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Inégalités de Bell et mécanique quantique : les détails d'une incompatibilité

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Submitted on 1 Jan 1986

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Inégalités de Bell et mécanique quantique : les détails d’une incompatibilité

P. Roussel

To cite this version:

P. Roussel. Inégalités de Bell et mécanique quantique : les détails d’une incompatibilité. Journal de Physique, 1986, 47 (3), pp.393-405. �10.1051/jphys:01986004703039300�. �jpa-00210219�

(2)

Inégalités de Bell

et

mécanique quantique :

les détails d’une incompatibilité

P. Roussel

Institut de Physique Nucléaire, B.P. 1, 91406 Orsay Cedex, France (Reçu le 15 avril 1985, révisé le 5 novembre, accepte le 18 novembre 1985)

Résumé. 2014 Après avoir introduit le débat sur la mécanique quantique (M.Q.) ouvert en 1935 par A. Einstein et N. Bohr, on décrit l’expérience proposée par D. Bohm et on rappelle les inégalités trouvées par J. Bell pour mettre à

l’épreuve la classe de modèles prétendant compléter la M.Q. par des paramètres (cachés) dans le passé commun.

Pour des directions de polariseur coplanaires (toujours le cas pour des photons) on montre que la M.Q. viole

presque partout ces inégalités. Les propriétés générales des fonctions (d’une variable) satisfaisant aux inégalités de

Bell sont examinées en détail pour la comparaison de ces fonctions avec celles prédites par la M.Q., en ce qui

concerne les dérivées, les intégrales, les valeurs, les intervalles, les amplitudes et finalement le comportement global;

quelques exemples de fonctions « à la Bell » construites pour se rapprocher des prédictions de la M.Q. sont donnés.

Il est ainsi mis en évidence une incompatibilité de la M.Q. avec les fonctions satisfaisant aux inégalités de Bell, plus radicale que celle qui résulte du seul examen des inégalités.

Abstract 2014 After introducing the 1935 debate between A. Einstein and N. Bohr about quantum mechanics (Q.M.)

we describe the thought-experiment of D. Bohm and recall the inequalities found by J. Bell for testing the class of

theories based on the hypothesis of hidden-parameters in the common past. lt is shown that Q.M. violates these

inequalities almost everywhere. The general properties offunctions satisfying Bell’s inequalities are studied in order

to compare them to Q.M. predictions as regards derivatives, integrals, values, intervals, amplitudes and finally the

overall behaviour; a few of the Bell’s functions chosen to approach somehow Q.M. are given. Altogether, in the comparison between Q.M. and functions satisfying Bell’s inequalities, an incompatibility is revealed which is stronger than the one resulting from consideration of just the inequalities.

Classification Physics Abstracts

03.65

1. Introduction.

Un d6bat portant sur les

qualit6s

de th6orie

physique

de la

m6canique quantique

a 6t6 amorcé il y a un demi- siecle par un article de A. Einstein, B.

Podolsky

et

N. Rosen

[1]

et par un article en

« réponse»

de

N. Bohr

[2] quelques

mois

plus

tard en 1935. Les succes, c’est peu dire, de la

m6canique quantique

n’ont pas

permis

aux

questions

soulevees de rester

au

premier plan

de ractualit6 de la

physique

mais

le d6bat pourtant dure

toujours.

On se doit de citer l’intervention tres

importante

de D. Bohm et Y. Aharonov

[3]

en 1957

qui

ont

propose

une

exp6-

rience type permettant a la fois de poser clairement les

problemes

et

susceptible

de realisation effective.

Mais celle des voies de ce d6bat

qui

occupe

aujour-

d’hui le devant de la scene a ete ouverte par J. S. Bell

[4]

en 1964 et si elle tient ce role, c’est que Bell a

espere pouvoir

faire trancher le d6bat par un resultat

exp6ri-

mental. Il a en effet montre pour toute une classe de

modeles pouvant en

principe pr6tendre

a

compl6ter

la

mecanique quantique,

et en

s’appuyant

sur

rexp6-

rience type de Bohm, que les r6sultats

d7exp6riences (ou

leurs

predictions)

devaient satisfaire une certaine

relation,

plus pr6cis6ment

une

inegalite

reliant les resultats de mesures pour différentes valeurs d’un

parametre

- en fait,

tangle

de deux

polariseurs

comme on le verra

plus

loin. Des

experiences

ont 6t6

effectivement menees

jusque

recemment celles de A.

