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La loi de Beer et le spectre d'absorption moléculaire de quelques vapeurs. Etude expérimentale

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La loi de Beer et le spectre d’absorption moléculaire de

quelques vapeurs. Etude expérimentale

Michel Kantzer

To cite this version:

(2)

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET

LE RADIUM

LA LOI DE BEER ET LE SPECTRE D’ABSORPTION

MOLÉCULAIRE

DE

QUELQUES

VAPEURS.

ÉTUDE

EXPÉRIMENTALE

Par MICHEL KANTZER.

Sommaire. 2014 Étude des

variations du coefficient d’extinction moléculaire de la vapeur d’oxychlorure

de chrome. L’absorption continue suit la loi de Beer. Les raies se classent en trois séries : la série A

suit la loi de Beer, les séries B et C s’en écartent. La série B suit une loi en 03B5 = et la série C une

loi en 03B5 = k La position des raies est invariable.

Même étude sur le spectre du brome. Toutes les arêtes visibles appartiennent au même état initial,

conformément à la remarque de Ushida et Ota. Pour toutes, 03B5 décroît quand la densité de vapeur

augmente, suivant une loi unique qui est indiquée. L’absorption continue suit la loi de Beer. La position des raies est invariable.

Ces phénomènes permettent une interprétation du spectre du chlorure de chromyle et la classification des états énergétiques de sa molécule.

Ces résultats, joints à ceux précédemment publiés dans la littérature, font préciser les conditions

d’application de la loi de Beer : elle n’est valable que pour les transitions électroniques partant du niveau fondamental de la molécule.

Cette remarque conduirait à une nouvelle méthode d’analyse des spectres d’absorption moléculaires. En présence d’un gaz étranger transparent et chimiquement inactif, les coefficients d’extinction moléculaire du brome, du chlorure de chromyle et du monochlorure d’iode varient considérablement. Ils passent par un maximum d’autant plus net que la densité initiale de la vapeur est plus faible et que

l’énergie mise en jeu dans la transition est plus forte. Le rapport de la densité de la vapeur à la pression du gaz correspondant au maximum est constant et varie en raison inverse de la masse moléculaire du gaz

étranger. La position des raies est invariable.

Ces lois permettent d’orienter la technique des dosages spectroscopiques en milieu gazeux, en

parti-culier dans l’étude des équilibres chimiques.

SÈME VIII. - TOME Or. Ntt 7. JUILLET 19~f4

Introduction.

Lorsqu’on

veut utiliser la

spectroscopie

d’absorp-tion à des

dosages quantitatifs

de gaz ou de vapeurs,

on se trouve en face d’une difficulté

capitale :

la loi de Beer

s’applique-t-elle

ou non aux corps

envisagés,

dans les conditions réalisées ?

Les nombreux auteurs

qui

s’en sont

occupés

ont

trouvé des résultats discordants.

Cette incohérence

provient

sans doute en

partie

de ce que sous le terme

absorption,

on confond

souvent

l’absorption

générale, l’absorption

d’une

raie et

l’absorption

à l’intérieur d’une bande

(liée

généralement

à la

largeur

des

raies)

et que, d’autre

part,

les conditions

physiques

expérimentales

de l’étude ne sont pas assez

indiquées

(température,

source de

lumière,

pouvoir

de

résolution,

etc.).

Ce travail a pour but de rechercher comment

varie

l’absorption

d’une vapeur en fonction de sa densité ou de la

pression

d’un gaz

étranger

sans action

chimique

sur elle.

Je

publie

ici un

premier

groupe de résultats relatifs les uns au

brome,

qui

a fait

l’objet

de

plusieurs

études

antérieures,

les autres à des corps non encore étudiés sous ce

rapport :

monochlorure

d’iode et chlorure de

chromyle.

Cet article est le résumé d’un Mémoire

présenté

comme Thèse à la Faculté des Sciences de Paris

{ rJ.

I. - Mesure

expérimentale

des constantes

d’absorption.

Les définitions utilisées sont

celles

admises

géné-ralement. Le coefficient av

d’absorption

relatif à

la

fréquence n

est donné par

l’expression

de l’intensité

(3)

lumineuse Iv

qui

subsiste de l’intensité initiale I ;

après

passage à travers une couche absorbante

finie

d’épaisseur x :

La densité

optique

de cette couche sera

Si la loi de Beer est

suivie,

le coefficient a est

propor-tionnel à la densité

massique

de

l’absorbant,

c’est-à-dire au nombre c de molécules par unité de volume.

On définit ainsi par la relation d = cx le

coeffi-cient s d’extinction moléculaire.

L’intensité d’une raie

d’absorption

est définie comme la

probabilité

pour

qu’une

molécule

participe

à

l’absorption

des différentes radiations

qui

la

composent.

J’ai utilisé la

photométrie photographique

à

temps

de pose

constant,

avec les

précautions

actuel-lement bien connues nécessitées par cette méthode.

Le

spectrographe

utilisait un réseau concave de

i m de rayon, monté suivant la méthode du cercle

de Rowland. Le nombre des traits était de 17 ooo, sur une

longueur

de

4,5

cm.

Presque

tous les clichés

ont été

pris

en deuxième

ordre,

avec une

dispersion ,

sur la

plaque

d’environ 12,8

~l~mm

et un

pouvoir

de résolution

théorique

de

34

ooo. J’ai aussi utilisé

le même réseau

original

de Rowland en

montage

stigmatique [2].

La fente était à l’infini et le réseau

donnait comme dans le cas

précédent,

des

spectres

normaux. Le réseau

employé

en deuxième ordre donnait ici une

dispersion

sur la

plaque

de

24, ~ ~ ~mm,

avec une

séparation

certaine sur les

plaques

utilisées

de

0,75

Á.

La

partie

antérieure des

spectrographes comprenait

la source, les éléments

optiques

proprement

dits et les tubes

d’absorption.

La source continue était

constituée par une

lampe

d’auto Yvel de

75

W,

à filament

spirale

mince et court, alimentée par le secteur alternatif. Son

régime

(po V)

était contrôlé par un électromètre Curie monté en

idiostatique

entre ses bornes. On

pouvait

suivre à cette

époque

et

corriger parfaitement

les variations du secteur.

