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RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX SCOOP

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Academic year: 2022

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SCOOP

MATA-HARI 70s

Une nouvelle piste dans l’

assassinat de Gér

ard Lebovici

Nikita, la tueuse folle furieuse de Luc Besson ? C’est elle.

« L’héroïne absente » de

L’Hyper Justine, le roman de Simon

Liberati ? C’est encore elle. Elle a beaucoup d’identités. Elle, c’est Véronique Troitsky dite Troy, alias Alexandra de Germont, alias Véronique Lebovici. Aventurière, mannequin, call-girl, braqueuse de pharmacie et, pour finir, agent secret. Assassinée en mission au Yémen en 1977, elle pourrait être la clef de

l’assassinat, jamais élucidé, du producteur de cinéma Gérard Lebovici en 1984. Pour la première fois, voici sa sulfureuse

histoire entre barbouzeries et politique, racontée en trois chapitres par le journaliste britannique David Carr-Brown.

Une coédition Charles et Sept, le mook culturel suisse.

Par David Carr-Brown (mis en musique par Fabrizio Calvi) Remerciements à Chris Lafaille

Photos DR

VÉRONIQUE,

© AGENCE GAMMA

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de Conakry, juste après la chute du tyran de la Répu- +/ ‚ ;Ÿ" œ"! "!

d’enclave française. Dans les cuisines ? Des barbouzes.

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compagnie aérienne de la Françafrique, des fonction- naires français, des agents pas secrets, des hommes d’af- 0!+!8|;;>>› "' de journalistes, dont moi. C’est mon premier reportage

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ans. Trois hommes guident mes premiers pas dans le '!0""!"/0!10!/*¡!- çois-Xavier Emmanuelli, le patron de Médecins sans frontières, René Bachmann, envoyé spécial de l’hebdo- madaire parisien 87;/ et Jean-Claude Francolon, photographe à ] . On sirote du whisky.

La discussion démarre sur Sékou Touré, l’ennemi de ¡! " >@{Ž

Jacques Foccart, pivot de la Françafrique gaulliste, s’est ingénié pendant des années à tenter de faire tomber l’homme de ce petit pays perdu entre le Sénégal, le Mali et la Sierra Leone... En vain.

X "! !0 politique. À la croisée du pouvoir, de l’amour et du cul.

Il est question de la photographe amoureuse de l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, battu

! " ¡!1" %!! >@Ž> 9$

ménage avec une sémillante journaliste suédoise, et de notre collègue qui s’était entichée du président de l’OLP Yasser Arafat avant de s’éprendre du Druze libanais

”]"+]*5Il n’y a pas d’aventurière 2 » Francolon prononce alors ces mots qui me hantent encore aujourd’hui. « ‚{ \ ~6 (0ˆ

CHAPITRE PREMIER

OÙ L’ON CROISE YUL BRYNNER __

C’est ainsi que tout a commencé. Tout au long de ma carrière, je n’ai cessé de croiser la piste de Véronique

œ!" ] !" !"! ' secrets français, britanniques ou américains pour les interroger sur cette inconnue. Un voyage en Corée du Nord m’a permis d’en savoir un peu plus sur la saga de sa famille composée de Russes blancs réfugiés au pays du Matin calme. À Paris, je me suis saoulé avec des anciens "! >@›= - tibles de l’avoir connue. Dans les clubs les plus sélects de Londres, d’anciens de l’Intelligence Service m’ont parlé des liaisons dangereuses de cette audacieuse avec les barbouzes britanniques. Une virée, dans l’Hadra- maout, au sud du Yémen, me permit également de me pencher sur l’étrange mission qui lui a coûté la vie. Or, plus j’avançais, plus l’histoire m’échappait. Certains

" "+ ! ‹! ! savoir, et d’autres encore se muraient dans un silence hostile. Bref, je faisais chou blanc jusqu’au jour où j’ai fait la connaissance du docteur Christian Derangère.

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et travaillait dans un petit pavillon à Ferrières-en-Brie en banlieue parisienne, à deux pas du « château français le plus luxueux du XIXe siècle ». Je l’ai rencontré par acquit de conscience après avoir appris qu’il était le dernier ami de Dimitri Troy, le père de Véronique.

Dans un premier temps, il me conduisit dans son garage

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des bijoux des habitants de la ville. Puis, le docteur m’a demandé de le suivre dans son jardin. C’est là que Dimitri avait installé la misérable caravane qui allait être son dernier logement sur terre. Je sentais le bon

"! 0!!!"!

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Tout au long de ma carrière, je n’ai cessé de croiser la piste de Véronique Troy.

agents secrets français, britanniques

qu’il ne sorte de derrière ses fagots un véritable trésor entassé dans un carton à vin blanc. Il contenait un amas "" ""! " "‹ / père de Véronique avait légués, juste avant son décès, à son seul intime, le docteur Derangère. Toute l’histoire de 0œ!"!"%"

de s’en séparer. « De toute manière plus personne ne s’in- téresse à cette histoire, soupira le médecin. Faites-en bon usage. »

L’un des premiers documents que j’ai extrait du carton 00 #!^!

voyage émanant de l’antenne de Hong Kong du Haut- Commissariat des Nations unies pour les réfugiés

­—‰® ‡ ' ! !! $ S une photo. Celle d’un homme, le crâne dégarni, veston sombre, chemise blanche et cravate de circonstance, accompagné d’une gamine âgée de 6 ans. L’homme 3! œ!"Ÿ ™!"/

la première trace photographique que j’ai d’elle. Daté …0!!>@{[ !+"!

voyage. Un aller simple, sinon vers la tranquillité, du moins vers ce qui s’approche le plus de la liberté pour 9!!"# ""!' d’une enfance qui débute dans un endroit improbable appelé Novina. Vous ne trouverez pas trace de cette petite station balnéaire sur la moindre carte. Elle est aujourd’hui perdue en Corée du Nord, à une centaine de kilomètres de la ville russe de Vladivostok. Avant la Seconde Guerre mondiale, une petite colonie de Russes blancs, nostalgiques du temps béni des tsars y résidait.

' ‹! / "!! / de steaks de tigre et ne buvaient que de la vodka.

Là-bas, on parlait russe, coréen, chinois, japonais. La bonne société chinoise y venait parfois en villégiature

© DR

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et y croisait un certain Jules Briner. Fuyant la révolu-

" +"/ >@>› ! ! du bois s’était établi avec ses proches à Novina, havre

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fait la carrière que l’on sait dans le cinéma internatio- nal. Puis sont arrivés des parents, les Yankovsky, une branche de la famille Briner, grands chasseurs de félins devant l’éternel. La petite et sauvage communauté russe de Novina prospère avec la complicité bienveillante des ]" " 'Š >@[{ / ! rouge, qui a vaincu les Japonais en Asie, reprend pos-

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au goulag. La famille Yankovsky est décimée. Et parmi les rares survivants se trouve la fascinante Victoria.

