la mêmequantité,
dont
ils s’avancent réellement vers lui.Supposons ,
en secondlieu,
que les d’euxpoints P ,
p sont musd’un mouvement
uniforme ;
nous pourronsprendre ,
pour leséqua-
tions
de leurs mouvemensréels,
l’équation
du mouvementapparent
de P sera49 c’est a-dire que
ce mouvementapparent
sera aussi uniforme. On voit deplus
que la vitesseapparente
A’2013a’ sera la différence des vitesses réellesA’, a’, prises
avec leurssignes, c’est-à-dire 1
ladifférence effective de ces vitesses ou leur somme, suivant que les deux
mobiles
seront mus dans le même sens ou en sens contraire.C’est communément le cas de deux voitures sur une même route ou de deux bâteaux sur un même canal
rectiligne.
Onvoit,
enparticulier,
que si les vitesses sontégales
et de mêmesigne
lepoint
P semblera immobile aupoint
p.Supposons présentement
les deux mouvemens uniformémentvariés ;
nous pourrons
prendre
pour leséquations
de cesmouvemens
et le mouvement
apparent
de P aura pouréquation
c?est-à-dire que ce mouvement sera lui-même uniformément varié.
C’est ,
parexemple
le cas d’un aéronautequi
tombe d’unballon,
tandis
qu’on
lance unepierre
verticalement vers lui.On
voit ,
ausurplus,
que, pour que le mouvementapparent
soit uniformément
varié,
il n’est pas nécessaire que les deux mou-vemens réels le
soient ;
etqu’il
serait encoretel ,
lors même que l’un de ces mouvemens seraituniforme ;
avec cette seule différence que , si le mouvement uniforme était celuide p ,
le mouvementapparent
de P serait accéléré ouretardé,
suivant que son mou-vement réel le serait
lui-même ;
tandisqu’au
contraire si le mouvementuniforme
appartenait à
cepoint P ,
son mouvementapparent
seraitaccéléré ou
retardé,
suivant que le mouvement réelde p
seraitretardé ou accéléré.
Si les forces
accélératrices
étaientégales
etde
mêmessignes,
onTom. XII.
7aurait
A"2013a"=0;
etconséquemment l’équation
du mouvementapparent
seraitc’est-à-dire
que ce dernier mouvement, seraituniforme ;
c’est lecas d’un homme et d’une
pierre
tombant de différenspoints
d’unemême verticale à des
époques
différentes.Si,
deplus,
la vitesse réelle étaitla-même
àchaque instant,
on aurait
A’-a’=0,
et par suitex=A-a,
en sorte que lemouvement
apparent
de P serait nul. C’est le cas d’un hommeet d’une
pierre qui
tombent au même instant de différenspoints
d’une même verticale.
§.
ILMouvement de
deux points
sur unmême plan.
Faisons
d’abord abstraction
du mouvement de rotation de p. Soientle$ équations
du mouvement réel dé P et p ainsiqu’il
suit :les
équations
du mouvementapparent
deP
seront(18)
Supposons,
enpremier lieu,
que lepoint P
soitfixe ;
enpre-
nant ce
point pour origine
descoordonnées primitives,
nous auronsd’après quelles équations
dumouvement apparent
de cepoint
serontc’est-à-dire que ce mouvement sera
égal
et contraire à celuide p.
Ainsi,
si p décrit une droite d’un mouvement uniforme ouvarié
P lui semblera décrire d’un mouvement inverse une
parallèle a
cette droite. Si le
point p
décrit uncercle,
lepoint
P lui sembleradécrire ,
en sensinverse ,
un cercle de même rayon ; de sorte quesi p
décrit un cercle autour deP ,
P semblera décrire un cercleautour
de p.
C’est par l’effet de cette illusion que celui
qui parcourt
uneroute dans une voiture ou un canal dans un bateau voit les divers
objets répandus
dans la campagne s’enfuir derrièrelui ,
avec unevitesse
égale
à cellequ’il
a lui-même(*);
et c’est encore par suite d’une semblable illusion que ceuxqui ignorent
le mouvement annuel dela terre autour du
soleil ,
d’orient enoccident,,
attribuent au soleilun mouvement annuel autour de la terre d’occident en orient.
