HAL Id: jpa-00208467
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Submitted on 1 Jan 1976
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Étude théorique de l’influence des collisions élastiques sur un gaz dilué de particules chargées, confinées par un
champ de radio-fréquence à symétrie quadrupolaire
J. André
To cite this version:
J. André. Étude théorique de l’influence des collisions élastiques sur un gaz dilué de particules chargées,
confinées par un champ de radio-fréquence à symétrie quadrupolaire. Journal de Physique, 1976, 37
(6), pp.719-730. �10.1051/jphys:01976003706071900�. �jpa-00208467�
ÉTUDE THÉORIQUE DE L’INFLUENCE DES COLLISIONS ÉLASTIQUES
SUR UN GAZ DILUÉ DE PARTICULES CHARGÉES,
CONFINÉES PAR UN CHAMP DE RADIO-FRÉQUENCE
A SYMÉTRIE QUADRUPOLAIRE
J.
ANDRÉ
Interactions
ioniques,
Université deProvence,
13397 Marseille Cedex4,
France(Reçu
le 25juillet 1975,
révisé le 28janvier
1976,accepté
le 4février 1976)
Résumé. 2014 On étudie l’influence des chocs élastiques sur une
population
departicules
chargées électriquement, formant un milieu dilué et confinées par un champ radio-fréquence à symétrie qua-drupolaire.
L’étude est faite sur un modèle unidimensionnel et utilise un processus de Markov associé à l’évolution de lapopulation.
Après avoir établi leséquations spécifiques qui
permettent l’étude desgrandeurs intéressantes, on étudie
numériquement
ceséquations,
et on en déduit des conclusionssur les
propriétés énergétiques
desparticules chargées.
La théorieprévoit également
lapossibilité
d’améliorer le confinement en introduisant un gaz
léger.
Ce résultat est confirmé par l’observation.Abstract. 2014 We investigate the influence
of
the elastic collisions on apopulation
of chargedparticles,
which constitute a dilute medium,and
which are confined by a quadrupolarradio-frequency
field. The
investigation
is carried out with a unidimensional model, with the aid of a Markov process associated with the evolution of the population. After the establishment of the specificequations03BB
which allow the determination of the interesting parameters, we investigate these
equations
nume- rically, and we deduce conclusions for the energeticalproperties
of chargedparticles.
The theoryalso shows that it is
possible
toimprove
thetrapping,
if a light gas is introduced. This result is confirm- ed byprevious
observations.Classification
Physics Abstracts
0.680 - 1.650
1. Introduction. - La
spectroscopie
àgrande
réso-lution des atomes et des molécules neutres utilise des milieux dilués constitués par des
jets
ou desvapeurs sous de très faibles
pressions.
Lesparticules chargées présentent l’avantage
depouvoir
être confi- nées en l’absence de tout choc avec desparois,
pen- dant des durées de vie trèslongues,
pouvant atteindreplusieurs
minutes. Eneffet,
W. Paul[1]
a montréqu’une particule chargée
évoluant dans unchamp
de
radio-fréquence
àsymétrie quadrupolaire pouvait
avoir un mouvement stable
(donc
êtreconfinée)
dans certaines conditions. Cette
technique
a étéappliquée depuis
enspectrométrie
de masse[2]
etdans des
expériences
despectroscopie [3].
De même que les
caractéristiques
dujet atomique (vitesse
moyenne,répartition
desvitesses, densité...)
doivent être connues pour la
compréhension
desphénomènes étudiés,
laspectroscopie
des ions confinés réclame la connaissance desgrandeurs analogues
pour les
particules chargées ;
d’où l’intérêt d’une étude de lastatistique
des ionsconfinés,
étudequi
n’a été que très succinctement abordée
[4, 5].
Eneffet,
si en théorie les
particules piégées
peuvent conserverun mouvement
stable, plusieurs
mécanismes inter-viennent, qui
peuvent modifier leurspropriétés
éner-gétiques,
ouqui peuvent
les faire sortir de latrappe.
Un mécanisme
important
est constitué par les chocsavec les molécules de gaz, soit
résiduel,
soit introduit volontairement en très faiblequantité pour
modifierdans le sens voulu la
répartition
desparticules
ionisées.Il est donc nécessaire d’étudier l’influence des chocs en
l’absence de
charge d’espace (hypothèse réaliste, puisque
desexpériences
peuvent être effectuées sousdes
pressions partielles
d’ions de l’ordre de1 O -14
torr, soitquelques
centaines departicules [6]).
