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4 avril 2012actualité, info
revue de presse
Le problème inquiétant de la pénurie de médecins de famille
Aux grands maux les grands remè
des, s’est dit Margrit Kessler. La pré
sidente de l’Association suisse des patients et conseillère nationale (Vert’libérale/SG) suggère rien de moins que d’obliger tous les méde
cins – spécialistes compris – à faire un stage de six mois au minimum dans le cabinet d’un médecin de famil le avant de se mettre à leur compte, «ce qui permettrait d’atté
nuer la pénurie».
Son interpellation du 7 mars dernier dégage un parfum de médecine aux pieds nus et de service obligatoire à la collectivité tel que l’imposent Cuba et d’autres pays pauvres.
L’idée ne soulève pas l’enthousias me des intéressés, loin de là. «Un stage de six mois par des médecins non formés n’apportera rien», dit Tho
mas Bischoff, directeur de l’Institut universitaire de médecine générale à Lausanne. «Ce n’est pas en for
çant les gens à faire de la médecine
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générale qu’on va leur en donner en
vie», observe PierreAlain Schneider, président de l’Association des méde
cins genevois. Ignazio Cassis (PLR/
TI), qui a pourtant signé l’interpella
tion Kessler, y voit «des problèmes logistiques». (…)
Si cette solution n’est pas la bonne, tous nos interlocuteurs s’accordent pour dire que le problème, lui, est urgent. En 2030, un quart des con
sultations ne pourront plus être sa
tisfaites à cause de départs à la re
traite non compensés. «Il faut agir maintenant», dit FrançoisGérard Hé ritier, viceprésident de la SSMG.
(…)
Tout le monde aime les médecins de famille – sur le papier. Les déclara
tions politiques en leur faveur rempli
raient une armoire. Dans la réalité, c’est l’inverse qui se passe. (…) Après avoir été 12 000 à manifester en 2006, les médecins de famille ont déposé en 2010 une initiative signée par 200 000 Suisses. Elle introduit dans la Constitution un article obli
geant la Confédération et les cantons à garantir une offre de soins médi
caux «suffisante, accessible à tous, complète et de haute qualité fournie par des médecins de famille». (…)
Le débat entre dans sa phaseclé.
La CSSS tentera ces prochaines se
maines de trouver un accord avec les cantons et les initiants pour pré
senter avant l’été un train de mesu res pragmatiques et surtout rapides à mettre en œuvre. (…)
Reste que seuls 10% des étudiants en médecine veulent devenir méde
cins de famille. Ceuxci ont des ho
raires lourds et sont moins bien payés que les spécialistes, dont la part au total ne cesse d’augmenter.
Les commissions parlementaires ont peu de temps pour désamorcer une initiative qui, en cas de vote popu
laire, pourrait réserver la même sur
prise que celle de Franz Weber.
Jean-Claude Péclet Le MatinDimanche du 25 mars 2012
Les psychothérapeutes non médecins bientôt remboursés ?
Les psychothérapies chez les psy
chologues serontelles bientôt rem
boursées ? L’Office fédéral de la san té publique (OFSP) réfléchit en tout cas à faciliter la prise en charge par l’as
surance de base des psychothéra
pies effectuées par ces profession
nels non médecins (à l’inverse des psychiatres). Et à en simplifier l’accès à la population. Quelque 3800 prati
ciens sont concernés en Suisse.
«Divers modèles de prise en charge de ces prestations sont actuellement en cours d’analyse», se borneton à indiquer à l’OFSP. L’extrême prudence est de mise. Et pour cause. Plusieurs cafouillages dans la presse aléma
nique ont émaillé la communication de l’office sur cette question, créant la polémique.
A la fin du mois de février, son vice
directeur déclarait à la NZZ am Sonn
tag que dès 2013, les patients pour
raient se rendre directement chez un psy sans devoir passer d’abord par un cabinet médical afin d’obtenir une prescription. Et que ces psys seraient autorisés à facturer euxmêmes leurs prestations auprès de l’assurance obligatoire des soins. Une petite ré
volution. En effet, aujourd’hui, seules les psychothérapies effectuées par les médecins, principalement des psychiatres, font partie des presta
tions obligatoirement remboursées par l’assurance de base. (…) Dans la presse alémanique, le représentant
de l’OFSP ajoutait que, par rapport à leurs réels besoins, les Suisses ne font pas assez appel à des psys.
Face au tollé suscité par ces propos, à droite et chez les assureurs, qui craignent une explosion des coûts, le chef de l’OFSP, Pascal Strupler, a démenti en bloc, défendant le statu quo. Sauf sur un point : les psycholo
gues au bénéfice d’une formation de psychothérapeute ne seront plus obli
gés de pratiquer sous la stricte sur
veillance d’un médecin pour être rem
boursés. Une prescription suffira.
Même si le flou règne, la Fédération suisse des psychologues (FSP) salue ces réflexions qui vont «dans le sens d’une reconnaissance du travail de psychothérapie effectué par les psy
chologues», salue Tiziana Frassineti, responsable de la communication.
La FSP soutient la mise en place d’un «modèle de prescription» selon lequel tout médecin traitant, pas for
cément psychiatre, pourrait prescrire une psychothérapie à son patient.
(…)
Martine Clerc Tribune de Genève du 27 mars 2012
Sévérité d’une pneumonie acquise en communauté chez la personne âgée : quels outils utiliser ?
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