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Enseignement: Liberté, autonomie… «l’américan way»

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Academic year: 2022

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(1)

RH

COMPETENCES

Supplément de L’Economiste N°5670

n Les académies régionales de l’éducation étoffent leurs budgets

Pages IV & V

n Métiers mondiaux: Alten s’attaque à la formation/insertion des ingénieurs

Page II

n Les ambitions de la nouvelle revue maro- caine des sciences de gestion

Page III

Pages VI à X

Enseignement: Liberté,

autonomie… «l’américan way»

Compétences, le grand défi de la nouvelle

stratégie digitale

L

ES professionnels s’accordent sur le même constat: le Maroc accuse un sérieux retard en matière de digital. Les anciens plans, Maroc Numeric 2013 et Maroc Digital 2020, n’ont pas réussi à atteindre tous leurs objectifs. Pour la future stratégie 2020-2025, il ne faudrait surtout pas rater le coche. L’un des principaux défis, la pénurie de compétences dans le secteur. C’est ce que pense Saloua Karkri Belkeziz, qui dresse son bilan à la tête de la fédération des TIC et de l’offshoring (Apebi). o

(Ph. ANA)

• Un système décentralisé au maximum

• Budget: 14 fois le PIB du Maroc!

• Inégalités, faible mixité

sociale, multiplicité des

écoles… des challenges

en commun

(2)

A ctu COMPETENCES RH

II

Selim Sbihi: «Entreprendre? Un challenge personnel pour me réaliser!»

n

Un tétraplégique de 29 ans monte sa propre agence de prod

n

Challenge, autodérision… Ses principaux leviers de réussite!

n

Regard de la société, struc- tures inadaptées, frilosité des sponsors… Un parcours semé d’embûches

Les personnes en situation de handi- cap sont encore bien souvent négligées voire même marginalisées dans le milieu professionnel marocain. Malgré tout, certains parviennent à trouver suffisam- ment de courage en eux pour sortir du lot et montrer l’exemple. C’est le cas de Selim Sbihi, jeune tétraplégique qui a su rebondir avec succès à travers l’entre- preneuriat en lançant sa propre agence de production de spectacles. Focus sur un personnage particulièrement inspi- rant.

- L’Economiste: Pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours?

- Selim Sbihi: En juillet 2013, ma vie a été entièrement chamboulée suite à un tragique accident de plongeon survenu à

Bouznika. Après le drame, j’ai été hospi- talisé dans un centre spécialisé à Marseille durant deux ans. Une longue période au cours de laquelle j’ai rencontré des per- sonnes vraies et authentiques qui ont su me motiver pour retrouver goût à la vie.

Quelques mois plus tard, j’ai suivi des cours d’improvisation théâtrale à la Villa des Arts de Casablanca, ce qui m’a per- mis de développer mon réseau et d’élargir ainsi mon cercle de connaissances autant personnelles que professionnelles. Un an après, j’ai suivi une formation pour deve- nir coach. Un métier qui m’a permis de

réaliser un travail sur moi et de prendre conscience de mes potentialités tout en les exploitant.

- Vous avez récemment décidé de devenir entrepreneur. Comment vous est venue l’idée?

- Entreprendre constituait pour moi un challenge personnel pour me réaliser tout en gagnant dignement ma vie. Un moyen de prouver à la société marocaine qu’un handicap – aussi contraignant qu’il soit – ne doit pas représenter une barrière pour monter sa propre société. Autre levier de motivation pour moi, l’autodérision. Se moquer de ma situation a permis d’en atté- nuer le caractère tragique et de relativiser pour pouvoir aller de l’avant de manière plus confiante.

- Votre agence de prod «Lumiere Events», créée depuis peu, est particu- lière. En quoi revêt-elle un caractère social?

- L’agence que je viens de mettre sur pied a la particularité de produire des ar- tistes de l’ombre talentueux qui n’ont pas eu la chance d’avoir été mis sur le devant de la scène. Objectif: Faire connaître ces pépites au public et leur permettre de faire carrière. Quant aux salles au sein des- quelles ils se produiront, celles-ci assure- ront une accessibilité totale pour que tous les spectateurs puissent en bénéficier.

- Quelles difficultés avez-vous ren- contré durant votre parcours?

- Ma première difficulté a été de pou- voir composer avec la frilosité des spon- sors. Bon nombre d’entre eux ne croyaient pas en mes potentialités et refusaient sys- tématiquement mon projet. Ce qui m’a quelque peu déprimé et ralenti dans ma démarche. Chaque refus m’a permis de rebondir, de corriger ma posture et ma stratégie. Mais aujourd’hui, le positionne- ment de l’entreprise semble bien prendre.

Autre frein et non des moindres, devoir me rendre dans des structures inadaptées à mon handicap au point de mobiliser plu- sieurs personnes afin d’accéder au bureau d’un collaborateur. Fort heureusement, j’ai pu rencontrer durant ce parcours semé d’embûches des acteurs qui ont su me tirer vers le haut et m’encourager à ne jamais abandonner.

- Votre premier évènement met en scène le mentaliste Saad Jennane. Pour- quoi l’avez-vous choisi?

- Saad Jennane est un mentaliste talen- tueux qui a su mettre la psychologie et l’art de la suggestion au service du diver- tissement. Son show, qui mêle intelligem- ment autodérision et interactivité avec le public, m’a séduit par les valeurs humaines qu’il diffuse et sa capacité à émerveiller le spectateur.o

Propos recueillis par Karim AGOUMI

Malgré son handicap des plus contrai- gnants, le jeune tétraplégique Selim Sbihi vient de monter sa propre agence de pro- duction de spectacles. (Ph. S.S.)

Alten Maroc se mobilise pour l’enseignement

n

L’entreprise a lancé une formation en alternance dans les métiers mondiaux ...

n

... et une formation profes- sionnelle en coding et entrepre- neuriat

D

E plus en plus d’entreprises ont recours à des ingénieurs spécialisés dans les métiers mondiaux. Afin d’accompagner la croissance et le développement de ses clients sur de nouveaux marchés, et pour pallier le déficit d’ingénieurs expérimen- tés, Alten Maroc a mis en place une offre globale de formation et d’insertion appelée Alten Boost.

Ce programme, conçu en partenariat avec l’Université Euro-Méditerranéenne de Fès, est dédié aux jeunes diplômés ti- tulaires d’un bac+5 en chimie, physique, mathématiques ou toutes autres disciplines

de l’automobile et l’aéronautique. «Ce pro- gramme est inédit au Maroc. Il entre dans la politique de développement et de montée en compétences des jeunes diplômés ayant trouvé des difficultés d’insertion sur le mar- ché d’emploi via une stratégie de recon- version de leurs profils. Notre objectif est de former 60 ingénieurs spécialisés d’ici fin 2020», souligne Amine Zarouk, DG d’Alten Maroc.

