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Histoire critique de l’architecture 3

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Academic year: 2021

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(1)

Polycopie de Cours :

Histoire critique de l’architecture 3

Niveau : 2ème année Licence

Réalisé Par : Dr. Hana SALAH-SALAH Maître de conférences classe « B »

2020-2021 République Algérienne Démocratique et populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université 08 Mai 45 Guelma Faculté des Sciences et de la Technologie

Département d’architecture ةيرئازجلا ةيروهمجلا ةيبعشلا ةيطارقميدلا يملعلا ثحبلاو يلاعلا ميلعـتلا ةرازو ةــــــملاق 45 يام 08 ةـعـماـــــــــــــــج يلك ـــ لعلا ة ـــــــــــ مو يجولونكتلاو ــ ا سق ــــ سدنهلا م ـــــ ة ةيرامعملا

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1

Département d’Architecture

Polycopie de Cours :

Histoire critique de l’architecture 3

Niveau : 2ème année Licence

Réalisé Par : Dr. Hana SALAH-SALAH Maitre de conférences classe « B »

2020-2021

République Algérienne Démocratique et populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université 08 Mai 1945 Guelma

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2 Informations sur la matière

Extrait du Canevas

Domaine : Architecture et métiers de la ville. Filière : Architecture et urbanisme.

Spécialité: Architecture. Parcours: licence, semestre 3

Unité d'enseignement : UE Fondamentale 3 Matière: Histoire critique de l’architecture 3 Crédit: 4

Coefficient: 4

Volume horaire semestriel total : 45 heures  Nombre des heures par semaine : 1h30

Contenu de la matière (Canevas) : De la naissance de l’Islam au déclin des pouvoirs centraux.

- Le monde musulman, éléments géographiques et historiques. - Première architecture musulmane (610-661).

- Ville (s) et architecture (s) durant la période omeyyade (661-750). - Ville (s) et architecture (s) durant la période abbasside (750-945).

(4)

3 Table des matières

Information sur le matière ... 3

Table des matière ... 3

Liste des figures ... 6

Avant-propos ... 8

Cours 1 : Le monde musulman, éléments géographiques et historiques ... 9

Introduction ... 9

I. L’Arabie antéislamique ... 9

I.1 Une terre de civilisations méconnue ... 9

I.2 Contexte géopolitique à l’avènement de l’Islam ... 10

II. Retour sur les premiers temps de l’Islam ... 10

II.1 Chronologie des premiers évènements historiques à l’arrivée de l’Islam ... 10

II.2 Villes et architecture pendant les premier temps de l’islam ... 10

a.Masjid Nabaoui ... 11

b. La Qaaba ... 11

c. Villes et urbanisation ... 12

Conclusion ... 12

Bibliographie ... 12

Cours 2 : Autour de l’art islamique ... 13

Introduction ... 13

I. L’art dans la pensée islamique ... 13

II. Les principales caractéristiques de l’art islamique ... 14

II.1La prépondérances de l’art abstrait ... 14

II.2. L’influence politique (l’art de la cours) ... 16

II.3 L’influence climatique ... 16

III. L’art islamique dans l’histoire universelle de l’art ... 16

Conclusion ... 17

Bibliographie ... 17

Cours 3 : Eléments de lecture de l’architecture islamique ... 18

Introduction ... 18

I. Typologies des Bâtiments ... 18

I.1Architecture religieuse ... 18

I.1.1Lieux de culte -La mosquée ... 18

(5)

4

b. Eléments constitutifs d'une mosquée... 19

I.1.2 Lieux d’enseignement- La madrasa ... 22

I.1.3Lieu d’isolement ... 22

a. le Ribat ... 22

b.Khanka ... 23

c.Zaouya ... 23

I.1.4 Architecture funéraire ... 23

I.2 Architecture civile et palatiale ... 24

I.2.1 Les palais ... 24

I.2.2 La habitations ... 25

I.2.3 Mâristân et structures sanitaires ... 25

I.2.4 Structures d’hygiène ... 25

I.2.5 Structures de commerce ... 25

II. Eléments et techniques de Construction ... 26

II.1 Eléments de structure ... 26

II.1.1 Colonnes et piliers ... 26

II.1.2. Les Arcs ... 26

II.2 Eléments de couverture ... 30

II.2.1 Dômes et coupoles ... 31

II.2.2 Voutes ... 31

II.3 Matériaux de construction ... 32

Conclusion ... 33

Bibliographie ... 33

Cours 4 : Villes et habitats en terre d’Islam ... 34

Introduction ... 34

I.« Ville islamique», les alentours d’un concept mitigé ... 34

II. Les Médinas du Maghreb ... 35

II.1 Luminaire ... 35

II.2 Lecture critique du cadre physique de la médina ... 35

III. Quand la maison produit la médina ... 39

III.1 Autour du mot « Dar » ... 39

III.2 Caractéristique physique la maison traditionnelle dans les médinas en Algérie. ... 39

Conclusion ... 42

(6)

5 Cours 5 : Les premières écoles stylistiques en Architecture islamique. L’architecture

Omeyade (661-750) ... 43

Introduction ... 43

I. Notice historique ... 43

I.1 Avènement et prospérité ... 43

I.2 Déclin et chute : ... 44

II. Architecture et urbanisme Omeyade. ... 44

II.1 Urbanisme Omeyade. ... 44

II.2 Architecture Omeyade ... 47

II.2.1 Architecture religieuse ... 47

a.La coupole du Rocher ... 47

b. La grande mosquée de Damas 705-715 ... 48

c.Autre réalisations ... 51

II.2.2 Architecture civile ... 51

II.3 Caractéristiques de l’architecture Omeyades ... 52

II.3.1 Les éléments architecturaux ... 52

II.3.2 Les éléments constructifs et décoratifs ... 53

Conclusion ... 53

Biliographie ... 53

Cours 6 : Les premières écoles stylistiques en Architecture islamique. L’architecture Abbasside (750-1258) ... 54

Introduction ... 54

I.Notice historique ... 54

I.1 Avènement et prospérité ... 54

I.2 Déclin et chute ... 54

II. Architecture et urbanisme Abbasside ... 55

II.1. Urbanisme Abbasside ... 56

II.2.Architecture Abbasside ... 58

II.2.1 Architecture religieuse ... 58

II.2.2 Architecture civile ... 60

II.3 Caractéristiques de l’architecture Abbasside ... 60

Conclusion ... 62

(7)

6

Liste de figures

:

N°. Figure Titre Num.

Page

Figure 1-1 La cité Maudite: Madaine Salah (Arabie Saoudite) 9

Figure 1-2 Nabatéen- Cite de Petra (Jordanie) 9

Figure 1-3 Plan de la mosquée du prophète à son état initial (premiers agrandissement pendant la vie du Prophète)

11

Figure 2-1 Décors Floral dans le Taj Mahal en Inde 14

Figure 2-2 Typologie des calligraphies arabes selon les Ecoles v v 15 Figure 2-3 Décores géométrique sur faïence dans l’Alhambra de Grenade 15

Figure 2-4 L’arbre de l’architecture de Banister Fletcher 17

Figure 3-1 Différents types de minaret dans l’architecture islamiques 21

Figure 3-2 Ribat de Monastir Tunisie 23

Figure 3-3 Tour funéraire en Iran : Gonbad-e Qabu 24

Figure 3-4 Typologie des supports verticaux dans la mosquée 26

Figure 3-5 Typologie des arcs utilisés dans l’architecture islamique 29 Figure 3-6 Typologie des éléments intermédiaires dans les structures

verticales

30 Figure 3-7 Coupole nervurée de la grande mosquée de Courdoue 31 Figure 3-8 Dôme a cannelures de la grande mosquée de Kairouan 31

Figure 3-9 Voute d’arrête 32

Figure 3-10 Voute en berceau 32

Figure 4-1 Tracé viaire de la médina de Annaba à l’époque turque 36 Figure 4-2 L’espace public dans la médina de Annaba à l’époque turque 36

Figure 4-3 Classification dimensionnelle du système viaire 37

Figure 4-4 Vue sur un Patio bordé d’un portique à a arcature dans un palais Algérois

