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AFPAD EXPRESS ASSOCIATION DES FAMILLES DE PERSONNES ASSASSINÉES OU DISPARUES

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Academic year: 2022

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Rencontres virtuelles entre membres Les mercredis de 13 h à 15 h Animées par Raymonde Hébert

Maximum 8 participants

Un nouvel espace d’échange entre membres est disponible en ligne sur Zoom les mercredis à 13 h.

Le nombre de participants est limité à 8 personnes afin de permettre à chacun d’avoir du temps pour s’exprimer :

1. La première partie de la rencontre sera consacrée à la présentation de chacun des participants afin de vous offrir un espace pour raconter votre histoire et partager comment vous allez présentement.

2. En deuxième partie, nous discuterons d’un sujet précis; les thèmes des discussions seront dévoilés à chaque semaine lors de l’envoi de l’invitation.

Il est important de mentionner que ces rencontres ne constituent pas de la psychothérapie, mais plutôt du soutien et du renforcement entre membres. Par ces rencontres hebdomadaires, nous souhai- tons que vous vous sentiez moins seuls et que vous cheminiez tout doucement vers un mieux-être.

Informations et inscriptions Raymonde Hébert

Coordonnatrice des services aux membres raymonde.hebert@afpad.ca

Notez que le lien de connexion à Zoom sera envoyé seulement aux participants qui auront reçu une confirmation d’inscription.

Les mercredis entre nous

MARS 2021

ASSOCIATION DES FAMILLES DE PERSONNES ASSASSINÉES OU DISPARUES

AFPAD EXPRESS

Siège social de l’AFPAD

1686, boul. des Laurentides, bur. 203 Laval (Québec) H7M 2P4

Sans frais siège social : 1 877 484-0404 Sans frais Québec : 1 855 770-0404 Courriel : administration@afpad.ca

http://afpad.ca

ISSN 2369-9590 (Imprimé) ISSN 2369-9582 (En ligne)

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À partir du jour un, le 11 septembre2018, j’ai reçu un appel qui me disait que Josiane était en fugue, et c’est à ce moment que mes inquiétudes ont débuté. Je l’ai tant cherchée, en espérant en vain, qu’elle me donnerait signe de vie. Plusieurs personnes ont participé à cette recherche, mon fils, mes deux sœurs, ma belle-sœur, des amis et les policiers.

Je ne pouvais comprendre cette fuite, ce n’était pas Josiane de ne pas donner de nouvelles à sa famille. C’est à ce moment, que j’ai arrêté de travailler. J’étais incapable de me concentrer, tout ce que je voulais, c’était de la retrouver.

Et un jour, ma vie a basculé, Josiane n’était pas en fugue, elle était décédée. J’étais sous le choc et je le suis encore. J’ai hur- lé, crié et pleuré. Depuis ce temps, pour faire face à ce drame, la médication et les séances en psychologie font partie de ma vie. Évidemment, je ne suis pas seule à vivre cet évènement tra- gique, mon conjoint a vécu et subi, lui aussi, toutes ces gammes d’émotions. Il l’aimait beaucoup. De plus, j’ai dû mettre fin à plu- sieurs activités. Je n’avais plus d’intérêt.

De plus, je pense à toute ma famille, tant bouleversée, dépassée par ce destin tragique. Ma mère (91 ans) qui a vécu et qui vit en- core, depuis deux ans, des émotions difficiles à surmonter.

Deux ans se sont écoulés et j’entends, je comprends et je revis à tous les jours, toutes les souffrances que mon cœur de mère a vécues. J’ai souffert et je souffre encore. J’ai de la difficulté à comprendre le mot « deuil » en pensant à ma fille. Pour moi, le mot deuil est éternel. En sachant très bien que ma fille, ma Josiane, est présente et le restera pour toujours. J’ai mal à mon cœur de mère.

Il est certain qu’il y a des dommages collatéraux, autant d’ordre émotif qu’économique. Je ne travaille plus depuis 2 ans. Je n’ai jamais demandé à prendre des médicaments, je n’ai jamais demandé à rencontrer un psychologue, je n’ai jamais deman- dé à effectuer des allers-retours Lévis-Montréal. Je n’ai jamais demandé d’argent. Mais depuis deux ans, mon conjoint et moi devons payer pour un évènement que nous vivons et subissons bien malgré nous.

Je suis toujours en train de me demander, qu’est-ce qui pourrait adoucir et me consoler en pensant que ma fille ne sera plus là…

Et je veux rester présente pour mon fils et ma belle-fille et mes petits-enfants que j’adore.

D É C L A R A T I O N S

Gaétane

Gilbert

Mère de Josiane Arguin,

assassinée par son conjoint en 2018

D E V I C T I M E S

SI J’ÉTAIS UN FLOCON…

Si j’étais un flocon Un joli flocon Un flocon mouillé Sur ton escalier Je te dirais salut

Avant que tu me marches dessus Si j’étais un flocon

Un drôle de flocon Un flocon flottant Dans un vent vivant J’aurais des amis Bientôt à l’infini Si j’étais un flocon Un flocon fondu Ma vie serait finie Et je serais sans vie Le printemps m’aurait vu Et il m’aurait fondu Si j’étais un flocon Je serais un petit flocon Flocon qui n’a plus d’ami Pour toute la vie

Rendu dans la rivière Qui fait le tour de la terre.