En octobre dernier, l’entreprise a éga- scientifiques qui souhaitent réorienter leurs

carrières vers les métiers mondiaux du Maroc. «Ces jeunes intègrent nos projets support et suivent en parallèle, pendant une année, 360 heures de cours en alternance (M2 en ingénierie automobile)», explique le management. Une quinzaine de jeunes suivent actuellement cette formation diplô- mante. Une deuxième promotion sera lan- cée début février 2020. Elle formera des ingénieurs motoristes dans les domaines

lement lancé, en partenariat avec l’Asso- ciation marocaine d’aide aux enfants en situation précaire (AMESIP), une forma- tion professionnelle en coding et entrepre- neuriat au sein de l’école Moulay Ali Chrif à Fès. Entièrement gratuite et ne nécessitant aucun prérequis, cette «école de la deu- xième chance» assure des formations dans des métiers d’avenir tels que la program- mation informatique. Elle adopte aussi un système d’enseignement novateur. En effet, sa pédagogie est basée sur le peer-to-peer learning, soit un fonctionnement partici- patif permettant à l’apprenant de libérer sa créativité à travers l’apprentissage par pro- jet et encourage la prise d’initiative et l’in- novation. Pour ce programme, Alten Maroc s’est fixé comme objectif d’accompagner ces étudiants tout au long de la formation, de les coacher et de leur inculquer la culture de l’entreprise afin de faciliter leur intégra- tion dans le monde du travail. Elle compte aussi leur offrir des opportunités de stages et d’emploi au sein de son entité. o

T.E.G.

L’école de la deuxième chance qui a ouvert ses portes en octobre dernier à l’école Moulay Ali Chrif à Fès est à accès ouvert. Elle est entièrement gra- tuite et aucun pré-requis tech- nique ou diplôme n’y sont deman- dés (Ph. Alten)

(3)

A ctu

Une revue scientifique de management d’envergure internationale

n

RM&I place le curseur sur les standards des grandes publications académiques en sciences de gestion

n

Elle compte capitaliser sur la maturité atteinte par la discipline au Maroc

n

Une publication ouverte à tout chercheur qui fera preuve de rigueur et d’originalité

- L’Economiste: Comment s’est créée la Revue Management & Inno- vation?

- Chafik Bentaleb: La Revue Mana- gement & Innovation (RM&I) est une revue académique initiée par un groupe de chercheurs dans le but de valoriser la recherche scientifique marocaine et diffuser les résultats de la recherche en Management. La création de la RM&I vient combler un vide et répondre aux attentes de chercheurs marocains désirant publier les résultats de leurs recherches sur des supports indépen- dants, rigoureux et d’envergure interna- tionale. Les initiateurs de ce projet sont tous membres de comités scientifiques de revues internationales de haut rang (françaises, belges et canadiennes). Ils partagent tous la même conviction: La recherche marocaine en sciences de gestion s’est suffisamment développée et mérite d’être valorisée aux niveaux national et international. Nous pensons également qu’avec la multiplication des centres des études doctorales et l’aug- mentation importante des enseignants chercheurs en sciences de gestion, il existe un potentiel suffisant pour per-

mettre à une revue de qualité de trouver son lectorat et ses contributeurs.

- Comment le projet éditorial compte-t-il se distinguer par rapport à ce qui existe déjà?

- La revue RM&I couvre l’ensemble des champs des sciences de gestion sans en privilégier aucun. De même, toutes les démarches scientifiques sont acceptées pourvu qu’elles soient rigoureuses. Nous publions des articles de chercheurs venant de divers horizons, en langue française essentiellement sans nous interdire de publier des textes en langues anglaise ou arabe. La revue RM&I fonctionne selon les critères désormais bien établis des re- vues scientifiques internationales : lecture préalable des soumissions par les éditeurs (desk reject) et, si la soumission rentre bien dans les exigences de la revue, l’évaluation en double aveugle par des pairs (peer to peer) choisis au sein d’un comité scien- tifique par les éditeurs. Nous essayons de respecter des délais raisonnables pour gérer le process d’évaluation. Tous ces cri- tères ne nous empêchent pas d’avoir une

RH

COMPETENCES

III

attitude bienveillante. Outre les chercheurs qui proposent spontanément des articles, nous cherchons à valoriser les travaux de recherche des Écoles doctorales, des struc- tures de recherche à travers leurs thèmes d’étude. Nous souhaitons que ces structures soient mieux connues et reconnues par la communauté académique.

- A quoi ressemble actuellement le paysage marocain des revues scienti- fiques en sciences sociales et celui des sciences de gestion particulièrement?

- La recherche en sciences de gestion au Maroc est très jeune, elle date d’à peine quarante années. Elle s’est développée initialement au sein des formations doc- torales en gestion rattachées aux facultés des sciences juridiques, économiques et sociales. Récemment, l’ISCAE et certaines écoles privées ont rejoint les universités publiques dans la production scientifique en Management. Jusqu’aux années 2010, la production scientifique en sciences de gestion était insuffisante pour justifier l’apparition de revues spécialisées. L’es- sentiel des recherches était soit publié dans des revues étrangères soit dans des revues marocaines multidisciplinaires adossées à des établissements universitaires dont la diffusion reste très limitée. Depuis les années 2010, nous avons assisté à une multiplication de manifestations scienti- fiques en sciences de gestion et à une forte croissance des besoins de publication. Ces besoins ont été intensifiés suite à l’entrée en vigueur du système de gestion des car- rières des enseignants chercheurs basé en partie sur la production scientifique et initié par le ministère de l’enseignement supé- rieur. Nos chercheurs sont aujourd’hui à la recherche d’opportunités de publication dans des revues spécialisées, rigoureuses et indexées à l’international.

- Comment trouver le bon com- promis pour la cible d’une publication scientifique, à savoir répondre à la fois

aux exigences d’un lectorat spécialisé (chercheurs, étudiants), rester aussi accessible au grand public et sortir un peu plus la science de ses placards?

- Effectivement, la vulgarisation de la recherche scientifique n’a jamais été une affaire aisée. Les chercheurs s’adressent principalement à leur communauté scien- tifique. Ceci dit, les recherches actuelles en sciences de gestion insistent beaucoup sur la notion d’utilité sociale. Nous exi- geons au niveau de notre revue RM&I que les articles proposés comportent des développements concrets sur les retom- bées de la recherche sur la dynamique managériale. Nous privilégions ainsi les contributions scientifiques profondément enracinées dans le contexte marocain et suffisamment actionnables.

Par ailleurs, et dans le cadre de numé- ros spéciaux de la revue, nous comptons laisser certains responsables d’entreprise s’exprimer pour modestement entamer un dialogue entre l’univers des chercheurs et celui des praticiens du Management.

Un nombre croissant d’entreprises maro- caines s’ouvre aux chercheurs et nom- breux sont les managers qui s’intéressent à la recherche ou collaborent avec des chercheurs en sciences de gestion.

L’ambition majeure de la RM&I est de reconnecter la recherche académique en sciences de gestion avec le monde des organisations. Notre objectif est de per- mettre aux praticiens et aux chercheurs de communiquer, d’échanger et de soumettre à la critique leurs réflexions et leurs re- cherches sur l’entreprise et les disciplines de gestion, mais aussi de s’adresser à un large public de gestionnaires désireux de se tenir au courant de l’évolution des sciences et des techniques de gestion.

Autrement dit, notre ambition est de faire en sorte que la sphère académique et le monde de l’entreprise se fertilisent mutuellement.o

Propos recueillis par Badra BERRISSOULE

Pour le professeur Chafik Bentaleb, un des initiateurs de Management & Innovation (RM&I), la publication marocaine va fonc- tionner selon les critères désormais bien établis des revues scientifiques internatio- nales (Ph. L’Economiste)

Les membres des Comités de la revue

Comité scientifique

Jacques Igalens, (Université de Tou- louse) , Chafik Bentaleb (Université de Marrakech), Mohammed Amine Balam- bo (Université de Kénitra).

