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Effets du semis direct sous paillis (SCV) sur les rendements du maïs et du niébé et sur la productivité de l’eau de pluie en zone sud soudanienne du Burkina Faso

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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14205

Journal of Applied Biosciences 139: 14205 - 14214

ISSN 1997-5902

Effets du semis direct sous paillis (SCV) sur les

rendements du maïs et du niébé et sur la productivité de l’eau de pluie en zone sud soudanienne du Burkina Faso

*OUATTARA Baba1, COULIBALY Kalifa2, 3, OUEDRAOGO Souleymane1, NACRO Hassan Bismark2

1Institut de l’Environnement et de Recherche Agricole (INERA), Programme « Gestion des Ressources Naturelles et des Systèmes de Production » 01 B.P. 910 Bobo-Dioulasso 01, Burkina Faso.

Baba OUATTARA (babaouattara2005@yahoo.fr ), Souleymane OUEDRAOGO (osilamana@yahoo.fr)

2Institut du Développement Rural (IDR), Laboratoire d’Etude et de Recherche sur la Fertilité du Sol, Université Nazi Boni (UNB), 01 B.P. 1091 Bobo-Dioulasso 01, Burkina Faso

Kalifa COULIBALY (kalifacoul1@yahoo.fr), Hassan B. NACRO (nacrohb@hotmail.com)

3Centre International de Recherche-Développement sur l’Elevage en zone Subhumide, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso

*Auteur correspondant : babaouattara2005@yahoo.fr , Téléphone : 00(226) 70 22 83 98

Original submitted in on 5th May 2019. Published online at www.m.elewa.org/journals/ on 31st July 2019 https://dx.doi.org/10.4314/jab.v139i1.7

RÉSUMÉ

Objectif : l’article évalue la performance du semis direct sous paillis (SCV) sur le rendement des cultures et la productivité de l’eau de pluie.

Méthodologie et résultats : un dispositif en blocs complètement randomisés comprenant quatre traitements avec trois répétitions a été mis en place à la station expérimentale de Banakélédaga (10°11’N et 4°06’W).

Les traitements ont comparé le labour conventionnel (T0), au semis direct avec 0, 2 et 4 t/ha de paillis (T0t, T2t et T4t) en 2014 et 2015. Le niébé a été associé au maïs uniquement dans les parcelles SCV. Les résultats ont montré que les rendements en grain et paille du maïs ont été significativement améliorés par le labour (P = 0,003) (T0= 1352 kg/ha) par rapport au SCV avec 0, 2 et 4 t/ha de paillis (T0t= 746 kg/ha, T2t=919 kg/ha et T4t= 1105 kg/ha) en 2015. La productivité de l’eau de pluie a été accrue de 28 et 33%

respectivement par le semis direct avec paillis (T4t) et le labour (T0) par rapport au semis direct sans paillis (T0t). Les rendements en grain et fane du niébé n’ont pas été significativement affectés par les traitements.

Conclusion et application des résultats : le SCV a entrainé une baisse parfois significative du rendement en grain et paille du maïs par rapport au traitement témoin T0 de l’ordre de 22 à 81%. Mais, le labour et le semis direct sous couverture paraissent mieux valoriser l’eau de pluie qui tombe au profit des cultures que le semis direct sans aucun paillis. En bonne pluviométrie, l’effet du SCV n’est peut-être pas perceptible sur les rendements à court terme. En revanche, en zone semi-aride ou à pluies erratiques, le SCV améliore la productivité de l’eau de pluie. La poursuite de cette étude dans le long terme et dans deux zones agro écologiques contrastées est donc nécessaire pour percevoir au mieux l’effet du SCV sur le rendement des cultures et la productivité de l’eau de pluie.

Mots clés : semis direct, paillis, labour, rendement, productivité de l’eau, Burkina Faso

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14206 ABSTRACT

Effect of direct seeding under mulch (DSM) on maize and cowpea yields and rainwater productivity in south-soudanian zone of Burkina Faso

Objective : The paper assesses the performance of direct seeding under mulch (DSM) on crop yield and rainwater productivity.