Aspect et

al. tres

pr6cises [5]

et pour les demières

[6],

faisant intervenir un

parametre

nouveau, le temps.

Elles ont

(presque)

toutes confirme la

mecanique quantique

et

(donc)

viole les

in6galit6s

de Bell

rejetant

ainsi la classe de modeles a

1’6preuve.

Il reste a

interpreter

ces

experiences,

c’est-a-dire a examiner ce

qu’elles impliquent

et surtout ce

qu’elles

61iminent : confirment-elles seulement que la m6ca-

nique quantique

fonctionne bien, ou bien

qu’elle

est

incompatible

avec certaines

hypotheses

- les-

quelles.

Quel est le rapport avec les

questions

ini-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01986004703039300

(3)

tiales de Einstein et al. De nouvelles

questions

sont-

elles

posees ?

De nouveaux concepts sont-ils n6cessaires ? En

regard

de ces

grandes interrogations

tres

largement

encore en d6bat

aujourd’hui [7]

le but

de cet article est limite :

pr6ciser

par une etude d6taill6e portant sur

l’experience

type de Bohm, les

points

de

compatibilite

et

d’incompatibilit6

des

predictions

de la

mecanique quantique

avec les

in6galit6s

de Bell.

Pour cela, on va d’une part etablir que la violation des

in6galit6s

de Bell ou de ses

generalisations

par la

mecanique quantique

est

plus systematique

que ce

qui

était

jusqu’ici

reconnu et d’autre part d6montrer

quelques consequences

des

in6galit6s

de Bell

qui

accentuent

l’incompatibilit6

trouv6e et permettent de

pr6ciser

comment, a l’inverse de la

comparaison

directe, une fonction

qui

satisfait aux

in6galit6s

de

Bell peut se comparer aux

predictions

de la

mecanique quantique.

Les

enjeux

de ces

comparaisons

ne seront pas dis- cut6s ici mais

rappelons-les cependant

tels

qu’ils

ont 6t6

pr6sent6s

par Bell

[4] :

montrer

qu’il

n’est pas

possible

de retrouver causalite et localite en

compl6tant

la

description

d’un 6tat

quantique

par des variables additionnelles

qui pr6d6termineraient

les resultats

des mesures ult6rieures. Bell

pr6cisait

que ce

qui

fait

pour lui

principalement

diff’lcult6 c’est

fexigence

de

localité

qui

voudrait que le resultat d’une mesure sur un

systeme

ne soit pas affect6 par des

operations

sur un autre

systeme 6loign6

avec

lequel

il a

interagi

dans le

pass6.

Pr6cisons enfin que si c’est « l’intime conviction » de

l’incompatibilit6

des

hypotheses

a

l’épreuve,

para- m6tres

(caches) predetermines,

ou

parametre

dans

le

pass6

commun, avec les bases de la

mecanique quantique qui

a motive ce travail, il est souhait6

que les resultats trouv6s soient

ind6pendants

de cette

conviction !

2. Les

inigalit6s

de Bell

2.1 UNE EXPTRIENCE TYPE POUR DEMONSTRATIONS. - Bien que

beaucoup d’experiences

aient 6t6 effectu6es

avec des

photons,

nous commencerons avec

fexemple original

aussi bien de Bohm que de Bell

(Fig.

1), celui de deux

particules

1 et 2 de

spin 1/2

form6es

dans un 6tat

singulet

S = 0 et se «

séparant»

pour etre d6tect6es «

indépendamment

» dans deux aimants

Fig. 1. - Schema de 1’exp6rience type (avec des particules

de spin 1/2) propos6e par Bohm pour concr6tiser la question

soulevee par Einstein, Podolsky et Rosen.

