C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
R. L ECLERCQ
Symétries de Hecke à déterminant associé central
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 43, no3 (2002), p. 191-212
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_2002__43_3_191_0>
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SYMETRIES DE HECKE A DETERMINANT ASSOCIE CENTRAL
par R
LECLERCQ
CAHIERSDE TOPOLOGIE ET
GEOMETRIE DITFEREMTIELLE CATEGOfiIQUES
Volume XLIII-3 (2002)
ABSTRACT. This paper
gives
anexplicit
construction of afamily
ofquantum
R-matrices of Hecketype
which are not deformations of the volte and the associated determinant of which is central. This condition. allowsto associate a braided
category
to such aquantum R-matrix, using
the pro-cess
suggested
in[GPS].
1 Introduction
Nous
appelons
unesym6trie
deHecke,
unop6rateur
linéaire R :V~2
~V~2
satisfaisant1’6quation
deYang-Baxter quantique (EYBQ)
ainsi que la condition de Hecke
Ici,
Vd6signe
un espace vectoriel de dimension n oo et nous utilisons les notations tensorielles standard pour les6quations
etop6rateurs
dansle
produit
tensoriel des espaces.L’6quation (1.1)
est 6crite dansV~3
etnous notons comme d’habitude
ou id est
l’op6rateur
identite sur V. Le corps de base K considere est C ou R.Rappelons qu’a chaque sym6trie
de HeckeR,
onpeut
associer deuxalgebres, appel6es respectivement sym6trique
etantisymétrique,
definiesde la
faron
suivante :Ici, T(V) d6signe l’algèbre
tensorielle libre de1’espace
V et{I} designe
l’id6al
engendre
par le sous-ensemble I dansl’algèbre
donn6e. NotantAI(V)
lacomposante homog6ne
dedegr6 I
desalg6bres 039B±(V),
nousd6signons
par s6ries de Hilbert-Poincaré associ6es auxalgebres A± (V),
les sommes
Par abus de
langage,
nous lesappelons
s6ries de Hilbert-Poincaré asso-ciées à la
symetrie
de Hecke R.Les
symetries
de Hecke lesplus
connues sont lesop6rateurs
associ6saux groupes
quantiques Uq(sl(n)) (cf. [FRTI).
Leurs s6ries de Hilbert- Poincar6 coincident avec les s6ries de Hilbert-Poincaréclassiques.
Dansles ann6es
quatre-vingt,
D.Gurevich[G]
a construit dessymetries
deHecke ne
provenant
pas d’une deformation de la volte habituelle(une
sous classe de telles
sym6tries
a 6t6 introduiteind6pendamment
dans[DL]).
Elles sontappel6es
nonquasi-classiques.
Les s6ries de Hilbert- Poincar6 desalg6bres
associ6es diffèrentdrastiquement
de celles clas-siques. Signalons
toutefois que dans[G]
une autre condition de Hecke estutilise
a savoir :Remarquons
que si R satisfait(1.5), alors R = R avec
t= q2
satisfait(1.2).
Dans la
suite,
leparamètre q
G K estsuppose g6n6rique
cequi signifie qu’il
n’est ni6gaJ
a z6ro ni une racine de l’unite : ~k EN, k ~ 1, qk ~
1.Comme
consequence,
aucun desq-nombres kq
n’est6gal
a zeroPr6cisons
qu’une sym6trie
de Hecke est ditepaire
s’il existe un entier p tel que lacomposante Al_(V)
est triviale pour tout 1 > p et est de dimension unlorsque 1
= p. L’entierp est appel6
le rang de R ou de V et il est not6rang(V). Remarquons
que pour la volte habituelle et toutes ses d6formations dutype
deHecke,
p = n ou n = dimV. Mais engeneral,
cette relation n’est pas valable.Dans Particle
[GLS],
descategories engendr6es
par des espaces vec- toriels V munis d’unesym6trie
de Hecke ont ete construites. Ces cate-gories
ressemblent d’une certaine.façon
a celle dessl(n)-Mod.
