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Jean-Michel Adam, Ute Heidmann. — Le Texte littéraire. Pour une approche interdisciplinaire. Louvain-la-Neuve : Academia Bruylant, 2009, 156 pages, 19 €.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Corpus 

9 | 2010

La syntaxe de corpus

Jean-Michel ADAM , Ute HEIDMANN . — Le Texte littéraire. Pour une approche interdisciplinaire.

Louvain-la-Neuve : Academia Bruylant, 2009, 156 pages, 19 €.

Véronique Magri-Mourgues

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/corpus/1957 DOI : 10.4000/corpus.1957

ISSN : 1765-3126 Éditeur

Bases ; corpus et langage - UMR 6039 Édition imprimée

Date de publication : 1 novembre 2010 Pagination : 313-314

ISSN : 1638-9808 Référence électronique

Véronique Magri-Mourgues, « Jean-Michel ADAM, Ute HEIDMANN. — Le Texte littéraire. Pour une approche interdisciplinaire. Louvain-la-Neuve : Academia Bruylant, 2009, 156 pages, 19 €. », Corpus [En ligne], 9 | 2010, mis en ligne le 13 juillet 2011, consulté le 21 septembre 2020. URL : http://

journals.openedition.org/corpus/1957 ; DOI : https://doi.org/10.4000/corpus.1957 Ce document a été généré automatiquement le 21 septembre 2020.

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Jean-Michel ADAM , Ute HEIDMANN . — Le Texte littéraire. Pour une approche interdisciplinaire. Louvain-la-Neuve : Academia Bruylant, 2009, 156 pages, 19 €.

Véronique Magri-Mourgues

1 Cet ouvrage se compose de deux volets d’importance inégale : le premier propose de fixer un cadre épistémologique à l’alliance entre recherches littéraires et linguistiques ; le second, qui se déplie en six chapitres, est une illustration des propositions énoncées en introduction, une application à des exemples extraits de grands écrivains de la littérature européenne.

2 L’introduction postule la recherche du continu entre langue et littérature qui doit passer par « la reconnaissance de la nature discursive du fait littéraire ». Elle place ainsi le genre et, plus particulièrement, la généricité au cœur de cette recherche. La généricité s’oppose au genre, défini comme catégorie stable et préétablie, en tant que processus dynamique qui repose sur l’interaction entre trois instances, auctoriale, lectoriale, éditoriale. Contre l’hypothèse de la disparition des genres au XXe siècle, les auteurs privilégient l’idée de la participation d’un texte à plusieurs genres, le phénomène d’hétérogénéité générique étant constitutif de tout texte. Les genres, indexés sur les formations socio-discursives, sont variés et répondent à des normes plus ou moins contraignantes, identifiables par des tendances ou des « gradients de typicalité » et non pas par un ensemble de constantes fixes. Le jeu avec les normes peut, dans le cadre d’un acte d’énonciation particulier, faire évoluer le genre, qui se trouve soumis aux répétitions mais aussi aux variations, et qui en font une catégorie dynamique. La définition du texte enfin se définit par l’interaction entre textualité, transtextualité et généricité.

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Corpus, 9 | 2010

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3 Les trois premiers chapitres sont centrés autour de la réflexion sur le genre : le premier est une étude des variations d’une histoire répondant au même genre narratif des exempla, celle d’un fratricide enfantin, mis en scène par J.-P. Camus, Werner, Kleist et Grimm. L’analyse comparative différentielle, prônée comme essentielle par les auteurs, est ici mise en application. Les deux chapitres suivants focalisent l’analyse contrastive sur deux écrivains, Andersen et Grimm. C’est l’occasion d’une réflexion sur le genre du conte soumis aux variations suivant l’auteur. Contre la thèse structuraliste de Propp, les divergences des récits, faits à partir d’une histoire semblable, plaident en faveur de la variabilité du genre. Le dialogue intertextuel différentiel met en lumière un traitement particulier d’Andersen qui privilégie une distanciation ironique par rapport aux conventions du genre.

4 Les chapitres IV et V illustrent davantage le principe de cotextualité et d’intertextualité, définis comme principes signifiants, en étudiant plus particulièrement la mise en recueil d’un conte, La Princesse sur le petit pois d’Andersen, et d’un poème, Sonnet d’automne de Baudelaire. La structure de l’ensemble explicite l’unité, de même que les effets de résonance entre le poème de Baudelaire et le mythe de Faust éclairent les réseaux lexicaux qui sont aussi porteurs de sens.

5 Le dernier chapitre enfin problématise le travail de la traduction à partir d’un texte de Kafka, Prométhée ; la traduction ne peut se faire sans une théorie de la traduction et du discours. La prise en compte de l’ensemble du texte, du cotexte de l’intertexte –ici notamment l’intertextualité entre ce texte et le fragment de Nietzsche, Prometheus- entwurf (« esquisse-Prométhée ») – influe sur la traduction. Le texte de Kafka pourra être vu comme déconstruction d’un discours sur le mythe.

6 L’ouvrage se termine sur un hommage à H. Meschonnic dont sont rappelés les principaux et essentiels travaux sur la traduction, entre autres.

7 L’ouvrage vaut par la rencontre entre le regard d’un linguiste et celui d’une comparatiste sur des textes divers, rencontre qui permet d’allier, de manière méthodique, des postulats théoriques à la démonstration argumentée et exemplifiée.

Au-delà des exemples particuliers, cet essai ouvre des pistes de réflexion intéressantes et stimulantes sur la comparaison entre les textes, érigée en principe heuristique, et en particulier sur la comparaison entre les textes de langue différente, via la traduction.

AUTEUR

VÉRONIQUE MAGRI-MOURGUES Université Nice Sophia-Antipolis

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