Poême rédigé par Josiane Arguin le 21 février 1995

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Le 8 juin 1984, je suis devenue la tante d’une belle petite fille après avoir eue moi-même une autre belle petite fille quelques mois auparavant...

Que de bonheur de les voir grandir ensemble, je l’appe- lais affectueusement ma Belle d’Ivory… J’entends encore sa voix joyeuse et dynamique, je la revois me jouant ma pièce préférée les Canons de Pachelbel au violon. Elle était magnifique à regarder avec son grand sourire qui éclairait toute la pièce et son charisme qui attirait les gens partout où elle était…

Elle a grandi et est partie à l’autre bout du monde, a ren- contré des gens de partout et a laissé un souvenir inou- bliable par sa gentillesse et sa générosité pour les autres et les oubliés… les mal aimés.

Elle aimait tout le monde et tout le monde l’aimait…

Ce qu’elle faisait de sa vie ne regardait qu’elle… chaque fois que nous la rencontrions, son affection envers nous ne changeait pas…

8 septembre 2018, ma sœur Gaétane m’appelle pour me dire qu’elle n’a plus de nouvelles de Josiane…

À partir de ce jour l’anxiété m’a envahie…

Sans nouvelles de Josiane, sans signe de vie. J’ai vécu des jours, des semaines à angoisser sachant qu’elle était partie sans argent, sans cellulaire et sans vêtements chauds. Je tentais de me raisonner en me disant qu’elle était peut-être aller se réfugier chez une connaissance pour être en sécu- rité.

L’inquiétude et l’angoisse nous ont immédiatement enva- his, car ce n’était pas son genre de ne pas nous donner de nouvelles et encore moins à sa mère. Nous l’avons cher- chée vainement de Québec à Vancouver…

2 novembre 2018…l’impensable, la pire nouvelle pour des parents et sa famille…Josiane est décédée, morte, partie, assassinée par un lâche qui n’a pensé qu’à lui et son petit moi…

J’ai pleuré toutes les larmes qu’il me restait encore… J’ai pleuré pour tous ces souvenirs heureux avec Josiane et tous ceux qui n’existeront pas à cause de ce départ précipi- té dans la mort…

Puis est venu le temps du procès ou nous avons entendu des choses horribles mais aussi vu un « moins que rien » mentir à tous pour amoindrir son crime et attirer peut-être une certaine sympathie en se faisant passer pour une vic- time de Josiane… Salir sa réputation, son caractère, son mode de vie… Est-ce que ça valait la peine de la tuer ? De la jeter aux ordures ? De priver ses parents, sa famille et ses amis de l’honorer dignement une dernière fois ?

J’ai tellement de rage au cœur et de peine à l’intérieur de moi en ce moment que je n’ai que de la haine pour ce bourreau de l’avoir entendu confesser toutes les atrocités qu’il a faites à Josiane : « Je l’ai pris par le fond de culotte à deux bras à faisait que brailler à terre, était encore consciente… ». De savoir que Josiane était encore vivante et de savoir qu’elle souffrait le martyre, je lui en veux tel- lement de ne pas avoir appelé les secours… Josiane serait peut-être avec nous aujourd’hui!

Ce meurtrier n’a pas de cœur ni de remord! De ses dires, la seule chose qui était importante pour lui après avoir tué Josiane c’était de s’acheter du temps pour voir ses enfants.

S’acheter du temps pour voir ses enfants! Et Josiane, ce n’était plus important puisqu’il s’en était débarrassée.

Il était même prêt à refaire sa vie, rencontrer quelqu’un d’autre! Il faut l’avoir entendu pour le croire, c’est inhumain!

Bref, elle ne reviendra plus jamais ma Belle d’Ivory, on n’en- tendra plus jamais : Salut ma Tante ! Où est son légendaire sourire ? Nous l’aimions tous beaucoup et le vide s’est bien installé à sa place.

La douleur restera pour toujours mais nous nous consolons par le travail colossal effectué pour Josiane par tous les in- tervenants, pour obtenir justice pour elle.

Votre Honneur, je tiens ici à vous remercier bien sincère- ment de votre grande attention durant ces 6 semaines de cauchemar, je suis certaine que malgré votre devoir vous avez senti combien nous avons tous été affectés par ce drame terrible.

Merci également à M. Villemaire et tous ses collègues qui ont pris un intérêt personnel dans l’enquête et la recherche de Josiane et qui nous ont manifesté leur attention et sym- pathie depuis deux ans.

Un gros merci à ma douce Maryline de sa présence et son réconfort constant, ce fut vraiment très apprécié.

Enfin, un merci particulier pour Me Brabant et Me Bouthil- lier, qui ont su être notre voix et nos cœurs dans la re- cherche de la vérité, même si celle-ci fut des plus pénibles à entendre.

Sachez que vous avez notre gratitude pour toujours pour ce que vous aurez fait pour nous et pour Josiane !