Pluspr6- cisement,
lesobjets
de cescategories
sont des sommes directesd’objets simples,
ces derniers 6tant indexes par lesdiagrammes
deYoung
dontle
poids (i-e
le nombre delignes)
est born6. La m6thode de construc- tion de cescategories
ressemble a celle deWeyl qui
a 6t6 utilis6e pour construire la th6orie desrepr6sentations
desalgebres
de Liesl(n)
dansles
puissances
tensorielles de1’espace
de base. Lescategories
tress6esrigides
introduites dans[GLS]
sontappel6es categories
deSchur-Weyl
(SW)
et not6esSW(V)
ou V est1’espace
vectoriel initial.Decrivons 1’ensemble des
objets
d’unecat6gorie
enquestion.
Un ob-jet
d’unecat6gorie SW(V)
est une somme directed’objets simples.
Cesderniers sont indexes par des
partitions (ou
cequi
est le meme par desdiagrammes
deYoung)
Ai
6tant des entierspositifs. Soulignons
que dansl’approche classique
de
Weyl,
le role central estjou6
par le fait que le modulecorrespondant
au
diagramme
A =(1 n)
est trivial.Dans la construction des
categories SW(V),
nous avons aussi besoin d’unepropriete analogue
a une modificationpros :
l’entier n = dimVdans la formule
(1.6)
doit êtreremplac6
par p =rang(V).
Pluspr6ci- s6ment,
leg6n6rateur
de lacomposante Ap_(V)
doit être central dans le sensindiqu6
dans la definition 2. Pr6cisonsqu’il
estunique
a unfacteur
près.
Nousappelons
cet element d6terminant associ6 à lasymé-
trie de Hecke donn6e.
Remarquons
que lescategories
tress6es dont 1’an-neau de Grothendieck est
isomorphe
a celui desl(n)
ont 6t6 considerees dans[KW], [B]
et[H].
L’un desobjectifs principaux
de[GLS]
était deconstruire de telles
categories engendr6es
par un espace vectoriel muni d’unesym6trie
de Heckenon-quasiclassique
donn6e. Cette constructiona conduit a la condition de centralit6 du determinant
associ6, qui
estformellement
plus
forte que celle de centralit6 du determinantquantique (voir
la section2)
utilis6e dans[B]
et[H].
Notre but
principal
est de montrer 1’existence d’une famille suffi- sammentlarge
desym6tries
de Hecke dont le determinant associ6 est central. La m6thode de construction d’une tellesym6trie
de Hecke estla suivante : d’abord nous exhibons une famille de
symetries
de Heckede rang 2 dont le determinant associ6 est
central, puis
nous utilisonsune
proc6dure
de"collage" paxticuli6re (cf. [MM]
ou la notion est vuedans un cadre
general) qui permet,
apartir
de deuxsymetries
de Heckea determinant associ6
central,
de construire une troisi6mesym6trie
deHecke avec la meme
propri6t6.
Enappliquant
cetteproc6dure
par re- currence, nous pouvons construire une famille desymetries
de Hecke àdeterminant associ6 central de rang
quelconque.
Notre article se
pr6sente
de lafaqon
suivante. Dans la section2,
nousintroduisons la notion de determinant associ6 a une
symétrie
de Heckeet nous 6tudions la condition de centralit6 de ce determinant. Dans la section
3,
nousrappelons
la classification dessym6tries
de Hecke de rang 2 faite dans[G].
Nouspr6sentons 6galement
la construction d’une famille de cessym6tries
de Hecke de rang 2 a determinant associ6 central.Ceci nous
permet
deconstruire,
par uneproc6dure
decollage,
dans lasection
4,
une famille desymetries
de Hecke rangp ~
3 a determinant associ6 central. Dans la section5,
nous montrons que, dans le casquasi- classique,
notre construction nouspermet
de retrouver enparticulier
lessymetries
de Hecke associ6es aux groupesquantiques Uq(sl (n)).
Remerciements. Je remercie tr6s sinc6rement le
professeur
D. Gu-revich et
je
lui suis reconnaissant de m’avoir initi6 a cesujet
et dem’avoir
guid6
dans 1’6tude duprobl6me.
