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View of Modélisation de la phase d’initiation de la corrosion des aciers dans le béton

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aciers dans le béton

Achour Mohamad

1,2

1 Ecole centrale de Nantes, GeM, Institut de recherche en Génie Civil et Mécanique, France 1 Rue de la Noë, 44321 Nantes mohamad.achour@eleves.ec-nantes.fr

2 Université de Nantes, GeM, Institut de recherche en Génie Civil et Mécanique, France 1 Quai de Tourville, 44035 Nantes

RÉSUMÉ. La corrosion des armatures dans le béton armé est due à l’action des agents agressifs comme les ions chlorures, le

dioxyde de carbone et l’humidité. Un modèle physico-chimique est proposé pour décrire la pénétration de ces agents pendant la phase d’initiation de la corrosion jusqu’à la dépassivation de l’acier. Afin d’identifier clairement les paramètres de transport de ce modèle physico-chimique macroscopique, une démarche multi-échelle est mise en œuvre pour rendre compte de la diffusion dans les bétons. Cette démarche repose sur une description détaillée de la microstructure du béton (constituants et morphologie) par des méthodes de changement d’échelle. Cette approche se veut la plus exhaustive possible avec la prise en compte explicite de l’influence du rapport eau sur liant de la pâte de ciment, des propriétés des granulats et de la zone de transition entre la pâte et les granulats. Après identification de tous les paramètres d’entrée, le modèle physico-chimique macroscopique est utilisé pour évaluer la durée de vie d’un béton soumis au couplage carbonatation/chlorures en milieu insaturé. Suite à une validation du modèle par comparaison à des résultats expérimentaux, plusieurs applications de ce modèle sont présentées.

MOTS-CLÉS : modélisation multi-échelles, modèle physico-chimiques, couplage carbonatation/chlorures, durée de vie.

ABSTRACT. Corrosion of reinforced concrete structures is due to the aggressive agents penetration such as chloride ions, carbon dioxide and moisture. A physico-chemical model is proposed to describe the penetration of these agents during the initiation phase of corrosion until depassivation of the steel. In order to clearly identify the transport parameters of this macroscopic physicochemical model, a multi-scale approach is implemented to consider the diffusion in concrete. This approach is based on taking into account the detailed description of the microstructure of the concrete (constituents and morphology) by upscaling methods. This multi-scale approach is intended to be the most comprehensive with the consideration of the influence of the water-to-binder ratio of the cement paste, the properties of the aggregates and the transition zone between the cement paste and the aggregates. After identifying all the input parameters, the macroscopic physico-chemical model is used to evaluate the service life of a concrete subjected to coupling carbonation / chlorides in unsaturated medium. Following a validation of the model compared to experimental results, several applications of this model are presented.

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1. Introduction

Le béton est un matériau composite poreux et le matériau de construction le plus utilisé dans la construction. Associé à l’acier pour la construction des ouvrages et des structures notamment celles qui se trouvent en milieu marin, le béton est soumis à l’action des agents agressifs comme les ions chlorures et le dioxyde de carbone. Ces agents sont les principales causes de la corrosion des aciers dans le béton armé et cette corrosion conduit à la détérioration des ouvrages à long terme. La prédiction de la durée de vie des ouvrages vis-à-vis de la corrosion des aciers induite par la pénétration des ions chlorures et de dioxyde de carbone nécessite la compréhension et la prise en compte des aspects physico-chimiques des mécanismes de transfert.

Depuis les années 1990, de nombreux travaux ont été consacrés soit à l’étude de transfert d’ions chlorures en milieu insaturé [PHU 2016], [NIE 2003], soit à l’étude de la carbonatation du béton [VIL 2006], [BAR 2004]. Le couplage entre ces deux phénomènes est pris en compte depuis quelques années [LIU 2014], [MAI 2013],[ACH 2018]. De l’ensemble de ces travaux, plusieurs mécanismes physico-chimiques ont été mis en évidence : diffusion, interaction ionique, activité chimique de la solution porale [HUC 1923], convection, cinétiques physiques de dissolution des hydrates de bétons, géochimie, effet d’hystérésis sorption-désorption.