Ginette

Gilbert

Tante de Josiane Arguin

assassinée par son conjoint en 2018

D E V I C T I M E S

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Cafés-rencontres virtuels

Espace d’échange entre membres | Toutes régions confondues Inscriptions obligatoires : andree.champagne@afpad.ca

Maximum 10 personnes par groupe, en ligne avec Zoom

L’année 2020-2021 aura été une année que nous ne sommes pas près d’oublier d’aussitôt. En plus de cette pandémie qui ne semble vouloir nous quitter et qui nous impose à être beaucoup plus vigilant collectivement afin de nous protéger et de protéger nos proches, cette situation apporte son lot d’impact sur nos rassemble- ments traditionnels tels que les déjeuners-causeries ou les journées de grandes conférences.

C’est pourquoi depuis avril 2020, j’ai instauré le concept des cafés-rencontres virtuels dans les régions de l’Est- du-Québec une fois par mois, en plus de rencontres virtuelles par région, ce qui aide au soutien et au lien de solidarité entre les membres.

Ce service se veut être un espace d’échange où les membres peuvent discuter dans le respect et l’empathie de la douleur vécue au quotidien suite à l’évènement qui les a amenés à l’Association. Plusieurs sujets peuvent être discutés pendant les rencontres qui sont propices à un bon équilibre physique et psychologique : la lourdeur des procédures judiciaires, les libérations conditionnelles, les indemnités et le peu de reconnaissance au statut de victime au niveau de l’IVAC, les anniversaires, l’environ- nement familial, les impacts au sur la santé, etc.

Au plaisir de pouvoir échanger avec vous!

En soirée

AVRIL

Mercredi le 21 avril 2021 de 19 h à 20 h 30

MAI Mercredi le 26 mai 2021 de 19 h à 20 h 30

SEPTEMBRE

Mercredi le 8 septembre 2021 de 19 h à 20 h 30

OCTOBRE

Mercredi le 13 octobre 2021 de 19 h à 20 h 30

NOVEMBRE

Mercredi le 24 novembre 2021 de 19 h à 20 h 30

Andrée

Champagne

Coordonnatrice des services aux membres de Québec et des régions de l’Est-du-Québec

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On ne peut résoudre un casse-tête sans avoir toutes les pièces entre ses mains. Lorsque vous contestez les déci- sions d’un organisme administratif, il est primordial d’avoir accès à l’ensemble des documents et des informations que cet organisme détient à votre sujet. D’ailleurs, les orga- nismes publics sont légalement tenus d’agir de façon équi- table et transparente dans leur prise de décision.

Pour ce faire, la Loi sur l’accès aux documents des orga- nismes publics et sur la protection des renseignements personnels reconnait le droit de présenter une demande d’accès à l’information. Cette loi a initialement été adop- tée en 1982 suite à la mise en place de la Commission Paré qui était chargée d’étudier un projet de loi qui assurerait la transparence de l’État et la protection de la vie privée. La Commission d’accès à l’information du Québec a été insti- tuée en tant que tribunal administratif afin d’assurer l’appli- cation de la Loi.

Une demande d’accès à l’information permet à toute per- sonne d’accéder aux renseignements personnels qui la concernent ainsi que de rectifier ces renseignements s’ils sont inexacts, incomplets ou équivoques ou encore si leur collecte, leur communication ou leur conservation n’est pas autorisée par la Loi. De plus, une demande d’accès permet de consulter les documents d’un organisme administratif, par exemple des notes administratives, des rapports d’ins- pection ou encore des directives gouvernementales.

À quel organisme pouvez-vous présenter une demande d’accès? La définition d’un organisme public prévue par la Loi est large. Selon l’article 3 de la Loi, sont des organismes publics le gouvernement et ses ministères, les organismes gouvernementaux tels que la CNESST ou la SAAQ, les or- ganismes et même les commissions scolaires. Quelques exceptions sont toutefois prévues à la Loi, notamment les Tribunaux. La Commission d’accès à l’information du Qué- bec offre une liste très utile des organismes assujettis ainsi que des responsables de l’application de la Loi au sein de ces organismes. Vous pouvez trouver cette liste en consul- tant le lien suivant : https://www.cai.gouv.qc.ca/liste-des- organismes-assujettis-et-des-responsables-de-lapplica- tion-de-la-loi-sur-lacces/

Une demande d’accès peut être présentée par écrit ou ver- balement. Cependant, seule une demande écrite vous per- mettra par la suite de contester un refus d’accès à la Com- mission d’accès à l’information du Québec. Cette demande doit être adressée au responsable de l’accès de l’organisme auquel vous soumettez votre demande. Votre demande doit être suffisamment détaillée et afin que l’organisme puisse cibler les documents ou les renseignements per- sonnels qui sont demandés. Il est important d’inscrire vos coordonnées au cas où un employé devait vous contacter pour obtenir des informations supplémentaires quant à votre demande. Chaque organisme a ses spécificités, donc il est important de vous informer des formalités spécifiques à chacun avant de faire votre demande ou à nous consulter en cas de doute.