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"/!!""9 quittant la région grâce au programme des réfugiés des Nations unies. Direction la Californie. Avant de s’enfuir, elle met au monde une enfant dont on perd la trace. En

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penser à Véronique, comment ne pas déceler un air de 0 ™!"/ ! !/ Š' 6!

de cette femme de lettres et de chasse. Elle en aura la fougue et la passion du péril. En a-t-elle hérité de l’intré- pide poétesse ? En fait, peu importe. L’histoire est assez +!"/ "! ! " ! Point n’est besoin d’ajouter une mère improbable et fantasque au destin d’une enfant née dans une colonie de Russes blancs en pleine Corée ravagée par la guerre, S+8!!!

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de l’armée tsariste. Au centre du groupe, on reconnaît Vassili, l’un des frères Yankovsky. Que fait cette photo au milieu des trésors conservés par le père de Véronique ? Doit-on en déduire une certaine forme d’intimité entre Dimitri Troitsky et les Yankovsky ? La chose ne serait guère étonnante. Vassili Yankovsky et Dimitri Troitsky étaient pilotes de chasse dans l’armée japonaise du

Mandchoukouo, la force militaire de l’empire éponyme

"! ! ]" >@ˆ< $ >@[{ ‡ Seconde Guerre mondiale, tous deux plongent dans l’univers interlope du renseignement. Fuyant l’arrivée

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la capitale sud-coréenne. Trois ans plus tard, la CIA le recrute et le charge d’implanter des réseaux d’espion- '"!‘"!S!!$!'/

tous les agents recrutés par Vassili sont arrêtés. Il est discrètement viré de l’agence américaine.

Le destin de Dimitri est tout aussi étonnant. Il est lui +" " "!""#

Novina. Son père n’était autre que le consul général de la Russie tsariste à Kobé, au Japon. Une dizaine de photos jaunies du carton de vin laissent entrevoir des bribes de son enfance. Elles ont sans doute été prises au lendemain de la révolution soviétique. Images d’un autre temps, d’une famille russe, comme il y en >@>› / "

sur le perron d’une demeure bourgeoise. Des oies se promènent au premier plan. Deux enfants, Dimitri et son frère, emmitouflés dans des habits d’hiver, chapka vissée sur le crâne, sont sagement assis dans un side-car. Une femme, la mère de Dimitri, vêtements

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hommes, dont le père de Dimitri, jouent au billard. Les mêmes, assis derrière un bureau avec sur le mur des cartes, travaillant peut-être pour le chemin de fer à l’origine du boom de ce nouveau « far east ». Un cliché d’un homme allongé regardant l’objectif.

La quasi-absence de photos de Dimitri adulte s’explique peut-être par la tournure violente prise par les événe- !8 !" ! ]" >@ˆ<

l’État fantoche du Mandchoukouo, avatar de l’ancienne Mandchourie. Les documents photographiques les plus compromettants ont sans doute été détruits. Que les troupes d’occupation soviétiques découvrent un document de lui en grand uniforme de l’armée impériale japonaise du Mandchoukouo, et c’en était fini de lui. Je

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me suis toujours demandé comment Dimitri Troitsky avait fait pour survivre, traqué par l’Armée rouge et les services de renseignement soviétiques, puis chinois.

A-t-il sauvé sa peau comme tant de Russes blancs en travaillant pour les uns, puis pour les autres ? Comment 0 / " "! !! # [===

tsaristes de la brigade Asano de l’armée du Mandchou- kouo, envoyés au goulag et massacrés par les Sovié- tiques ? Les communistes avaient de bonnes raisons d’en vouloir à cette troupe spécialisée dans les opéra- tions d’espionnage et de guérilla derrière leurs lignes pendant la Seconde Guerre mondiale. A-t-il balancé ses anciens compagnons d’armes ? Soviétiques et Chinois ont-ils employé ses talents de pilote acquis lors de son ' +!' " ; !*

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maman, une Russe, est avec lui à Novina. Cinq ans plus

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On ne sait pas grand-chose de leur séjour en Corée du

; " / !" "! !! ! tombe d’Alexandre Troitsky, grand-père de Véronique.

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un titre de voyage du HCR et trois allers simples pour la France. À son arrivée dans l’Hexagone, Dimitri Troitsky s’installe dans la ville de Gagny, dans la banlieue pari- sienne, où une solide colonie d’exilés russes prospère à l’ombre d’une église orthodoxe. Il réside dans le quartier des Abbesses, à deux pas de l’église Saint-Séraphin. Il

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livreur aux Nouvelles messageries de la presse pari- K"! !!"! " !!

bijoux de ses compatriotes. Il francise son nom, et se fait désormais appeler Didier Troy. Patronyme qui échoit également à la petite Véro.

Dimitri Troitsky est un aventurier. Il n’a pas oublié l’adré- naline des opérations spéciales de la brigade Asano sur le front chinois. Peut-être même a-t-il toujours le goût du sang ? Il est en contact avec des agents français du Dimitri et son frère, avec leur mère, la Française Marie Lengelle.

Véronique adolescente, à Gagny.

© DR

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SDECE, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, qui travaillent non loin de chez lui, dans leur base secrète de Chelles-Gagny. C’est de là que partent nombre de missions clandestines envoyées derrière le rideau de fer. Sa nationalité l’empêche de postuler à un emploi au sein du SDECE, en revanche rien ne lui interdit de travailler pour eux en tant qu’agent indépendant. D’autant que ses deux passions, les armes et l’aviation, ne sont pas incompatibles avec les requêtes du renseignement français. À l’est de Paris, l’aérodrome de Chelles-Le Pin est ouvert aux activités

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se présente à l’aéroclub. Rien qu’à sa manière de bouger et à son visage anguleux, les habitués ont tout de suite compris qu’il n’était pas comme les autres. Quand il s’exprime, c’est-à-dire rarement, il parle avec un accent russe à couper au couteau. Les autres membres du club ne savent rien de sa vie à Novina, en Corée. Ils savent 9//"'$!

Du carton à vin, le docteur Derangère, le seul ami de Dimitri, extrait un curieux cliché en noir et blanc pris +›=œ!"Ÿ!"

un petit avion, probablement un Morane Saulnier

‰ / ! ;! ' ceinture, une lanière avec au bout un objet qu’il tient de la main droite, mais que l’on ne distingue pas bien.

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peur d’être assassiné et ne sortait jamais sans son arme /"!$! !"""

C’était un calibre .22 qu’il avait baptisé « Old Joe ». Un

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L’arme de prédilection des tueurs. Souvent, Dimitri Troitsky s’envole à bord de son Rallye pour ne revenir que quelques jours plus tard. Où se rend-il ? Ses proches amis parlent, d’un air entendu, de missions de l’autre

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le fait qu’il possède un revolver dont il sait faire usage.