Supposons présentement
les deuxpoints P , p mus
d’un mou-vement
rectiligne
etuniforme ;
nous pourronsprendre respective-
ment pour les
équations
de leur mouvement réel(*) On
pourrait objecter
que lesobjets paraissent)
aux yeux des voyageurs,se mouvoir d’autant
plus
lentementqu’ils
sontplus
distans de la routequ’ils
parcourent ; mais c’est une pure illusionoptique qui
tient àl’éloignement.
Ilest évident , en effet, que si
plusieurs points , répandus
sur leterrain ,
mar-chent tous
parallèlement
avec la même vitesse effective, ils sembleront marcher d’autantplus
lentementqu’ils
serontplu,
distans da spectateursupposé
immobileJ. D. G.
52 MOUYEMENS
en conséquence
dequoi
leséquations
de leurstrajectoires
effectivesseront
respectivement
Les
équations
du -mouvementapparent
de P seront ainsiet
par
suite celle de satrajectoire apparente
c’est-à-dire que le mouvement
apparent
de P sera aussi uniformeet
rectiligne.
On voit deplus
que ses vitessesapparentes paral-
lèlement aux axes ne seront autre chose que les différences des vitesses réelles
parallèles
à ces mêmes axes ,prises
avec leurssignes.
Les
vitessesabsolues
de P et p étantrespectivement A’2+B’2, a’2+b’2,
si l’onvoulait exprimer
que ces vitesses sontégales,
il faudrait écrire
c’est-à-dire ;
multipliant
par cette dernièreéquation
celle de latrajectoire
ap-parente elle deviendrait
53
Si l’on
supposait
que lestrajectoires effectiyes
desdeux points P,
p sont des droitesparallèles,
ilfaudrait
écrirede sorte
qu’en représentant
par À la valeur commune de ces deuxfractions ,
on auraitd’où
lès
équations
du mouvementapparent
de P seraientdonc
ce
qui
donnerait pour celle de satrajectoire apparente
Dans le même cas , les vitesses
effectives A’2+B’2, a’2+b’2
deviennent
respectivement
.si donc l’on veut supposer
qu’elles
sontégales,
il suffira d’écrire a’=A’ ouA’-a’=0;
c6qui donnera,
pour leséquations
dumouvement
apparent
deP ,
c’est-à-dire,
en d’autres termes, que lepoint p
lecroira immobile.
Et,
comme ce que nous venons de dire dupoint
Ppeut
êtreappliqué
à tant d’autrespoints P’, P", P’’’, ... qu’on voudra ,
ils’ensuit
généralement
que, si tant depoints qu’on
voudra décriventdans
l’espace
des droitesparallèles,
avec une vitessecommune .
et que l’un d’eux se croie
fixe ,
tousles
autres lui sembleront immobiles.Il en serait encore de même si la vitesse commune à tous ces
points
venait àchanger,
soitbrusquement ,
soit d’une manièreinsensible,
pourvuqu’elle
demeurâttoujours
la même pour tous.Les mêmes choses auraient encore lieu si la direction commune des
mouvemens venait à
changer ,
soitbrusquement ,
soit pardegrés
insensibles,
pourvu que leurparallélisme
se conservât constamment et que lesdistances
entre lespoints
dusystème
demeurassent invariables.En
supposant toujours
lemouvement
de nos deuxpoints
rec-tilignes , si
nousvoulons le supposer uniformément varié il
faudraadmettre que ce mouvement est donné ainsi
qu’il suit :
ce
qui
donnera pour leséquations
destrajectoires
effectiveset, pour les
équations
du mouvementapparent
deP ,’
on
trouvera ,
enconséquence, pour l’équation
de latrajectoire
apparente de P,
55
équation qui appartient
évidemment à uneparabole ;
elleappar-
tiendrait encore à cette courbe
quand
bien même C ou c seraitnul,
c’est-à-dire , quand
bien même l’un des deux mouvemens effectifs serait uniforme.Ainsi , lorsqu’un
corpspesant
tombe verticalement du haut des airs sur une route ou. dans un canalrectiligne,
ildoit sembler décrire une
parabole
à celuiqui ,
sccroyant
immo-bile, parcourt
cette route ou ce canal d’un mouvement uniforme.Pour ne nous arrêter
qu’aux
cas lesplus simples des
mou-vemens
curvilignes,
supposons de suite que nos deuxpoints P, p
parcourent
deux circonférencesconcentriques,
d’unmouvement uni-
forme. En
représentant par R,
r le rayon des deuxcercles ,
etprenant
leur centre commun pourorigine
descoordonnées primi- tives ,
leséquations
de leur mouvement seront tellesqu’il
suit:ce
qui donnera
pour leséquations de
leurstrajectoires effectives
les
équations
du mouvementapparent
de P serontet
l’équation
de satrajectoire apparente
serale résultat dé ’l’éli-
mination de t entre ces
deux-là.