Je tiens6galement
at6moigner
ma reconnaissance au
rapporteur qui
a faitbeaucoup
desuggestions.
Celles-ci m’ont
permis
d’ameliorer le texte.2 Notions de base
Dans la
suite,
nousd6signons
parVR
un espace vectoriel muni d’unesymetrie
de Hecke R. A unesymétrie
de Heckepaire
de rang p, nous associons une suited’op6rateurs Pi : T’(VR)
~Ti(VR)
d6finis par :avec
Rk
=Rkk+1
pour tout k E1, ..., p -
1. IciTi(VR) d6signe
la com-posante homog6ne
dedegr6
i deT(VR).
Proposition
1[G]
Il existe unisomorphisme
naturel entre ImP1
etAI(VR) V1 ~ i ~
p.Fixons dans
VR
une basePuisque dim Pf = 1,
leprojecteur Pp peut s’exprimer
dans la base d6riv6e de1’espace T4(VR)
commeou
Nous
adoptons
la convention habituelle del’analyse
tensoriellequi
utiliseune sommation de tout indice
apparaissant
simultanément en haut eten bas.
Définition 1 L’élémentv
(respectivement u
=ui1i2...ipei1~ei2~...~eip)
est
appel6
déterminant associé(respectivement
codgterminantassocié).
Le
couple (u, v)
estunique
a unchangement pres
Nous nous int6ressons a la commutation de 1’element v avec les elements de base ei de
VR.
Définissons1’operateur
Pr6cisons que nous
plaçons
lesop6rateurs
agauche
en lesappliquant
de la
façon : A ~ x ~
Ax ou A est unop6rateur agissant
sur un vecteurx. De
même,
definissonsl’op6rateur
Il est clair que ces
op6rateurs
sont bien definis dans la mesure ouCes dernières relations d6coulent du fait que le
projecteur PP
commuteavec les
opérateurs R
etR,
cequi
est uneconsequence
immediate del’EYBQ.
Parcons6quent
1’element v commute avec lesg6n6rateurs
eiselon les formules :
Les matrices M =
(Mji)
et N =(N/)
sontappel6es
matrices de commu-tation avec le determinant associ6. Les
op6rateurs correspondants (qui
sont donnes par ces matrices dans la base
fix6e)
sontappel6s op6rateurs
de commutation avec la base de
1’espace VR.
Proposition
2[G]
Les matrices M et N sont donn6es parAvec nos notations
qui
différent de celles de[G],
laproposition
5.6de
[G]
fournit la relation suivante :Proposition
3of
03B4ki
est lesymbole
de Kronecker.Remarquons
que si une des deux matrices M et N estscalaire, l’autre
1’est aussi.
Definition 2 Nous disons que l’élément vest central si les matrices M et N sont scalaires et
6gales,
cequi
en vertu de(2.8)
est6quivalent
àLa motivation de cette definition repose sur notre volont6
d’imposer
que
039Bp(VR)
soitisomorphe
a l’unit6 monoidale deSW(VR).
Eneffet, l’application
lin6aireainsi que
03C8-1
est unmorphisme
de lacat6gorie
enquestion
sous lacondition de centralit6 de v.
Remarquons
que dans le casclassique
lacondition est satisfaite
automatiquement
parce que larepr6sentation
desl(n)
dans1’espace 039B(VR)
est triviale.Parfois la condition de centralit6 est abord6e d’une autre mani6re.
Consid6rons en effet
l’algèbre
T sur Kengendr6e par n2 616ments ’
satisfaisant les relations
(cf. [FRT]) : Tij
La structure de
bigèbre
est introduite par uncoproduit
A et une counit6Definissons la structure de comodule a
droite 6r :
V ~ V ~T
sur1’espace
V comme suit :Une telle coaction est 6tendue a
V~k
par :En
outre,
nous posonsDefinissons un element
special appel6
dgterminantquantique
de la bi-gèbre T
par :Par la d6finition de la coaction
(2.11),
nous avons enparticulier
pour le determinant associé v :Les
r6gles
de commutation de 1’elementdetqT
avec lesg6n6rateurs
deT
sont donn6es dans[G] :
ou par la
proposition
3Munissons les
objets
deSW (VR)
de la structure de comodule à droitesur la
bigèbre T.