On retiendra également que Véronique a grandi aux

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aux airs de tueur à gages. Dans le carton à vin, trois

Didier Troy posant devant l’avion qu’il vient d’acheter, son .22

photos dans une enveloppe laissent supposer que notre homme a pu être mêlé à des livraisons militaires. Sur le premier cliché, on le voit, casquette sur le crâne, attablé à la terrasse d’un café. À sa droite, un type en costume cravate et lunettes noires, genre espion, en grande dis- cussion avec un homme aux allures de fonctionnaire d’État africain. Sur la table, de grosses jumelles sorties de leur étui. Sur les deux autres images, on distingue un chasseur-bombardier britannique avec tout son armement. Pourquoi Dimitri Troitsky a-t-il rassemblé !" " / \! +" "!

armes ? Faut-il y voir une preuve supplémentaire de ses accointances barbouzardes ?

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des-Près et des Champs-Élysées. Véronique s’enivre de liberté et de l’air du temps. L’époque est à toutes les provocations, toutes les licences, toutes les folies. Une

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K! X " " / compte de célébrités. Au Festival de Cannes, elle tape † "! "

'!/!"*5J’ai fait la connaissance de Véronique Troy en 1970. Elle devait avoir 20 ans et

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Didier Troy en pleine discussion sur une livraison d’armes ? Didier Troy, un chasseur-bombardier britannique et son arme- ment étalé au sol.

!"#$ rêvait de devenir une star du septième art. Pourquoi je

me suis intéressé à cette jeune fille et non pas à l’une des cinquante autres starlettes qui se dandinaient à moitié à la trentaine de photographes et cameramen friands de belles fesses et de seins fermes ? Parce que Véronique avait un atout supplémentaire, elle accompagnait le producteur " ] 8/ &

^ K K & K 6 0 présents d’ailleurs. J’ai pensé qu’elle était promise à un brillant avenir, tout au moins qu’on entendrait parler d’elle un moment et qu’elle ne sombrerait pas dans l’oubli avant le festival suivant. » La rencontre avec Roman Polanski la propulse dans le monde de la jet-set internationale, de Saint-Moritz en Suisse à Ibiza aux Baléares. Elle le rejoint aux États-Unis, dans sa villa de Los Angeles. Elle s’y trouve encore au moment où le réalisateur rencontre une gamine qui l’accusera par la suite de viol. Les dates

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quitté Los Angeles pour retrouver le monde des nuits

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Giscard d’Estaing. Les corps se libèrent. La décennie sera érotique ou ne sera pas. Dans les cinémas, on se presse pour assister aux ébats d’Emmanuelle et de ses amant(e)s. Dans les kiosques, on s’arrache les numéros de Lui, « le magazine de l’homme moderne » et de ses femmes dénudées. Le photographe David Hamilton "! ! 9 \!

faire traiter de pédophile. Véronique au corps longiligne est dans l’air du temps.

La rencontre avec Roman Polanski la propulse dans le monde de la jet-set

internationale, de Saint-Moritz en Suisse à Ibiza aux Baléares.

© DR

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radio RTL, Gérard Klein. Un véritable coup de foudre.

Ils se marient quelques jours après leur rencontre, mais leur union ne fait pas long feu, dix jours en tout et pour tout. « #, explique Gérard Klein. / » La belle fonce dans la vie

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chanteuse Régine, la papesse de la nuit, vient d’ouvrir !8! +"ª ¡ >@›… "$ ™!"/ $

"! # 0!# !! ' John Bentley, le prédateur d’entreprises le plus redouté de Grande-Bretagne et le célibataire le plus en vue.

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faite en rachetant avec l’argent de riches investisseurs

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qu’il revend dès qu’il peut réaliser une plus-value, après avoir licencié massivement. Membre du très exclusif casino privé de Londres, le Clermont Club, cet archétype du jeune hussard de l’establishment britannique, qui

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colonel Archibald David Stirling, fondateur des SAS, les forces spéciales de l’armée britannique, le redoutable milliardaire et politicien franco-britannique Sir James Michael Goldsmith et le marchand d’armes saoudien Adnan Khashoggi. Deux ans avant sa rencontre avec

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la vie de play-boy. Pour la presse populaire britannique, il est la quintessence du glamour. Et pour la romancière de la jet-set, Jackie Collins, l’un « des hommes les plus sexy au monde ». John Ransom Bentley laisse courir la rumeur qui fait de lui un agent des services britan- niques. Dans les salons feutrés, les membres très sélects des clubs londoniens se repaissent des articles du Times ou du Mirror consacrés à leurs pairs impliqués dans l’or- '"!!"!"

contre le gouvernement nassérien du Yémen du Nord avec l’aide du mercenaire français Bob Denard. D’autres de ses amis auraient appartenu à un réseau secret et parallèle des services secrets occidentaux, connu sous

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par Alexandre de Marenches, le patron atlantiste du renseignement français.

Au début, Miss Troy n’est qu’un trophée de plus au tableau de chasse du play-boy. Entre les voitures de luxe, les grosses motos, les jets privés et les fêtes à Saint-Tro- pez, Saint-Moritz ou Saint-Martin, l’amourette vire à la

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de Véronique. La jeune femme se fait tatouer le nom de son chéri sur la hanche et se prend à rêver de fonder une famille, d’avoir des enfants avec son bel Anglais. Une bonne fée veille sur leurs amours. Elle s’appelle Sveeva Vigeveno. Dans les archives de l’agence Gamma, il y a une photo de Véronique, signée Sveeva, où elle pose de trois quarts, une croix de fer autour du cou, nue sous un blouson de cuir clouté grand ouvert sur un sein.

Pas facile de rencontrer Sveeva Vigeveno. Il faut l’inter- vention du responsable de la photothèque de l’agence Gamma. L’ex-photographe des stars a des allures de bourgeoise élégante, style bon chic bon genre, comme on les apprécie dans les beaux quartiers parisiens.

Véronique ? Elle s’en souvient bien. Mais prononcez " ]" & " ' ' ! Inutile d’insister, elle parle de menaces de mort passées et dit toujours craindre pour la vie de ses petits-enfants.

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"! ! !0 "!* ! charmant fait faillite et Véronique ne peut pas – ou ne veut pas – lui donner d’héritier. Le couple se sépare, bons amis. Elle revient en France et s’installe dans un coquet appartement parisien du XVIe arrondissement,

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nuits ; Deauville, les week-ends. Un dimanche soir, au retour de Normandie, elle chute à moto. Plus de peur de que mal. Les policiers accourus sur les lieux trouvent

« une importante quantité de drogue ». Impossible de connaître l’ampleur de la prise, suffisamment en tout cas pour justifier une interpellation suivie d’une garde à vue. Véronique déclenche un branle-bas de combat et réussit à informer de sa fâcheuse situation son ancien

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Après la starlette, place à la courtisane, à une femme plus sombre, plus redoutable, plus manipulatrice. Comment a-t-elle basculé du côté obscur de la force pour devenir une créature des services secrets français ?

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se précipite en France. Il arrive au commissariat au moment même où elle en sort. « 7 , lui dit-elle. » Et la voilà repartie dans la nuit.