[Diagram of the thought-experiment proposed by D. Bohm

to examplify the questions of Einstein, Podolsky, Rosen.]

de Stem-Gerlach dont les axes de mesure de

pola-

risation peuvent etre orientes selon différentes direc- tions a, b, c, etc.

Le resultat de la mesure de

polarisation

A = a1 . a

sur la

particule

1 et B = 62 b sur la

particule

2 peut donner un resultat + I ou - 1,

quelles

que soient les orientations a et b, en conformite avec la

mecanique quantique (et

a

1’experience).

Cela est

vrai

quel

que soit 1’6tat initial mais

pr6ciser

1’6tat

initial S = 0 permet de

pr6dire

la correlation entre les mesures A sur 1 et B sur 2.

La

m6canique quantique predit,

en effet, une valeur

moyenne pour cette correlation

= - a b

(a

et b vecteurs unitaires).

(1)

Bell met alors a

1’epreuve

le modele suivant dit à variables

suppl6mentaires.

Selon ce modele, pour

chaque couple

de

particules,

la valeur

particuliere

d’un

param6tre A pr6-d6termine (1)

le resultat de la

mesure aussi bien A sur 1 que B sur 2

La

r6partition statistique

des valeurs de A pour les dfff6rents

tirages

de

couples

de

particules

autorise

la

dispersion

des resultats pour un choix donn6 de

a et b - sans cette

possibilite,

A et B seraient constants

pour a et b fixes et le modele

perdrait d6ji

tout contact

avec la r6alit6.

2.2 PouRQuoi UNE INÉGALITÉ. - La connaissance

complete

d’une part de la fonction

A(a,

A)

(B

s’en

deduit comme on le verra

plus loin),

d’autre part de la distribution de

probability p(À)

de A

pr6ciserait completement

le modele et

permettrait

de calculer

la valeur moyenne de toute mesure effectuee sur le

systeme,

en

particulier

la correlation recherchee

et de la comparer directement a la

prediction

de la

m6canique quantique

L’interet de la d6marche de Bell est d’arriver a

un resultat

qui

n’est

qu’une in6galit6

mais

qui,

par contre, ne repose que sur la seule

hypothese

de

depart

de la

predetermination

de A et B : A =

A (a, A);

(1) Notons que si le param6tre A n’6tait pas consid6r6

comme un param6tre du pass6 commun caractérisant « 1’6tat

objectif » de la source « au moment » de 1’emission, le modele

a 1’6preuve perdrait de ce fait son caract6re « local » puisque

la valeur commune de A devrait alors rester corr6l6e entre les sites des mesures de A et de B.

(4)

B =

B(b, A), ind6pendamment

de la forme

parti-

culi6re que peuvent

prendre

les fonctions A, B et p.

Cela permet de ne pas mettre a

l’épreuve

successive- ment toutes les

hypotheses qu’on pourrait

faire sur

ces fonctions.

L’inegalite

est la suivante :

Les différentes demonstrations de cette

inegalite

ou de ses

generalisations

reposent en fait sur des considerations de mesures portant sur 1’ensemble A des valeurs de A

(voir (8)

par

exemple).

L’in6galit6

de Bell

g6n6ralis6e (9)

correspond à

deux choix de direction a et a’ pour la

particule

1, deux choix b et b’ pour la

particule

2. On trouve

par

exemple l’in6galit6 :

et les trois autres

inegalites qu’on

obtient en

déplaçant

le

signe -.

Notons alors que pour une

disposition

donn6e

de 4 directions, c’est donc au total 3 x 4 = 12

(double) in6galit6s

de ce type

qu’on

peut ecrire a

partir

des

6 mesures

possibles, P(a, b), P(a, b’), P(a’, b), P(a’, b’), P(a, a’), P(b,

b’).

C’est cette

multiplicite qui

est a

l’origine

du ren-

forcement de

l’incompatibilit6 qu’on

va etablir; elle

existe aussi pour le cas de

rin6galit6 originale

a trois

directions.

2. 3 PASSAGE A UNE FONCTION D’UNE SEULE VARIABLE

(ANGULAIRE).