40 Figure 4-5 Qbu et encorbellement dans les maisons de la Casbah d’ Alger 41

Figure 5-1 Etendue de l’empire Omeyade vers l’an 750 44

Figure 5-2 Schéma explicatif de l’organisation de la ville omeyade par

rapport aux villes du premiers temps de l’islam. 45

Figure 5-3 Damas, la Ville islamique sur un tracé romain. 46

Figure 5-4 La couple du Rocher à Jérusalem 47

Figure 5-5 Plan de mosquée des Omeyyades à Damas 48

Figure 5-6 Mosquée des Omeyyades : la Coupole du Trésor 49

Figure 5-7 La grande Mosquées de Omeyade à Damas : Aspect extérieur 49 Figure 5-8 La salle de prière de la grande Mosquées des Omeyades à

Damas

50 Figure 5-9 Photographie du palais du désert: Quasr El Hayr Echarqi 51 Figure 5-10 Plan du palais du désert: Quasr El Hayr El gharbi 52

(8)

7 Figure 6-1 Etendue de la dynastie Abbasside entre 786 et 809 55 Figure 6-2 Schéma explicatif de l’organisation de la ville Abbasside 56

Figure 6-3 La carte de Bagdad à l’époque Abbâsside 57

Figure 6-4 Reconstitution de Bagdad Vers le IXe siècle 57

Figure 6-5 Minaret (dit) El Melouiya de la grande Mosquée de Samarra 58

Figure 6-6 Plan de la grande mosquée de Samara 59

Figure 6-7 Photographie de la Grand mosquée Samarra. 59

(9)

8

Avant-propos

Il s’agit d’un cours prodigués dans le cadre de la matière histoire critique de l’architecture. L’enseignement est destiné aux étudiants de deuxième année du parcours licence.

L’objectif pédagogique de la matière est de permettre à l’étudiant l’acquisition des instruments méthodologiques nécessaires à la lecture du langage architectural. Il leur fournira aussi les outils nécessaires à la formation du jugement critique à partir des points suivants :

 Initier l’étudiant à approcher l’œuvre architecturale par une observation minutieuse et un examen direct.

 Acquérir les savoirs et les techniques d’analyse qui lui permettront d’inscrire l’architecture dans des structures géométriques et stylistiques déterminées.

 Reconnaître les codes architecturaux inhérents à une époque esthétique, émanant d’une société donnée.

Le troisième semestre du parcours licence se focalise sur l’histoire de l’architecture islamique. L’objectif scientifique étant de permettre à l’étudiant un positionnement chronologique de la période historique étudiée à travers :

 Un rappel des grands événements historiques survenus avec l’avènement de l’islam et leur répercussion sur les différentes écoles architecturales.

 Identifier le concept de l’art islamique avec toutes les notions et les connotations qui s’y attachent.

 Initier l’apprenant au répertoire stylistique islamique, pour leur permettre l’identification des éléments qui le composent

 Cadrer les aspects théoriques de l’urbanisme et la ville islamique.

 Distinguer les premières écoles d’architecture islamiques, leurs caractéristiques et leurs influences.

(10)

9

Cours 1 : Le monde musulman, éléments géographiques et

historiques

Introduction

Depuis la nuit des temps, la religion a souvent contribué à transformer le paysage terrestre (Bourgey 1970). Parmi les religions monothéistes l’islam est celle qui a laissé et continue de laisser la plus forte empreinte sur le paysage et les activités humaines. L’architecture est un des domaines où l’influence de la religion islamique s’illustre parfaitement.

De fait, hormis l’étendue géographique immense de la « terre d’islam », cette religion, a su donner des traits communs qui assurent l’unité de ladite « Architecture islamique ».

I. L’Arabie antéislamique

I.1 Une terre de civilisations méconnue

La péninsule arabique s’est souvent présentée comme un territoire en marge de l’histoire, sa géographie hostile et désertique l’a protégé des incursions (mésopotamiennes,

pharaonique…etc.).

Toutefois, un important développement des cultures sédentaires dans le sud du pays a eu lieu : Aménagements hydrauliques (barrage au Yemen : Maarib, Hadramaout), temples…etc. (Le Bon, 2009)

Au centre et au nord la construction troglodyte témoigne d’un savoir-faire constructif axé autour de la volonté de s’adapter avec le relief rocheux. La civilisation nabatéenne a légué un des chefs d’œuvres de l’humanité, la cité de Petra taillés dans les falaises rouges. A l’époque de l’empire romain un commerce intense s’établit entre l’Arabie et Rome (l’importation des aromates).

Figure 1-1 : La cité Maudite: Madaine

Salah (Arabie Saoudite)

Source :https://whc.unesco.org/fr/list/1293/

Figure 1-2 : Nabatéen- Cite de Petra (Jordanie) Source :https://whc.unesco.org/fr/documents/110312

(11)

10 I.2 Contexte géopolitique à l’avènement de l’Islam

L'islam apparaît en Arabie au début du VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet (PSSL). À cette époque l'Arabie est sous l'influence des deux plus grandes puissances mondiales de l’époque à savoir la dynastie Perse Sassanide, et l’empire byzantins.

Sur le plan architectural et urbain, la péninsule arabique étant aux frontières et à l’interface entre ces deux civilisations va progressivement s’imprégner et s’approprier de leurs styles. (Kemp 1982)

II. Retour sur les premiers temps de l’Islam

II.1 Chronologie des premiers évènements historiques à l’arrivée de l’Islam 570 AC. Naissance du prophète à la Mecque

610 AC. Appel de Dieu pour la première fois

622 AC. Hijra à Yathrib qui deviendra : Al Madina (Médine).

630 AC. Changement de l’orientation de la prière qui se fera désormais vers la Kaaba. 632 AC. Décès du prophète (PSSSL)

632-661 : La période des Qualifs bien guidés. En 634 sous le Qualif Omar a débuté l’expansion foudroyante de l’Islam dans le monde antique.

La période des quatre premiers Qualifs s’est achevée par un événement historique important. Il s’agit du conflit Mouaouya-Ali qui va marquer l’histoire de l’Islam à tout jamais. Cet évènement a engendré l’apparition des trois grandes Branche de l’islam : Sunisme, Chiisme,

Kharidjisme. Hormis les distinctions politico-religieuses qui les caractérisent, ils présenteront

des traits architecturaux et stylistiques propres à eux.

II.2 Villes et architecture pendant les premier temps de l’islam

Pendant la vie du prophète, Médine était devenu un centre urbain où s’établissait un nouvel ordre social. Un mode de vie et une pratique rigoureuse de la religion islamique.

De ce fait, ériger des structures grandioses n’était nullement une priorité.

(12)

11

a.Masjid Nabaoui

La première mosquée construite à Médine en 622 reflétait parfaitement cette vision. Le bâtiment de forme carrée avec 50m de côté était construit en briques de terre cuite séchées au soleil. Sur le côté nord et sud sont disposées des colonnes en tronc de palmier, supportant des feuilles de palmier pour créer de l’ombre (fig.1-3).

Figure 1-3 : Plan de la mosquée du prophète à son état initial (premiers agrandissement pendant la vie du Prophète)

Source : (Malik et Beenish 2016)

b. La Qaaba

L’art de l’Islam est intimement lié à l’aspect de la Qaaba et de son rôle liturgique. De ce fait son importance centrale pour l’art et surtout pour l’architecture islamique est éminente. (Burckhardt, 1985)

Bâtiment de forme cubique dont le nom en arabe renvoi à la forme. Hormis le fait qu’il soit construit antérieurement à l’Islam ce bâtiment est le plus important sanctuaire de la religion islamique.

Le bâtiment de granite est un faux parallélépipède dont les dimensions sont : côté est, 11,68 mètres ; côté ouest, 12,01 mètres ; côté sud, 10,18 mètres ; côté nord, 9,90 mètres. Le volume a fortement inspiré l’architecture islamique : Simplicité architecturale (ligne droite), notion de Centralité (tourner autour, notion de direction), Géométrie (usage de l’angle droit).

