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Simplon-Gemmi-Loetschberg : critiques

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Academic year: 2021

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-Médiathèque VS Mediathek

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S I M P L O N - GEMMI

LÖETSCHBERG

C R I T I QUE S

PAR

JAMES LADAME

I N G É N I E U R t r o i s i è m e é d i t i o n REVUE ET COMPLÉTÉE

: O f*r. 5 0

EN VENTE : C h e z t o u s l e s l i b r a i r e s ET c h e z M,le M o l l e t , l i b r a i r e a N e u c i i a t e l NOVEMBRE lildfi

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S I M P L O N - GEMMI

LÖETSCHBERG

C R I T I Q U E S

PAH

JAMES LADAME

INGÉNIEUR T K O I S I È M E É D I T I O IT REVUE ET COMPLÉTÉE P r i x : O fr*. 50 EN VENTE :

Olioz tous los libraires e t c h e z M Ug M o l l e t , m d r a i h e : a N e u c h â t e l

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I. — BIOGRAPHIE SOMMAIRE DE JA M E S LADAME

Naissance le 1er janvier 1823, à Dombresson, canton de Neu­ châtel.

1843-1817. — Elève à l’Ecole polytechnique et à l’Ecole des mines de Paris.

1847-1852. — Sous-directeur des mines, usines et fonderies du Finistère (Poullaouen et Iluelgoal).

1852-1853. — Etudes à la construction du chemin de fer de Ceinture de Paris et de la ligne de Paris-Strasbourg.

1853^185(i. — Conseiller d ’Etat et directeur des travaux publics du canton de Neuchâtel. „

185G-18G0. — Prom oteur, Ingénieur en chef et directeur technique du chemin de fer du Jura Industriel (Jura Neu ch à- telois).

18G0-1870. — Ingénieur en chef du chemin de fer du Nord de l'Espagne (construction de la traversée des Pyrénées).

Quoique je n ’aie jamais sollicité de décoration, ni même émis le moindre désir d ’en recevoir, le gouvernement espagnol m ’a manifesté sa satisfaction, pour les grands et difficiles tra­ vaux que j ’ai fait exécuter pour la traversée des Pyrénées, et il m ’a décoré, à cet eflet, des ordres de Charles III et d'Isa­ belle la Catholique.

1870-1872. — Ingénieur en chef de tous les services de l’exploitation des chemins de fer portugais.

La Compagnie avait été acculée à la faillite par une mauvaise administration. J ’ai proposé de faire des réformes cl des éco­ nomies radicales pour éviter ce désastre et j ’ai réalisé ce pro­ gramme avec le plus grand succès.

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1878-1883. — Ingénieur en chef de la construction de la ligne de Clermont à Tulle, avec embranchement (Longueur 2C0 kilo­ mètres).

Quoique je n ’aie aucunement manifesté le désir d’être décoré de la Légion d'honneur, la Compagnie de Clermont à Tulle a spontanément et avec une grande insistance demandé au gouvernement français de me décorer, pour me récom­ penser des services exceptionnels que je lui avais rendus.

Le gouvernement a repoussé celle demande. — Mystère! — Cet affront sanglant fait à la Compagnie m ’a paru résulter d ’intérêts froissés et de la malveillance de quelques personnages influents qui s’acharnaient après cette Compagnie.

Le gouvernement a au contraire décoré un des ingénieurs ordinaires de la Compagnie sur la recommandation du direc­ teur du journal le Temps, parent de cet ingénieur, et malgré l'opposition de la Compagnie qui avait été peu satisfaite des

services de cet employé.

J ’avais d ’ailleurs déclaré aux administrateurs de la Compa­ gnie que je ne tenais nullement à être décoré et que par con­ séquent ils ne devaient pas se faire de bile à ce sujet, attendu qu ’en principe je considérais les décorations comme des ho­ chets sans importance, recherchés surtout par les sots et les vaniteux.

1884-1801. — Pendant sept ans, j ’ai combattu avec la plus grande énergie Ferdinand de Lesseps. (Le Grand Français, la gloire la plus pure de la France, disaient les journaux.) J ’ai à ce sujet fait de grosses dépenses pour dévoiler toutes les folies et les turpitudes qui ont eu lieu à Suez et Panama. Après avoir englouti au Panama un milliard et demi et grâce aussi à mes révélations, le Grand Français a été condamné en toute justice ainsi que son fils Charles, le îl février 1893, à cinq ans d’emprisonnement et 3.000 francs d ’amende. Cette histoire mérite l’attention des tripoteurs du Lüetschberg.

B r o c h u r e s . — Publication de nombreuses brochures relatives à divers chemins de fer et autres affaires.

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II. - PRÉAMBULE

Depuis plusieurs années, j ’ai c o n sta m m e n t com ­ b a ttu les m onstruosités et les ùneries techniques et financières d o n t la traversée d u Sim plon et celle des Alpes Bernoises o n t été et sont encore l’objet, de la p a rt des politiciens, des trip o teu rs d ’affaires et des ingénieurs de pacotille.

Mes observations n ’o n t d ’ailleurs ja m a is été réfutées et les h om m es d ’affaires em p o ch en t d an s ces en tre­ prises des dizaines de m illions aux dépens d u public. J ’ai encore adressé récem m en t à M. H irter, p résident du Comité d u Lôetschberg, u n e lettre que je crois devoir publier au jo u rd ’hui, n o n seulem ent à titre de ren seig n em en t et com m e d o cu m en t h istorique, mais encore p o u r sauvegarder m a responsabilité. Voici

cette lettre :

III. - LETTRE A M. HIRTER

Pari--, le 27 m a rs 11)00.

Monsieur Hirter, président du Comité du Lôetschberg.

Monsieur,

J ’ai appris, p ar les jo u rn a u x , que vous étiez le prési­ d en t d u Comité d u ch em in de fer p a r le L ôetschberg. Vous n ’ignorez pas, sans doute, q u ’au com m en ce­ m e n t de 1889, j ’ai publié u n ouvrage im p o rta n t p o u r proposer de faire passer le chem in de fer Calais-Milan p ar la ville de Berne en traversant les Alpes Bernoises

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à la G em m i et en faisant u n e nouvelle traversée d u J u ra . J ’avais d ’ab ord placé celle-ci en tre Glovelier et Reconvilier, m ais, en 1893, j e l ’ai reportée de Moutier à G ranges. (Voir m a b ro ch u re su r Soleure-Moutier, 5 février 1893, et le Démocrate de Delémont, d u 27 août

1897.)

Mon projet avait p o u r b u t de ré d u ire de 80 kilom è­ tres, p a r ra p p o r t au Saint-G othard, la distance p ar ch em in de fer de Calais à Milan.

Ce p ro je t a fini p a r intéresser la p o p u latio n d u ca n to n de Berne, m ais, m alh eu reu sem en t, il est tom bé entre les m ains de politiciens, de trip o teu rs et d ’in g én ieu rs incapables qui l’o n t com plètem ent d énaturé, tels que L om m el, Teuscher, etc.

Je m e propose d onc de p u b lie r u n e nouvelle b r o ­ ch u re p o u r éclairer co m p lètem en t le public et p ro tes­ ter é n e rg iq u e m e n tc o n tre les projets néfastes et absurdes q u ’on veut o p poser au m ien . — J ’ai déjà écrit à ce sujet à MM. les ingénieurs G reulich et E m ch diverses lettres d o n t j e vous envoie ci-joint copie, afin que p ersonne n ’ignore l'opposition énergique que je fais à ces projets.