Toutes ces études peuvent être divisées en deux catégories : des modèles numériques qui permettent de déterminer les profils d’ions chlorures et de dioxyde de carbone dans le béton et d’autres campagnes expérimentales qui permettent de déterminer ces mêmes profils expérimentalement. Les modèles numériques sont alimentés par des paramètres d’entrée qui peuvent être déterminés expérimentalement ou à l’aide des formules empiriques de la littérature notamment le coefficient de diffusion en milieu insaturé et la perméabilité à l’eau. Ces campagnes expérimentales sont longues et coûteuses car elles dépendent de beaucoup de paramètres comme par exemple la composition du béton, les propriétés des granulats, le rapport eau/liant, les conditions d’environnement, etc. Les mesures présentent alors une grande difficulté.

Une stratégie est développée dans ce papier pour modéliser le couplage carbonatation/chlorures en milieu insaturé. Cette stratégie consiste à estimer les paramètres d’entrée du modèle comme le coefficient de diffusion des ions chlorures dans le béton en considérant l’influence de la structure poreuse des granulats. La prédiction de ce coefficient de diffusion fait appel aux méthodes d’homogénéisation. Ces estimations dépendent des paramètres morphologiques (microstructure du béton, mortier et pâte de ciment) et physiques (coefficient de diffusion des granulats, pâte et mortier).

A notre connaissance il n’existe pas de modèle prenant en compte l’ensemble des mécanismes de transfert dans le béton en adoptant cette stratégie dans l’identification des paramètres d’entrées notamment le coefficient de diffusion du béton. Cette démarche de modélisation du couplage carbonatation/chlorures en milieu insaturé et l’estimation du coefficient de diffusion du béton par une démarche multi-échelle va constituer la partie centrale et l’originalité de cet article.

Pour atteindre ces différents objectifs, l’article est divisé en cinq sections. La première section décrit le modèle macro et les mécanismes de transfert dans le béton. La deuxième section estime le coefficient de diffusion des ions chlorures par les méthodes d’homogénéisation. La troisième section est consacrée aux résultats et discussions. La dernière partie est dédiée aux conclusions.

2. Modélisation macroscopique du couplage carbonatation-chlorures en milieu insaturé

Peu de travaux dans la littérature ont porté sur le couplage entre le transfert des ions chlorures et le dioxyde de carbone. Or la carbonatation peut avoir des effets physico-chimiques sur la pénétration des ions chlorures. Avec la diminution du pH de la solution porale, les sels de Friedel qui se forment lorsque les ions chlorures réagissent avec les aluminates du ciment vont se dissoudre pour libérer les ions chlorures libres. Ces ions sont responsables du déclenchement du processus de la corrosion. Les travaux de Wang ont montré que la carbonatation du béton empêche la fixation des chlorures par la matrice cimentaire [WAN 2012].

Pour bien comprendre les démarches de la modélisation, la figure 1 montre l’organigramme de la modélisation du couplage carbo/chlorures. Cet organigramme prend à chaque pas de temps et d’espace les paramètres d’entrée qui sont liés à la composition du béton et aux conditions d’environnement. Le modèle est développé en prenant en compte le transfert multi-espèces d’ions agressifs, y compris la diffusion, la migration, l’activité chimique des ions, l’interaction entre les ions chlorures et la pâte cimentaire et la convection en fonction des conditions d’exposition. L’évolution de la microstructure due aux réactions de précipitation et de dissolution pendant le processus de carbonatation est prise en compte à travers l’évolution de la porosité.

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2.1. Transfert multi-espèces

Le transfert des ions dans la solution interstitielle est modélisé par l’équation de Nernst Planck:

𝐽𝑖= −𝐷𝑖[𝑔𝑟𝑎𝑑𝐶𝑖+𝑧𝑅𝑇𝑖𝐹𝐶𝑖𝑔𝑟𝑎𝑑𝛹 + 𝐶𝑖𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑙𝑛𝑌𝑖)] + 𝐶𝑖𝑉 [ 1 ] Où Ji, Di, Ci, zi et Yi sont respectivement le flux (mol/m2/s), le coefficient de diffusion effectif (m2/s), la

concentration (mol.m-3), la valence et le coefficient d’activité de l'ion i. F est la constante de Faraday (C.mol-1), R

est la constante des gaz parfaits ( J.mol-1.K-1), Ψ est le potentiel électrostatique (V) et V est la vitesse de convection. 2.2. Transfert du dioxyde de carbone