Si nous voulons quel’application 03C8
commute avec lacomultiplication,
nous devonsimposer
la conditionMais,
c’estcompatible
avec la structurealg6brique
si et seulement sidetq T
est un element central deI’alg6bre (2.10).
En vertu de(2.15),
nous avons alors :
Proposition
4/C/ detq
T est central si et seulement si les matrices M et N sont scalaires.Remarquons qu’il
n’est pas n6cessaire dans ce cas que les matrices M et N soient6gales.
Dans le casparticulier
ou R est lasym6trie
de Heckeprovenant
du groupequantique Uq(sl(n)),
son determinantquantique detqT
est central et ilengendre
le centre del’algèbre T (cf. [FRT]).
Mais en
general, detq T
n’est pascentral,
comme le montre d’ailleurs1’exemple
1presente
dans la section 3. Notons deplus
que la centraJit6 du determinant associé vimplique
celle du determinantquantique detqT
dans
T.
Conjecture
1 La centralite du d6terminantquantique detqT
estequi-
valente a celle du determinant associg v.
Celle-ci se r6sume a la suivante :
Conjecture
2 Si les matrices M et N sontscalaires,
elles sont alors6gales.
Si nous ne pouvons pas encore 6tablir cette
conjecture
dans un cadregeneral,
nous sommes en mesure de la montrer dans deux cassignifica-
tifs.
Proposition
5Lorsque la symetrie
de Heeke est de rang2,
laconjec-
ture
précédente
estv6rifi6e.
Preuve.
Supposons
que M = m id et N = n zd. Selon laproposition 2,
nousavons
ou U
(respectivement V) d6signe
la matrice form6e des elements u;j(respectivement
la matrice form6e desvij),
la base{ei} ayant
6t6 fixee.Par
cons6quent,
par(2.16), m-1(-q(q+q-1))U
est l’inverse a droite deV. Mais
alors,
c’est aussi l’inverse agauche
deV, qui
n’est autre quen-1(-q(q+q-1))U
par(2.17).
Nous pouvons immédiatement en d6duireque m = n.
Le deuxi6me cas ou la
conjecture
est 6tablie est decrit par le lemme suivantqui
suppose en fait que nous consid6rons unesym6trie
de Hecker6elle,
c’est-a-dire que les elements matriciels de la matricerepr6sentant
R dans la base donnee sont r6els.
Lemme 1
Supposons la symetrie
de Hecke réelle. Si les mat7ices M et N sontscalaires,
elles sont alors6gales.
Preuve.
Soit v le
g6n6rateur
deAP(VR). Consid6rons v (9 v
EAP(VR) ~ AP(VR).
Commutons tous les facteurs dans ce
produit
de deuxfaqons.
D’abordpar R nous avons alors
De
meme,
en utilisant lar6gle
de commutation donnee par R(voir (2.3)),
nous avons
Comme M et N sont scalaires et
r6elles,
nous pouvons écrire M = mid et N = n id avec m, n deux r6els. Les deux commutationspr6c6dentes peuvent
s’ecrireD’oii mP = nP. De
plus,
comme mn= q2
en vertu de laproposition 3,
si les nombres m et n sont
r6els,
ils sont de memesigne.
D’oii m = n.Le fait que la
conjecture
soit vérifiée dans les deux caspr6c6dents
nous
permet
de donner par la suite une famille desymetries
de Heckedont le determinant associ6 est central.
3 Symetries de Hecke de rang 2 a determi-
nant associe central.
Nous
pr6sentons
ici dans unpremier temps
lesexemples
desymetries
de Hecke de rang 2 exhib6s dans
[G]
et nous decrivons ensuite une sous famille de tellessymetries
dont le determinant associ6 est central.3.1 Sym6tries de Hecke de rang 2
Soit R une
sym6trie
de Hecke de rang 2agissant
sur1’espace VR~2,
dimVR
= n. Nous consid6rons la base{ei ~ ej}
deVR~2.
