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Le secteur des hydrocarbures au Qatar

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Texte intégral

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Ambassade de France - Adresse du SE Ambassade de France au Qatar

Service économique de Doha

Doha, le 13 octobre 2020

Affaire suivie par : Pascal Fornage, Julie Heuguet, Julien Camoin

Le secteur des hydrocarbures au Qatar

Les hydrocarbures, en particulier le Gaz Naturel Liquéfié, occupent toujours une place centrale dans l’économie qatarienne, qui devrait se renforcer dans les prochaines années. De fait, le Qatar a annoncé en novembre 2019 le doublement de ses réserves de gaz naturel (désormais 20% des réserves mondiales) et l’augmentation de la taille de ses projets d’expansion du terminal de liquéfaction de Ras Laffan (+64% d’ici 2027) par la construction de 6 méga-trains de liquéfaction. Qatar Petroleum a même annoncé envisager d’augmenter encore ses capacités de liquéfaction au-delà de cet horizon. Ces projets gaziers structurants pour le Qatar ne sont pas remis en cause par la pandémie et la chute des cours. Ils constituent des opportunités pour nos entreprises, fortes de leur présence historique au Qatar.

Les hydrocarbures représentaient en 2019 47% du PIB, 86% des exportations (soit 63 Md$ dont 56% provenant du gaz) et 79% des recettes budgétaires. Le Qatar est le 2ème producteur d’hydrocarbures du Golfe en Tonnes Equivalent Pétrole. De fait, cette manne permet au Qatar de bénéficier du plus haut niveau de PIB mondial par habitant en ppa.

Si les réserves de pétrole du Qatar sont relativement faibles (25,2 Md de barils à fin 2019, soit 1,5%

des réserves mondiales), QP a annoncé en novembre 2019 le doublement des réserves prouvées de gaz naturel (environ 49 800 Md de m3 à fin 2019, soit 20% des réserves mondiales, en 2ème position, pratiquement au même niveau que la Russie). Ces réserves sont principalement localisées sur le champ offshore North Field, le plus important réservoir de gaz naturel au monde, partagé avec l’Iran.

Le Qatar est le 4ème producteur mondial de gaz naturel (4,5% de la production mondiale en 2019), derrière les Etats-Unis, la Russie, l’Iran). La production de gaz naturel du Qatar, qui a connu une croissance extrêmement forte de 2000 à 2013 (16,5% de croissance annuelle moyenne), s’est stabilisée depuis 2014 (+0,9% en 2019) mais devrait augmenter à partir de 2024.

La recette du succès économique qatarien repose sur le développement de la filière gaz naturel liquéfié (GNL). Le Qatar est devenu dès 2006 le 1er exportateur mondial, une position conservée depuis mais menacée par l’Australie. Les exportations de GNL qatariennes (77,8 Mt en 2019 - 22% des exportations mondiales), sont aujourd’hui principalement tournées vers l’Asie (67% du total)1, le plus souvent dans le cadre de contrats de long terme. Notons que le Qatar exporte également du gaz naturel vers les Emirats Arabes Unis et Oman via un gazoduc.

Suite à l’effondrement des cours, la baisse en valeur des exportations d’hydrocarbures aura un impact important sur le PIB et sur les finances publiques. La chute des revenus pourrait néanmoins être moins sévère au Qatar que dans le reste du Golfe car les volumes exportés, contrairement aux prix, ne devraient pas diminuer significativement en 20202. Le Qatar, essentiellement exportateur de gaz, n’est pas concerné par les réductions de production décidés par l’OPEP+, dont il ne fait d'ailleurs plus partie depuis fin 2018. Au niveau des prix, le Qatar exporte environ 75% de son GNL dans le cadre de contrats long-terme indexés sur le prix des hydrocarbures, ce qui diffère l’impact de la baisse des prix.

En 2019, la production de pétrole qatarienne était de 78,5 Mt (-1,2%), soit environ 1,9M barils par jour (dont environ 600 000 b/j de pétrole brut) et la 14ème production mondiale.

1 En particulier à destination de Corée du Sud, d’Inde, du Japon et de la Chine.

2 Le FMI table sur une production de 4,38 M de barils par jour de gaz en 2020 (contre 4,46 M barils /jour en 2019).

Le gaz naturel constitue le principal moteur de l’économie qatarienne

(2)

2 Les ressources pétrolières et gazières du Qatar sont propriété d’Etat et l’entreprise QP détient l’exclusivité des droits d’exploration, de développement et de production. Le secteur est placé sous la supervision du ministère de l’Energie – dirigé depuis le remaniement de novembre 2018 par le PDG de QP, Saad Al Kaabi – et de l’Emir. La plupart des champs sont exploités dans le cadre d’accords d’extraction et de partage de production avec des entreprises multinationales. QP et ses partenaires exploitent 8 champs pétroliers et le champ gazier de North Field. Sa filiale Qatargas joue un rôle-clé dans la production de GNL, en opérant, avec les majors, les 14 trains de liquéfaction du pays3. En ce qui concerne le transport du GNL, QP dispose d’une flotte de 69 méthaniers – la plus large du monde – détenus et exploités par la compagnie à majorité publique Nakilat, directement ou dans le cadre de joint-ventures avec des partenaires étrangers4. Cette flotte pourrait dépasser à terme la centaine de vaisseaux.

QP est également impliqué dans l’aval pétro-gazier, centré autour des condensats, du GPL, du Gas- To-Liquid (dont le Qatar dispose de la plus grande unité de production au monde, construite et opérée avec Shell), des produits raffinés, des produits pétrochimiques, des fertilisants et de l’hélium. Ces industries sont localisées au sein des 3 complexes industriels – Dukhan, Ras Laffan et Mesaieed.