Je tiens abso lu m en t à m e ttre m a responsabilité à couvert et ne veux pas q u ’on puisse dire tô t ou ta rd que p a r m o n silence j ’ai d o n n é m o n ap p ro b atio n à ces projets insensés.

Je n ’ai pas le tem p s actuellem ent de faire et de p u blier la bro ch u re que j e vous an n once et j e ne pense m êm e pas pouvoir le faire avant u n an, m ais en atten ­ d a n t je vous envoie copie de mes lettres précitées en date des : 14 avril 1903, 18 ju in 1904, 27 ja n v ie r 1905, 23 février 1905.

Ces lettres vous d o n n e ro n t u n av an t-g o û t des obser­ vations que j ’ai à faire.

Mon tu n n e l p a r la G em m i, qui est à la cote maxi­ m u m de 930 m ètres, doit être coudé com m e celui que

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j ’ai p roposé p o u r le Sim plon (1) et q u i m alheureuse­ m e n t n ’a pas été suivi, ce qui a m a n q u é faire échouer com p lètem en t cette entreprise. Voila il quel d ésh o n ­ n e u r la Suisse a été exposée grâce il l’orgueil, à la bêtise et à la cupidité des h o m m es qui o n t dirigé cette affaire.

Le tu n n el de la G em m i (2) devra être form é de trois alignem ents droits, l’u n allan t de Mittholz a Cluse, le second allant de Cluse au col de la G em m i et le tro i­ sième de ce col au Rhône. On o b tiendra ainsi u n profil suivant lequel l'épaisseur d u terra in au-dessus d u tu n n e l ne serait au m ax im u m que de 1.500 m ètres et p a r co n séquent de 250 à 300 mètres plus faible que dan s les projets proposés p a r le Lôetschberg. Cette d im in u tio n d ’épaisseur p ro cu rera u n abaissem ent de 5° à 10° dans la tem p ératu re souterraine. On sera ainsi débarrassé des gran d es difficultés que les h autes te m ­ pératu res o n t suscitées au Sim plon et au G othard. Ces difficultés sont, com m e on sait, les seules qui soient réellem ent redoutables d an s la co n struction des tu n ­ nels et ce so n t p ar co n séquent celles q u 'o n doit éviter à to u t prix.

Mais j e ne doute pas q u ’ici co m m e au Sim plon, on fera fi de m es observations. Cela m ’est d ’ailleurs p ar­ faitem ent indifférent et m ’am use.

J ’ajouterai encore que m o n tracé p ar la G emm i ne

coûtera pour deux voies que 60 millions, soit seulement la moitié environ de ce que co û te ro n t les autres tracés

proposés si on les exécute égalem en t à deux voies. Je résu m e so m m a irem en t m o n opinion sur toute cette affaire p ar les observations suivantes :

Le go u v ern em en t bernois barbote.

(1) V oir m o n o u v r a g e C a lais-ililan d e 1889 e t m a b r o c h u r e Traversée du Sim plon, d u G o cto b re 1891.

(2) Ce tu n n e l a u r a i t 23.8 00 m è tre s de lo n g avec u n e p e n te m o y e n n e d e 12 %».

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Les politiciens, les banquiers et les e n trep ren eu rs tripotent.

Les ingénieurs de pacotille et les géologues erg o ten t et radotent.

Toute celle affaire n ’est donc q u ’une affreuse g a r ­ gote.

Avec considération,

Ja m e s LAD AME,

In gé n ieu r,

2, place de la Sorbonne, à Paris.

IV. - HISTORIQUE

La Gemmi en 1857.

— C om m e j e l'ai expliqué en 1889 dans m o n ouvrage sur Calais-Milan, j ’étais, en 1857, directeur technique et in g é n ie u r en chef du Ju ra-In d u striel. J ’eus alors l ’idée de percer les Alpes Bernoises à la G emm i. Je fis p art de mes idées à M. Staemplli, conseiller fédéral et directeur d u d éparte­ m e n t des chem ins de fer, ainsi q u ’à M. Etzel, in g én ieu r en chef d u Central Suisse.

Le 4 décem bre 1857, j ’ai adressé à la Com pagnie de l’Est u n ra p p o rt où j ’entrevoyais la possibilité p o u r le Ju ra-In d u striel, d ’o b ten ir la concession de la ligne Chaux-de-Fonds, Berne-Thoune et de traverser les Alpes p o u r relier T h o u n e au Sim plon, ce qui aurait eu p o u r effet de d o n n e r à la C om pagnie de l’Est, en passant p ar Besançon, une ligne directe su r Milan.

18-SfS. — Ayant quitté la Suisse en I860, j ’ai p erd u

de vue ce p ro jet et ce n ’est q u ’en août 1888, que je l’ai repris. Je m e rendis à celte date à Berne après avoir p a rc o u ru la région de la G em m i et j e soum is m o n pro jet à M. Welti, conseiller fédéral, qui m e rép o n d it

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im m éd iatem en t : Les Validais vont devenir enragés, à M. Stockm ar, m e m b re du g o u v ern em en t bernois. J 'e n parlai aussi à M. Elio D ucom m un; secrétaire de la C om pagnie d u Jura-S im plon, et à M. Studer, géologue.

Je m e mis im m éd iatem en t à l’œ uvre p o u r rédiger m o n ouvrage Calais-Milan.

Je fis p a rt de m o n pro je t à M. Meyer, in g é n ieu r en chef de la Suisse Occidentale, qui me rép o n d it, le 28 août 1888, q u ’on s’était déjà occupé de la traversée des Alpes Bernoises et que deux tracés avaient été indi­ qués passant tous deux p a r la vallée de Gastercn, l’u n à l’altitude de 1.020 m ètres avec un tunnel de 5.500 m ètres, l’au tre à l’altitude de 1.360 mètres avec u n tunnel de 12 kilomètres de long. M. Meyer ajoutait que cette ligne ne pouvait nu llem en t intéresser sa Com pagnie. Il ne fait d'ailleurs aucune m ention de l’avocat Teuscher qui ju s q u ’alors ne s ’était pas fait co nnaître com m e in g én ieu r de ch em in de 1er.

Avant celle époque (1888) on ne parlait pas de la G emm i et on n ’avait en vue que le passage p a r le Grim- sel, qui, en 1853, avait été l ’objet d ’un pro je t fait par l’in g én ieu r Michaélis.

E n 1863, Staempfli p roposa le rach at des chem ins de 1er. Il était alors l’am i d u colonel Aubert, qui p ro p o ­ sait u n réseau de ch em in de 1er, p a rla n t d'Airolo et se dirigeant en tre autres s u r le Saint-Golliard et su r le

Grimsel, m ais qui ne faisait aucune m en tio n de la

Gemm i.

Ce n ’est que le 24 ja n v ier 1866 que Staempfli, qui se souvenait de m a conversation avec lui en 1857, parla

au Grand Conseil Bernois de la I raversée de la Gemmi.

A celle époque, l’alliance de l’Allemagne avec l ’Italie fit décider la construction de la ligne du Saint-Go- tliard cl m it fin aux luttes qui avaient lieu au sujet d 'u n e traversée des Alpes p a r u n chem in de fer.

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1889

La brochure Calais-Milan.

— Au com m ence­

m e n t de 1889, j ’ai publié m a b ro ch u re ayant p o u r titre

Calais-Milan. Ce titre pom peux a eu p o u r eflet d ’éblouir

et de fanatiser u n e foule de gens qui s’im ag in e n t que cette ligne doit avoir u n trafic én o rm e. C’est là une e rre u r g ro s siè re , car, dès q u ’on fait passer cette ligne p a r le Lôetschberg à la cote 1.242 m ètres, soit 88 m ètres plus h a u t que le G othard, au lieu de traverser les Alpes p a r u n tu n n e l de base sous la G em m i à la cote 930 m ètres, com m e j e l’ai proposé en 1889, cette ligne p erd évidem m ent au m oins la m oitié de sa valeur et ne p eu t plus faire u n e c o n cu r­ rence sérieuse au Saint-Gothard.