Poursimpli-
fier les
notations,
dans la mesure ou nous n’utilisons que lesprojecteurs antisymétriques,
nous notonsPp_
= PP. Par(2.1),
laprojection p2
cor-respondant
a cettesym6trie
estComme
p2
=(q + q-1)-1(qid - R) ,
nous pouvons écrire R sous laforme :
Pour de telles
symetries
satisfaisant(3.2),
nous avons laproposition
suivante :
Proposition
6 Si R est unesymétrie paire
de rang 2 et lecouple (u, v) satisfait (3.2)
alorsoil U ~
if
estl’op6rateur
detransposition. Réciproquement,
si les re-lations
(3.3)
sontsatisfaites,
alorsl’op6,rateur défini
dans(3.2)
est unesymétrie paire
de rang 2.Classifier les
symétries
de rang 2 revient alors à donner une liste exhaustive descouples (U, V) qui
satisfont(3.3).
En introduisant la matrice Z =(q
+q-’)VUI,
lesystème (3.3)
se met sous la forme :Par
cons6quent,
il suffit alors de trouver lescouples
solutions(Z, V)
de(3.4).
La famille de solutions de(3.4)
sur lecorps C
est d6crite par laproposition
suivante :Proposition
7[G]
Si lecouple (Z, V)
de matrices est une solution dusystème (3.4),
alors la matrice Z est telle que trZ =q+q-l
etsa forme
de Jordan contient des blocs tels que s’il existe un bloc
correspondant
àla valeurs propre x, il existe un bloc de la même taille
correspondant
àla valeur
propre -1
avec la merrcemultiplicit6.
Remarque
Nous pouvonsrepr6senter l’op6rateur
Z dans sa formede Jordan par le choix d’une base
appropri6e.
Deplus,
nous pouvons supposer que les blocs relatifs aux valeurs propres xet x occupent
despositions sym6triques
parrapport
au centre de la matrice Z. Notons6gaJement
que si le nombre de blocs estimpair,
la valeur propre du milieu est ±1.Remarque
Une solution V =Yo
de(3.4)
6tanttrouv6e,
toute autre matrice de passage V intervenant dans(3.4)
est donnee par V =WVo
ou W commute avec Z.
Regardons quelques exemples.
Supposons
d’abord quedimVR
= 2. Alors dans une base dans la-quelle
Z est deJordan,
nous avonsD’autres
exemples
dans le cas ourangVR
=dimVR
= 2 avecq = 1
ont6t6
pr6sent6s
dans[G].
Supposons
quedimVR
= 3. Alors Z =diag(x, :f:1, y)
où x ± 1 + y =q+q-l
et xy =1, Vo
6tant une matriceantidiagonale (les
seuls elementsnon nuls se trouvent sur la
diagonale auxiliaire).
Donc 1’ensemble des solutions{(Z, V)}
dusystème (3.4)
est constitu6 de deuxcomposantes
connexes
correspondant
aux deux valeurspossibles
±1 du coefficientdiagonal
intermediaire de la matrice Z.Maintenant,
nous passons auprobl6me
de d6crire une sous famillede
sym6tries
de Hecke de rang 2 dont le determinant associ6 est central.3.2 Sym6tries de Hecke de rang 2 a determinant asso cie central
Dans
[AG] ,
une famille desym6tries
de Hecke de rang 2 satisfaisant la condition de centralit6 du determinant associ6 a été 6tudi6e. Nousreproduisons
ici cette construction en utilisant toutefois une normali- sation diff6rente. Ensupposant
que Z a unspectre simple i-e,
que ces valeurs propres sontdistinctes,
nous pouvonspresenter
Z sous la formediagonale
dans une baseappropri6e :
Z =diag (zl,
....,zn).