(13)

12 c. Villes et urbanisation

La vie urbaine était parmi les premiers fondements de la société musulmane (Grandet 1992), en témoigne le nom « Al Madina » qui se substitue à Yathrib.

Dans un premier temps, les musulmans se sont installés dans les anciennes villes déjà existantes : Damas, Bagdad, Jérusalem…etc. Ils ont ensuite commencé a fondé de nouvelles villes: Koufa et Basra en Iraq, Fustate en Egypte et Kairouan en Tunisie (Salah-Salah 2018).

Conclusion

L’essor économique et culturel qu’a connu la civilisation islamique revient en partie à la situation géographique ainsi qu’aux différents apports historiques. De fait, dans un petit laps de temps la religion islamique s’étendit sur les grands horizons du monde (Benyoucef 2005). C’est ainsi que cette civilisation allait promouvoir un riche mouvement scientifique technique et artistique ainsi qu’une culture marquée d’une âme et d’un sens qui font son originalité et sa spécificité.

Bibliographie

Benyoucef, B. (2005). Introduction à l'histoire de l'architecture islamique. Alger: OPU. Bourgey, A. (1970), Islam et géographie (vol.45), Lyon: revue de géographie de Lyon. Burckhardt, T. (1985). L'art de L'islam, Langage et signification. Paris: Sindbad.

Grandet, D. (1992). Architecture et urbanisme islamiques. Alger: Office ds publication . Kemp, P. (1982). Territoire d'Islam, Le monde vu de Mossoul au XVIIIe siècle. Dijon: Sindbad.

Le Bon, G. (2009). La civilisation des arabes. Alger: Casbah .

Malik, S., & Beenish, M. (2016). Perception of house designe in Islam: Experience from

Saudi Arabia, and pakistan. Journal of islamic Throught and civilisation 6.

Salah-Salah, H. (2018). Approche patrimoniale de la médina de Annaba. L'identité urbaine

comme démarche. Annaba: thése de docotrat es science, université Badji Mokhtar.

Webographie :

https://whc.unesco.org/fr/list/1293/

(14)

13

Cours 2 : Autour de l’art islamique

Introduction

La succession est l’une de règles les plus pérenne de l’histoire. Chaque civilisation emprunte de celle qui la précédé des éléments qui lui permette de démarrer et d’évoluer par la suite. Dans ce mouvement de relais des civilisations, l’Islam eut à emprunter au début une grande part de son art aux civilisations qui l’ont précédé. (Benyoucef 2005).

L’objectif du cours est : L’initiation à l’art islamique, ses origines, influences et spécificités. La philosophie islamique et son rapport avec l’art islamique.

I. L’art dans la pensée islamique

Peut-on parler d'un art islamique, alors que la civilisation née de l'islam s'étend sur quatorze siècles et sur un espace qui va de l'Atlantique au Pacifique, du Maroc jusqu'à l'Indonésie, et que cette civilisation a poussé des ramifications un peu partout dans le monde (Chine, Europe de l’est…etc)1?

Cette terminologie unificatrice (associer l’art ou l’architecture à une religion) vient du fait que l'islam n'a jamais vraiment séparé monde spirituel et monde temporel ; dès sa genèse, il s'imposa comme religion triomphante, dans la cité comme dans les âmes.

Ainsi avec les conquêtes islamiques et au contact de l’héritage hellénistique ; la découverte de la philosophie grecque va se répercuter dans le domaine de la culture et des arts.

La pensée islamique intégrera avec l’enseignement du Coran, les conceptions d’Aristote, de Platon et de Pythagore, ce qui lui permettra de se développer rapidement (Boussora 2004) Les musulmans qui se sont intéressé de près aux mathématiques les ont intégré dans l’art et l’architecture à travers l’usage des figures géométriques ; retrouvé tant au niveau des décorations que de l’abstrait, comme la calligraphie considéré par Platon comme étant « les

plus belles » (Boussora 2004).

1 Marianne BARRUCAND, « ISLAM (La civilisation islamique) - L'art et l'architecture », Encyclopædia

Universalis [en ligne], consulté le 8 novembre 2020. URL :

(15)

14 II. Les principales caractéristiques de l’art islamique

II.1La prépondérances de l’art abstrait

L’art islamique n’est pas un art plastique. Ainsi les volumes et les reliefs sont absents. La sculpture proprement dite tout comme les formes vivantes (animales et humaines) n’existent pas. (Burckhardt, 1985)

L’imitation relevant de l’art plastique s’avère prohibée et cède la principale place à l’art abstrait. L’esthétique très valorisée en islam, explique pour sa part le privilège accordé à la décoration ; domaine très riche de l’expression artistique. (Burckhardt, 1985)

La beauté se joint à la simplicité et à la pureté pour donner naissance à une œuvre indépendante de formes et de couleur.

La recherche de l’abstrait s’illustre dans trois thèmes :

 Le décor floral : Il repose sur la création de motifs ornementaux d’inspiration florale. dans l’optique de d’imiter la nature.

 Le décor épigraphique (calligraphique): La recherche de l’abstrait dans la beauté de la lettre ; la calligraphie prend même parfois une valeur symbolique.

Les inscriptions calligraphiques sont de véritables témoins historiques de l’évolution de l’architecture islamique. Le plus ancien de ces échantillons continu d’orner les pourtours de la coupole du dôme du Rocher.

Figure 2-1 : Décor Floral dans le Taj Mahal en Inde Source :

(16)

15

 Le décor géométrique : Le plus abstrait de tous ; il résulte d’un sens intellectuel produit de tracés et de formes géométriques. Il résume la prépondérance de l’esprit intellectuel abstrait sur le sens plastique.

Figure 2-2 : Typologie des calligraphies arabes selon les Ecoles Source : Par Wissam Shawkat dans

https://www.pinterest.com.mx/pin/8866530500696017/?nic_v2=1a7AemDIV

Figure 2-3 : Décores géométriques sur faïence dans l’Alhambra de Grenade Source :

(17)

16 II.2. L’influence politique (l’art de la cours)

L’art devint un moyen privilégié de l’expression du pouvoir. Pour s’affirmer chaque dynastie utilise l’architecture pour exprimer sa grandeur. De ce fait, il existe un rapport positif entre l’ampleur de la dynastie en question et la grandeur de son architecture.

Toutefois, très souvent le même édifice exprime dans sa totalité des styles différents (ajouts, reconstruction, réfections…etc). (Benyoucef, 2005)

II.3 L’influence climatique

L’influence climatique sur l’art islamique est fortement présente. Ce qui donne un cachet architectural assez particulier. Le manque d’ouverture sur les façades des maisons, l’organisation particulière des bâtiments autour d’une cours centrale ou encore des dispositifs climatiques particuliers (ex. Milkaf) peuvent exprimer le rapport particulier au climat.

III. L’art islamique dans l’histoire universelle de l’art Dans la carte de l’histoire de l’art traditionnelle, l’art et l’architecture islamiques sont compris entre 622 après J.-C. – l’an I du calendrier musulman – et le XVIIe siècle (moment où commence le prétendu déclin de l’art islamique), alors que la religion islamique continue d’être pratiquée.

Ainsi dans le célèbre « arbre de l’architecture) de Banister Fletcher (schéma reproduit dans un manuel diffusé depuis le XIXe siècle), l’art islamique est assimilé à la catégorie des arts dit « Arts Sarrasins ».

Comme d’autres catégories artistiques : l’art romain ou l’art italien de la renaissance, l’art islamique est représentée dans le panorama générale de l’histoire de l’art, par des chefs d’ouvres et son récit se fonde sur l’évolution des

formes à travers le temps. Figure 2-4 : L’arbre de

l’architecture de Banister Fletcher (Heghnar 2009)

(18)

17 Conclusion

L’étude de l’art islamique, comme celle de n’importe quel autre art sacré, peut conduire, lorsqu’elle est entreprise avec une certaine ouverture d’esprit, vers une compréhension plus ou moins profonde des vérités ou réalités spirituelles qui sont à la base de tout un monde à la fois cosmique et humain. (Burckhardt, 1985)

Bibliographie

Benyoucef, B. (2005). Introduction à l'histoire de l'architecture islamique. Alger: OPU. Boussora, K. (2004). Introduction à l'histoire de l'architeucre islamique. Alger: OPU Burckhardt, T. (1985). L'art de L'islam, Langage et signification. Paris: Sindbad.