Methodology and results: a fully randomized block system comprising four treatments with three replicates was implemented at the Banakélédaga experimental station (10°11' N and 4°06' W). The treatments compared conventional tillage (T0), direct seeding with 0, 2 and 4 t/ha of mulch (T0t, T2t and T4t) in 2014 and 2015. Cowpea was only associated with maize in the DSM plots. The results showed that maize grain and straw yields were significantly improved by ploughing (P = 0.003) (T0= 1352 kg/ha) compared to the DSM with 0, 2 and 4 t/ha of mulch (T0t= 746 kg/ha, T2t=919 kg/ha and T4t= 1105 kg/ha) in 2015. Rainwater productivity was increased to 28 and 33% respectively by direct seeding with mulch (T4t) and ploughing (T0) compared to direct seeding without mulch (T0t). Cowpea grain and straw yields were not significantly affected by the treatments.

Conclusion and application of results: direct seeding under mulch resulted sometimes in a significant decrease in the grain and straw yield of maize compared to the control (T0) around 22 to 81%. However, ploughing and direct seeding under mulch seem to have a better use of rainwater for crops benefit than direct seeding without any mulch. In good rainfall, the effect of the DSM may not be noticeable on short- term yields. On the other hand, in semi-arid or erratic rainy areas, the DSM improves rainwater productivity.

The continuation of this study in the long term and in two contrasting agro-ecological zones is therefore necessary to better understand the effect of the DSM on crop yield and rainwater productivity.

Keywords : direct seeding, mulch, ploughing, yield, water productivity, Burkina Faso INTRODUCTION

Dans le contexte actuel de pression foncière, la conjugaison des facteurs climatiques et anthropiques participe à la dégradation des terres.

Les sols ont ainsi un faible niveau de fertilité avec des bilans minéraux négatifs (Bado, 2002, Coulibaly et al., 2012 a) limitant ainsi leur disponibilité pour les cultures (Bationo et al., 1998). Ce faisant, la performance de l’agriculture ne peut qu’être faible (Bado, 2002) et instable (Kiba, 2012). En plus, la lente croissance de la production agricole du pays face à celle plus rapide de la démographie (Ouédraogo et al., 2014), appelle à un besoin alimentaire plus important et met à rude épreuve l’effectivité de la sécurité alimentaire pour les populations. Pour minimiser les risques d’apparition des crises alimentaires dans un contexte déjà fragilisé par la grande pauvreté des producteurs burkinabè qui vivent avec moins d’un dollar américain par jour (Bationo et al., 2012), une modification du mode de gestion des terres et la mise en place de nouveaux systèmes de production adéquats s’imposent. Ces nouvelles pratiques de gestion

des terres, devront être plus durables, productives, économiques et respectueuses de l’environnement. Le système de culture sous couverture végétale (SCV) dont les modes de gestion du sol et de production visent à préserver le sol et à y favoriser le développement des processus écologiques, pourrait correspondre à cette nouvelle vision de l’exploitation agricole du sol. En effet, une étude précédente a montré (Ouattara et al., 2018 a) l’intérêt du SCV dans l’amélioration des caractéristiques hydriques et physiques du sol par la réduction de l’érosion. Il y a été également rapporté les améliorations chimique et organique qu’il induisait. Ainsi, l’association culturale (céréale/légumineuse) promue par le SCV, serait une pratique novatrice qui permettrait de mieux gérer l’espace cultivable (de plus en plus rare) et de contribuer à améliorer la fertilité du sol par la fixation symbiotique de l’azote de l’air par la légumineuse (Coulibaly et al., 2012 b) et la matière organique (issue de la couverture) indispensable pour la protection du complexe argilo-humique sur lequel reposerait le

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14207 maintien de la fertilité des sols (Koulibaly et al., 2015). En toute logique, ces effets positifs du SCV laissent espérer une incidence positive sur les rendements des cultures. Scopel et al. (2005) ont ainsi montré une augmentation du rendement en maïs grain de l’ordre de 170 à 190% par le SCV comparativement à la pratique avec le labour, suite à l’amélioration de l’eau et à l’utilisation plus efficiente des nutriments. En Inde, (Ghosh et al., 2010) ont obtenu des rendements de riz de 49%

plus élevés sous SCV qu’avec le labour conventionnel. Au Cameroun, Naudin et al. (2010) ont indiqué que l'agriculture de conservation entrainait une augmentation des rendements des céréales par rapport à la pratique conventionnelle.

Au Zimbabwé, (Blessing et al., 2015) sont parvenus à des rendements de maïs de 61% plus élevés en agriculture de conservation qu’en labour.