En vertu de l’article 11 de la Loi, l’accès à un document est gratuit. Toutefois, des frais n’excédant pas le coût de la transcription, la reproduction ou la transmission du docu- ment peuvent être exigés. L’organisme devra alors vous aviser qu’il entend vous exiger des frais et vous informer du coût approximatif avant de procéder.

La Loi prévoit certains délais pour répondre à une de- mande d’accès. En effet, le responsable de l’accès d’un or- ganisme doit répondre dans les 20 jours civils qui suivent la réception de la demande. Il peut toutefois prolonger ce délai d’un maximum de 10 jours civils, à condition de vous en aviser au cours des 20 premiers jours. Le responsable doit également vous informer dans les 20 premiers jours si votre demande doit plutôt être présentée à un autre orga- nisme. Si le responsable de l’accès ne répond pas à votre demande dans les délais, cela équivaut à un refus d’accès et vous donne le droit de présenter une demande de révision.

Si votre demande d’accès est refusée en tout ou en partie par le responsable à l’accès d’un organisme, vous pouvez présenter une demande de révision à la Commission d’ac- cès à l’information du Québec dans les 30 jours de la dé- cision de refus. Vous pouvez également demander la révi- sion de toute décision sur le délai de traitement de votre demande, le mode d’accès à un document ou encore les frais exigés pour le traitement de votre demande.

Le droit d’accès à l’information oblige donc les organismes à faire preuve de transparence dans la gestion de votre dossier et à vous transmettre des documents dans des dé- lais raisonnables sur demande. Vos démarches afin de faire valoir vos droits peuvent s’avérer complexes et laborieuses, n’hésitez donc pas à vous prévaloir de cet outil pour mettre les chances de votre côté!

Pour soumettre une demande d’accès à l’information à la CNESST ou à l’IVAC, consultez le lien suivant : https://

www.cnesst.gouv.qc.ca/acces-information/Pages/faire- demande-acces.aspx

Pour soumettre une demande d’accès à l’information à la SAAQ, consultez le lien suivant : https://saaq.gouv.qc.ca/

accident-route/copie-dossier-indemnisation/faire-une-de- mande-dacces-conformement-a-la-loi/mobile/page/

En cas de doute, contactez-nous!

Exigez la transparence!

Comment demander une copie de son dossier auprès d’un organisme administratif.

COLLABORATEUR JURIDIQUE - DESROCHES MONGEON AVOCATS

Pour consulter d’autres textes : https://desrochesmongeonavocats.com/publications

Me Philippe

Lefebvre

Avocat

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Le deuil

« L’endeuillé a tellement besoin de soutien sur ce chemin chaotique et déchirant de son deuil qu’il est important de lui donner accès facilement à des in- formations précieuses et des outils afin de débuter sa démarche vers un mieux-être en débutant par bien comprendre ce processus, ce qu’il traverse ».

J’avais depuis quelques années le profond désir de parler du deuil et de son processus qui est malheureusement trop méconnu encore aujourd’hui. Entre vous et moi, personne n’a vraiment envie de parler de la mort. C’est un sujet que généralement nous tentons d’éviter, ce n’est pas un sujet très « glamour ».

Nous préférons mieux rire et vivre sans penser qu’un jour ou l’autre nous serons frappés par la perte d’une personne qui nous est très chère.

Donc la mort étant malheureusement un sujet encore très tabou, vous comprendrez que l’endeuillé se sent bien seul en traversant cette épreuve des plus déchirante et éprou- vante sans pouvoir être accueilli et compris dans se qu’il traverse.

Jamais je n’aurais pu parler et encore moins écrire sur le deuil, si moi-même je n’aurais pas été touchée par la mort tragique et inattendue de ma fille Amélie le 24 juin 2006.

Croyez-moi, je connais ce chemin douloureux et déchirant.

Je sais qu’il nous semble impossible de trouver suffisam- ment de force en nous pour surmonter cette épreuve. La seule chose qui tournait dans ma tête était cette question :

« Comment vais-je faire pour continuer ma vie sans elle? » On croit très fortement que plus rien ni personne ne nous redonnera le sourire.

La joie de vivre nous semble perdue à tout jamais. Plusieurs endeuillés se surprennent même certains jours à souhaiter les rejoindre, mais autre chose se cache derrière cette pen- sée ils ne souhaitent pas réellement mourir, mais plutôt mourir à cette trop grande souffrance qu’ils ressentent.

LE TEMPS DU DEUIL

C’est un sujet très important dans le processus du deuil, car L’endeuillé ayant perdu ses repères après ce choc terrible n’a aucune idée de combien de temps ce deuil qui le fait tant souffrir durera. Il y a malheureusement une grande méconnaissance de la durée d’un deuil significatif (un deuil majeur) et lorsque le deuil s’allonge dans le temps l’endeuil- lé et l’entourage s’inquiètent à tort. On entend beaucoup de personnes parler et véhiculer autour de nous qu’un deuil peut durer de six mois à un an. C’est la première grande er- reur!

Un an, c’est court pour un deuil majeur. Lorsqu’une per- sonne était très présente dans votre vie et qu’on partageait un grand lien d’amour et d’attachement (par exemple, celui

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d’un enfant, une mère, un père, conjoint(e), frère, soeur et ami très proche), ou dépendamment des circonstances de la mort, le deuil va s’échelonner jusqu’à quelques années, voir même toute une vie.