Heghnar, W. (2009). Art et architecture islamiques : des catégories fluctuantes. Perspectives, 91-98.

Webographie :

Barrucand M., « ISLAM (La civilisation islamique) - L'art et l'architecture », Encyclopædia

Universalis [en ligne], consulté le 8 novembre 2020.

URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/islam-la-civilisation-islamique-l-art-et-l-architecture/

https://www.merveilles-du-monde.com/Taj-Mahal/Decorations-du-Taj-Mahal.php http://andalousie-culture-histoire.com/themes-et-motifs-decoratifs-de-larchitecture-musulmane-33/

(19)

18

Cours 3 : Eléments de lecture de l’architecture islamique

Introduction

L’architecture islamique désigne l'art de construire, développé dans une région s'étendant de l'Espagne à l'Inde entre 622 et le 19e siècle. En effet, la culture architecturale islamique fut façonnée par des maitres de différents corps de métiers (Maçon, Menuisier ; Forgeron …etc.) qui ont donné libre cours à leur imagination et savoir-faire avec des dosages différents de certains référents sociales et religieux.

I. Typologies des Bâtiments I.1Architecture religieuse I.1.1Lieux de culte -La mosquée

La mosquée est le lieu de prière pour les musulmans. L’appellation « Masjid » vient du verbe arabe «Sajada» qui signifie se prosterner. Il désigne donc avant tout le lieu où les fidèles se prosternent pendant les prières rituelles et ne suppose à première vue rien de plus qu’un espace rituellement pur.

Au fil du temps, ce terme est cependant venu recouvrir une réalité d’une complexité grandissante, tant dans ses fonctions que dans son organisation et surtout dans ses formes architecturales.

a. Les fonctions de la mosquée

La mosquée est un lieu de culte dont la fonction à évoluer avec le temps.  Centralité et organisation des fonctions dans la ville

La mosquée est au centre de la ville islamique, elle représente un élément fondamental du paysage urbain autour duquel s'organise la vie urbaine. Elle est au centre de la vie des musulmans servant à la fois de lieu d'accueil, de prière, de rencontre et de sociabilité et symbolisant ainsi la place centrale qu’occupe la religion.

La mosquée a été également un lieu structurant dans le tissu urbain à travers l’organisation des fonctions et des activités en ville, ou les activités les plus prestigieuses s’y accole alors que les activités générant des nuisances sont repoussées loin de la mosquée.

(20)

19

 Lieu d'enseignement et de réflexion

La mosquée fait également office de lieu d'enseignement. Les sciences religieuses s'y développent grâce aux débats théologiques qui y étaient assez courants aux premiers siècles de l'Islam. C'est également à la mosquée qu'a lieu le mouvement de réflexion des sciences, la traduction des ouvrages, grecs, perses, latins, syriaques...

 Collecte des impôts (islamique)

Dans le passé la mosquée a servi la finance islamique à travers la collecte des impôts islamiques la zakat : ةاكز pour les musulmans et la Djizya pour les non Musulmans. C’est l’une des rares fonctions que la mosquée a su gardé actuellement.

 Sociabilité égalité et communautarisme

La mosquée est un lieu où s’informent les relations sociales. Symbole d'unité, elle permet de renforcer les liens sociaux entre les membres de la communauté à travers la rencontre et l’implication dans différentes œuvres à caractère religieux ou sociale, ce qui contribue à la consolidation communautaire.

La posture des fidèles à l’intérieur de la mosquée (qui ne contient pas de chaise) favorise l’égalitarisme social.

 Lieu de gestion et de pratique politique

La mosquée a servi dans le passé comme lieu de pratique de l’activité politique à travers les réunions et les rassemblements des musulmans pour pratiquer la concertation qui est l’un des fondements de l’activité politique en Islam.

b. Eléments constitutifs d'une mosquée

Selon la tradition Coranique, le culte musulman n’a pas besoin de sanctuaire pour être pratiqué contrairement aux autres religions. Toutefois, les traditions populaires centrées sur la nécessité d’un espace pour le service religieux communautaire, aboutit à la création d’un édifice spécifique.

El Masjid Nbaoui par son architecture très simple et fonctionnelle a ainsi mis les jalons d’un archétype architectural.

(21)

20 b1.Les éléments de base

 Salle de prière

Il s’agit du lieu qui accueille les fidèles pour les différentes prières. Ce sont en général des salles de prière dont le toit est soutenu pas une forêt de colonnes et/ou piliers, appelé salle hypostyle. Le modèle varie selon les écoles

 Minbar (Le chair)

Le Minbar est une sorte d’estrade proposé par les fidèles au prophète Mohamed (PSSL) pour pouvoir dominer l’espace et aussi pour des raisons acoustiques. Le minbar du prophète était en bois, avec trois marches dont la troisième pour s’assoir. Avec le temps on a augmenté le nombre de marches, à cause de la grandeur de surface de mosquées, et le nombre important des fidèles pour que l’imam soit perceptible par tous. Le minbar se fait en général en bois, les artistes musulmans en ont fait des chefs d’œuvres.

 Le Mihrab

On appelle mihrab le mur indiquant la direction de la Qibla. A ses débuts le mihrab était marqué par une peinture ou un bloc de pierre disposé dans la direction de la Qâaba. Quand le calife Omar Ibn Abd El Aziz, avait repris la construction de la mosquée du prophète il innova le creux du mihrab dans le mur de Qibla. Le mihrab est mis en valeur par une nef centrale perpendiculaire au mur de Qibla. Il a aussi une fonction acoustique (rediffusion du son de l’imam).

 La cours (sahn)

Il s’agit de la partie découverte de la mosquée. La cour a une fonction de contenir les fidèles quand ils sont nombreux (sorte d’extension de la salle de prière). Ses dimensions sont proportionnelles aux dimensions de toute la mosquée et varient aussi en fonction du climat d’implantation : elle tendrait à se rétrécir dans les climats froids et à s’agrandir dans les climats chauds. On y trouve souvent une vasque d’ablution dans la partie sud, qui peut être couverte sous forme de kiosque (orient) ou découverte sous forme de fontaine (occident).

 La galerie (Riwaq)

Il s’agit d’une partie couverte de la cours pour donner de l’ombre. Ces « galeries » avaient un grand rôle pour l’enseignement des sciences religieuses, puisque c’est là où se réunissaient les étudiants de sciences religieuses.

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21 b2. Les éléments introduits dans la mosquée

Au contact d’autres civilisations d’autres éléments sont venue s’ajouter à la mosquée :  Le minaret

Le premier qui avait construit un minaret était ‘Moawiya Ibn Abi Soufiane’, dans la mosquée de Damas. Le minaret est un critère important qui caractérise les mosquées de différentes dynasties (dans des époques et des temps différents), il a été décoré de fresques islamiques, et il a plusieurs formes (Fig.3-1)

Figure 3-1 : Différents types de minaret dans l’architecture islamique Sources : www.islamicarchitectecture.org

 La coupole

La coupole apparait pour la première fois dans le dôme du rocher édifié en 72h par Abd El Malik Ibn Marouan. Nous la retrouvons ensuite à la grande mosquée de Damas et à celle de Kairouan. En général la coupole contient des ouvertures pour l’aération de la mosquée ;

l’air chaud sort du côté ensoleillé, l’air frais pénètre du côté ombré par les ouvertures de la coupole. (Golvin, 1971)

 Fenêtres et baies

De fenêtres de différentes formes et dimensions ont été utilisé dans l’architecture islamique. Certaines fenêtres ont été utilisées pour la décoration des édifices. Parmi les éléments introduits dans la mosquée :

(23)

22 Chamsia : sortes d’ouvertures en arabesque dans le mur de la mosquée, composées de

bois ajouré ou marbre.