Cet accroissement des rendements par le SCV a

été aussi observé sur le sorgho au nord du Burkina Faso et il serait de l’ordre de 9,4 à 41,6%

(Bougoum, 2012). Par contre à l’ouest (Koumbia) (Djamen et al., 2015) constataient de faible rendement de maïs sous pratique SCV par rapport au système conventionnel. La problématique de l’effet du SCV sur la production des cultures est donc loin d’être complètement connue. Très peu d’étude ont été aussi conduites sur l’effet du SCV sur la productivité de l’eau de pluie pour les cultures (Ouattara et al., 2018 b). Pour cela, une étude a été conduite dans la partie Ouest du Burkina Faso, zone relativement propice à l’agriculture et où la pratique de l’agriculture de conservation est assez nouvelle, surtout en sa partie de semis direct sous couverture végétale.

Son but est d’évaluer la performance du semis direct sous couverture végétale sur le rendement des cultures et la productivité de l’eau de pluie.

MATERIELS ET METHODES

Site d’étude : L’étude a été conduite à la station expérimentale du Centre International de Recherche Développement sur l’Elevage en zone Subhumide (CIRDES) située à Banakélédaga (10°11’N, 4°06’W) dans la commune rurale de Bama à 15 kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso, dans l’Ouest du Burkina Faso (Figure 2). Le climat est du type sud soudanien (Fontès et Guinko, 1995) avec une pluviosité moyenne annuelle oscillant entre 900 à 1200 mm. Durant l’étude en 2014 et 2015, Banakélédaga a enregistré respectivement 936,7 et 962 mm de pluie avec une distribution intra saisonnière très variable des précipitations. Les sols sont de types ferrugineux tropicaux à pH acide (5,5 à 6,5) et à texture limono-sableuse à argilo-sableuse avec un lessivage actif des éléments nutritifs (BUNASOLS, 1985). Ils ont une bonne concentration en bases échangeables et une faible teneur en phosphore (Bado, 1991).

Matériel végétal : Pour l’étude, les variétés SR21 de maïs (Zea mays L.) à cycle intermédiaire (110 jours) et KVX442 de niébé (Vigna unguiculata L.) précoce (67 jours) ont été utilisées. La variété de maïs SR21 est celle communément cultivée dans la zone et le niébé KVX442 est choisi pour sa précocité et son potentiel de rendement élevé (1,8 t/ha). Les semences de ces deux cultures ont été acquises auprès de l’Institut de l’Environnement et des Recherches Agricoles (INERA) du Burkina Faso.

Dispositif expérimental : Un dispositif expérimental pluriannuel en blocs complètement randomisés comprenant quatre traitements avec trois répétitions a été utilisé sur un terrain plat à faible pente. Les facteurs considérés ont été le système conventionnel ou labour sans paillage (SC) et le semis direct sous paillis avec différentes quantités de paille et avec association de culture (SCV) appelé système d’agriculture de conservation (AC). En 2014 et 2015 les traitements suivants ont été étudiés : T0 : labour + maïs + 0 t/ha de résidus de culture (témoin), T0t : semis direct + maïs/niébé + 0 t/ha de résidus de culture, T2t : semis direct + maïs/niébé + 2 t/ha de résidus de culture, T4t : semis direct + maïs/niébé + 4 t/ha de résidus de culture. Les parcelles élémentaires étaient de 10 m x 10 m (100 m²) séparées entre elles par une allée de 1 m, tandis que les répétitions étaient des blocs distants de 2 m.

Conduite de l’expérimentation : A l’exception du traitement témoin T0 qui a été labouré à plat et qui n’a pas été couvert par de la biomasse morte, les autres traitements (T0t, T2t et T4t) n’ont pas subi de labour. Ils ont été couverts par les tiges de maïs à 0, 2 et 4 t/ha.

Un traitement herbicide a été ensuite effectué sur l’ensemble des parcelles avant le semis pour contrôler les adventices. Toutes les parcelles ont été semées en maïs aux écartements de 40 cm entre les poquets et de 80 cm entre les lignes. Le niébé a été semé seulement

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14208 sur les traitements SCV (T0t, T2t, T4t) et au 30ème jour après le semis (JAS) du maïs, suivant les mêmes écartements mais entre les lignes du maïs (figure 1).

Sur le maïs, une dose de 150 kg.ha-1 d’engrais composé NPK (15-15-15) a été apportée au 15ème jour après semis (JAS). Puis une dose de 50 kg.ha-1 d’urée à 46% d’azote a été apportée en deux fractions au

30ème JAS et au 45ème JAS. Les parcelles ont été sarclées respectivement au 15ème et au 40ème JAS du maïs en 2014 et au 35ème et au 50ème JAS en 2015. La protection phytosanitaire du niébé a été effectuée avec lambda-cyhalothrine 15g/l et acétamipride 20g/l à la dose de 1 l.ha-1 aux stades de 50% d’apparition des fleurs et de 50% de formation des gousses.