Le flux lumineux de la

lampe

a été contrôlé avant et

après chaque

série de mesures. Je

photographiais

le

spectre

d’une

lampe

étalon sous des

diaphragmes

ou des

grilles D,, D2

donnant une courbe

d’étalon-nage. Je

photographiais

la

lampe d’usage

sur la même

plaque

avec un

diaphragme

choisi pour que

la courbe obtenue tombe bien au milieu des

précé-dentes. La

lampe

étalon a fonctionné environ 8 h

au total. Je l’ai

comparée

de

temps

à autre à une

lampe

étalon

primaire

pour m’assurer de sa constance. Dans le

montage

de

Rowland,

inégalité

d’éclai-rement de la fente

qui

résulte de la

spirale

du

fila-ment n’était pas

gênante

pour l’examen

photo-métrique

ultérieur de la

plaque, grâce

à

l’astig-matisme du réseau. Dans le

montage

stigmatique,

a brillance non uniforme du filament donnait une bande

spectrale qui

n’était pas uniformément éclairée. En

réalité,

comme l’ensemble

optique

précédant

la fente n’était pas

rigoureusement

stigmatique

pour toute la hauteur du

filament,

à la condition de

prendre

sur la

plaque

une bande

spectrale

de faible hauteur

(3

mm),

l’éclairement

était assez uniforme pour que le

microphotomètre

n’y

décelât aucune variation.

Les éléments

optiques produisaient

un faisceau

parallèle

sur

lequel

on

plaçait

les tubes

d’absorption,

les filtres et les réducteurs d’intensité

(grilles

neutres

ou

diaphragmes

à volets

mobiles).

Les cuves

d’ab-sorption,

en pyrex, étaient entièrement soudées et, dans le cas où elles

possédaient

un robinet ou un

rodage,

le

graissage

était assuré par du

graphite

mou pour éviter toute vapeur

parasite.

Les mesures de densité des

plaques

photogra-phiques

ont été faites sur le

microphotomètre

de

Lambert et

Chalonge.

Étant

donné que pour les trois

spectres

dont il sera

question,

le coefficient

d’absorption

varie très vite avec la

longueur, d’onde,

le

pouvoir

de

réso-lution

pratique

du

spectrographe

et du

micropho-tomètre

peuvent

influer considérablement sur les résultats observés.

Quoi

qu’il

en

soit,

j’ai

souvent

calculé les coefficients

d’absorption

et d’extinction

moléculaire, surtout pour leur

comparaison

avec les résultats des auteurs dont le travail

mentionne,

comme le

mien,

les

pouvoirs

de résolution utilisés. ERREURS. - ~1.

Lambrey [3]

a fait une étude très

complète

des causes d’erreur dans la

micro-photométrie photographique.

L’erreur commise sur la densité de l’absorbant

peut

provenir

de la

déter-mination incorrecte de la densité

photographique

de la

plaque

(voile,

erreurs faites au

micropho-tomètre),

de la valeur même de cette densité de

plaque

qui

n’est pas celle

qui

aurait dû être

(erreur

sur le

temps

de

pose

et l’intensité de la source,

hétérogénéité

de la

plaque

dont toute la surface n’est pas conforme à

l’étalonnage);

elle

peut

provenir

enfin du tracé de la courbe

d’étalonnage (chaque

point

de’ la courbe est

sujet

aux erreurs

ci-dessus,

mais le tracé à l’aide de nombreux

points

minimise ces erreurs; méconnaissance de la densité exacte des réducteurs

d’intensité).

Des considérations de M.

Lambrey

il résulte que, dans mes

expériences,

le

microphotomètre

mesure

parfaitement

la densité de la raie si sa fente

micro-photométrique

ne couvre que l’intervalle

spectral

0,3

_A,

ce

qui

est

possible

à réaliser. Cette discussion suppose que

l’amplificateur

du

microphotomètre

a un fonctionnement bien constant dans le cours d’un

enregistrement.

On n’a alors à considérer que les écarts accidentels du

spot.

Par mesure de

sécurité,

(4)

de la vie des

lampes,

de celle de la cellule et de la

décharge

des accumulateurs.

L’addition des erreurs

précédemment

énumérées

conduit,

pour la densité

optique

de

l’absorbant,

à

une erreur

absolue,

pratiquement

indépendante

de

d,

qui

peut

atteindre o,03. Des moyennes d’un

grand

nombre de mesures améliorent

beaucoup

la

précision,

et il est

certain,

par

exemple,

que les nombres donnés aux

paragraphes

II,

III et V tra-duisent très correctement l’allure des

phénomènes

étudiés.

Il. - Coefficient d’extinction moléculaire de

l’oxychlorure

de chrome.

La

préparation

de ce corps a

déjà

été décrite dans

un travail antérieur ainsi que la vérification

spectro-scopique

de la

pureté

du

produit

obtenu

[4].

Dans le même

travail,

j’avais

déterminé le seuil de

décom-position

photochimique

du chlorure de

chromyle,

décomposé

par les radiations de

longueur

d’onde inférieures à

4200

Â. Pour éviter cette

décompo-sition,

j’ai placé,

avant le tube

d’absorption,

un

filtre convenable. Le

spectre

étudié ainsi descend

jusqu’à

5ooo

c’est-à-dire bien au delà de la limite

5/!-20 Â

des

expérimentateurs

antérieurs

[5].

Comme

je

l’ai montré

déjà [6],

le

spectre

d’absorp-tion de

l’oxychlorure

de chrome est sensible aux variations de

température,

ce

qui

permet

d’ailleurs

de tirer des conclusions sur les

porteurs

des bandes

particulières qu’on

y observe. Cette circonstance m’a

obligé

à travailler à

température

constante,

toujours

indiquée

dans mes résultats

numériques.

Le

spectre

se compose d’un

grand

nombre de

bandes,

non encore

résolues,

réparties

entre 5oi6et

58g~

Â

[7].