Enfin, QP détient des participations dans plusieurs sociétés dans l’industrie lourde (acier, aluminium), la production d’eau et d’électricité5 ainsi que dans les services au Qatar comme à l’international.

QP a accéléré son expansion à l’international, particulièrement depuis 2017. Le groupe investit principalement dans l’exploration et la production (en particulier en Amérique latine et en Afrique) aux côtés de majors actives au Qatar comme Total, mais également dans le transport (terminaux d’importation et d’exportation au Royaume-Uni, en Italie, aux Etats-Unis) ainsi que les industries de l’aval.

Ces acquisitions devraient se poursuivre, en particulier aux Etats-Unis6.

Le Qatar devrait conserver une position de premier plan sur le marché mondial du GNL dans les années à venir. Alors que QP travaillait déjà à faire passer sa capacité de production de 77Mt à 110 MT/an en 2025 (projet North Field East (NFE)) par la construction de 4 méga-trains de liquéfactions, QP a annoncé en 2019 la construction de 2 trains supplémentaires permettant l’augmentation additionnelle des capacités de 15% d’ici 8 à 126 Mt/an (projet North Field South (NFS)). QP envisage d’ailleurs d’augmenter encore les capacités de liquéfaction au-delà de l’horizon 2027.

QP a réalisé au printemps 2020 une revue de ses projets stratégiques suite à la baisse des cours. Les investissements dans le GNL seront privilégiés par rapport au pétrole : Audelà de NFE et NFS, le projet North Field Production Sustainability (NFPS) sera destiné à assurer le maintien de la production des gisements actuels de gaz par l’adjonction de moyens de compressions. Par ailleurs, QP entend toujours développer ses capacités dans l’aval, notamment dans la pétrochimie, le raffinage, les condensats, l’hélium et le gaz compressé pour le transport, y compris la construction d’un nouveau complexe pétrochimique à Ras Laffan par la construction d’un 4ème craqueur d’éthane. Pour ces contrats, QP sera attentif à la valeur ajoutée apportée localement7, à la capacité des partenaires à l’entraîner sur des projets en pays tiers, à lui garantir des débouchés pour le GNL.

3 D’une capacité totale de 77Mt/an.

4 Accords conclus auprès de 3 constructeurs coréens (19 Md$) et un groupe chinois (3 Md$).

5 Projet de solarisation des villes industrielles de QP d’une capacité de 1,3 GW.

6 Le PDG de QP, Saad Al-Kaabi, a annoncé en juin 2018 son souhait d’investir 20 Mds USD dans la filière non-conventionnelle (pétrole et gaz de schiste). Une décision en partie concrétisée par son investissement de 10 Mds USD dans le projet de terminal GNL Golden Pass au Texas.

7 Le programme de « localisation » Tawteen, dont l’objectif est d’augmenter la valeur ajoutée produite au Qatar, ne sera toutefois pas officiellement pris en compte dans l’évaluation des offres relatives au projet NFE.

Un secteur dominé par l’entreprise d’Etat Qatar Petroleum (QP)

QP maintient le développement de projets gaziers, stratégiques pour l’ensemble de la filière au niveau mondial.

(3)

3 ANNEXES

1. Etat des lieux du secteur au Qatar Champs pétroliers et gaziers

Source : MEES

Production de pétrole et de gaz naturel au Qatar depuis 1990

Sources : BP, SE de Doha

Exportations d’hydrocarbures et dérivés (Mds USD)

Sources : FMI Art IV, SE de Doha

*Estimé, **Prévisions 0

50 100 150 200 250

1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018

Pétrole (Mt) Gaz (Mt équivalent pétrole)

-10 40 90 140

2013 2014 2015 2016 2017 2018* 2019**

GNL Pétrole brut Propane, butane Condensats Produits raffinés Produits pétrochimiques

Total des exportations qatariennes

(4)

4 2. Géographie des exportations du Qatar

Etat des lieux des exportations de GNL, 2019 (Mt)

Sources : GIIGNL, SE de Doha

Composition géographique des exportations de GNL qatariennes en Mt

5 premiers clients GNL selon le GIIGNL

2007 2012 2018 2019

1. Japon 1. Japon 1Corée du sud

1. Corée du Sud 2. Corée du

sud

2. Corée du

sud 2. Inde 2. Inde

3. Inde 3. Inde 3. Japon 3. Japon 4. Espagne 4. Royaume-

Uni 4. Chine 4. Chine

5. Belgique 5. Taiwan 5. Taiwan 5. Royaume- Uni

Sources : GIIGNL, SE de Doha 54,1

58,9 48,7

22,9

1,9 1,5 1,9

21,8 14,3 21,8

5,4

1,2 3,9

0,4

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

2019 2018 2012 2007

Asie Moyen-Orient Europe Amérique Afrique

(5)

5 3. Un environnement international de plus en plus concurrentiel

Evolution des cours du GNL (MBtu)

Sources : BP, SE de Doha

Recettes budgétaires du Qatar (Mds USD)

Sources : Banque centrale, SE de Doha Commentaires : années fiscales jusqu’en 2015, puis années calendaires

Evolution de la production GNL (Mt)

Sources : GIIGNL, SE de Doha

Parts de marché en Asie (GNL) (%)

Sources : GIIGNL, SE de Doha

Capacités de liquéfaction, prévisions (Mt/an)

Sources : IGU, SE de Doha 0

5 10 15 20

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Japon/Corée du sud (JKM) Royaume-Uni (NBP) Etats-Unis (Henry Hub)

0 20 40 60 80 100 120

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Secteur hydrocarbures Autres

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Qatar Australie Autres

0 20 40 60 80 100

120 2018 Mise en activité en 2019 En construction

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