Figure 1 : Schéma montrant le mode d'association du niébé au maïs Détermination des rendements des cultures : Les

rendements en grains, pailles et fanes du maïs et du niébé, ont été déterminés sur les 7 lignes centrales de chaque parcelle élémentaire sur une longueur de 6 m par ligne pour éviter l’effet bordure, soit une superficie de 33,6 m2 (6 m × 5,6 m). Les épis de maïs et les gousses de niébé récoltés ont été séchés et battus, puis vannés et pesés. Les tiges de maïs et les fanes de niébé ont été coupées au collet et pesées pour obtenir les différents poids frais. Des échantillons ont été ensuite prélevés et séchés à l’étuve à 75°C pendant 72 heures pour la détermination du poids sec à partir de la formule suivante :

, où PS est le poids sec ; PFt, le poids frais total ; PSe, le poids sec de l’échantillon et PFe le poids frais.

Les rendements ont été calculés en faisant le rapport de la production séchée sur la superficie récoltée, puis extrapolés à l’hectare.

Détermination de l’indice de récolte (IR) : L’indice de récolte a été considéré dans cette étude, comme étant le ratio du rendement grain sur la somme des rendements grain et paille/fane des traitements. Il a été calculé par utilisation de la formule ci-après (Ouattara et al., 2018 b):

IR

Détermination de la productivité de l’eau de pluie (PEP) : La productivité de l’eau de pluie a été définie comme étant la quantité de grain produite par hectare et par millimètre de pluie tombée depuis le semis

jusqu’à la maturité physiologique du maïs. Elle a été calculée en faisant le rapport du rendement grain sur la quantité totale des pluies reçues comme indiqué dans la formule suivante (Kambou et al., 2014) :

PEP (kg ha-1 mm-1)

Traitement des données collectées : Les données

collectées ont été saisies à l’aide du logiciel EXCEL 2010. Elles ont été soumises à une analyse de variance (ANOVA) avec le logiciel XLSTAT 9.7.00. Toutes les Maïs + niébé

Maïs pur

Poquet de maïs Poquet de niébé

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14209 moyennes ont été comparées par le test de Fisher à

95% de niveau de confiance pour déceler l’effet des facteurs. Les tableaux ont été générés à l’aide du logiciel EXCEL 2010.

Figure 2 : Localisation du site d’étude Banakélédaga RÉSULTATS

Effet du semis direct sous couverture sur les

rendements en grain et paille du maïs : L’évaluation de l’effet du SCV sur les rendements en grain et paille du maïs est présentée dans le tableau 1.

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14210 Tableau 1 : Effet du SCV sur les rendements grain et paille du maïs

Année Traitements Rendement grains (kg/ha) Rendement paille (kg/ha)

2014

T0 2530 ±937 3640 ±1310

T0t 1746 ±1021 2525 ±1488

T2t 1984 ±864 2868 ±1263

T4t 1657 ±471 2385 ±642

LSD 1600 2294

Probabilité 0,61 0,61

Signification NS NS

2015

T0 1352c±218 1928c±346

T0t 746a±92 1063a±150

T2t 919ab±15 1308ab±30

T4t 1105bc±147 1575bc±238

LSD 263 421

Probabilité 0,003 0,007

Signification HS HS

T0 : labour + maïs + 0 t/ha de paillis (témoin), T0t : semis direct + maïs/niébé + 0 t/ha de paillis, T2t : semis direct + maïs/niébé + 2 t/ha de paillis, T4t : semis direct + maïs/niébé + 4 t/ha de paillis, HS : Hautement significatif, NS : non significatif

Les analyses de variance n’ont pas révélé de différences statistiques significatives entre les traitements sur le rendement en grain et en paille du maïs en 2014. Mais, le témoin labouré (T0) a tendance à enregistrer les rendements en grain (2530 kg.ha-1) et en paille (3640 kg.ha-1) les plus élevés comparativement aux traitements SCV. Par contre en 2015, les traitements ont marqué entre eux une différence hautement significative sur les rendements en grain (P= 0,003) et en paille (P= 0,007) du maïs. Le témoin labouré (T0) parait le traitement le plus productif par rapport aux traitements SCV. Mais, parmi les

traitements SCV, le semis direct du maïs associé au niébé avec quatre (4) tonnes de paillis par hectare (T4t), obtient les rendements en grains (1105 kg/ha) et en paille (1575 kg/ha) les plus élevés, pendant que le semis direct du maïs associé au niébé sans paillis (T0t), a les rendements en grains (746 kg/ha) et paille (1063 kg/ha) du maïs les plus faibles.