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cette fois-ci. C’est Me Georges Kiejman, l’un des ténors de la place de Paris, qui la représente. Normalement, l’homme de loi, ami personnel du futur président de la République française François Mitterrand, qui le nommera ministre de la Culture quelques années plus

! ! 9 ` ! "!*

"! + "! !"+8 - lage. Si Me Kiejman l’a fait, c’est à la demande « d’un de ses clients » dont il tait le nom. L’affaire se présente mal, les faits reprochés à la jeune femme sont établis. Bien /" "!!#- tantes, l’avocat prétexte un délai supplémentaire pour prendre connaissance du dossier. C’est alors qu’il reçoit " !"+ ! ! 0!1*

« Où en est le dossier Troy ? lui demande l’homme.

- Je compte plaider le renvoi, mais je doute sérieusement qu’il soit accordé.

- Eh bien, allez-y pour le renvoi ! Vous verrez. » Véronique et sa croix de fer au cou, en compagnie de son amie

Franca, à moto. Les deux seront retrouvées sans vie quelques années plus tard.

© DR

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Contre toute attente, la demande est acceptée ; l’avocat n’est pas au bout de ses surprises. Peu après, les pour- suites contre sa cliente sont abandonnées. Vieux briscard à qui on ne la fait pas, l’homme de loi a bien sa petite idée. Rarement il lui a été donné de voir une femme pareillement protégée. Prenez les somptueux voyages à l’étranger, mélangez avec les nuits dans les palaces en compagnie de puissants de la planète, ajoutez une maîtrise correcte de l’anglais, de l’allemand, du russe et du chinois, et vous avez les ingrédients d’un cocktail explosif qui pourrait s’appeler « l’honorable cor- respondante » ou encore la « France Mata Hari ». Derrière Véronique plane en effet l’ombre inquiétante des services de renseignements français.

CHAPITRE DEUX

SANAA NE RÉPOND PAS

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†! ' ‚! !"

village d’Aignan, à portée de tir du château de Castel- more qui a vu naître d’Artagnan. Dans cette Occitanie d’un autre temps, on n’a pas l’habitude de voir des voitures de sport, encore moins des roadsters aux couleurs criardes. À bord, deux jeunes femmes. Elles ont décapoté pour mieux sentir la vitesse. La conduc- trice, cheveux au vent, négocie parfaitement les routes étroites et sinueuses et passe devant la gendarmerie ' !! ‡ '! +!

lunettes de soleil sur le nez, Françoise Scrivano, dite Franca, une enfant du pays. C’est elle qui a eu l’idée de cette virée, elle veut présenter son amie à sa famille.

La Porsche pile devant l’une des maisons du village.

Franca en sort la première et se précipite dans les bras

†!5Je te présente Véronique Troy. Mais tu peux l’appeler Véro », lui dit-elle en désignant la conductrice.

Elle aurait pu ajouter qu’elle est davantage qu’une amie, †! †! "8' ¡! ""

noir de la famille, celle qui a mal tourné. Tout le monde le sait. Pour ses camarades du lycée de Vic-Fezensac, la grande ville la plus proche, elle est montée à Paris pour faire le trottoir. Techniquement parlant, ils n’ont pas tort. Depuis peu, elle vit de ses charmes… comme Véronique.

Comment se sont-elles rencontrées ? Ne comptez pas sur les documents du carton de vin du père de Véronique pour répondre à la question. En revanche, deux photos témoignent de leur amitié. Une complicité placée sous le signe de la vitesse et de la beauté éphémère. Elles posent assises sur une grosse moto, Véro le perfecto ouvert sur un col roulé, sa croix de fer toujours autour du cou. Deux bad girls aux sourires étincelants et un 0"!X+>@›› ™!"" ! de la nuit, l’amazone de la jet-set, n’est plus. Finies les soirées avec les acteurs et les réalisateurs, les fêtes du festival de Cannes ; oubliées les virées à Saint-Moritz ou Ibiza. Après la starlette, place à la courtisane, à une femme plus sombre, plus redoutable, plus manipula-

! " + "+!

force pour devenir une créature des services secrets 0!10‹!/0!- quentait une bande de dealers de la place Saint-Michel spécialisée dans le braquage de pharmacies. Prise en

\'! ! "! !9"!

SDECE. Comme la Nikita de Luc Besson ? Véronique

œ!" ‹ " # cinéma, dont des proches de Luc Besson, pour que la question se pose. Serait-elle la vraie Nikita ? Se non è vero, è ben trovato, disent les Italiens (Si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé).

Notre héroïne s’est installée dans un petit studio rue Frédéric Bastiat, à deux pas des Champs-Élysées. Elle a

""'##!\!"#

en blonde. Sur la hanche, le nom tatoué de John Bentley

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a été recouvert par l’aigle impérial russe. Un cobra entoure son poignet gauche. Son look un peu vulgaire choque ses amis les plus proches.

« Tu as l’air d’une pute, lui dit l’un.

- Je ne comprends pas ta démarche, ajoute un autre.

Véronique lâche d’une voix fatiguée cette phrase lourde

*

- Je n’ai pas le choix.

À l’ami qui lui demande ce qu’elle veut dire, elle répond

*

- Si vous voulez me voir, vous me trouverez désormais au

& »

Véronique a déserté les boîtes de nuit pour cet établis- sement quelque peu glauque. Situé à deux pas de la

"!"X!"> !!8!

au fond d’une impasse, le Brummell’s n’est pas un bar à putes, mais un nid de call-girls qui approvisionnent les

palaces du coin. Un terrain de chasse idéal pour le ren- seignement français qui a toujours eu un faible pour les

« * ». À l’époque, les journalistes proches du SDECE savent que l’agence

!! 0"!! ! % Claude et celles du Brummell’s. C’est donc là que Véro fait la connaissance de celle qui deviendra très vite son alter ego, Franca. Les deux amies chassent le client ensemble. Parfois Véro disparaît, puis revient sans explications.

" " ! ! ;3XX + canaux privilégiés pour faire passer discrètement ses informations. Le journaliste Philippe Bernert fut l’un de ceux-là. Dans le quotidien L’Aurore du 7 novembre

>@›› !!*5|(‹Œ

/ jet-society avait pris goût aux problèmes des services de renseignement et il lui arrivait de remplir certaines missions à l’étranger. » On lui prête, Véronique fréquente désormais les bars à call-girls, véritable nid d'espionnes pour les recruteurs des services secrets français.

© DR

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entre autres, des aventures avec un grand industriel milanais, un ministre français, des marchands d’armes et même le shah d’Iran lors d’un voyage à Téhéran dans ''"0!13+9>@››

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des palais de la République. En mission pour le SDECE,

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La courtisane n’a aucun mal à retenir son attention et le rendez-vous est pris pour le lendemain dans un endroit plus discret, le Brummell’s. Ibrahim al-Hamdi ne vient pas seul, il est accompagné de son frère, le lieutenant- colonel Abdallah al-Hamdi. Véro lui présente Franca, et très vite, il est question d’un voyage au Yémen.