Le transfert de dioxyde de carbone se résume par les équilibres physico-chimiques qui existent entre les phases solides et la solution interstitielle du matériau cimentaire [THI 2005]. Lors du couplage carbonatation-chlorures, la porosité (ε) évolue. Le tableau ci-dessous résume le modèle d’évolution de la porosité ∆ε , les cinétiques chimiques et les équilibres thermodynamiques de la carbonatation du béton.

Tableau 1. Cinétiques chimiques, équilibres thermodynamiques du transfert de dioxyde de carbone dans le béton et loi d’évolution de la porosité [THI 2005] .

Cinétiques chimiques Évolution de la porosité Équilibres Thermodynamiques 𝛿𝐶𝑆𝐻0 = 𝜕𝑆𝐶𝑆𝐻 𝜕𝑡 ∆𝜀 = 𝛾̅−𝛾̅𝐶𝑎𝑂𝐻𝑁𝑎𝐶𝑙𝐶𝑁𝑎𝐶𝑙+ 𝛾̅𝐶𝑎𝐶𝑂3𝑆𝐶𝑎𝐶𝑂3 2(𝑆𝐶𝑎𝑂𝐻2 0 − 𝑆 𝐶𝑎𝑂𝐻2) +∆𝛾̅𝐶𝑆𝐻(𝑆𝐶𝑆𝐻0 − 𝑆𝐶𝑆𝐻) [𝐻2𝐶𝑂3] = 𝐾𝐻[𝐶𝑂2] 𝛿𝐶𝑆𝐻0 = 1 3 𝜕𝑆𝐶𝑎𝐶𝑂3−𝐶𝑆𝐻 𝜕𝑡 [𝐻𝐶𝑂3−] = 𝐾1[𝑂𝐻−][𝐻2𝐶𝑂3] 𝛿𝐶𝑆𝐻0 = 3 𝜕𝑆𝑆𝐻(𝑔𝑒𝑙 𝑑𝑒 𝑠𝑖𝑙𝑖𝑐𝑒) 𝜕𝑡 [𝐶𝑂32−] = 𝐾2[𝑂𝐻−][𝐻𝐶𝑂3−] 𝛿𝐶𝑎𝑂𝐻2 0 = 𝜕𝑆𝐶𝑎(𝑂𝐻)2 𝜕𝑡 = −𝑋𝑃01+ℎ 1 𝐷 𝑅𝑝(𝛾) 𝑅𝑐(𝛾)(𝑅𝑐(𝛾)−𝑅𝑝(𝛾)) 𝐾𝑝 = [𝐶𝑎2+][𝑂𝐻−]2

𝑆𝐶𝑎(𝑂𝐻)2 est la teneur en portlandite

(mol/L), 𝑅𝑝(𝛾), 𝑅𝑐(𝛾), 𝑋𝑃0 ,h et D sont des

paramètres qui dépendent de la portlandite.

γ̅NaCl, CNaCl , SCSH0 , SCSH et ∆γ̅CSH

sont respectivement le volume molaire et la concentration du NaCl, la teneur initiale et instantanée de CSH et la variation du volume liée à la carbonatation d’une mole de CSH.

𝐾𝑐 = [𝐶𝑎2+][CO32−]

𝐾𝑒 = [𝑂𝐻−][𝐻+] Figure 1- Organigramme de la modélisation macroscopique

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2.3. Transfert d’humidité

Le moteur du transfert hydrique est modélisé en termes de diffusion, convection et un terme source qui est en relation avec la formation de l’eau lors de la carbonatation du béton.