Soyez sans crainte en lisant ceci, car le deuil n’est pas li- néaire, il évolue, se transforme petit à petit, s’apaise et il est garant d’un mieux-être au bout de quelques années. Le soleil finira par briller à nouveau! Cela peut paraître difficile à croire lorsque nous sommes en plein coeur de l’épreuve, mais cela est vrai, je vous l’assure. Un jour vous irez mieux, même si on ne l’oublie jamais.

Il y a quatre grandes étapes au processus du deuil et elles sont importantes à connaître afin de se donner des re- pères. Les étapes vont participer en autre à :

• Trouver des repères dans le temps du deuil.

• Normaliser ce que vous vivez (car on se croit souvent anormal).

• Mieux comprendre les émotions vécues suite au décès de l’être cher.

• Apprivoiser son absence un jour à la fois.

• Apprendre à vivre différemment, car rien ne sera comme avant.

• Elles vont vous rassurer sur votre vécu.

• Elles vous aideront à mieux comprendre ce que vous traversez.

• Obtenir des réponses à vos questions intérieures.

• Apprendre à prendre soin de vous et de votre blessure.

• Apprivoiser la solitude.

Les étapes sont rassurantes pour la personne qui vit cette épreuve et aussi pour les personnes qui les entourent: la famille et les amis. Je souhaite vraiment qu’un jour, elles soient enseignées dans les écoles afin de mieux nous pré- parer à affronter ces passages obligés. Je vous en fais ici un court résumé afin de mieux comprendre le temps du deuil.

LA PREMIèRE éTAPE EST LE CHOC.

C’est le choc de la nouvelle, cette terrible et horrible nou- velle. Le téléphone sonne pour annoncer le décès ou la ma- ladie grave, ou bien pour certaines personnes comme moi, c’est la sonnerie de la porte avec deux policiers attendant sur le porche de la porte qu’on vienne ouvrir afin de nous annoncer la mort de l’être cher. C’est la sidération!

C’est l’étape où la vie vient de s’arrêter d’un seul coup pour la famille, en une seule seconde. C’est comme si la terre ve- nait littéralement de s’arrêter de tourner. Tout va au ralen- ti. Cette étape va durer environ jusqu’après les obsèques, c’est la plus courte, mais pas la moindre.

LA DEUxIèME éTAPE, LA RECHERCHE OU LA fUITE.

Cette 2e étape est l’étape la plus chaotique et effrayante de douleur, elle peut durer de 6 mois à 18 mois dépendam- ment du lien d’attachement et des circonstances du décès de la personne.

Le temps des obsèques est passé, et autour de soi, la vie semble reprendre son cours normal pour les gens qui nous entourent, mais pas pour l’endeuillé!

Notre famille et nos amis sont déjà retournés à leur quoti- dien. À ce stade, même si notre vie semble s’être arrêtée, la vie de nos proches continue et ceci est tout à fait naturel.

On se retrouve seul avec notre réalité et notre immense peine. On ne pense qu’à notre être cher décédé.

LA TROISIèME éTAPE, LE MANQUE (ou la désorganisation).

Cette étape va s’étaler sur un an à trois ans, en fonction de qui était la personne décédée (son conjoint, son enfant, son parent…) et des circonstances de son décès (accident, suicide, longue maladie…).

« C’est le temps où on prend douloureusement et intime- ment conscience de l’irrémédiable et de l’impossible retour de la personne aimée ».

Durant cette période, on a d’ailleurs très souvent l’im- pression de faire marche arrière, certains jours la douleur nous semble plus violente que dans les premiers mois. Le manque de la personne est très présent. C’est également une période de montagnes russes des émotions. Il est nor- mal d’avoir des rechutes, de se sentir désespéré et de res- sentir un immense vide. Rassurez-vous, car vous n’êtes pas anormal, ceci est complètement normal à ce moment du deuil et il est essentiel de le savoir et de le comprendre pour mieux vivre cette troisième étape qui vous mènera vers la dernière étape qui sera votre reconstruction.

LA QUATRIèME éTAPE, LA RECONSTRUCTION.

(la réorganisation)

Elle arrive généralement au bout de trois, quatre ou même cinq années et elle se passe à trois niveaux, explique Dr Christophe Fauré. La redéfinition de notre rapport à l’être cher, aux autres et à soi-même. Ainsi, voilà déjà des mois et des mois qu’on se débat du mieux qu’on peut dans ce deuil, il dure beaucoup plus longtemps qu’on ne s’y attendait.

On a découvert une souffrance que jamais on avait éprou- vée avant et on est fatigué, épuisé. On se demande si un jour ce deuil aura une fin.

Pour mieux connaître les étapes et le processus du deuil, je vous invite à me suivre sur ma page Facebook « La tra- versée du deuil par Sylvie Campeau » Je présenterai aussi un nouvel outil que vous pourrez vous procurer dans les li- brairies ou en ligne à partir du mois d’avril 2021. Les cartes réconfortantes de la traversée du deuil et j’annoncerai éga- lement les rencontres de groupe pour le soutien aux en- deuillés en ligne. J’offre également en tant que thérapeute spécialisée pour le deuil des rencontres individuelles.