Comité de rédaction

Fatima Zohra Alami (Université de Casablanca), Brahim Allali (ESCA - Casablanca), Mohamed Amine Ba- lambo (Université de Kénitra), Yoann Bazin (Université de Normandie), Mohamed Benabid, Rédacteur en chef

de L’Economiste, Yasmina Bennis Bennani (Université de Casablanca), Lahoucine Berbou (Université de Settat), Daniel Bonnet (Université de Lyon), Laurent Botti (Université de Perpignan), Joel Bree (Université de Normandie), Abdellatif Chakor (Uni- versité de Rabat), Adil Cherkaoui (Université de Casablanca), Fall Diallo Mbaye (Université de Lille), Musta- pha El Khayat (Université de Moham- media), Soufyane Frimousse (Uni-

versité de Corse), Abdellah Houssaini (Université de Kénitra), Abdelmajid Ibenrissoul (Université de Casablanca), Chafik Khalid (Université de Tanger), Abdellatif Komat (Université de Casa- blanca), Catherine Leger-Jarniou (Uni- versité Paris-Dauphine), Abdenbi Loui- tri (Université de Marrakech), Rachid M’Rabet (Groupe ISCAE), François Meyssonnier (Université de Nantes), Rachid Oumlil (Université d’Aga- dir), Jean-Marie Peretti (Université de

Corse), Nicolas Peypoch (Université de Perpignan), Nathalie Prime (ESCP Europe), Mohamed Rigar (Université de Marrakech), Abdelhak Sahib eddine (Université d’El Jadida), Doha Sahraoui (Université de Marrakech), Youssef Said (Université de Casablanca), Karine Samuel (Université de Grenoble Alpes), Aline Scouarnec (Université de Nor- mandie), Maurice Thevenet (ESSEC Business School), Beatrice Touchelay (Université de Lille).o

(4)

A ctu COMPETENCES RH

IV

Enseignement: Casablanca quadruple son budget

n

Il passe de 598 millions en 2016 à 2,4 milliards de DH en 2020

n

Services sociaux aux élèves, réhabilitations, préscolaire…

l’académie met le turbo

n

La guerre contre le préfabri- qué continue

L

A plus grosse part du budget de l’Etat est aujourd’hui allouée à l’ensei- gnement. Pour 2020, le ministère de l’Education nationale a eu droit à près de 76,9 milliards de DH (Enseignement su- périeur et formation professionnelle com- pris). Depuis 2000, l’enveloppe allouée au secteur a presque triplé. L’effort finan- cier consenti est considérable (même si les résultats ne suivent toujours pas…), et il est visible au niveau des académies ré- gionales de l’éducation et de la formation (Aref). Celle de Casablanca-Settat, la plus grande au Maroc, avec plus de 1,4 million d’élèves, a vu son budget quadrupler en l’espace de 4 ans (voir illustration), pas- sant de 598,2 millions de DH en 2016 à plus de 2,4 milliards de DH en 2020. Il a été approuvé par son conseil d’adminis- tration lundi dernier.

Des inscriptions en augmentation, notamment dans le secondaire, une de- mande plus forte en soutien social, des infrastructures à réhabiliter, des écoles à construire, des classes encombrées à allé- ger… L’Aref fait face à de multiples défis.

Mais ce qui pèse le plus dans son budget, ce sont ses enseignants. En quatre ans, l’académie a dû en embaucher 12.137.

Les dépenses du personnel engloutissent

désormais la moitié (49%) du budget, avec près de 1,2 milliard de DH.

Le deuxième plus grand poste de dé- penses est celui des constructions/exten- sions d’établissements scolaires (202,6 millions de DH). Cette année, l’on prévoit de bâtir une quinzaine d’écoles primaires,

d’écoles communautaires, collèges et ly- cées. Le focus est également mis sur le préscolaire, avec une enveloppe de 175

millions de DH, qui servira à ouvrir 334 salles, d’en réhabiliter 124 et d’organi- ser des formations pour les éducatrices.

Grâce aux partenariats avec les autorités locales, acteurs de la société civile et sec- teur privé le taux de préscolarisation des 4-5 ans augmente plus rapidement que

prévu, pour atteindre 68% cette année.

«Si nous continuons avec ce rythme, nous pourrons généraliser le préscolaire

d’ici 2023/2024, soit quatre ans avant l’échéance prévue», relève Abdelmou- men Talib, directeur de l’Aref. «L’école est l’affaire de tous. Les partenariats, notamment avec le secteur privé, sont essentiels pour avancer dans le chantier de la réforme», insiste-t-il.

Pour l’appui social aux élèves, 123,8 millions de DH ont été alloués (restaura- tion, hébergement, bourses…). L’académie continuera, par ailleurs, à mener sa guerre contre le préfabriqué. Le chantier, lancé en 2014, était censé prendre fin en 2020.

Toutefois, vu la complexité de l’opération, il faudra compter encore deux à trois ans avant de pouvoir éradiquer à 100% ce type de construction. Un budget de 104 millions de DH a été réservé au remplacement de 540 classes en préfabriqué (406 l’an der- nier). Afin de poursuivre les efforts de réha- bilitation des établissements, 100 millions de DH ont été mobilisés.

Cette année, une enveloppe «record»

est consacrée à la formation des ensei- gnants, soit 14,6 millions de DH. «Cela reste évidemment peu, néanmoins, jamais nous n’avons atteint ce montant pour la formation», souligne Talib.

En matière d’éducation non formelle, quelque six centres de la deuxième chance nouvelle génération ouvriront leurs portes dans des établissements pu- blics, et trois autres seront créés dans le cadre de partenariats.

Les chantiers à gérer sont encore nombreux (intégration des nouvelles technologies, accès des élèves à besoins spécifiques, vie scolaire…). Pour s’en sortir, l’Aref mise sur la décentralisation.

Près de 85% de ses crédits sont désormais gérés par ses directions provinciales. Elle prévoit, aussi, de miser plus sur la gestion déléguée, afin de se concentrer sur son cœur de métier, l’éducation. o

Ahlam NAZIH

«C

ES dernières années, nous nous sommes surtout concentrés sur le recrutement d’enseignants. Or, au niveau des administratifs, le besoin est très important», confie le directeur de l’académie de Casablanca-Settat, Ab- delmoumen Talib. Le déficit, traîné depuis la vague de départs volontaires du début des années 2000 s’est aggravé avec l’intensification des retraites anticipées. «Il est temps de nous attaquer au remplacement de ces départs, afin d’opérer un meilleur suivi de nos différents projets, et d’assurer la qualité tant souhaitée», insiste Talib. Toutefois, le ministère des Finances concèdera-t-il suffisamment de postes budgétaires? o

Cruel déficit en administratifs

Fonctionnement Investissement

Dépenses du personnel

2017 2020

Les dépenses du personnel explosent

(Répartition du budget, en millions de DH)