𝜕𝑆𝑒 𝜕𝑡 = − 𝐾𝑒𝐾𝑟𝑒 𝜀𝜇𝑒 𝜕𝑃𝑐 𝜕𝑆𝑒𝑔𝑟𝑎𝑑𝑆𝑒+ 𝑅𝑎𝐷𝑣𝑎 𝜌𝒆 𝜕𝜌𝒗 𝜕𝑆𝑒𝑔𝑟𝑎𝑑𝑆𝑒− 𝑀𝐻2𝑂 𝜌𝒆 𝜕𝑆𝐶𝑎𝑂𝐻2 𝜕𝑡 [2]

𝐾𝑒,𝐾𝑟𝑒, 𝑅𝑎, 𝐷𝑣𝑎, 𝑃𝑐,𝜇𝑒, 𝑀𝐻2𝑂 et 𝜌𝒆 sont respectivement la perméabilité intrinsèque et relative à l’eau, la résistance

à l’air le coefficient de diffusion de la vapeur, la pression capillaire, la viscosité et la masse molaire et la masse volumique de l’eau. Les 5 premiers termes se calculent en fonction de la porosité et du degré de saturation (Se). 3. Modélisation multi-échelles des propriétés de transport dans le béton

Le modèle numérique détaillé ci-dessus nécessite beaucoup de paramètres d’entrées. Le coefficient de diffusion Di par exemple est un paramètre très important qui influe sur la pénétration des ions chlorures. Ce coefficient de

diffusion en milieu insaturé est déterminé en fonction du degré de saturation et en fonction du coefficient de diffusion mesuré expérimentalement dans un béton saturé [BUC 2000]. La formule empirique de Buchwald permet de déterminer ce coefficient comme ci-dessous :

𝐷𝑖= 𝐷𝑖𝑠𝑎𝑡(𝑊𝜀)𝜆

[3]

Disat , W et ε sont respectivement le coefficient de diffusion en milieu saturé, la teneur en eau et la porosité du

béton. 𝜆 est un paramètre à calibrer avec des résultats expérimentaux. On prend souvent 𝜆=6.

Le coefficient de diffusion en milieu saturé est long à mesurer expérimentalement et dépend de la composition du béton. Une alternative consiste à estimer le coefficient de diffusion par des modèles basés sur des paramètres qui dépendent de la composition du béton et non sur des paramètres empiriques. Cette stratégie repose sur les méthodes d’homogénéisation [ESH 1957].

3.1. Prédiction du coefficient de diffusion par des méthodes d’homogénéisation

Comme le béton est un matériau complexe multiphasique, il comprend des constituants aux propriétés différentes : solution porale, pâte de ciment, sable et graviers. Tout d’abord à l’échelle de la pâte de ciment, l’influence du degré d’hydratation, du rapport eau/ciment et de la connectivité de la porosité sont pris en compte pour déterminer le coefficient de diffusion de la pâte de ciment. Ensuite à l’échelle du mortier et du sable, l’effet de la présence des granulats et de la zone de transition ont été étudiés pour déterminer le coefficient de diffusion du béton. La figure 2 montre les différentes échelles du béton allant de l’échelle des hydrates jusqu’à l’échelle du béton.

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3.2. Morphologie du béton adoptée

La pâte de ciment peut être considérée comme un milieu multiphasique qui se compose de plusieurs phases : pores capillaires, hydrates de densités faibles et hydrates de densités élevées [MA 2015]. Par conséquent, le coefficient de diffusion effectif d’ions chlorures à travers une pâte de ciment Portland hydratée peut être calculé par la théorie d’homogénéisation. La diffusion des ions chlorures dans la solution interstitielle, dans le gel de C-S-H et dans les pores capillaires a été étudiée. Les grains de ciment non hydratés et les cristaux de portlandite ne sont pas perméables.

Le mortier et le béton peuvent être considérés comme un milieu triphasique qui se compose d’une matrice et des granulats avec une ITZ. Les paramètres d’entrée listés dans le tableau 2 sont déterminés après une recherche bibliographique sur la morphologie de la pâte de ciment et ses propriétés physiques. La fraction volumique de chaque phase est déterminée en basant sur le modèle de POWERS [POW 1947]. Le passage à l’échelle du béton en considérant l’influence de l’ITZ nous permet d’estimer le coefficient de diffusion du béton. La fraction volumique de l’ITZ et le coefficient de diffusion dans l’ITZ sont estimés d’après les travaux de Garboczi et Bentz [GAR 1992].