Quelques jours plus tard, les deux poupées partent se reposer à Aignan dans le Gers à bord de la Porsche

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région et décide d’acheter une maison de vacances avec

¡!^"! !8!!$†!0!8!

du président yéménite. « J’ai rencontré mon prince des

^47 3> % revoir après les vacances. Il est fou amoureux », lui confie- t-elle. Et d’ajouter qu’elle va prochainement se rendre au

¢" ""!"[====0!

"‹"!!!"!!

rêves. Alors que les deux femmes ont prévu de traîner ‚! ™!" " >ˆ 9 >@››

à Franca qu’elles doivent rentrer immédiatement à Paris, sans plus de détails. À l’une de ses copines pari- siennes, elle précise devoir se rendre incessamment au

Yémen. « ‚ ‚K

un entraînement adéquat pour ce genre de mission, lui a demandé de lui rapporter tout ce qu’elle verrait sur place »,

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des services secrets français. Qui était l’agent traitant de Véronique ? Par la suite, les policiers remonteront 9/$ "‹! ! IIe arrondissement

de Paris, mais seront obligés de mettre un terme à leurs investigations, secret-défense oblige.

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|! %! …== + X +!/ ! " ›>{ X" !“

à destination de Sanaa, avec escale à Addis-Abeba.

Avant de s’envoler, Franca téléphone à sa famille. Elle parle de vacances au Yémen et ajoute sans doute pour !!!* 5Le père de Véronique nous accompagne.

Pendant qu’il travaille, nous passerons nos journées au 7 » Les enquêteurs n’ont jamais pu établir si les jeunes femmes étaient réellement accompagnées, encore moins identifier celui qui était présenté comme le « père de Véronique ». Pour le SDECE, le Yémen du Nord est le pays de la région du Golfe où il faut être. De par sa situation, une frontière avec l’Arabie Saoudite au nord et une avec

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golfe d’Aden et, dans une moindre mesure, de la mer Rouge. Autant dire une zone hautement stratégique.

Ce d’autant plus que le pays est au bord de la crise politique. Arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État >@›[ €+! %" — !/

de l’idéologie panarabe révolutionnaire de Nasser, le

!¯ ' € ! \ !+ !- lisé l’État, s’est rapproché du Yémen du Sud en vue d’une

!" "! !" "

# K"! ! "!" 0 entrer le Yémen dans la modernité. En bousculant les privilèges dans une péninsule arabique dominée par les monarchies héréditaires, Ibrahim al-Hamdi s’est aussi aliéné de puissants ennemis à l’intérieur comme à l’extérieur. Dans l’ombre, Saoudiens, Israéliens, Bri- tanniques et Américains complotent ; les uns redoutent /!"¢!"$%""

!!'!!"!!‰"' Se sentant menacé, le président yéménite cherche à acheter des armes pour se défendre. Personne ne veut

SCOOP

On lui prête, entre autres, des aventures avec un grand industriel milanais, un ministre français, des marchands d’armes et même le shah d’Iran lors d’un voyage à Téhéran dans le sillage d’une délégation française.

lui en fournir, à l’exception des Soviétiques et des Français, avec lesquels il a justement signé d’importants contrats lors de sa visite à Paris, au cours de laquelle il a rencontré sa petite Française grâce au SDECE. Tout en vendant des armes à celui que les Saoudiens appellent

« le petit Nasser », la France le surveille de près, de très près, même...

Pour Véronique et Franca, les choses se gâtent dès leur arrivée à Sanaa. Elles passent leurs premiers jours

"' + le Sam, deux militaires en armes postés devant leur chambre, avec interdiction de quitter l’établissement.

Toujours sous bonne garde, elles sont ensuite trans- férées dans une luxueuse résidence en périphérie de la capitale. Franca envoie une carte postale à sa mère

!/!*5 / 7 » Très vite l’ennui s’installe. Lasses de se dorer toute la journée au soleil, elles regimbent et obtiennent l’autorisation de se rendre en ville. Accompagnées de leurs anges gardiens en uniforme, elles croisent dans un magasin David M.

Ransom, le chef de mission adjoint à l’Ambassade des États-Unis à Sanaa, qui leur adresse quelques mots en français avant que les militaires n’interrompent leur conversation. De retour dans leur prison dorée, Véro téléphone à son père et lui raconte qu’elles sont

« protégées de près par deux gardes du corps du président ».

Elle contacte ensuite son agent traitant, à son domicile, avant de passer un coup de fil à l’un de ses amis, un patron de bar parisien prénommé François, proche de son père. « 7/

lui dit-elle. Il faut qu’on sorte d’ici. »

‡; "!>>""+!>@››

président Ibrahim al-Hamdi, invité à déjeuner chez son vice-président al-Ghachmi, est emmené dès son arrivée dans une pièce où git le cadavre de son frère. Des diplo- " $ ; ‹! / ! négocier sa vie contre sa démission. Une rafale d’arme

"/$9"!š/"!8

" +; "+!"‹! !- / “Ÿ $ ! !! ""! € restera trois décennies.

Au moment même où al-Hamdi est assassiné, des mili- taires putschistes investissent la maison où logent les deux Françaises. Au vu des résultats de l’autopsie des corps des jeunes femmes, l’assaut a été violent. Franca a-t-elle tenté de s’enfuir ? Les trois balles dans le dos semblent l’attester. Le coup de grâce aurait été porté à la tempe. Véronique, quant à elle, n’a pas eu droit à un

"! +* # + d’être achevée d’un projectile tiré à bout portant dans la tête. La suite tient du grand guignol. Selon David M. Ransom, les corps d’al-Hamdi et de son frère ont été transportés dans la villa où les Françaises ont été assassinées. Les cadavres des quatre victimes ont été placés dans des poses suggestives et une histoire est +!"* +! '!"

fanatiques seraient intervenus pour punir le quatuor d’avoir violé la morale de l’islam. Les deux Yéménites auraient été exécutés par balles. Les deux prostituées auraient été déshabillées, fouettées et lapidées à mort.

Une version que reprendront certains journaux, dont Le 7;/ qui publiera un récit improbable et

"!#90 assassins renoncent pourtant très vite à ce scénario et abandonnent les cadavres des Françaises sur la route

(8)

%!+ # " ! ‘" !-

" 0* ™!"/ ¡! ! et « dépouillées de tout ce qu’elles possédaient par des pillards ». Ce sera la version officielle.

! !+" ! †!

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!!"'0""!

ce village que va se jouer le règlement discret de cette +! S! " ‚! X' l’épouse du président, fait le déplacement d’Aignan pour rencontrer les Scrivano. Pour réjouissante qu’elle soit, la visite de la plus BCBG-coincée des premières dames de France pour consoler la famille en deuil d’une call-girl n’est pas sans susciter des interrogations.

Dans son sillage, l’ambassadeur de France au Yémen, Pierre Blouin, accompagné de son troisième secré- taire d’ambassade, Patrick Nicoloso, se rendent eux $ ' "‹ "! !'! 0"!- tés d’enterrement de la jeune femme. Les deux diplo- mates sont rejoints par Paul Depis, un négociateur du Quai d’Orsay qui s’illustrera quelques années plus tard dans la libération d’otages français au Liban. Les trois hommes rencontrent la famille Scrivano à plusieurs reprises. Des rencontres intimidantes, selon les parents de Franca. Des années plus tard, sa mère restait encore

! ! * 57 / pressions, a-t-elle révélé à un enquêteur de Paris Match.