Une

absorption

générale

s’étend certainement de

,~8g4

à 6000 a. Il existe

peut-être

enfin une

absorp-tion

générale qui

s’étendrait à tout le

spectre,

en dessous de

5894 Â.

J’ai montré que les raies se classent en trois

séries,

chaque

série obéissant sensiblement à une

loi de Deslandres : formules et discussion de leur validité ont été

publiées

en leur

temps

[4], [6].

MÉTHODE DE LA CUVE NIULTIPLE. - Cette cuve est constituée par six tubes

parallèles communiquant

entre eux, de

longueur

différente xl, x2’ X3, .... Ils sont

successivement

remplis

aux densités ci, C2, C3, ..., 1

et les

spectres

correspondants

sont

photographiés.

En

principe,

on

s’arrange

pour que les

produits

cx

gardent

une valeur constante

quand

x diminue

et que c

augmente.

Le nombre des molécules rencon-trées par la lumière incidente reste ainsi constant

alors que la

proximité

mutuelle de ces molécules

varie. Pour

chaque

valeur de c établie dans les six tubes

communicants,

j’obtenais

six densités

optiques

correspondant

aux six

longueurs

et

je

traçais

la

courbe

d,

x. A

chaque

valeur de , c, on obtient ainsi

une courbe : toutes ces courbes

s’étagent

sur un

graphique (fis.

I ).

En

coupant

par une droite

parallèle

à l’axe des

d,

on obtient facilement la variation

de d avec c.

T.’endroit x où se fait la section n’a pas

d’importance

puisque

la loi de Lambert

(d proportionnel

à

x)

est

toujours

très bien vérifiée. Il suffit de connaître

cette valeur de x pour faire le calcul des coefficients.

Fig. I .

Ce travail a été fait sur tous les

points

remar-quables

de la courbe

d’absorption

de

l’oxychlorure

de chrome. Sis est

constant,

la courbe de variation de d en fonction de c est évidemment une droite.

MÉTHODE DU TUBE A LONGUEUR CONSTANTE.

-Elle consistait à déterminer les densités

optiques

de la vapeur dans un tube donné pour des densités

variées. Pour chacune

je

faisais un cliché

qui,

par les transformations

décrites,

conduisait au calcul

du coefficient d’extinction moléculaire correspon-dant.

On trouvera une étude détaillée de la

comparaison

des deux méthodes dans le Mémoire que résume

cet article. En

résumé,

elles sont à peu

près

équiva-lentes ;

je

les ai utilisées toutes

deux,

à peu

près

aussi

fréquemment,

et les résultats

publiés

proviennent

de l’une et de l’autre.

RÉSULTATS. -- 1.

Quelles

que soient les densités de vapeur

utilisées,

je

n’ai

jamais

mis en évidence un

déplacement quelconque

des

fréquences d’absorption,

dans les limites du

pouvoir

de résolution de mes

appareils.

Il

s’agit

de la

position

du maximum de noircissement de la

plaque,

toutes réserves étant. B faites sur les

composantes

réelles de ces raies.

II. Si deux couches

présentent

la même densité

optique

apparente

pour une raie d’une série

déterminée,

ces couches

présentent

aussi une même densité

apparente

(5)

Je donne

ci-après

un tableau de

quelques

.mesures

pour établir cette observation.

TABLEAU I.

Pour la valeur de la densité c =

2,~8. io"~

mol-gjcm3

dans le tube de

longueur

48,~

cm, la densité

optique

de la raie 5666 Á est

égale

à i. En

augmentant

la

densité de vapeur dans les autres

tubes,

j’ai

réalisé pour eux aussi la densité

optique

i pour la même

raie. A ce

moment,

en mesurant les densités

optiques

des tubes pour les autres

raies,

on voit

qu’elles

sont

sensiblement

égales

entre

elles,

à condition de s’en

tenir aux raies de la série A. Au

contraire,

si l’on

s’adresse aux raies d’une autre

série,

les couches

d’égale

densité pour la série A ne le sont

plus

du

tout.

III. Pour toutes les raies de la série

A,

la densité

optique

est

proportionnelle

à la densité de vapeur et le

coefficient

d’extinction moléculaire est

indépendant

de la densité.

~

Fig. 2.

Autrement

dit,

pour la série

A,

l’absorption

appa-rente est

indépendante

de la distance moyenne des

molécules et ne

dépend

que du nombre total de

molécules rencontrées par la lumière incidente. La loi de Beer

s’applique.

A titre

d’exemple,

le Tableau II montre la validité

de cette observation. On y trouve la densité en mole

par centimètre cube

(col. 1),

la densité

optique

ramenée à une

longueur

de tube fixe

(48,7 cm)

pour raccorder

les résultats des deux méthodes décrites

(col. 2).

Je calcule ensuite le coefficient

d’absorption

a et le coefficient d’extinction moléculaire

(col.

3 et

4).

Les courbes de la

figure

2

représentent

la variation de d en fonction de c pour six raies de la série A.

Ce sont très sensiblement des droites.

Pour la série

A,

la densité

optique

de l’absorbant

est donnée par

l’expression classique :

d = cx.

TABLEAU II.

IV. Pour toutes les raies de la série

B, la

densité

optique

apparente

et le

coefficient

d’extinction

molé-culaire

dépendent

de la densité de la vapeur. On

peut

représenter la

densité

optique

de l’absorbant par

t’expression

d=

Le coefficient e varie alors avec la densité de vapeur suivant une loi en c".3.

Autrement

dit,

l’absorption

apparente

est modifiée

quand

l’écart moyen entre les molécules varie.

Sans

préciser

davantage

ici,

on voit l’intérêt que

(6)

chromyle

dans un solvant gazeux inerte et

trans-parent.

On

ajoute

de nouvelles

molécules, augmentant

ainsi les chocs sans

changer

le nombre des molécules

initialement absorbantes. C’est cette observation IV

qui

a déterminé l’étude

poursuivie

au

paragraphe

V.

La validité de l’observation IV est montrée, à titre

d’exemple,

dans le Tableau III

qui

est construit comme le

précédent.

