RAPPORT DE LA CONSULTATION ÉCRITE
Demande de démolition pour l’immeuble sis au 367, rue Mousseau
1. Mise en contexte
Dans le contexte de la gestion de crise entourant le coronavirus (COVID-19), le gouvernement du Québec a rendu le 24 mars 2021 le décret 433-2021 qui prévoit notamment :
« Que toute procédure, autre que référendaire, qui fait partie du processus décisionnel d’un organisme municipal et qui implique le déplacement ou le rassemblement de citoyens est remplacée par une consultation écrite, annoncée au préalable par un avis public, d’une durée de 15 jours; ».
Conformément à cet arrêté, la procédure de consultation sur cette demande de démolition a été remplacée par une consultation écrite d'une durée de 15 jours, annoncée au préalable par un avis public.
2. Déroulement de la consultation écrite
Un avis public a été publié sur le site Internet de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve le 10 juin 2021 annonçant la demande d’autorisation de démolition et invitant les personnes désirant s’exprimer à ce sujet à transmettre leurs commentaires et/ou questions par courriel ou par la poste.
La consultation écrite s’est tenue du 17 juin au 2 juillet 2021 inclusivement.
À l’expiration de la période prévue pour la consultation, les oppositions suivantes ont été reçues : Danielle Dagenais À qui de droit, à la personne concernée,
Je m’oppose pour cette démolition, vous êtes entrain de détruire nos cartiers si précieux.
Vous êtes entrain de défaire notre environnement de citoyenneté paisible.
Vous nous créés du bruit interminable accompagner de la poussière irrespirable d’un chantier de construction sur une échéancier long terme.
Vous nous compacté comme des sardines. L’espace de stationnement n’est plus vivable.
La neige est compactée comme une montagne dans nos ruelles là ou il y plus d’espace pour circuler et en cas d’incendie fini on est foutu.
Où est passé la vraie règlementation régissant la démolition d’immeuble oui mme Valérie Plante a-t-elle lu la règlementation des territoires bien identifié et bien zoné…
Et si nous nous engageons comme citoyens de mettre le nez dans livres régissant les constructions de condos massifs...
Et s’il y avait des pots de vins pour construire de tel projet.
Et si nous passons en groupe devant les médias sociaux les plus populaires pour dénoncer ce qui arrivent dans nos cartiers tranquille et zoné et règlementé… (voir les 2 immeubles de condos sur la même rue soi l’avenue Lebrun, Montréal ?).
Non c’est fini terminé… on prend nos valises et on ira aux combats pour vraiment obtenir la source pour en connaitre l’énigme.
J’ose espérer que le courtier immobilier tomberait de bas…. Il y a une anguille sous roche à découvrir venant de la mairesse de Montréal ou de paires…
Reste à voir la suite.
Dans l’attente de vos nouvelles très prochainement.
Sylvie De Celles La présente est pour m’opposer à la démolition de la maison au 367, rue Mousseau, Montréal.
Tout d’abord, le 367, rue Mousseau est l’adresse civique du logement du 2e étage de la maison 369, rue Mousseau. Il y a donc
une erreur sur la formulation de l’avis puisque la démolition concerne le 369 et le 367, rue Mousseau.
Aussi, dans le plan présenté (plan-C), on parle de 6 logements. Si on calcule 1 voiture par logement, cela veut dire 6 voitures de plus à stationner sur la rue étant donné que dans la construction il n’y a pas de place de stationnement prévue sur le terrain.
Dans le plan, on voit aussi les futurs logements (plan A et B) qui comprennent aussi 6 logements chacun donc pour un total de 18 logements.
Présentement, il y a 21 logements sur la rue Mousseau entre la rue Notre-Dame et Bellerive. Bien que plusieurs logements ne possèdent qu’une voiture, on compte 3 logements avec 2 voitures pour un total de 20 voitures qui se stationnent sur la rue. Souvent, il n’y a plus de place pour les résidents car la popularité de la Promenade Bellerive et la piétonisation de la rue Bellerive font que les visiteurs stationnent sur la rue Mousseau. Où ces futurs résidents se stationneront-ils? Si dans le projet il y avait des espaces de stationnement prévus, je ne m’opposerais pas à ce projet.
Aussi, on parle de verdissement. Est-ce que ce projet respecte les nouvelles normes de verdissement pour éviter les îlots de chaleur ? J’en doute fort.
Donc, pour toutes ces raisons, je m’oppose au projet présenté tel quel.
Je remercie les membres du comité de réévaluer ce projet en fonction de la qualité de vie des résidents actuels qui sont déjà envahis par tous les automobilistes qui viennent profiter de la Promenade Bellerive. Un stationnement privé devrait être prévu dans le futur projet de développement pour le bien-être des futurs résidents.
Gérald Domon Le citoyen s’oppose à la demande de démolition en déposant un document qui est joint au présent rapport – annexe 1.