Source: Aref Casablanca-Settat

358,9 293,5

459,9 512,3

724,2

1.185

Graph Personnel ANa-F Said/Montage

Dans le budget 2020, la moitié du budget est réservée aux dépenses du personnel, avec 1,18 milliard de DH. En 2017, cette part était de seulement 26%. Les recrutements d’enseignants des quatre dernières années ont pesé lourd dans les finances de l’Aref

n

Clap de fin pour la première promo en stérilisation hospitalière

Les lauréats de la première promotion en stérilisation hospitalière du Maroc viennent de recevoir leurs diplômes. Ce cursus inédit –mis en place par le Centre Marocain de stérilisation et par la faculté de pharmacie de l’UM6SS – a pour objectif la maîtrise des différents procédés de stérilisation ainsi que la gestion d’un service ou d’une unité renvoyant à ce procédé. Au programme, des formations théoriques, des études de cas pratiques ainsi qu’un stade agréé dans le domaine. Suite au succès de cette expérience, une seconde promo est par ailleurs déjà sur les rails depuis le 7 décembre dernier.

n

Basket: Nouveau partenariat stratégique pour TIBU

Tibu Maroc a récemment conclu un partenariat stratégique avec la Fondation Parents’House. Une institution hongroise culturelle et mentale qui développe le lien familial pour un impact positif auprès de ses membres. A travers cette collaboration, l’association de basketball vise ainsi à consolider la connexion entre ses bénéficiaires et leurs parents. Objectif: Libérer leur potentiel et les autonomiser. Au programme notamment, des actions de coaching ainsi que des workshops menés par des spécia- listes. Des échanges à Budapest sont également d’ores et déjà prévus dès le mois de janvier prochain.

n

Ça recrute à l’ESCA!

ESCA Ecole de Management vient d’abriter la 12e édition de son Job Day. Une manifestation qui a permis à plus de 300 étudiants et lauréats de rencontrer «en live»

les DRH de près d’une cinquantaine d’entreprises de la place.

Les jeunes participants ont également pu prendre part à une table ronde stratégique délivrant les clés du Self-Branding pour se faire remarquer par les recruteurs ainsi qu’à un atelier intéressant sur le thème «Comment devenir attractif sur le marché de l’emploi ?».

n

Classes prépas: 13e édition réussie pour la caravane AMGE

Le Maroc a récemment abrité la 13e édition de l’opération caravane de l’Asso- ciation des Marocains aux grandes écoles, dite AMGE-Caravane. Cette initiative ambitieuse, qui vise à orienter et informer les étudiants des classes préparatoires scientifiques et commerciales du Royaume, a pu profiter cette année à pas moins de 3.400 élèves.

Au programme, des réunions de sensibilisation ainsi que la distribution de guides des concours informant sur les modalités d’inscription ou encore le déroulement des différents concours. L’opération a par ailleurs desservi pour cette édition de nouvelles régions, dont notamment Laâyoune et Dakhla.o

(5)

RH

COMPETENCES A ctu

V

888 millions de DH consacrés au renforcement des infrastruc- tures scolaires

16 projets de création, 220 opérations d’extension et rem- placement de 544 salles en pré- fabriqué

Bilan 2019: Amélioration des indicateurs de scolarisation, quelques régressions dans le rural

L’

ETAT a mobilisé de gros moyens pour accompagner le déploiement des mesures prévues par la loi cadre relative au système d’éducation entrée en vigueur depuis cette année scolaire. Un constat

confirmé par Mohamed Aderdour, direc- teur de l’AREF de Rabat-Salé-Kénitra, lors de la présentation, dernièrement, des grands axes du plan d’action de son aca-

démie pour cette année. «Le budget que vient d’adopter notre administration pour l’année 2019-2020 avoisine les 2 milliards de DH, soit un accroissement de 10% par rapport à l’année précédente», se réjouit Aderdour.

Réduire les disparités en matière d’ac- cès à l’école publique figure parmi les prio- rités du plan d’action de l’académie. Près de la moitié du budget, soit 888 millions

de DH, sera consacrée aux projets d’inves- tissement avec un objectif de renforcer les infrastructures scolaires et améliorer les conditions d’accueil des élèves. Aussi, le plan d’action 2020 prévoit-il 16 projets de construction dont 6 écoles commu- nautaires dans les zones rurales. Au menu également, 8 établissements scolaires dont 3 collèges et autant de lycées. A cela, s’ajoutent plus de 200 opérations d’exten- sion de salles de classe dont la majorité concernant les écoles primaires et les col- lèges. «Au titre du budget de cette année, nous avons mobilisé plus de 90 millions de DH pour remplacer 544 salles en préfa- briqué avec l’objectif d’éradiquer le reste d’ici, au maximum, deux ans», affirme le directeur de l’académie. Ce budget consé- quent va permettre à l’académie de pour- suivre ses efforts pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

Toutefois, de nombreux efforts restent à faire en matière de généralisation d’accès à l’école dans une région mar- quée par des disparités criantes entre les villes et les zones rurales. Pour preuve, l’indicateur du taux de pauvreté qui est

Evolution du budget de l’académie en millions de DH

Année Budget d’exploitation * Budget d’investissement Total

2017 473,839 448,585 922,424

2018 644,118 593,193 1237,311

2019 840,051 804,180 1644,231

2020 1060,153 888,240 1948,393

(Source: Académie de la région Rabat-Salé-Kénitra)

* y compris les dépenses des fonctionnaires cadres de l’académie

Plus de 2 milliards de DH pour l’académie de Rabat

sous la barre de 1% à Ra- bat, atteint 16% et 17,8%

respectivement au niveau des provinces de Sidi-Ka- cem et Sidi-Slimane dont une grande partie de leur territoire est située dans le monde rural. Pour atténuer l’effet de ces disparités, des efforts ont été déployés ces dernières années en matière d’accès à la scolarisation.

En général, les indicateurs sont en amélioration conti- nue à part quelques excep- tions enregistrées dans le monde rural. Par exemple, pour le préscolaire, le taux de scolarisation moyen enregistré au niveau de la région a progressé de 6 points par rapport à l’année précédente pour atteindre actuellement 62%. Alors que dans le monde rural, le taux moyen de scolarisation avoisine 56% et chute à moins de 40% au niveau de la préfecture de Salé et celle de Skhirat-Témara. Par contre pour le primaire, on enregistre une généralisation d’accès au profit des élèves âgés entre 6 et 11 ans à l’exception de la préfecture de Skhirat-Témara où on enregistre un taux de 75% dans ses zones rurales.

Une tendance quasi similaire est constatée dans le cycle du collège. En revanche, pour la catégorie d’élèves âgés entre 15 et 17 ans, le taux de scolarisation moyen au niveau de la région se limite à 74% et chute à moins de 50% dans le monde rural.

En ce qui concerne l’abandon scolaire, on constate une baisse au niveau des trois cycles. Mais dans le monde rural, une lé- gère hausse a été relevée, l’année dernière, dans les lycées. o

Noureddine EL AISSI

Depuis 2017, on constate une évolution continue du budget alloué à l’académie de la région Rabat-Salé- Kénitra dont le montant a presque doublé en 4 ans.