Si nous
désignons
par p lalongueur
du rayonvisuel
conduitde p vers P et
par 0 Fangle
que fait cerayon
avec l’axedes
x ,t
nous aurons
;
Lorsqu’on n’aspire
pas à unegrande précision,
onpeut considérer
lesplanètes
comme animées d’un mouvement circulaire et uniforme dansun même
plan
autour du soleil. Ensupposant
donc que p soit la terreet P une autre
planète quelconque ,
ces formules ferontconnaître,
pourchaque instant ,
la distance o de l’observateur à cetteplanète
set
l’anale 03B8
queforme
le rayon visueldirigé
vers elle avec unedroite fixe
quelconque.
La distance 03C1
est un rnaximum ou unminimum,
suivantqu’on
ac’est-à-dire,
formules au moyen
desquelles
on pourra calculer lesépoques
desoppositions
etconjonctions.
Si l’on veut
compter
lestemps
àpartir
d’uneconjon.ction,
cequi
estpermis,
on devra avoirau
moyen de quoi
lavaleur générale de 03C12 deviendra simplement
57
Si de
plus
onsuppose
que cetteconjonction
a lieu surl’axe
desx, ce
qui
est encorepermis, puisque
la direction de cet axe estarbitraire ;
ilfaudra qu’à
t=0répondent
aussic’est a-dire
qu’on
devra avoir à la fois.les
équations
du mouvement absolu de P et pdeviendront ainsi
les
équations
du mouvementapparent
de P serontdonc.
étant
l’angle
durayon
visuel avec l’axe des x, on auraet on
calculera
lesépoques
desoppositions
etconjonctions
par les formulesd’oû
l’on voit que , si l’onreprésente
par v l’intervalle detemps
entre deux
conjonctions
ou.oppositions consécutives,
on auraETom.
XII. 8En
égalant
à zéro ladifférentielle
deTang 03B8 prise par rapport à t,
on aurad’où
formule
qui
servira à calculer lesépoques
desplus grandes élQn- gauons
pour lesplanètes
inférieures et celles desrétrogradations
pour les
planètes supérieures.
Soient S,
s les duréesrespectives
des révolutionssydérales,
on devra avoir d’où
alors les
époques
desoppositions
etconjonctions pourront
se calculer par les formulesde 1sorte que l’iniervalle de
temps
entre deuxconjonctions
ouoppositions
consécutives seraenfin les
époques
desplus grandes élongations
ourétrogradations
se calculeront par la formule
mais d’après
la troisième loi deKépler,
59
employant
donc cette formule pour éliminer Fun des deux rayonsR,
r, l’autredisparaîtra aussi,
et il viendrac’est-à dire que les
époques
despins grande j élongations
et rétro-gradations
nedépendent uniquement
que des durées des révolutionssydérales.
Si,
cn admettanttoujours C=0,
c=0, on avaitC’=c’,
leséquations
du mouvementapparent
de P deviendraientd’où
c’est-à-dire
que ce mouvement seraitcirculaire
et uniforme.Donnons
présentement
aupoint p
un mouvement derotation
surun axe
perpendiculaire
auplan
destrajectoires mais,
pour nepoint
nous engager dans des calculstrop compliqués,
supposons que cestrajectoires
soienttoujours
des cerclesconcentriques,
décritsd’un mouvement uniforme autour de
l’origine
des coordonnéespri-
mitives,
et supposons en outre que !e mouvement de rotation de p soit aussi uniforme. Leséquations
du mouvementélectif
seront encore, comme ci-dessus :
il est aisé de
voir (I6, I7) qu’on pourra prendre pour
leséquations
du mouvement
apparent
deP,
MOUVEMENS
k+k’t
étantl’angle
variable que fait l’axe des x, mobile avec p;avec l’axe des x
primitifs.