Du fait de la
complexité
duproblème,
due à denombreuses causes, dont les
principales
sont : unhamiltonien non constant au cours du temps - un nombre de
particules
confinées non constant - lesfortes variations
possibles
au cours du choc desvaleurs de l’état
mécanique
desparticules,
nousn’avons pas utilisé les
équations classiques
pour ceproblème
non conservatif(équation
de Boltzmannou
équation
deFokker-Planck),
mais nous avonsétudié un modèle
mathématique (utilisant
lespro-
cessus de
Markov) plus simple
carspécifique,
etArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003706071900
dont l’article rend compte. L’étude est ici faite sur
un modèle unidimensionnel
[7],
mais en utilisantdes méthodes
mathématiques qui
peuvent êtregéné-
ralisées à trois dimensions. L’utilisation de ce modèle permet alors d’obtenir un ensemble
d’équations
décrivant la
statistique
des ions confinés.Afin d’éviter toute confusion entre les divers
types
de
particules
intervenant dansl’exposé,
nous réser-vons le terme ion à toute
particule
confinée et leterme molécule à toute
particule
non confinée.2. Etude du modèle. - 2 .1 MOUVEMENT D’UNE PAR- TICULE CONFINÉE DANS UN CHAMP DE RADIO-FRÉ- QUENCE A SYMÉTRIE QUADRUPOLAIRE. - Nous consi- dérons ici la
symétrie
duchamp
de confinementqui
est la
plus
courammentutilisée,
car leséquations
dumouvement d’une
particule chargée
dans une telletrappe
sont relativementsimples.
Cechamp
a pouraxe de
symétrie
l’axeOX3
et il est limité pardes parois engendrées
par leshyperboles
dont leséqua-
tions dans un
plan (Ox3, Or)
sont données par :et
avec la condition :
imposée
pour laconfiguration quadrupolaire.
Lesdeux arcs
d’hyperboles
définis parl’éq. (1) engendrent
le
chapeau ;
les deux arcsd’hyperbole
définis parl’éq. (2) engendrent
la couronne(Fig. 1).
Si on établitentre les deux
chapeaux
et la couronne la différence depotentiel :
les
équations
du mouvement dans unsystème
decoordonnées cartésiennes fixes
(OX1, OX2, OX3)
seséparent
et ont la formeclassique d’équations
deFIG. 1. - Schéma du dispositif expérimental.
Mathieu. Sous certaines conditions
dépendant
desvaleurs
Vdc, J7ac, Q
ot du rapport(e/m)
de laparticule chargée,
cette dernièrepossède
un mouvement stable.Posons :
Nous nous
plaçons
dans les conditionsgénérale-
ment choisies lors des études en
physique atomique,
à savoir :
La loi du mouvement stable est alors sensiblement donnée par la formule :
,
avec la relation suivante :
Pour un mouvement
parfaitement
sinusoïdal loi serait laphase
àl’origine
de laprojection
du mou-vement sur l’axe
Oxi,
ui serait la valeur maximale de laprojection
de la vitesse sur l’axeOXi’
etl’énergie
totale due au
champ
extérieur serait :Une
propriété
intéressante de la loi du mouvement de l’ion est que dans chacun des sous-espaces(OXi’
0ii),
sonpoint représentatif
se situe surl’ellipse
d’équation :
.Cette
ellipse
se déformepériodiquement
à la fré-quence
(Q/2 n).
Lorsque ai et qi
augmentent,l’expression (3)
devientprogressivement plus complexe,
sans que soit remiseen cause la validité des méthodes
mathématiques
décrites dans ce
qui
suit.2.2 CHOIX DES PARAMÈTRES DU MOUVEMENT UTI-
LISÉ. - En l’absence de
charge d’espace
et en l’absencede
chocs,
lesquantités ui
et (pi sont des constantes du mouvement. Nous considérons par la suite des ions dont l’étatmécanique
est entièrement déterminé àchaque
instant par la donnée deXi(t)
etii(t),
ouce
qui
revient aumême,
par la donnée de u, et (pi.On
peut
donc considérerqu’en
l’absence dechocs,
l’ion se trouve dans un état
noté ( u, p >
associé aumultiplet (Ul,
u2, u3, (Pl, (Q2,(Q3).
Une tellereprésen-
tation
permet également
de traiter lesproblèmes
liésaux temps de confinement. En
effet,
le vecteur u(de composantes
Ul, u2,U3)
fournit une bonneapproxi-
mation de l’extension maximum de la
projection
dumouvement sur
chaque
axe.Puisque
cette extension suivant
chaque
axe est très voisine de :de :
En
présence
de molécules de gaz, l’ion peut subir des chocs et l’évolution du vecteur u en fonction du temps définit une fonction vectorielleu(t).
Cettefonction est une fonction en escalier
(voir Fig. 2)
car les seuls instants où
u(t) change
de valeur cor-respondent
aux chocs entre l’ion et les molécules de gaz(nous
supposons la durée des collisions infini- mentpetite
parrapport
aux autresgrandeurs
tem-porelles
intervenant dans cetteétude,
cequi
esttoujours expérimentalement réalisé).