3.3. Paramètres d’entrées nécessaires pour la prédiction du coefficient de diffusion effectif du béton

Pour prédire le coefficient de diffusion du béton, les paramètres d’entrées sont divisés en paramètres liés à la morphologie des particules de différentes échelles et d’autres liés à leurs propriétés physiques.

Le tableau 2 résume ces paramètres d’entrées.

Tableau 2. Les paramètres d’entrées de l’approche multi-échelle

Morphologie Propriétés de chaque phase

Courbe granulométrique et fraction volumique des granulats Coefficient de diffusion des granulats

Forme des hydrates Coefficient de diffusion des hydrates

Connectivité des pores Coefficient de diffusion dans les pores capillaires

Forme des pores Coefficient de diffusion dans les pores du gel Rapport E/C, degré d’hydratation et fraction volumique de l’ITZ Coefficient de diffusion dans l’ITZ

4. Résultats et discussion

Le modèle numérique macro est implémenté dans un code de différences finies pour résoudre les équations. L’application du modèle est faite en premier temps sur un béton de la littérature [KHO 2010] afin de prédire sa durée de vie contre la pénétration du dioxyde de carbone et des ions chlorures. Le tableau 3 montre la composition de ce béton.

Tableau 3. Les constituants du béton utilisé dans les simulations

Matériaux utilisés Composition (kg/m3)

Ciment CEM I 52.5N 303

Gravillon 10/14 875

Gravillon 6/10 211

Sable 0/4 855

Rapport E/C 0.6

4.1. Coefficient de diffusion effectif du béton

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coefficient de diffusion du béton est 3.02E-12 m/s qui est proche de la valeur mesurée expérimentalement qui est 3.36 E-12 m2/s. Le tableau 4 montre une des comparaisons entre les résultats de modèle multi-échelle et ceux

expérimentaux pour d’autres pâtes de ciment et pour d’autres bétons de la littérature à la fin de l’hydratation. Le modèle prédit globalement bien le coefficient de diffusion pour les différentes catégories de béton.

Tableau 4. Coefficient de diffusion des ions chlorures des pâtes de ciment, mortier et bétons : comparaison avec

des résultats expérimentaux de la littérature

Echantillons E/C % Sable % Gravillons Coefficient de diffusion estimé Coefficient de diffusion mesuré

S11 [SUN 2011] 0.23 - - 9.5 × 10−13m2/s 10.4 × 10−13m2/s S11 [SUN 2011] 0.35 - - 4.3 × 10−12m2/s 4.12 × 10−12m2/s S11 [SUN 2011] 0.53 - - 10.35 × 10−12m2/s 10.6 × 10−12m2/s M30S [SUN 2011] 0.35 30 - 4.2 × 10−12m2/s 5.12 × 10−12m2/s M50C [SUN 2011] 0.35 50 - 3.7 × 10−12m2/s 4.28 × 10−12m2/s C40 [CHO 2017] 0.4 30 48 3.1 × 10−12m2/s 3.24 × 10−12m2/s C50 [CHO 2017] 0.5 30 48 8.8 × 10−12m2/s 10.8 × 10−12m2/s C60 [CHO 2017] 0.6 30 48 17.5 × 10−12m2/s 19.3 × 10−12m2/s

4.2. Influence des propriétés des granulats sur le coefficient de diffusion

Pour ce même type de béton, le coefficient de diffusion des granulats n’est pas mesuré pour l’intégrer dans la modélisation. Des essais expérimentaux sont en cours pour exploiter l’influence des propriétés physiques des granulats sur les propriétés de transport dans le béton. Ces essais sont réalisés sur deux types différents des granulats (calcaire compact et calcaire poreux).