En vertu dela
proposition 7,
nous pouvonspaxam6trer
les matrices Z par les valeurs propres zl, ...., Zr, avecr - 2
si n estpair,
et avec r -(n-1) 2,
si n estimpair. Remarquons
que si n estimpair,
nous avons le choix pour la valeur de Zr+l = ±1.Soit R une
sym6trie
de Hecke de rang 2suppos6e
a determinant associe v central. Autrementdit,
M = N =±q id
par laproposition
3.En utilisant la relation
il est
possible
de transformer1’egalite
M =::l::q id
enSous
l’hypothèse
que Z estdiagonale
et est aspectre simple,
Vsatisfait
(3.4)
si et seulement si elle estantidiagonale.
En vertu de(3.6),
U est alors
antidiagonale. Done,
nous avonsvij ~ 0,
uij~
0 si etseulement si i
+ j =
n. Poursimplifier
lesnotations,
nous utiliserons lanotation vi (respectivement ui)
au lieu devin+l-i (respectivement Uin+1-i).
·Notons zi
=(q
+q-1) uivi (ici,
iln’y
a pas de sommation surles
indices).
Il est facile de voir alors que la relation(3.7)
est satisfaitesi et seulement si les
entrees vi
de la matrice V satisfont lesyst6me :
Ce
syst6me
estcompatible,
dans la mesure ouSi n est
pair,
nous avons un choix pour lesigne
dans(3.8)
et pourchaque choix,
la famille des solutions de(3.8)
estparam6tr6e
par(vi,
...,vr)
our =
2.
Si n estimpair,
le choix dusigne
est determine par lesigne
deZn+l 2= ±1 et alors la famille est
param6tr6e
par(vl, ..., vr)
avec r =n-1 2
Résumons la discussion
pr6c6dente
sous la forme de laproposition
suivante. Celle-ci fournit une famille de
symetries
de Hecke de rang 2 à determin ant associ6 central v sur le corps C.Proposition
8PIaçons
nous dans le cadre de laproposition
7. Si lespectre
de la rrzatrice Z estsimple,
alors l ecoupl e (Z, V) satisfait (3.4)
et le déterminant associ6 de la
symétrie
de Hecke R de rang 2 est central si et seulement si la matrice V est une matriceanti-diagonale
dont lescoejficients
sur ladiagonale
auxiliairevi
=vin+l-i satisfont
lesystème
(3.8).
Nous donnons ici un
exemple
desymetries
de Hecke de rang 2 dont le determinant associé v n’est pascentral,
cequi
fournit6galement,
en vertu de la
proposition
5 unexemple
desym6trie
de Hecke dont le determinantquantique
n’est pas central.Exemple
1 Soit uncouple (Z, V) definz
dans(3.5)
tel queab-1 ~ ±q.
Alors la
symetrie
de Hecke d6duite ducouple (Z, V)
est unexemple
de
symétrie
de Hecke dont le déterminant associ6 v n’est pascentral, puisque (Z, V)
nesatisfait
pas les conditions de laproposition
8.Jusqu’ici,
toutes les constructions de cette section ont 6t6 faites sur le corps C.Maintenant,
notre but est de montrer 1’existence d’une famille desymetries
de Hecke r6elles de rang 2 dont le determinant associ6 est central. Cette existencepermet
par la suite d’exhiber une famille desymetries
de Hecke de rangquelconque
a determinant associ6 central.Commençons
par donner desexemples lorsque dinzVR -
3. PosonsZ =
diag(x, 1, x-1).
Alors la condition trZ =q+q-1
de laproposition 7
devient
Remarquons
que cette6quation possède
des racines r6elles si q est r6elet q
+q-1 - 1 ~ 2.
Pour une telle racine x de(3.9),
enprenant
leselements
vi
r6els pour 1 i r, nous avons unesym6trie
de Heckeréelle R a determinant associ6 central.
D’ou,
dans le cas oudimVR
=3,
il existe une famille de
symetries
de Hecke r6elles de rang 2 telles que leur determinant associ6 est central.Examinons le cas ou
dimVR
= 4. Posons Z =diag(x,y,y-1,x-1).
Par la
proposition 7,
Z doit v6rifier1’6quation x-f-x-1
=q-1+q-y-y-1.