On nous a demandé de signer une décharge selon laquelle nous nous engagions à ne jamais connaître les circons- » Après avoir brandi le bâton, les représentants de l’État tendent la carotte. Ils parlent d’apaisement et d’indemnisations. Les parents de Franca toucheront une somme d’argent dont on '"!" %! †!>…

de Franca, trouvera un emploi dans une entreprise d’Ar- magnac dont le propriétaire n’est autre que le député- maire d’Aignan. À l’époque, il n’était pas question d’indemniser les victimes de terrorisme et, à plus forte

!" 0#9"

Yemen par des... « pillards ». L’histoire ne dit pas si le père de Véronique, son seul parent, a connu les mêmes pressions ou de semblables propositions.

Le ballet insistant des hommes du Quai d’Orsay, de la présidence de la République, de la Chancellerie et de

!0!‚!!!S!

juge parisien Claude Hanoteau chargé de cette téné- +!S!"X"! $"/

il est persuadé de n’avoir à instruire que le double meurtre de deux touristes françaises. Depuis, il estime avoir été trompé, tout du moins dérouté, au nom de la raison d’État. Les policiers ne lui ont jamais révélé la profession des victimes. Il n’a jamais eu connaissance des relations entre Véronique et le président yéménite, du coup, les informations en sa possession ne lui per- mettaient pas de faire le lien entre la mort des jeunes 0'">>""+!>@››

Aucun service, aucune police ne l’a alerté sur ce dossier sensible. Pas question de lui avouer que Véronique et Franca étaient « activées », pour ne pas dire manipulées, par les services secrets. En France, comme ailleurs, le silence tient lieu de monument aux morts pour les ' ! 3 <=>ˆ 0 en savoir un peu plus en consultant un livre collectif Histoire politique des services secrets français (La Décou-

! <=><® / ! " <<= ' >@[{ "! "!" ‡ >> ""+! >@›› # " ! -

"*¡!;!"™!"/œ!" <…

mention « ' ~ ».

Mais quelle était leur véritable mission ? Devaient-elles uniquement surveiller le président ou avaient-elles un

!0š!'!;3XX

Qui est responsable de leur mort ? Un homme a décidé de trouver une réponse à toutes ces interrogations et de les venger. Un homme aux mille visages et aux mille vies, un ancien Russe blanc de l’armée du Mandchou-

Ÿ"" !‘"*8!™!"/ 3!

Troitsky alias Didier Troy.

SCOOP

CHAPITRE TROIS

QUI A ASSASSINÉ GÉRARD LEBOVICI ?

>›""+!>@›› ";3XX l’Ambassade du Yémen à Paris. C’est l’agent traitant de Véronique Troitsky. Il est sans nouvelles de sa protégée depuis six jours. Il a épluché tous les rapports consacrés au coup d’État qui a renversé le président Ibrahim Mohammed al-Hamdi. Pas un mot sur elle dans les télex du Quai d’Orsay ni dans les notes secret-défense qui sont arrivées à « la Piscine », le quartier général du SDECE.

Pourtant, le système de communication avec la jeune femme fonctionnait parfaitement, en atteste le relevé des appels passés par Véronique à son domicile. Alors pourquoi le dispositif d’urgence n’a-t-il pas été activé ? Dès l’annonce du coup d’État, le commandant s’est inquiété de ne pas avoir de contact avec son « honorable correspondante » ou avec Franca Scrivano avec qui elle était au Yémen. Rien, pas un mot, le silence. N’y tenant "‹!;3XX!5Le comman- +3G/ ~ 7‘ raconte Philippe Bernert, journaliste très proche des services.

“Nous ne sommes pas au courant du déplacement de ces deux jeunes femmes !” lui répond-on. “Votre ignorance m’étonne beaucoup”, réplique le commandant. “Voici le nom de deux membres de votre ambassade qui doivent être au courant.” Dès le lendemain, le commandant est reçu par des diplomates nord-yéménites fort embarrassés à qui il déclare vouloir demander au Quai d’Orsay de lancer un avis de recherche. “N’en faites rien, nous allons aviser notre gouvernement par télex”, lui recommandent-ils. » Dans un papier publié dans le quotidien L’Aurore en date › "+! >@›› K &!! !!

à faire le lien entre la disparition des deux Françaises " >> ""+! >@››* 5Les putschistes pensaient que personne ne chercherait à savoir ce que Véronique et Franca étaient vraiment devenues. Ils ne se

À la date 11 octobre 1977, deux noms retiennent l’attention : Franca Scrivano et Véronique Troy, 26 ans, avec la mention

« call-girls assassinées en

mission au Yémen ». Mais quelle était leur véritable mission ? Devaient-elles uniquement surveiller le président ou

avaient-elles un rôle plus actif ?

doutaient pas qu’un commandant français allait provoquer / \ $ presse étrangère (Newsweek, Stern, Daily Mail), prend une ampleur inattendue.» L’officier traitant du SDECE n’est pas le seul à rameuter les foules. Dimitri Troitsky, le père de Véronique, est lui aussi prêt à tout pour savoir /¡!1" !"

et patron de bar à qui Véro a téléphoné depuis le Yémen, /""*5Elle est morte. » Quelques jours plus tard, Dimitri se rend à la morgue de Paris où

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enveloppés dans des linceuls blancs. Accablé de chagrin, il n’a pas la force de regarder une dernière fois le visage de sa fille chérie et demande à l’ami qui l’accompagne, sans doute François, de procéder à l’identification. Les employés de la morgue soulèvent le drap. «

Véronique, s’étonne-t-il. Je ne reconnais pas son visage. »

™" ! + 9"* 5Ils ne l’ont quand même pas abîmée au point de la rendre méconnaissable.

- Vous êtes sûr ? demande un employé de la morgue.

(9)

- Vous pouvez soulever tout le drap ? - 7G''2

- K* 4 / 4 impérial russe sur la hanche droite. »

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bien celui de Véronique. Le père éclate en sanglots, submergé par le chagrin et la rage. Quelques heures plus tard, sans doute avec la bénédiction du SDECE, il

!"! K &!! € "

que le journaliste est en quelque sorte le porte-parole

"‹# ! !' € !!

/" "¬ !! X "!! / 3!

Troitsky était « un ancien dirigeant des services secrets chinois » sans réaliser l’absurdité de ses propos. Il devait sans doute être trop compliqué d’expliquer aux lecteurs de L’Aurore que ce vieux monsieur avait travaillé pour les services spéciaux de l’armée du Mandchoukouo dans les

ˆ=#0"!""9"

en Corée et en Chine. De même était-il inconcevable de détailler ses missions derrière le rideau de fer pour le compte du SDECE. En parlant à Philippe Bernert, Dimitri 0 ! '* " ! dangereux. Et cela marche. Trois jours plus tard, il est reçu par l’ambassadeur du Yémen du Nord qui tente +"! ! " ‹! / décès des deux femmes n’est pas lié au coup d’État. Il en veut pour preuve le fait que ce double meurtre aurait eu lieu quelques jours avant le renversement du président al-Hamdi. « s’emporte Dimitri.

