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90 III BRÈVES III

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90 m/s n° 1, vol. 17, janvier 2001

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BRÈVES

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■■■ Un peu d’ordre dans la chro-matine. L’altération structurale et vraisemblablement la dérégulation du gène LAZ3/BCL6 sont fréquem-ment associées aux lymphomes non Hodgkiniens [1]. Ce gène code un facteur de transcription dont la structure, comparable à celle de la protéine PLZF impliquée notam-ment dans une protéine de fusion avec RAR (retinoic acid receptor) dans certaines leucémies promyélocy-taires (voir p. 14 de ce numéro), comprend un domaine conservé d’interaction protéines/protéines baptisé BTB/POZ, et des doigts de zinc liant une séquence cible sur l’ADN (m/s 1998, n° 14, p.219). LAZ3/BCL6, comme PLZF ou d’autres protéines apparentées, réprime la transcription en recru-tant des complexes capables de désacétyler les histones, et se loca-lise dans des sous-structures nucléaires ponctiformes. Les sous-structures contenant LAZ3/BCL6 sont étroitement associées aux foyers de réplication de l’ADN visua-lisés après une incorporation de bromodésoxyuridine [2]. Plus préci-sément, une analyse par microsco-pie électronique montre que ces sous-structures sont progressive-ment entourées par l’ADN néosyn-thétisé. Lorsque LAZ3/BCL6 est surexprimé, l’agrégation des molé-cules entraîne la réorganisation des sites de synthèse de l’ADN [2]. On peut alors imaginer qu’en plus de contrôler la transcription de ses gènes cibles, LAZ3/BCL6 joue un rôle « architectural » sur la réplica-tion en rassemblant l’ADN répliqué au sein d’un foyer donné et/ou en fixant ce foyer dans une région nucléaire. Il est également possible que ces deux fonctions de LAZ3/BCL6 soient liées si, par exemple, la présence de LAZ3/ BCL6 au niveau des foyers de répli-cation lui permet de mettre en place ou de maintenir des régula-tions transcriptionnelles « stables » en influençant la structure chroma-tinienne de l’ADN néosynthétisé. Ce « double-jeu » de LAZ3/BCL6, qui rappelle celui proposé pour le

facteur IKAROS (voir m/s 2000, n° 16, p. 685) [3] impliquerait le domaine BTB/POZ qui permet à la fois l’auto-association de LAZ3/ BCL6 et le recrutement de plusieurs de ses co-répresseurs transcription-nels [2] (voir m/s 1998, n°14, p. 219).

[1. Kerckaert JP, et al. Nat Genet 1993 ; 5 : 66-70.]

[2. Albagli O, et al. Mol Cell Biol 2000 ; 20 : 8560-70.]

[3. Avithal N, et al. Immunity 1999 ; 10 : 333-43.]

■■■Héméralope ou nyctalope ? On y voit plus clair. La cécité nocturne congénitale stationnaire (CSNB) correspond à un groupe de rétino-pathies génétiquement hétérogènes dont l’héméralopie est un des signes cliniques distinctifs, comme on pou-vait s’en douter par son nom. Ce terme d’héméralopie risque toute-fois de tomber en désuétude parce que la littérature anglo-saxonne uti-lise, pour désigner la cécité noc-turne, le mot « nyctalopie » qui, en français, signifie le contraire : les ani-maux nyctalopes sont ceux qui voient la nuit. Comme nous allons le voir, cette querelle sémantique vient de se terminer par la défaite com-plète de la terminologie française car la protéine en cause dans le type I de CSNB a été baptisée nyctalo-pine. Rappelons que, parmi les CSNB, il existe, à côté de la forme autosomique, une forme incomplète liée à l’X, CSNB2, dont la cause moléculaire a été identifiée en 1998 : des mutations du gène CACNA1F, codant pour une sous-unité d’un canal calcique, avaient été décou-vertes chez les malades (m/s 1998, n° 10, p. 1136). L’origine moléculaire de la forme complète liée à l’X, ignorée jusqu’à présent, vient d’être

mise en évidence par deux groupes de chercheurs [1, 2]. Localisé en Xp11.4, le gène a été identifié. Il code pour une protéine à ancrage GPI (glycosyl phosphatidyl inositol) dans sa partie carboxy-terminale. Cette protéine appartient à la famille des petits protéoglycanes riches en leu-cine. Elle comporte des homologies de séquences avec le produit du gène Slit de la drosophile, ainsi qu’avec la sous-unité labile du fac-teur de croissance proche de l’insu-line (insul’insu-line-like). Elle comporte onze domaines LRR (leucine rich repeat) qui sont modifiés par les mutations observées chez les sujets atteints de CSNB1. L’équipe améri-caine a étudié 22 familles et identifié 14 mutations. L’une d’elles, qui entraîne une protéine tronquée ayant perdu son domaine d’ancrage-GPI, a été retrouvée dans deux grandes familles originaires du Costa Rica. L’équipe européenne a décou-vert dans 22 familles des mutations très diverses (insertion, délétion intragénique, non-sens, faux-sens). Si, comme on le suppose, la muta-tion nob chez la souris correspond à CSNB1 [3], il sera possible de véri-fier l’action de la nyctalopine dans l’information visuelle. On sait que certaines protéines de la même famille jouent un rôle dans l’adhé-rence cellulaire et/ou le guidage axonal ; on peut donc imaginer que la nyctalopine établit ou maintient les contacts entre les bâtonnets pho-torécepteurs et les neurones post synaptiques, en particulier les cel-lules amacrines et bipolaires. Enfin, le gène NYX (pour nyctalopine sur le chromosome X) est exprimé dans d’autres tissus, en particulier dans le rein, ce qui laisse supposer qu’il pourrait avoir d’autres rôles au cours du développement et de la dif-férenciation.

[1. Bech-Hansen NT, et al. Nat Genet 2000 ; 26 : 319-23.]

[2. Pusch CM, et al. Nat Genet 2000 ; 26 : 324-7.]

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