D emandes & O ffres d ’e mplOi

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Ecole communautaire, un concept adapté au monde rural

L’

EXPÉRIENCE des écoles communautaires a confirmé son efficaci- té pour pallier le problème de scolarisation des enfants, particulièrement les filles, issus du monde rural. En plus de la scolarité, ces établissements assurent également une prise en charge totale des élèves issus des douars lointains, à savoir internat et transport. «Ce projet nécessite l’implication des collectivités locales et du tissu associatif pour régler le problème du transport au niveau de ces zones souvent dépourvues de routes», souligne le directeur de l’académie. Ce dernier tient à rappeler que l’amélioration des indicateurs de scolarisation enregistrée au niveau du monde rural re- vient en partie aux écoles communautaires ouvertes dans ces zones. «Face à ce succès, on rencontre, en revanche, de sérieux problèmes au niveau des écoles satellites éparpillées dans l’arrière-pays de la région», signale le directeur de l’académie. «Durant les vacances scolaires, notamment en été, les salles et les équipements de ces écoles font l’objet d’actes de vandalisme», s’indigne-t-il. Pour assurer le gardiennage de l’ensemble de ces établissements, dont le nombre avoisine 2.000 unités, il faut mobiliser un budget de près de 500 millions de DH par an, ce qui dépasse de loin les capacités de l’académie, conclut Aderdour. o

Bureau de Rabat

Adresse: Angle rue Al Khalil, Bd Med V Tél.: 05.37 26.28.46/47/48 - Fax: 05.37 26.28.45

E-mail:

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Mohamed Chaoui - Noureddine El Aïssi

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n Un budget astronomique, mais pas forcément les meil- leurs résultats

n Inégalités, faible mixité sociale, des systèmes à plusieurs vitesses…

n Des points communs entre les écoles américaine et maro- caine!

A

USSI surprenant que cela puisse paraître, et à des échelles différentes, les systèmes éducatifs marocain et américain possèdent quelques traits en commun.

Même pour la plus grande puissance mondiale, l’éducation reste un grand défi.

Certes, les meilleures universités au monde se trouvent aux Etats-Unis, mais pas les meilleures écoles primaires et se- condaires. Les dépenses engagées pour l’éducation sont faramineuses, avec 790 milliards de dollars en 2017-2018 pour le primaire et secondaire (voir tableau), et 1.398 milliards tous cycles confondus, y compris le privé. Cela représente près de 14 fois le PIB du Maroc. Le pays dé- pense en moyenne 13.440 dollars (près de 129.000 DH) par élève du primaire et secondaire publics. Dans certains Etats, ce montant peut dépasser les 18.000 dol- lars (environ 173.000 DH). Au Maroc, un élève coûte 7.000 DH au primaire, 7.800 DH au collège et 11.700 DH au lycée, selon l’Education nationale.

Malgré les montants astronomiques engagés, les élèves américains ne sont pas premiers de la classe. Dans les ran- kings internationaux, ils sont loin du peloton de tête, dominé par des pays asiatiques. Dans le dernier test PISA (Programme for International Student Assessment), réalisé en 2018 auprès des élèves de 15 ans de 78 pays et économies à revenu intermédiaire ou élevé, les Etats- Unis se sont classés 16es en sciences, 11es en compréhension de l’écrit et 28es en mathématiques. Leurs résultats restent dans la moyenne de l’OCDE en lecture et sciences. En revanche, en maths, ils sont en dessous du score moyen de la zone (478 contre 489 pour l’OCDE). La si- tuation est, bien sûr, loin d’être catastro- phique (comme au Maroc). Néanmoins, les performances sont en stagnation sur les deux dernières décennies et les écarts entre les élèves les plus performants et les moins performants ne cessent de se creuser, notamment en lecture, en dépit des efforts consentis.

Enseignement: Les Etats-Unis dépensent

VI

RH

COMPETENCES

A nAlyse

A l’instar du Maroc, l’école améri- caine primaire et secondaire (elementary, middle et high school) est gratuite. La part du privé n’y représente qu’environ 10% (près de 14% au Maroc). Le présco- laire n’est pas obligatoire, mais «conseil- lé» (vient d’être rendu obligatoire dans le Royaume). Le système américain souffre lui aussi d’énormes inégalités, avec des écoles dotées de moyens abondants et d’autres plus démunies. Etant financés par les revenus de l’impôt local, les éta- blissements situés dans des quartiers

économiquement prospères profitent de budgets confortables. Tandis que ceux des quartiers et régions défavorisés se retrouvent avec des financements réduits.

Dans les études internationales, l’école américaine, au même titre que la maro- caine, figure parmi les plus inégalitaires.

Le passé ségrégationniste du pays est, par ailleurs, souvent visible dans les établis- sements scolaires, avec une faible mixité sociale et raciale. C’est le cas de cette école primaire, Woodward School, dans la ville de Kalamazoo (en plein centre des Etats-Unis, dans l’Etat du Michigan),

que nous avons visitée en août dernier, dans le cadre du programme américain phare dédié aux visiteurs internationaux, IVLP (International Visitor Leadership Program). Sur ses 250 élèves, de 4 à 11 ans, sept sur dix sont issus de familles pauvres, avec une majorité d’origines afro-américaine et hispanique. «Les pa- rents appartiennent en général à la classe ouvrière et n’ont pas accès à la technolo- gie», relève son proviseur, Frank Rocco.

«Dans le nord de la ville, certains établis- sements comptent jusqu’à 99% d’Afro-

Américains. Seulement 54% d’entre eux terminent le lycée», témoigne une respon- sable de l’ONG KYD Network, aidant les jeunes à intégrer des études supérieures et à s’insérer dans le monde profession- nel. L’école Woodward assure, cela dit, aux enfants (36 par classe) l’accès à un ordinateur chacun. Grâce à des subven- tions reçues il y a quelques années, de près d’un million de dollars, l’établis- sement a pu se doter de nouvelles tech- nologies: ordinateurs, imprimantes 3D, projecteurs… Même en étant considé- rée comme une école «de pauvres», son

niveau d’équipement est plutôt correct.

C’est là la différence avec l’école maro- caine. Aux Etats-Unis, les établissements peuvent postuler pour des subventions, étatiques ou fédérales, et recevoir des financements conséquents leur permet- tant de se mettre à niveau. Les enfants démunis, pour leur part, peuvent béné- ficier de produits alimentaires gratuits du département de l’Agriculture et de repas à des tarifs réduits. Les initiatives privées en faveur de l’école et des jeunes sont, en outre, multiples. Dans la ville de Kalamazoo, par exemple, chaque jeune issu de l’enseignement public a droit à une bourse pour ses études supérieures, offerte par des donateurs privés.

Pas d’obsession pour un modèle unique

Des écoles publiques, privées, reli- gieuses, des charter-schools (publiques à gestion privée), des magnet-schools (publiques avec des budgets consé- quents favorisant la mixité sociale), du home schooling (scolarisation à domi-

cile)… Plusieurs modèles éduca- tifs coexistent en Amérique.

Voilà un autre point commun avec le Maroc, où l’on trouve aussi plusieurs types d’écoles (publiques, pri- vées, missions étrangères, ensei- gnement origi- nel…) à plusieurs vitesses. Les en- fants américains n’ont, certes, pas accès au même système, ni à la même qualité, avec souvent des inégalités patentes.

Néanmoins, l’on ne prêche pas pour une école unique pour tous, comme c’est le cas au Maroc, où des syndicats se dressent contre tout nouveau modèle.