La colonne

supplémentaire

fournit la valeur de d obtenue par la formule en e1 ,:{.

Le coefficient k

figure

en bas du tableau.

TABLEAU 111.

La

figure

3 montre les courbes donnant la

varia-tion de d en fonction de c pour deux raies de la

série B. On y voit les

points expérimentaux

et, en trait

plein,

les courbes calculées. La

figure

2 montre

les variations du coefficients pour les deux mêmes

raies.

V. Pour toutes les raies de la série

C, la

densité

optique

apparente

et le

coefficient

d’extinction molé-culaire

dépendent

de la densité de la vapeur. On

peui

représenter

la densité

optique

de l’absorbant par

l’expression

Le coefficients varie alors avec la densité de vapeur

suivant une loi en c°>5.

Fig. 3.

(7)

On voit que la loi

expérimentale

relative aux raies C est du même

type

que la loi relative aux

Fig. il.

raies B.

L’exposant

a une valeur

plus

grande.

L’existence des molécules

voisines,

qui

se fait sentir

plus

fortement à mesure que la densité

augmente,

agit

plus énergiquement

sur la série C que sur les autres. La théorie devra rendre

compte

de ce fait

expérimental.

Comme

précédemment, je

donne dans unTableau IV les résultats de l’observation et ceux que l’on calcule par la formule. Celle-ci reste valable pour toutes

les raies de la série C. On trouvera

(fig.

4)

les courbes

de variation du coefficient d"extinction moléculaire avec la densité de la vapeur.

Il m’a paru intéressant de déterminer à

quelle

loi obéit

l’absorption générale

du chlorure de

chro-myle.

Toutes réserves étant faites sur la

signifi-cation

physique

de ce dernier terme,

je

n’ai fait les mesures

qu’entre 5’~g4

et 6000 Á.

VI.

pour

l’absorption générale,

la densité

optique

apparente

est

proportionnelle

à la densité de la Papeui-et le

coefficient

d’extincüon moléculaire est

indépendant

de la densité de la vapeur.

TABLEAU V.

Cette

proposition

a été établie pour une dizaine de radiations

comprises

entre les limites

indiquées.

La

première

colonne du Tableau V donne la densité

de vapeur en mole par centimètre cube. On y trouve ensuite

quatre

groupes de résultats

correspondant

à

(8)

d’absorption générale.

Dans

chaque

groupe,

je

donne les valeurs de la densité

optique (ramenée

à la

longueur unique

de tube

48,~

cm), du coefficient

d’absorption

a et du coefficient d’extinction molé-culaire. On voit à

quel

point

ce dernier reste constant

quand

la densité de vapeur

augmente

dans le

rapport

de i à zo.

Dans une

absorption

générale

réelle,

il est

probable

que le

pouvoir

de résolution du

spectrographe

ne

doit en rien influer sur les valeurs obtenues pour

la densité

optique

de la couche absorbante. Pour la mesure de ces densités et le calcul des

coefficients,

j’ai

utilisé le réseau concave décrit

plus

haut,

en deuxième ordre. Mais

j’ai

aussi utilisé un certain

nombre de clichés obtenus à Paris en

1935,

avec le

grand

réseau de 3 m

employé

en

premier

et deuxième

ordres. Les mesures du Tableau V ont ainsi été

réalisées avec des

pouvoirs

de résolution valant

25 000,

34

ooo et 5o ooo. Elles sont suivies dans

la dernière colonne de l’indication r2,

RI

ou

R2

marquant

la résolution

(r,

réseau de i m en 2e

ordre,

3 4

ooo;

Rl

réseau de 3 m en 1 er

ordre,

25 000;

R2

le même en 2e

ordre,

50

ooo).

_

Fig. 5.

Il est extrêmement

remarquable

que les valeurs obtenues pour le coefficient e ne varient pas

systé-matiquement

avec la résolution. On

peut

considérer que le coefficient d’extinction moléculaire est

indé-pendant

de la résolution

employée.

Ce résultat me

paraît

tout à fait en faveur d’une

absorption

générale

vraie.

Les courbes de la

figure

5

représentent

les

varia-tions de la densité

optique

de la couche absorbante avec la densité de la vapeur en mole de chlorure de

chromyle.

Ces courbes sont très sensiblement des

droites. On

peut

représenter

cette densité

optique

apparente

par la formule

classique

de la loi de

Beer,

où E est une constante.

III. - Coefficient d’extinction moléculaire de la vapeur de brome.

Le

spectre

de cette vapeur, très

complexe,

se

compose

principalement

d’une

partie

discontinue

s’étendant de 5i3o  à

l’infrarouge

et d’une

partie

continue

présentant

un double maximum pour les

longueurs

d’onde 4150

et A.

Dans la

partie

discontinue, on a reconnu,

depuis

longtemps,

un très

grand

nombre d’arêtes. Naka-mura

[8]

les a classées en seize séries et W. G.

Brown [9]

a donné, pour la

région qui

intéresse ce

travail,

une f ormule

unique

qui

représente

bien les

positions

des arètes. Une

autre formule fournit les bandes d’une deuxième

série entre

6400

et 7200

À,

extérieure à mon travail. Mulliken

[10]

a

publié

les courbes de

qui

s’y

rattachent, attribuant ce

spectre

à des

transitions

électroniques

pures. L’émission de bandes observée pour le brome fournit des arêtes dont la

position

ne

correspond

pas exactement à celle des

arêtes en

absorption.

Ushida et Ota

[1 1], qui

ont

étudié cette

non-réversibilité,

pensent

que l’émission

observée n’est pas

produite

par des molécules neutres et que les deux séries de Brown

proviennent

du même

niveau initial. °

La

partie

continue du

spectre,

ou

absorption

générale,

est

beaucoup

mieux connue.

Repérée

par

Acton,

Aickin

et Bayl.iss

[ 1 ~],

elle a été

analysée

très en détail

(par exemple Bayliss

et

Rees)

[ z 3].

Cette

absorption

est due à des transitions entre des états dont on connaît le

plus

grand

nombre.