Tant que les trois conditionssont vérifiées
simultanément,
l’ion resteconfiné,
mais dès que l’une au moins des trois conditions
(5)
n’est
plus respectée,
dans un délai très courtqui
suitle dernier
choc,
délai inférieur à[2 03C0/inf (coi)],
l’iontouche l’une des
parois
de latrappe,
se neutralise et n’intervientplus
par la suite(voir Fig. 2).
La duréede vie
(ou
durée deconfinement)
i dans la trappeest alors connue avec une incertitude relative infé- rieure à :
incertitude faible si les chocs ne sont pas trop fré-
quents.
Il faut pour cela que Aï soit faible parrapport
aux
temps caractéristiques
de l’évolution del’état u, (Q >
del’ion,
ou cequi
revient au même, que laprobabilité
pourqu’il
y aitplus
d’un chocpendant
la durée d’une révolution dans la trappe soitnégligeable.
Cettehypothèse
est réalistepuisque
pour une trappe ayant des dimensions de l’ordre de
quelques centimètres,
elleimpose
que lapression
des
particules
de gaz soit inférieure à10-4
torr.FIG. 2. - Evolution de u(t). L’axe Ou représente l’ensemble des trois axes (ou 1, Ou2, Ou3) et uo représente la réunion des trois états limites. 11, t2, t3 : instants des chocs. t4 : instant où l’on touche l’une des parois. T’ : durée de confinement estimée. r’ : durée vraie de confinement. T. : intervalle de temps nécessaire à une révolution
de l’ion.
La résolution
mathématique
duproblème
àtrois dimensions est
complexe,
et nous étudionsdans un
premier temps
un modèlesimplifié
où lesions sont astreints à se
déplacer uniquement
suivantun axe
OX3.
Toutes leséquations
concernant la troisièmecomposante
du mouvement restentvalables,
et nous
supprimons
par la suite l’indice 3 aux gran- deurs intervenant dans ceséquations.
A l’évolution d’un ion déterminé est alors associée une fonction à valeur dansR2 : [u(t), Q(t)], qui
nechange
devaleurs
qu’aux instants ti
où seproduisent
les chocs.En
réalité,
il n’est paspossible
d’étudierséparément
l’évolution de chacun des ions et l’étude sera sta-
tistique.
La fonction[u(t), ç(t)]
sera considéréecomme un échantillon d’une fonction aléa- toire
[U(t), 0(t)] qui
peutprendre
àchaque
instantune valeur
[u, ça] correspondant
à unétat u, Q ) .
De la connaissance des
propriétés statistiques
de
[U(t), P(t)]
découle la connaissance des pro-priétés statistiques
desgrandeurs
aléatoires associéesau confinement. On peut montrer
(voir appendice A) qu’à chaque instant 0(t)
est sensiblementéquirépartie
sur
[0,
2n],
de telle sorte que seules restent à étudier lespropriétés statistiques
deU(t).
2 . 3 ETUDE DE
U(t)
DANS LE CAS D’UNE TRAPPE DE DIMENSION INFINIE. - Dans un modèle à une dimen-sion,
il est évident que la notion de collision n’a pas de sens, c’estpourquoi
nous calculerons l’intervalle de tempsséparant
deux chocs successifs dansl’espace réel,
en supposant tous les chocsfrontaux,
de tellesorte que l’ion considéré soit astreint à rester sur
l’axe
privilégié,
suivant une méthodeexposée
dansla référence
[8].
L’indice 1 sera réservé auxgrandeurs
attachées à
l’ion,
l’indice 2 auxgrandeurs
attachéesaux molécules. Soit :
-
TS 2 a) n ,la ériode du mouvement séculaire ; s=w
-
T - 2 n , la période
du mouvement micro-métrique ;
- p2, la densité moyenne de gaz neutre ;
probabilité
de la vitesse desmolécules, supposées
être en
équilibre thermodynamique
à latempéra-
ture
T2 ;
et- s, la section efficace moyenne de collisions
élastiques
entre les ions et le gazmoléculaire,
pour le domaine desénergies
considérées. Ceci revient à supposer la section efficace de chocindépendante
del’énergie.
Nous excluons donc le cas de chocs où desphénomènes
de résonancequantique
existent(tels
les chocsélectrons-atomes).
Nous supposons que dans le
plan (Ox, Ox),
lesmolécules se distribuent suivant un processus de Poisson de densité
p2 fx(x2). Rappelons
que nous supposons que lesmolécules
forment un milieudilué,
de sorte quel’intervalle
detemps
moyen entre deux chocs successifs estsupérieur
àTs,
et que la durée d’interaction entre un ion et une molécule estnégligeable
devantT..