Le projet de charter-schools publiques, cofinancées par des partenaires privés par exemple (de l’ancien ministre Ra- chid Benmokhtar), a été rejeté par les syndicats, car «discriminatoire».

La langue d’enseignement, c’est l’autre contrainte commune des deux systèmes. Aux Etats-Unis, également, les enfants issus de l’immigration se

1.398 milliards de dollars en 2018

(en milliards de dollars) Année

scolaire Total

général Primaire et secondaire Post secondaire diplomant Total Public Privé Total Public Privé 1999-2000 649,3 412,5 381,8 30,7 236,7 152,3 84,4 2009-2010 1.100,9 654,4 607 47,4 446,4 281,4 165

2017-2018 1.398 790 726 64 608 389 219

Source: Digest of education statistics, 54th edition, 2018. National Center for education statistics (NCES)

Tab ANA-Y

En 2017-2018, les institutions éducatives américaines, publiques et privées, ont dépen- sé près de 1.398 milliards de dollars en éducation (presque 14 fois le PIB du Maroc), tous niveaux confondus. Cela représente 7,2% du PIB du pays. Uniquement pour le primaire et secondaire publics, 726 milliards de dollars ont été engagés. Par rapport à 2000, les Etats-Unis ont doublé leurs dépenses éducatives

(7)

14 fois le PIB du Maroc

VII

RH

COMPETENCES

50 systèmes éducatifs!

n Pas de diplôme national, ni d’examen national

n Un ministère avec peu de pouvoirs, se limitant à des recommandations

n Districts scolaires, la vraie autorité éducative

P

ARLER du système éducatif

«américain» serait erroné. Il n’en existe pas un seul mais 50, au nombre des Etats fédérés du pays. Chacun possède ses propres particularités. Il existe bien un ministère fédéral de l’Education (De- partment of Education), créé en 1979.

Toutefois, son rôle se limite à garantir des standards minimums de service et à assurer les droits des citoyens de ma- nière égale. La moitié de son budget est réservée aux bourses d’études. Le reste est consacré à des investissements, no- tamment dans la R&D.

Ce sont les Etats qui gèrent leurs propres écoles, en fixant les réglementa- tions, les budgets, les curricula… Dans le pays, la règle, c’est la décentralisation.

Pas d’examen national, ni de diplôme

national. «Les priorités vont du bas vers le haut. Société civile, privé et public sont partenaires pour concevoir des stratégies de développement, infrastruc- tures, services publics…», relève Akram R.Elias, consultant international basé à Washington, expert en système de gou- vernance, politique, culture et société des

Etats-Unis. «La décentralisation permet de prendre des risques, d’expérimenter de nouvelles choses. Quand le système est centralisé, l’échec peut être national, et personne n’a envie d’en prendre la responsabilité! Cela dit, aux Etats-Unis, on n’a pas peur de l’échec!», ajoute l’expert.

La vraie autorité éducative au niveau local, ce sont les districts scolaires. Au nombre de 13.600, selon le Centre natio- nal pour les statistiques de l’éducation (NCES), ils sont un peu l’équivalent des délégations provinciales de l’Education nationale au Maroc. «Nous recomman- dons des normes pour les districts, mais ils ne sont pas obligés de les utiliser.

Nous ne sommes pas là pour leur dicter comment travailler, nous fixons simple- ment des règles minimums à respecter», explique un représentant du départe- ment de l’Education dans l’Etat du New Hampshire.

Les directeurs d’écoles et enseignants gardent une large marge de manœuvre pour choisir leurs méthodes et approches pédagogiques, innover, expérimenter…, pour atteindre les objectifs d’apprentis- sage fixés par les districts. C’est là l’une des forces du modèle américain, qui est à l’opposé de celui en vigueur au Maroc, où les décisions continuent d’être prises du haut vers le bas.

Le système éducatif américain est, certes, divers. Cependant, il partage une même approche centrée sur l’apprenant, avec des programmes favorisant l’épa- nouissement et le développement de soft skills. o

Ahlam NAZIH

A nAlyse

heurtent à une langue d’apprentissage qu’ils ne maîtrisent pas, l’anglais. Un accompagnement particulier leur est offert, y compris via des outils numé- riques, afin de faciliter leur intégration à l’école.

Citoyenneté numérique et équité digitale

Dernier défi partagé, celui du numé- rique. Même aux Etats-Unis, l’intégra- tion du digital dans l’enseignement reste un sérieux challenge. Car il ne suffit pas de remplacer des tableaux et des mar- queurs par des tablettes. Il s’agit de trans- former l’acte d’enseigner et d’apprendre aux élèves à utiliser les outils technolo- giques pour créer de la valeur ajoutée.

L’expression à la mode, outre-mer, est «la citoyenneté numérique». L’idée est d’apprendre aux enfants à se compor- ter en réels citoyens en ligne, en utilisant un langage approprié, en protégeant leurs données personnelles…

gap est considérable», souligne Louis Edelblut, responsable du département de l’Education au New Hampshire. «Mal- heureusement, les enseignants n’ont pas

le temps de se former. Il existe un vrai déficit à ce niveau, et c’est un grand défi», regrette, pour sa part, une cadre du district scolaire de Kalamazoo. Le degré d’équi- pement des écoles est, par ailleurs, très variable en fonction des localités. Dans Chez l’Oncle Sam, les enseignants

ne font pas exception à la tendance dans le reste du monde. Ils sont nombreux, tous cycles confondus, à manifester de

la résistance aux IT. Ils ne sont, par ail- leurs, pas tous suffisamment formés dans le domaine. «En matière de technologie, les profs ne sont souvent pas aussi per- formants que leurs élèves. Ces derniers ont plus d’expérience dans le digital. Le

les établissements les mieux lotis, chaque élève a droit à un PC ou une tablette.

Dans d’autres, aux budgets moins consé- quents, les élèves doivent se partager des postes.

En avril 2019, un projet de loi, bap- tisé «The Digital Equity Act 2019» a été introduit au Congrès par la sénatrice de l’Etat de Washington, Patty Murray, afin de réduire la fracture numérique et garan- tir l’inclusion digitale. Selon la sénatrice, trop d’Américains manquent encore de compétences digitales et de technolo- gies leur permettant de prendre avantage de toutes les opportunités d’internet. Il est donc question de lancer des projets d’éducation digitale pour les populations à faible revenu et d’améliorer l’accès aux services en ligne, y compris en milieu rural. Cela dit, aux Etats-Unis, on tente déjà le tout numérique, avec des écoles et universités entièrement en ligne (voir page IX). Oser des nouveautés, c’est l’autre caractéristique du modèle améri- cain, et qui manque cruellement au mind- set marocain.o

Ahlam NAZIH

D

ANS le système américain aussi, l’abandon scolaire est probléma- tique. En 2017, quelque 2,1 millions de jeunes de 16 à 24 ans n’étaient pas inscrits à l’école et ne possédaient aucun crédit d’établissement secondaire ou certificat. Le taux d’abandon de cette catégorie est de près de 5,4%, selon le Centre national pour les statistiques de l’éducation (NCES). Cette part est plus élevée chez les communautés hispanique, afro-américaine et amérin- dienne. Selon une cadre du département de l’Education à Washington, seul un tiers des lauréats du lycée s’engage dans des études supérieures. Le coût exorbitant des frais de scolarité y est pour beaucoup. Toutefois, les jeunes sont également nombreux à opter pour une insertion professionnelle avant de revenir plus tard vers les études, ou bien pour un parcours dans des com- munity colleges (formation professionnelle). o

Seul 1/3 des lauréats du lycée s’oriente vers le supérieur

Le département de l’Education américain présente des recommandations aux districts scolaires, mais ces derniers ne sont pas obligés de les respecter. De leur côté, les districts accordent une grande marge de manœuvre aux écoles (Ph. A.Na.)