- Les differents vecteurs a, b, c...

envisages jusqu’ici

peuvent avoir une orientation

quelconque

dans

l’espace

a trois dimensions, cepen-

dant,

l’isotropie

de

l’espace

conduit a ne faire

dependre

P(a,

b)

que de

l’angle

non oriente

6a,b

entre a et b

soit :

Par ailleurs, que le resultat A intervienne dans une measure

simple

ou dans une mesure en coincidence

(correlation),

on a forcement :

il en resulte

et finalement

L’ensemble de ces conditions se traduit sur la fonction

f

par les conditions :

l’étude de

f

6tant limit6e a l’intervalle

(0,

n).

La condition

f (0) = - f(n) = - I

avait

d6ji

6t6 introduite par J. Bell

[4]

sous la forme A =

(a,

A) =

-

B(a, À)

pour permettre de satisfaire à

C’est notamment pour s’affranchir de cette condition que les

in6galit6s g6n6ralis6es

ont ete introduites.

Aucune de ces conditions (8) n’est de toute facon

utilisee dans le

chapitre

3, ni pour l’inégalité origi- nale, ni, bien sur, pour

l’in6galit6 generalisee (bien qu’a

r6vidence, les

predictions

de la

M.Q.

y soient

conformes). Elles ne seront utilisees que dans le

chapitre

4.

Examinons maintenant les

consequences

de fine-

galit6 (5),

etablie dans

l’espace

a 3 dimensions, sur la

fonction d’une seule variable

angulaire f (0).

Soit a

l’angle

entre les vecteurs a et b,

supposes

fixes,

soit l’angle

entre les vecteurs a et c

suppose

constant

(c

n’6tant pas autrement

contraint)

0 K

a, p

n. Le

premier

membre de

(5)

est alors constant, le second membre peut s’6crire :

ofi 0

peut

prendre n’importe quelle

valeur sur l’inter-

valle

Au total,

(5)

se traduit donc par :

pour

tout 0

dans l’intervalle

C’est la

presence

du

signe

valeur absolue

qui

nous permet

d’imposer

a

> fl

sans perte d’information :

On a

indique

sur la

figure

2 la zone du

plan f(0)

interdite pour

f

par la condition

(9a)

a

partir

des deux

seules donn6es

f (a)

et

f(fl) correspondant

aux

angles

a

et

fl (avec

ici

( a + P) n).

Si a, b, c avaient 6t6 choisis au

depart coplanaires

-

c’est necessairement le cas pour les

photons puisque

ceux-ci sont definis

(par exemple)

par leur

polarisation

lineaire selon une direction necessairement perpen- diculaire a la direction de

propagation

- seules les

valeurs extremes

de 0

auraient 6t6 a considerer :

0 = oc + # ou 0 = 2 n - (ot + P), et 0 = I cx - p

(5)

Fig. 2. - Consequences pour la fonction d’une variable

f (0) de 1’existence de l’in6galit6 de Bell dans l’espace à

trois dimensions pour le cas de particules (de masse finie)

a spin 1/2. La connaissance de f (a) et f (P) 61imine la zone

hachur6e pour la fonction f(0). Si les directions des pola-

riseurs sont maintenues dans un plan, seules les valeurs

extremes a - fl et a + P sont 61imin6es.

[Consequences

for the one variable function f (0) of Bell’s inequalities established in the three-dimensional space.

f (a) and f(fl) being known, the shaded area is forbidden for f(0). Only the extreme values (X - P and a + P are

excluded if the axes of the polarizers are kept within a plane.]

ce

qui

reduit donc la

portee

de

1’inegalite (5). Cepen-

dant, dans l’ essentiel de ce

qui

suit, on reduira fine-

galite

de Bell a la seule valeur

lirnite 0

= a -

fl (2).

On a alors pour les

particules

de

spin 1/2

dans un

6tat S une condition necessaire meme si elle

n’epuise

pas le resultat de Bell et on aura d’autre part - et c’est la raison de ce choix - toute

l’in6galit6

de Bell

pour des

photons

convenablement

prepares (9)

moyen- nant des modifications mineures : la

polarisation

lin6aire

correspond

a une direction

(et

pas un axe

orient6),

les

polarisations

exclusives

correspondent

a des

polarisations perpendiculaires (et

pas

opposees) ;

la

dependance

de la correlation avec

1’angle

des

polariseurs prevue

par la

m6canique quantique

est

en cos 2 0

(au

lieu de - cos

0). (Et

bien sur les condi- tions

(8)

doivent etre

changees

en

consequence quand

elles sont

utilisees.)