Ceshypothèses
entraînentque le processus
qui
est associé à la fonction aléa- toireU(t)
est un processus de Markov dont l’en- semble des étatspossibles
est notéEo = { 1 u > } (ensemble
de valeurs associées :[0, oo [). U(t)
estassociée à un processus permanent, car elle
peut changer
de valeur àn’importe quel instant,
maisnon
homogène,
car lespropriétés statistiques
de lamodification intervenant sur
l’état [ u ) dépendent
de l’instant du choc.
Rappelons qu’un
intervalle detemps
de l’ordre deT.
est trèspetit
devant les tempscaractéristiques
de l’évolution de l’état d’union,
si bienqu’il
est inutile pour leproblème
considéré de s’intéresser à l’évolution deU(t)
pour tout intervalle de temps ôt inférieur àTm.
Nous ne nous intéressons donc
qu’à
la suite desinstants
to=O ; ti=Tm; t2=2 Tm;
... ;tk=kTm;
...L’intérêt d’une telle méthode est que pour toute suite d’instants to, tl, ..., tk,
..., le
processusqui
estassocié à
U(t)
forme une chaîne de Markov homo-gène.
Pour cesinstants, U(t)
est entièrement carac-térisée,
une fois larépartition
deprobabilité
initialeposée :
et connue
l’expression
desprobabilités
de transition élémentaires :Considérons un choc se
produisant
durant l’in- tervalle detemps
infinimentpetit (t, t
+bt),
etsupposons que
juste
avant, l’ion se trouve dans unétat 1 ui, ç )
associé à la valeur[ui, Q] L’éq. (4)
considérée
juste
avant etaprès
le chocpermet
d’ob- tenir l’accroissement de vitessequ’il
faut fournir à l’ionpassé
sur unétat u f
de valeur u f.(Il
y a,en
fait,
deux accroissements de vitessespossibles,
ainsi que le montre la
figure 3.)
En considérant alorsFIG. 3. - Représentation de l’effet d’un choc dans l’espace des phases.
que les chocs sont
frontaux,
nous obtenonsl’expres-
sion des vitesses
possibles
pour aboutir surl’état | uf > :
Durant l’intervalle de temps
considéré,
tout chocavec une molécule ayant une vitesse de valeur
comprise
entreX2-
etX2+
mettra donc l’ion sur unétat | u >
de valeur inférieure à uf. Si nous admettons que durant un intervalle de tempsT.,
laproba-
bilité pour
qu’il
y ait deux chocs estnégligeable,
laprobabilité
pour que l’ion passe d’unétat Ui’ cp >
de valeur
[ui, cp],
vers unétat U > (sans s’occuper
dela valeur de la
phase finale)
de valeur inférieure à u f,sera la somme des
probabilités
obtenues pour chacun des intervalles de temps élémentaires(t, t
+ôt).
Enfin, puisque
laphase
initiale cp n’est pas connu, mais estéquirépartie
sur(0,
203C0)
laprobabilité
pour que l’ion passe durant un intervalle detemps (tk _ 1, tk)
d’un état
Ui >
de valeur u,, vers unétat u )
devaleur inférieure à uf à la suite d’un choc’ est :
La
probabilité
pour que l’ion se trouve dans unétat de valeur inférieure à u,, à l’instant tk, s’il était dans
l’état Ui >
à l’instant tk - 1 est donc :Il suffit de dériver
l’expression
ci-dessus parrapport
à u,, pour obtenirl’expression
desprobabilités
detransition élémentaires soit :
expression
danslaquelle x2 +
etx2 _
sontexprimées
en fonction de uf, ui, cp, t,
grâce
àl’éq. (6).
Ilsuffit,
dans ces
expressions,
d’effectuer lechangement
devariables :
pour s’assurer que
(7)
et(8)
nedépendent
pasde k,
c’est-à-dire que la chaîne de Markov est
homogène.
Une discussion sur les limites de validité des
expressions calculées, compte
tenu deshypothèses simplificatrices qui
ont étéfaites,
est abordée dansl’appendice
A.2.4 ETUDE DE
U(t)
DANS LE CAS D’UNE TRAPPE DEDIMENSION FINIE. - Il existe alors un
état uo ),
associé à la valeur :
qui
est tel que pour toute valeur deU(t) supérieure,
l’ion ne
peut plus
êtreconfiné,
et n’intervientplus
par la suite. L’ensemble des
états u >
accessibles à l’ion confiné estdonc,
d’une part un ensemble d’étatsEe
associé à un ensemble de valeurs deu :
[0, uo[ (à
l’intérieur de cetensemble,
toute tran- sition d’un état initial vers un ensemble élémentaire d’états finalspossède
uneprobabilité
élémentaire donnée par leséq. (7)
et(8)),
d’autre partl’état 1 uo >
qui
est un étatabsorbant,
etqui
est tel que laproba-
bilité associée à la transition d’un
état 1 Ui >
EEc
vers
l’état | uo >
est :Les
probabilités
de transition dans le cas d’une trappe de dimension finie seront donc données par :Il faut noter que
U(t)
décrit l’évolution aléatoire d’un seulion, mais,
du fait de l’absencesupposée
de
phénomènes collectifs, U(t)
décrit en mêmetemps
l’évolution d’unepopulation
d’ions de même nature et créés au même instant.3. Etude des
équations.