Qamarye: ouvertures rondes, carrées ou octogonales, s’ouvrent en haut du mur ou de la

coupole, et se ferment par des vitres colorées.  La dikka

Il s’agit d’une tribune qui permet de répercuter dans la salle de prière le sermon du muezzin. On les trouve uniquement dans les grandes mosquées.

 La Maqsura

Il s'agit d'un endroit clos situé près du mihrab, réservé au souverain pour le protéger des attaques. La maqsura n'est pas présente dans toutes les mosquées, car elle s'oppose à l'idéal d'égalité de la religion musulmane.

I.1.2 Lieux d’enseignement- La madrasa

Une madrasa est généralement considérée comme une école coranique, cependant, c'est principalement un lieu où l'on étudie le droit.

Les madrasas enseignent un ou plusieurs des quatre rites sunnites (Hanafite, Chaféite, Malékite et Hanbalite) en plus d’autre sciences. Les madrasas sont toujours administrées en waqf (fondation pieuse).

I.1.3Lieu d’isolement a. le Ribat

Le « ribāt » désigne un établissement, à la fois militaire et religieux. Édifice conventuel pour les combattants de la foi, le ribāt joue un rôle stratégique certain dans la défense du domaine musulman.

De nos jours deux ribats ont su résister au poids du temps : le Ribat de Sousse et celui de Monastir en Tunisie.

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23 b.Khanka

Lieu de vie de mystiques musulmans, mais aussi un lieu de retraite temporaire pour les « civils ». Elle peut se trouver en ville ou en campagne, et comporte généralement une ou plusieurs mosquées et des cellules. Elle peut également abriter une école et sert souvent de lieu funéraire pour son fondateur.

c.Zaouya

Au Maghreb, une Zaouia, comme une Khanqah, est un bâtiment abritant des sufis et un tombeau (d’un saint). Elle diffère de la khanqah par sa taille, plus importante, et son rôle d'enseignement. I.1.4 Architecture funéraire

Dans le monde islamique, les musulmans sont normalement enterrés à même le sol, sans tombe. Cependant, au contact d’autres civilisations (notamment en Iran) se sont rapidement développé plusieurs types d'architecture funéraires (pour les hauts personnages et surtout pour les saints). Deux formes émergent en particulier :

 Le mausolée sous coupole (Maghreb)  La tour funéraire (Iran) (fig.3-3)

 Le complexe funéraire (Turquie) mosquée cimetière et marché Figure 3-2 : Ribat de Monastir Tunisie

(25)

24 I.2 Architecture civile et palatiale

I.2.1 Les palais

L’architecture palatiale, vaste domaine de l’architecture islamique peu connu par rapport à l’architecture religieuse.

Trois grands types de constructions2, qui correspondent à des périodes et à des formules architecturales différentes :

 Les palais omeyyades (Les châteaux du désert) : des volumes en monobloc sobre et austère de l’extérieur caractérisé des enceintes militaires, consolidées par des contreforts  Les palais abbassides : ou les villes-Palais

 Des édifices tels l’Alhambra à Grenade ou le palais de Topkapi à Istanbul, des bâtiments dessiné par des jeux de volumes différents, des cours bâtiments et des ambiances architecturales différentes.

2https://www.qantara-med.org/public/show_document.php?do_id=545

Figure 3-3 : Tour funéraire en Iran : Gonbad-e Qabu Source : https://whc.unesco.org/fr/list/1398/

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25 I.2.2 La habitations (Voir cours 4. pp 34-42)

I.2.3 Mâristân et structures sanitaires

Un mâristân est un hôpital presque toujours administré en Waqf, il appartient souvent à un complexe, étant donné sa vocation. En effet, un mâristân assure un service gratuit à tous les musulmans.

Les principales caractéristiques architecturales sont : Le nombre important de pièces et l’attention particulière donnée à l'eau.

Des mâristâns étaient présents dans toutes les grandes villes, et souvent couplés avec une école de médecine.

I.2.4 Structures d’hygiène Deux sortes de bâtiments :

 Essabil est une fontaine publique.

 Les hammams sont des bains, organisés la plupart du temps sur le modèle des bains romains (salles froides, tièdes et chaudes).

I.2.5 Structures de commerce

Le commerce est l’une des activités les plus importantes en islam, plusieurs structures lui furent destiné à l’exemple du Souk Bazar ou encore le Caravansérail.

Le Caravansérail est un bâtiment qui accueille les marchands et les pèlerins le long des routes et dans les villes. Selon les endroits, le nom change :

 En Iranien, il s'appelle plutôt khan.

 Au Maghreb, c'est le mot funduq qui est le plus couramment employé.

Sur un plan morphologique, un caravansérail est un bâtiment toujours fortifié qui comporte à la fois : des écuries (ou des enclos) pour les montures et les bêtes de somme et des magasins pour les marchandises et des chambres pour les gens de passage. Il est fréquent que les magasins se trouvent au rez-de-chaussée et les chambres au premier étage

Les wakalas sont des édifices urbains où les marchands déposent et vendent leurs marchandises à des grossistes. L'un des plus importants est la wakala d'Al-Ghuri, au Caire.

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26 II. Eléments et techniques de Construction

II.1 Eléments de structure II.1.1 Colonnes et piliers

Piliers et colonnes constituent le principal support structurel dans les mosquées où en plus de leur caractère fonctionnel ils sont un élément de l’identité d’une mosquée.

L’Algérie se distingue des autres pays du monde musulman par l’extrême variété des piliers et colonnes qui ornent ses salles de prière (fig.3-4) et les galeries qui entourent les cours de ces mosquées. C’est ainsi qu’en ce qui concerne les salles de prières, on distingue : Les salles de prière bâties uniquement sur piliers, les salles de prières construites exclusivement sur colonnes et les salles de prières comportant à la fois des piliers et des colonnes de diverses nature, forme et assemblement.

II.1.2. Les Arcs

La mosquée du Prophète Mohamed (PSSL) (à Médine) avait une salle de prière dans laquelle le plafond reposait directement sur les troncs de palmiers en guise de colonnes. Ce n’est que dans la coupole du rocher que les arcs sont apparus en architecture islamique pour la première fois. (Golvin, 1971)

Les mosquées d’Algérie apportent à l’architecture arabo-islamique des arcs très variés. Figure 3-4 : Typologie des supports verticaux dans la mosquée.

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27

Type d’arc Illustration

Arc de plein cintre

Cet arc, qui a la forme d’une demi-circonférence, a été fréquemment utilisé par les romains. Il apparaît pour la première fois dans l’architecture musulmane à la Grande Mosquée de Damas.

Arc surbaissé

L’arc surbaissé est un arc inférieur à 180°. Il est employé assez fréquemment dans l’architecture ottomane de Turquie.

Arc surhaussé

C’est un arc de plein cintre dont la montée est supérieure au rayon.

Arc de plein cintre outrepassé

Appelé encore fer à cheval est un arc supérieur à 180°. C’est l’arc caractéristique de l’architecture musulmane. L’origine des arcs de plein cintre outrepassés est fort controversée mais selon (Golvin, 1971). Une chose est certaine ce sont les Byzantins qui les ont utilisés au Moyen Orient.

(29)

28 Arc brisé :

Utilisé pour la première fois dans l’art musulman à la Coupole du Rocher à El-Qods. L'arc brisé est une ogive en forme d'arc à angle aigu. Il prend aussi le nom d'arc en tiers point. En architecture il permet d'élever les édifices plus hauts sans recourir à de massifs contreforts Arc iranien (persan)

Un arc hérité de la tradition sassanide, employé dans e territoire persan.

Arc tréflé

C’est un arc formé de trois portions de cercle ou lobes.

Arc polylobé

C’est un arc composé d'un nombre impair de petits arcs en plein cintre (les lobes), apparu au X e siècle à l'époque du Califat de Cordoue.

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29 Arc recti-curviligne

Un type d'arc sophistiqué apparu au XIe siècle en Al-Andalus à l'époque des Almoravide constitué de deux droites elles-mêmes composées d'une succession de lobes et d'angles droits.