Le 3 juillet 2021
_______________________________________ Dina Tocheva
Secrétaire d’arrondissement
Dina Tocheva, secrétaire
d'arrondissement
Signature numérique de Dina Tocheva, secrétaire d'arrondissement
Annexe 1
Montréal le 29 juin 2021 Objet : Opposition à la démolition du 367‐369 Mousseau Madame, Monsieur Par la présente je m’oppose à la démolition du 367‐369 Mousseau, bâtiment d’intérêt patrimonial1 situé dans un secteur sensible et ce, pour trois principales raisons. 1‐ Le document rendu public par le Comité de démolition, ne convainc aucunement de la nécessité de la démolition de ce bâtiment patrimonial. a) Des propriétaires de bâtiments situés dans le quartier ont déjà démontré qu’il était financièrement possible et souhaitable d’actualiser l’entièreté de l’intérieur d’une propriété tout en conservant l’enveloppe externe; b) le demandeur ne pouvait ignorer lors de l’acquisition du bâtiment qu’en raison de la nature argileuse des sols, toute propriété située à Mercier‐est est susceptible de commander des coûts considérables pour assurer la stabilisation des fondations et les nombreux correctifs qui doivent y faire suite. A titre d’exemple, pour assurer la sauvegarde de notre maison unifamiliale, nous avons à compter de 2009 investi (et non dépenser) plus de 80,000 $ pour le pieutage et pour assurer les nécessaires correctifs (re : fenêtres, « rebriquelage » de la façade, stabilisation et restauration de la vérenda, aménagement paysager, etc.) c) un relevé des duplex affichés sur centris2 révèle qu’à cette date, 28 duplex étaient en vente dans le quartier Tétreaultville3, la valeur moyenne du prix demandé étant de 572 250$. C’est à l’aune du point b) et de cette valeur moyenne qu’il importe de fortement relativiser l’assertion voulant que la somme de 370K à 420K nécessaire à la restauration du bâtiment, ne représenterait « pas un scénario réaliste »4. A la lumière des faits, ce scénario parait d’autant plus réaliste qu’une fois mis à niveau le bâtiment bénéficiera d’une double plus value : celle de la valeur patrimoniale et celle de la proximité de la Promenade Bellerive 2‐ Il est déplorable que le document soumis à consultation ne comporte aucune simulation visuelle permettant de voir comment le projet de remplacement de l’immeuble d’intérêt patrimonial situé en zone sensible s’intégrera à l’existant. Les croquis du bâtiment projeté tout comme ceux des deux bâtiments connexes ne sont pas suffisamment précis et sont présentés 1 Le rôle d’évaluation indique 1910 comme année de construction. Or, la construction pourrait être antérieure car, comme dans le cas de notre propriété, 1910 correspond à l’année de fusion de Tétreaultville avec la ville de Montréal et non à la date réelle de construction qui dans les faits lui est antérieure 2 Relevé effectué à 20h, le 29 juin 2021 3 Défini ici comme étant délimité par le fleuve au sud, la rue Sherbrooke au nord, l’avenue George‐V à l’est et l’autoroute 25 à l’ouest. 4 Citation tiré du point 6 du document soumis au public
comme s’ils allaient s’implanter dans un espace vierge, Que verront les résidents du côté ouest de la rue Mousseau; que verra‐t‐on en tournant côté sud à partir de Notre‐Dame; que verra le marcheur de la rue Bellerive qui porte son regard du côté nord? Strictement impossible de le savoir. Malgré toutes ces imprécisions (volontaires?), ce qui est certain est que le projet de remplacement demeurera « pas concluant ni convaincant»5 non seulement en raison de la pauvreté de son design mais aussi parce qu’il fait fi de certaines caractéristiques du secteur sensible. A titre d’exemple, AUCUN plex de ce secteur ne compte une seule entrée pour l’ensemble des logements. Il y a là une caractéristique du vocabulaire architectural qui porte une dimension sociale significative. Ce ne sont pas des blocs où tout le monde entre par la même porte qui caractérise le secteur sensible mais des plex individualisés. 3‐ La question de l’insertion/intégration ne peut se limiter à la seule dimension architecturale, elle renvoie inévitablement à l’aspect social et, sur ce plan, la question du stationnement – question très sensible comme on a pu le constater ces récentes années – ne peut être ignorée. A terme le projet soumis viendra jouter 18 logements à ceux existant sur la rue Mousseau. Un inventaire aussi sommaire soit‐il conclura inévitablement que dans le secteur sensible au sein duquel le projet est proposé, il y a un peu plus d’une voiture par logement. C’est donc dire qu’à la suite du projet soumis, il faut anticiper au mieux une douzaine de voitures au pire une vingtaine. Or, la popularité croissante du parc de la Promenade Bellerive fait en sorte que non seulement les espaces de stationnement sur la rue Bellerive sont de plus en plus fréquemment saturés mais aussi que les rues perpendiculaires (Mousseau et Desormeaux) sont pleinement sollicitées jusqu’à la rue Notre‐Dame. En autorisant l’ajout de 18 nouveaux logements sans aborder la question du stationnement, le projet générera inévitablement des ennuis réels aux résidents et d’inévitables tensions.6 En résumé, le promoteur dans son propre intérêt, doit préserver, comme il s’est fait en différents endroits, l’enveloppe extérieure de ce bâtiment à valeur patrimoniale situé dans un secteur sensible. Il doit bonifier sensiblement le projet pour les terrains annexes. Aussi, le comité de démolition doit envoyer un message clair pour briser la conviction qu’ont plusieurs développeurs à savoir qu’il suffit d’acquérir des bâtiments patrimoniaux, de les négliger pendant 2‐3 années pour obtenir l’autorisation de démolition et les remplacer par des projets « pas concluant ni convaincant»7. Gérald Domon Professeur associé École d’urbanisme et d’architecture de paysage Université de Montréal Montréal 5 Tiré in extenso de la décision numéro : 27‐DEMO‐2021‐0005 6 Il importe de préciser que le signataire traite de cet aspect de manière désintéressée puisqu’il dispose de son propre espace de stationnement 7 Tiré in extenso de la décision numéro : 27‐DEMO‐2021‐0005