Dans les § 3.1 et 4, on

partira

donc de

1’inégalité

de Bell sous la forme :

Dans le § 3.2, on utilisera les

inegalites g6n6ralis6es

pour des situations

coplanaires.

Examinons ici

comment s’ecrivent dans ce cas les 12

in6galit6s (6).

La

disposition

relative de 4 directions est caract6ris6e par trois

angles

a,

fl,

y limites par les

in6galit6s

0 a,

P n; 0 }’ 2 n; 0 Ct + p + }’ 2 n.

(2)

Une fonction f qui satisfait a (9) avec 0 = a - fl

pour toutes valeurs de a et fl satisfait aussi a (9) avec 0 =

a + fl.

Le choix de y est evidemment arbitraire, mais on

ne peut avoir 2

angles

superieurs a n.

On peut caracteriser

chaque inegalite g6n6ralis6e

par deux indices : le

premier indique

le choix des quatre

(parmi

six) combinaisons

d’angles coplanaires

utilisees dans (6) soit :

indice 1

(arbitraire)

Le second indice caracterise la

place

du

signe

moins et choisissons par

exemple

1 pour le dernier

angle

et... 4 pour le

premier.

L’inegalite generalisee

s’6crit donc :

3. Violation de

1’inegalite

de Bell par la

mecanique quantique

dans une

experience Einstein-Podolsky-

Rosen-Bohm

On a souvent ecrit

(voir

R6[ [5, 6, 9] et articles

cites)

que les cas de violation des

inegalites

etaient peu

nombreux, mais si cela est vrai du

point

de vue des

experiences

realisees, on va montrer d’une part,

pour le cas des

particules

de

spin 1/2

et pour le cas

ou les directions de mesure des aimants de Stem- Gerlach sont coplanaires, que les predictions de la mecanique

quantique

violent «presque partout »

ces

inegalites ;

on va montrer d’autre part, pour le cas des

photons, qu’il

y a aussi violation presque partout d’une au moins des

inegalites

de Bell

g6n6-

ralis6es. Remarquons que l’essentiel est en fait dans la

coplanarite

des directions de mesure et

qu’on

demontrerait donc de la meme fagon la violation

des

inegalites g6n6ralis6es

pour le cas des

particules

de

spin 1/2

ou la violation des

in6galit6s simples

dans

le cas des

photons.

3.1 INtGALiTt ORIGINALE ET PARTICULES DE SPIN

1/2. - La relation

(10)

entraine :

y(ex, P) = -f(cx) - -f(fl) - f (a - P)

+

-f(0) , 0 (11)

ou

y(a, P)

a ete introduite pour la commodite de la suite.

Si on se

rappelle

que pour la

mecanique quantique,

on obtient :

Sauf aux frontieres du domaine

(a

=

fl ou p

= 0,

ou a = 7), pour

lesquelles l’égalité

est

obtenue,

yM,Q, > 0 viole partout

l’in6galit6 (11),

voir

figure

3.

Un ecart maximum de 0,5 est obtenu pour a = 2

n/3 ; fl

=

n/3. L’importance

de cet 6cart peut etre

apprecie

en constatant que chacun des quatre termes com- posant y(a, fl) est borne par ± 1; mais l’essentiel

(6)

Fig. 3. - Pour les particules de spin 1/2, la fonction

yM,Q.(a,

fl) = f(a) - f (fl) - f(« - fl) + f (0) positive ou

nulle viole presque partout l’inégalité de Bell y - 0. On a

trace les lignes de niveau y = 0 (les fronti6res du domaine) ;

y = 0,37 ; y = 0,5 (la valeur maximale de y).