Dans les conditions déplorables (frais excessifs de co n stru ctio n ' et d ’exploitation) o ù se présente a u jo u rd ’h u i la ligne du L ôetschberg, p ersonne ne peut p lus affirmer q u ’elle d o n n era quelques revenus à ses obligataires. Peut-être m êm e, ne pourra-t-elle pas payer com plètem ent ses frais d ’exploitation.

La ligne d u Lôetschberg sera à tous les points de vue une m o n stru o sité q u i désh o n o rera la Suisse p a r sa n a tu re extravagante et ses n o m b reu x défauts. P o u r s’en convaincre il suffit de voir à quel pataugeage cette ligne a do n n é lieu depuis quinze ans, tant au p o in t de vue de son tracé, q u ’au p oint de vue de son coût et de

son revenu.

Voici en quelques m ots ce qui s’est passé :

1889.

L’avocat Teuscher (1).

— Quelques mois après la publication de m o n ouvrage Calais-Milan, l’avocat Teuscher, de Berne, secondé sans d oute p a r Lom m el, a publié a son to u r (été 1889) une prem ière

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bro ch u re d an s laquelle il propose la ligne de G asteren (Lôetschberg) en opposition avec m o n p ro jet de la G emm i. Son projet co m p ren ait u n g ra n d tu n n e l de 6.800 m ètres de long k la cote 1.495 m ètres, et il évaluait en bloc le coût de toute la ligne à 30 m illions sans d ’ailleurs justifier ce chiffre. Il a p ris ainsi à son compie, p o u r s’en glorifier, les idées d o n t m ’avait parlé l’in g én ieu r Meyer, et d o n t il n ’avait d ’ailleurs ja m ais parlé lui-m êm e avant l’ap parition de m a b r o ­

ch u re Calais-Milan. C’est cette b ro ch u re sans doute q u i l’a réveillé et lui a do n n é l'idée de se poser en in v en teu r du L ô etschberg et de se déguiser en in ­ génieur,

1891. — En décembre, Lom m el (1) et ses am is

d em an d èren t la concession de cette ligne projetée, disent-ils, p a r T euscher avec tu n n e l de 6.800 m ètres. Ils en évaluaient la dépense à 45 millions, soit 9 m il­ lions de plus que Teuscher.

1893. — Nouvelle bro ch u re de T euscher o ù il affirme

que la ligne (70 kilom ètres de Spiez à B rigue) rap p o r­ tera 40.000 francs de recettes b ru tes p a r kilom ètre, soit 20.000 francs nets, ce qui devait assurer u n revenu de 4 ° / 0 au capital de 36 millions (2).

1898. — T euscher propose u n nouveau tracé avec tu n n e l de 12.900 m ètres à la cote 1.260 m ètres et

éva-(L) L o m m e l est m o r t e n d é c e m b re 1803 à l'à g c d e 59 ans.

(2) W ildstrubel. — 1897. — E n m a rs, l ’i n g é n i e u r S to c k a lp e r a p u b l i é u n e b r o c h u r e p o u r p ro p o se r de trav erser les Alpes Bernoises a u W i l d s t r u b e l avec u n tu n n e l de 14.000 m etres d e l o n g à la cote 1.123 m ètres. Il e s t im a it le c o û t de cette lig n e à 47 m illio n s p o u r 89 k ilo m è tre s de T b o u n e à G am pel e t le p r ix d u tu n n e l à 2.200 francs le m è tr e c o u r a n t . Ce prix a clé p o r té , e n 1902, à 67 m illio n s et d e m i p o u r l a section E rle n b a c h -R a rn n de 72 k ilo m è tre s e t d e m i do l o n g , p a r les i n g é n ie u r s H i l t m a n n e t G re u lic h . La lig n e p a r le W ild s t r u b e l a u r a i t 23 k ilo m è tre s de p l u s q u e celle d u L ô e tsc h b e rg . M. S tockalper é v a lu a it l a recette b r u t e de cette lig n e de 30 à 40.000 francs a u m a x i m u m p a r kilo m ètre .

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lue ce tu n n e l à 1.700 francs le m è tre co urant. Il p ro ­ d u it quelques chiffres p o u r ju stifier la so m m e tie 36 à 37 millions q u ’il avait donnée en bloc en 1889 p o u r la ligne de F ru tig en -B rig u e (lo n g u eu r 57.500 m ètres).

1899. — E n m ars, Teuscher fait à Berne une c o n ­ férence o ù il d it avoir élaboré u n nouveau tracé avec tu n n e l de 18.500 m ètres de lo n g et à la cote m ax im u m de 1.146 m ètres. La ligne coûterait alors 42 millions au lieu de 37 millions, mais q u a n d m êm e elle coûterait 60 millions, dit-il, elle serait encore assurée d ’u n r e n ­ d em ent.

T euscher a d onc publié, dans l’intervalle de 1889 à 1898, trois b ro ch u res co n ten an t 500 pages. Ces b r o ­ chures n ’o n t a u cu n caractère scientifique ou technique et aucune valeur p ratique, c'est sim plem ent de la prose prolixe et surab o n d an te d ’avocat ou de jo u rn a liste qui ne co m p ren d rien à l ’affaire d o n t il s’occupe. Il raconte ses brillantes rêveries qui se modifient d ’ailleurs à chaque instant, grâce, dit-il, à ses études approfondies

dont il parle sans cesse et dont il est glorieux! Il ch erch e

p éniblem ent à n ag er dans la m are où il a b arb o té pen­ d an t dix ans. C’est u n vrai galim atias ; car on voit que' T eu sch er a proposé successivement u n tu n n el de

6.800 m ètres, puis de 12.900 m ètres et enfin de 18.500 mètres avec des cotes de h a u te u r variant de 1.495 m ètres à 1.146 m ètres ! Quel coup d ’œil ! Quel génie ! Quel ch arlatan ! Quel barbotage !

Ce qui le préoccupe le plus, c’est la lo n g u e u r du g r a n d tu n n el, car le pauvre h o m m e n ’en a ja m a is vu ni exécuté, et, à l’exemple de nos vieilles g r a n d ’mèrcs, il succom be sous la frayeur que lui inspire ce g en re de conslruclion, mais peu à peu, cependant, il finit p ar so familiariser avec les tu n n els et, après dix ans d'études

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18.500 mètres de long. C’est là évidem m ent u n e con­ version miraculeuse.

Les Bernois o n t été affolés p a r les divagations et la prose ronflante de cet avocat excentrique, qui est devenu to u t à coup u n g ra n d in g én ieu r p a r la vertu du Saint-Esprit. Ils sont en extase devant ce m aître d ’école et vont, dit-on, lui élever une statue com m e inventeur et p ro m o te u r d u L ô etschberg ( i ) .

Dans sa séance d u 27 j u i n 1906, le G rand Conseil du canton de Berne a déjà fait u n e ovation à Teuscher com m e p ro m o te u r d u L ôetschberg. Cette manifestation prouve à quel degré de fanatitm e et de bêtise sont arri­ vés les Bernois sous l’action persistante, p e n d a n t dix ans, des beaux discours de ce charlatan.

E n réalité, Teuscher, avec son im ag in atio n déso r­ donnée et sa g ran d e ignorance des travaux et des ques­ tions de chem ins de fer, au ra estropié et tué la ligne Calais-Milan, sans môm e se ren d re com pte d u mal q u ’il faisait, et il aura fourvoyé ses concitoyens dans u n affreux guêpier.