Au plaisir de pouvoir discuter avec vous!

Sylvie

Campeau

Thérapeute en relation d’aide La traversée du deuil

438 820-3545

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ENTRE HOMMES

Café-rencontre virtuel

Inscriptions obligatoires : andree.champagne@afpad.ca

Maximum 10 personnes En ligne avec Zoom

Les jeudis à 19 h

Le jeudi 15 avril 2021 Le jeudi 20 mai 2021 Le jeudi 17 juin 2021 Espace d’échange entre membres

Toutes régions confondues

Consciente de la difficulté qu’ont parfois les hommes à communiquer leurs sentiments et leurs émotions, l’AFPAD a débuté des cafés- rencontres virtuels destinés uniquement à un groupe d’hommes et animés par un homme.

Cela permet des échanges et des partages adaptés aux réalités masculines.

Nous voulons vous donner la parole, messieurs, afin que vous puissiez parler de vos angoisses, votre douleur et vos frustrations. Le fait de parta- ger et d’échanger est bénéfique et libérateur.

Vous êtes un père, un conjoint, un grand frère, un oncle, un grand-père, un ami d’une victime d’acte criminel : ces rencontres sont pour vous!

Ces rencontres virtuelles sont un refuge où vous pourrez vous exprimer sur la perte de votre être cher en tout respect. Vous rencontrerez aussi d’autres hommes qui, comme vous, ont vécu un drame similaire et pour cette raison, vous vous sentirez moins seul.

Animé par

Marcel Bolduc

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Afin de soutenir les familles vivant la disparition d’un enfant ou d’un adulte ainsi que les intervenants qui les accom- pagnent, l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD), le Réseau Enfants-Retour et Meurtres et disparitions irrésolus du Québec (MDIQ) ont lancé quatre (4) capsules vidéo informatives grâce à la collaboration d’ex- perts en affaires policières, en psychologie et en médias, ainsi que des familles vivant le cauchemar de la disparition d’un proche.

Merci aux participants

Nous remercions chaleureusement les experts dont la collaboration a permis d’approfondir des dimensions spécifiques liées aux disparitions :

• Dre Pascale Brillon, psychologue

• Yves Malo, ex-lieutenant-détective du SPVM

• Jean-François Guérin, journaliste et animateur Évidemment, ce projet n’aurait pu être possible sans les témoignages des familles vivant la disparition d’un proche et nous les remercions de leur très grande générosité :

Andrée Béchard | Adolphe Carrier | Liliane Cyr Roxanne Demers | Caroline Lachance René Ottawa | Sikon Ottawa | Manon St-Pierre

Merci à Justice Canada

Ces capsules vidéo ont été réalisées grâce au soutien financier accordé par Justice Canada dans le cadre de la Semaine des victimes et survivants d’actes criminels, durant laquelle nous avions souligné le courage et la résilience des familles qui vivent un cauchemar interminable suite à la disparition d’un proche par le lancement d’une capsule crève-cœur :

https://youtu.be/Rfn27ZX_tP0

Merci Productions de l’Autre Côté

Nous remercions Manuel Lessard et Annie Jussaume Lavigne des Productions de l’Autre Côté de nous avoir accompagnés dans l’élaboration du projet de capsules sur les disparitions.

Nous sommes sincèrement reconnaissants de leur appui à travers ce projet qui a dû être transformé dû aux contraintes de la pandémie et nous sommes emballés du résultat.

Capsules vidéos sur les disparitions

L’annonce et les recherches https://youtu.be/YsWgvhyP5BA

Les impacts sur la santé https://youtu.be/BgylDvKzg2k

Traverser le temps

https://youtu.be/sPI6JtFmzHE

Garder l’espoir

https://youtu.be/iQEbRyXAMv0

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J’avais 12 ans lorsque je suis arrivée au Canada. Je suis d’origine italienne, mais je suis née en Suisse. J’ai quatre frères, deux plus vieux et deux plus jeunes.

Les souvenirs que je garde de mes parents lorsque j’étais toute petite, me font sourire. J’étais la princesse à mon papa et ma maman m’habillait toujours comme une petite poupée. Elle pouvait faire même un bou- quet de fleurs avec mes cheveux, tellement elle aimait me coiffer. Cependant, j’avais toujours ce pressenti- ment que quelque chose allait arriver à ma mère. Mes souvenirs m’amènent à deux occasions où j’avais fait une crise de panique parce que je pensais qu’elle n’al- lait pas bien ou qu’elle était morte.

Devenue adolescente, je voyais qu’il n’y avait pas d’amour entre mes parents. Mon père était un homme violent envers ma mère, elle était une femme battue et mes frères également. De mon côté il ne m’avait ja- mais touchée. Oui, il me chicanait, mais sans plus. J’ai toujours défendu ma mère des attaques violentes de mon père. Je me souviens du regard surpris de mon père la première fois que je me suis opposée à sa vio- lence. Quant à mes frères, ils ne pouvaient rien faire car ils étaient déjà assez traumatisés par notre père.