➨➨➨

(8)

RH

COMPETENCES

A nAlyse

VIII

■ Les écoles peuvent choisir leurs méthodes d’enseignement

Les directeurs des établisse- ments ont le droit de virer les profs incompétents

Une prise de décision décen- tralisée au maximum

L

ES Américains sont toujours partants pour expérimenter de nouvelles idées. «Just do it!», vous diraient-ils. Ecoles et ensei- gnants ont le droit d’innover et de choisir leurs méthodes, pourvu d’atteindre les ob- jectifs d’apprentissage fixés par les districts scolaires. Les districts étant l’équivalent des délégations provinciales de l’Education nationale au Maroc.

L’école Woodward dans l’Etat du Michi- gan (voir article pages VI-VII), par exemple, a décidé d’étaler les 180 jours de scolarité obligatoire sur toute l’année et de se passer des grandes vacances. «Nous avons pré- féré donner des cours toute l’année parce

Pasco, Piper… des business autour du système éducatif

■ Technologie, employabilité, échanges… De nombreuses ONG mobilisées

R

EMPORTER le défi de la qualité dans l’éducation nécessite l’implication de tous. Aux Etats-Unis, on l’a bien compris. L’école américaine se trouve au centre d’une multitude d’initiatives publiques et privées.

Autour du système éducatif, des entreprises se développent. A San Fran- cisco, Piper s’est donné pour mission de démystifier la technologie, en offrant aux élèves de 8 à 13 ans la possibilité d’as- sembler et de démonter des ordinateurs fabriqués en bois (299 dollars l’unité).

Les élèves peuvent à la fois découvrir les composantes d’un ordinateur, jouer et apprendre à coder en programmant des jeux. «Les enfants doivent utiliser la technologie pour changer le monde, et non se contenter d’en être des consom- mateurs», souligne Dave Lundgren, CEO par intérim.

que les enfants arrivent après les grandes vacances avec plus de lacunes, et sans expériences enrichissantes», explique son proviseur, Frank Rocco. Majoritairement issus de milieux défavorisés, les élèves de Woodward se trouvent désœuvrés durant leurs longues vacances. Leur coupure avec l’école se traduit ainsi par un effet négatif.

«Les prestataires de services n’ont pas suivi.

Le nombre de nos élèves est donc passé de 400 à 250», poursuit Rocco. Cela n’a pas

Pasco (Californie), fondée en 1964 et desservant 135 pays, équipe les labora- toires de physique-chimie des lycées et universités en matériel scientifique. Son ambition, pousser les jeunes à l’expéri- mentation, l’exploration, l’enquête… pour apprendre les sciences. Le groupe compte une centaine de partenaires dans le monde écoulant ses produits. «Nous disposons de partenaires au Maroc depuis dix ans, mais nous aimerions nouer des connexions avec le ministère de l’Education natio-

dissuadé l’école pour autant. La prise de décision s’opère d’abord au niveau des éta- blissements. Décentralisation, liberté et auto- nomie, ce sont là les ingrédients caractérisant

«l’american way». Les proviseurs disposent d’un pouvoir non négligeable. Ils participent au recrutement de leurs enseignants (embau- chés par les districts scolaires), en prenant part au jury de sélection, les évaluent et les notent. Ils peuvent même les virer s’ils ne donnent pas satisfaction. Ce sont ainsi les

nale marocain, afin de développer notre présence dans le pays», confie son CEO, Richard Briscoe. Pasco vend des millions d’unités chaque année. «L’an dernier, notre chiffre d’affaires a augmenté de 20%», relève Briscoe.

Les géants informatiques, également, s’associent à des initiatives éducatives, aux Etats-Unis et dans le monde (Intel, Google, Microsoft…).

Les ONG s’intéressant à l’éducation agissent sur différents aspects. Parmi elles,

Enseignement

Liberté, autonomie, innovation… «l’american way»

L’école au centre d’une multitude d’initiatives

enseignants les plus impliqués et les plus compétents qui sont gardés. Tout le contraire du Maroc où les bons et les mauvais sont logés à la même enseigne.

Aux Etats-Unis, les profs ne sont pas recrutés sur la base de leur diplôme ou d’un concours national. Ils peuvent postuler pour le district scolaire de leur choix et passer un entretien évaluant leurs motivations. «Ils ont la possibilité de négocier dans leur contrat leur salaire, promotions, financement de la formation continue...», relève un respon- sable du département de l’Education dans l’Etat du New Hampshire. Dans cet Etat, les profs doivent valider 75 heures de forma- tion continue tous les trois ans. 45 heures en pédagogie et 30 dans leur domaine d’exper- tise. Pour cela, ils peuvent assister aux ate- liers et formations organisés par les districts scolaires et les syndicats des enseignants, ou encore suivre des cours en ligne, et cumu- ler des crédits de formation validés par leur ministère.

Au Maroc, on n’en est pas encore à ce degré d’autonomie. La décentralisation est, pour l’heure, simplement budgétaire. Côté RH, les académies régionales commencent à peine à recruter elles-mêmes leurs cadres.o

Ahlam NAZIH

Maker Ed, dans l’Etat de Californie. L’as- sociation fondée en 2012 se concentre sur la formation des enseignants et adminis- trateurs éducatifs, car, selon ses respon- sables, ce sont eux les vrais moteurs du changement. Des formations de forma- teurs, ateliers et forums pour enseignants sont ainsi organisés. Des ressources péda- gogiques sont également mises en ligne en libre accès. L’idée est d’inciter les éduca- teurs à intégrer une approche basée sur le

«hands on», afin d’offrir aux apprenants des expériences éducatives «dynamiques».

Pour sa part, KYDNet (Michigan) tra- vaille avec un réseau de 55 ONG opérant dans divers domaines (développement personnel, art, sport…), dans le but de renforcer l’employabilité des jeunes issus de milieux défavorisés. Autre exemple, à Washington, The Aspen Institute utilise la technologie pour connecter des étudiants de plusieurs pays. Le think tank gère un projet financé par plusieurs entités, dont le gouvernement marocain, baptisé Ste- vens Initiative. Il consiste en des échanges virtuels d’étudiants entre l’Amérique et la région Mena.