[For

spin one-half particles, the function associated with quantum mechanics

ym.Q.(oc,

P)=f(et)-f(P)-f(et-P)+

f(0), positive or zero, violates Bell’s inequality y 0

almost everywhere. The lines corresponding to the values

y = 0 and y = 0.37 have been drawn as well as the point corresponding to the maximum value y = 0.5.]

- sauf pour une

experience

- n’est pas dans l’impor-

tance de l’écart, mais dans

l’incompatibilité syst6- matique qui

est trouvee.

Cette violation

systematique

a ete etablie sur le

domaine limite par les

in6galit6s

0

p

oc n,

on a montre

pr6c6demment

que cette restriction était sans

consequence

du fait de

la ’présence

du

signe

valeur absolue, on peut aussi noter que l’une au moins des trois

inegalites qu’on

peut ecrire satisfait

(presque) toujours

a cette condition et la violation

systematique

est bien etablie pour toute situation

coplanaire

des

polariseurs.

Si les directions ne sont pas

coplanaires,

on peut arriver facilement a des valeurs

de 0

pour

lesquelles l’in6galit6 (9a)

est satisfaite de meme que les deux autres

inegalites

construites avec les trois memes

angles

a,

fl, 0.

Il suffit pour cela

que 0

satisfasse a :

Mais cette

possibilite

ne remet pas en cause la violation

systematique

d6montr6e

precedemment

comme

consequence

necessaire des

inegalites

pour la fonction d’une variable

fM.Q.(0) = -

cos 0. Cette

possibilite

n’a d’autre part pas

d’equivalent

pour le

cas des

photons.

3.2 INtGALITt GENERALISEE ET CAS DES PHOTONS. -

On va

spécifier qu’il s’agit

d’une

experience

con-

cemant les

systemes

a 2

photons

convenablement

prepares

en

precisant :

- les vecteurs a, a’, b, b’ sont

coplanaires

(et per-

pendiculaires

a la direction de

propagation);

- ce

qui

caracterise un

polariseur

c’est une droite

non orientee c’est-a-dire que a et - a conduisent au

meme re sultat ;

- les

predictions

de la

m6canique quantique

sont :

P(a,

b) =

f(ob)

= cos 2 0.

Une

disposition

relative de quatre directions

copla-

naires est alors caracterisee par 3

angles (a, /3, y)

tels que :

Avec les notations du § 2. 3 on definit :

On demontre alors

qu’au

moins l’une des 5

inega-

lit6s -

2 :!!- yij -

+ 2 est violee pour toute

disposition

de quatre directions

coplanaires

caracterisee par fensemble des valeurs a,

fl,

y. Selon ces valeurs, la

figure

4

indique laquelle

de ces

inegalites

est violee et

comment. Si

plusieurs inegalites

sont violees, elle

indique

celle pour

laquelle

le desaccord est le

plus important.

On a

egalement indique

les

points

ou l’une

des valeurs limite + 2 ou - 2 est atteinte ainsi que la

position

de

l’extremum eij

de Yij

correspondant

à

chaque

zone.

On n’a pas donne ici la demonstration de ces r6sul- tats

qui

fait intervenir des

manipulations

un peu fasti- dieuses

d’expressions trigonometriques

ou de leur

derivee. On n’a pas non

plus

limite les intervalles de variation de a,

f3,

y en utilisant les

symetries

existantes

ou les

permutations possibles. Indiquons

seulement

que

1’equation

des

plans

frontieres

(qui

coupent le

plan

y = Cte selon les droites frontieres

indiqu6es

sur la

figure

4) est obtenue en resolvant les

equations

du type

(7)

Fig. 4. - Comparaison des predictions de la mecanique quantique avec les in6galit6s de Bell g6n6ralis6es pour le

cas de directions de polariseurs coplanaires. Le schema indique pour tout ensemble de valeurs (a, fl, y) qui caract6rise

une disposition relative de 4 directions, fexpression quan-

tique pr6sentant un d6saccord maximum avec l’in6galit6

de Bell correspondante. Le premier indice dans y repere

le choix d’une s6rie de 4 angles parmi les 6 disponibles (voir texte), le second indice repere la place du signe moins

dans 1’expression correspondante. On a indique la valeur

extreme ± 2 partout ou celle-ci est atteinte ainsi que la

position des extrema eij de Yij correspondant a chacune

des zones. Les 6chelles angulaires utilis6es et le signe des in6galit6s correspond au cas des photons.