Nous sommes arrivés à Montréal au mois de février 1975 et je n’avais jamais vu autant de neige! Nous avons été accueillis par les deux frères de ma mère.

À comparer au petit village de mes parents, Montréal était un autre monde!

Pendant le temps que nous avons demeuré chez un de mes oncles, mon père se comportait bien. Après quelques mois nous avons déménagé dans un appar- tement. Ma mère était joyeuse et rayonnante car elle se sentait protégée par ses frères.

Un jour, en plein hiver, mes frères étaient sortis et j’étais restée à la maison. Tout à coup, j’ai entendu mon père crier et ma mère cherchait à fuir sa violence. Et puis, soudainement, mon père déchira les vêtements que ma mère portait et il l’a mise à la porte, dehors, seulement avec le sous-vêtement du bas. Je regardais mon père avec de la haine. En me dirigeant vers la porte j’ai dit à mon père : « Ne fais plus jamais ça à ma mère ou tu va le payer… »; « Je vais appeler mon oncle

». Ensuite, j’ai fait entrer ma mère, elle était glacée, il faisait moins 25 degrés à l’extérieur. À la fin de la jour- née, mon père m’a dit : « Tu vas dormir avec ta mère

». Je lui ai répondu : « Bien sûr, je ne te laisserais pas l’approcher ». Quand nous sommes retrouvées seules

ma mère et moi, elle me demanda de l’aider à mettre son pyjama. Lorsque je lui ai enlevé ses vêtements, j’ai commencé à haïr mon père encore plus. En silence, ma mère me montra ses hématomes, un sein avait les signes bleuâtres d’une morsure, elle était plein d’hé- matomes. Elle ne pouvait pas bouger. Cette nuit-là, j’ai dormi avec ma mère en lui donnant des câlins et en la rassurant pour la protéger.

Mon père ne s’arrêta pas là. Il a continué sa violence envers ma mère. Un jour, j’ai décidé d’en parler à mon frère le plus vieux. Je lui ai dit que papa était encore plus violent envers maman et je lui ai demandé de lui parler. Un jour, alors que nous étions tous à la table, mon frère a confronté mon père et ce dernier a réagi très violemment. Il a répondu à son fils que s’il n’était pas content il pouvait s’en aller et il a poussé la table par terre et en faisant tomber tout le dîner.

Un jour, du mois de septembre 1977, ma mère m’an- nonça qu’elle voulait quitter mon père, car rien n’arrê- tait mon père de la battre. Elle avait trouvé un appar- tement pour aller y vivre avec moi et mes deux petits frères. Elle a demandé la séparation et mon père a réagi de façon encore plus violente. Quand le jour est arrivé pour se présenter devant le Juge, mon père était très doux. Il a essayé de dire au Juge que tout ce que ma mère disait était faux. Heureusement, le Juge a ac- cepté d’accorder la séparation mais à une condition : que mon père verse une allocation à ma mère pour les enfants. Ma mère ne voulait pas, mais le Juge n’a pas changé d’idée.

Le 31 octobre 1977, à 8h00 du soir, mon père s’est pré- senté chez ma mère pour lui apporter l’allocation. Aus- sitôt arrivé, il m’a demandé d’aller chercher mes vête- ments dans sa voiture. Je regardais ma mère car je ne voulais pas la laisser seule. Avec un sourire elle m’a dit d’y aller. Quand je suis arrivée dans la rue, j’ai réalisé que la voiture de mon père n’était pas là. Tout de suite, j’ai compris que c’était une excuse de mon père pour me faire sortir de la maison.

Lorsque je suis revenue à l’appartement, mes parents discutaient. Alors, je me suis placée à côté de ma mère et mon père s’est avancé vers nous. À ce moment-là, je me suis retrouvée entre mon père et ma mère. Mon père a sorti un couteau de son pantalon. J’étais figée.

Je regardais ma mère, son regard était serein. Pour quelques secondes, je me suis retrouvée comme quand j’étais une petite fille, avec le sentiment que quelque

Témoignage

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chose allait arriver à ma mère… Mon père a donné un premier coup de couteau à ma mère et elle m’a crié d’aller chercher de l’aide. Finalement je suis sortie de l’appartement et j’entendais les cris de ma mère. Elle me criait « Rosy, fais attention! »… je me suis retour- née et mon père était derrière moi avec le couteau.

Arrivée sur la rue, j’ai vu une voiture de police passer.

En me voyant en détresse, ils se sont arrêtés en me de- mandant si tout allait bien. Je leur ai expliqué en deux mots ce qui venait de se passer. Un des policiers m’a dit d’attendre dans un restaurant pas loin de chez-moi.

Lorsque la police est venue me chercher, ils m’ont amenée chez un de mes oncles mais je ne savais pas ce qui était arrivé à ma mère. Les policiers n’avaient rien voulu me dire. Arrivée chez mon oncle, on m’a mise au lit avec mes deux jeunes frères. À ce moment-là, j’étais en état de choc et je priais pour que ma mère soit en- core en vie.

