NATIŒJS UNIES INSTITUT AFRICAIN J..r=: j):!'TJJ:LO?PZIŒNT ECONOM~QUE
ET DE PLANIFICNl'ION D A X A R
IDEP/ET/R/2481-1
SEr1HLURE SUR LE NODE DE PRODUCTION llGR!1IRE
L'ECONOIHE DE TRAITE EN AFRIQUE
Pnr
IV1ahmedou NAIGll
NOVEl:iBRE 1 97 ~
' ..
IDLP /E'l'/R/2481-1 Pnge 1
1 'ECONOl\HE DE TR"HTE EN AFRIQUE
I- BREF RAPPEL HISTOHIQUE DES ORIGil'JES A LA COLONISATIŒJ DIRECTE
Bn Afrique cxisto.ient dos formations sociales autonomes qui entret<::.no.ient néo.nmoins des relations de commerce lointnin :
ex g comr:Jerce tré-:ns:'.hi"'.rion qui fourniss.:-'.i t 11 or 2u monde médii;err."'née:n,
"r~bo ct européen.
Perte do "l'autonomie" du Continent Africain qui auro. désorm<'.is comme fonction do fournir do 1--: mu in d'oeuvre servile -:ux pl:::nto.tiom;
d 1 Amérique. Phènom8ne nécessité pnr le développement du c2pi to.li sr;:o nu centr0.
Début do ln d6gro.dation des sociétés africaines p~r los effets do lo.
traite négrière (1442 à 1865) et lo déplacement du contre du capitalisme mercantiliste, de la Méditerranée vers l'Atlnntique.Le corrol2ire c'est le déplo.cemont du centre do gro.vité du commerce nfricnin, de 1--: snv<'.ne- intérieure vere les régions côtières.
Période correspondant à la révolution industrielle g le cnpital nu contre se déplace du secteur marchand vers l'industrie. Lo.
périphérie 2fricnine s1o.dapte tant qu'olle pout 2ux exigences du capitalisme industriel du centre à travers des luttes intenses.
Ex g Au début du 19e siècle de.ns le 1nlanlo, opposition dos populations villageoises ~ux tontativos do dépossession des t erres quo los
européens voulaient é~ccaparor pour en f.:1ire des plcmtations (de coton, canne à sucre, tabac, ote •••
• 0 •
IDEP/ET/R/2481-1 Page 2
Ex : Sur la côte du Benin, toujours avant la colonisation, les
esclaves qui ne sont plus ·exportés
en
Amérique, produisent les produii agricoles d'exportation que le capital du Centre demande ( ca3 cle la palmeraie dahoméenne).La monopolisation croissante du capitalisme au Centre (l'impé- rialisme) nécesGite l'exportation du capital. La colonisation directe qui en est la conséquence permet désormais au capital central d'impose directement à la périphérie africaine ses exigences : c'est-à-dire l'obtention des produits d'exportation à bon marché.
La colonisation directe de l'Afrique ne s'est pas faite d'une façon uniforme. Elle a répondu à certaines conditions géographiques et démographiques.
On peut distinguer à l'exemple de Samir ANIN trois grélndes régions en Afrique, au sud du Sahara 1 qui ont été façonnéGs différm1~-,c)
par l'impérialisme colonial bien que ce derni0r ait partout le môme objectif fondamontal e
traita.
• l'Afrique de l'Ouest au sens large ( e~.AOF1 ex-Afrique
Britannique, Cameroun, Tclv"td, Soudan) est celle de l ' éc~orüe de traite •
• l'Afrique Centrale (Zafre, Congo, Gabon, RCA) est calle dos compagnies concessionnaires •
• l'Afrique Orientale et Australe (ex-Afrique britannique, Afri, que du Sud et sos dépendances, -~frique sous colonisation protugaise) ost celle des réserves.
Nous nous interesserons ici à la soule Afrique de l'économie de
. ..
~ II - L 1 AFRIQUE DE L'ECONOMIE DE TRAITE
IDEP/ET/R/2481-1 Page
3
L 1 objectif du capi ts.l central c' ost 7 :répétor..s lo; or.t erÜT des produits d' exportation bon marché.
Le capitalisme central devenu désormais capitalisme de monopolos ou impérialisme intervient directement en Afrique :
• en organi~ant la production agricole et mini~re, en pi~larrl
et en gaspill~nt les ressources naturelles,
en liquidant les classes sociales africaines, courroies de trémsmission, qui sont désormais inutiles pour le capi.té::tl central.
1)Les moyens politiques et économiques qui vont engendrer l'économie
~---
~~-!E~~!~-~~~~--~5::~-~~~~~~! ~ : (
S. Ar1 IN)a) Crganisation d'un monopole commercial dominant maisons coloniales d'import-export.
celui des
Structuration pyramidale du réseau commercial. Au sommet : les maisons coloniales import-export . Au milieu : les Libanos-
Syriens. A ln base : les anciens marchands africains bloqués dans leur développement depuis la colonisation directe.
b) Imposition progressive des paysans qui sont obligés de s'acquitter en nature, puis en argent .