Cet avocat a bouleversé tous les cerveaux bernois, aussi le gâchis et les extravagances ne cessent pas de foisonner et de fleurir dans toute cette affaire.

1809. — Le g o u v ern em en t de Berne rachète, au

prix de 25.000 francs (?),la concession de la ligne accor­ dée en 1891 à L om m el et consorts.

1001 à 1002. — Le g o u v ern em en t ch arge les in g é­

nieurs

Hittmann

et

Greulich

de faire u n devis de la

ligne d u Lôetschberg. Ces ingénieurs o n t étudié un tracé avec tu n n e l de 13.520 m ètres (évalué à2.37 4 francs le m ètre c o u ran t p o u r une voie). Ils estim ent le coût

(L) Elever u n e sta tu e à u n h o m m e q n i v ous l u i n e , c'e st u n c o m b le e t u n spectacle assez r a re !

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total de la ligne à une voie à 70 millions p o u r 59.480 m ètres de lo n g u eu r, y com pris la voie, le m até­ riel ro u la n t et l’in térêt des capitaux. Ce prix est donc le double de celui fixé p ar le charlatan Teuscher.

Voici c o m m en t a été établi p a r ces in génieurs le prix de 70 millions p o u r la ligne de F ru lig e n k Brige (R ap p o rt d u 24 septem bre 1901) : NATU RE LIGNES LONGUEURS COUT R a m p e N o r d .. G r a n d T u n n e l . . R a m p e S u d ... m è tres 20.910 13.520 25.050 fr a n c s 15.900.000 32.100 000 21.500.0c0 59.430 69.500.000

La lo n g u e u r totale des tu n n els est de 40.100 mètres. Ces ingénieurs n ’o n t pas évalué le revenu de là ligne.

L a G e m i n i. — MM. H iltm a n n et Greulich n ’ont consacré que huit lignes de leur ra p p o rt au projet de la Gemmi, et, en quelques m o ts, ils co n d am n en t ce projet, en d isant sim plem ent : cc Qu'an tunnel aussi )) long (de 2 2 à 23 kilomètres) ne pourrait être établi à » simple voie et devrait, par conséquent, être construit » d'après le système du Simplon, que, dès lors, ce tracé » coûterait 10 millions de plus que celui du Loetschberg et » paraît donc inexécutable pour des raisons financières. »

On voit que ces in génieurs m e n te n t audacieusem ent et tra ite n t celte affaire si im p o rta n te avec u n e légèreté et une étourderie inexplicable et fort coupable.

Il faut croire q u ’ils n ’o n t m êm e pas p ris la peine de lire m o n ouvrage Calais-Milan (288 pages), où j ’ai prouvé d ’une m anière irréfutable que la traversée de la

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Gemm i, construite à deux voies, ne coûterait que 60 m il­ lions, tandis que le tracé d u Loetschberg, pour une

seule voie, en coûtera 89 ! (voir page 25). La traversée

de la G em m i, a u lieu de co û te r iO millions de plus que celle d u L oetschberg, com m e le déclarent sottem ent ces ingénieurs, coûterait, en réalité, 50 millions de

moins. O n croit donc rêver lo rsq u ’o n voit des in g é­

nieurs censés experts te n ir u n langage aussi absurde et grossièrem ent erroné.

Voilà c o m m en t s ’étu d ien t en Suisse les questions les plus im p o rtan tes. La bêtise, la m auvaise foi, le p a rti pris et le fanatisme trio m p h e n t p a rto u t. Il faut croire que ces in génieurs o n t été abso lu m en t abêtis et hypnotisés p e n d a n t dix ans p a r l’avocat Teuscher.

O n ne doit pas s’éto n n er si, après de pareilles élucu­ brations, l’in g én ieu r H ittm a n n soit devenu com plète­ m e n t fou, ainsi q u ’on m e l’a affirmé.

1902. — M .

Hirter et ses trois experts.

— Le 21 février, M. Ilirte r (1) a été n o m m é président d u C omité d'initiative bernois p o u r le ch em in de fer du Loetschberg.

M. H irter a suivi pas à pas M. T euscher dans ses errem en ts et son fanatisme.

Un an après sa no m in atio n , M. H irter a n o m m é une C om m ission de trois m em bres chargés de rép o n d re à diverses questions q u ’il leur a soumises le 13 mai 1903.

Le 25 ja n v ier 1904, les experts o n t rem is leu r ra p p o rt a M. H irter.

D ans u n e lettre q u ’il a adressée le 14 novem bre 1904 à son Comité, M. H irter dit q u ’il a choisi com m e experts des hommes dont la réputation en matière de

(1) M . H i r te r est c a m i o n n e u r o u e n t r e p r e n e u r de tr a n sp o r ts e t n o ta b le n é g o c ia n t d e Berne. Il est aussi c onseiller n a tio n a l, e tc . Il est né e n 1855.

(20)

construction de chemins de fe r et de trafic international soit reconnue sans réserve.

P o u r u n h o m m e aussi h a u t placé que M. H irter, il n ’a pas eu la m ain heu reu se à son d ébut d an s l’affaire d u Lôetschberg. Il a prouvé q u ’il m a n q u ait d ’un ju g e ­ m e n t sain, d ’un bon sens p ratique, de perspicacité et de com pétence ; car a u cu n de ses soi-disant experts n ’a jam ais construit de chem ins de fer.

Ce sont en effet :

1" M. Colombo, professeur a Milan et sénateur, ancien m in istre des Finances, et su rto u t co n n u com m e h o m m e politique ;

‘2° M. Pontzen, in g é n ieu r d 'o rig in e hongroise, a fait ses études à l’Ecole des P o n ts et Chaussées de Paris, en qualité d 'élève externe, et n ’est co n n u que co m m e écri­ vain, faisant des publications techniques au moyen de com pilations, co m m e en font les simples jo u rn alistes ;

C’esl un in g é n ieu r de salon, h o m m e d u m onde ayant plus d ’im agination que de raison et sans expé­ rience des travaux ;

3° Le troisièm e expert est M. L. G arnier, chef de

l'exploitation des chem ins de fer de l’E tat belge. Cette

qualification est assez vague et prouve que cet expert n ’est pas ingénieur-constructeur d e chem ins de fer mais sim plem ent ch argé de services adm inistratifs qui n ’ont

aucun rapport avec la construction d ’un chemin de fe r à travers les Alpes. C’est d ’ailleurs une idée bizarre de

p ren d re u n expert en Belgique, pays plat, sans m o n ta ­ gnes ni tunnels, p o u r apprécier des travaux à exécuter d ans des terra in s aussi accidentés que ceux des Alpes.

P ourquoi M. H irter n ’a-t-il pas fait, connaître les

travaux soi-disant exécutés p a r ses experts et leurs n o m ­

breux m érites, afin de justifier le d ro it q u ’ils avaient à to u te la confiance d u public.

(21)

abso lu m en t incom pétents p o u r d o n n e r une solution rationnelle aux questions que soulève la traversée des

Alpes Bernoises.

M. H irter se croit sans doute un g ra n d génie parce q u ’il est beau p arleu r et q u'il abêtit facilemmit ses con­ citoyens et les m ène avec l’aide de ses lieutenants com m e un tro u p eau de m oulons. Il a com plètem ent mystifié ses concitoyens, en leur déclarant que ces honorables experts étaient reconnus sans réserve com m e des experts en m atière de construction de chemin de fe r. M. H irter a sans doute choisi ses experts p arm i des rêveurs com m e lui, p o u r q u ’ils sy m p ath isen t avec ses idées fantaisistes et de parli pris.