^ ( ”

octobre. Elle nous disait qu’elle et Franca étaient protégées par deux gardes du corps du président. »

Il se rend alors avec la police au studio qu’occupait sa ! ¡!! & ;! '!

trouvent une grosse somme d’argent en liquide, un

" ;! +! › …{ "

cuir aux initiales V. T. et un fusil à pompe Remington – sans doute celui que l’on voit sur le cliché où elle pose

nue, l’aigle impérial bien visible sur la hanche droite.

Dans une armoire, au milieu de papiers bien rangés, les policiers tombent sur deux fausses cartes d’iden- tité avec la photo de Véronique. La première est au nom d’Alexandra de Germont, la seconde au nom de Véronique Lebovici.

3 +" 3! œ!"Ÿ "ª / *

‚!! +" +" "!

intimes, le « roi Lebo » pour les autres, l’un des hommes 0 K! ›= ¡"!

d’Artmédia, la plus grande agence artistique de France,

‚!! +" !"! !!"

(de Jean-Paul Belmondo, entre autres), distributeur (patron d’AAA, Acteurs Auteurs Associés) et éditeur (Éditions Champ Libre qui publia Guy Debord, Clau- sewitz, Gracian, Orwell, Ballard, K. Dick, W. C. Fields, ou encore L’Instinct de mort de Jacques Mesrine). Un homme compliqué, fasciné par les voyous et les « beaux mecs », qui invite à sa table les parrains du grand banditisme comme François Marcantoni. « Pour lui, tout cela, n’était qu’un jeu, un jeu très dangereux », se souvient Gérard Guégan, l’ancien cofondateur de Champ Libre. Attiré par les extrêmes, Lebo aime le jeu, les femmes et les amours tarifées. De toutes ses maîtresses, il en est une / !8! $ †!* ™!"/ œ!"

!"! >@›= ¡ ‡ K!

déjeunent fréquemment Chez Francis, la brasserie place

De Lebovici, Dimitri Troitsky n’en connaît qu’un seul : Gérard Lebovici,

% &(

intimes, le « roi Lebo » pour les autres,

%) du Paris des années 70.

SCOOP

La seule photo connue de Véronique Troy en compagnie de Gérard Lebovici, surnommé

« Papa Lebo »

© DR

(10)

de l’Alma. Au début de leur relation, ils se retrouvent rue des Beaux-Arts dans l’appartement d’une amie de Lebo. Puis, dans un logement qu’il loue juste au-des- sous de celui de Véro. Quand la jeune femme s’installe en Angleterre pour rejoindre le play-boy milliardaire John Bentley, ils se séparent avant de se retrouver à son retour. Parfois, elle parle de « Papa Lebo », l’homme de sa vie, aux autres filles du Brummell’s ; à d’autres, elle le présente comme son père. Ils ne se cachent pas vraiment, pourtant il n'existe qu'une seule photo du couple dans les archives des agences et des journaux people de l’époque. Un réalisateur dit avoir vu sur le bureau du roi Lebo des paquets de poudre blanche. « J’en ai assez de voir mes clients (les stars – NLDR) embringués dans des histoires impossibles avec des dealers bizar- roïdes. Dorénavant, leur dealer c’est moi ; comme ça c’est plus simple », lui aurait confié le producteur. Pour se fournir, pas besoin d’aller bien loin, Véronique est en contact avec les principaux grossistes de la place.

Dimitri Troitsky a-t-il vu en Lebovici autre chose qu’un producteur à succès ? A-t-il reconnu un pair, un homme 0 ! "+! "+ ;3XX

Pierre Marion, l’ancien chef des services de renseigne- ments français sous Mitterrand, connaît la réponse à ces questions. Pas farouche avec les journalistes, il les recevait généralement devant une assiette de poisson ou de fruits de mer chez Dessirier, l’une des meilleures brasseries gastronomiques de Paris. Si d’aventure l’un de

!"!*5] 8/2»

! # K!! %!" !"* 5Lebovici ? ( – 2» Et, souriant derrière sa moustache comme un chat gourmand qui a trouvé une jolie souris, il avalait goulument une +" " "" ! +" !- quant au Yémen comme Rimbaud en Éthiopie avant

K"!/"!0S!!

¢ ‘"! $ K! >@››

pour équiper ses soldats ? Le SDECE n’aurait rien trouvé à redire. La France a bien accepté de fournir de l’équi-

! !8 "! 8! !"- nelles, au régime de Sanaa. La présence de Véronique

!"$!

d’armes organisé par « Papa Lebo » ? Dimitri Troitsky l’a sans doute pensé en voyant les faux papiers au nom de Véronique Lebovici découverts chez sa fille. Il a en tout cas vu la confirmation de ce qu’il croyait depuis

"'* +" ' celui qui l’a poussée sur la pente fatale.

Gérard Lebovici apprend la nouvelle du décès de Véronique au téléphone par une amie commune. Il reste sans voix. Son interlocutrice entend seulement le bruit d’un objet métallique qui tombe. Depuis, il est obsédé par sa mort, il questionne ses amis pour comprendre. Parmi eux, François, le patron de bar proche de Véro et de son père. Un début de dialogue s’instaure. Quelques jours après le transfert du cadavre à Paris, Lebo téléphone à une amie pour connaître la date de l’enterrement.

« Est-ce que son père sera là ? lui demande-t-il. &

sûr. Dans ce cas, je ne viendrai pas. » Pourquoi n’a-t-il aucune envie de rencontrer Dimitri Troitsky ? Aurait-il

!3"! 3!

dangereux qu’une grenade dégoupillée. Hanté par le chagrin et la colère, il cherche des coupables à qui faire

!"!^ !"!

personne des deux diplomates qui ont accompagné les call-girls à l’aéroport d’Orly au début du mois d’octobre

>@›› € !"! ! ! !! 6

"!!'!"%

le jeune homme prend peur et Dimitri ne passera pas à l’action. Du moins, pas cette fois.

;"{"+!>@Ž[ !8 midi, Gérard Lebovici est à son bureau avec son cousin quand sa ligne directe sonne. « 7 j’aimerais qu’on reprenne cette discussion, ! répondre. D’ailleurs, c’est moi qui le demande. Ça nous ferait du bien de rediscuter ensemble. » Il décommande ensuite

"!"'!00"!+"!*

SCOOP

François, rue Vernet. Quelques heures plus tard, la police découvre le cadavre de Gérard Lebovici assis au volant

‰‰ˆ=œ° /!++!<<

la nuque. Dans sa poche, le ticket de parking qu’il vient

!$"!`!"!+

du producteur pour se glisser dans le véhicule et agir à

" !"! S! +" "! X !"