- La connaissance despropriétés
deU(t) permet
d’étudier toutegrandeur
liée au confinement. Dans ce
qui suit,
nous nousintéresserons à trois types de
problèmes
fondamen-taux. Nous nous
préoccuperons
d’abord dutemps
que doit attendre
chaque
ion avant d’êtreéjecté.
Les
grandeurs statistiques
associées sontimportantes
car elles définissent la
qualité
de la méthode de confinement. Nous nous intéresseronségalement
àl’évolution de l’état d’un ion
pendant
sa durée deconfinement. Cette étude
permet
de fournir des indications sur lespropriétés énergétiques
et ciné-matiques
d’unepopulation
d’ions évoluant libre- ment.Enfin,
pour tenir compte du cas leplus général
de fonctionnement d’une
trappe,
danslequel
desions sont créés en permanence, nous établirons une
méthode
permettant
d’étudier ce type deproblème.
Nous pourrons alors étudier l’évolution du nombre d’ions confinés.
3. 1 ETUDE DU TEMPS DE CONFINEMENT D’UN ION. -
Intéressons-nous à la variable aléatoire
z(u) qui
décritla durée de vie
(ou temps
deconfinement)
d’un ioncréé à l’instant
origine
surl’état 1 u),
et calculonsla
caractéristique
de sa loi :Posons :
(pc
défini dansl’éq. (9)
nedépend
pas dek)
( p2 sIo(u) représente
la densité moyenne d’interaction pour un ion surl’état u >),
( p2 sao(u) représente
la densité moyenned’absorption à partir
d’unétat 1 u ».
Les
hypothèses
faites sur la nature des chocs et lespropriétés
deU(t)
montrent que la loi de la durée de vie d’un ion sur unétat | u >
estidentique
à saloi de survie sur cet état à
partir
den’importe quel
instant tk. Cette remarque permet de calculer faci- lement une
équation
dont (Qc est solution. Si à l’ins- tantorigine,
l’ion créé surl’état u >
a une duréede vie
i(u),
à l’instantT.,
suivant que l’ion est dans l’une des trois situations suivantes : pas d’interac-tion,
interaction nonabsorbante,
interaction absor- bante(probabilités respectives :
il aura une durée aléatoire de vie
respectivement égale
à :Nous pouvons alors
exprimer l’équation
de bilansuivante :
ou encore,
compte
tenu de(11) :
Puisque
nous avons faitl’hypothèse
queT.
esttrès
petit
devant lestemps caractéristiques
de l’évo-lution d’un
ion,
nous pouvons dansl’éq. (12)
effectuerun
développement
limité aupremier
ordre par rap- port àT.,
et obtenir uneéquation dont (Qc
est solution :ou encore :
La transformation
réciproque
deFourier,
effec-tuée sur
(14)
permet alors d’obtenir uneéquation
dont la
densité f
dei(u)
est solution :L’éq. (15)
permet enparticulier
dedéterminer,
àchaque instant,
le taux de décroissance d’unepopula-
tion d’ions créés à l’instant initial suivant une
répar-
tition de
probabilité
connue etégale
àH;(u).
Eneffet,
ce taux(noté
par la suiten(t))
est, àchaque instant, égal
à laprobabilité qu’a
un ion d’êtreconfiné,
soit :
L’expression (16)
montre que sous leshypothèses faites,
le taux de décroissance nedépend
que duproduit ( p2 St)’
L’expérience
montrequ’il
existe un temps de relaxation pour un ensemble departicules confinées,
c’est-à-dire que pour des valeurs très
grandes de t, n(t)
est de la forme :où r définit le
temps
de relaxation dusystème.
Ilpeut
être intéressant de définir laqualité
du confinement par i.Théoriquement
lagrandeur 1/i
s’introduitcomme solution de
l’équation
aux valeurs propres déduite de(15) : 1/r
est laplus petite
des solutions de :Il peut se faire que l’information dont on a besoin soit intermédiaire entre l’information fournie par i, et l’information fournie
par ft.