C’est en éliminant t entre ces deuxéquations qu’on
obtiendrait celle de latrajectoire apparente
de P.Bornons-nous à considérer
quelques
casparticuliers.
Supposons,
enpremier lieu ,
que les deuxpoints P ,
p sontfixes l’un et
l’autre,
sauf le mouvement de rotation de p, et que lepoint
P est àr origine
des- coordonnéesprimitives ;
nous auronsainsi
au moyen de
quoi
leséquations
du mouvementapparent
de Pse réduiront à
d’où
c’cst-à-dire que Jc
point
fixe P semblera avoir un mouvement circu- laire et uniforme auteur de p , en sens inverse du mouvement de rotation de celui-ci et avec une vitesseangulaire égale
à la sienne.C’est
précisément
par suite d’une illusion semblable que ceuxqui ignorent
la rotation diurne de la terre d’occident en orientattribuent
au soleil une
révolution journalière
autour d’elle d’orient enoccident.
6I Supposons toujours le point
Pfixe,
àl’origine
des coordonnéesprimitives,
mais rendons aupoint p
son mouvement circulaire etuniforme autour de
lui,
en lui conservant d’ailleurs son mouve- ment derotation ;
nous aurons ainsisimplement R=0;
au moyen dequoi
leséquations
du mouvementapparent
de P se réduiront àd’où
Ainsi
généralement
ce mouvementapparent
sera un mouvement circulaire et uniforme autour de p , en sens inverse de son mou- vement derotation,
et avec une vitesseangulaire
c’-k’égale à
la différence entre ses vitesses
angulaires cl,
kl de révolution autour de P et de rotation surlui-même, prises
avec leurssignes.
Si donc ces deux vitesses sont
égales ,
leséquations
du mou-vement deviendront
c’est-à-dire,
en d’autres termes, que lepoint
P sembleratout-à-
fait immobile. C’est
précisément
sous cetaspect
que la terre doit s’offrir aux habitans de la lune.Traitons encore un cas.
Supposons
que lepoint p, placé à l’origine, n’ait qu’un simple
mouvement de rotationpendant
que lepoint
P décrit uneligne
droitepassant aussi
par cetteorigine;
en supposant les deux mouvemens
uniformes, les équations
dumouvement effectif de P seront
ce
qui donnera ,
pourl’équation
de la droiteparcourue ;
62
Quant
auxéquations
de son mouvementapparent,
ellesseront
de
la forme
d’où
Désignons
par r le rayon vecteuret par Fasgle qu’il fait
avecl’axe
des x,
nous aurons ’êt en outre
égalant ces valeurs de x, y à celles que
nous avons trouvées ci-dessus,
etposant,
pourabréger,
i-1 viendra
enréduisant,
d’où
63
et par
conséquent
En
posant
cette
équation deviendra
d’où
mais la
valeur de r
donneéliminant
donc t entre ces deux dernièreséquations,
nous aurons, pourl’équation polaire
de latrajectoire apparente,
équation
de laspirale d’Archimède,
comme onpouvait
biens’y
attendre.
S.
III.Mouvement de deux
points -
dansl’espace.
A raison de la
complication
desformules ,
nous ne nous étendronspas beaucoup
sur cettedernière partie
de nosrecherches.
Faisons
d’abord abstraction
du mouvement de rotationde p.
Soientles
équations du
mouvement effectif de P et p ainsiqu’il
suit :nous savons que
les équations
du mouvementapparent
deP.
seront (I5)
Si d’abord on suppose que !e
point
P estfixe ,
enprenant
cepoint
pourorigine
des coordonnéesprimitives,
on autade sorte que les
équations
du mouvementapparent
de ce mêmepoint
seronte’est-à-dire que ce mouvement sera exactement
égal
etcontraire
au mouvement effectif de
p.
Supposons ,
en secondlien,
que les mouvement effectifssoient
tous deux
rectilignes
etuniformes
et donnes ainsiqu’il
suit:de
65 de sorte
que
les droites décrites aientrespectivement
pouréquations
les
équations
du mouvementapparent
de P serontde
sorte que leséquations
de satrajectoire apparente
serontc’est-à-dire que le monvement
apparent
de P sera aussirectiligne
et uniforme. On voit de
plus que
ses vitessesapparentes parallè-
lement aux axes seront
respectivement
les différences desvitesses
effectivesparallèles
à cesmèmes
axesprises
avec leurssignes.