Effet du paillis sur les rendements grain et fane du niébé : Le tableau 2 présente les résultats de l’effet du paillage sur les rendements en grain et en fane du niébé.

Tableau 2 : Effet du paillis sur les rendements grain et fane du niébé

Année Traitements Rendement grains (kg/ha) Rendement fane (kg/ha)

2014

T0t 170±113 345±218

T2t 185±32 389±91

T4t 188±23 393±30

LSD 139 275

Probabilité 0,94 0,89

Signification NS NS

2015

T0t 166±28 332±54

T2t 245±102 490±199

T4t 159±50 318±98

LSD 135 264

Probabilité 0,29 0,28

Signification NS NS

T0t : semis direct + maïs/niébé + 0 t/ha de paillis, T2t : semis direct + maïs/niébé + 2 t/ha de paillis, T4t : semis direct + maïs/niébé + 4 t/ha de paillis, NS : non significatif

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14211 L’analyse de variance du rendement grain et fane du niébé sur les deux années d’expérimentation, a montré que le paillage n’a pas fait une distinction significative entre les traitements. Néanmoins, on observe dans l’ensemble que le traitement avec 2t/ha de paillis (T2t) semble mieux se comporter en termes de production de graine et de fane du niébé. Toutefois, en considérant seulement les traitements en semis direct, les

traitements avec paillis (T2t et T4t) paraissent montrer le plus souvent, une tendance du paillage à améliorer la production des cultures par rapport au zéro paillage (T0t).

Effet du semis direct sous couverture sur la productivité de l’eau de pluie : Les effets du labour et du SCV sur la productivité de l’eau de pluie sont présentés au tableau 3.

Tableau 3 : Effet des traitements sur la productivité de l’eau de pluie et l’indice de récolte

Année Traitements Indice de Récolte Productivité de l’eau de pluie (kg ha-1mm-1)

2014

T0 0,69±0,01 3,57 ±1,32

T0t 0,66 ±0,02 2,70 ±1;33

T2t 0,67 ±0,00 3,06 ±1,25

T4t 0,66 ±0,02 2,61 ±0,65

LSD 0,03 2,2

Probabilité 0,09 0,74

Signification NS NS

2015

T0 0,70a±0,01 1,67b±0,27

T0t 0,71a±0,11 1,12a±0,12

T2t 0,65a ±0,02 1,44ab±0,11

T4t 0,67a ±0,02 1,56b±0,24

LSD 0,1 0,37

Probabilité 0,5 0,04

Signification NS S

T0 : labour + maïs + 0 t/ha de paillis (témoin), T0t : semis direct + maïs/niébé + 0 t/ha de paillis, T2t : semis direct + maïs/niébé + 2 t/ha de paillis, T4t : semis direct + maïs/niébé + 4 t/ha de paillis, S : significatif, NS : non significatif

Les pratiques du labour et du SCV n’ont pas révélés de différences significatives entre les déterminants de la productivité en première année d’expérimentation en 2014. Ainsi, l’indice de récolte et la productivité de l’eau de pluie n’ont pas significativement varié suivant le labour ou le SCV. En 2015, l’indice de récolte n’a toujours pas été significativement différent suivant les traitements (P= 0,5). Il a varié entre 0,65 (T0t) et 0,71 (T2t). Par contre, la productivité de l’eau de pluie s’est significativement distinguée selon que l’on soit en

labour ou en SCV (P=0,04). Elle a été plus faible avec le semis direct sans paillis (T0t= 1,12 kg ha-1 mm-1) comparativement aux autres traitements. Les productivités de l’eau de pluie du traitement T4t en semis direct avec 4t/ha de paillis (1,56 kg ha-1 mm-1) et du traitement T0 avec labour (1,67 kg ha-1 mm-1) qui ont enregistré les valeurs les plus élevées sont statistiquement similaires. Les traitements T0 et T4t ont respectivement amélioré la productivité de l’eau de pluie de 28% et de 33% par rapport au traitement T0t.