L’arc à évoluer vers l’arc Lambrequin.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_recti-curviligne L’arc à Muqarnas

Utilisé en Andalousie, l’arc est orné par un élément sassanide dit le Muqarnas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_%C3%A0_muqarnas

Figure 3-5 : Typologie des arcs utilisés dans l’architecture islamique II.1.3 Eléments intermédiaires entre arc et colonne chapiteau

Pour rehausser les plafonds des salles de prière, les architectes musulmans ont disposé des éléments architecturaux entre les chapiteaux et les arcs.

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Elément Illustration

Sommier / Sur-abaque

Pierre qui reçoit un arc ou une réunion d’arcs, qui leur sert de naissance, de point de départ. Et qui permet de rehausser le toit (exemple la mosquée de Kairouan Tunisie)

Source : http://efsd-hda.blogspot.com/2010/11/la-mosquee-de-kairouan.html

Imposte

Une imposte est une pierre située à la base d'un arc et couronnant le piédroit. Elle consiste en une tablette faisant saillie, de consistance très dure puisqu'elle supporte l'arc. Elle a un rôle stratégique dans la solidité de l'ensemble. L'imposte peut parfois être ornée de moulures et autres décorations.

www.meubliz.com Corniche

C’est un couronnement continu en saillie

Figure 3-6 : Typologie des éléments intermédiaires dans les structures verticales

II.2 Eléments de couverture

 Toit plat : retrouvé en perse en en Turquie ils ont vite étaient remplacé par les couvertures hémisphérique.

 Toit en Pente : toiture en tuile inspiré de la tente nomade utilisé au Maghreb et surtout en Andalousie.

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 La coupole : le modèle le plus répondue, la coupole peut s’ajouter au toit plat à un toit en pente ou constituer en soit une couverture.

II.2.1 Dômes et coupoles

 Coupole nervurée : Elles apparaissent pour la première fois dans l’Art Musulman à la grande Mosquée de Cordoue.

Figure 3-7 : Coupole nervurée de la grande mosquée de Cordoue http://passerelles.bnf.fr/images_commentees/mosquee_cordoue_03.php

 Coupole a cannelure :

Figure 3-8 : Dôme à cannelures de la grande mosquée de Kairouan https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Mosqu%C3%A9e_de_Kairouan

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32  Coupole hémisphériques  Coupole Ovoïde  Coupole à stalactites

II.2.2Voûtes

 Voûtes d’arêtes

Les voûtes d’arêtes sont formées par l’intersection de deux berceaux perpendiculaires.

Figure 3-9 : Voute d’arêtes  Voûtes en berceau

Les voûtes en berceaux sont des voûtes semi-cylindriques.

Figure 3-10 : Voute en berceau II.3 Matériaux de construction

Le choix d'un matériau dépend de beaucoup de facteurs : la région où l'édifice, l'accessibilité du matériau, son coût, sa destination….etc. Les plus répondues sont :

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 Le pisé (tabya) : il s'agit d'un mélange de terre, de chaux et de chamotte (argile cuite pilée) ou de petits cailloux. Pressé entre deux planches de bois (encaissement), ce matériau est utilisé principalement pour les habitations.

 Le banco mélange de terre crue et de paille,

 La brique crue (tawb) : elle a l'avantage d'être facile à trouver et à utiliser, et peu coûteuse.

 La brique cuite (adjurr) : Elle est utilisée pour tous types de monuments, des plus simples aux plus importants.

 La pierre : La nature des pierres utilisées varie selon les régions.

Conclusion

Le patrimoine artistique et architectural islamique est une richesse culturelle qu’il importe de protéger d’explorer et d’étudier. Il est aussi indispensable d’en éclairer les caractéristiques et les particularités identificatrices, de veiller à en orienter l’évolution vers une meilleure adaptation aux contingences actuelles et aux mutations civilisationnelles.

Bibliographie

Bourouiba, R. (1986). Apports de l'Algérie à l'architecture religieuse arabo-islamique. Alger. Golvin, L. (1971). Essai sur l'architecture religieuse musulmane. Paris: Klincksieck

Webographie www.islamicarchitectecture.org https://histoireislamique.wordpress.com https://whc.unesco.org/fr/list/1398/ https://www.qantara-med.org/public/show_document.php?do_id=545 www.meubliz.com https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_recti-curviligne https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_%C3%A0_muqarnas http://efsd-hda.blogspot.com/2010/11/la-mosquee-de-kairouan.html http://passerelles.bnf.fr/images_commentees/mosquee_cordoue_03.php https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Mosqu%C3%A9e_de_Kairouan

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Cours 4 : Villes et habitats en terre d’Islam

Introduction

L’unité de l’urbanisme islamique est une thématique invoquée par les « classiques » de la bibliographie entre 1930 et 1960.

Nombreux orientalistes plaident en direction de dégager un modèle de « ville islamique » applicable à l’ensemble du Dar al Islam dans toute l’aire arabo-islamique valable encore à ses périphéries iraniennes, berbéro-andalouse et même turque. ( Djait, 1986)

Dans ce qui suit nous allons explorer la « ville islamique » comme conception d’un schéma physique commode interprétant les réalités urbaines du monde islamique.

I.« Ville islamique», les alentours d’un concept mitigé

Les orientalistes ayant travaillé sur la question à l’image de E Von Grunebaum ou encore les frères Marçais, attestent que les villes islamiques se distinguent de celles gréco-romaine les précédant par la grande influence que prodigue l’organisation sociale et politique à leur structuration spatiale (Le poids de la religion islamique sur la vie urbaine).

D’autres auteurs et orientalistes tel que Eugen Wirth affirment que ceci ne suffit pas pour distinguer des « villes islamiques », il les appela alors les « villes orientales ». Dans ce sens d’autre auteur ayant abordé la question, réduisent la ville islamique à des éléments morphologiquement distingués. (Salah-Salah, 2018)

Toutefois, des travaux, ont fait ressortir les écarts significatifs par rapport au modèle du monde islamique à l’image du Caire qui présenta dès la période fatimide de hautes maisons à façades percées de nombreuses fenêtres. (لولذهلا, 1994)

Sur un autre plan J-Cl Garcin propose une vision ambitieuse et incontestablement suggestif où il intègre à sa réflexion la méfiance de nombreux travaux récents à l’égard de la notion de «ville islamique » sans rejeter totalement les clés que fournit celle-ci pour l’interprétation du tissu urbain des villes arabes traditionnelles.

Il l’enrichit par des apports des principaux ouvrages publiés depuis quelques années sur l’évolution des anciennes capitales comme AlKufa ( Djait, 1986) ou Fustat par W.B Kubiak (Kubiak, 1987 in Cressier P., et al, 1998) et sur des villes développées récemment comme le Caire ou encore Tunis ; ce travail comparatif et intemporel permet d’associer des traits spécifiques de la « ville islamique » traditionnelle avec la constatation d’une réalité diversifiée

(36)

35

selon les lieux et surtout les époques. Les articulations majeures correspondent en effet aux grandes phases de l’évolution politique, économique, sociale, voire culturelle du monde musulman au cours de plus d’un millénaire d’histoire (Chevalier, 1979)

II. Les Médinas du Maghreb II.1 Luminaire

Etymologiquement le mot Médina qui vient de l’arabe ةنيدم qui désigne ville, ce concept utilisé pour la première fois pour désigner la cité de yathrib le lieu qui a accueilli la première civilisation de l’islam est actuellement adopté en français sous la dénomination Médina pour désigner exclusivement les cités du Maghreb ou de l’Afrique de l’est bâti à l’ère de la conquête islamique.

La première ville créer au Maghreb fut Kairouan a la quelle succède beaucoup d’autres villes, certaine construite sur les traces d’une cité antique et d’autre ex-nihilo.

A l’aube de la colonisation, l’armature urbaine au Maghreb se présentait comme suit (Grandet, 1992)

 Un chapelet de ville portuaire depuis Essouira jusqu'à Sefax, des villes qui en dehors de Tunis étaient d’importance moyenne car leurs ouverture sur la mer influe considérablement sur leur cadre bâti qui reste pénétrable.