Flagorneries. — Ce qui distingue s u rto u t le ra p p o rt

des experts, ce sont les flatteries et les flagorneries puériles adressées à toutes les personnes d o n t ils font m e n tio n dans ce rap p o rt, telles que T euscher (1), titockalper, etc. On sait qu'il faut toujours se méfier des flatteurs, car le fabuliste a dit : Tout Jlatteur vit aux

dépens de celui qui l’écoute. La flatterie cache générale­

m e n t une mauvaise conscience de gens qui craig n en t que leurs opinions soient com battues avec sévérité et q u ’ils soient ainsi disqualifiés.

P o u r apprécier la valeur des opinions émises par les experts, il suffit de dire que suivant eux : la ligne des

Alpes Bernoises se présente dans des conditions incontes­ tables de v i t a l i t é . Que signifie cette vague affirmation?

A bsolum ent rien ! (Voir page 19.)

(1) Les e x p erts so n t e n ex tase d e v a n t T e u sc h e r. Cela p r o u v e c o m b i e n ils so n t p e u sé rie u x , car, ap rès to u te s les bêtises q u e ce d e r n i e r a débitées, il n ’est p a s p e r m i s de g lo rifie r u n pareil c h a r l a t a n , i g n o r a n t , a u d a c ie u x e t o u t r e c u i d a n t q u i , e n t r e a u t r e s choses, a é v a lu é la traversée d u Lôetschberg à 36 m illio n s a u lie u d e 90 m illio n s p rix réel, e t a ainsi mystifié ses concitoyens, p e n d a n t d ix l o n g u e s années. Cela p r o u v e b ie n q u e to u t e cette affa ire n ’est q u ’u n e co m éd ie e t u n trip o ta g e . P o u r q u o i les Bernois v o n t- ils a u lo in c h e r ­ c h e r des experts, p u i s q u e c e u x -c i n e fo n t e n q u e l q u e sorte, c o m m e ils le dise n t e u x - m ê m e s , q u e c o p ier les études approfondies d e T p u ^ ’lv 'r ?

(22)

P o u r co m b attre le ra p p o rt des experts, il faudrait écrire u n volum e, m ais cela ne servirait à rien.

Pente de 15 ° / 00. — Je dirai seulem ent que suivant

ces experts la pente d u c h em in de fer ne doit pas dépasser 15 % 0. P o u rq u o i, dès lors, ne pas p ro p o se r le tracé p a r la G emm i d o n t la pente m o y en n e n ’est que de •12 °/oo ; mais ils n ’o n t m êm e pas osé p ro n o n c e r le n o m de Gemmi ; ils o n t sans doute reçu u n m o t d ’o rd re à ce sujet, car il y a d an s cette affaire u n p arti p ris p a r les politiciens et les trip o teu rs d u L ô etsch b erg qui re d o u ­ te n t une entreprise rivale et ne veulent pas lâcher l’os d o n t ils c o m p te n t se régaler. Cette p en te de 15 ° /OÜ est d ’ailleurs arb itraire et n ’est n u llem e n t motivée.

Cette théorie sur la pente d 'u n ch em in de fer est to u t à fait erronée, car tous les in g é n ieu rs savent que dans l’étude des ch em ins de fer et de leurs tracés on s’occupe essentiellem ent n on pas d u trafic probable, co m m e le d isent les experts, mais seulem ent d u relief d u sol, des accidents et des obstacles q u ’il présente à la co n stru ctio n et des dépenses à faire. C ’est l’Exploita­ tion, au contraire, q u i doit s’accom m oder le m ieux possible au tracé q u ’on a ju g é convenable d ’ad opter p o u r te n ir co m p te de toutes les difficultés matérielles à s u rm o n te r et de la dépense à faire.

Le ra p p o rt des experts n ’a d ’ailleurs eu a u cu n succès et m ôm e les profanes en matière de c h em in de fer ont considéré ce ra p p o rtc o m m e u n simple c h â teau de cartes destiné à j e te r de la po u d re aux yeux des gogos et que le m o in d re souffle p e u t renverser, aussi est-il p ro m p te ­ m e n t tom bé dans u n profond oubli et il n ’en a m êm e été ten u aucun com pte p a r les politiciens et les trip o ­ teurs. Les trois experts o n t a u g m e n té de 9.150.000 francs le devis de MM. H ittm a n n et G reulich et l’o n t p o rté à 78.050.000 francs.

(23)

Ils évaluent le trafic d e la ligne du L ô etschberg à 54.000 francs p a r kilom ètre, mais ils o n t soin de décla­ rer, page 46 de leu r ra p p o rt, que ce trafic ne pourra s’o b ten ir q u 'avec des pentes modérées et un tracé peu

sinueux, sinon la ligne restera probablement pour toujours une l i g n e d ’i n t é r ê t l o c a l. Or, ces conditions avanta­

geuses ne sont pas rem plies p a r le p ro je t H ittm an n - Greulich, que les experts rejetten t naturellem ent, mais q u i a néan m o in s été définitivem ent adopté p a r les poli­ ticiens et les trip o teu rs. Le public p eu t j u g e r p a r là à quel épouvantable désastre l'entreprise d u L ôetschberg est nécessairem ent condam née.

Adieu donc la v i t a l i t é promise par les experts.

lOOà. M . E m c h , i n g é n i e u r . — L ’in g é n ieu r E m ch

a pris au sérieux les théories fantaisistes des trois experts relativem ent à la pente des ch em ins de fer. 11 a sans doute considéré ces experts com m e des gran d s génies et s’est em pressé de faire u n tracé p o u r traver­ ser le Lôetschberg avec une pente de 15 °/0o.

J ’ai fait ce que j ’ai p u p o u r en g ag er ce brave M. E m ch à ren o n ce r à ce p ro jet enfantin et désordonné et p o u r le so rtir de ce m argouillis ; m ais j e n ’ai pas réussi. Il a ainsi p e rd u son tem ps, son a rg e n t et peut- être sa santé d an s des études stériles co m m e en font les fanatiques et les rêveurs.

Suivant le p ro je t E m ch (septem bre 1904), la traver­ sée d u L ô e tschberg au rait un tu n n e l de 21.040 m ètres de lo n g u e u r à la cote m a x im u m de 1.004 m ètres. Ce tu n n e l est évalué à 2.840 francs le m ètre co u ran t p o u r u n e voie et à 4.000 francs p o u r deux voies. La ligne entière de F ru tig e n à Brigue au rait u n e lon­ g u e u r de 57.300 m ètres et coûterait 86.180.000 francs p o u r u n e voie et 123.130.000 francs p o u r deux voies.

(24)

M. E m ch ne fait pas l’évaluation d u trafic probable su r cette ligne.

Ligne M outier- Gran ges.

— M. E m ch a égale­ m e n t fait u n p ro je t p o u r la ligne que j ’ai proposée do M outier à G ranges, mais au lieu d ’aller directem en t de M outier à G ranges p a r u n tu n n e l de 9.350 mètres, com m e je l ’ai indiqué, il fait u n tracé sinueux avec tu n n e l de 7.700 m ètres p o u r se dirig er su r Bienne.

Il résulte de ce tracé que la ligne de Moutier à Berne est allongée de 7 kilom ètres, et que môm e p o u r aller de Moutier k Bienne le p arcours serait de 700 m ètres environ plus lo n g q u ’en passant p a r Granges en suivant m on tracé. Il faut conclure de ces chiffres que M. E m ch est tout à fait m yope, car son p ro je t est réellem ent extravagant, il a voulu sans doute plaire aux braillards de Bienne, com m e il a cherché à plaire aux trois experts avec son p ro je t d u L ôetschberg. Voilà co m m en t la politique gâte tout en Suisse et fait faire des m onstruosités.