4.3. Influence de la carbonatation et de l’humidité sur le transfert ionique

Le couplage entre la carbonatation et les chlorures constitue l’originalité et une des spécificités du modèle. La porosité initiale ε0 est prise égale à 15 % (porosité accessible à l’eau) et la perméabilité intrinsèque à l’eau dans

l’état initial estimée à 2× 10−20m2. Les isothermes de sorption et de désorption sont modélisées à partir des

courbes d’hystérésis sur le même type de béton. Les interactions entre les ions chlorures liés et la matrice cimentaire sont modélisées par un isotherme de type Langmuir à partir des résultats d’essais sur des échantillons concassés soumis à des solutions contenant des ions chlorures selon les recommandations GranDuBe [AMI 2007]. Le béton partiellement saturé est soumis à un environnement contenant des ions chlorures (0.5 M) et du dioxyde de carbone (2%) ainsi qu’à des cycles 6h /6h d’humidification et de séchage durant une année d’exposition. Le modèle regroupe tous les hydrates consommés, les produits formés et la variation de la porosité dans le béton. Les figures 3,4 et 5 montrent l’influence du transfert hydrique et de la carbonatation sur la pénétration d’ions chlorures. D’après la figure 3 la pénétration d’ions chlorures est plus importante en surface ce qui est dû à l’effet de la convection illustré par la courbe en forme de cloche.

Figure 3- Profils d’ions chlorures dans un béton insaturé

0 0,01 0,02 0,03 0,04 0 20 40 Concen tr ation des ions chlorur es libr es en mol /Kg de bé ton Profondeur du béton en mm Résultats numériques Résultats expérimentaux PhuTho 2014

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Cette épaisseur de convection varie en fonction de l’état hydrique du béton. Pour cela il est important d’étudier dans les perspectives de ce travail les paramètres qui influent cette épaisseur comme les cycles d’humidification et de séchage. La figure 4 regroupe aussi la validation du modèle du transfert ionique en milieu insaturé sur d’autres types de bétons de la littérature [BOU 2016].

La figure 5 montre que la pénétration des ions chlorures est plus importante dans le cas d’un béton carbonaté. Les simulations ont été faites sur différents types de béton [ACH 2018].

En effet la carbonatation du béton empêche la fixation des chlorures par la matrice cimentaire et favorise ainsi une libération des ions chlorures dans la solution interstitielle. Nos résultats montrent l’intérêt de considérer ce couplage dans la prédiction de la durée de vie des ouvrages en béton armé.

5. Conclusions

La phase d’initiation de la corrosion des aciers dans le béton est un sujet complexe. Dans un tel processus, le couplage carbonatation/chlorures dans un béton non saturé est en effet gouverné par de multiples phénomènes. L’originalité du travail présenté dans ce papier consiste à considérer :

1- Un modèle numérique multi-ionique pour simuler le transfert d’ions chlorures et de dioxyde de carbone en tenant compte des cycles d’humidification et de séchage dans le béton et des évolutions de la porosité résultant des échanges ioniques.

2- Un modèle multi-échelle pour prédire le coefficient de diffusion des ions chlorures dans le béton. L’approche proposée peut prendre en compte de la présence des granulats, de leur morphologie et de la microstructure du béton notamment les pores capillaires, les produits hydratés du ciment (C-S-H et portlandite) et les zones d’interfaces.

En utilisant le coefficient de diffusion des ions estimé comme un paramètre d’entrée, le modèle macro permet de prédire les profils de concentration en chlorures dans le béton. Par conséquent, le modèle global peut être considéré comme un outil pour estimer la durée de vie des ouvrages en béton armé.

Figure 4- Profils d’ions chlorures dans un béton insaturé BHP2000

0 0,02 0,04 0,06 0,08 1 10 19 28 37 46 Concen tr ation des ions chlor ur es tot aux en mol/Kg de bé ton Profondeur du béton en mm

Béton M25

Résultats numériques Résultats expérimentaux Baroghel-Bouuny 2016

Figure 5- Influence de la carbonatation sur la pénétration d’ions chlorures du béton de référence

0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 Pr of ondeur de pene tr ati on en (mm) Temps en années carbo/chlorures Chlorures

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6. Bibliographie

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Figure

Tableau 1. Cinétiques chimiques, équilibres thermodynamiques du transfert de dioxyde de carbone dans le béton  et loi d’évolution de la porosité [THI 2005]
Figure 2-  Stratégie d’homogénéisation utilisée dans l’approche multi-échelle
Tableau 3. Les constituants du béton utilisé dans les simulations
Tableau 4. Coefficient de diffusion des ions chlorures des pâtes de ciment, mortier et bétons : comparaison avec  des résultats expérimentaux de la littérature
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