Supposons présentement
que lepoint p,
fixé al’origine,
n’aitqu’un simple
mouvement de rotation uniforme autour de l’axe des z, tandis que lepoint
Pparcourt
uniformement uneparallèle à
cet axe.
Les équations
du mouvement effectif de ce dernierpoint
seront
tandis
qu’on
pourraprendre (I2, 13, I4) pour celles de
sort mouvementapparent
Tom. XII.
En
prenant
la somme desquarrés
des deuxpremières,
et faisantpour
abréger
il
viendra
ce
qui
nousapprend
que laprojection
sur leplan
des xy de latrajectoire apparente
de P est un cercleayant
soncentre a l’origine.
En
posant ,
en outre,nous aurons
mais
la dernière équation
donneen
substituant donc,
ilviendra
ou encore
deuxième équation
de latrajectoire apparente
de P. Il est aisé dese convaincre
que
l’ensemble de ces deuxéquations appartient à
une hélice.
Pour dernière
application,
nous supposerons les deuxpoints
P, p invariablement fixés à
unesurface
derévolution
tournantuni-
67 fermement
Mr son axe que nousprendrons
pour l’axedes z ;
enfaisant passer le
plan
des x y par le cercle que décrit lepoint
p.Soit r le rayon de ce
cercle;
son R le rayon du cercle décrit par lepoint P,
et soit D la distance de son centre âl’origine.
Les
équations
du mouvement de translation de nos deuxpoints
seront de la forme
On doit
remarquer présentement que pétant supposé invariante-
ment lié à la surface de
révolution,
cepoint
doit avoir par là même un mouvement de rotation sur son axe dont la vitesse an-gulaire
seraégale
à celle de translation. Enconséquence ,
on trouvera(I2, I3, 14)
pour leséquations
du mouvementapparent
deP,
Ces
équations
reviennent aux suivantes :ou encore à celle-ci :
qui
nous montre que lepoint
P semblera immobile aupoint
p.C’est
le -cas où nous nous trouvons sur la
surface de la terre;
et il n’estpas
surprenant
que nous ne nousapercevions
pas du mouvementqu’entraine,
dans lesdivers objets qui frappent
nosregards
sarotation sur son axe.
Quoique
nous ayonssupposé
le mouvement de rotationuniforme,
il est aisé de voir que les choses en iraient encore de même s’il
ne Fêtait pas ; on
pourrait,
eneffet , partager
letemps
en une suited’intervalles
assez courts pour que durant chacun le mouvementpût
être considéré comme
uniforme ;
lepoint P ,
àchaque instant,
semblerait donc
immobile ;
d’où il suitqu’il paraîtrait
constamment fixe.Nous avons
supposé
que l’axe de rotation étaitfixe ; mais, s’il
était
transporté
d’une manièrequelconque
dansl’espace ,
il en iraitencore de
même, puisqu’à chaque
instant lespoints P,p
décriraient dansl’espace
des droitesparallèles
avec des vitesseségales ,
et que,comme nous l’avons vu au commencement de cet
essai
, un telmouvement ne saurait
produire
aucun mouvementapparent
dans Ppar
rapport à
p.Cela
posé ,
soit unsystème
depoints P, P’, P", ...
en nombrequelconque, invariablement
liés entre eux ; et supposons que cesystème
sditemporté
dansl’espace
d’un mouvementquelconque.
Nous pourrons à
chaque instant ,
supposer que cesystème
tournesur une axe
variable soit
parrapport
ausystème
soit parrapport
aux
points
fixes del’espace ;
d’où il suitqu’à chaque
instant aussi l’unquelconque
despoints
de cesystème
se trouvera, parrapport
à tous les autres,dans
les mêmes circonstances où se trouvait tout-à-l’heure
lepoint p
parrapport
aupoint P ;
c’est-à-dire que cepoint jugera
tous les autres immobiles.Ainsi y
il est absolumentimpossible
des’apercevoir
du mouvement des diverspoint
d’unsystème de forme
invariable dont onfait
soi-mêmepartie (*).
(*) Au lieu de supposer, dans tout ce
qu’on
vient delire,
que lepoint p
se croit immobile, on aurait pu supposer,
plus généralement, qu’il
se croitanimé d’un mouvement d’une