J’ai fait des mesures sur les

parties

A et B de

l’absorption

continue. J’ai étudié des arêtes de bandes de

longueur

d’onde inférieure à

6400 Á

(deuxième

système

de

Brown),

et

j’ai

choisi ces dernières dans

plusieurs

séries de Nakamura. Mon

but était de rechercher des niveaux initiaux

d’absorp-tion

différents,

au cas où la conclusion de Ushida

et Ota eût été erronée. On

pouvait

en effet penser,

étant donnée la

façon

dont Nakamura et ses collaborateurs avaient défini leurs

séries,

qu’elles

pouvaient

avoir des

origines

différentes. On verra que la conclusion de ce travail est en accord avec celle de

Brown,

Ushida et Ota.

Les arêtes choisies ont été

prises

loin de toute

autre, pour éviter que le manque de résolution du

spectrographe

ne

mélange

des bandes de

systèmes

étrangers

l’un à l’autre. Comme dans le

paragraphe

précédent,

on a seulement pu confondre intensité

et

largeur

d’une

raie,

et ceci sur

plusieurs

raies,

mais toutes du même

système.

Donc les effets de

densité

publiés

ici n’ont à la base

qu’un

caractère

(9)

RÉSULTATS. -

Quelle

que soit la densité du brome

pur

utilisé,

je

n’ai

jamais

mis en évidence un

dépla-rement des

fréquences d’absorption.

On trouvera dans le Tableau VI la nomenclature

des raies étudiées dans ce travail. Le tableau donne

la

longueur

d’onde dans

l’air,

le nombre

d’onde,

les valeurs de n’ et n" de

l’analyse

de Brown ainsi

que les classifications de Nakamura.

La loi de Beer ne

s’applique

pas du tout à ces

raies.

. TABLEAU VI.

La

figure

6 donne

quelques

courbes liant le coeffi-cient et la densité de la vapeur en mole par centimètre

cube. On constate que ces courbes

appartiennent

toutes à- un même réseau. Ce réseau ne semble donc pas lié à la classification des arêtes faite par Brown. ~On ne

peut

pas dire que l’allure de

chaque

courbe

près

de

l’origine

soit caractérisée par la valeur du terme rt". De

plus,

de

grandes

variations du terme n’

correspondant

à des variations

importantes

du

nombre d’onde ne sont pas sensibles sur ces courbes.

Exemple:

les arêtes

5723,3

et

5~8~7,~,

pour

lesquelles

n" = 1, mais pour

lesquelles

n’ varie de

4

à 18 et

le nombre d’onde de

!~23,8

cm, ont des courbes du même

type.

Il semble donc que ni le niveau

initial,

ni le niveau

final n’influent sur le

phénomène

étudié ici. Or

on verra que, pour

l’absorption générale,

l’effet

produit

est très différent. Rien

n’empêchera

donc de supposer par la suite que toutes les arêtes du

système

visible ont, en gros, le même état

initial,

ce

qui

explique

le

type

unique

des courbes. C’est

aussi la conclusion de Ushida et Ota. Le

phénomène

qui

cause la variation de 2 aurait sa cause dans le mécanisme même de

l’absorption

du

spectre

élec-tronique.

Fig. G.

Le même travail a été

poursuivi

dans le conti-nuum A et le continuum B définis par

Acton,

Bayliss

et

Aickin [12].

Pour

pouvoir

comparer mes résultats

directement

aux

leurs,

j’ai

étudié ces

absorptions

pour les mêmes radiations

qu’eux,

correspondant à

des raies du fer bien définies. A. A.

et B.

indiquent

dans leur travail une détermination de s pour une

pression

dans leur tube de 2 cm de

mercure, c’est-à-dire une densité

comprise

entre

12 et

mole/cm:’.

Le Tableau VII fournit les

valeurs due 2 en fonction de la densité de la vapeur

pour huit

longueurs

d’onde.

A la densité

mole/cm3 j’ai

fait

figurer

le

nombre de A. A. B. en excellent accord avec mes mesures. L’examen de

chaque

colonne montre

suffisamment que :

Le

coefficient

d’extinction moléculaire reste constant alors que la densité de vapeur est

muttipliée

par

4o.

La

longueur

d’onde la

plus

basse à

laquelle j’ai

travaillé est

3 801 À

dans la

région

B. On remarque que mes mesures, en accord avec A. A. B. à la densité

commune, fournissent une valeur de s

qui

semble

augmenter

avec la densité de vapeur. Il se

peut

que cette variation soit

systématique,

encore que sa valeur excède à

peine

les écarts

expérimentaux.

Bayliss

et Rees

[ 14]

ont d’ailleurs

signalé

incidemment

que la loi de Beer ne

s’applique

pas au brome dans l’ultraviolet. Ils ne donnent malheureusement aucune

(10)

TABLEAU VII.

IV. - Considérations

théoriques.

J’ai choisi ces deux vapeurs pour diverses raisons :

spectre

d’absorption

bien

étudié,

poids

moléculaires voisins

(155

et

r 60},

ce

qui

rend

comparable

leurs ’

effets

mécaniques

(encombrement,

inertie,

énergie

cinétique

de

translation),

manipulations

expéri-mentales similaires.

SPECTRE DU CHLORURE DE CHROMYLE. - Le cadre forcément limité de cette

publication m’oblige

à résumer les

interprétations spectroscopiques

que

l’on trouvera en détails dans la thèse

déjà

citée.

Ces

interprétations

sont basées sur l’effet de la

température.

Les niveaux de base des trois séries de raies sont

des niveaux fi et les niveaux d’arrivée des niveaux ~. Parmi les niveaux initiaux de ces

raies,

seul le niveau

initial de la série A serait le niveau fondamental. On a calculé la

séparation

des autres niveaux de

départ. L’absorption

se fait suivant le schéma

7).

,

Une autre

interprétation

du

spectre d’absorption

du chlorure de

chromyle

conduit à des niveaux

initiaux

plus

écartés et se relie à la

décomposition

photochimique

de ce corps. Dans les deux cas seules les raies A

partent

de l’état fondamental.