Des milliers de jeunes profitent de ces initiatives.o

A.Na

En classe, les enseignants jouissent d’une grande liberté. Dans leur contrat, ils peuvent négocier leur salaire, promotions, financement de la formation continue... (Ph. ANA)

Piper fabrique des ordinateurs et manettes de jeux en bois, que les enfants peuvent assembler et démonter. Plus de 70.000 ordinateurs ont déjà été livrés dans plusieurs pays, y compris au Maroc. Selon la compagnie, le concept permet d’augmenter la confiance en informatique des enfants de 50% (Ph. ANA)

(9)

RH

COMPETENCES A nAlyse

IX

Découverte de VLACS, une charter school 100% en ligne

L’apprentissage indépendant au cœur de son modèle

Gratuite pour les élèves du primaire et secondaire

D

ES écoles entièrement en ligne, aux Etats-Unis, il y en a depuis plusieurs années déjà. C’est le cas de Virtual Lear- ning Academy (VLACS), dans l’Etat du New Hampshire, dont nous avons visité le siège l’été dernier, dans le cadre de l’IVLP (International Visitor Leadership Program), programme américain phare dédié aux visi- teurs internationaux.

VLACS, fondée il y a environ 11 ans, est une charter school. Autrement dit, une école publique à gestion privée, à but non lucratif, s’engageant auprès de l’Etat du New Hampshire à respecter une charte avec des objectifs éducatifs précis. La réalisation de ces objectifs conditionne les subventions octroyées par l’Etat. Les charter schools reçoivent en général entre 50 et 60% des fonds alloués aux écoles pu- bliques traditionnelles. Dans le New Hamp- shire, on dépense près de 18.000 dollars par élève inscrit dans une école traditionnelle par an, contre 9.000 à 10.000 dollars pour

un élève scolarisé dans une charter school, selon le département de l’Education.

Quelque 13.800 élèves sont inscrits dans cette académie virtuelle, montée avec un investissement de départ de 500.000 dollars. 60% de ses inscrits sont issus de lycées publics, 10% de collèges publics, 15% sont des jeunes scolarisés à domicile (homeschooling) et seulement 6% y étudient à temps plein et reçoivent leurs diplômes. Les élèves, collégiens et

L

ES cursus en ligne font rage aux Etats-Unis. Des dizaines de milliers de diplômes sont offerts en mode e-lear- ning. Des universités ont même créé des campus virtuels. Parmi elles, l’uni- versité du New Hampshire, avec UNH Online. Depuis son démarrage en 2012, UNH Online a inscrit plus de 30.000 étudiants. Plusieurs masters y sont pro- posés (éducation, travail social, cyber sécurité, psychiatrie, data science…).

Ils coûtent entre 20.000 et 40.000 dol- lars par an. Des coachs et enseignants conseillers sont mobilisés pour encadrer les étudiants. Le taux de rétention de ces derniers est de 85%, selon les respon- sables de l’université.

Southern New Hampshire Univer- sity (SNHU, plus de 135.000 étudiants, 6.000 enseignants et près de 240 par- cours), aussi, propose des diplômes en ligne, suivis par environ 10.000 étudiants. «Nous fabriquons des pro- grammes pour l’avenir, pour d’ici 10 ans, et l’apprenant est au centre de tous nos process», relèvent ses responsables.

SNHU utilise son service en ligne depuis 2013 pour desservir gracieu- sement des camps de réfugiés dans plusieurs pays, dont le Rwanda, le Li- ban, le Kenya, le Malawi, Afrique du Sud… Dans chacun de ces pays, elle possède un centre avec des ordinateurs que des étudiants réfugiés peuvent uti- liser. Quelque 1.000 y sont inscrits à aujourd’hui. Des partenaires locaux en assurent le coaching. «Dans le cadre de notre approche de project based edu- cation, les étudiants doivent compléter des projets dans des environnements de travail. Ces projets sont examinés par des évaluateurs formés», précisent les responsables de l’université. Un stage de trois mois est également prévu. Les réfugiés n’ayant pas le droit de travailler localement, comme au Malawi, peuvent effectuer leur stage à distance. Le pro- gramme porte ses fruits. «Au Rwanda, 95% des lauréats trouvent un emploi à six mois du diplôme», se réjouit le management de l’université qui compte élargir le projet.o

lycéens, en plus d’adultes n’ayant jamais obtenu le certificat du lycée, peuvent s’y inscrire à tout moment de l’année. «Nous proposons un voyage d’apprentissage dans lequel l’élève étudie à sa manière, de façon indépendante», relève Stephen Kossakoski, CEO. Les cours, complétés par des pro- jets et stages, sont divisés en compétences.

En cumulant les compétences, les élèves peuvent gagner des badges numériques, qui font partie d’un sac à dos d’apprentissages,

«back pack learning». Un badge équi- vaut à un semestre d’études. Ce schéma est possible grâce au système des crédits, encore inexistant au Maroc. En complétant tous les cours, les lauréats disposent d’un nombre suffisant de crédits leur permettant de s’inscrire à l’université.

Les cours ne sont pas développés en in- terne, ils sont acquis auprès de fournisseurs

Enseignement

En Amérique, les écoles virtuelles se développent

Les universités online aussi

spécialisés. Les cursus sont gratuits pour les jeunes élèves, mais pas pour les adultes.

Les habitants d’autres Etats doivent aussi s’acquitter de frais de scolarité (près de 6.000 dollars par an pour 6 cours).

Un atout pour le homeschooling

La charter school, qui revendique 90%

de taux de réussite, fonctionne unique- ment avec la subvention de l’Etat du New Hampshire et les frais de scolarité. Dans son siège, elle emploie plus de 225 salariés.

Au total, elle compte 25 profs à temps plein et 180 à temps partiel. «Dans notre modèle, le rôle numéro un de l’enseignant est de bâ- tir des relations avec les élèves, afin de les encourager et les motiver. A notre niveau, nous soutenons nos enseignants et nous leur assurons des formations continues», souligne Kossakoski.

L’enseignement en ligne a le vent en poupe. Le nombre d’étudiants de VLACS ne cesse d’augmenter (+18% par an les premières années, +5% actuellement). Le mode online a de fortes chances de séduire de plus en plus de parents américains à l’avenir, dont beaucoup préfèrent scolari- ser leurs enfants à la maison. La part du homeschooling est passée de 1,7% des 5-17 ans en 1999 à 3,3% en 2016 (1,7 mil- lion d’élèves), selon le Centre national pour les statistiques de l’éducation (NCES). Les charter schools aussi attirent. Le nombre d’inscriptions dans ce genre d’établis- sements, dont il existait plus de 7.000 en 2017, est monté à 3 millions en 2016 (0,4 million en 2000), soit une part de 6% du total des élèves.o

Ahlam NAZIH

0 50.000 100.000 150.000 200.000 250.000 300.000 350.000

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2017/18

Source: National Education Policy Center (NEPC), mai 2019

Les effectifs ne cessent d’augmenter (Inscriptions dans des écoles entièrement virtuelles)

COURBE Virtual Schools 2019 ANA-SA.pdf

Le nombre d’inscrits dans des écoles primaires et secondaires entièrement virtuelles n’a cessé d’augmenter sur les 20 dernières années aux Etats-Unis. En 2017-2018, il a atteint 297.712 accueillis dans 501 écoles. Près de 300 autres établissements offrent des enseignements mixtes, combinant e-learning et présentiel, avec quelque 132.960 élèves.

Près de la moitié des écoles virtuelles sont des charter schools

Stephen Kossakoski, CEO de Virtual Learning Academy (VLACS): «Je pense qu’à l’ave- nir il y aura toujours de la place pour le face-à-face. Nous nous orienterons plutôt vers un modèle blended (mixte), avec des pourcentages qui évolueront au fil des ans»

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