[Comparison of the quantum-mechanics predictions with

the generalized Bell inequalities for an in-plane settling

of 4 polarizers characterized by the three angles a, p, y. For a

given set of angles, this scheme indicates which of the Yij

expression is the most in contradiction with the corres-

ponding Bell inequality. The first index in y is related to the choice of a set of 4 angles from 6 which are available,

the second one indicates the place of the minus sign in the corresponding expression. The extreme values + 2 or - 2

are indicated when reached. The location of the extrema eij of yij is also indicated in each area. The given angular

scale and the given direction in the inequalities are related

to photons.]

Avec les

plans

limites du domaine de variation de a,

p,

y, ces

plans

frontieres

d6coupent

6 volumes

qui correspondent

a une des

in6galit6s indiqu6es

et

qui

comprennent tous un des extrema absolus :

(les

quatre demiers

correspondent

a un meme ensemble

de

directions).

Dans le

plan

y = Cte, on observe un extremum relatif dont la

position

eij est

indiqu6e

sur la

figure

4.

Il reste par ailleurs a

compl6ter

l’intervalle de varia- tion pour y de

n/2 £

n.

Utilisant

1’6galit6

on aboutit aux identites

qui

permettent fextension de l’utilisation de la

figure

4

pour

nl2

y n.

Cette violation

systematique

semble ne pas avoir 6t6

not6e

jusqu’ici.

Par

exemple,

dans la reference

[10],

dans le cas

particulier

ou a =

fl

= y, on

indique

des

angles

pour

lesquels

il

n’y

a pas violation

(Fig.

II. 5,

p. 36). En fait, il suffit d’effectuer la

permutation

correcte pour retrouver un conflit et par

exemple

passer de

y2 3

I

2 a y3 2

> -

2 pour n/6

a

n/4.

Rappelons cependant

que 6 mesures sont n6cessaires pour ecrire les 12

in6galit6s

dont chacune,

rappelons-le,

n’utilise que 4 mesures et que ce ne sont pas les memes

mesures

qui

interviennent dans y23 et Y32.

Notons enfin que les valeurs extremes du d6saccord

sont bien celles donnees par A.

Aspect (a = p

= y =

n/8

d’une part, 3

n/8

d’autre

part)

et seulement celles-ci

puisque

les autres extremae absolus donn6s

pr6c6dem-

ment

correspondent a

un meme ensemble de directions.

La

mecanique quantique

viole presque partout les

ln6galit6s

de Bell et aucune fonction satisfaisant aux

I.B. ne peut donc coincider partout avec la fonction

predite

par la

M.Q.

Mais il est int6ressant de comparer les

propri6t6s

des fonctions satisfaisant aux I.B. avec

la

M.Q.;

il est int6ressant

6galement

d’examiner

comment une fonction satisfaisant aux I.B. peut se

rapprocher

de la

M.Q.

Cest ce

qui

est fait dans le

chapitre

suivant ou nous allons montrer par une etude d6taill6e du comportement des fonctions satisfaisant

aux

in6galit6s

de Bell que

l’incompatibilit6

de ces

fonctions avec les

predictions

de la

M.Q.

est

plus

radicale que celle

qui

r6sulte de la

simple

confrontation de

l’in6galit6

a des resultats

ponctuels

de la

M.Q.

ou de

1’exp6rience.

Cette etude et ce

qui

en r6sulte ne retire

6videmment rien au caractere

probatoire

des

exp6-

riences en nombre maintenant non

n6gligeable qui

ont

confirme la M.Q. mais elle rend moins

probable

la

possibilite qu’il

y avait de ne pas trouver cette confir-

mation, elle devrait

egalement

orienter differemment des choix de zones

angulaires

mises a

1’epreuve

si de

nouvelles

experiences

etaient d6cid6es. Enfin, elle peut contribuer a eclairer la nature de

l’incompatibilit6

de

la

M.Q.

avec le modele a

1’6preuve.

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