DISCUSSION

L’analyse des résultats de l’effet du SCV sur les rendements en grain et en paille du maïs a montré des rendements significativement plus importants au niveau du système avec le labour qu’avec le système SCV.

Nos résultats sont en accord avec ceux de (Schaller, 2013), pour qui les parcelles sans aucun labour ont un rendement un peu inférieur à celles qui sont retournées chaque année. Djamen et al., (2015) ont aussi constaté ce faible rendement de maïs sous pratiques

d’agriculture de conservation (AC) par rapport au système conventionnel en labour à Koumbia, une zone agro climatique semblable à notre site d’étude. Ils ont attribué cela à la compétition entre les cultures en association pour les éléments minéraux. Les travaux de (Ouattara et al., 2018 b) à Péni dans la même province administrative et la même année (2014) que les nôtres, vont dans ce sens en concluant que les pratiques de conservation des eaux et des sols n’induisaient pas de

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14212 différence significative sur les rendements grain et paille du maïs à cause de la bonne pluviométrie de la localité, faisant ainsi de l’eau un facteur non limitant en cette année. Nos résultats sont donc confortés par ces travaux. Nos résultats se trouvent aussi consolidés par ceux de (Bougoum, 2012) et (Ouattara, 2014) qui ont montré au contraire, un accroissement des rendements du sorgho sous paillage dans la zone sahélienne du Burkina Faso, beaucoup moins arrosée. Ces résultats indiquent bien que les conditions climatiques pourraient être à la base de la divergence de nos résultats. Mais en plus du contexte agro-pédo-climatique, le temps d’application pourrait aussi expliquer le contraste de nos résultats d’avec ceux obtenus par (Scopel et al., 2005), qui ont observé en cinq années d’expérimentation, une augmentation en rendement grain de maïs de l’ordre de 170 à 190% en SCV par rapport au labour conventionnel. D’ailleurs, la plupart des auteurs rencontrés s’accordent, à reconnaître que

les performances des SCV ne sont perceptibles que sur le long terme, après que le système ait atteint son équilibre écologique. Nos résultats ont également montré que le labour et le semis direct avec paillis avaient une meilleure productivité de l’eau de pluie que le semis direct sans paillis. L’ameublement du sol par le labour ou sa couverture par le paillis a sans doute permis une meilleure infiltration de l’eau et une meilleure conservation de l’humidité du sol (Ouattara et al., 2018 a) conduisant ainsi à une amélioration de la disponibilité de l’eau pour les plantes. Ce disponible hydrique, pourrait probablement expliquer cette meilleure productivité. Sur cette question en effet, (Ouattara et al., 2018 b) ont trouvé que la productivité de l’eau de pluie pour le maïs augmentait avec la réduction des pertes d’eau. Toutefois, les auteurs signalent que si la productivité de l’eau de pluie pour le maïs s’améliore avec la disponibilité de l’eau, elle parait décroitre avec une pluviométrie abondante.

CONCLUSION

Les rendements mesurés dans les conditions de la présente étude afin d’évaluer la performance comparée du système avec SCV et celui avec labour ont permis de se rendre compte que le SCV n’a pas amélioré les rendements des cultures par rapport au système conventionnel. On observe une tendance à la baisse des rendements avec le système SCV par rapport au système avec labour conventionnel. En zone sud soudanienne du Burkina Faso, où l’eau ne constitue pas généralement un facteur limant de la production, l’effet du SCV sur l’amélioration de la production des cultures n’est pas alors perceptible à court terme.

Cependant, le labour et le semis direct sous paillis paraissent mieux valoriser l’eau de pluie qui tombe au profit des cultures que le semis direct sans aucun

paillis. Dans les zones semi arides à faible pluviométrie et à sol peu profond où le labour est peu praticable, et dans les zones à pluies irrégulières avec des poches de sècheresse importantes, la pratique du SCV pourrait permettre un accroissement de la productivité de l’eau de pluie. De même, l’application de la pratique du SCV dans ce contexte d’insuffisance de l’espace cultivable, est synonyme d’une exploitation efficiente menant à une diversification de la production par l’entremise de l’association des cultures. Toutefois, il serait intéressant que cette étude se poursuive sur le long terme et dans deux zones agro écologiques contrastées afin de bien capter l’expression du SCV sur le rendement des cultures et la productivité de l’eau de pluie.

Remerciements : Les auteurs remercient la Fondation Internationale pour la Science (IFS) pour son appui financier à la réalisation de ce travail.

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