Recettes et frais d’exploitation. — L’ingénieur

Zolliger et M. Hirter.

— Le gaspillage scandaleux auquel do n n e lieu la c o n stru ctio n de la ligne du

L ôetschberg sera m a lh eu reu sem en t aggravé p ar

l’insuffisance des recettes de cette ligne. Il résultera de là u n effroyable et inévitable désastre financier qui sera u n d é sh o n n eu r p o u r la Suisse et la rendra la risée d u m o n d e entier. Il y au ra des pleurs et des g rin ce­ m e n ts de dents !

D ’après les ren seignem ents que j ’ai p u m e p rocurer, voici les diverses évaluations qui o n t été faites p o u r le trafic et les frais d ’exploitation de la ligne d u Lôetsch­ berg. 11 s’agit de la ligne de Scherzligen à Brigue de 83 kilomètres de lo n g u e u r .

(25)

Nor (l’ordre D É S I G N A T I O N des AUTKUnS RECETTE kilométrique FRAIS p. 0/0 Recette brute RECETTE nette TOTALE francs f r a n s francs 1 T c u sc h e r, 1903... 40.000 — — o S to ck alp er, i n g é n i e u r , 1897 ( W i l d s t r u b e l ) ... 30 à 40.000 — — 3 t l i l l m a n n et G r e u lic h . (Hap p o r t d u 24 s e p te m b re 1901). N é a n t — — 4 T ro is Experts. R a p p o rt d u 25 j a n v i e r 1901 — avec certaines ré s e rv e s . (voir page 1 9 .) ... 54.000 48 2.2 5 0 .0 0 0 A d m i n i s t r a t i o n des c h e m in s de fer fé d é ra u x , 8 j u i n 1906. 6 0 .0 0 0 ? 60 1 .6 1 0 . ono 5 I n g é n i e u r E m c h . R a p p o rt d u 7 s e p te m b re 1901... N éan t — — 6 T h o r m a n n , i n g é n i e u r à Berne, m a i 1906... ___ — 1 .4 5 9 .0 0 0 7 ' Moser, in g é n i e u r , 29 m a i 1906. E x p e rt p o u r la ville de B e rn e ... 38.0 00 1 .6 0 0 .0 0 0 8 Z o l l i g e r , in g é n i e u r , 30 m a rs 1 9 0 6 ... 7 5 .0 0 0 47 3 .2 5 0 OfO 9 H i r t e r , p ro sp e c tu s, d u 12 o c to b re 1903 r e l a t i f au x o b lig a tio n s l rc h y p o th è q u e . 75 000 47 3 250.000

A litre de com paraison, Azoici la recette et les frais d ’exploitation de quelques lignes suisses :

DÉSIGNATION des 71KXSEIOXRMKXTS Chemins tédéranx Gothard Boetz-berg Neuchà- Berthond Thonne Loetsch-lerg Primions Hirter L o n g u e u r des lignes en k i l o m è t r e s ... Portio n p o u r °/o de la lig n e a y a n t u n e p ente de p lu s de 10 °/ov • • Receltes k ilo m é t ri q u e s F r Fra is d 'e x p l o i t a t i o n . . . 2.500 19 50-000 Ci il 70 % 266 35 75.000 50 % 84 30 39.000 e s % 40 80 30.0,:0 80 % 40 f.O 11.500 48 % 83 64 75.010 4 7 %

Observation — Au J u r a A euchàte lois , il n ’y a q u e 2 °/o de la ligne a y a n t des courbes i n fé rie u re s à 500 m è tr e s d e ra y o n . — Au Saint- G o th a rd on en a 30 ° / 0; au Boelzberg 12 ° / 0 ; et a u Loetschberg 33 °/o. — A vant le r a c h a t des c h e m in s de fer p a r la C onfédération, les frais d 'e x p ln ila lio n v a r ia ie n t de 55 % (Nord-Est), à 59 °/o ( J u r a -S i m p l o n ) .

(26)

L’inspection de tous ces chiffres prouve, avec la plus g ran d e évidence, que ceux de l’in g é n ie u r Zolliger sont ab so lu m en t fantaisistes et ridicules en comparaison

des autres évaluations. Cet in g é n ieu r est donc u n désé­

quilibré qui n 'a pas l’habitude de discuter les ques­ tions de ch em in de fer. Il est d ép ourvu d ’intelligence, de ju g e m e n t et de sens co m m u n , et m êm e de sens m o ra l, — il y en a beaucoup de cet acabit, — m ais il sert p ro b ab lem en t d hom m e de paille, de com parse ou de complice à M. H irter et aux trip o teu rs d u L ô e tschberg p o u r enjôler les gogos. Il servira sans doute plus tard de bouc émissaire à ces trip o teu rs s’il convient aux personnes qui p e rd ro n t leur a rg e n t dans cette m a lh eu ­ reuse entreprise de les poursuivre devant la ju stice, car ils ne m a n q u e ro n t pas alors de crier en c h œ u r q u ’ils sont des h o n n êtes gens, q u ’ils o n t été de b o n n e foi, mais que m alh eu reu sem en t ils o n t été trom pés p ar leu r in g énieur.

Espérons toutefois que ta n t d ’audace ne restera pas im p u n ie .

Responsabilité.

— Qui sera responsable du

désastre que causera l’entreprise du L ôe tsch b erg ?

Il y a dix-sept ans, q u an d j ’ai indiqué le tracé simple

et rationnel q u ’il fallait suivre en passant sous la G emm i, je ne me doutais pas que cette affaire tom be­ rait entre les m ains de politiciens ig n o ra n ts et d ’oiseaux de proie qui voltigeraient a u to u r de m o n projet p o u r s"y en ric h ir en le d é n a tu ra n t et en le dévorant.

Si j ’avais prév u to u t cela, j ’aurais je té m es idées au fond d u lac de Genève.

Au Simplon on connaît l’a u teu r d u p ro jet insensé qui a été exécuté et qui coûtera le double du p ro jet que j’ai exposé et motivé lo n g u e m en t dans mes brochures de 188U et 1894. L ’a u te u r responsable de cette folie,

(27)

est u n p etit in g é n ieu r de Lausanne, appelé Jules D u m u r, qui était d irecteur technique de la Com pagnie d u Ju ra-S im plon, et son collaborateur R uchonnet, p résident de la Com pagnie.

L ’entreprise a été ici donnée de la main à la main

sans concours et à des prix exorbitants p u isq u ’ils sont

supérieurs de an tiers à ceux de l’Arleberg (1) o ù les entrep ren eu rs o n t cependant g agné 7 à 8 millions. On p eu t j u g e r p a r l a d u bénéfice é n o rm e que les en trep re­ neurs o n t d û faire au Sim plon. La Confédération qui est b o n n e m ère a payé et payera toutes ces folies et ces tu rp itu d es.

Mais au Lôetschberg, quels so n t les h o m m es resp o n ­ sables de la m o n stru o sité technique et financière q u ’on accom plit dans cette affaire où l’o n dépensera le double de ce q u ’au rait coûté le passage p a r la G emm i ? Ce n ’est plus Teuscher, qui est m o r t depuis trois ans et ne p eu t plus to u rn e r la manivelle. Est-ce son succes­ seur, l’illustre politicien H irter, ou le b an q u ier Loste, de Paris, ou Colliez, professeur de m inéralogie à Lausanne ?