~

Fig. 7.

Ce même état fondamental sera attribué au niveau de base de

l’absorption générale.

SPECTRE DU BROME. - A la suite des travaux

(11)

sont connus, avec le détail de leurs

composantes

d’oscillation,

y

compris

les structures vibration-nelles dues à

l’isotopie qui

ont fait

l’objet

de travaux

soignés [9].

Toutes les arêtes étudiées ici sont dues à la

molé-cule

Br 7g-Br

81,

qui

est deux fois

plus

abondante

que

chaque

molécule

symétrique.

La limite

supé-rieure du niveau final se montre double. C’est

pourquoi

il y a deux sortes d’arêtes : ces deux

niveaux différent par les

produits

de dissociation

obtenus. Le groupe dit ordinaire - le seul étudié dans ce travail -

se termine par la dissociation de

la molécule en deux atomes à l’état

2P11/2’

tandis que

le groupe

qui

s’étend de l’extrême rouge à l’infra-rouge donne deux atomes dont l’un est à l’état et l’autre à l’état 2P

1/2-J’ajoute

à cette

analyse

que, à l’aide de

l’équation

de

Gibson-Heitler,

on

peut

calculer le moment

d’inertie de la molécule excitée : on trouve

I = C. G. S.;

la

séparation

nucléaire est alors

égale

à

2, 5[~

Á

[15],

en bon accord avec le nombre de Wierl 2,28

Á,

tiré

d’expériences

sur la diffraction

électronique.

L’absorption générale

du brome est

plutôt

mieux connue et son

interprétation

a été

fréquemment

discutée.

La

région

A

correspond

à la transition

électro-nique

tandis que la

région

B est due à la transition

Mulliken a d’ailleurs attiré l’attention sur le fait

que cette dernière transition n’est pas seule et

s’accompagne,

dans la même

région

B, de la

tran-sition

Cette

complexité n’apparaît

pas sur les données

expérimentales

parce que les courbes de Morse

donnant

l’énergie

moléculaire en fonction de la

distance nucléaire des états et sont très

voisines dans la

région

considérée

[16].

Ajoutons

que, dans

l’ultraviolet,

il est

possible

que le niveau initial de

l’absorption

continue ne

soit pas l’état fondamental de la molécule.

LARGEUR DE RAIE ET INTENSITÉ. - La

largeur

réelle d’une raie

d’absorption,

pour une vapeur infiniment peu

dense,

est de l’ordre de

quelques

centièmes

d’angstrôm.

Comme mon meilleur

pouvoir

de résolution n’a pas

dépassé

5o ooo,

correspondant

à une

séparation théorique

de 0, l À vers 5ooo À et que

l’usage

du

microphotomètre risque

encore d’abaisser la résolution

effective,

on est en droit de supposer que tout le

phénomène

réside dans un

élargissement

des raies. La

largeur

des

composantes

varie et la

largeur

totale de l’arête reste

fixe,

dans

les limites de la résolution. Si E semble

augmenter,

la surface de la courbe

d’absorption

augmentant,

ce n’est pas que le nombre des molécules absorbant

une radiation

s’élève,

mais

qu’une

molécule devient

capable

d’absorber des radiations voisines

qu’elle

ne

pouvait

absorber

auparavant.

Comme

chaque

molécule est

supposée

n’absorber

qu’un

quantum

à la

fois,

ceci revient à dire que les coefficients c

mesurent la

probabilité

pour

qu’une

molécule

participe

à

l’absorption

des radiations

comprises

dans la raie étudiée. Comme on l’a vu au

paragraphe

précédent,

il

n’y

a pas de

variation

de

fréquence

par

augmentation

de la densité de vapeur dans aucun de mes deux

exemples :

on est donc à l’aise pour

adopter

cette

interprétation

des coefficients s.

Les molécules sont intéressées par les mêmes

radiations et les 2 sont directement

comparables

quand

les densités de vapeur varient.

CAS D’APPLICATION DE LA LOI DE BEER. - J’ai

trouvé que la loi de Beer

s’applique

à

l’absorption

générale

du brome et du chlorure de

chromyle,

ainsi

qu’au

groupe A des raies de ce dernier corps.

Absorption générale.

- Dans

ce cas, la résolution des

appareils

ne

joue

pas,

puisqu’il s’agit

d’électrons

captant

dans le

rayonnement

incident des

énergies

quelconques.

Le coefficient s mesure alors la

proba-bilité pour une molécule d’absorber la radiation

précisément envisagée.

Dans le cas

présent

cette

probabilité

est

indépendante

des chocs et de la distance mutuelle des centres absorbants. Cette

indépendance

se vérifie dans de

larges

limites

puisque

cette distance moyenne a varié dans le

rapport

de 1 à 20 pour le chlorure de

chromyle

et à

4o

pour

le brome.

Cependant

ces distances moyennes sont encore

grandes

vis-à-vis de celles

qui

existent dans

les vapeurs saturantes. Il y aurait intérêt à

explorer

les densités

correspondantes

mole/cm3).

S’il y a un effet dû aux chocs ou au

champ

inter-moléculaire pour ces

densités,

il diminue très vite et devient insensible

quand

on atteint

~10.

mole/em3.

Arétes. - Le

phénomène

observé

implique

que la

probabilité

pour une molécule d’absorber une radia-tion existant dans l’arête A ne

dépend

pas non

plus

des distances mutuelles entre

molécules,

ni des chocs. On sait que la théorie

classique

de Lorentz fournit

un coefficient e

indépendant

de la densité de vapeur.

Elle suffit à rendre

compte

de mes observations.

On a vu que dans ces mêmes

spectres

bien des arêtes ne suivent pas la loi de

Beer,

et ceci est

fréquent (par exemple,

Janssen). Quel

est le caractère commun

qui

unit les

systèmes

d’absorption

consi-dérés dans ce

paragraphe ?

Pour les deux

absorptions

générales

et pour la série

A,

les considérations ci-dessus sont

indépen-dantes et amènent à penser que l’état initiai de la

(12)

circonstance serait la condition

d’application

de la loi de Beer vapeurs pour des densités inférieures à

mole/cm3.