Pour
n’importe quelle
valeur de q, celle-ciposs6de
unelarge
famille desolutions
(x, y)
r6elles. Parcons6quent,
enchoisissant v’ r6els,
il existeune famille de
symetries
de Hecke r6elles de rang 2 a determinant associ6 central. Demême,
dans la cas oudimVR ~ 5,
pour tout qr6el,
il existeune famille de
symetries
de Hecke r6elles de rang 2 a determinant associ6 central.4 Construction par collage d’une famille de
symetries de Hecke de rang p ~ 3.
4.1 Collage
Soit
Ri : Vi ~2
~Vi ~2,
i =1,2
deuxsymetries
de Hecke(non
n6cessairement
paires)
avecVi
etV2
des espaces vectoriels de dimension finie. Nous definissons unop6rateur
Ragissant
dans1’espace V~2
ouV =
Vi
E9V2
tel queavec
03B1~
0 un nombrecomplexe
fix6. Ce nombre a nouspermet
unelibert6 au niveau du
collage.
Cette libert6 sera fix6e par la suite par notreexigence
d’obtenir de "bonnes"propriety
pour lasym6trie
Rcollee. Notons
qu’une
telleprocedure
decollage (avec
aparticulier)
aete
presentee
dans[G].
Dans un cadreplus general,
elle est considereedans
[MM)
ou le terme decollage ("glueing")
a 6t6suggere.
Lemme 2 R
défini
par(4.1)-(4.3)
est unesymétrie
de Hecke.Preuve Le fait que R soit un
operateur
deYang-Baxter provient
de
[MMI.
Il est par ailleurs facile de verifier que R satisfait la condition de Hecke.Nous voulons calculer les s6ries de Hilbert-Poincax6
correspondant
a la
sym6trie
collee.Remarquons
que nous avonsA±(Vi)
CA±(VR)
etque dans
I’alg6bre A_(VR) (respectivement A+(VR)),
les elementsqx ~
y +
aqy (9 x (respectivement
qxy -03B1q-1y ~ x) où x ~ V1, y E vz
sont6gaux
a z6ro : eneffet,
nous avonsLes valeurs propres de cet
op6rateur sont q
et-q-1
etPar
conséquent,
nous avons le lemmeLemme 3 Modulo les relations
qx 0
y + aqy (9 x = 0(respectivement qxy-03B1q-1y~x
=0),
tout monôme del’algèbre A_(VR) (respectivement A+(VR)) peut
ttre réduit à une somme d’éléments dutype
XY ou X EA- (Vi)
et Y EA_(V2) (respectivement
X EA+(V1)
et Y EA+ (V2)).
Les s6ries de Hilbert-Poincaré associ6es à la
symêtrie
de Hecke Rcoll6e
peuvent s’exprimer
à I’aide de celles associ6es àR,,
i =1, 2.
Eneffet,
Proposition
9Preuve. Elle d6coule du lemme 3.
Corollaire 1 Si les
symétries
de HeckeRi,
i =1, 2
sontpaires
alorsR est aussi
paire.
Deplus,
nous avonsrangVR
=rangvi
+rangV2.
Cette
proc6dure
decollage
nouspermet
de donner des familles assezlarges
desymetries
de Heckepaires
de rangsup6rieur
ouegal
a3,
en lesconstruisant par r6currence a
partir
desymétries
de Hecke de rang 2.Nous pouvons maintenant nous poser la
question
suivante : est-ce- que nous pouvonsgarantir
que la condition de centralit6 du determinant associ6 a lasym6trie
de Hecke coll6e soit satisfaitelorsque
lessymetries
de Hecke initiales sont a determinant associ6 central ?
4.2 Symetries de Hecke a determinant associ6
cen-tral : construction par collage
Le théorème suivant nous
permet
d’assurer 1’existence d’unesyme-
trie coll6e a determinant
quantique
central construite apartir
de deuxsym6tries
de Hecke de rangs donnes a determinant associ6 central.Donc,
si la
sym6trie
de Hecke coll6e estr6elle,
son determinant associ6 est cen-tral en vertu du lemme 1.
Theoreme 1 Soit
R,
etR2
deuxsymetries
de Heckerespectivement
de rang pi et p2
agissant respectivement
dans les espacesV1 ~2
etV1 ~2.
