Atelier 4 : Privilégier les solutions fondées sur la nature : pourquoi et comment ?
- Comment accompagner le changement sans avoir une logique conservatrice ?
- Comment intégrer les services écosystémiques dans les propositions d’aménagements ?
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èmeSéminaire scientifique du ROL
Emmanuel Caillot, le 30.11.2020
- Bénéfices que l’Homme tire du fonctionnement des écosystèmes. Cette notion met en valeur l’utilité de la nature pour l’Homme et la dépendance de celui-ci vis-à-vis du fonctionnement des écosystèmes
Services écosystémiques
Définition (Millenium Ecosystems Assessment)
- Reposent sur le fonctionnement des écosystèmes, c’est-à-dire les processus biologiques, les interactions entre les espèces et leur milieu ainsi que les interactions des espèces entre elles.
Services écosystémiques (suite)
Définition (Millenium Ecosystems Assessment)
- C’est le bon fonctionnement des écosystèmes qui garantit la fourniture de ces nombreux services. Cependant, aujourd’hui, de nombreuses menaces pèsent sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes et vont donc impacter les bénéfices dont nous profitons. La figure ci-contre illustre le lien entre ces menaces et le bien-être humain.
60 % des services écologiques sont dégradés à l’échelle mondiale alors que 40 % de notre
économie reposent sur ces mêmes services (ONU, 2001)
Services écosystémiques (suite)
Définition (Millenium Ecosystems Assessment, ONU 2001)
- Un concept anthropocentré qui a ses limites :
Dérives possibles : marchandisation du vivant ou spécialisation des espaces
Alors que les écosystèmes sont multifonctionnels, la dérive pourrait être la
« maximisation » de quelques services intéressants (sans tenir compte des interdépendances entre les différents services qui assurent leur maintien dans le temps).
LiCCo – Littoraux et Changements Côtiers
Programme INTERREG Iva 2011-2014
Expertise pluridisciplinaire au service des
politiques d’adaptation aux changements côtiers
- Spatialisation actuelle des fonctionnalités écologiques et simulations avec les scenarii
d’élévation du niveau moyen des mers à l’horizon 2050 :
L’idéal : accompagner un report naturel des habitats littoraux et estuariens sur la partie terrestre
Accepter de perdre des terres au bénéfice des fonctionnalités écologiques et services rendus (conchyliculture, pêche, chasse, agriculture extensive…)
Accepter la mobilité du trait de côte pour un maintien du dynamisme originel des
écosystèmes littoraux
Simulations et
scenarii relatifs aux
changements côtiers
(2025 & 2050)
Prospective et
scenarii relatifs aux changements côtiers (2025 & 2050)
En contexte contraint (littoral urbanisé et figé) : définir des zones de report arrière-littorales et user localement de génie écologique pour un
maintien artificiel des fonctionnalités menacées Ouverture partielle à la mer de zones
terrestres avec ouvrages de contrôle tout en maintenant le trait de côte d’origine
En contexte mixte (littoral urbanisé + possibilité de trait de côte dynamique)
Combinaison des deux selon les scenarii des projets territoriaux et/ou effets du
changement global : accompagnement de la dynamique littorale + renforcement du trait de côte
Prospective et
scenarii relatifs aux
changements côtiers
(2025 & 2050)
Perspectives
La collecte de données doit s’organiser en routine pour des bases de données
interrogeables, aux services des décideurs et usagers des territoires littoraux
Pilotage et animation d’observatoires littoraux pérennes et intersites pour répondre aux enjeux d’adaptation - Promouvoir des diagnostics écologiques répétés dans le temps et l’espace :
Production d’argumentaires spatialisés pour la prise en compte des fonctionnalités écologiques et services rendus associés : auprès des politiques d’adaptation
- Observatoires en partenariat avec l’Etat, le CdL… mais aussi les régions, départements et communautés de
communes littorales…
Un effort de pédagogie doit être engagé à l’échelle des territoires pour démontrer la dépendance des équilibres socio-
économiques au maintien et à la restauration des fonctionnalités écologiques
- Nécessité d’intégrer les fonctionnalités écologiques dans les politiques d’adaptation aux changements côtiers :
Liens étroits à instaurer (renforcer) entre les politiques
d’acquisition du littoral et les réseaux écologiques de veille littorale pour mieux prendre en compte les fonctionnalités écologiques dans les stratégies d’adaptation
Ateliers « permanents » à instaurer sur les territoires littoraux, intégrer tous les enjeux, sociaux, économiques et
fonctionnalités écologiques ?
Perspectives
Quelle stratégie « Littoral » adopter face aux changements globaux ?
- Besoin de communication, sensibilisation des publics et décideurs
- Besoin de concertation avec tous les acteurs : recours aux disciplines des sciences humaines et sociales (SHS)
- Besoin de connaissances : suivis dédiés, prospective, mobilisation de la recherche et moyens financiers adaptés sur le long terme
- Besoin d’accompagner la dynamique naturelle : e.g. espaces littoraux / stratégie d’acquisition foncière ; intégration dans les plans d’aménagement du territoire ; périmètre de protection…
- Intégration dans les documents de gestion des AMP : pour devenir acteur du changement et de l’adaptation
Eléments clé pour une stratégie intégrant les effets des changements globaux :
- Réflexion à une échelle temporelle et spatiale étendue via un réseau d’AMP connecté : approche éco-régionale, internationale - Si perte de patrimonialité et de fonctionnalités écologiques à
différentes échelles : dynamique compensatoire de création de nouvelles AMP
- Approche innovante d’AMP et dynamique dans l’espace
Recommandations
- Définition et mise en œuvre d’une politique d’accompagnement / perte d’AMP; biodiversité-fonctionnalités : nouveaux outils, nouvelles approches, prise en compte de la dynamique spatiale et temporelle
- Intégrer une approche biogéographique et solidaire avec les territoires concernés (international) pour une (des) politique(s) de conservation efficiente(s)
Adapter la protection de la nature aux défis du changement climatique en Europe : fondements d’un apprentissage dynamique collectif (2018-2023)
Constat 1 : l’évolution du climat a déjà des impacts sur les milieux naturels Constat 2 : la gestion des espaces naturels protégés en tient peu compte
Finalité du projet : INTÉGRER, en innovant sur la base des ressources existantes, LES ENJEUX CLIMATIQUES DANS LA GESTION des réserves naturelles et plus largement des espaces naturels protégés
Objectif à 10 ans : 80% des gestionnaires de réserves naturelles ont adopté des modalités de gestion, planification et gouvernance adaptatives dans un contexte de changement climatique et les autres principaux espaces naturels protégés s’engagent dans cette voie
- Approche innovante : Province Sud – Nouvelle-Calédonie
- Grand lagon sud, 20 îlots équipés de mâts : augmentation du succès
reproducteur, des effectifs et apparition de nouvelles sp…
- Très bonne acceptation par les publics : lisibilité et caractère
amovible/dynamique de l’interdiction de
débarquer