Il est alors utile d’ef-fectuer une étude
approchée
de la loi dei(u)
encalculant les
premiers
moments. Enparticulier,
lepremier
moment dei(u)
fournit un critère sur laqualité
du confinementqui dépend
de l’état surlequel
l’ion est créé. Tous les moments dei(u) existent,
car
fo(u, x)
estasymptotiquement équivalente
à
exp(- x/io).
Nous pouvons doncexprimer qJo(u, 00)
en fonction des moments de
i(u)
notésmk(u) :
L’expression (18), portée
dansl’éq. (14),
trans-forme celle-ci en une série entière
identiquement
nulle. En annulant chacun des coefficients de
6ô,
nous obtenons le
système hiérarchique d’équations
dont les moments sont solutions :
Il faut noter que le
système d’éq. (19)
permet deretrouver le temps de relaxation. En
effet,
Uk est défini par :Cette
expression
montre quelorsque
kcroît,
ce sont des valeurs deplus
enplus grandes
de xqui
contribuentefficacement
au calcul de,Mk(u). Puisque fo(u, x)
est dela forme :
,Mk(u)
tend à serapprocher (au
facteurCo(u) près
etlorsque k augmente)
du k-ième moment d’une loiexponentielle (qui
vaut k !rk 0 ).
Nous pouvons doncécrire : .
Pratiquement, l’expression (21)
permet de trouverune estimation
précise
de zo pour de faibles valeurs de k.3.2 ETUDE DE L’ÉVOLUTION DE L’ÉTAT D’UN ION
CONFINÉ. - Soit un ion créé à l’instant initial dans
l’état w ),
et soitH(w,
u,t),
la densité deprobabilité
qui
décrit la loi de larépartition suivant u >
de l’ionà l’instant t.
Puisque U(t)
est une chaîne de Markovhomogène
pour toute suite d’instants tk,17(Wl
u,tk)
sedéduit de
H(w,
u,tk - 1)
par :Si nous introduisons les
quantités yo(v, u) et Io(u)
définies dans le
paragraphe 3. 1,
nous obtenonsl’équation :
Puisque
nous avonssupposé
queT.
était trèspetit
devant les temps
caractéristiques
de l’évolution d’union,
nous pouvons assimiler le deuxième membre del’équation précédente
à la dérivée de II par rapport autemps,
et écrire que cetteexpression
est vérifiée pour toute valeur de t, nous obtenonsalors,
en introduisant la variable x = 02 st :Si nous voulons connaître la loi de
répartition
del’ion sur l’ensemble des
états u >,
pour unerépartition
de
probabilité initiale Hi(w),
il suffit alors de calculer :Nous pouvons remarquer que
(22)
estl’équation adjointe
de(15),
de sorte que1/io (inverse
du temps derelaxation)
estégalement
laplus petite
des valeurs propres del’opérateur :
Il existe donc sur l’ensemble des
états u >
autresque l’état absorbant une loi de
répartition
asympto-tique
notéeH.(u), qui
est la fonction propre del’opé-
rateur
précédent,
associée à la valeur propre1/io,
et
qui
vérifieLa
répartition asymptotique
définie parlla
estindépendante
de la loi de larépartition initiale,
et nedépend
pas de P2 s. Enpratique, lla(u)
peut trèsrapidement
être une bonneapproximation
de ladensité de
probabilité
de la loi derépartition
d’un ionsur l’ensemble des états non
absorbants,
d’où sonintérêt.
Si nous
intégrons (23)
parrapport
à u, nous obtenonsune relation
qui
lie le temps de relaxation et la densité deprobabilité H.(u) :
3. 3 ETUDE DU NOMBRE D’IONS CONFINÉS. -
Lorsque
les ions sont introduits de
façon
continue dans lechamp
deconfinement,
il est aisé d’établir uneéquation
faisant effectivement intervenir la densité de la
popula-
tion. Du fait de l’absence de
phénomène
collectifles ions se
répartissent
sur l’ensemble des états pos-sibles 1 u >
suivant un processus de Poisson dont la densité àchaque
instant sera notéep(u, t).
Les ionssont
également
créés suivant un processus de Poisson et nous noteronsPc(u, t), la
moyenne surTm
de ladensité de ce processus
(car
nous ne définissons leparamètre
tempsqu’à
une incertitudeT. près).
Lesmêmes
hypothèses
et les mêmes méthodes utiliséesprécédemment
conduisent à l’établissement d’uneéquation
dont p est solution :Il nous semble toutefois
plus simple
d’utiliser les résultats del’éq. (22).