Obligation pour les paysans de produire des produits 11expcr- tati on.
c) Soutien politic:rue de }'Administration coloniale .à dot. noll.vc::;lle~;
couches et classes sociales qui s 'approprient de fait1 les torres villageoises ~t claniq~~s (~~G ~~ chefs de canto~).
Organisation de migrations de mai~ d'oeuvre des zone2 int6ric~rfJs
vers des zones de plantations.
.
'.
IDEP/ET/R/2481-1 Page
4
d) Obligation pour les théocraties alli~es à l'Administration
coloniale de commercialiser le tribut extorqué à la paysannerie.
c) Recours au travail forcé si les moyens ci-dessus sont insuffisants.
Une destructiOn est à c'poror untro les régions o::h0lo- soudcmionnes et les régions équatoriales.
a) ~~~~~~~-~~~~!~~~~!~~ (Golfe de Guinée principalement)
Ici la constitution d'une clnsse de planteurs autochtones
issus de la paysannerie leur a permis do s'approprier une partie des terres et d 1 employer une main d 1 oeuvre so.lariée. Ce qui ,':'._ f::wili tô 11 exportation à grande échelle dos produits. Ainsi 1 1 Adrr.ini strc:tir,J.
coloniale n'avait pas besoin de faire do gros inv0stissemontr;,
::. o.
main d'oeuvre étant abondante et bon marché.
Un pouvoir théocratico-politique local soumis à l'Administra- · tian coloniale (confrèrios mourides du Sénégal, "sultanatrJ" elu Higéria, ote ••• ) va encadrer les pn,ys2.ns dans le but de produire les produits d'exportation exigés pc~r le capitalisme du Centre.
Les formations sociales tributaires qui existaient anciennement ont été intègrées au capitalisme puisque désormais le tribut extor- qué aux communautés payso.nnes est cc.mmerci:.lis~.
3) ~~-~~~~~~~~~~~-~~-!~-!~~~!~-~~E_!~-f~E~2!~~~~-~~~~~!~~-~ f~~~~ ~~~~
a)
~~~!~~~!~~~-~-~~~~~E~~-!~~~~!~~~~~!-~~!~E~~-~~~~~~:!~E~t.
Corrolaire : liquidation ou réduction des commerçants tradi- tionnels à des collecteurs subalterne8 pour les sociétés colonio.los monopolistes (cas des commerçants Saint Louisiens, Haoussa, Dioula, etc ••• )
e o r~
•
' .
b)IDEP/ET/R/2481-1
Page
5
Drainage pnr les sociétés monopolistec do tous les flill[ commer·-
---· --·
...--- ---· ---·---·---
Chaque région économique corronpond à une "économie·-ligne"
un axc1 branché cur l 'extérieur par un port effectuant los
importations et los exportations, ot compte une série do rameaux adjncontG se subdivisant à leur t0ur pour so perdra dan~ 1~
brou;; .sc ( J. SURE'I' - Canale)
Lo rythme do ces flux ost conditionné toto.lemont :pë::r ll"~:
exigenco:J du capi t el central.
c) ~;:;-~.:!:.~~9;;:;_E~~~2!2-~.~' on assito à un "enrichissement" relatif d'une mince zone côtière ct un appauvrissement des régicnc intérieures.
Les mie;rations de main d'oeuvre dos régions intérieures vors les côtes, appauvrissent nécessairement ces régions intérieures.
d)
~E~2 ~~~~~~!~2~-~~~-~~2~~!~~-~!E~2~~~~~-~~~~-!~_EE2~::::~!~2~-~~~~
Qg_g&_Q~~-DT.QQgi~~-d~DY~DT.t.a±iDD·
Corrolairo : baisse relative de la production dos cultures vivrières. Conséquence : certains pays africains sont obligés d'importer dGs produits vivriers (cas du S~négal qui cannait un déficit vivrier chronique). De co fait, d~pendanco totale de ces pays vi~ a vis de 12 métropole coloninlc.
C o n o l u s i o n
L'économie de traite qui n'a pas fondamentalement chang~
après l os indépcndanoos africoinc;_; définit 1' ensemble dô.t: rapportA
·:.~
de subordinCLtio:1/domin;:;tion entre les :f'ormntions soci 2le::t af:ric.:::inc s intègréos ;:;u capitalisme mondial, et le mode de production cCLpit~list~
du centre qui los façonne et los domine (S. AMIN). La finalit6 da ces rt:pports aubordination/domin~:tion7 c 1 ost en dé:."ini·Ci vo le1. rnaxi-
~is~tion du profit du capit~l monopoleur.