 Un réseau de villes intérieurs dans lesquelles figurent les cité les plus florissante à l’époque à l’image de Fès, Kairouan, Tlemcen…etc, ces villes furent le point d’aboutissement des caravanes saharienne, l’or et les esclaves leurs procuraient la prospérité.

 Le troisième réseau est constitué par les oasis présaharienne.

II.2 Lecture critique du cadre physique de la médina

La typologie des villes musulmanes au Maghreb dépendait de plusieurs facteurs, telles que les dynasties régnantes, la géographie du site, l’état existant du site, ce dernier point est important car l’on note que les médinas construites sur les traces d’une cité byzantine ou née à partir d’une forteresse reste conditionnée par le tracé originel de ces cités.

Par ailleurs les médinas Maghrébines se distinguent physiquement par les éléments structurants suivants : (K.Jayyusi, Holod, Petruccioli, & Raymond, 2008)

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 Le tracé

Le tracé des médinas maghrébines est un tracé qui donne l’impression d’un tracé anarchique. Cette anarchie apparente cache en fait un ordre bien recherché à travers un aspect organique. Il s’agit d’un tracé arborescent et hiérarchisé sur plusieurs niveaux :

D’un côté le système viaire arborescent hiérarchisé en rue ruelle et impasse (Fig.4-1) et d’un autre côté, les espaces publiques qui sont également hiérarchisé en place et placette (Fig 4-2)

Figure 4-1 : Tracé viaire de la médina de Annaba à l’époque turque Source : (Salah-Salah 2018)

Figure 4-2 : L’espace public dans la médina de Annaba à l’époque turque Source : (Salah-Salah 2018)

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C’est ainsi que les rues sont les voies principales qui relient le centre de la médina avec les portes de la ville, et les divers quartiers.

Bien qu’adoptant un tracé sinueux ces voies sont organisées de manière à conduire l’étranger (El Berani) de l’extérieur « extramuros » à l’intérieurs « intramuros » sans qu’il puisse accéder aux quartiers d’habitation.

Cette forme des voies correspond au principe de préservation de l’intimité tant recherché dans la société musulmane :

o Les ruelles : ce sont les voies secondaires desservants les différents quartiers entre eux, c’est un espace de rencontre et de socialisation entre les habitants de la médina.

o Les impasses (Derb) desservent les unités d’habitation (ilots) c’est une espace semi privé destiné uniquement aux habitants du groupement ou de l’ilot.

Elles peuvent être issues de partage de grande maison familiale afin de desservir les maisons se situant aux cœurs des ilots

PS : Ces impasses ne sont pas anarchiques, elles s’insèrent dans le plan d’ensemble comme espace quasiment privé. Elles n’existent pas dans les villes gréco-romaines ou médiévales mais leurs traces reviennent aux cités mésopotamiennes.

 Wast edar

Wast Eddar, la cour intérieure ou le patio caractérise les maisons qui s’ouvrent à l’intérieur,

cette structure rompe avec la maison gréco-romaine, selon Eugen Writh c’est une reprise de la maison du moyen orient ancien notamment babylonienne.

Figure 4-3 : Classification dimensionnelle du système viaire Source : (Salah-Salah 2018)

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38

Dans la maison médinal, le patio joue un double rôle : d’un côté il assure le principe de l’intimité tant recherché dans la ville islamique et d’un autre coté il a un rôle climatique très important du fait qu’il assure l’aération ; la ventilation et l’éclairage des maisons qui n’ont pas d’ouvertures sur l’extérieur.

 La grande mosquée

Il s’agit de la destination privilégiée dans la médina pour être le lieu obligatoire de la prière du Vendredi. Elle est située généralement au centre de la cité où on y accède par des voies principales qui vont des portes de la médina. Son rôle dépasse celui d’un simple oratoire, c’est le centre sociopolitique de la communauté.

 La citadelle

Elle est appelée couramment Casbah en Tunisie et au Maroc. Sa fonction première est militaire, sa

position est excentrique.

Lorsque le relief le permet la casbah est située dans le point le plus haut de la cité, elle a pour

rôle la défense de la médina.  Les souks, (bazzare)

L’apport de la ville arabo-islamique par excellence. La morphologie des souks à l’intérieur de la médina fait de lui le caractère le plus frappant des villes du monde musulman et semble distinguer ces villes de toute autre époque.

Les souks sont globalement une unité à part entière protégée par des portes qui s’ouvrent le matin et se ferment le soir, car il s’agit d’un marché couvert permanent, dont les membres sont très spécialisé : étoffes, parfums, épices, babouches, selles, tapis….etc.

 Le rempart

Chaque médina est fortifiée par une enceinte de rempart percé de quelques portes dont l’architecture militaire est particulièrement soignée.

 Le partage

La médina est divisée en quartiers bien délimités : (groupes ethniques, religieux, tribunaux différents). (Chevalier, 1979)

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39 III. Quand la maison produit la médina

Dans les médinas la maison est considérée comme le noyau essentiel qui produit la cité, Morphologiquement les maisons sont toujours regroupée avec d’autres qui leurs sont mitoyennes formant un noyau composé de maison ouvrant sur une impasse ensuite plus loin les maisons situées en bordure de rue.

Cette organisation hiérarchisée des maisons constitue la ville à travers un système de maison mais aussi des systèmes sociaux dont le noyau est la famille. La famille produit la société et la maison produit la ville.

III.1 Autour du mot « Dar »

Etymologiquement dar à son origine dans le verbe dara qui veut dire tourner autour.

Il rappellerait le mouvement des tentes nomades autour d’un espace libre pour le circonscrire et le protéger, aussi bien que la disposition des différentes pièces d’une maison autour d’un espace central et à l’aire libre.

C’est le modèle d’habitation le plus répondue dans le monde arabe, modèle dont l’existence de la cour est spatialement liée à celui de la maison elle-même.

III.2 Caractéristique physique la maison traditionnelle dans les médinas en Algérie. La maison « produit la ville », cette enclos abritant des groupes sociaux, tribaux ou autre, est une trace dans la fabrique de l’espace urbain.

Les maisons des médinas sont des enclos groupés et mitoyenne qui n’ont pas fondations mais l’une tient l’autre comme un château de carte.

Dans ce qui suit nous allons établir une présentation détaillée des éléments constituant la maison traditionnelle telle que présenté par André Ravéreau :3 (Ravereau, 1989)

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40

 Le patio west Eddar

La cours à trois arcs est la plus répondue dans la casbah d’Alger, car c’est la plus équilibrée ayant au milieu dans chaque côté un arc et non pas une colonne pour ne pas couper la vue jusqu’à l’intérieurs.

Le patio est donc un élément d’urbanité compte tenu que les femmes n’ont pas d’activité dehors. Ailleurs dans le monde arabe, il ne s’agit plus de wast eddar car cet espace n’est plus au centre. En turquie, en Egypte et au Yemen les maisons n’ont pas de cour. (Ravereau, 1989)

Figure 4-4 : Vue sur un Patio bordé d’un portique à a arcature dans un palais Algérois Source : (Ravereau, 1989)

 Le k’bou et el Beyt

Ravéreau fait remonter la pièce en forme de T (beyt) caractéristique de la maison traditionnelle algéroise au palais de l’Alhambra.

Le k’bou est le lieu privilégié des réceptions, les conversations ou les travaux nécessitant l’adossement, dans certaine maison où la concentration urbaine ne laisse pas de place pour un véritable k’bou avec sa coupole, il existera à l’étage mais partiellement sous forme de décrochement que l’on retrouvera à l’extérieur sous forme d’encorbellement sur la rue. (Ravereau, 1989)

Par manque d’espace le k’bou peut n’être qu’un petit espace additive dessiner par un arc ou ne recevant pas du tout de décors. (Salah-Salah, 2018)

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 La Sqiffa

La porte d’entrée au patio donne en générale sur un espace tampon appelé sqiffa, cet espace est un passage, un vestibule se terminant par un mur aveugle, qui a sa logique celle de maintenir l’intimité de la maison. Sa taille et ses décors varient avec la nature de la demeure.