Supposons
queR,
etR2
sont à déterminant associ6central,
not6s res-pectivement
vl et v2. Posons V =V1~V2.
Alors il existe pi+p2
nombrescx E C tels
que la symétrie
R :V~2
eV~2 definie
par lesformules (4.1), (4.2)
et(4.3) possede
des matrices M et N scalaires.Preuve.
Nous savons
d’apres
le corollaire 1 que lasym6trie
coll6e R est de rang PI + p2.Donc,
il existe un élément v tel queAp1+p2 (V) = (v).
Nousprenons en tant que v 1’616ment
P1...p1+p2 (vl ~ v2).
Pour calculer les matrices M et Ncorespondantes
a v, nous avons besoin du lemme suivant :Lemme 4
Ici R
d6signe l’op6rateur
deYang-Baxter transposant Ap1+p2 (VR) ~ VR
(voir (2.2)) et
Rd6signe l’opérateur
deYang-Baxter transposant VR (9
Ap1+p2(VR) (Voir (2.3)).
Ce lemme est un cas
particulier
du fait que les relations ci-dessus demeurenttoujours
valable si nousremplaçons
lesprojecteurs
par n’im-porte quel polyn6me
deR" op6rant
dans1’espace V~(p1 +p2) .
Ce dernierfait est une
consequence
immediate de1’equation
deYang-Baxter.
Soit
{ei}
une base de V. NotonsMI
etNi les
matrices de commuta- tion du determinant vl associ6 aRl.
Demame,
notonsM2
etN2
cellesassoci6es a V2 relativement a
R2.
Comme v, est central dans
AT (Vl ) ,
nous avons en vertu de la pro-position
3Le lemme 4 nous
permet
d’écrire :et
Comme MN =
q2id,
nous avons alors lesyst6me
suivant :Ce
syst6me
est alorsequivalent
aDonc les matrices M et N sont
diagonales.
Enoutre,
avec un choixapproprié
du facteur a, les matrices R et R deviennent scalaires. Eneffet,
R et R sont scalaires si et seulement siDonc suivant le
signe
duproduit
’ElIE2, nous avons dans les deux cas PI+p2
solutions de cette6quation (en particulier
a = qlorsque ~1
=E2)
tel que le determinant
quantique
de lasym6trie
de Hecke coll6e est central.La
proposition pr6c6dente
nepermet
pas toutefois d’affirmer que dans le cascomplexe
le déterminant v associ6 est central. Enrevanche,
elle nous
permet
d’écrireProposition
10 Si lessymétries
de HeckeR1
etR2
sont rgelles et siE1 = f2, alors la
sym6trie
R construitepar le collage
avec 0: = q est reelle et a déterminant associ6 central.La
proposition
10 nouspermet
done de donner une famille de sy- m6tries de Hecke r6elles de rangquelconque
et a determinant associ6 central. En vertu de[GLS],
cela nous fournit une famille suffisammentlarge
decategories
tress6esSW(V).
5 Exemple : Symetries de Hecke liees
auxgroupes quantiques Uq(sl(n)).
Soit
Rl
lasym6trie
de Hecke derang I
definie parR1(x ~ x) = q(x (9 x).
En consid6rantR2
lasym6trie
de rang 2 definie apartir
d’uncouple (Z, V)
intervenant dans(3.5)
et enimposant ab-1
= q, nous retrouvons lasym6trie
de Hecke associ6e au groupequantique Uq(sl(2)).
En collant
R,
etR2
par le biais des formules(4.1), (4.2)
et(4.3)
et enposant
a = q nous retrouvons lasym6trie
de Hecke associ6e àUq(sl(3)).
Par
r6currence,
il vient alors que notre constructionpermet
de retrouver lessymetries
de Hecke de Drinfeld-Jimbo detype SL(n).
Enoutre,
noussavons
d’après [FRT],
que pour ces derni6res le determinantquantique
est central. Notre m6thode
permet
d’obtenir cettepropriete
comme uncas
particulier
de la constructionplus g6n6rale.
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