En
effet, p(u, t)
etH(w,
u,t)
sont liés pour tout u inférieur à uo parl’équation :
D’où l’ensemble des
expressions
permettant de déduire p àpartir
de II et de Pc :Le nombre total d’ions confinés :
p(t)
est àchaque
instant
l’intégrale
dep(u, t)
par rapport à u. Nous pouvons donc étudier comment évolue le nombre total d’ions au cours du temps. Le casqui
seprésente
le
plus
couramment est, outre le cas d’une évolution libre en l’absence d’ionscréés,
que permet d’étudierl’éq. (16),
celui où des ions sont créés en permanenceavec une densité moyenne pe constante. Une fois le
régime permanent atteint,
le nombre d’ions confinés est donné par la formule :où
m 1 (u)
est la durée de vie moyenne d’union,
définieen
(19).
3.4 CONCLUSION. - Les
éq. (3)
et(4)
montrentqu’à chaque instant,
la transformation(u, ç) - (x, ae)
est
biunivoque.
L’étude deU(t) permet
donc de décrirecomment évolue
l’état x, mx >
d’un ion confiné dansl’espace
desphases.
L’information obtenue par cette méthode estéquivalente
à celle que donnerait la résolution d’uneéquation
d’évolutionclassique,
maisson intérêt réside dans la
souplesse
d’utilisationqu’elle présente,
pour obtenir lesgrandeurs
utiles. Ellepermet
pour
chaque
étudeparticulière
de trouver laquantité
d’information nécessaire afin d’obtenir une
équation spécifique
dont la structure estmathématiquement simple.
Enparticulier,
cellesqui
ont été obtenues dansce
qui précède
sont linéaires et lagénéralisation
dansle cas du modèle à trois dimensions est immédiate.
4. Réalisme du modèle. - Afin de tester le réalisme du
modèle,
nous avons effectué desexpériences numériques
permettant unecomparaison
avec desrésultats
expérimentaux,
et ce pour lescaractéristiques
de la trappe
qui
sont habituellement utilisées enphysique atomique,
soit : apratiquement
nul(ici,
a est
nul), q petit (nous
avonspris 0,2
pour valeur deq),
et uo inférieur à 1 000
m/s.
Les ions considérés sont des ions de césiumpositifs, qui
ont laconfiguration électronique
d’atomes de gaz rares. Les chocspeuvent provenir
de trois types de molécules de gaz rares, toutessupposées
enéquilibre
Maxwellien à 300 K :hélium, néon,
xénon. Il est alors réaliste de supposer que les collisions sontélastiques
et que la section efficace estpratiquement
constante dans le domaineénergétique
considéré.4.1 ETUDE DES PROPRIÉTÉS
CINÉMATIQUES
DES IONS CONFINÉS. - L’utilisation destechniques
de confine- ment pour des études dephysique atomique
nécessitela connaissance de la loi de distribution des ions confinés. La connaissance exacte résulte de
l’intégra-
tion de
l’éq. (22),
mais ceci nécessite de connaître la loi derépartition
initiale. Par contre, une étudepréli-
minaire a montré que dans de nombreux cas, le temps de
réorganisation
de lapopulation
était très faible devant le temps deconfinement,
de telle sorte que la loi derépartition
exacte est très voisine de la loi deréparti-
tion
asymptotique
donnée parna.
L’étude
numérique
montre que la zone oùna prend
des valeurs notables
dépend
assez peu de la nature des molécules et de la valeur uo de l’état absorbant(Fig. 4).
Elle montre aussi que
na s’approche
de la fonction :lorsque
uo croît. Ce résultatindique qu’il
estpossible
dans certaines conditions d’effectuer une
approche thermodynamique
duproblème
dans le cas d’unetrappe
degrande
dimension(voir appendice B).
Ce
qui précède
montre que nous pouvons obtenirune
approximation (d’autant
meilleure que uo estgrand)
depropriétés statiques
desgrandeurs qui
nedépendent
pas defaçon
sensible de la queue de la courbereprésentant IIa,
enremplaçant
la distribution réelle par la distribution limite. C’est ainsi que nous avons effectué une étudeapprochée
dela , loi
de lavitesse
X
des ions. Cette étude montre que X suit sen-siblement une loi de Gauss centrée et dont la
dispersion
est très voisine de
1 La
dispersion
est donc une fonctionpériodique
dutemps, mais à
chaque instant,
la distribution des vitesses est celle d’unepopulation
enéquilibre
thermo-dynamique
dont latempérature
serait :En
présence
de chocsélastiques, l’énergie
des ionsdevient vite de l’ordre de
grandeur
del’énergie
ther-LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 37, N° 6, JUIN 1976
FIG. 4. - Influence de la nature du gaz et de la valeur uo de l’état absorbant sur la loi de répartition asymptotique des ions. La courbe 4 représente { Il,/Sup (Ih)
}.