NB : Il Existe quelque fois dans la sqqifa une pièce d’hôte.  Terrasse

Il s’agit de l’espace féminin par excellence, il peut recevoir les activités ménagères comme il est peut être un espace de réception et de regroupement des femmes. Les Terrasses de la Casbah d’Alger sont des terrasses plates accessibles, qui donnent toutes sur la mer et qui communiquent

Figure 4-5 : Qbu et encorbellement dans les maisons de la Casbah d’ Alger

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les unes avec les autres. Il s’agit d’une ville féminine qui a ses propres codes au-dessus de la ville masculine qui en a les siens.

PS : Les terrasses des médinas en Algérie ne sont pas toutes plates, selon la nature du climat il existe des villes avec des terrasses en pente tel que Constantine.

Conclusion

L’urbanisme des villes islamiques, tient son caractère à la fois réaliste et spirituel directement de la religion islamique mais aussi des traditions et coutumes des peuples. Ainsi il répond aux exigences matérielles mais ne les sépare jamais des exigences d’un ordre supérieur (Salah-Salah, 2020) ; ce qui le distingue essentiellement de l’urbanisme moderne qui tend à dissocier les besoins physiques, psychiques et spirituels de l’homme, par la force des choses d’ailleurs.

Bibliographie

Chevalier, D. (1979). L’espace social de la ville arabe. Paris: Maisonneuve larose.

Cressier, P., & Garcia-Arenal, M. (1998). Genèse de la ville islamique, en al-Andalus. Casa de Velazquez: Casa de Velazquez ed.

Djait, H. (1986). Küfa naissance de la ville. Paris: Maisonneuve et larose.

Grandet, D. (1992). Architecture et urbanisme islamiques. Alger: Office ds publication . Salah-Salah, H. (2020), "Relevance of heritage safeguarding plans in the Algerian Medina", Journal of Cultural Heritage Management and Sustainable Development, Vol. ahead-of-print No. ahead-of-print. https://doi.org/10.1108/JCHMSD-10-2019-0126

Salah-Salah, H. (2018). Approche patrimoniale de la médina de Annaba. L'identité urbaine

comme démarche. Annaba: thése de docotrat es science, université Badji Mokhtar

لولذهلا, ص. (1994). ةيملاسلاا ةرامعلا. ، ضايرلا: نهسلا راد

K.Jayyusi, S., Holod, R., Petruccioli, A., & Raymond, A. (2008). The city in the arab word (Vol. Volume 2). Leiden: Brill.

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Cours 5 : Les premières écoles stylistiques en Architecture

islamique. L’architecture Omeyade (661-750)

Introduction

En 661 Le monde islamique va connaitre le premier califat héréditaire. Les Omeyades vont déplacer la capitale vers Damas pour rompre définitivement avec les communautés du Hijaz. Cette première dynastie califale constitue une véritable phase de genèse pour les arts du monde islamique et sa civilisation.

I. Notice historique

I.1 Avènement et prospérité

Après la mort du prophète Muhammad (PSSL) en 632, l’absence d’indication quant au choix de son successeur donne naissance aux premières scissions politiques entre les partisans d’une succession au sein de la famille du Prophète et ceux d’une succession au mérite.

À la suite du règne des quatre premiers califes dits les « biens guidés » (rashidûn), le général Mu‘awiya s’impose et instaure en 661 le premier califat héréditaire du monde islamique et lui donne le nom de son clan tribale à savoir les Banu Ommaya, d’où l’appellation arabe El

Amaouiyoune (Omeyades).

Depuis leur nouvelle capitale Damas (Syrie), les Omeyades se sont lancé dans une vaste compagne de conquête des territoires lointains. Pour la première fois depuis Alexandre le Grand, l’Asie perse et la Méditerranée gréco-romaine étaient réunies (Fig.6-1).

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44 Figure 5-1 : Etendue de l’empire Omeyade vers l’an 750

Source :https://www.qantara-med.org/public/show_document.php?do_id=587

I.2 Déclin et chute :

Au milieu du VIIIe siècle, les oppositions tribales, kharidjites et chiites conduisit à l’affaiblissement de l’Empire omeyade.

Toutefois le coup fatale lui fut donné en 750, une révolution menée par des descendants de l’oncle du prophète El Abbas met fin au califat Omeyyade dans un bain de sang. Toute la famille des Omeyades fut massacrée, à l’exception d’un des petits-fils du calife Hishâm, ‘Abd al-Rahman ibn Mu‘awiya’. Celui-ci s’enfuit à Cordoue en Espagne en 756 et y fonda un Califat indépendant.

II. Architecture et urbanisme Omeyade. II.1 Urbanisme Omeyade.

Les Omeyades n’ont pas fondé beaucoup de villes, ils se sont plutôt installés dans les anciennes villes déjà existantes qu’ils ont dotées de nouveaux bâtiments.

Les villes Omeyades suivent un schéma simple : La grande mosquée et Dar al-Imara, le palais, occupent le centre, le tout entouré de quartiers d’habitations

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Il existe trois types de ville dans le territoire des Omeyade :

 Les villes hellénistiques et romaines préexistante

Le Proche-Orient, sous domination byzantine était déjà fortement urbanisé. Ainsi, Moins de cités ont été construites dans ces régions. Les musulmans s’installant dans les villes déjà bâties, comme Damas, Alep, Hims, Ladiquié, Apamée ou encore Jérusalem.

Les nouveaux arrivants dotèrent ces villes d’une grande mosquée, soit à la place de l’église, comme à Damas et Jérusalem, soit sur un nouveau site comme à Alep, par exemple. L’église peut aussi parfois être coupée en deux, une partie étant réservée au culte chrétien, l’autre à celui des musulmans.

Palais Dar el Imara Quartiers d’habitation Quartiers d’habitation Quartiers d’habitation Quartiers d’habitation Mosquée + habitation (plais) + Dar el Imara La ville Omeyades,

Les trois bâtiments emblématiques sont des entités physiques séparées au centre de la ville entourés par les quartiers d’habitation

Les premiers temps de l’islam

La mosquée comme un seul bâtiment multifonctions entouré par les quartiers

d’habitation

Figure 5-2 : Schéma explicatif de l’organisation de la ville omeyade par rapport aux villes du premiers temps de l’islam.

Source : Auteur, 2020

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46 Figure 5-3 : Damas, la Ville islamique sur un tracé romain.

Source : Saad, H., & Benech, C. 2013. Nouvelles données sur le plan antique de Damas. In Lorans, E., & Rodier, X. (Eds.), Archéologie de l’espace urbain. Presses universitaires François-Rabelais.

doi :10.4000/books.pufr.7648

 Les amsar,

Amsar est le pluriel de misr, qui signifie « ville de la conquête ». Le dictionnaire Oxford de

l'Islam le définit comme suit : « … le sens original est «frontière». Pour les premiers

géographes arabes, misr était un avant-poste frontalier… »4

Ce sont ainsi des villes de garnison créés par les premiers conquérants musulmans. Ils étaient utilisés comme des quartiers d’hiver des lieux de repli ou des points de ravitaillement pour l’armée. Les plus célèbres sont : Fustat (l’ancien Caire), Basra, Kufa, kairouane…etc.

 Les nouvelles villes,

Al-Anjar (dans l’actuel Liban) est la première ville fondée ex-nihilo par les Omeyades. D’autres nouvelles villes furent aussi plus ou moins créées avec un caractère de nouveaux centres urbains civils, comme : Wasit en Irak , Chiraz, en Iran...etc.

Figure

Figure 1-2 : Nabatéen- Cite de Petra (Jordanie)  Source :https://whc.unesco.org/fr/documents/110312
Figure 1-3 : Plan de la mosquée du prophète à son état initial (premiers agrandissement pendant  la vie du Prophète)
Figure 2-1 : Décor Floral dans le Taj Mahal en Inde  Source :
Figure 2-2 : Typologie des calligraphies arabes selon les Ecoles  Source : Par Wissam Shawkat dans
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