Quelle est l’âm e véritable de toute cette affaire (financier, in g é n ie u r ou en trep ren eu r) d o n t le nom est in c o n n u et q u i se cache natu rellem en t dans les co u lisse s?— P erso n n e ne le sait.

Au P an am a, le véritable responsable était connu, on savait à qui on avait à faire, c’était le Grand Français

Lesseps, m ais k Berne o n patau g e dans des brouil­

lards im pénétrables.

Chronique 1 9 0 1 -1 9 0 6 .

1 9 0 1 . 24 septembre. — R apport des ingénieurs

experts H ittm a n n et Greulich. f l ) V oir m a b r o c h u re (le 1880, page 280.

(28)

y

1902.

2 0 février. — Le G rand Conseil d u canton de

Berne vote u n crédit de l20 m illions p o u r le p e rce m en t d u L ôetschberg. — On n o m m e u n Comité d ’initiative de quatre-vingt-cinq m e m b res p o u r o rg an iser cette entreprise.

1 904.

2 5 janvier. — R apport des trois experts in ter­

nationaux.

Septembre. — P ro je t de l’in g é n ieu r Emcli avec pente

de 15

°/oo-27 décembre. — Convention en tre le Comité direc­

te u r de Berne et la m aison Loste et Cio de P aris qui s’engage à faire des propositions p o u r l’organisation financière et l’en trep rise à forfait d u L ô e tsch b erg .

1 90 6

- 27 mars. —

Lettre de l’Ingénieur La-

dame à M. Hirter.

30 mars. — Rapport de l’in g én ieu r Zolliger.

26* mai. — C o n trat entre le syndicat d ’e n trep ren eu rs et le Comité directeur.

29 mai. — R ap p o rt de l’in g é n ieu r

Moser,

expert p o u r la ville de Berne. Cet in g én ieu r, qui a vieilli dans les chem ins de fer, et qui est p a r co n séq u en t plus expérim enté que tous les autres in g é n ieu rs qui fig u ren t d ans cette affaire, a conclu son ra p p o rt com m e suit :

Le percement des Alpes Bernoises ne se justifie pas au point de vue économique, et l’entreprise ne produira pas l’intérêt des capitaux qu’on y aura consacrés. Quant aux actions privilégiées il est inutile d ’en parler, elles ne valent rien, et ne pourront jamais valoir quelque chose.

4 ju in . — R apport adressé au g o u v ern em en t p a r la C om m ission d ’initiative su r le p ro je t d u L ôetschberg.

5 juin. — Préavis des chem ins de fer fédéraux ad­

m e tta n t u n e recette nette de 1 .G 10.000 francs.

(29)

C onseil. Le g ra n d tu n n e l de 13.735 m ètres coulera 2.700 francs le m ètre co u ran t. La ligne entière coû­ tera 74 millions, som m e à laquelle il faut ajo u ter p o u r adm inistration et finances 15 millions, soit au total 89 millions.

Le p ro g ram m e financier se com pose des éléments suivants : 1° Dépenses : Frais g é n é ra u x ...F r . 1 .4 3 2 .0 0 0 In térêts des ca p ita u x ... 2 .8 8 1 .0 0 0 Acquisitions de t e r r a i n s ... 1 .2 6 1 .0 0 0 C onstruction de la v o ie... 7 2 .0 0 0 .0 0 0

Installations élec triq u es ... 3 .6 0 0 000

Matériel r o u la n t... 1 .9 0 0 .0 0 0

Frais d'ém ission, perte de cours, etc. 5 .5 0 0 000

Capital d ’ex p lo itatio n ... 5 0 0 .0 0 0

T o ta l. . . F r. 8 9 .0 7 4 .0 0 0 2° Ressources : Subventions (actio n s)...F r ; 21 .0 0 0 .0 0 0 Actions privilégiées... 2 4 .0 0 0 .0 0 0 E m p ru n t h y p o t h . 1" ra n g 4 % . . . 2 9 .0 0 0 .0 0 0 E m p ru n t h y p o th . 2e ra n g 4 i/ 2 % . 1 6 .0 0 0 .0 0 0 Total. . . F r . 8 9 .0 0 0 .0 0 0

Les 24 m illions d'actions privilégiées o n t été sous­ crits fermes p a rle s établissem ents financiers suivants :

Banque C antonale B ern o ise... 5 . 0 0 0 .0 0 0

B anque Suisse des C hem ins de 1er et

A. Sarasin et Ci<! à Bàie, e n s e m b le . 1 .0 0 0 .0 0 0

Loste et Cic et Société Centrale d u Syndi­ cat des Banques de province à Paris,

(30)

L ’emprunt de deuxième rang sera pris p a r les

B anques d ’E tat Bernoises. — On dit que la C om pa­ gnie de l’Est a eu la m alh eu reu se idée d ’en g loutir 1 million de francs dans cette triste affaire.

Les actions privilégiées to u c h ero n t 4 % p e n d a n t la

période de co n stru ctio n et les deux prem ières années de l’exploitation, après cela 4 V2 % , plus une p a rt au bénéfice éventuel après le 4 % aux actions de su b ­ vention et p a r p artag e égal avec ces dernières.

Les actions de subvention sont souscrites p a r l’Etat

et les com m unes d u canton de Berne. Elles o n t un d ro it de vote illimité dans l’assemblée des actionnaires et le Conseil d ’ad m in istra tio n doit être com posé en m ajo rité de Bernois.

27 ju in . — P rospectus relatif à la souscription de

48.000 actions privilégiées de 500 francs. Ce p ro s­ pectus est sig n é p a r M. Ilirte r com m e président de la

Commission d ’initiative du chemin de fe r de Lôelschberg. 2 juillet. — C ontrat financier en tre le b an q u ier

Loste et le Com ité de direction d u L ôetschberg.

27 juillet. — P rem ière assemblée des actionnaires.

— 45 m illions souscrits d o n t 2 0 % so n t versés. — Le Conseil d ’ad m in istratio n est fixé à vingt-sept m e m b re s .

12 octobre. — P rospectus p o u r l’émission de 58.000 obligations première hypothèque. Ce p rospectus est

signé p a r M. Ilirte r com m e président et p a r Kœnitzer com m e membre du Conseil d ’administration de la Compa­

gnie du chemin defer des Alpes Bernoises. Berne-Löetsch- berg-Simplon.

Dans ce p rospectus, les obligations sont ém ises au cours de 498 fr. 50. Les recettes brutes sont évaluées à 75.000 francs p a r kilom ètre et les frais d ’exploitation k 47 % de la recette. — L o n g u e u r de la ligne Scherz- ligen-B rigue : 83 kilomètres.

(31)

en France mais a été accueillie très froidem ent en Suisse !

La précipitation avec laquelle on a fait appel sans aucune raison n i nécessité aux actionnaires et obliga­ taires p o u r effectuer leurs versements prouve que les tripoteurs d u L ô etschberg sont in q u iets et craig n en t que, la vérité se faisant j o u r sur cette affaire, les inté­ ressés se déco u ra g en t et retire n t le u r souscription.

En présence de tous les faits q u i précèdent o n se d em ande de quelle folie et ab erratio n so n t anim és cer­ tains h o m m e s q u i o se n t so u tirer de l ’a rg e n t au public d an s le b u t d ’exécuter u n e en trep rise aussi absurde et grotesque que celle d u Lôetschberg, ta n t au p o in t de vue technique q u ’au p o in t de vue financier.

Gare la fin cle la comédie!

Les banquiers.