Les autres courbes représentent { Ha/SUP(IIa) }
pour les conditions suivantes : gaz de xénon et uo = 200, 400, 600, 800 m/s (Fig. la à ld) ; gaz de néon et mêmes valeurs de uo (Fig. 2a à 2d) ; gaz d’hélium et mêmes valeurs deuo (Fig. 3a à 3d).
mique
du gaz. Ceciexplique
lapossibilité
d’utiliserdes méthodes
bolométriques [9].
Les résultatsexpéri-
mentaux
qui
permettent unecomparaison
avec nosrésultats
théoriques
sont rares. On trouve toutefoisdans la référence
[10],
un calculqui
confirme nosconclusions : en étudiant le taux de recombinaison de deux
espèces
d’ions confinés simultanément dansune trappe, il a été trouvé une valeur
numérique
de cetaux
qui,
auximprécisions expérimentales près,
estcompatible
avec la valeur donnée par G. Fisk[12]
pour les
énergies thermiques.
4.2 AMÉLIORATION DU CONFINEMENT PAR L’UTILI- SAT’ION D’UN GAZ LÉGER. -
L’éq. (21)
montre que siun ion isolé
pouvait
rester confinépendant
untemps infini,
l’introduction d’un gaz neutre nepourrait
que limiter sa durée de vie.Toutefois,
il n’en estjamais ainsi,
car même si noussuppo,sons
latrappe parfaite
49
et même si nous
négligeons
lesphénomènes collectifs,
il y atoujours
des chocs avec des molécules de gaz résiduel dont les masses sontcomparativement élevées ;
l’évolution d’un ion est alors sensiblement celle étudiée dans le cas où les ions de césium sont soumis à des chocs avec des molécules de xénon. Ce type de collision est néfaste car il réduit fortement letemps
de confi-nement.
On
peut
améliorer laqualité
du confinement enintroduisant volontairement dans la
trappe
une faiblequantité
de moléculeslégères (gaz tampon).
Affectonsde l’indice 2 les
grandeurs
relatives au gazrésiduel,
etde l’indice
3,
celles relatives au gaztampon,
et posons :A
chaque instant,
la fonctionHo
décrivant la loi derépartition
des ions confinésdépend
de lapression partielle
du gaztampon,
donc de R. Au fur et à mesureque R croît,
cette fonction tend vers la fonctionHo
associée à la seule
présence
du gaztampon. Supposons
de
plus
que Utsoit
très inférieur à la valeur uo de l’étatabsorbant,
c’est-à-dire que nous sommes dans le casoù les fonctions de distributions pour tout R ont l’allure de la
figure
5a.Lorsque R croît, l’amplitude
de ces fonctions dans la zone
périphérique
diminue.Il en est de même de la densité
d’absorption ao(u).
Enfin zo se
déplace
sur la droited’équation
u = uo,FIG,.5. - Influence de l’introduction d’un gaz tampon sur la loi
de,repartition
asymptotique d’un ion (Fig. 8a), sur la densitéd’absorption :
ao (Fig. 8b), et sur le temps de confinement réduit :,
to (Fig.
8c).Les
dèches indiquent dans quel sens évoluent les gran-deurs
représentées lorsque la pression de gaz tampon passe de lavjkh
0 (courbes initiales) et croît jusqu’à tendre vers oo (courbes.e’s).
Conditions de l’étude numérique : uo = 600 m/s ; mélangeternaire Cs+-Xe-He.
jusqu’à
occuper lepoint qui correspond
à laprésence
du gaz tampon seul. Nous avons
représenté
cetteévolution dans la
figure
5. La variation de To tend àaugmenter
letemps
de confinement réel i, maisl’augmentation
simultanée de lafréquence
de collisiontend à l’abaisser de sorte que, suivant les conditions
expérimentales,
ipeut
croître ou décroître.Nous avons calculé pour deux
mélanges
ternaires :(Cs +, Xe, He)
et(Cs +, Xe, Ne)
la valeur de la durée de vie pour un ion créé au centre :m1 (R, 0).
Cettequantité
est
analogue
à i et s’obtientplus
facilement. Elle est solution d’uneéquation qui généralise l’éq. (19), qui
s’obtient par des méthodes
analogues
et dontl’expres-
sion est :
La
quantité Q(uo, R),
définie par :FIG. 6. - Influence de l’introduction d’un gaz tampon sur le temps de confinement d’un ion soumis également à des chocs avec un gaz résiduel lourd. Les figures représentent le facteur d’amélioration Q
pour les deux mélanges ternaires Cs+-Xe-He et Cs+-Xe-Ne, et pour les valeurs suivantes de uo : 200 m/s
(courbes
1), 400 m/s (courbes 2),600 m/s (courbes 3), 800 m/s (courbes 4), 1000 m/s (courbes 5).