!" " /*

<@=!"""par le juge d’instruc- tion Alain Verleene et le chef de la brigade criminelle Jean Dufour, mais le mobile reste confus. Une dizaine de pistes sont explorées. Les policiers suspectent le milieu des t! !/!&!'

!"' "/! S! "

qui a mal tourné. L’enquête s’intéresse aussi à Troitsky.

Chargé du dossier, le commissaire Dikran Tchividjian a reçu un rapport concernant les relations entre Gérard Lebovici et une jeune femme « exerçant une activité galante nommée Véronique Troy ». Le commissaire note encore qu’« au cours de l’enquête diligentée sur le terri- toire national, il est apparu que le père de la victime aurait @ "—

d’autre part, Véronique Troy possédait une fausse carte d’identité au nom de Véronique Lebovici. »

Les flics tiennent un lien entre le décès de Véro et celui +"€!!"'*5¡!1"/‚!!

Lebovici avait rendez-vous avant d’être assassiné est-il l’ami de Dimitri Troitsky ? A-t-il attiré le producteur dans un guet-apens ? Dimitri serait-il le tueur ? Faisant référence à cette piste, le commissaire Dikran Tchivi- 9!$"!"8!+*5Les actes s’y rapportant seront placés dans une sous-chemise séparée ».

Pourquoi cette mesure inhabituelle ? Est-ce à dire que ce dossier est à manier avec des pincettes ? Ou que des pressions ont été exercées ? Par qui ?

« Véro avait un père et il a juré de la venger. On fait de nouveau appel à mes compétences, d’autant plus que je connais personnellement cet homme, pour qui j’ai une

certaine estime », lâche un ancien inspecteur de la brigade criminelle dans un manuscrit qu’on peut trouver

en ligne. « 4

un espion endormi, car il devient alors extrêmement dangereux et ne recule devant rien. Si Dimitri Troitsky était l’exécuteur, cela arrangerait tout le monde. On le convoque, on l’interroge, mais peut-on réellement intimider un profes- sionnel ? On perquisitionne à son domicile où l’on découvre plusieurs armes de guerre de haute technicité, mais pas le pistolet qui a servi à liquider Lebovici. Le contraire eut été étonnant de la part d’un pro. » De troublantes coïncidences

!/6!*3!0+!/

ses propres balles, comme le tueur ; il a une prédilec-

""!<<"'!\ !/!$!

Lebovici ; il est gaucher, le tueur aussi. Reste à trouver le mobile du crime. Le père de Véronique a-t-il établi un lien entre le voyage au Yémen et les faux papiers de " +" K / //

chose à voir avec son décès ? Dimitri a découvert auprès de la famille de Franca qu’un homme se faisant passer pour le « père de Véronique » aurait dû accompagner les deux jeunes femmes à Sanaa. S’agit-il de « Papa +";" /"!+!

S! ;! ! ! œ"

questions, les enquêteurs se les sont posées. Pourtant,

Quelques heures plus tard,

la police découvre le cadavre

de Gérard Lebovici assis au

volant de sa Renault R30

TX, quatre balles de calibre

.22 dans la nuque. L’affaire

Lebovici est ouverte.

(11)

ils décident de ne pas déferrer Troitsky devant un juge.

Pourquoi tant de mansuétude ? Tout en reconnaissant qu’il aurait pu faire plonger le père de Véronique pour

"!! #!9*

« ‚ / „ de lui en vouloir d’avoir vengé + 7 ' pas fait autant dans de pareilles circonstances ? Finalement, sans aucune preuve et après une garde à vue de plusieurs heures au terme de laquelle, on s’en doute, on n’a rien obtenu, Dimitri est 1+ \ * oubliettes. » Au pseudo-laxisme policier, il faut opposer les protections aussi importantes qu’occultes dont bénéficie le Russe blanc. Protections dont les enquêteurs vont petit à petit prendre conscience, notamment lorsqu’ils décident de se rendre au siège du SDECE, boulevard Mortier, où ils sont reçus par le colonel Jean-Luc Moreau, chef du contre-espionnage, qui leur demande poliment, mais fermement, d’aller se faire voir ailleurs. Ce qu’ils ont fait en renonçant à la piste Troitsky...

pour un temps.

< ""+! >@@= %e Georges Kiejman, nommé ministre délégué auprès du garde des

;# 0S!+"±

Troy l’une de ses priorités. Deux +"!"$* 9 défendu, brièvement, Véronique Troy et, plus longuement, Gérard Lebovici. Il les connaît bien tous les deux et sait que Lebo était amoureux fou de Véro. Certains policiers voient là l’occasion de prendre leur revanche sur la

!"/!""3!

SCOOP

satisfaire le pouvoir politique. L’enquête repart donc de + !!6 &!/ S! +"

!!¡>@@< K!!

jeune journaliste de Paris Match, " !!

"" "!!!"'"8- ment s’est terminé en bain de sang avec la mort de trois

¡!1$+!/6!^S!

'6 "! 9"! !"

"!/!""!*!!6"

enquête contre le nom de l’assassin de Gérard Lebovici.

S!"!!"!

d’un journaliste se damnerait pour la résoudre. Pierre ""8\

donnent certaines pièces du dossier, dont le procès- verbal signé par Dikran Tchividjian. En bon chien de chasse, Luizet se lance sur la piste du père de Véronique /!!"!!

« Dans quelle voiture est mort Lebovici ? lui demande Dimitri Troitsky.

- 4˜ ˜™”0š

- Il y a de la place à l’arrière de ce véhicule. Assez pour cacher quelqu’un. »

Quelqu’un de la stature du père de Véronique, pense le

journaliste. « { „ 8/

volant pour se redresser, le tirer en arrière par les cheveux, maintenir sa tête et lui tirer quatre balles de .22 dans la nuque. » Dimitri Troitsky reconstitue l’action à haute voix, la revit. À son ton, à son regard, aux gestes précis qu’il exécute, le journaliste est persuadé d’avoir devant lui l’assassin de Gérard Lebovici. Il n’est pas le seul. Le dernier ami de Dimitri, le docteur Derangère, partage cette conviction. À la parution de l’article de Paris Match, # " " ! S! 3!

n’a pas revendiqué le meurtre du producteur, mais il n’a pas non plus nié les faits publiés, pourtant lourdement à charge contre lui. Restent cependant d’importantes zones d’ombre. Pierre Luizet ne les explorera pas. Hanté par ce dossier, convaincu de n’avoir jamais rien écrit d’aussi fameux que ce scoop, criblé de dettes et rongé

par une vie complexe, le journaliste de Paris Match " ! "! <=>ˆ 6 ! ! chemin de fer juste avant le passage du train... Depuis, les témoins ont disparu à l’exception d’un médecin d’une lointaine banlieue que personne ne vient déranger. Avec son carton à vin, il est le dernier dépositaire des secrets '!"S!¡!

Ž=""" "!/ 0"!

À son ton, à son regard, aux gestes précis qu’il exécute, le journaliste est persuadé d’avoir devant lui l’assassin de Gérard Lebovici. Il n’est pas le seul.

© AGENCE GAMMA

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