On trouvera dans un article de

Weisskopf [17]

un résumé des travaux essentiels sur la

question,

antérieurs à

1-932,

qui permettent

d’établir ma

proposition.

Dans les travaux non

signalés

par

lui,

ou

publiés depuis,

de

nombreux

exemples

viennent

à

l’appui

de cette thèse. Je n’en ai encore trouvé aucun pour l’infirmer.

Citons

Acton,

Aickin et

Bayliss

pour le brome

[12]

qui,

dans un domaine de densités

plus

restreint,

vérifient la loi de Beer.

Après

eux, on a trouvé un écart à cette loi dans la

région

B ultraviolette

[ 14].

C’est

justement

là que Mulliken

place,

pour des raisons

indépendantes,

un deuxième état initial de la molécule

absorbante,

différent de son état fondamental.

Les travaux de Leifson

[18]

sur

l’absorption

ultraviolette du gaz

chlorhydrique

en fonction de sa densité de vapeur, laissent penser que la loi de Beer

s’applique,

en

particulier

à la bande

1289

A. Là encore, on a affaire à l’état fondamental.

Citons encore le résultat de

Lambrey [3]

relatif

aux bandes du

système B

de

l’oxyde azotique, qui

suivent la loi de Beer. Ce sont les seuls

points

de la courbe

d’absorption

de ce gaz où la loi

s’applique :

ce sont aussi les seules bandes

qui

partent

de l’état véritablement normal de la molécule. Herman

[ 1 g],

à la suite de Janssen

[20],

a montré que les bandes

62go-~~7f~

 de

l’oxygène comprimé,ne

suivent pas la loi de

Beer,

et

cependant

elles

partent

du niveau le

plus

bas,

comme en

témoigne

le fait

qu’elles

sont

observables à basse

température.

Mais,

après

discus-sion,

il conclut que cet écart à la loi de Beer est

dû à une

polymérisation

de 02 en

(02)2

causée par la

compression.

Il ne dit rien des faibles

pressions.

Ainsi on

peut

penser que l’influence mutuelle

des molécules

(ou

le

champ intermoléculaire)

dans

les limites

indiquées,

est sans action sur les termes

spectroscopiques

fondamentaux.

Si donc mes conclusions restent vérifiées par les

travaux à

venir,

on pourra en tirer une nouvelle

méthode

d’analyse

des

spectres

moléculaires

d’absorp-tion. Par la méthode de la cuve

unique

ou de la cuve

multiple,

on déterminera les bandes

qui

gardent

un coefficient d’extinction moléculaire constant

quand

varie la densité de vapeur. Il leur

correspond

un niveau de

départ qui

est le niveau fondamental

de la molécule

(ci.

la

réciproque

au

paragraphe

suivant).

CAS D’EXCEPTION A LA LOI DE BEER. - Les

molécules

participent plus

ou moins à

l’absorption

quand

leur écartement moyen diminue. Ces écarts sont d’allure très variée.

Ils s’observent pour des densités

éloignées

de la

saturation,

pour des transitions

électroniques

dont aucune ne

paraît provenir

de l’état

fondamental,

ce

qui

constitue la

réciproque -

de la

proposition

précédente.

Pour le chlorure de

chromyle,

on a vu que mon

analyse,

déduite de l’effet

thermique,

suppose de

toutes manières aux raies B et C des états initiaux

différents de l’état fondamental.

En ce

qui

concerne le

brome,

Ushida et Ota

admettent que toutes les bandes du

système

visible ont même état initial

(pas

forcément

fondamental).

Si l’on examine le tableau

d’analyse

publié par Brown

(loc. cit.),

on

s’aperçoit

que les raies

correspondant

aux faibles valeurs de n’ et n"

manquent.

Ainsi

la série n" = o débute à n’ = I ~ avec cm--1.

Cela

correspondrait

à une bande n’ = o aux environs de

645o

~~

qu’on

n’observe pas. La série n" =

~l

débute à n’ =

4

avec 15 185,5 cm-1 soit 6585 Á.

Mes mesures n’ont pu être

poussées

aussi loin. Je

publie

l’étude de la raie

6og5,3

de la même série

correspondant

déjà

à n’ La raie

origine

de cette série se trouverait à

695o

A. On voit donc

que les niveaux

fondamentaux,

en

supposant

que

ce soient bien eux

qui

soient au

départ

des transitions

électroniques envisagées,

sont

éloignés

des niveaux initiaux étudiés sur le

brome,

du même ordre de

grandeur d’énergie

que l’étaient ceux du chlorure de

chromyle.

J’ai donc toutes raisons

d’adopter

les conclusions de Ushida et Ota. Ainsi se

justifie

le

premier

caractère commun des écarts à la loi de Beer.

Le deuxième résulte de la

comparaison

des

figures

3,

4 et 6.

Dans tous les cas

observés,

la loi de Beer

s’applique

mieux si la densité de la vapeur

augmente

et l’effet

dû au

rapprochement

des molécules semble atteint assez vite.

Par

exemple,

pour le

brome,

raie

5587,9

quand

la densité passe de 2 à

!~ .

mole/ cm3, E

varie

de 2’7 à 22, tandis que si la densité passe de 32

à

3 ~l .

10-7 la variation de s n’est

plus

que de 9 à 8,5.

Cas où s croît densité de vapeur. -

Quand

le coefficient e

augmente

suivant les lois du

para-graphe

II,

il est clair que la forme de ses variations

est

incompatible

avec la théorie de Lorentz. Elle ne

peut

pas

davantage

s’expliquer

par celle de Holtsmark

[21]. Lambrey

donne une théorie

simple

qui

le conduit pour la densité

optique

à la formule

A, b

et

f

sont des constantes,

f désignant

en

particulier

la fraction des molécules que les chocs

ne désactivent pas. Une telle

formule,

qui

vérifiait

la formule de

Lambrey

en el-", vérifie encore mes résultats en et e1,B ce

qu’on explique

en consi-dérant

qu’il

y a trois constantes dans cette formule

et

qu’on

l’utilise dans un domaine étroit de la variable.