— Le n o m b re des ban q u iers qui o n t d o n n é leu r concours aux trip o teu rs du L ô etsch­ b erg p o u r fasciner les gogos et les en g ag er à souscrire les actions privilégiées & été de 52, d o n t 10 en Suisse, 31 en Province (France) et seulem ent 5 à Paris.

(Economiste français du l h Juillet 1 9 0 6 . ) — O n p o u r­

rait conclure de ces chiffres que les ban q u iers de Paris sont plus clairvoyants ou plus h o n n êtes que ceux de province.

P o u r les obligations de première hypothèque la sous­ cription en Suisse a été organisée p a r 37 banques. (Voir le National Suisse d u 20 octobre 1906.) Ces b anques se répartissent com m e suit : 3 à Berne, 4 à Bàie, A à Zu­ rich, 6 à Genève et 17 à Neuchâtel; ce d ern ier canton a d onc fourni la moitié des b an q u iers de toute la Suisse, qui o n t collaboré avec les trip o teu rs. Cela n ’a d ’ailleurs rien d ’é to n n a n t quand on sait com bien le p etit can to n de Neuchâtel (1 3 0 .0 0 0 h ab itan ts) renferm e de fana­ tiques et d ’extravagants p eu scrupuleux.

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V. - CRITIQUES

Gaspillage.

—- La traversée p a r le L öelschberg, construite à deux voies, coulera environ le double, soit

50 à 60 millions de plus que la traversée p a r la G emm i.

— Ce gaspillage scandaleux de 50 à 60 m illions ne servira q u ’à en rich ir à millions quelques h om m es d ’affaires retors, rapaces et audacieux, aux dépens du public et des gogos qui a u ro n t mis leu r a rg e n t dans cette merveilleuse com édie, léerie o u . . . . . Escro­ querie ! !

Plus haut que le Saint-Gothard.

— La traversée p a r la G em m i ne m o n te q u ’à 930 m ètres, tandis que celle d u Löelschberg m o n te à 1.242 m ètres, soit 300 m ètres plus haut, et plus h a u t égalem ent que lu S a in t-G o th ard q u in ’e s t q u ’à 1.154 m è tr e s ,s o it88 m ètres

de plus. Ce pro jet est d onc u n e m o n stru o sité

technique !

Retard des trains.

— Grâce à une ascension inutile et grotesque à 300 m ètres plus h a u t que la G em m i, la traversée en chem in de 1er p a r le Löelschberg exigera

au m oins u n e dem i-heure de plus q u ’en suivant m on

tracé p a r la Gemm i. — Joli résultat! — Il y a à

F rib o u rg u n professeur appelé Paul G irardin qui

trouve ce résultat excellent. C’est donc u n àne ! (Voir le Bulletin de la Société de G éographie de Paris du 15 m ars 1900.)

Frais d’exploitation.

— Celle ascension extrava­ gante de 300 m ètres aura, de plus, le grave inconvé­ n ie n t d ’a u g m e n le r considérablem ent les frais d ’exploi­ tation. Ces frais seront encore fort aggravés p a r la

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les avalanches, et p a r le rude clim at de Ces régions élevées où ré g n e n t les to u rm en tes de neiges.

Longueur des lignes.

— La lo n g u e u r de la ligne

à construire au Lôetschberg (Frutigen-B rigue) est de

60 kilom ètres, tandis q u a la G em m i, la ligne à cons­ truire (F rutigen-Louèche) n'a que 30 kilomètres !

Terrains.

— La traversée de la G em m i se trouve tout enlière dans le te r ra in calcaire; où l’exécution des travaux est facile et peu coûteuse, tandis q u ’au Lôetsch­ b erg on trouve des g ran its et autres roches dures, où

les travaux coulent le double du prix payé dans les

calcaires. Il n ’y a donc que des fous et des ingénieurs incapables et ig n o ran ts qui peuvent, sans raison majeure, projeler u n ch em in de fer dans des te rrains aussi redoutables, lo rsq u ’on p eu t éviter ceux-ci sans in c o n ­ vénient, avec la plus g ran d e facilité, et faire ainsi u n e économie de 50 0 /0 .

VI. - CONCLUSIONS

1° Désastre.

— L’entreprise d u Lôetschberg finira p ar u n épouvantable désastre. C ’est l’avis de tous les hom m es com pétents et m êm e celui des trois experts internationaux. (Voir page 19.)

Monument de sottises.

— Soyez donc heureux, braves Helvéliens et pelils—fils de l’illustre Guillaume Tell, et amusez-vous bien puisque vous allez faire au Lôetschberg encore plus do sottises q u ’on n ’en a fait au S im plon. — H ourra, gloire et trio m p h e ! I

Observations amères.

— J ’aurais encore bien d ’autres observations des plus amères à form uler au sujet

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du Simplon et du Löetschberg, mais je n’ai pas le

temps aujourd’hui de m’y arrêter, ce sera donc pour

l’année prochaine, si Dieu me prête vie.

4° Bêtise humaine. — En attendant, je me tords

de rire en contemplant et admirant la comédie et la

bêtise humaine!

VII. — ADMINISTRATION

Suivant le Journal de Genève d u 15 octobre et le

National Suisse d u 20 oc Lob re, voici le n o m des g ran d s

h o m m es, au n o m b re de 27, q u i se sont dévoués p o u r

a d m in istre r

la folie et le désastre

du Löetschberg !

Nouveau Panama !

1° Suisses.

Hirter J.,

Conseiller national, Berne, Président.

Kunz G.,

Conseiller d ’Etat, Berne, Vice-Président.

Bühler G., Conseiller national, Frutigen.

Dr Gobât A.,

Conseiller d ’Etat, Berne.

Golliez H.,

In g én ieu r, m e m b re d u Conseil de l’Ecole Polytchnique suisse, L a usanne.

Könitzer, K.,

Conseiller d ’Etat, Berne.

Lohner E.,

Conseiller national, T houne.

Mauderli F.,

D irecteur de la Banque cantonale de B erne.

Dr Michel Fred.,

Conseiller national, In te r­ laken.

Morgenthaler N.,

D irecteur d u c h e m in de 1er de l’E m m en th al, B erth o u d .

Sarasin A .,

B anquier, Bàie.

Schneider-Montandon J.,

Industriel, Bienne.

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Studer H .,

Directeur des chem ins de fer de l ’O berland Bernois, In terlak en .

Trachsel Ch.,

Membre d u G rand Conseil,

Berne.

W ill Ed.,

Conseiller national, Berne.

De W urstemberger François

, Membre d u

G rand Conseil, Berne.

2° Français.

Loste J.,

B anquier, P aris, Vice-Président.

Bouilloux-Lafond M.

.Banquier, Délégué d ’affaires des chem ins de fer d u Sud-Ouest français, Etam pes.

Buffet

J . , P résid en t d u Conseil d ’ad m in istra tio n de la Société uancéienne de Crédit In d u strie l e t de Dépôt, Nancy.

De Maistre Rodolphe,

P ropriétaire, B eaum esnil (Eure).

Descubes,

A djoint de l’in g é n ieu r en chef des che­ m ins de ter de l’Est français, Paris.

Gautier G.,

In g én ieu r, ancien élève de l’Ecole P olytechnique, Paris.

Petit C.,

Directeur de la Société centrale d u Syndicat des Banques de Province en F ran ce, Paris.

Renauld Ch.,

B anquier, g é ra n t d u Syndicat des B anques de Province en France, Paris,

3° Italiens.

Maraini,

Député, Rome.

Rœ sti R.,

B anquier, Milan.

P a r is . — I m p r i m e r i e des A rts e t M a n u fa c tu r e s . 8, r u e d u Sentier. (M. B a r n a g a u d , im p.) — 2392-0.

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