Le lendemain matin, j’ai appris que ma mère était dé- cédée à l’hôpital à la suite de 11 coups de couteau. Je voulais la voir et on me l’a refusé. Les jours qui ont sui- vi, ont été terribles. Je vivais sur un nuage, tout était embrouillé. Je me retrouvais sans ma maman à qua- torze ans et demi. C’était un cauchemar. Je ne savais pas quoi faire, quoi dire, comment vivre sans ma ma- man.

Au salon funéraire c’était désastreux pour moi. Les fu- nérailles ont été très douloureuses et c’était impossible de mettre des paroles sur ma souffrance. Le jour des funérailles, je regardais ma maman dans le cercueil. Je ne pouvais pas croire que je ne reverrais plus son beau sourire, ses beaux yeux, sa gentillesse, sa force. Avant de fermer le cercueil, j’ai attendu que tout le monde soit parti. Je suis restée quelques minutes à contem- pler ma maman. Je mis ma main sur la sienne, une sensation de mort avait traversé mon corps. Avec ma main sur les siennes, je lui avais promis de la défendre jusqu’au dernier jour de ma vie.

Je vivais mal cette situation, mais j’ai été prise en charge pas un travailleur social et une psychologue. Je faisais mon cheminement de thérapie mais j’étais de- venue rebelle. Je n’écoutais pas, je n’allais pas à l’école.

Mon père m’appelait de prison pour me menacer. Il ne voulait pas que je témoigne contre lui à la Cour, sinon il allait me le faire payer. Il est même allé jusqu’à me menacer de mort.

Un soir, six (6) semaines après le meurtre de ma mère, mon oncle est revenu à la maison et il m’a dit qu’il avait un document légal, qui disait que mon père allait sortir de prison et que je devais aller vivre avec lui. Je lui ai répondu que tous ceux qui avaient signé le document avaient besoin d’une thérapie. Je voulais rester là où j’étais. À maintes reprises, mon père venait chez mon oncle pour me faire changer d’idée. Il m’a même me- nacée de mort devant toute la famille.

Un jour, mon père a défoncé la porte patio avec sa voi- ture et il est entré dans la maison en me cherchant, il disait : « Viens ici que je te tue, comme j’ai fait avec ta mère ». Il était entré par le sous-sol et je suis sorti aus- sitôt par la porte du premier étage.

Le même soir, lorsque mon oncle est revenu à la mai- son, j’ai appelé la police. Par la suite, mon père a été emprisonné pendant 5 ans. Je n’ai jamais eu aucun soutien de la part de mes frères. J’ai eu la force de lut- ter contre un assassin, mon père. Je lui avais dit que je lui aurais fait payer et que j’aurais défendu ma mère jusqu’à mon dernier soupir. Mon père n’a jamais fait de prison pour le meurtre de ma mère. Lors de la fin de l’audience, la sentence a été émise comme « Un acte passionnel ». L’avocat de mon père s’approcha de moi, en me faisant ses excuses du résultat du jugement. Il m’avait dit qu’il savait que c’était très difficile pour moi d’avoir témoigné contre mon père. La dernière phrase qu’il m’a dite avant de me quitter est : «Tu es très cou- rageuse ».

Après 4 ans, mon père est sorti de prison. Il m’a appe- lée car il voulait voir son petit-fils. Il insistait. Je lui ai répondu : « Viens, je t’attends, tu veux connaître ton petit-fils, viens ». Il m’a répondu : « Non, je sais de quoi tu es capable. Tu es devenue comme un tigre ». Je lui ai répondu : « Fais ce que tu veux. Je défendrai ma mère jusqu’à mon dernier souffle ». Après cela, je n’ai jamais revu mon père. Je savais qu’il m’en voulait, car un de mes frères m’avait dit de faire attention, parce que papa avait toujours l’idée de me tuer…

C’est en 2002 que mon frère m’a annoncé le décès de mon père. Il est parti en douceur dans son sommeil.

J’ai été soulagée d’apprendre cette nouvelle.

Rosa Cristina

Di Paolo

Fille de Maria Di Paolo, assassinée le 31 octobre 1977

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JE DOIS MAINTENANT APPRENDRE À SURVIVRE

À CETTE TRAGÉDIE

Mon ex-conjoint

a tué nos enfants

et s’est ensuite suicidé...

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ou d’une disparition, afin d’améliorer leur qualité de vie au niveau psychologique, émotionnel,

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Mon époux a décidé de sa vie et de la vie de mes deux enfants… Ce jour-là, ce fût le début de mon enfer. J’annonce au père que je ne désire plus vivre avec lui et deux jours après, je n’ai plus de famille. La maison est grande et vide, vide de leurs rires, vide de leurs présences, vide de tout…

J’ai été cinq ans et demi en choc émotionnel post-traumatique. […] Depuis peu, je connais la liberté d’être enfin libérée de ce lourd fardeau et je peux maintenant respirer à pleins poumons et commencer à revivre la vie avec plaisir, sérénité et en paix à l’intérieur de moi.

- Témoignage d’une mère à la suite du meurtre de ses enfants par son conjoint qui s’est suicidé

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