(13)

supposer désactivées par choc. Pour les raies

B,

f

== --l-,

il y en a

g8

pour 10o

qui

le sont. Les molécules

50

porteuses

des bandes C seraient donc moins

fragiles

sous ce

rapport

que les molécules

B,

alors

qu’elles

portent

une

énergie

initiale

plus

grande.

Ces deux

faits sont

peut

être

compatibles

mais

paraissent

surprenants.

Quand

un coefficient 2

augmente

sous l’effet d’un

champ

intermoléculaire

croissant,

on doit penser à une

prédissociation.

Le

champ

facilite,

entre des

termes

spectroscopiques,

des combinaisons

qui

sont

interdites en

temps

normal. Mais dans tous les cas connus existe un seuil de

fréquence

au-dessus

duquel s

augmente.

Or ici

depuis

le seuil de

décom-position photochimique jusqu’à

la limite

percep-, tible

du

spectre

rouge,

je

n’ai trouvé aucun effet de ce genre.

Cas où E diminue

quand la

densité de vapeur eroît.

-L’examen des courbes 6 montre que l’effet du

champ

intermoléculaire ou des chocs semble s’atténuer

régulièrement quand

la

fréquence

des arêtes diminue.

C’est,

avec

plus

de

précision,

le résultat que

Kondra-tiew et Polack

[23]

avaient vu dès

Ig32.

Puisque

le coefficient s décroît

quand

la densité et le

champ

augmentent,

on ne

peut

invoquer

une

prédissociation,

comme le faisaient ces savants, pas

plus qu’un

élargissement

général

des niveaux

d’énergie qui

favoriserait aussi les passages

réguliers.

Peut-être

s’agit-il

d’une association moléculaire : les molécules associées

disparaissent

du processus

d’absorption.

Aux fortes densités où 2

deyient

presque constant

pour

chaque

raie,

l’équilibre

serait presque fixé. Mais ceci

n’explique

pas comment les coefficients 2

de

l’absorption générale, qui

est due aux molécules

de brome non

associées,

demeurent constants. En

résumé,

on voit que l’ensemble

expérimental

des écarts à la loi de Beer n’a encore reçu aucune

expli-cation satisfaisante.

V. -

Étude

expérimentale

du coefficient

d’ex-tinction moléculaire des vapeurs de

brome,

oxychlorure

de chrome et chlorure d’iode

diluées dans des gaz inertes.

Les variations du coefficient moléculaire d’extinc-tion avec la densité de vapeur incitent naturellement à rechercher ce que devient ce coefficient

si,

à masse de vapeur constante, on

ajoute

des molécules

étran-gères

en nombre croissant.

J’ai dilué les vapeurs dans

quelques

gaz

étrangers

inertes,

sans action

chimique

sur elles :

hydrogène,

oxygène,

azote, gaz

carbonique

et argon, conve-bablement séchés et

purifiés.

Les

expériences

ont consisté à

photographier

le

spectre

d’absorption

d’une vapeur pure

produite

dans le

vide,

puis

à admettre sous des

pressions

partielles

croissantes le gaz

étranger

et à

prendre

chaque

fois un cliché.

Après chaque

admission,

j’attendais

un certain

temps,

déterminé

expérimentalement,

pour que la diffusion se fasse et que la densité

optique

devienne

constante. La

pression partielle

du gaz était déduite

des variations de

pression

de son

réservoir,

le

rapport

des volumes du tube

d’absorption

et du réservoir étant mesuré une fois pour toutes. La densité de la vapeur était connue par la masse de

l’ampoule

de

liquide vaporisé

par le

procédé

habituel,

une fois le vide réalisé dans l’installation.

Sur

chaque plaque,

je

photographiais

les

spectres

d’étalonnage

et les

spectres

de

repère,

le

spectre

de la vapeur pure et les

spectres

obtenus par les additions de gaz successives.

Le brome et le chlorure de

chromyle

ont été étudiés à ce

point

de vue comme

complément

des

paragraphes précédents. J’y

ai

adjoint

une étude similaire sur le monochlorure

d’iode,

qu’on

peut

employer

pur,

quoi

qu’en

pensent

Brown et

Gib-son

[24]

si l’on a soin d’éviter toute variation de

température après

la

vaporisation

initiale. Les

raisons de ce choix sont les mêmes que celles

déjà

vues.

RÉSULTATS. - Ils

sont

qualitativement

les mêmes pour les trois vapeurs.

La

f réquence

du maximum

d’absorption

reste inva-riable

quand

on

ajoute

à l’une de ces trois vapeurs à l’état pur un gaz

étranger

sous des

pressions partielles

allant de o à I atm.

1

Il

s’agit

des maxima

d’absorption apparente

déterminée avec un

pouvoir

de résolution

compris

entre 2 5 ooo et 50 ooo. La

position

de ces maxima est définie en moyenne à i À

près.

Le

déplacement,

s’il

existe,

doit être d’une

amplitude

inférieure à i À

ou intervenir pour des

pressions

partielles étrangères

supérieures

à une

atmosphère.

Mon installation ne

permettait

pas d’établir avec sécurité de telles

pressiôns. Cependant,

des essais réalisés vers

1,5

ou 2 atm ne semblent pas amener de

déplacement

perceptible.

L’e f jet

qualitatif

des gaz

étrangers

est

indépendant

du

point

étudié sur la courbe

d’absorption

de la vapeur

et de la nature du gaz

employé.

Pour les deux

premiers

corps,

j’ai

étudié les bandes

déjà indiquées.

Pour le monochlorure

d’iode,

j’ai

choisi

quelques

raies

particulières

dont

j’étais

sûr de

pouvoir

affirmer leur

séparation

d’avec leurs voisines de la même suite. Il est certain que les

arêtes de la bande 3,1 ne sont pas correctement

séparées

sur mes clichés. Pour celles de la bande

3,o,

les arêtes de la bande P sont

séparées

entre

elles,

mais demeurent confondues avec le deuxième terme du doublet de la branche R. C’est ainsi que

j’ai

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